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Comté d'Aroostook

Le comtĂ© d'Aroostook (prononcĂ© en anglais : /əˈÉčuːstək/) est un comtĂ© de l'État du Maine aux États-Unis. Le siĂšge est la ville de Houlton avec des bureaux Ă  Caribou et Fort Kent. Selon le recensement de 2020, sa population est de 67 105 habitants, ce qui reprĂ©sente 5,4 % de la population totale de l'État du Maine[1].

ComtĂ© d’Aroostook
(en) Aroostook County
Blason de ComtĂ© d’Aroostook(en) Aroostook County
Sceau du comté.
Drapeau de ComtĂ© d’Aroostook(en) Aroostook County
Drapeau du comté.
Comté d'Aroostook
Le palais de justice de Houlton, siÚge du comté d'Aroostook.
Administration
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
État Drapeau du Maine Maine
Chef-lieu Houlton
Fondation 1839
DĂ©mographie
Population 67 105 hab. (2020)
DensitĂ© 3,9 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 46° 39â€Č nord, 68° 35â€Č ouest
Superficie 1 727 900 ha = 17 279 km2
Superficie eau 40 700 ha = 407 km2
Superficie totale 1 768 600 ha = 17 686 km2
Localisation
Localisation de ComtĂ© d’Aroostook(en) Aroostook County
Localisation du comtĂ© dans l'État.
Liens
Site web Site officiel

    Le comté d'Aroostoock est surnommé « Le Comté » ou « La Couronne du Maine ».

    Toponymie

    Le comté porte le nom de l'une de ses riviÚres principales, qui serait dérivé de l'expression de la langue indienne malécite-passamaquoddy Woolahstook, signifiant « belle riviÚre ». Le nom s'épelait Arestook entre 1852 et 1854 puis Aroostook vers 1885[2].

    EmblĂšmes

    Lors de manifestations culturelles ou sportives, il arrive que le comtĂ© soit reprĂ©sentĂ© par une banniĂšre composĂ©e de trois bandes verticales inĂ©gales, de couleur verte pour les bandes extĂ©rieures et blanche pour la bande centrale qui est aussi la plus large. Au cƓur de cette bande centrale, figure en vert la carte du comtĂ© avec la date (1839) de son incorporation dans l’État du Maine. L'administration du comtĂ© rappelle que cette banniĂšre n'a pas Ă©tĂ© officiellement adoptĂ©e comme drapeau et qu'elle ne figure pas Ă  ce titre sur son site officiel.

    Par contre, le comtĂ© d'Aroostook dispose d'un sceau, adoptĂ© au dĂ©but des annĂ©es 1990 Ă  la suite d'un concours de dessin lancĂ© Ă  cette fin. Ce sceau est divisĂ© en cinq quartiers dans lesquels figurent, au sommet, un Ă©lan, animal sauvage emblĂ©matique de cette rĂ©gion, puis, et dans le sens des aiguilles d'une montre, des pommes de terre, tubercule emblĂ©matique de l'agriculture du comtĂ©, un canoĂ©, reprĂ©sentant l'une des activitĂ©s de plein air de la belle saison, un paysage de crĂȘtes, typique de la rĂ©gion et une motoneige, reprĂ©sentant l'une des activitĂ©s de plein air de la saison hivernale. En surimpression au centre mais lĂ©gĂšrement dĂ©calĂ©e vers le bas, figure la carte de l’État du Maine avec, en vert, la carte du comtĂ©. Sur son pourtour court une lĂ©gende libellĂ©e en capitales blanches sur fond vert : « County of Aroostook . Maine. Incorporated 1839 »[3].

    GĂ©ographie

    La superficie du comtĂ© est de 6 827,57 milles carrĂ©s (17 683 kilomĂštres carrĂ©s) dont 6 671,33 milles carrĂ©s (17 279 kilomĂštres carrĂ©s) sont de terre et 156,24 milles carrĂ©s (405 kilomĂštres carrĂ©s) sont d'eau[4]. C'est le deuxiĂšme plus grand comtĂ© amĂ©ricain situĂ© Ă  l'est du fleuve Mississippi (aprĂšs le comtĂ© de Saint Louis du Minnesota). Il est plus grand que les États de Rhode Island et du Connecticut rĂ©unis.

    Sa configuration est trÚs particuliÚre : le comté « semble s'enfoncer comme un taquet entre les provinces intérieure et maritime [du Canada] et presque couper la communication entre elles »[5]. Et d'ailleurs en hiver, lorsque le Saint-Laurent est gelé, les Canadiens sont contraints de passer par le comté d'Aroostoock pour rejoindre l'Atlantique. « Les marchandises amenées de l'ouest et du sud-ouest par les Pacific Canadian et Grand Trunck Railways ainsi que toutes les productions du haut Canada, sont dirigées alors par voie ferrée sur Portland »[6].

    C'est une région trÚs distincte de la partie sud du Maine, de par ses sols, son bassin versant et sa formation géologique.

    Hydrographie

    Comté d'Aroostook - cours d'eau.

    Elle est sillonnée de trÚs nombreux cours d'eau dont les principaux sont les riviÚres Allagash, Aroostook, Big Black, Little Madawaska, Machias et Mattawamkeag. Les mouvements de terrain qui séparent les vallées fluviales se trouvent peu accidentés, ce qui fait qu'à la saison des crues, les eaux de bassin se confondent[7]. Au sud-est du comté se trouvent les sources du fleuve Sainte-Croix et la riviÚre Mattawamkeag. La partie nord du comté est dénommée « la Vallée du fleuve Saint-Jean dans le Maine »[8].

    C'est aussi une région de lacs dont les plus grands sont Long Lake, Square Lake, Eagle Lake, Squa Pan Lake et Grand Lake.

    Le comtĂ© d'Aroostook compte Ă  lui seul dans le Maine plus de 2 000 lacs, ruisseaux, riviĂšres et Ă©tangs couvrant prĂšs de 32 374 ha d’eau[9].

    ForĂȘts

    Avant d'ĂȘtre colonisĂ©es, les terres d'Aroostook Ă©taient entiĂšrement couvertes de forĂȘts d’épinettes, de pins, de cĂšdres, de bouleaux et d’érables[8]. Plus de 88 % de la superficie du comtĂ© d’Aroostook restent boisĂ©s. Une grande partie de cette vaste forĂȘt est gĂ©rĂ©e par une sociĂ©tĂ© privĂ©e : North Maine Woods, Inc.. Les terres appartenant Ă  la collectivitĂ© publique comprennent le parc d'État Aroostook, la voie navigable sauvage Allagash et la rĂ©serve Gardner-Deboulie[10].

    Sols et cultures

    Les sols de ce comté sont principalement constitués de calcaire, de grauwacke et d'ardoise argileuse. Il s'y trouve du minerai de fer d'excellente qualité et la premiÚre fonderie de fer fut installée à proximité de Houlton à la fin des années 1880[5].

    Les vallĂ©es fluviales prĂ©sentent un riche gisement d'alluvions, composĂ©s de particules d'ardoise et de calcaire dĂ©sintĂ©grĂ©s par les cours d'eau, mĂȘlĂ©es Ă  la matiĂšre vĂ©gĂ©tale. Ce sol est propice Ă  la culture du blĂ©. Par ailleurs, la forĂȘt, omniprĂ©sente, a Ă©galement participĂ© Ă  la fertilisation naturelle du sol par sa dĂ©composition annuelle. Ce qui explique l'abondance des rĂ©coltes des premiers pionniers qui trouvĂšrent un sol tout fait lorsqu'ils commencĂšrent Ă  dĂ©fricher les lots qu'ils avaient acquis[5].

