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Benfluorex

Le benfluorex, commercialisé sous le nom de Mediator par les laboratoires Servier de 1976 à 2009[6], est un principe actif pharmaceutique, chimiquement proche de la norfenfluramine, une substance toxique elle-même très proche de l'amphétamine[5]. De 1976 à 2009, près de deux millions de personnes ont fait l'objet d'une prescription de Mediator[7].

Benfluorex
Image illustrative de l’article Benfluorex
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Identification
Nom UICPA benzoate de (RS)-2-({1-[3-(trifluorométhyl)phényl]propan- 2-yl}amino)éthyle
Synonymes

benfluramate
S780
SE780
N-(2-benzoyloxyéthyl)norfenfluramine

No CAS 23602-78-0
No ECHA 100.041.601
No CE 245-777-9
Code ATC A10BX06
PubChem 2318
SMILES
InChI
Propriétés chimiques
Formule C19H20F3NO2 [Isomères]
Masse molaire[1] 351,362 8 ± 0,017 4 g/mol
C 64,95 %, H 5,74 %, F 16,22 %, N 3,99 %, O 9,11 %,
Écotoxicologie
DL50 2 300 mg·kg-1 (souris, oral)[2]
108 mg·kg-1 (souris, i.p.)[3]
LogP 4,670[4]
Données pharmacocinétiques
Biodisponibilité 0 %
MĂ©tabolisme 1. norfenfluramine-Ă©thanoate
(ou S1475)[5]
2. norfenfluramine
3. N-(2-hydroxyéthyl)norfenfluramine (ou S422)
Excrétion

principalement rénale des métabolites

Considérations thérapeutiques
Voie d’administration Orale

Unités du SI et CNTP, sauf indication contraire.

La reconnaissance de la toxicité du benfluorex a conduit à l'arrêt de sa commercialisation dans plusieurs pays. En France, ce fut seulement en 2009 grâce au combat mené par Irène Frachon, pneumologue au CHU de Brest, qui a permis de révéler l'affaire du Mediator. Les autres fenfluramines, également toxiques[5], n'étaient plus commercialisées depuis 1997[8].

Le ministère de la Santé français indique que le Mediator a provoqué la mort d’au moins 500 personnes[9].

Par un arrêt du , la Cour de cassation reconnaît la responsabilité des laboratoires Servier, confirmant l’imputabilité des troubles cardio-vasculaires au Mediator :

« L'état des connaissances scientifiques ne permettait pas d'ignorer les risques d'HTAP (hypertension artérielle pulmonaire) et de valvulopathies induits par le benfluorex[10] - [11]. »

Historique

Mise sur le marché et ventes

Le benfluorex a été commercialisé de 1976 à 2009 en France par le groupe Servier, notamment comme médicament indiqué dans le traitement du diabète de type 2, dit « gras » (car associé à une surcharge pondérale). Il a également été prescrit, hors indications thérapeutiques remboursables, aux patients désireux de perdre du poids[12]. Une conséquence de la prescription hors AMM est que la remontée des informations de pharmacovigilance (effets indésirables) s'en trouve réduite, les médecins pouvant craindre — s'agissant de prescriptions hors AMM — l'engagement de leur responsabilité[13].

Les laboratoires Servier ont vendu du au « un total de 134 458 828 unitĂ©s de Mediator. Ces ventes ont gĂ©nĂ©rĂ© un chiffre d’affaires de près de 500 millions d’euros. Le nombre de patients traitĂ©s entre 1976 et 2009 est estimĂ© Ă  5 millions, avec une durĂ©e moyenne de prise du produit d’environ dix-huit mois. Trois millions de mois de traitement ont Ă©tĂ© dĂ©livrĂ©s entre 2002 et 2007. Plus de 300 000 patients s'en voyaient prescrire chaque annĂ©e. Sept millions de conditionnements ont Ă©tĂ© vendus chaque annĂ©e[14]. »

Affaire du Mediator

À la suite des travaux d'Irène Frachon, le médicament a été retiré de la commercialisation en France à la fin de l'année 2009. Par la suite, Irène Frachon a lutté pour obtenir l'indemnisation des victimes du Mediator. On parle alors du scandale du Mediator[15] - [16] - [17].

Depuis au moins 1990, Servier savait que le benfluorex provoque l'apparition dans l'organisme de la norfenfluramine[5] - [18].

En , l'Afssaps a estimĂ© que ce mĂ©dicament avait causĂ© au moins 500 morts en France[19]. Toutefois, des chiffres plus alarmants circulent : en , une Ă©tude menĂ©e par des Ă©pidĂ©miologistes mandatĂ©s par l'Afssaps a estimĂ© qu'en tenant compte des dĂ©cès encore Ă  venir, le nombre de victimes du Mediator se situerait plutĂ´t entre 1 000 et 2 000 morts[20]. Ces chercheurs de l'INSERM ont ensuite prĂ©cisĂ© leur estimation en Ă©valuant le nombre de dĂ©cès Ă  1 320[21] - [22], ce qui impliquerait plusieurs dizaines de milliers de cas de valvulopathies, puisque seule une très faible minoritĂ© d'entre elles conduisent au dĂ©cès.

L'Agence Nationale de sécurité du médicament (ANSM) a complété en une série de questions/réponses à l'intention des patients qui ont été traités par Mediator[23].

Une Ă©tude publiĂ©e le , fondĂ©e sur les demandes d'indemnisation et s'appuyant donc sur des cas rĂ©els et non des estimations statistiques, aboutit Ă  des chiffres moins Ă©levĂ©s. Sur un Ă©chantillon reprĂ©sentatif de 1 784 dossiers Ă©tudiĂ©s par le collège d'experts de l'ONIAM, 293 avis sont potentiellement imputables au Mediator. En extrapolant ces 293 cas Ă  l'ensemble des dossiers examinĂ©s par l'ONIAM, le nombre de valvulopathies (ce qui ne signifie pas de dĂ©cès) liĂ©es au Mediator devrait ĂŞtre revu Ă  la baisse[24].

L'affaire du Mediator se conclut en par un procès qui condamne Servier et l'Agence du médicament. Les dommages imputables à un traitement par Benfluorex font partie des dommages pouvant être indemnisé sur saisine directe.

