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August Meyszner

August Meyszner est un officier SS, nĂ© le  Ă  Graz (Styrie, Autriche-Hongrie) et mort exĂ©cutĂ© le Ă  Belgrade (Yougoslavie).

August Meyszner
Portrait d'August Meyszner en 1938.
August Meyszner en 1938.

Nom de naissance August Edler von Meyszner
Naissance
Graz, Autriche-Hongrie
Décès
Belgrade, Yougoslavie
Origine Autrichien
Allégeance Drapeau de l'Autriche-Hongrie Autriche-Hongrie
Drapeau de l'Autriche Autriche
Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Arme �Gendarmerie fédérale
�Allgemeine SS
�Ordnungspolizei (Orpo)
Grade GruppenfĂĽhrer
Années de service 1906 �1945
Commandement �Chef supérieur de la SS et de la police en Serbie (1942-1944)
Conflits �Première Guerre mondiale
�Seconde Guerre mondiale
Distinctions � Croix de fer de 1re classe
� Croix du Mérite de guerre de 1re classe avec glaive
� Ordre de la Couronne de fer
� Croix du Mérite militaire
� Signum Laudis
� Croix des Troupes de Charles
� Croix-Rouge de 2e classe

Homme politique nazi, il fait carrière dans la police, atteignant un grade d'officier supĂ©rieur au sein de l'Ordnungspolizei (Orpo, « Police de l'ordre public ») autrichienne puis allemande après l'Anschluss. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il occupe le poste de chef supĂ©rieur de la SS et de la Police en Serbie. Il est dĂ©crit par les historiens comme l'un des subordonnĂ©s les plus brutaux du ReichsfĂĽhrer-SS[alpha 1] Heinrich Himmler.

August Meyszner commence sa carrière comme officier de la gendarmerie. Durant la Première Guerre mondiale, il sert sur le front italien et atteint le grade de Major en 1921. En , il rejoint le parti nazi autrichien et devient dĂ©putĂ© de droite puis, en 1930, ministre de la province de Styrie. Du fait de son appartenance au parti nazi, il est Ă©cartĂ© de la gendarmerie en 1933. En , il est arrĂŞtĂ© puis mis en dĂ©tention au camp d'internement de Wöllersdorf-SteinabrĂĽckl avant d'ĂŞtre libĂ©rĂ© trois mois plus tard. En juillet de la mĂŞme annĂ©e, il est de nouveau arrĂŞtĂ© Ă  la suite d'une tentative de coup d'État, mais s'Ă©chappe de sa cellule et fuit en Allemagne, oĂą il rejoint d'abord l'Orpo, puis l'Allgemeine SS. Il travaille ensuite dans divers postes de police en Autriche, en Allemagne et en Norvège occupĂ©e jusqu'Ă  sa nomination au poste de chef supĂ©rieur de la SS et de la Police dans la Serbie occupĂ©e, au dĂ©but de l'annĂ©e 1942. Il est parmi les rares officiers de l'Orpo Ă  accĂ©der Ă  ce poste.

Le sĂ©jour d'August Meyszner en Serbie est marquĂ© par la friction et la concurrence entre les responsables militaires, Ă©conomiques et diplomatiques allemands. C'est Ă©galement durant cette pĂ©riode qu'il dĂ©veloppe une mĂ©fiance et une haine viscĂ©rales envers les Serbes. Au cours de son mandat, il supervise rĂ©gulièrement des exĂ©cutions et envoie des dizaines de milliers de travailleurs forcĂ©s en Allemagne et en Norvège occupĂ©e. Un dĂ©tachement de la Gestapo, sous son commandement, a recours notamment Ă  un Gaswagen[alpha 2] pour tuer huit mille femmes et enfants juifs dĂ©tenus au camp de concentration de Sajmište. En , ses critiques envers les autres dirigeants du rĂ©gime d'occupation allemand qui, selon lui, ne sont pas assez durs et cruels envers les civils serbes, lui valent d'ĂŞtre renvoyĂ© de son poste de chef de la SS et de la Police. Heinrich Himmler le transfère ensuite Ă  Berlin afin d'Ă©tablir une gendarmerie Ă  vocation europĂ©enne. Après la guerre, il est capturĂ© par les AlliĂ©s et incarcĂ©rĂ© dans l’attente de son jugement. ExtradĂ© en Yougoslavie avec le reste de ses subalternes, il est jugĂ© et reconnu coupable de crime de guerre par un tribunal militaire yougoslave : il est condamnĂ© Ă  la peine capitale puis pendu en .