    Le comtĂ© d'Aroostook est connu pour sa culture de la pomme de terre. Les sols de ce comtĂ©, qui figurent parmi les plus productifs de l'État du Maine, sont composĂ©s d'une terre riche, idĂ©ale pour la culture de ce tubercule : le Caribou loam[10]. Ce sol comporte trois couches successives : en surface, un terreau soyeux, brun noisette, sur une profondeur de 25 cm Ă  peu prĂšs ; en deuxiĂšme couche, un limon jaune qui va de quelques centimĂštres Ă  70 cm de profondeur puis en sĂ©diment infĂ©rieur, un terreau gris ou grisĂątre. Ce sol, d'origine glaciaire, convient Ă  toutes les cultures agricoles mais il semble particuliĂšrement adaptĂ© Ă  celle des pommes de terre, des cĂ©rĂ©ales, des lĂ©gumes et des fruits[11].

    Le mont Mars Hill dans la localitĂ© du mĂȘme nom.

    Relief

    Les crĂȘtes et les forĂȘts du Nord du Maine

    La surface du comtĂ© est formĂ©e de crĂȘtes successives. Il ne s'agit donc pas Ă  proprement parler d'une rĂ©gion montagneuse mais la « grandeur des paysages de montagne » est toutefois prĂ©sente grĂące aux vues que toute Ă©lĂ©vation dĂ©gage sur le sommet isolĂ© du Mont Katahdin dans le comtĂ© voisin de Piscataquis[5]. Le point le plus haut d'Aroostook est Mars Hill, situĂ© dans la localitĂ© du mĂȘme nom[12] entre Houlton et Presque Isle. Le Sentier des Appalaches passe par son sommet oĂč se trouve une ferme Ă©olienne de 28 mĂąts. Sur sa face ouest a Ă©tĂ© crĂ©Ă© en 1960 un domaine skiable, Big Rock Ski Area[13], l'un des plus grands du Maine. À sa base se trouve un country club avec parcours de golf de 18 trous.

    Climat

    Le comtĂ© d'Aroostoock compte en moyenne 159 jours d'ensoleillement et 145 jours de prĂ©cipitations par an. Il tombe en moyenne 101,6 cm de pluie et 238,76 cm de neige par an. La saison la plus pluvieuse est celle d'automne. Les chutes de neige sont importantes durant 7 mois dans l'annĂ©e.

    Les mois les plus agrĂ©ables de l'annĂ©e sont ceux de juillet, aoĂ»t et juin et les plus difficiles ceux de janvier et fĂ©vrier. Le mois le plus humide de l'annĂ©e est le mois de juillet (moyenne de 13,8 jours avec prĂ©cipitations) et le plus sec, le mois de fĂ©vrier (moyenne de 9,7 jours avec prĂ©cipitations).

    Les tempĂ©ratures les plus Ă©levĂ©es se situent en aoĂ»t avec une moyenne de 24,7 °C (25,5 °C dans le Maine) et les plus basses en fĂ©vrier avec une moyenne de −17,6 °C (−14,4 °C dans le Maine). La tempĂ©rature descend au-dessous de −18 °C pendant en moyenne 41,8 jours par an[14].

    Les rĂ©gions les plus froides et les plus sĂšches du comtĂ© (et aussi de l'État du Maine) se situent au nord-ouest, Ă  Allagash et Ă  Clayton Lake et dans le nord, Ă  Fort Kent et Ă  Van Buren[15].

    SĂšcheresse de 2020

    Le 21 septembre 2020, l'État du Maine a dĂ©clarĂ© l'Ă©tat de catastrophe naturelle pour le comtĂ© d'Aroostook et les quatre comtĂ©s contigus de Penobscot, Piscataquis, Somerset et Washington en raison de la sĂ©cheresse sĂ©vĂšre qu'ils ont subie Ă  partir de mai 2020 (niveau D2)[16]. Un programme d'aide d'urgence pour le bĂ©tail (fourrage et eau) et pour les cultures (irrigation des vergers et des vignobles) a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© et une enquĂȘte en ligne a Ă©tĂ© lancĂ©e sur les puits secs afin d'Ă©valuer l'impact de la sĂ©cheresse sur les rĂ©coltes. L'État a par ailleurs demandĂ© aux agriculteurs d'anticiper les sĂšcheresses futures, en amĂ©liorant les rĂ©serves d'eau, en amendant les sols et en recourant aux cultures de couverture pour un accroissement de la capacitĂ© de maintien de l'humiditĂ© des sols[17].

    Énergie renouvelable

    En 2022, environ 82,42 % de l'électricité produite dans le comté provient de l'énergie éolienne, le complément étant apporté par la vapeur achetée (17,48 %) et l'hydroélectricité conventionnelle (0,15 %). Deux des quatre centrales électriques du comté sont des centrales éoliennes et se situent respectivement à Mars Hill[18] et à Oakfield[19]. Le comté d'Aroostook occupe ainsi la 8éme position sur les 16 comtés producteurs d'électricité que compte le Maine[20].

    Avec 76 Ă©oliennes qui fournissent 189,6 MW[21], l'exploitation de l'Ă©nergie Ă©olienne est suffisamment dĂ©veloppĂ©e pour permettre au comtĂ© de vendre son surplus au rĂ©seau Ă©lectrique voisin de toute la Nouvelle-Angleterre (pour l'instant le comtĂ© d'Aroostook et plus largement tout le nord du Maine sont reliĂ©s Ă  la province canadienne du Nouveau-Brunswick plutĂŽt qu'au sud du Maine[22]). Mais les diffĂ©rents projets de raccordement envisagĂ©s jusqu'ici ont fait polĂ©mique et n'ont pu aboutir[23]. MalgrĂ© le rejet par rĂ©fĂ©rendum en novembre 2021 du dernier projet en date[24], une nouvelle proposition de ligne de transport d'Ă©lectricitĂ© Ă  partir du comtĂ© d'Aroostook a Ă©tĂ© soumise au gouvernement du Maine le [25].

    Comtés américains adjacents

    Municipalités régionales de comté adjacentes

    Comtés canadiens adjacents

    Histoire

    L’extrĂ©mitĂ© nord du Maine dont le comtĂ© d'Aroostook fait partie est demeurĂ©e couverte par une calotte glaciaire plus longtemps que les trois autres quarts de l’État, ce qui a probablement eu pour consĂ©quence une colonisation plus tardive de ces terres[9].

    Préhistoire

    Il n'a pas Ă©tĂ© trouvĂ© trace de sites archĂ©ologiques datant de la pĂ©riode palĂ©oindienne (env. 11 000 ans AA) au nord du lac Munsungan. Il est admis que les PalĂ©oindiens Ă©taient probablement de grands chasseurs de gibier qui traversaient la forĂȘt borĂ©ale en suivant les troupeaux de caribous (ou autres espĂšces Ă©teintes du PlĂ©istocĂšne) et en exploitant des carriĂšres pour leurs pierres taillĂ©es. Les cours d'eau et les chapelets de lacs qui sont apparus Ă  la fin des glaciations ont Ă©tĂ© alors utilisĂ©s comme corridors de transport et lieux d'activitĂ©s de subsistance. Bien qu’il y ait peu de preuves archĂ©ologiques directes de l'existence d'embarcations, la configuration des premiers sites de l’HolocĂšne suggĂšre fortement l’utilisation de pirogues ou de bateaux recouverts de peaux[9].

    Premiers occupants

    Indiens Micmacs, 1865.
    Habitat traditionnel micmac (wigwam), 1873.