Chronologie détaillée

1960-1980

  • 1960 : Albert Weissman et al. (1960) publient au congrès de la SociĂ©tĂ© amĂ©ricaine de pharmacologie et de thĂ©rapeutique un article sur la norfenfluramine. Sa pharmacologie se caractĂ©rise par un effet anorexigène sans stimulation notable du système nerveux central. Les auteurs concluent : “ P-1727 (code de l'analogue parasubstituĂ© de la norfenfluramine) retains much of the anorectic potency of amphetamine in rats without concomitant behavioral stimulation, as measured by operant conditioning techniques”. Ensuite, le dĂ©veloppement de composĂ©s trifluorĂ©s de la phĂ©nylĂ©thylamine va donner naissance au groupe des fenfluramines, avec notamment la fenfluramine, la D-fenfluramine et le benfluorex.
  • 1967 : Laszlo Beregi et al. (groupe Servier) dĂ©posent une demande de brevet aux États-Unis couvrant le benfluorex (notamment pour ses propriĂ©tĂ©s anorexigènes observĂ©es chez l'animal)[25]. Un brevet sera Ă©galement dĂ©livrĂ© dans diffĂ©rents pays europĂ©ens dont la France[26].
  • 1970 : Jacques Duhault et C. Malen (groupe Servier) prĂ©sentent le benfluorex, un nouveau dĂ©rivĂ© des fenfluramines[27].
  • 1971 : L'OMS attribue le nom de benfluorex au composĂ© SE780 du groupe Servier[28], le suffixe « -orex » Ă©tant le suffixe gĂ©nĂ©ralement attribuĂ© par la nomenclature de l'OMS aux agents anorexigènes[29], mais il existe des anorexigènes dont la DCI ne se termine pas par « -orex » : amphĂ©tamine, fenfluramine, phentermine[30].
  • Publication d'une Ă©tude sur « l'Ă©pidĂ©mie » d'HTAP survenue en Suisse Ă  la suite de l'utilisation d'aminorex, un coupe-faim[31].
  • 1973 : Servier demande Ă  l'OMS que le benfluorex ne soit plus dĂ©signĂ© comme un anorexigène, mais soit renommĂ© « benzaflumine » ou « benflurate ». La demande est rejetĂ©e[32].
  • 1974 : Goudie et al. (Psychopharmacologia) confirment chez le rat les propriĂ©tĂ©s anorexigènes de la norfenfluramine ; ils concluent qu’une partie au moins des effets de la fenfluramine est due Ă  celle de son mĂ©tabolite principal la norfenfluramine : « The data reported in this paper provide evidence which implicates norfenfluramine as a mediator of the actions of fenfluramine »[33].
  • En France, le ministère de la SantĂ© accorde l'autorisation de mise sur le marchĂ© (l'AMM) au benfluorex, non pour son action anorexigène, mais comme « adjuvant » au rĂ©gime alimentaire, dans deux indications : hypertriglycĂ©ridĂ©mies et diabète chez les patients en surcharge pondĂ©rale[5]. (En , deux anciens chercheurs du laboratoire Servier, Jean Charpentier et Jacques Duhault, dĂ©clareront aux juges que les caractĂ©ristiques anorexigènes du Mediator, du fait de sa nature amphĂ©taminique, ont Ă©tĂ© cachĂ©es pour en faire un antidiabĂ©tique, afin de faciliter l'obtention de l'AMM[34].)
  • 1976 : Mise sur le marchĂ© du benfluorex sous le nom commercial de Mediator dans deux indications : hypertriglycĂ©ridĂ©mies en complĂ©ment d'un rĂ©gime, et chez les diabĂ©tiques en surpoids[27].
  • 1976 : Un article de la revue Pratiques souligne que le Mediator est un dĂ©rivĂ© de l’amphĂ©tamine et que cette caractĂ©ristique, peu mise en Ă©vidence par Servier, doit ĂŞtre connue des prescripteurs, afin de surveiller les rĂ©actions des malades. L'article conclut : « Dans quelques annĂ©es, quand on commencera Ă  savoir un petit bout de la vĂ©ritĂ©, ça en fera dĂ©jĂ  des millions de boĂ®tes de Mediator vendues [35]! » La revue Pratiques ou les cahiers de la mĂ©decine utopique, du Syndicat de la mĂ©decine gĂ©nĂ©rale, publie Ă  nouveau un article critique de 3 pages, en 1977[36].
  • 1977 : Servier dĂ©pose une demande d'autorisation de mise sur le marchĂ© belge pour le benfluorex. Après Ă©valuation du dossier, la Commission des mĂ©dicaments belge Ă©met un «avis dĂ©favorable» du fait de l'insuffisance de donnĂ©es relatives aux effets Ă  long terme du mĂ©dicament. Servier fait appel de cette dĂ©cision[37].
  • 1977 : Henri Pradal, mĂ©decin et coauteur du Dictionnaire critique des mĂ©dicaments, Ă©dition 1977-1978, souligne la proximitĂ© des formules du Mediator et du PondĂ©ral, et son absence d'efficacitĂ© attendue. (ref : rapport IGAS).
  • 1978 : La Commission des mĂ©dicaments belge confirme son « avis dĂ©favorable ». L'Inspection gĂ©nĂ©rale de la pharmacie belge Ă©crit que « les nouvelles donnĂ©es cliniques fournies (…) ne permettent pas de considĂ©rer que le produit exerce une activitĂ© hypolipidĂ©miante ou hypoglycĂ©miante. » La Commission Ă©voque Ă©galement « l'effet anorexigène de la molĂ©cule[37]. »

1981-1991

Flacon de 30 comprimés de Benfluorex - 1981
  • : Publication de deux cas ("strong evidence") d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire sous fenfluramine[38].
  • 1988 - 1991 : La littĂ©rature scientifique fait Ă©tat de ce que certains des effets principaux et secondaires de la fenfluramine (PondĂ©ral) sont dus Ă  son mĂ©tabolite N-dĂ©salkylĂ©, la norfenfluramine[39] - [40] - [41]. Le laboratoire fabricant, Servier, a connaissance du fait que le Mediator (benfluorex) donne chez l'humain ce mĂŞme mĂ©tabolite, la norfenfluramine, Ă  des concentrations voisines de celles mesurĂ©es après administration de PondĂ©ral[42].