Jeunesse et début de carrière

Photographie panoramique d'une ville.
Graz, ville natale d'August Meyszner.

August Edler von Meyszner naĂ®t le Ă  Graz[4] - [5] - [ab 1], en Autriche-Hongrie, de Rudolf Edler von Meyszner, un Oberstleutnant (lieutenant-colonel) de l'armĂ©e territoriale impĂ©riale-royale autrichienne (la Landwehr) anobli en 1884[6], et de son Ă©pouse ThĂ©rèse (nĂ©e Tuschner)[7]. Son oncle est le lieutenant gĂ©nĂ©ral Ferdinand von Meyszner[8]. Après avoir terminĂ© ses Ă©tudes primaires et secondaires Ă  Graz, il frĂ©quente une Ă©cole des cadets Ă  Vienne. En 1908, il est affectĂ© au 3e rĂ©giment d'infanterie de la Landwehr Ă  Graz en tant qu'Ă©lève-officier et, le , devient Leutnant (sous-lieutenant) dans le bataillon de Leoben[4]. Jusqu'au , il occupe le poste d'officier technicien au dĂ©partement des transmissions et des communications tĂ©lĂ©phoniques, tout en assurant l'entraĂ®nement au ski du bataillon[9]. Ă€ sa demande, il est transfĂ©rĂ© Ă  la brigade de la gendarmerie de Trieste, le . En 1914, il effectue un stage en vue de ses nouvelles fonctions d'officier de gendarmerie et, le , soit une annĂ©e jour pour jour après son transfert Ă  Trieste, il est officiellement admis dans la gendarmerie autrichienne[10] - [11].

Au dĂ©but de sa carrière dans la gendarmerie, il est nommĂ© commandant du 5e dĂ©tachement Ă  Gorizia. Le , il est promu Oberleutnant (lieutenant). En aoĂ»t, il devient commandant de la section cĂ´tière de la gendarmerie de Grado, puis il est transfĂ©rĂ© le mois suivant Ă  la section des gardes-frontières basĂ©e Ă  Tolmin, dans l'actuelle SlovĂ©nie[10] - [4].

Première Guerre mondiale

Quelques jours après le dĂ©but de la Première Guerre mondiale, August Meyszner Ă©pouse Pia Gostischa, jeune femme originaire de Marburg an der Drau (aujourd'hui Maribor)[12]. Le couple a une fille et un fils[12].

Le , il est affectĂ© comme commandant d'une compagnie de gendarmerie sur le front italien. Plus tard dans la mĂŞme annĂ©e, il est nommĂ© commandant de la 12e compagnie alpine. Le , il est promu Rittmeister (littĂ©ralement maĂ®tre de cavalerie, Ă©quivalent Ă  capitaine) avec effet au [13]. En 1917, il est conseiller Ă  la 15e brigade de montagne. En aoĂ»t de la mĂŞme annĂ©e, il est rappelĂ© Ă  la gendarmerie de Trieste et, en novembre de l'annĂ©e suivante, devient commandant de la gendarmerie de Styrie Ă  Graz[10]. Durant la Grande Guerre, August Meyszner est blessĂ© et reçoit diverses distinctions honorifiques[8]. Il est notamment dĂ©corĂ© de l'ordre de la Couronne de fer, de la croix du MĂ©rite militaire, de la mĂ©daille du MĂ©rite militaire, de la croix des Troupes de Charles et de la mĂ©daille de la Croix-Rouge de 2e classe[14].