    Le comtĂ© actuel fait partie du territoire ancestral des Indiens MalĂ©cites qui relĂšvent « de la grande famille wabanakie depuis la pĂ©riode historique » et dont les groupes (AbĂ©naquis de l’Est, Penobscots, Passamaquoddys, MalĂ©cites et Micmacs) sont « gĂ©nĂ©ralement considĂ©rĂ©s comme Ă©tant les occupants ancestraux de la rĂ©gion de la PĂ©ninsule maritime »[26] - [27]. Le territoire des MalĂ©cites se trouve Ă  cheval sur les États canadien et amĂ©ricain et « aprĂšs le traitĂ© de Jay en 1794, les MalĂ©cites ont obtenu des droits de passage entre les deux pays »[28]. Le mode de vie de ces occupants ancestraux a Ă©tĂ© dĂ©crit par les premiers EuropĂ©ens et la recherche archĂ©ologique menĂ©e depuis 125 ans permet d'avancer que les sites fouillĂ©s sont le « rĂ©sultat d’occupations de courtes durĂ©es par des petits groupes de chasseurs-cueilleurs ayant une grande mobilitĂ©. Les sites ne prĂ©sentent gĂ©nĂ©ralement pas de foyers ou d’habitations, peu ou pas de restes fauniques ou vĂ©gĂ©taux, alors que la stratigraphie culturelle (superpositions d’occupations rĂ©pĂ©tĂ©es) est gĂ©nĂ©ralement absente ». Les archĂ©ologues en concluent que les ancĂȘtres des MalĂ©cites semblent avoir maintenu un mode de vie nomade, « se dĂ©plaçant sur de vastes territoires en fonction d’un cycle annuel visant l’exploitation de ressources variĂ©es dans des environnements diversifiĂ©s Ă  diffĂ©rentes pĂ©riodes de l’annĂ©e »[26].

    Il existe toujours une communautĂ© de MalĂ©cites dans le comtĂ© d'Aroostook, Ă  Houlton. ComposĂ©e de 1 700 individus (selon les donnĂ©es mises en ligne sur son site officiel[28]), cette communautĂ© dispose d'une structure de gouvernement, reconnue par les autoritĂ©s fĂ©dĂ©rales en , sous la forme d'un conseil tribal de six membres qui Ă©lisent un chef[29] tous les quatre ans[28].

    Au début de la période historique, probablement en raison du commerce des fourrures, des groupes d'Indiens Micmac sont apparus sur le territoire malécite[9].

    Il existe toujours une communauté de Micmacs dans le comté d'Aroostook, dont le siÚge se trouve à Presque Isle. Ils possÚdent une terre située sur le territoire de la ville de Limestone. Les Micmacs d'Aroostook ont obtenu la reconnaissance fédérale le . Les Micmacs d'Aroostook renouvellent leur conseil tribal tous les deux ans[30] - [31].

    Les Malécites et les Micmacs ont été des alliés des Français durant la série de guerres qui les opposÚrent aux Anglais en Amérique du Nord au XVIIIe siÚcle.

    À l'Ă©poque de la colonisation

    Un camp dans les bois d'Aroostook (1892).

    Avant sa crĂ©ation en 1839, le comtĂ© Ă©tait trĂšs peu peuplĂ©, du fait de son isolement. Il servait alors d'asile Ă  des "rĂ©fugiĂ©s" qui fuyaient la province voisine de Nouveau-Brunswick pour raison de dette ou d'infraction Ă  la loi[32]. Un certain nombre d'Acadiens fuyant la dĂ©portation de 1755 y trouvĂšrent aussi refuge[5], qui s'Ă©taient installĂ©s dans la Baie de Minas en Nouvelle-Écosse[8]. Quelques pionniers de la premiĂšre heure venaient de villes plus anciennes du sud de l’État du Massachusetts. En tant que zone frontaliĂšre, le comtĂ© Ă©tait aussi occupĂ© par des contrebandiers qui se livraient au trafic d’alcool. L'activitĂ© principale Ă©tant l'exploitation forestiĂšre, des camps de bĂ»cherons se trouvaient installĂ©s prĂšs des grandes riviĂšres et c'est d'ailleurs l'importance de cette activitĂ© pour les deux Ă©tats frontaliers qui fut Ă  l'origine de la Guerre d'Aroostook[33].

    Étapes

    Fortin de Fort Kent (1970).

    À l'origine, le comtĂ© d'Aroostook faisait partie du comtĂ© de Washington dont il se sĂ©para en 1839, sa crĂ©ation officielle intervenant le . Une partie du territoire du comtĂ© a fait l'objet d'un conflit frontalier entre les États-Unis et le Royaume-Uni qui a menĂ© Ă  la Guerre d'Aroostook entre 1838 et 1839. Ce conflit fut rĂ©glĂ© en 1842 par le traitĂ© de Webster-Ashburton qui fixa dĂ©finitivement la frontiĂšre avec le Canada. Cet Ă©pisode historique important a laissĂ© peu de traces dans le comtĂ©, si ce n'est le toponyme de deux localitĂ©s de la frontiĂšre, Fort Fairfield et Fort Kent, qui reçurent le nom des deux gouverneurs Ă©ponymes qui jouĂšrent un rĂŽle dans ce conflit. Le pittoresque fortin (block house) qui surplombe le fleuve Saint-Jean Ă  Fort Kent tĂ©moigne aussi de cette Ă©poque[33].

    Par la suite, le comté fut étendu par deux fois à une partie des terres du comté de Penobscot en 1843 puis en 1844, année lors de laquelle il annexa en outre des terres des comtés de Piscataquis et de Somerset[33].

    En 1899, le comté prit de nouveau quelques terres au comté de Penobscot qu'il restitua cependant en 1903[34], année qui vit donc la stabilisation de sa délimitation administrative.

    DĂ©veloppement

    En 1840, un an aprĂšs sa crĂ©ation, le comtĂ© avait une population de 9 410 rĂ©sidents, « principalement des Français avec quelques Ă©tablissements anglais »[35].

    Paradoxalement, c'est la route militaire, construite pendant le conflit frontalier pour permettre d'amener des troupes américaines destinées à garder les points exposés de la frontiÚre, qui a permis par la suite l'afflux des immigrés dans le comté[33].

    Entre 1850 et 1860, la population connut une forte croissance qui serait due au retentissement de la visite, en 1858, de l'Association de la Presse du Maine[33]. Pour encourager la colonisation de ces terres fertiles, l’État invita en effet les rĂ©dacteurs en chef des plus grands journaux du Maine Ă  se rendre en dĂ©lĂ©gation dans le comtĂ©, sous le couvert d'une invitation officiellement lancĂ©e par la SociĂ©tĂ© agricole du Nord d'Aroostook[5].

    AprĂšs un creux dĂ» Ă  la Guerre civile, la population fit un bond en 1870 avec 29 609 rĂ©sidents et dix ans plus tard, elle s'Ă©levait Ă  41 708 rĂ©sidents, ce qui tĂ©moigne du dĂ©veloppement rapide du comtĂ©.

    Sur les 107 cantons que comprenait le comtĂ© Ă  la fin de la dĂ©cennie 1880, seuls 50 ont reçu un nom. Tous les autres sont d'immenses Ă©tendues de forĂȘts qui appartiennent Ă  des non-rĂ©sidents. Le Massachussets puis le Maine n'ont pas en effet constituĂ© de domaine public, vendant les cantons Ă  des exploitants forestiers ou les octroyant Ă  des institutions d'enseignement qui les ont parfois cĂ©dĂ©s Ă  de grands exploitants[35].

    DĂ©senclavement

    Le terminal Ă  Caribou (1940).
    Le Bangor & Aroostook (locomotive Ă  vapeur) Ă  la gare de Caribou (1940)

    La question du transport des marchandises a joué un rÎle trÚs important dans le développement économique du comté.