1993-1999

  • 1993 : Publication par François Brenot et al. d'une Ă©tude rĂ©trospective Ă©tablissant le risque d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire (HTAP) sous fenfluramine[43].
  • 1995 : Ă€ l'occasion d'une enquĂŞte sur les anorexigènes (coupe-faim), le comitĂ© de pharmacovigilance interdit le benfluorex dans les prĂ©parations magistrales[44] - [45].
  • 1996 : Publication des rĂ©sultats de l'enquĂŞte IPPHS (International Primary Pulmonary Hypertension Study) demandĂ©e par les laboratoires Servier au professeur Lucien AbenhaĂŻm, laquelle dĂ©montre le risque des anorexigènes du type de la fenfluramine, sans mentionner le benfluorex[46]. MalgrĂ© cette Ă©tude, l'IsomĂ©ride est autorisĂ© par la FDA aux États-Unis, en raison de l'importance du problème de l'obĂ©sitĂ©. Lucien AbenhaĂŻm dit ne pas avoir Ă©tĂ© au courant Ă  l'Ă©poque de la proximitĂ© entre le Mediator et la fenfluramine.
  • 1997 : Les fenfluramines, en particulier l'IsomĂ©ride, sont rendues responsables aux États-Unis de valvulopathies cardiaques ainsi que d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire (HTAP) et sont interdites sur l'ensemble du territoire des États-Unis, ainsi que dans la plupart des pays de l'Union europĂ©enne[27]. Aux États-Unis, près de quatre milliards de dollars d'indemnisation seront obtenus lors de « class actions ». La France suspend l'AMM de l'IsomĂ©ride[44].
  • 1997 : Une enquĂŞte de pharmacovigilance sur le benfluorex est lancĂ©e en France. En effet, le mĂ©dicament est dĂ©tournĂ© comme anorexigène, et son mĂ©tabolisme donne le mĂŞme composĂ© toxique que l'IsomĂ©ride : la norfenfluramine.
  • 1997 : En Suisse, le benfluorex (vendu sous le nom de "Mediaxal") est retirĂ© du marchĂ© par l'Institut HelvĂ©tique d'Homologation et de ContrĂ´le des MĂ©dicaments, Swissmedic[47], en raison de "doutes" sur son innocuitĂ©.
  • 1998 : L'Union rĂ©gionale des caisses d'assurance-maladie (URCAM) de Bourgogne montre que plus d'un tiers des prescriptions se situent hors autorisation de mise sur le marchĂ© (AMM), le Mediator ayant pris le relais de l'IsomĂ©ride comme coupe-faim[44]. Elle souligne l'association du Mediator Ă  des traitements Ă  visĂ©e amaigrissante : « Au-delĂ  des aspects de santĂ© publique liĂ©s Ă  des prescriptions inutiles, voire dangereuses pour la santĂ©, le constat d'une utilisation en dehors du champ des indications reconnues et valides pose Ă©galement une question d'ordre Ă©conomique ». Un tiers des prescriptions du Mediator (35 %) sont ainsi faites hors AMM[48].
  • 1998 : La Commission d'Autorisation de Mise sur le MarchĂ© note « l'absence d'efficacitĂ© du benfluorex dans l'hypertriglycĂ©ridĂ©mie »[27]. L'utilisation du benfluorex dans les prĂ©parations magistrales est interdite en France[49].
  • 1998 : L'Assurance Maladie met en garde par courrier l'Agence du mĂ©dicament sur "l'utilisation non contrĂ´lĂ©e d'un produit de structure amphĂ©taminique, dans un but anorexigène", le Mediator (benfluorex)[48].
  • : Ă€ la demande des autoritĂ©s sanitaires italiennes, le Mediator fait l'objet d'une enquĂŞte au niveau europĂ©en, dont la France et l'Italie sont les rapporteurs. Les interrogations portent sur la similitude chimique entre l'IsomĂ©ride (interdit Ă  la vente) et le Mediator (benfluorex). Aucune suite n'est donnĂ©e Ă  l'enquĂŞte[50].
  • : Dans un courrier adressĂ© au directeur gĂ©nĂ©ral de l'Agence du MĂ©dicament, Jean-RenĂ© Brunetière, trois mĂ©decins-conseils, le Professeur Hubert Allemand, mĂ©decin-conseil de la Caisse nationale de l'assurance maladie (CNAM), le Professeur Claudine Blum-Boisgard (CANAM), le Professeur Patrick Choutet (Mutuelle Sociale Agricole) Ă©crivent : « Il nous apparaĂ®trait opportun de procĂ©der Ă  une rĂ©Ă©valuation de l'utilitĂ© du Mediator dans la stratĂ©gie thĂ©rapeutique de la maladie diabĂ©tique et dans celle des hyperlipidĂ©mies. » « Il nous semble utile d'alerter l'Agence du mĂ©dicament sur l'utilisation non contrĂ´lĂ©e d'un produit de structure amphĂ©taminique, dans un but anorexigène. Il est en effet assez paradoxal de constater que la prescription de Mediator est tout Ă  fait libre, tandis que celle des mĂ©dicaments du groupe des amphĂ©taminiques est strictement encadrĂ©e depuis »[50] - [51].
  • : Georges Chiche, cardiologue, dĂ©clare un cas d’insuffisance aortique chez un patient auquel il avait Ă©tĂ© prescrit du Mediator Ă  Marseille (Centre PHV), sans suite donnĂ©e[52] - [44], cette insuffisance aortique Ă©tant, par erreur, considĂ©rĂ©e comme la consĂ©quence d'un infarctus.
  • : Une patiente de l'hĂ´pital Saint-Joseph consulte Ă  l'hĂ´pital Antoine-BĂ©clère pour son HTAP. Le professeur Simonneau est alertĂ© par la prise par la patiente de Mediator et dĂ©couvre la similitude de la molĂ©cule avec l'IsomĂ©ride, qu'il a dĂ©jĂ  contribuĂ© Ă  faire interdire. Il alerte la pharmacovigilance.
  • 1999 : La Commission de la Transparence estime l'intĂ©rĂŞt du Mediator « insuffisant dans ses deux indications » et propose – en vain - son dĂ©remboursement[44]. Le benfluorex reste remboursĂ© Ă  65 %, mais en principe rĂ©servĂ© aux diabĂ©tiques en surpoids. Du fait de leur toxicitĂ©, tous les amphĂ©taminiques sont retirĂ©s du marchĂ©, sauf le Mediator[27].
  • : Selon un compte-rendu de la Commission Nationale de Pharmacovigilance, «Le benfluorex (dĂ©nomination commune du Mediator) a fait l'objet d'une enquĂŞte « officieuse » dès 1995 en raison de sa parentĂ© structurale avec les anorexigènes amphĂ©taminiques. Cette enquĂŞte est devenue officielle en .»[50]
  • : Un rapport rĂ©alisĂ© par des experts italiens (Dr Giuseppe Pimpinella et Dr Renato Bertini Malgarini) Ă  la demande de l'Agence europĂ©enne du mĂ©dicament souligne la similitude entre l'IsomĂ©ride et le benfluorex : Il existe des suspicions que les patients traitĂ©s au benfluorex sont exposĂ©s Ă  un niveau potentiellement toxique de norfenfluramine. Trois comprimĂ©s de Mediator conduisent Ă  produire autant de norfenfluramine que deux comprimĂ©s d'IsomĂ©ride (posologies quotidiennes pour ces deux mĂ©dicaments). Enfin, ils relèvent que l'activitĂ© thĂ©rapeutique du Mediator pour les obèses ayant un diabète de type 2 (non insulino-dĂ©pendant) est infĂ©rieure Ă  celle de la metformine, un antidiabĂ©tique de rĂ©fĂ©rence[53].

