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Bataille de Saint-Mihiel

La bataille de Saint-Mihiel désigne un important engagement de la Première Guerre mondiale, sur le saillant de Saint-Mihiel dans le département de la Meuse, qui fut le premier auquel participèrent les troupes américaines, et qui se solda par une victoire alliée.

Bataille de Saint-Mihiel
Description de cette image, également commentée ci-après
Le génie américain revenant de Saint-Mihiel
Informations générales
Date 12 septembre au
Lieu Saint-Mihiel
Issue Victoire offensive des Alliés
Forces en présence
11 divisions américaines
4 divisions françaises
3100 canons
1444 avions
310 chars
13 divisions
Pertes
7 000 morts et blessés6 000 morts et blessés
16 000 prisonniers
400 canons

Première Guerre mondiale

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CoordonnĂ©es 48° 53′ 21″ nord, 5° 32′ 37″ est

Opérations

Après la guerre de 1870-1871, la ville de Saint-Mihiel n’abrite qu'une garnison : cette position n’est pas à cette époque jugée comme stratégique pour la défense du pays. La situation change au début de la Première Guerre mondiale ; la place se trouve en effet au cœur d’un saillant dans les lignes françaises, le « Saillant de Saint-Mihiel ».

1914

Dès le début des opérations, en août 1914, la prise de Verdun constitue un objectif majeur des Allemands qui y voient une manière de saper le moral français, espérant ainsi annihiler toute opposition de l'armée de Joffre.

L'objectif des Allemands est alors d'encercler les Français. Une première tentative à l'ouest et au sud-est par Pont-à-Mousson, les combats du Bois-le-Prêtre, est un échec, mais les deuxième et troisième attaques permettent aux Allemands de prendre Saint-Mihiel et de maîtriser le fort du Camp-des-Romains qui la surplombe. Cependant, la résistance du fort de Troyon les arrête, sauvant Verdun qui demeure française.

Le front se stabilise alors et s’organise autour des réseaux de tranchées : la ligne de front Verdun–Vosges–Belfort est désormais brisée par ce « saillant ». Celui-ci limite les possibilités d’approvisionnement de la place de Verdun en coupant la voie Verdun-Nancy. Cette position stratégique explique les efforts incessants de l'état-major allemand pour s’y maintenir malgré toutes les tentatives françaises.

1915 - Bataille de Woëvre (5-14 avril)

Un corps d'armée bavaroise s'installait autour de Saint-Mihiel et y organisait ses cimetières, ici le 120e RI de Landwehr.

Dans une note du , Joffre prescrivait trois offensives de printemps, dont une combinée par la 1re armée, le détachement d'armée du Général Gérard et la garnison de Verdun dans la Woëvre pour réduire la poche de Saint-Mihiel[1].

Objectif et moyens

Le détachement d'armée du Général Gérard formé spécifiquement pour l'occasion est composé du:

Le détachement d'armée a pour mission principale d'attaquer vers l'est pour atteindre la ligne Parfondrupt - Brainville - Hannonville - Sponville[1].

Une partie du détachement composée de la division Morlaincourt et d'une des divisions de 2e ligne attaquera en direction de Lachassée - Woel - Avillers[1].

La 1re armée du général Dubail participe en partie par le:

Enfin, la garnison de Verdun sera chargée de couvrir le flanc gauche du détachement d'armée Gérard dans la direction d'Etain[1].

Le général commandant le groupe provisoire de l'est mentionne en date du dans l'instruction personnelle et secrète n°929 : " L'opération doit être préparée dans le plus grand secret et exécutée avec une rapidité et une énergie extrêmes. Il faut qu'elle ait le caractère d'une surprise violente."[1]

DĂ©roulement

L'état-major du détachement d'armée du général Gérard se réunit le à midi à l'Hotel d'Anglemont de Verdun[1].

La mise en batterie de l'artillerie s'étale du au . Le , les réglages commencent mais sont très perturbés par le temps brumeux et pluvieux[1].

Les 1er et 2e Corps d'armée, étant affectés initialement à la IVe armée, se trouvent dans la région de Châlons-sur-Marne le . Le midi, les troupes sont dans le secteur de l'attaque. Dans la nuit du 4 au , les troupes d'attaque prennent leur place[1].

Le , les reconnaissances par avion commencent. Le 3 et le , elles sont annulées par le mauvais temps[1].

La bataille commence le 5 avril dont l'heure de déclenchement est décalée de la matinée au début d'après-midi à cause du mauvais temps. Elle débute à 14h15. Rapidement, les troupes se rendent compte que la préparation d'artillerie n'a pas ouvert de brèche dans les réseaux de barbelés. Les pluies continues rendent rapidement le terrain difficilement praticable. Le 3 premiers jours de l'attaque n'ont pas permis de pénétrer les réseaux de barbelés. Le est consacré à l'organisation du terrain conquis et à l'ouverture de brèches par l'artillerie dans les réseaux de barbelés. En soirée, ces brèches sont encore trop peu nombreuses. Les attaques reprennent le 9 avril puis le 12 et le sans plus de succès. Le manque d'efficacité des tirs d'artillerie dû à de multiples facteurs en est la principale cause retenue. Quelques coups de forces sont finalement tentés le sans succès[1].

Pour le 6e corps d'armée, le - La ligne de crête des Éparges est prise par le 106e R.I. et le 25e Bataillon de Chasseurs à Pied soutenus par le 132e R.I.