    Jusqu'Ă  la Guerre de SĂ©cession, le comtĂ© d'Aroostook vivait dans un certain isolement et Ă©tait perçu comme une « terra incognita »[33]. Seule l'ancienne route militaire de Houlton, construite pendant le conflit frontalier, avec son extension plus tardive vers Presque Isle et Ashland, le reliait au monde extĂ©rieur. AprĂšs la guerre civile, la nĂ©cessitĂ© d'investir dans la construction d'un chemin de fer s'est imposĂ©e avec l'accroissement de la population du comtĂ© et le dĂ©veloppement de son Ă©conomie. « Pour atteindre le monde "extĂ©rieur" dont l’avant-poste le plus proche Ă©tait la ville de Bangor, il fallait pour les attelages de quatre Ă  six chevaux qui transportaient les marchandises hors du comtĂ© et y en rapportaient, un voyage de dix jours depuis Presque Isle ou un aller-retour d’à peu prĂšs une vingtaine de jours »[33]. Par ailleurs, le comtĂ© souffrait de l'attraction que l'Ouest des États-Unis exerçait sur les jeunes gĂ©nĂ©rations.

    La premiÚre ligne de chemin de fer dont le comté d'Aroostook a tiré profit est en fait née au Nouveau-Brunswick. L'idée avait germé dÚs 1840 mais la Guerre d'Aroostook y avait mis un terme. Elle avait été reprise par la suite en 1850 par l'entrepreneur John A. Poor[36] lors de la conférence ferroviaire de Portland. Elle se réalisa dix ans plus tard avec la construction de la ligne de chemin de fer European & North American de Bangor à Vanceboro qui s'étala de 1860 à 1870. Le chantier débuta avec la construction de la section allant de Bangor à Olamon, ouverte en 1868, puis celle d'Olamon à Mattawamkeag, ouverte en 1869 et enfin celle menant jusqu'à Vanceboro, ouverte en 1871. La jonction se fit alors entre la European & North American Maine et la European & North American Western Extension qui fusionnÚrent en 1872 pour devenir la Consolidated European & North American Railway. Bien que de maniÚre indirecte, la création de cette ligne permit au comté de s'ouvrir vers l'extérieur[33].

    Quelque temps aprĂšs, Alexander Gibson, un « magnat du bois de sciage » de la province voisine, conçut et fit rĂ©aliser une voie ferrĂ©e reliant Gibson prĂšs de Fredericton Ă  Woodstock. La ligne suivait le cours du fleuve Saint-Jean sur sa rive est. Fort Fairfield, la ville du comtĂ© la plus proche de la voie ferrĂ©e, se saisit de cette opportunitĂ© pour demander Ă  bĂ©nĂ©ficier d'une extension de ligne qui lui fut accordĂ©e. Caribou fit de mĂȘme en suivant. Et en 1881, Presque Isle mena campagne Ă  son tour et investit financiĂšrement dans le projet d'embranchement. C'est ainsi que le premier train Ă  vapeur fit son entrĂ©e dans la ville le [33].

    Locomotives diesel Ă  Northern Maine Junction (1970)
    EmblĂšme de la Bangor and Aroostook Railroad.

    À peine trois ans aprĂšs avoir inaugurĂ© ses installations ferroviaires, Presque Isle se mobilisa pour obtenir une ligne de chemin de fer directe dans le comtĂ©. Cette mobilisation prit rapidement la forme d'une campagne de presse acharnĂ©e avec le retour dans la ville, en , de Joseph B. Hall qui relança la publication de l'Aroostook Herald. Le projet connut un Ă©chec retentissant et la Northern Maine Railroad qui le portait s'effondra en 1890. Toutefois, le comtĂ© obtint de l'AssemblĂ©e lĂ©gislative le lancement d'un emprunt d’État en faveur de la construction d'une ligne de chemin de fer Bangor & Aroostook. La voie fut nivelĂ©e en 1894, les rails posĂ©s Ă  Caribou ainsi qu'Ă  Fort Fairfield et la ligne fut ouverte au trafic le . La mĂȘme annĂ©e, la Bangor & Aroostook Railroad Company commençait Ă  transporter des pommes de terre dans des wagons couverts chauffĂ©s[37].

    « Jardin du Maine »

    Fermes cultivant la pomme de terre dans le comté d'Aroostook (vue aérienne, 1940)

    À la fin du XIXe siĂšcle, le comtĂ© est qualifiĂ© de « Garden of Maine » pour la richesse de ses ressources naturelles et de son agriculture[35].

    En 1884, le comté est connu pour ses abondantes ressources en minerai de fer à Wade, à Castel Hill et à Perham ; son calcaire à Limestone ; son ardoise à Littleton et son grÚs de grande qualité à Mapleton.

    À cette Ă©poque les principales essences d'arbres exploitĂ©es sont le pin blanc, encore en nombre malgrĂ© les coupes trĂšs abondantes pratiquĂ©es par les premiers exploitants forestiers anglais qui le transportaient en radeaux jusqu'aux docks de Saint-Jean oĂč il Ă©tait embarquĂ© pour l'Angleterre ; l'Ă©pinette, dĂ©bitĂ©e en planches et utilisĂ©e par les colons dans la construction des maisons ; la pruche, pour ses Ă©corces riches en tanin et le cĂšdre, dĂ©bitĂ© en bardeaux.

    Transport de la fécule à Caribou (1939).

    Dans le secteur de l'agriculture, le comtĂ© produisait du foin, de l'avoine, du blĂ©, du sarrasin, du houblon et des pommes de terre. Il Ă©levait des bovins, des chevaux et des ovins et se trouvait aussi connu pour sa production laitiĂšre. La ville de Houlton Ă©tait le siĂšge de l'une des plus florissantes fromageries du Maine. La fĂ©culerie avait pris un grand essor : les deux premiĂšres usines avaient Ă©tĂ© construites en 1875 Ă  Presque Isle et Ă  Caribou et vers la fin des annĂ©es 1880, l'on en dĂ©nombrait 28 dans le comtĂ©. Houlton Ă©tait le siĂšge d'immenses abattoirs qui fournissaient le marchĂ© de Boston Ă  raison de 600 bĂȘtes par jour. Les abattoirs Swift and Maxfield avaient investi en 1882 dans des hangars rĂ©frigĂ©rants et en 1883 dans une flotte de 15 camions frigorifiques. La laine des ovins et les peaux des bovins Ă©taient traitĂ©es dans les firmes de Bangor. L'apiculture, qui produisait d'une Ă  trois tonnes de miel par annĂ©e, Ă©tait aussi un secteur important de l'Ă©conomie[35].

    PremiÚre moitié du XXe siÚcle

    Carte humoristique (environ 1935) : "La pomme de terre d'Aroostook - Le genre que l'on cultive dans le Maine".

    Avec l'essor de la culture de la pomme de terre et de l'industrie du transport maritime, le flux d'immigrants ne cessa de croitre, venant en grande partie de la province canadienne voisine. À partir de 1900 en effet, les agriculteurs de Nouveau-Brunswick se retrouvĂšrent exclus du marchĂ© amĂ©ricain en raison de la taxe appliquĂ©e sur les pommes de terre venant de l'exportation (25 cents le boisseau). Les exploitations de la province se mirent Ă  stagner pendant que celles du comtĂ© voyaient s'Ă©lever leurs profits. Plusieurs centaines de fermiers de la province dĂ©cidĂšrent alors de migrer vers le comtĂ© et ce phĂ©nomĂšne ne cessa que lorsque la valeur des fermes d'Aroostook atteignit des prix prohibitifs[33].

    Pendant la Guerre froide

    Loring Air Force Base (vue aérienne, 1970).

    L'Ă©conomie du comtĂ© a Ă©tĂ© en grande partie dominĂ©e pendant la seconde moitiĂ© du XXe siĂšcle par les dĂ©penses militaires engagĂ©es par les États-Unis durant la Guerre froide.