2000-2005

  • 2000 :
    • L. Fitzgerald et al.[54] Ă©voquent le rĂ´le d'un mĂ©tabolite dans l'induction des valvulopathies associĂ©es Ă  la dexfenfluramine (tout comme Ă  la fenfluramine) : la norfenfluramine (qui est aussi l'un des deux mĂ©tabolites principaux du benfluorex).
    • Sur sa base de donnĂ©es en ligne, le Conseil national de l'Ordre des mĂ©decins (CNOM) publie près de quatre-vingts dossiers de sanctions de mĂ©decins libĂ©raux pour mauvaise prescription du Mediator[48] : « Prescription de Mediator hors autorisation de mise sur le marchĂ© et absence d'indication sur l'ordonnance de son caractère non remboursable » ; « A prescrit du Mediator en l'absence d'hypertriglycĂ©ridĂ©mie ou de diabète avec surcharge pondĂ©rale », « A prescrit des mĂ©dicaments Ă  effet diurĂ©tique (…) en association avec du Mediator pour des personnes dĂ©sireuses de maigrir (…) (associĂ© au) caractère dangereux de ces thĂ©rapeutiques ».
    • : publication d'un article mettant en Ă©vidence le rĂ´le des rĂ©cepteurs 5-HT2B dans les hypertensions artĂ©rielles pulmonaires (HTAP) et les atteintes valvulaires, et suggĂ©rant que tous les mĂ©dicaments Ă  activitĂ© sĂ©rotoninergique soient Ă©tudiĂ©s et suspendus en cas d'action sur ces rĂ©cepteurs[55].
  • 2002 : l'Afssaps interdit une publicitĂ© du laboratoire Servier. L'Ă©tude sur laquelle celle-ci Ă©tait fondĂ©e n'Ă©tait pas conforme aux dispositions de l'Autorisation de Mise sur le MarchĂ© et ne dĂ©montrait pas la valeur ajoutĂ©e du mĂ©dicament[27].
  • 2003 :
    • : un premier cas d'insuffisance valvulaire cardiaque est dĂ©crit en Espagne[56]. La molĂ©cule est retirĂ©e par le laboratoire Ă  la suite des questions qui lui sont posĂ©es sur sa pharmacodynamie, et avant la date prĂ©vue de son renouvellement d'Autorisation de Mise sur le MarchĂ©. Selon les autoritĂ©s espagnoles, « le benfluorex a Ă©tĂ© retirĂ© en 2003 Ă  la demande du fabricant en raison de sa possible implication dans les valvulopathies cardiaques »[57].
    • : La revue Science et Vie, dans son dossier "le guide des mĂ©dicaments", dĂ©crit le Mediator comme un produit qui "s'apparente plutĂ´t Ă  un coupe-faim" et qui n'a "jamais prouvĂ© son efficacitĂ© dans la prĂ©vention des complications de l'athĂ©rosclĂ©rose[58]."
    • : la revue Prescrire appelle Ă  rester vigilant vis-Ă -vis des dĂ©rivĂ©s amphĂ©taminiques.
  • 2004 : le Mediator est retirĂ© du marchĂ© en Italie[57].
  • 2005 :
    • L'Espagne interdit les prĂ©parations mĂ©dicinales Ă  base de benfluorex, en rappelant les risques de valvulopathies[57].
    • le centre de pharmacovigilance de Besançon pointe dans un rapport des cas d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire chez des patients ayant pris du Mediator,
    • la Commission nationale de pharmacovigilance considère que les cas d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire signalĂ©s sont peu nombreux et peuvent correspondre Ă  l'incidence des hypertensions artĂ©rielles pulmonaires idiopathiques. Elle ne mentionne pas le problème des valvulopathies. Elle propose « d'Ă©tudier la possibilitĂ© d'interroger les registres des hypertensions artĂ©rielles pulmonaires existants des dix-sept centres, afin de rechercher, dans une Ă©tude rĂ©trospective cas-tĂ©moins, le rĂ´le Ă©ventuel du benfluorex »[59],
    • la revue Prescrire est la première publication Ă  demander le retrait du Mediator[60] - [61].