La dissolution du détachement d'armée Gérard est actée le 0h00[1].

Objectif et moyens

Dès le , pendant la Bataille de la Marne, au quartier général du château de Bombon, le maréchal Foch a exposé ses vues aux grands chefs des armées alliées, Haig, Pershing et Pétain. Les armées de l'Entente, ayant atteint l'égalité dans le nombre des combattants, la supériorité dans le nombre des divisions en réserve, ainsi qu'en matière d'aviation, de chars d'assaut et même d'artillerie, et pris l'ascendant moral, le moment est venu de quitter l'attitude générale défensive imposée jusqu'ici par l'infériorité numérique et de passer à l'offensive. L'objectif est de réduire par deux armées franco-anglaises le saillant de Montdidier pour dégager la voie Paris-Amiens, celui de la Lys par les Britanniques pour dégager les mines du Nord ainsi que le saillant de Saint-Mihiel par une armée américaine pour achever le dégagement de Paris-Avricourt.
Il faut attendre les 12 et et l’aide de l'armée américaine (dont la 2e division d'infanterie) de l'American Expeditionary Force, commandée par le général Pershing, pour que cette zone soit réduite.

La zone est défendue par 11 divisions allemandes et une austro-hongroise pouvaient s’abriter dans plusieurs lignes de tranchées bétonnées. Ces divisions ne comptent qu'environ 5000 hommes chacune, et la moitié sont des unités de landwehr de moindre valeur. L'armée allemande est, à cette époque, passée sur la défensive : leur retrait hors du saillant, vers la ligne Hindenburg, a déjà été ordonné le 8 septembre, comme le découvriront les alliés après l'assaut, mais il n'est pas encore réalisé. Il n'est donc pas prévu de renforts ou de contre-attaque pour conserver le terrain.

CĂ´tĂ© alliĂ©s, pas moins de 250 000 hommes sont jetĂ©s dans la bataille (dont 216 000 AmĂ©ricains), appuyĂ©s par 1 444 avions, 3 100 canons et 267 chars lĂ©gers. Ils sont donc en très nette supĂ©rioritĂ© numĂ©rique et matĂ©rielle.

DĂ©roulement

projet d'offensive des Alliés

La bataille se dĂ©roule entre Les Éparges et la Moselle sur un front de 64 kilomètres et dure une trentaine d’heures.

L'armée américaine, à cheval sur la tranchée de Calonne, doit atteindre Hattonchâtel ; pour les Français, la 15e DIC a pour objectif les Éparges et le 2e corps colonial doit s'emparer de Chauvoncourt, Saint-Mihiel et marcher ensuite en direction de l'ouest.

À huit heures, les divisions américaines attaquent en direction de Vigneulles (Nord-Ouest) et, malgré une forte résistance du bastion de Montsec (position jugée imprenable) que l'ennemi avait ordre de tenir à tout prix, l'avance se déroule comme prévu, les unités américaines se révélant extrêmement efficaces. Emportées par leur élan, celles-ci enfoncent les lignes allemandes si bien que le saillant est rapidement conquis.

Le 2e corps colonial rĂ©ussit lui aussi son attaque (le capitaine Michel Clemenceau est l'un des premiers soldats français Ă  entrer dans Saint-Mihiel le ). Il capture 4 000 prisonniers et pousse dans la plaine de la WoĂ«vre jusqu'Ă  la ligne Haumont-WoĂ«l-Doncourt.

La 15e DIC s'empare des Côtes de Meuse, de la Crête des Éparges à la route d'Hannonville-ferme Longeau, de Combes et d'Herbeville. En fin d'opérations, elle pousse dans la plaine des reconnaissances, qui occupent les villages de Champlon, Saulx-en-Woëvre, Saint-Hilaire, Wadonville et Avillers en capturant de nombreuses pièces d'artillerie.

«Open attack at St. Mihiel» (Jonas, 1927)

Bilan

Les pertes, cĂ´tĂ© franco-amĂ©ricain, sont de 7 000 hommes dont un tiers de blessĂ©s. Les pertes allemandes sont comparables, auquel il faut ajouter 13 200 Ă  16 000 prisonniers avec leur 400 canons.

Télégramme de Foch à Pershing : « La première armée américaine, sous votre commandement, a remporté dans cette première journée une magnifique victoire par une manœuvre aussi habilement préparée que vaillamment exécutée. »

La bataille de Saint-Mihiel n'est que le prélude du grand assaut que les armées alliées doivent donner à la ligne Hindenburg.

Monument commémoratif

MĂ©daille de St-Mihiel.

En 1932 est édifié un monument sur la butte de Montsec, rendant hommage au courage des divisions américaines et présentant également une carte-relief du champ de bataille.

Le cimetière américain du Saillant de Saint-Mihiel se trouve sur le territoire de la commune de Thiaucourt-Regniéville.

reconstitution d'une tranchée française.
tranchée bétonnée.

Filmographie

Le film américain Les Ailes de 1927 retrace la bataille de . Ce film reçoit l'Oscar du meilleur film en 1929, au cours de la 1re cérémonie des Oscars.

Jeux vidéo

Dans les jeux vidéo Verdun et Battlefield 1, un des endroits où l'on peut combattre est le saillant de Saint-Mihiel.

Notes et références

  1. État-major du détachement d'armée du général Gérard, « Journal des Marches et Opérations du détachement d'armée du général Gérard. », sur memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr, (consulté le )
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