    Une base aérienne fut construite en 1947 à Limestone. Baptisée « Base aérienne de Loring » (Loring Air Force Base)[38] en 1953, elle fut choisie comme siÚge de l'escadre de bombardement du 42e Commandement aérien stratégique, exploitant des bombardiers Convair B-36 Peacemaker.

    Le comtĂ© fut choisi pour son implantation stratĂ©gique comme point des États-Unis continentaux le plus proche de l'Union soviĂ©tique Ă  l'est de l'Oural, de l'Europe et du Moyen-Orient.

    La base pouvait accueillir une centaine de ces gros bombardiers et disposait de la plus grande capacitĂ© de stockage Ă  la fois de carburant (35 000 000 litres) et d'armes (4 700 tonnes) de toutes les bases de Commandement aĂ©rien stratĂ©gique. L'escadre a exploitĂ© aussi les bombardiers Boeing B-52 Stratofortress jusqu'Ă  la dĂ©cision de fermeture de la base intervenue en 1991 mais effective en 1994.

    Cette base a notamment jouĂ© un rĂŽle pivot pendant la Guerre du Golfe dans la conduite des opĂ©rations Bouclier du dĂ©sert et TempĂȘte du dĂ©sert et le retour des troupes amĂ©ricaines du Golfe Persique[39].

    RĂ©habilitĂ©e, elle est devenue le Loring Commerce Center, un parc industriel et aĂ©ronautique qui rassemble 25 entreprises et 1 200 employĂ©s hautement qualifiĂ©s[40]. L'aĂ©rodrome reste exploitĂ© sous le nom d' AĂ©roport international de Loring[41].

    Pandémie de Covid-19

    Comme dans l'ensemble des comtĂ©s du Maine, la population du comtĂ© d'Aroostook a Ă©tĂ© placĂ©e en confinement Ă  partir du pour une durĂ©e de 30 jours qui a Ă©tĂ© prolongĂ©e jusqu'au par le gouverneur du Maine, Janet Mills[42].

    Selon les donnĂ©es mises en ligne le par le DĂ©partement de la SantĂ© du gouvernement du Maine, Aroostook Ă©tait l'un des trois comtĂ©s de l’État les moins touchĂ©s par le virus, derriĂšre le comtĂ© de Piscataquis (10 cas guĂ©ris sur 10 recensĂ©s) et le comtĂ© de Washington (19 cas guĂ©ris sur 31 recensĂ©s)[43]. Par la suite, la situation a Ă©voluĂ© de maniĂšre nĂ©gative avec une augmentation progressive du nombre de personnes contaminĂ©es, le comtĂ© d'Aroostook n'occupant plus, au , que le neuviĂšme rang des comtĂ©s du Maine les moins touchĂ©s par le virus[44]. DĂ©but aoĂ»t 2021 et malgrĂ© un taux de vaccination complĂšte de 54,5 %[45], le comtĂ© figurait au nombre des treize comtĂ©s de l’État oĂč le port du masque Ă  l'intĂ©rieur Ă©tait recommandĂ©[46]. Le , le comtĂ© occupait la sixiĂšme place dans la liste des comtĂ©s les plus contaminĂ©s du Maine[47].

    Covid-19 : situation au 29/05/2023[48]
    localisation cas recensés cas confirmés hospitalisations décÚs
    Maine 323 489 230 095 7 488 3 056
    comté d'Aroostook 18 752 12 272 432 208

    Politique et administration

    Tendance politique

    Le comté, qui votait traditionnellement pour le parti démocrate, a vu cette tendance s'inverser lors de l'élection présidentielle de 2016 avec la répartition suivante :

    • Hillary Clinton : 38,2 %
    • Donald Trump : 55,4 %
    • Autres : 6,5 %[49].

    Cette tendance s'est confirmée en 2020 avec la répartition suivante :

    • Joe Biden : 38,5 %
    • Donald Trump : 58, 2 %
    • Autres : 3,3 %[50].

    La charte du comté

    Le comtĂ© s'est dotĂ© d'une charte, Ă©dictĂ©e le , avec pour prĂ©ambule : « Nous, gens du comtĂ© d’Aroostook dans le Maine, en reconnaissance du double rĂŽle du ComtĂ© en tant qu’agence de l’État et en tant qu’unitĂ© de gouvernement local, et dans le but d'assurer l’autodĂ©termination dans les affaires du comtĂ© dans toute la mesure permise par la Constitution et les lois de l’État, par la prĂ©sente Charte, confĂ©rons au ComtĂ© les pouvoirs suivants, l’assujettissons aux restrictions suivantes et lui prescrivons les procĂ©dures et structures gouvernementales suivantes »[1].

    Dans cette charte, à l'article premier, le comté réaffirme sa dénomination, ses frontiÚres administratives et le siÚge de son gouvernement à Houlton. Le 2e article est consacré à l'organisation des pouvoirs et des fonctions. Il précise notamment que le comté est divisé en trois districts (amendement faisant suite à la Public Law 2003, chapitre 291). Chaque district a un commissaire (élu) et les trois commissaires forment le bureau du comté. L'article 3 de la charte en précise les pouvoirs, la fréquence des réunions et les conditions de quorum. L'article 4 concerne l'administration du comté qui est supervisée par un administrateur. Ce responsable assiste aux réunions du bureau et est notamment chargé de collecter toutes les données nécessaires à l'établissement du budget du comté. L'article 5 est consacré au comité des finances du comté, le 6 aux élections et le 7 aux dispositions générales.

    Les services

    Pour la plupart, les services de l'administration du comtĂ© se situent au siĂšge du gouvernement Ă  Caribou oĂč les trois commissaires qui constituent l'exĂ©cutif ont leur bureau.

    Depuis 1839, c'est-Ă -dire depuis sa crĂ©ation, le comtĂ© dispose d'un shĂ©rif dont l'actuel titulaire, en exercice depuis 1998, dĂ©finit son Ă©quipe comme un « organisme correctionnel et d’application de la loi qui se veut progressiste, fondĂ© sur la tradition mais axĂ© sur l’avenir »[51]. Le shĂ©rif a son bureau Ă  la ville siĂšge du comtĂ© Ă  Houlton.

    Les archives du comtĂ© d’Aroostook datent de 1808 pour la partie Sud et de 1846 pour la partie Nord et leurs locaux se trouvent respectivement Ă  Houlton et Ă  Fort Kent. Les Registres des contrats ont Ă©tĂ© informatisĂ©s depuis le pour le Registre du Nord et depuis le pour le Registre du Sud. Un ordinateur est Ă  la disposition du public pour les consultations[52].

    Le procureur du district (District Attorney), qui est Ă©lu tous les quatre ans, est chargĂ© de poursuivre les personnes qui sont accusĂ©es d'avoir violĂ© la loi de l'État du Maine. Selon leur gravitĂ©, les cas sont dĂ©fĂ©rĂ©s devant l'une des trois cours compĂ©tentes : les dĂ©lits et infractions devant le tribunal du district, les crimes et les procĂšs avec jury devant la Cour supĂ©rieure et les affaires concernant les mineurs devant le tribunal des enfants. Le procureur du comtĂ© est assistĂ© d'un procureur adjoint et de deux substituts. Le service, basĂ© Ă  Caribou, a deux antennes, l'une Ă  Presque Isle, l'autre Ă  Houlton[53].

    Le juge d'homologation (Judge of Probate), lui aussi élu tous les quatre ans, suit les procédures d'adoption, de tutelle des mineurs et des adultes, les successions, les fiducies, les demandes de changement de nom et depuis le , il apporte son concours à l'application des lois. Ses bureaux se trouvent à Houlton[54].

    L'agence de gestion des situations d'urgence regroupe « toutes les ressources disponibles pour attĂ©nuer les urgences et les catastrophes, s’y prĂ©parer, y rĂ©agir et s’en remettre ». L'Ă©quipe se compose d'un directeur, d'un directeur adjoint, d'un planificateur et d'un planificateur adjoint[55].