2006

  • 2006 : Le Mediator n’est plus commercialisĂ© qu’au Portugal, Ă  Chypre et en France (oĂą deux mĂ©decins travaillant pour le laboratoire fabriquant le Mediator Ă©taient conseillers auprès du ministre de la santĂ© Xavier BERTRAND[62], quand celui-ci a prorogĂ© le remboursement du mĂ©dicament en 2006[63]).
  • 2006 : Un cas de valvulopathie sous Mediator chez une patiente de quarante-huit ans sans antĂ©cĂ©dent est publiĂ© par le Pr Montastruc, mĂ©decin au CHU de Toulouse et membre de la Commission Nationale de Pharmacovigilance[27]. Survenant après sept notifications spontanĂ©es, cette nouvelle dĂ©claration ne conduit pas Ă  l'interdiction. La Commission d'Autorisation de Mise sur le MarchĂ© renouvelle l'autorisation quinquennale du Mediator, se contentant de supprimer l'une de ses indications mineures[44].
  • : la revue Prescrire rapporte trente-cinq cas français de troubles psychiatriques et de dix-sept cas d'hypertension artĂ©rielle pulmonaire (HTAP) associĂ©s au Mediator[27]. Prescrire s’étonne, une nouvelle fois, du maintien sur le marchĂ© du benfluorex (Mediator) par le laboratoire Servier[14].

2007

  • 2007 : Servier ne demande pas le renouvellement de l'Autorisation de Mise sur le MarchĂ© du Mediator en Italie[44].
  • 2007 : L'Autorisation de Mise sur le MarchĂ© est renouvelĂ©e en France (88 % des ventes mondiales de Mediator) pour le diabète, et supprimĂ©e pour l'hypertriglycĂ©ridĂ©mie. De nouvelles Ă©tudes sont demandĂ©es. Le dictionnaire des mĂ©dicaments Dorosz mentionne le risque de valvulopathie sous Mediator.

2008

  • : Dans un courriel au Centre de pharmacovigilance de Brest, un des directeurs du groupe Servier dĂ©clare que le Mediator « se distingue radicalement des fenfluramines »[27].

2009

  • : Onze cas de valvulopathies sous Mediator sont signalĂ©s Ă  l'Afssaps par le CHU de Brest.
  • : Irène Frachon, mĂ©decin au CHU de Brest se rend Ă  l'Afssaps Ă  Saint-Denis, Ă  un groupe de travail intitulĂ© «Plan de gestion des risques et pharmaco-Ă©pidĂ©miologie» et fait part de ses inquiĂ©tudes concernant le lien entre valvulopathies et prise de Mediator.
  • : Après la rĂ©union du Ă  l'Afssaps, l'Ă©pidĂ©miologiste Catherine Hill adresse un courriel Ă  tous les experts de l'Afssaps. Elle Ă©voque un « signal particulièrement clair » entre la prise du benfluorex et valvulopathies. Elle juge « très peu prudent d'attendre pour agir » et note que « si nous Ă©tions aux États-Unis, le risque de procès serait très Ă©levĂ© ». Elle rappelle que le mĂ©dicament a Ă©tĂ© retirĂ© du marchĂ© en Espagne « pour les mĂŞmes raisons » depuis plusieurs annĂ©es[64].
  • : Irène Frachon se rend Ă  la Commission Nationale de Pharmacovigilance. Il est demandĂ© aux laboratoires Servier de faire une Ă©tude de type cas-tĂ©moins, qui peut prendre des annĂ©es et nĂ©cessiter d'Ă©tudier des milliers de cas[64].
  • : Selon une Ă©tude d'Irène Frachon, du CHU de Brest, « 70 % des malades souffrant d’atteintes inexpliquĂ©es de leur valvule mitrale ont Ă©tĂ© exposĂ©s Ă  une prise de Mediator, contre 6 % chez les malades ayant une cause connue de valvulopathie »[14].
  • : Nouvelle rĂ©union Ă  l'Afssaps avec l'Ă©quipe du CHU de Brest. Il existerait un lien très fort entre valvulopathies et prise de Mediator[64].
  • : La Commission nationale de pharmacovigilance de l'Afssaps conclut qu'il n'est pas possible de laisser les patients face Ă  un tel risque.
  • : MalgrĂ© les alertes, une autorisation de mise sur le marchĂ© (AMM) est dĂ©livrĂ©e pour deux gĂ©nĂ©riques du Mediator aux laboratoires Mylan et Qualimed[64].
  • : Une Ă©tude effectuĂ©e par la Caisse nationale d'assurance maladie Ă  partir de sa base de donnĂ©es d'une cohorte d'un million de diabĂ©tiques montre que le risque de chirurgie valvulaire est multipliĂ© par près de quatre pour les patients exposĂ©s au Mediator.
  • : La Commission Nationale de Pharmacovigilance de l'Afssaps note « un signal relatif aux anomalies des valvules cardiaques soupçonnĂ© depuis plusieurs mois par les donnĂ©es de pharmacovigilance ». Ă€ la fin de la rĂ©union, la Commission ne rend pas d'avis[64].
  • : L'autorisation de mise sur le marchĂ© (AMM) du benfluorex (Mediator et ses gĂ©nĂ©riques) est suspendue[64].
  • : L’Afssaps dĂ©cide de suspendre le Mediator[65], ainsi que les deux gĂ©nĂ©riques du Mediator qui venaient d'obtenir une Autorisation de Mise sur le MarchĂ© le . Selon l'Agence, un seul cas confirmĂ© de valvulopathie cardiaque associĂ©e au Mediator a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© jusqu’à la fin 2008.
  • : Le benfluorex (Mediator et ses gĂ©nĂ©riques) est retirĂ© des pharmacies[64].