Durant l'entre-deux-guerres

Carrière en Autriche

En , August Meyszner commande la gendarmerie frontalière de la ville de Judenburg, à la frontière avec le royaume des Serbes, Croates et Slovènes[15] - [10]. Cette année-là, il adhère à la Deutsch-Völkischen Turnverein, une association sportive nationaliste allemande, et prend la tête du groupe paramilitaire d'extrême-droite Steirischer Heimatschutz (Garde nationale styrienne). Plus tard, il profite de son rang supérieur dans la gendarmerie pour fournir des armes aux troupes de la Heimwehr[alpha 3] - [16] - [17].

Photographie représentant le portrait d'un homme de type caucasien, vêtu d'un costume militaire clair.
Au milieu de l'année 1927, August Meyszner est reçu en audience par Adolf Hitler.

Jusqu'en 1928, August Meyszner travaille à Judenburg, période durant laquelle il est à maintes reprises envoyé en renfort de plusieurs détachements[18]. En 1921, il est promu major et, en août de la même année, est envoyé à la tête d'un détachement de gendarmes afin de superviser l'unification du Burgenland avec l'Autriche. Ses hommes se heurtent à des séparatistes hongrois dont l'un parvient à le blesser à la jambe. En 1922, son unité réussit à maîtriser des syndicalistes en grève dans la région de Judenburg et, en 1927, mate la rébellion survenue au lendemain de la révolte de Juillet[10] - [15] - [ab 1]. Il rejoint le parti nazi autrichien le et reçoit le numéro de membre 10.617[10]. En , il est reçu en audience par Adolf Hitler avec deux de ses camarades de la Garde nationale, Walter Pfrimer et Hanns Albin Rauter. Le , August Meyszner est transféré à Graz où il entre en contact avec des organisations d'extrême-droite[16].

En 1930, August Meyszner devient député au Landestag, le parlement provincial de Styrie, où il représente le Heimatblock, parti politique du groupe paramilitaire nationaliste Heimwehr. Le système de représentation proportionnelle de la Styrie lui permet également d'obtenir un poste de ministre au sein du gouvernement provincial[4] - [19]. En 1931, il s'intéresse au projet de coup d'État de Pfrimer, mais ses obligations de député et de ministre l'empêchent de participer au putsch, qui avorte après l'émission d'un mandat d'arrêt à l'encontre de Pfirmer et de son complice Konstantin Kammerhofer[20]. August Meyszner nie toute implication dans l'affaire mais déclare ouvertement son soutien aux putschistes[21]. Durant cette période, il occupe brièvement le poste de chef de la Garde nationale[10]. Il commence également à tisser des liens plus étroits avec le parti nazi autrichien et rencontre à plusieurs reprises Theodor Habicht, délégué d'Adolf Hitler en Autriche. À la fin de l'année 1933, les négociations entre les deux hommes aboutissent à l'accord dit de Venise, par lequel la Garde nationale est mise sous l'égide du parti nazi. En , August Meyszner exprime ouvertement sa sympathie pour l'idéologie nazie en critiquant violemment les juifs d'Europe devant le Landestag[20]. À partir du mois de , le gouvernement dirigé par le Front patriotique d'Engelbert Dollfuss proroge la juridiction du parlement et, en juin de la même année, interdit le parti nazi autrichien et la Garde nationale. Quelques jours auparavant, les fonctionnaires membres du parti nazi autrichien sont déclarés subversifs. August Meyszner est par la suite déchu de son siège au parlement et mis en retraite anticipée de la gendarmerie en , à l'âge de 47 ans[22].