    Les services des territoires non organisĂ©s sont chargĂ©s d'assister les localitĂ©s qui n'ont pas de structure de gouvernance. Ils s'occupent notamment de l'entretien des routes et de leur rĂ©paration, qu'elles soient macadamisĂ©es ou gravillonnĂ©es, soit environ 55,8 milles (90 kilomĂštres)[56]. Ils assurent Ă©galement l’entretien hivernal de plus de 90,26 milles (145 kilomĂštres) de routes locales, majeures et mineures, ainsi que de voies appartenant au comtĂ©. La zone de couverture totale des territoires non organisĂ©s dont le comtĂ© est responsable concerne les tronçons depuis la Cross Lake (canton T17R5)/New Canada Town Line vers le nord et en descendant vers Norris Road (Old 157) Ă  Molukus (canton TAR5) vers le sud, la West Gate Road Ă  Connor vers l'est, ainsi que l'Oxbow Road entre la Route 11 et l'Oxbow Plantation (canton T9R5) Town Line Ă  l'ouest. Les services ont aussi aidĂ© de nombreuses familles de ces territoires Ă  rĂ©parer ou remplacer les fosses septiques de leur maison. Ils supervisent Ă©galement l’exploitation d’une station de transfert de dĂ©chets volumineux Ă  Sinclair (canton T17R4) [57].

    Économie

    L'économie du comté repose en grande partie sur ses vastes ressources naturelles et son important patrimoine agraire.

    Exploitation forestiÚre et produits dérivés du bois

    L'exploitation des forĂȘts a gĂ©nĂ©rĂ© de nombreuses industries du bois et du papier. Ainsi, le plus important employeur du comtĂ© d’Aroostook, Fraser Papers, Inc., qui a une scierie Ă  Madawaska et une succursale Ă  Edmundston (Nouveau-Brunswick), emploie environ 1 000 personnes dans la rĂ©gion.

    Agriculture

    Fermes d'Aroostook au milieu de champs de pomme de terre (Caribou, 1940)
    Champs de pomme de terre Ă  Fort Fairfield (2002).

    Le bureau d'État du dĂ©partement de l'agriculture des États-Unis se situe Ă  Bangor et ses trois antennes Ă  Fort Kent, Houlton et Presque Isle[58].

    En 2007, les terres arables reprĂ©sentaient un peu moins de 8 % de la superficie du comtĂ© et environ 24 281 ha Ă©taient consacrĂ©s Ă  la production de pommes de terre, ce qui reprĂ©sentait 90 % des pommes de terre cultivĂ©es dans le Maine[9]. Le Conseil des pommes de terre du Maine se situe d'ailleurs dans le comtĂ© d'Aroostoock Ă  Presque Isle. Dans le cadre d'un label de qualitĂ©, il dĂ©signe chaque annĂ©e la famille et le plus jeune producteurs de ce tubercule de l'État. En 2019, les deux laurĂ©ats sont respectivement une famille de Mapleton et un jeune agriculteur de New Limerick[59]. L'annĂ©e 2021 a Ă©tĂ© marquĂ©e par une rĂ©colte si abondante que les agriculteurs du comtĂ© d'Aroostook ont demandĂ© la rĂ©quisition des hangars Ă  avions de l'ancienne base aĂ©rienne de Loring pour y stocker leurs excĂ©dents[60].

    La pĂȘche comme

    Les cultures du foin, de l'orge, de l’avoine, des pois et du brocoli tiennent dĂ©sormais une place de plus en plus importante. Selon les donnĂ©es mises en ligne en 2019 par le site officiel du gouvernement du comtĂ© d'Aroostook, les surfaces cultivĂ©es reprĂ©sentent 10 % de la superficie totale du comtĂ© et les principales cultures sont par ordre de production le brocoli, la pomme de terre et le foin. La rotation des cultures se fait avec les cĂ©rĂ©ales Ă  paille[1]. Par ailleurs, dans un effort de diversification de l'agriculture, les cultures du lin, du soja et du maĂŻs (comme carburant) tendent Ă  se dĂ©velopper[9]. Les vaches laitiĂšres reprĂ©sentent 8,48 % du bĂ©tail Ă©levĂ© dans le comtĂ©[49].

    En consĂ©quence et par comparaison avec les autres contĂ©s, un nombre assez Ă©levĂ© de rĂ©sidents travaillent dans les domaines de l'agriculture, de la pĂȘche, de la chasse et de l'exploitation forestiĂšre (5,9 % en mai 2017)[61].

    Les exploitations agricoles ont une superficie moyenne de 361 acres (146 hectares). La moyenne d'Ăąge des agriculteurs est de 53 ans[49].

    Le , l'État du Maine a dĂ©clarĂ© l'Ă©tat de catastrophe naturelle pour le comtĂ© en raison de la sĂ©cheresse sĂ©vĂšre et persistante qu'il subit depuis mai 2020 (niveau D2[16]). Un programme d'aide d'urgence pour le bĂ©tail (fourrage et eau) et pour les cultures (irrigation des vergers et des vignobles) a Ă©tĂ© dĂ©clenchĂ© et une enquĂȘte en ligne a Ă©tĂ© lancĂ©e en aoĂ»t 2020 sur les puits secs afin d'Ă©valuer l'impact de la sĂ©cheresse sur les rĂ©coltes. L'État a par ailleurs demandĂ© aux agriculteurs d'anticiper les sĂšcheresses futures, en amĂ©liorant les rĂ©serves d'eau, en amendant les sols et en recourant aux cultures de couverture pour un accroissement de la capacitĂ© de maintien de l'humiditĂ© des sols[62] - [63].

    Activités récréatives de plein air

    Dans « le plus grand terrain de sport et de loisirs de toute l'AmĂ©rique » que constitue le Maine, le comtĂ© d'Aroostook et sa « forĂȘt encore sauvage » tiennent une place prĂ©pondĂ©rante et attirent en nombre les amateurs de sport et de vie en plein air depuis le tout dĂ©but du XXe siĂšcle.

    À partir de 1900 et pendant plusieurs dĂ©cennies, la Bangor and Aroostook Railroad Ă©ditera chaque annĂ©e un guide, « In the Maine Woods », Ă  l'usage de ses clients Ă©pris de nature et nostalgiques d'une vie saine dans les camps amĂ©nagĂ©s le long des riviĂšres et sur les bords des lacs de ce « paradis sylvestre »[64]. Ainsi se dĂ©veloppera dans ce comtĂ© un mĂ©tier trĂšs spĂ©cifique : celui de « Northern Maine guide » (guide du Maine du Nord). Pendant un siĂšcle, ces guides, qui servaient autant de conseiller-instructeur que de serviteur Ă  leurs clients qu'ils dĂ©signaient sous le terme de « sports », devinrent de vĂ©ritables institutions et jouĂšrent un rĂŽle Ă©conomique important dans cette rĂ©gion. Les prĂ©curseurs de ces guides Ă©taient des Indiens qui guidĂšrent successivement dans les grands bois du Nord les premiers explorateurs europĂ©ens, les officiers militaires, les colons, les prĂȘtres, les commerçants et les bĂ»cherons qui pĂ©nĂ©trĂšrent ces forĂȘts primitives. DĂšs 1897, ces guides Ă©taient rĂ©pertoriĂ©s et devaient obtenir des commissaires Ă  la pĂȘche et Ă  la chasse un certificat d'aptitude Ă  cette profession. Cette communautĂ© des guides, composĂ©e d'agriculteurs, de surveillants des bois, de trappeurs ou de bĂ»cherons qui l'exerçaient donc en saison, Ă  cĂŽtĂ© de leur activitĂ© principale, connut son apogĂ©e dans les annĂ©es 1920 et se perpĂ©tua jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1970[65]. En 1978, le mĂ©tier de guide de plein air s'est professionnalisĂ© et une association s'est crĂ©Ă©e, la « Maine Professionnal Guides Association », qui regroupe un millier de membres spĂ©cialistes de la chasse, de la pĂȘche, des loisirs de plein air, des pratiques de kayak de mer ou de rafting en eau vive, et qui sont formĂ©s aux premiers soins[66].