2010

  • : Irène Frachon publie son Ă©tude relative Ă  l'association entre valvulopathie et prise de benfluorex[66].
  • : Le groupe Servier publie dans le Quotidien du mĂ©decin et le Quotidien du pharmacien un communiquĂ© dĂ©clarant : « Face aux nombreuses inexactitudes parues dans la presse grand public, Ă  ce jour, aucun lien de causalitĂ© direct n'a Ă©tĂ© dĂ©montrĂ© entre la prise du mĂ©dicament et les valvulopathies »[44].
  • : Irène Frachon publie le livre Mediator 150 mg, combien de morts ? (Ă©ditions-dialogues.fr, 150 p.) qui raconte son histoire. L'Ă©diteur est attaquĂ© en justice par le laboratoire Servier[67]. Le sous-titre « Combien de morts? » est censurĂ© .
  • : La dĂ©cision dĂ©finitive d'interdiction par l'Agence europĂ©enne est prise, avec cet avis : « Le lien entre benfluorex et valvulopathie est Ă©tabli[44] ».
  • : Une thèse soutenue par Flore Michelet, docteur en pharmacie de l'universitĂ© de Rennes I, intitulĂ©e Utilisation de nouveaux outils en pharmacovigilance : Ă  propos du retrait du Mediator (benfluorex), relève que 300 000 personnes ont Ă©tĂ© chaque annĂ©e exposĂ©es au Mediator[44]. Selon cet auteur, « il semblerait qu'il y ait eu ces dernières annĂ©es entre 150 et 250 hospitalisations chaque annĂ©e en France liĂ©es directement Ă  une toxicitĂ© du Mediator, ayant entraĂ®nĂ© une trentaine de dĂ©cès. Si nous multiplions par 30 ans de commercialisation, le nombre de morts pourrait ĂŞtre entre 500 et 1 000 »[68]
  • : Article du Figaro donnant les grandes tendances de l'Ă©tude de la CNAM, sous couvert de la Protection des sources d'information.
  • : Publication dans la revue Pharmacoepidemiology and Drug Safety de l'Ă©tude de la CNAM montrant que le Mediator multipliait par 3 le risque de valvulopathie et par 4 le risque de chirurgie valvulaire[69] - [70].
  • : Selon une rĂ©union de la Commission nationale de pharmacovigilance, une analyse de donnĂ©es de la CNAM-TS faite par l’épidĂ©miologiste Catherine Hill (qui dirige le service d'Ă©pidĂ©miologie des cancers de l'Institut Gustave-Roussy Ă  Villejuif) confirme les premiers travaux qu’avait rĂ©vĂ©lĂ©s Le Figaro en [71]. Selon ces Ă©tudes, le benfluorex (Mediator) serait bien responsable de 500 Ă  1 000 morts en France[68]. Le laboratoire Servier estime de son cĂ´tĂ© que ces chiffres sont des « hypothèses fondĂ©es sur des extrapolations ».
  • : L’Afssaps estime Ă  500 le nombre de morts imputĂ©s au Mediator. 3 500 personnes ont Ă©tĂ© hospitalisĂ©es. 80 % des complications se produisent dans les deux annĂ©es qui suivent l'arrĂŞt du traitement. Elle annonce une sĂ©rie de mesures, en particulier une campagne d’information pour rechercher tous les patients qui ont pu prendre ce produit. Elle recommande aux personnes qui ont pris du Mediator pendant plus de trois mois de consulter leur mĂ©decin traitant[72].
  • : Selon Jacques Servier, l'affaire du Mediator est une « fabrication »[73].
  • : Dans une lettre adressĂ©e aux mĂ©decins français, Denys Schutz, mĂ©decin, directeur gĂ©nĂ©ral de Servier-Biopharma Ă©crit : « Les principes actifs de Mediator et d'IsomĂ©ride sont diffĂ©rents, tant en termes de structures chimiques que d'effets biologiques (…) ou en termes de mĂ©tabolisme[53]. »
  • : Martine Aubry, Bernard Kouchner et Martin Hirsch affirment n'avoir jamais Ă©tĂ© alertĂ©s[74] - [75]. Xavier Bertrand affirme avoir pris connaissance de la dangerositĂ© du Mediator en [76].

2011

  • Ă€ la suite d'un rapport[5] accablant de l'IGAS sur le Mediator[77], Xavier Bertrand lance une rĂ©forme du système français de pharmacovigilance[78].
  • : Le professeur Acar, dans ses conclusions Ă  propos des dĂ©bats ouverts sur le sujet de la mortalitĂ© attribuable au benfluorex, indique : « Travail intĂ©ressant mais prĂ©liminaire dont il ne faut pas mĂ©connaĂ®tre les difficultĂ©s de rĂ©alisation. Il apporte des donnĂ©es utiles mais comporte des lacunes et des erreurs tenant Ă  la mĂ©thodologie utilisĂ©e et Ă  une analyse peu rigoureuse de la cohorte des patients dĂ©cĂ©dĂ©s. Ces enquĂŞtes ne permettent pas une estimation fiable de la frĂ©quence des valvulopathies sĂ©vères liĂ©es au benfluorex. De ce fait, toute extrapolation sur ces bases Ă  l'ensemble des patients exposĂ©s au benfluorex nous paraĂ®t arbitraire. Il serait souhaitable que d'autres enquĂŞtes soient entreprises avec une mĂ©thodologie diffĂ©rente et une recherche rigoureuse des critères d'imputabilitĂ© de la complication cardiaque Ă  telle ou telle Ă©tiologie[79]. »
  • Parution en avril d'un article[80] estimant au minimum Ă  500 la mortalitĂ© attribuable au benfluorex (Mediator). L'article rĂ©sume les donnĂ©es dĂ©montrant la toxicitĂ© cardiaque du mĂ©dicament et explique la mĂ©thode utilisĂ©e pour l'estimation.
  • : Parution du Rapport d'information No 675 de Mme Marie-ThĂ©rèse Hermange, fait au nom de la Mission commune d'information "Mediator : Évaluation et contrĂ´le des mĂ©dicaments"[81]. On apprendra en que ce rapport avait Ă©tĂ© modifiĂ© Ă  l'avantage de Servier après une intervention de Claude Griscelli, un expert mĂ©dical prĂ©sentĂ© comme proche du directeur opĂ©rationnel du groupe Servier, Jean-Philippe Seta[82]. C'est Mme Hermange qui a invitĂ© M. Griscelli Ă  relire le rapport dans les locaux du SĂ©nat : la sĂ©natrice et l'expert proche de Servier sont donc mis en examen. Depuis, Jean-Philippe Seta a quittĂ© l'entreprise Servier[83] et Mme Hermange a Ă©tĂ© nommĂ©e au comitĂ© d'Ă©thique de l’AcadĂ©mie de mĂ©decine[84].
  • : Deux anciens chercheurs des Laboratoires Servier, Jean Charpentier et Jacques Duhault, dĂ©clarent aux juges que les caractĂ©ristiques anorexigènes du Mediator (du fait de sa nature amphĂ©taminique) ont Ă©tĂ© cachĂ©es pour en faire un antidiabĂ©tique, afin de faciliter l'obtention de son autorisation de mise sur le marchĂ© (AMM)[34].