À l'issue de ses entretiens avec Habicht, August Meyszner est nommé chef adjoint de la brigade Sturmabteilung (SA) du centre de la Styrie[22], avec le rang d'Obersturmbannführer (équivalent en France du grade de lieutenant-colonel)[10]. Durant cette période, il voyage beaucoup et rencontre des hauts dirigeants du parti nazi en Hongrie et en Yougoslavie[22]. En , il est interné au camp d'internement de Wöllersdorf-Steinabrückl durant trois mois et demi en raison de ses activités avec les nazis[4]. Il est libéré après avoir effectué une grève de la faim. Peu de temps après, les dirigeants de la Garde nationale de Styrie sont arrêtés et August Meyszner reprend le contrôle de l'organisation. De nouveau arrêté peu après l'échec du putsch de juillet, au cours duquel Dollfuss est assassiné, August Meyszner s'échappe de sa cellule le et s'enfuit en Yougoslavie[11] - [ab 1]. Les autorités autrichiennes le soupçonnent de fournir des armes aux conspirateurs mais son rôle exact dans le putsch de juillet reste incertain[23]. Les brigades de la Garde nationale de Styrie et la SA jouent quant à elles un rôle important dans cette tentative de coup d'État. Selon l'historien autrichien Hans Schafranek, August Meyszner, ainsi que Rauter et Kammerhofer, qui dirigent la brigade SA de Haute Styrie, ont mis au point avec le soutien d'Habicht une conspiration contre les dirigeants de la SA autrichienne afin de contourner les directives venant du bureau central de la SA et s'attribuer ainsi les mérites du putsch devant le Führer[ab 2]. En Yougoslavie, August Meyszner ne reçoit plus de pension et commence à manquer d'argent[24]. Il travaille alors comme chef de la politique culturelle dans un refuge pour fugitifs nazis[10]. En , il s'embarque pour l'Allemagne[25] et se rend dans un autre refuge pour fugitifs nazis à Miastko, dans la province de Poméranie, avant d'être transféré dans un établissement similaire à Berlin[10]. Il soumet son curriculum vitæ à l'Allgemeine SS qui, à l'époque, est la nouvelle branche paramilitaire du parti nazi allemand et dépasse rapidement la SA en termes d'effectifs. Il y souligne avoir de l'expérience en tant que planificateur et orateur politique, et suggère d'utiliser ses compétences au-delà du domaine militaire[25].

Carrière en Allemagne

Portrait en noir et blanc d'un homme vĂŞtu d'un costume militaire.
Le chef de l'Orpo Kurt Daluege a dû intervenir pour le compte d'August Meyszner lors d'une altercation avec le secrétaire d'État à la Sécurité en Autriche, Ernst Kaltenbrunner (ici, portrait de Kurt Daluege en 1933, nommé au ministère prussien de l’Intérieur, chargé des forces de police).

August Meyszner est brièvement chargĂ© de coordonner l'assistance aux fugitifs nazis d'Autriche pour le compte de la SA. Le , il rejoint l'Allgemeine SS avec le grade d'OberfĂĽhrer[alpha 4] et reçoit le numĂ©ro matricule 263.406[10]. Il est ensuite nommĂ© chef SS sous les ordres directs de Heinrich Himmler qui l'affecte au Kommando Sammelstelle[26] - [27]. Il reçoit la citoyennetĂ© allemande en [28] et, le suivant, rejoint la Schutzpolizei (police de protection), une branche de l'Ordnungspolizei (Orpo), au grade de Major[29] - . Il quitte officiellement la SA mais sa carrière au sein de l'Allgemeine SS est de courte durĂ©e, du fait d'une loi interdisant l'admission des officiers de police dans l'organisation. August Meyszner est donc obligĂ© de dĂ©missionner de l'Allgemeine SS en [29]. Le , il est promu au grade d'Oberstleutnant der Polizei (lieutenant-colonel de police)[4]. Il est autorisĂ© Ă  rĂ©intĂ©grer l'Allgemeine SS en , avec son ancien grade, et travaille dans les bureaux du SS-Abschnitt III (district III)[29] et de la Schutzpolizei Ă  Berlin[10] - [28]. En 1937, il est nommĂ© juge honoraire du Volksgerichtshof (le Tribunal du peuple) ; son mandat est renouvelĂ© en 1941[28]. ÉpaulĂ© par des unitĂ©s de l'Orpo, il retourne en Autriche durant l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie. Il s'installe alors Ă  Vienne et devient inspecteur par intĂ©rim de l'Orpo en Autriche en plus d'une promotion au grade d'Oberst der Polizei (colonel de police), le . Lors des Ă©lections lĂ©gislatives du , il est Ă©lu dĂ©putĂ© au Reichstag, poste qu'il occupe jusqu'Ă  la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ă€ partir du , il est nommĂ© inspecteur de l'Orpo auprès du secrĂ©taire d'État Ă  la SĂ©curitĂ© en Autriche, Ernst Kaltenbrunner[30].