    FiliĂšre Acadie

    Dans le cadre de son plan stratĂ©gique 2015-2018 de dĂ©veloppement du territoire et au titre de son axe 6 « Tourisme, culture et qualitĂ© du milieu de vie », l'Acadie des Terres et ForĂȘts dont le nord du comtĂ© d'Aroostook est l'un des trois secteurs, a Ă©laborĂ© et largement diffusĂ© une carte touristique qui a Ă©tĂ© intĂ©grĂ©e dans le circuit du Canada Atlantique « ExpĂ©rience Acadie ». Cette carte identifie 45 lieux notables Ă  visiter pour comprendre la culture acadienne dont 15 se trouvent dans le nord du comtĂ© d'Aroostook[67].

    Emplois

    Les secteurs de l'économie qui emploient le plus sont, par ordre décroissant, la santé et l'aide sociale (20,33 % en 2017), le commerce de détail (13,12 % en 2017) et l'industrie de transformation (10,32 % en 2017).

    Le taux de chÎmage dans le comté est évalué à 5,3 % (3,7 % dans le Maine) selon les données recueillies en septembre 2015[49].

    17,5 % de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, contre 12,9 % dans le Maine et 13,4 % au niveau national[68].

    Temps et modes de transport domicile / travail

    En 2019, la moyenne du temps de trajet entre le domicile et le travail est de 17,6 min, contre 26,4 min au niveau national.

    Ces trajets s'effectuent trÚs majoritairement en voiture individuelle (80,1 %), le covoiturage représentant 9,8 % des modes de déplacement. Viennent ensuite le vélo (0,4 %) et les transports en commun (0,1 %). Le pourcentage de résidents occupant un emploi déclarant s' y rendre à pied est de 4,2 % et le télétravail à domicile représente 4,3 %[69].

    Éducation

    En ce qui concerne la population Ă©tudiante et selon les donnĂ©es recueillies en 2016, la rĂ©partition des Ă©tudiants du comtĂ© penche nettement du cĂŽtĂ© des femmes : 2 603 sont de sexe fĂ©minin et 1 507 de sexe masculin.

    En 2016, les universitĂ©s du comtĂ© d’Aroostook ont dĂ©cernĂ© 584 diplĂŽmes, selon la rĂ©partition suivante :

    • Northern Maine Community College , 204, soit 34,9 %
    • UniversitĂ© du Maine Ă  Fort Kent, 197, soit 33,7 %
    • UniversitĂ© du Maine Ă  Presque Isle 183, soit 31,3 %.

    La rĂ©partition des diplĂŽmĂ©s dans l'annĂ©e est la suivante : 352 femmes et 232 hommes.

    Pour ce qui est des grandes écoles, les plus prisées dans le comté par ordre décroissant sont l'école de soins infirmiers (16,3 %), l'école des Arts et Sciences libéraux (10,6 %) et l'école de commerce (5,82 %)[68].

    Culture

    Drapeau de l'Acadie.

    Culture acadienne

    Un grand nombre de villes du comtĂ© d'Aroostook compte une sociĂ©tĂ© historique qui Ɠuvre pour la prĂ©servation de l'histoire et de la culture spĂ©cifiques du nord du Maine. La plus ancienne est la SociĂ©tĂ© historique de Madawaska, qui fut fondĂ©e en 1968 dans la ville du mĂȘme nom. Elle a pour but premier de contribuer Ă  la sauvegarde des valeurs historiques, sociales et culturelles du territoire de Madawaska, appelĂ© aussi Acadie des terres et forĂȘts[70].

    Le nord du comtĂ© d'Aroostook est en effet l'un des trois secteur de ce territoire, avec le nord-ouest[71] de la province de Nouveau-Brunswick et la municipalitĂ© rĂ©gionale de comtĂ© de TĂ©miscouata au QuĂ©bec. À partir de 2009, les trois secteurs ont uni leurs efforts pour organiser le CongrĂšs mondial acadien de 2014. Cet Ă©vĂ©nement a Ă©tĂ© le « coup d'envoi » d'un projet commun de dĂ©veloppement de l'Acadie des terres et forĂȘts. En , une Ă©quipe de chefs de file s'est constituĂ©e, comprenant des hommes d'affaires des trois secteurs, des reprĂ©sentants des localitĂ©s concernĂ©es, des jeunes Acadiens, des reprĂ©sentants des domaines de l'Ă©ducation et de la santĂ©, des organismes de dĂ©veloppement Ă©conomique ainsi que des communautĂ©s autochtones de l'ensemble de ce territoire. Cette Ă©quipe a prĂ©sentĂ© une dĂ©claration solennelle Ă  l'issue du Sommet Ă©conomique du CongrĂšs le Ă  Edmundston. Dans ce pacte, les chefs de file s'engagent Ă  poursuivre le partenariat initiĂ© Ă  l'occasion de l'organisation du CongrĂšs afin d'entreprendre une dĂ©marche de coopĂ©ration transfrontaliĂšre dans les secteurs de l'Ă©conomie, du social et de la culture. L'Acadie des terres et forĂȘts a une prĂ©sidente, Lise Ouellette, conseillĂšre municipale d'Edmundston et un conseil d'administration de neuf membres dont trois reprĂ©sentent le Maine : Daniel Deveau du Bureau du Gouverneur de l’État, Vincent Frallicciardi, reprĂ©sentant de la ville de Madawaska et Dona Saucier, reprĂ©sentante de la Chambre de commerce de Fort Kent [67].

    Archives acadiennes

    Les Archives acadiennes de l’UniversitĂ© du Maine se trouvent Ă  Fort Kent. Leur mission est de regrouper, conserver et diffuser toute l’information collectĂ©e sur la culture, le mode de vie et l’histoire de la population franco-amĂ©ricaine et acadienne de la vallĂ©e supĂ©rieure de la riviĂšre Saint-Jean, qui coule sur 70 milles (113 kilomĂštres) entre les États-Unis et le Canada. Gestionnaires du dĂ©pĂŽt lĂ©gal des archives manuscrites et audiovisuelles relatives au folklore, aux traditions et Ă  l'histoire de cette rĂ©gion, elles sont au service de la communautĂ© universitaire ainsi que des particuliers et des organismes publics ou privĂ©s tant au niveau du comtĂ© et de l’État du Maine qu'Ă  l'Ă©chelle nationale et internationale. Les Archives acadiennes sont ouvertes au public du lundi au vendredi de 8h Ă  16h 30 ou sur rendez-vous[72].

    Site du DĂ©barquement des Acadiens

    La Croix des Acadiens Ă  Madawaska.

    Inscrit le au Registre national des lieux historiques, ce site témoigne de l'installation dans la Vallée du fleuve Saint-Jean de certains Acadiens aprÚs leur déportation par les Britanniques, notamment pendant le Grand Dérangement de 1755. Le site comprend la Croix des Acadiens qui joue un rÎle important dans différentes cérémonies ou évÚnements culturels liés à la célébration de l'Acadie, comme le Festival acadien organisé à Madawaska chaque année depuis 1869.

    Village acadien

    L'Ă©cole du Village acadien Ă  Van Buren.