2012

En 2012 paraissent les résultats d'un essai financé par les laboratoires Servier parmi une population de diabétiques recevant déjà tous un traitement antidiabétique et traités en plus, après tirage au sort, pendant un an, soit par benfluorex soit par pioglitazone[85]. Les patients devaient avoir une échographie cardiaque initiale puis au bout d'un an de traitement. L'essai montre qu'après un an de traitement, le risque d'apparition ou d'aggravation de valvulopathies est très supérieur dans le groupe benfluorex comparé à l'autre groupe (82/304 patients versus 33/300). Le risque d'atteinte de plusieurs valves est aussi très augmenté (16/304 versus 1/300).

2014

  • : 8 350 dossiers ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s Ă  l'ONIAM. 293 d'entre eux ont reçu un avis positif d'indemnisation. Pour Erik Rance, directeur de l’ONIAM, « ce faible taux d’avis positifs tient au fait que beaucoup de dossiers reçus ne concernaient pas les deux pathologies pour lesquelles la responsabilitĂ© des laboratoires Servier est reconnue : les valvulopathies et l’hypertension artĂ©rielle pulmonaire (HTAP)[24]. » Le collège Ă©value le « pourcentage du prĂ©judice fonctionnel » et transmet le dossier aux laboratoires Servier. C'est le laboratoire qui fait ensuite une proposition chiffrĂ©e Ă  la victime. Si cette proposition est jugĂ©e insuffisante, la victime peut saisir l’ONIAM qui, s’il le juge nĂ©cessaire, l’indemnise directement et se retourne ensuite contre le laboratoire pour obtenir remboursement. Douze victimes, jugeant l’offre de Servier insuffisante, se sont retournĂ©es vers l’ONIAM. « Nous n’avons pas donnĂ© suite, » indique Erik Rance, « car nous avons estimĂ© que l’offre de Servier Ă©tait convenable. »

Face aux critiques relatives au faible nombre d’avis positifs rendus, l’ONIAM indique que l'imputabilité du Mediator dans la survenue des pathologies précitées devait être établie « sur la base d’un lien direct et certain ». Cependant, le nombre de dossiers où l'imputabilité est reconnue devrait croître, depuis un arrêt de la Cour de cassation du selon lequel cette imputabilité peut s’établir « sur la base de présomptions graves, précises et concordantes »[24].

2016

Plus de 6 000 dossiers ont Ă©tĂ© dĂ©posĂ©s auprès de l'ONIAM. Mais les patients doivent encore renverser la prĂ©somption de fraude. Selon Irène Frachon, « Les experts partent du principe que toute victime qui rĂ©clame une indemnisation est une fraudeuse[86]. »

Le , le Conseil d’État confirme l’analyse de la cour administrative d'appel de Paris, « qui a jugé que ce n’est qu’à partir de 1999 que l’État a commis une faute en ne prenant pas de mesures de suspension ou de retrait de l’autorisation de mise sur le marché du Mediator »[87].

2021

L'affaire du Mediator se conclut en par un procès qui condamne Servier et l'Agence du médicament, à des amendes, à des peines de prison avec sursis et à indemniser les victimes.

Présentation - Posologie

  • ComprimĂ© enrobĂ© (blanc) : boĂ®te de 30.
  • Composition :
    • benfluorex chlorhydrate, 150 mg par comprimĂ© ;
    • excipients.
  • Posologie : 3 comprimĂ©s par jour[88].

Données cliniques

Indications thérapeutiques

Avant son retrait le , le benfluorex est indiqué dans le traitement du diabète de type 2 ou diabète non insulinodépendant. Il est aussi prescrit aux personnes désireuses de perdre du poids.

Contre-indications

  • HypersensibilitĂ© au chlorhydrate de benfluorex ou Ă  l'un des constituants.
  • PancrĂ©atites chroniques avĂ©rĂ©es.

Propriétés pharmacologiques

Selon l'IGAS, le laboratoire a trompé les autorités sanitaires. Le benfluorex n'a aucune activité pharmacologique propre ; il est le précurseur d'une molécule active (et toxique), la norfenfluramine, proche de l'amphétamine. Selon le rapport de l'IGAS, « Cet « aveu » de ce que le benfluorex ne serait qu’un précurseur, c’est-à-dire une molécule n’ayant en elle-même aucune activité pharmacologique, les laboratoires Servier ont cherché, après l’avoir reconnu, à le faire oublier, en retirant une phrase évoquant cette caractéristique d’un document communiqué à l’Afssaps en 1999[5] » (en gras dans le texte).

Propriétés pharmacodynamiques

Le benfluorex (Mediator) et l'Isoméride agissent tous deux par l'intermédiaire d'un métabolite identique, la norfenfluramine[89] ; ils ont donc des caractéristiques pharmacologiques très proches. Les deux produits ont une efficacité hypoglycémiante prouvée en double insu contre placebo, mais cette efficacité est moindre que celle des antidiabétiques de référence comme la metformine[90].

  • PropriĂ©tĂ©s mises en avant dans la documentation officielle :
    • hypolipidĂ©miant ;
    • hypocholestĂ©rolĂ©miant ;
    • hypoglycĂ©miant.
  • PropriĂ©tĂ© absente de la documentation officielle :
    • anorexigène, en commun avec l'IsomĂ©ride[91].

C'est cette activité anorexigène, ou coupe-faim (non officielle puisque l'indication validée par l'Agence du médicament est : « certaines formes de diabète »), qui a été mise en avant auprès des prescripteurs par les visiteurs médicaux de Servier, ce qui explique la répartition géographique des ventes : selon les données de la CNAM, le Mediator atteignait des records de consommation sur la côte méditerranéenne[92].

Le métabolite toxique pour les valves cardiaques produit par ces deux médicaments est la norfenfluramine. La norfenfluramine n'est pas présente dans les comprimés d'Isoméride ou de Mediator : elle est produite par la modification de ces médicaments - ou métabolisme - dans l'organisme. Dans une large mesure, le benfluorex (Mediator) est une prodrogue de la norfenfluramine.
Le niveau d'exposition à la norfenfluramine est similaire, que l'on prenne du Mediator ou de l'Isoméride[50], mais variable d'une personne à l'autre. On ne connaît pas les facteurs associés à cette variabilité.