Peu après sa prise de fonction, August Meyszner a une violente altercation avec Kaltenbrunner. Kurt Daluege, chef de l'Orpo, intervient pour rĂ©gler le diffĂ©rend entre les deux hommes. Au dĂ©but du mois d', il est transfĂ©rĂ© dans la rĂ©gion des Sudètes au poste de commandant de l'Orpo[31], après l'annexion de ce territoire par l'Allemagne. Le , il est promu au grade de Generalmajor[alpha 5] et, en juin, obtient une nouvelle affectation dans la ville de Cassel, au poste d'inspecteur de l'Orpo de la province de Hesse-Nassau[31]. Il occupe ce poste jusqu'au , pĂ©riode durant laquelle il est promu SS-BrigadefĂĽhrer[alpha 6], le [26].

Seconde Guerre mondiale

Distinctions et postes de hauts rangs

Après le dĂ©clenchement de la Seconde Guerre mondiale, August Meyszner occupe quelques postes de haut niveau et, dès le dĂ©but de l'annĂ©e 1940, est nommĂ© reprĂ©sentant du Höhere SS- und PolizeifĂĽhrer (« chef supĂ©rieur de la SS et de la police ») Ă  Weimar, Josias de Waldeck-Pyrmont. Le , Heinrich Himmler le dĂ©signe commandant de l'Orpo en Norvège occupĂ©e[10] oĂą il travaille en collaboration avec Wilhelm Rediess. En 1941, il est dĂ©corĂ© de la croix du MĂ©rite de guerre de 2e classe avec glaives[32].

Il est rappelĂ© en Allemagne au milieu du mois de janvier et, malgrĂ© son rang peu Ă©levĂ©, il est autorisĂ© Ă  assister Ă  une confĂ©rence rĂ©unissant quelques hauts responsables de la SS Ă  Hegewald, quartier gĂ©nĂ©ral de Heinrich Himmler, qui se situe Ă  proximitĂ© de la « tanière du loup » de Hitler en Prusse-Orientale. La petite assemblĂ©e discute de divers sujets, dont le recours au travail forcĂ©, la Solution finale et le schĂ©ma directeur pour l'Est, un projet qui vise Ă  coloniser l'Europe centrale et de l'Est par l'« Allemagne aryenne ». Selon l'historien allemand Martin Moll, l'aptitude d'August Meyszner Ă  endosser un poste important sur le territoire de la Serbie occupĂ©e est examinĂ©e lors de la confĂ©rence[33]. Le , il est promu au grade de SS-GruppenfĂĽhrer[alpha 7] et, le , est hissĂ© au rang de Generalleutnant[alpha 8] der Polizei[26].

Contexte géopolitique en Serbie occupée

Carte indiquant les divisions administratives du territoire de la Serbie occupée par l'Allemagne nazie.
Carte du territoire de la Serbie occupée, indiquant les zones de commandement et les districts militaires allemands.