    SituĂ© Ă  Van Buren, ce village a Ă©tĂ© reconstituĂ© Ă  l'initiative de la sociĂ©tĂ© historique de la localitĂ©, HĂ©ritage Vivant. Le village a ouvert le . Il est le site historique le plus grand du Maine. Le village comprend 17 bĂątiments dont la plupart sont authentiques et proviennent de localitĂ©s de la rĂ©gion. Ils tĂ©moignent de la culture et du mode de vie des Acadiens Ă  la fin du XVIIIe siĂšcle. La chapelle Notre-Dame de l'Assomption est une fidĂšle rĂ©plique d'une Ă©glise acadienne typique de la fin de ce siĂšcle. La station de gare a Ă©tĂ© offerte par la Bangor and Aroostook Railroad, l'Ă©cole de campagne vient de Hamlin oĂč elle fut construite en 1880 pour servir jusqu'en 1942, la maison Roy date de 1790 et la maison Morneault de 1857[73].

    Musée culturel du Mont-Carmel

    Le Musée culturel du Mont-Carmel à Grand Isle.

    InstallĂ© Ă  Grand Isle dans l'Ă©glise Notre-Dame du Mont-Carmel, une Ă©glise catholique romaine dĂ©saffectĂ©e en 1978, ce lieu culturel prĂ©sente l'histoire du peuple acadien. Il regroupe de nombreux objets qui tĂ©moignent de la vie quotidienne des Acadiens dans la VallĂ©e du fleuve Saint-Jean dans le Maine mais aussi du mobilier religieux et des vĂȘtements sacerdotaux ainsi que des documents sĂ©culiers (musique traditionnelle, art folklorique, photographies historiques, bandes sonores de collectes orales et arts dĂ©coratifs). Ce musĂ©e a Ă©tĂ© fondĂ© par Joseph Donald Cyr, un artiste peintre et professeur d'histoire de l'art Ă  l'UniversitĂ© du Maine Ă  Presque Isle. L'Ă©glise qui l'accueille fait l'objet de restaurations permanentes depuis 1984. La collection regroupe en 2019 plus de 1 000 objets provenant du territoire de Madawaska. Le site comprend aussi une bibliothĂšque sur l'histoire et la culture locales, avec un fonds spĂ©cifique d'ouvrages portant sur le culte catholique datant du milieu du XVIIe siĂšcle[74].

    Festival de la floraison des plants de pomme de terre du Maine

    Le comtĂ© d'Aroostook organise depuis 1937 le Festival de la floraison des plants de pomme de terre du Maine. Le festival Ă©tait organisĂ© chaque annĂ©e Ă  l'Ă©tĂ© par une localitĂ© diffĂ©rente jusqu'en 1960, annĂ©e lors de laquelle il fut dĂ©cidĂ© que Fort Fairfield, estimĂ©e « alors la plus grande communautĂ© productrice de pommes de terre au monde », deviendrait la localitĂ© d’accueil du festival[75].

    Il s'agit donc de la plus ancienne fĂȘte du Maine comme du comtĂ© et de la mieux Ă©tablie, ce grand rendez-vous n'ayant Ă©tĂ© suspendu que pendant la Seconde Guerre mondiale, par respect pour ceux qui servaient sous le drapeau. Cet Ă©vĂšnement est connu Ă  l'Ă©chelle des États-Unis et des cĂ©lĂ©britĂ©s s'y sont rendues comme Mildred Ella (Babe) Didrikson Zaharias, Louis Prima, K. C. .Jones et Tom Heinsohn[75].

    Ce festival, qui dure neuf jours, se tient dans la seconde quinzaine du mois de juillet. En 2020, sa 73e Ă©dition coĂŻncidait avec le Bicentenaire de l'État du Maine, ce qui aurait dĂ» lui donner un Ă©clat particulier n'eĂ»t Ă©tĂ© la pandĂ©mie de la Covid-19.

    Littérature

    Le comté d'Aroostook apparaßt dans le roman policier Dark Tiger écrit par William G. Tapply.

    « Là-haut, à la frontiÚre canadienne, dit Brescia. Le pays de la pomme de terre. Des champs de pommes de terre, des buissons de myrtilles brûlés, des mobile-homes avec des antennes satellite, des carcasses de voitures rouillées. »

    — William G. Tapply, Dark Tiger[76]

    Ses paysages et son atmosphĂšre sont dĂ©crits dans Voyage avec Charley, rĂ©cit du cĂ©lĂšbre Ă©crivain amĂ©ricain John Steinbeck qui avait entrepris en 1960, au volant de son camping-car, un voyage de onze semaines Ă  travers l’AmĂ©rique, avec pour seul compagnon son chien Charley.

    « Le Maine semblait s’étendre Ă  l’infini. L’impression que je ressentais avait dĂ» ĂȘtre celle Ă©prouvĂ©e par Peary au moment d’atteindre ce qu’il croyait ĂȘtre le pĂŽle Nord. Mais je voulais voir le comtĂ© d’Aroostook, la province la plus septentrionale du Maine. »

    Communautés indiennes

    Drapeau de la tribu des Micmacs d'Aroostook (2014)

    Le comté compte deux communautés indiennes :

    DĂ©mographie

    Historique des recensements
    Ann. Pop. %±
    18409 413
    —
    185012 529â–Č +33,1 %
    186022 479â–Č +79,42 %
    187029 609â–Č +31,72 %
    188041 700â–Č +40,84 %
    189049 589â–Č +18,92 %
    190060 744â–Č +22,49 %
    191074 664â–Č +22,92 %
    192081 728â–Č +9,46 %
    193087 843â–Č +7,48 %
    194094 436â–Č +7,51 %
    195096 039â–Č +1,7 %
    1960106 064â–Č +10,44 %
    197092 463â–Œ −12,82 %
    198091 331â–Œ −1,22 %
    199086 936â–Œ −4,81 %
    200073 938â–Œ −14,95 %
    201071 870â–Œ −2,8 %
    202067 105â–Œ −6,63 %
    Composition de la population en % (2010)[78] - [79]
    Groupe ComtĂ© d'Aroostook Drapeau du Maine Maine Drapeau des États-Unis États-Unis
    Blancs 95,795,272,4
    Amérindiens 1,70,70,9
    MĂ©tis 1,41,62,9
    Afro-Américains 0,61,212,6
    Asiatiques 0,41,04,8
    Autres 0,20,46,4
    Total100100100
    Latino-Américains 0,9 1,3 16,7

    L'Ăąge moyen des habitants est de 47 ans et demi, soit quatre annĂ©es et demi de plus que l'Ăąge moyen des rĂ©sidents de l'État du Maine[49].

    PrÚs de 50 % des résidents sont nés dans le comté[49] et 50,6 % sont des femmes[80].

    Selon l'American Community Survey, pour la pĂ©riode 2011-2015, 83,43 % de la population ĂągĂ©e de plus de 5 ans dĂ©clare parler l'anglais Ă  la maison, 14,70 % le français, 0,65 % l'espagnol et 1,22 % une autre langue[81].

    Francophonie

    En 2014, le comtĂ© a co-organisĂ©, avec le QuĂ©bec, le CongrĂšs mondial acadien qui s'est tenu le long de la frontiĂšre canado-amĂ©ricaine. À cette occasion a Ă©tĂ© programmĂ© un Tintamarre qui s'est dĂ©roulĂ© Ă  Madawaska ainsi qu'un grand bras de fer traversant le fleuve Saint-Jean[82]. Cette cinquiĂšme Ă©dition de la manifestation dans l'Acadie des terres et des forĂȘts a reçu le soutien du gouverneur de l'État du Maine, Paul LePage.

    Notes et références

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    22. http://www.windaction.org/news/26153 "Right now, there is no power transmission line linking northern and southern Maine" (l'article date du 13 mars 2010).
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    31. Leur chef actuel est Edward Peter-Paul (renouvellement en 2021).
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    Voir aussi

    Liens externes

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