Propriétés pharmacocinétiques et métabolisation

Le benfluorex est complètement métabolisé. Il ne circule dans le plasma sanguin qu’à des taux indétectables, car « immédiatement transformé en son métabolite S422, puis en métabolite S1475 et en norfenfluramine (S585) », qui est un puissant anorexigène[5]. Le benfluorex est une prodrogue, un ester benzoïque qui, rapidement hydrolysé, donne l'alcool S422, lequel s'oxyde pour donner l'acide S1475 ; ces deux dérivés ont une durée de vie très courte et laissent rapidement place à la norfenfluramine (S585)[93] - [94].

Interdiction

Mis sur le marchĂ© en France en 1976, le Mediator sera retirĂ© du marchĂ© belge en 1978, du marchĂ© suisse en 1997 et espagnol en 2003. En France, le Mediator a Ă©chappĂ© Ă  l'interdiction de 1997[95]. Lors de son retrait en France Ă  la fin [96], environ 200 000 patients Ă©taient encore traitĂ©s par le benfluorex.

Procédures administratives et judiciaires

De nombreuses procédures judiciaires sont engagées par des personnes s'estimant victimes du produit et mal informées des risques d'hypertension artérielle pulmonaire et de valvulopathie cardiaque.

Jacques Servier

Dans un livre intitulé Le Médicament : inventer ou mourir, publié aux éditions de La Table Ronde en 1982, Jacques Servier présentait son point de vue sur l'industrie du médicament, plaidant pour une plus grande liberté pour les industriels de la pharmacie et regrettant les contrôles trop coûteux, « étouffants » pour la créativité, ainsi qu'une tendance à l'« alourdissement des contrôles ». Il y estimait que « le plus désastreux chez nous est la multiplicité des initiatives des pouvoirs publics. Tant d'instances accumulent les réglementations qu'elles réussissent à créer une atmosphère de harcèlement administratif incompatible avec la vie » et considérait que « c'est le bon sens des dirigeants de l'industrie pharmaceutique, coloré d'une véritable obsession d'éviter toute possibilité d'accident. Jamais les médicaments n'en sortent [des laboratoires] avant que des animaux en aient absorbé des échantillons[97]. »

Dans les années 1990, les laboratoires Servier dominaient le marché des coupe-faim, médicaments augmentant la sensation de satiété, en particulier à l'égard des sucres, et sans les effets excitants et toxicomanogènes des produits plus anciens, avec deux produits : l’Isoméride puis le Mediator. L'Isoméride, soupçonné de favoriser l’hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), est retiré du marché en 1997. À la même époque, le directeur scientifique de Servier est le trésorier de la Société française de pharmacovigilance et de thérapeutique[52].

À nouveau, début 2011, Pierre Schiavi, directeur de la division scientifique « pharmacologie et gériatrie » chez Servier, était aussi trésorier de la Société française de pharmacologie et de thérapeutique[98].

Jacques Servier, président et fondateur du laboratoire portant son nom, a été fait grand-croix de la Légion d'honneur par le président Sarkozy, le . Ce dernier a précédemment été un des avocats du groupe Servier[99].

À propos des décès imputables au Mediator, Jacques Servier déclarait, début 2011 :

« Cinq cents est un très beau chiffre marketing, mais il ne s'agit que de trois morts[100]. »

Jacques Servier, qui devait comparaître pour tromperie aggravée lors d'un procès au pénal renvoyé à 2015, est mort le . L'action publique à son encontre est donc éteinte, mais son décès ne met pas un terme aux procédures engagées contre le groupe[101].

Notes et références

  1. Masse molaire calculée d’après « Atomic weights of the elements 2007 », sur www.chem.qmul.ac.uk.
  2. "International Symposium on Amphetamines and Related Compounds, Proceedings, Mario Negri Institute for Pharmacological Research, Milan, 1969," Costa, E., and S. Garattini, eds., New York, Raven Press, 1970Vol. -, Pg. 21, 1970
  3. "International Symposium on Amphetamines and Related Compounds, Proceedings, Mario Negri Institute for Pharmacological Research, Milan, 1969," Costa, E., and S. Garattini, eds., New York, Raven Press, 1970Vol. -, Pg. 21, 1970.
  4. (en) « Benfluorex », sur ChemIDplus, consulté le 16/11/2010
  5. Rapport et annexes sur le Mediator, par l'IGAS, commandé par le ministre du Travail de l’emploi et de la santé et la secrétaire d'État chargée de la Santé, pour mettre en lumière la succession des évènements et des choix portant sur ce médicament afin de comprendre les mécanismes de prises de décision.
  6. Il était aussi présent dans les génériques Benfluorex 150 mg des laboratoires Mylan et Benfluorex 150 mg de Qualimed.
  7. « Mediator : Ce poison a permis à Servier de gagner 1 milliard d'euros », Le Point, 22 septembre 2019.
  8. L'article fenfluramine donne des indications sur la chronologie du retrait des fenfluramines dans plusieurs pays vers la fin de l'année 1997.
  9. Frank Browning et John Gerassi, Histoire criminelle des États-Unis, Nouveau monde, , p. 8.
  10. « Mediator: la responsabilité civile de Servier validée », Le Figaro, 22 septembre 2017.
  11. « Mediator : la responsabilité des Laboratoires Servier est scellée », Dalloz actualité, .
  12. « Le Mediator serait responsable de 500 Ă  1 000 morts en France », Le Monde, 13 octobre 2010.
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  16. « Le scandale du Mediator et Jacques Servier », LExpress.fr,‎ (lire en ligne, consulté le ).
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  20. Voir sur lefigaro.fr.
  21. Voir sur Le Monde.fr du 9 février 2012.
  22. « Estimate of deaths due to valvular insufficiency attributable to the use of benfluorex in France ».
  23. Le Médiator® Informations pour les patients.
  24. « Mediator : 8350 dossiers déposés à l'ONIAM, 293 avis positifs d'indemnisation » Le Quotidien du médecin, 23 janvier 2014.
  25. US 3,607,909
  26. brevet français FR 6564M
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  49. Mediator : l'agence du Médicament inquiète dès 1998, Le Figaro, 1 janvier 2010
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Voir aussi

Bibliographie

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

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