Le territoire de la Serbie occupĂ©e, dont l'Ă©tendue Ă©quivaut Ă  peu près Ă  celui du royaume de Serbie d'avant 1912, est placĂ© sous administration militaire après l'invasion de la Yougoslavie par l'Allemagne en [34] - [35]. Les Allemands y Ă©tablissent un rĂ©gime fantoche, le Gouvernement de salut national, dirigĂ© par Milan Nedić[ab 3], ancien ministre de la Guerre yougoslave[36]. En outre, la politique du commandant de la Wehrmacht chargĂ© de la juridiction de ce territoire exclut la nomination d'un chef supĂ©rieur de la SS. Au milieu de l'annĂ©e 1941, une rĂ©volte dirigĂ©e par des communistes Ă©clate. Bien qu'ils soient brutalement rĂ©primĂ©s par la Wehrmacht durant l'opĂ©ration Uzice de , les communistes envisagent un nouveau soulèvement dès l'annĂ©e suivante. Pour faire face Ă  cette Ă©ventualitĂ©, Heinrich Himmler dĂ©cide de nommer un chef supĂ©rieur de la SS et de la Police pour le territoire occupĂ©[37] - [38]. Il estime que le rĂ©gime d'occupation qui y est Ă©tabli n'est pas assez dur et impitoyable envers le peuple serbe[39]. August Meyszner est choisi pour endosser ce nouveau poste[40] - [41] et devient, Ă  55 ans, le chef supĂ©rieur de la SS et de la police le plus âgĂ© du Reich[42] et un des rares officiers de l'Orpo Ă  accĂ©der Ă  ce poste[6] - [43] - [44].

Arrivée à Belgrade

Lorsqu'il arrive Ă  Belgrade Ă  la fin du mois de [45] - [27], August Meyszner est confrontĂ© Ă  un maelstrom politique marquĂ© par la concurrence et les dĂ©saccords entre les dirigeants du rĂ©gime d'occupation allemand, ce qui affecte profondĂ©ment la chaĂ®ne de commandement militaire[40]. Une branche de l'Ă©tat-major militaire dirige l'administration du territoire occupĂ© et une autre s'occupe des opĂ©rations militaires contre les insurgĂ©s. Quelques semaines après l'arrivĂ©e d'August Meyszner, les deux services sont fusionnĂ©s et placĂ©s sous le commandement du General der Artillerie[alpha 9] Paul Bader[46]. Ce dernier relève du commandant de la Wehrmacht en Europe du Sud-Est, le General der Pioniere[alpha 10] Walter Kuntze, qui lui-mĂŞme est sous les ordres directs de Hitler[47]. Les dirigeants de la Wehrmacht en Serbie occupĂ©e considèrent la nomination d'August Meyszner comme « un changement organisationnel très pĂ©remptoire[48]. ». Le chef d'Ă©tat-major de Kuntze considère mĂŞme l'officier comme « quelqu'un dont nous n'avons pas demandĂ© la venue[49] ».

Priorités politiques et remaniement organisationnel

Bader est secondé par un état-major de commandement militaire dirigé par le colonel Erich Kewisch, qui contrôle les bataillons de défense de la région, ainsi qu'un état-major administratif dirigé par Harald Turner[50]. Ce dernier contrôle également le gouvernement collaborateur serbe mais aussi les commandants allemands des quatre districts militaires du territoire occupé, ainsi que les forces de police[51] - [52].

Ă€ la tĂŞte du commandement militaire se trouvent un plĂ©nipotentiaire du ministère des Affaires Ă©trangères, Felix Benzler[11], dĂ©pendant du ministre Ribbentrop, ainsi que Franz Neuhausen, reprĂ©sentant du Reichsmarschall Göring et chargĂ© des affaires Ă©conomiques du rĂ©gime d'occupation[53]. Ces structures de pouvoir sont en concurrence les unes avec les autres, dans une plus grande mesure que partout ailleurs en Europe occupĂ©e. La nomination d'August Meyszner complique davantage une situation dĂ©jĂ  complexe car, avant sa venue, Turner Ă©tait responsable des forces de police et de sĂ©curitĂ©[38]. MĂŞme s'il reçoit directement ses ordres de Heinrich Himmler, August Meyszner a dĂ» reconnaĂ®tre officiellement Bader comme son supĂ©rieur, afin de ne pas jeter de l'huile sur le feu. L'une de ses prioritĂ©s est d'amĂ©liorer la coordination de la politique Ă  l'Ă©gard des Volksdeutschen[alpha 11], dont la majoritĂ© se concentre dans la rĂ©gion du Banat serbe[11]. Ces derniers y ont Ă©tĂ© placĂ©s vers la fin de l'annĂ©e 1941 en vue de la crĂ©ation d'une division Waffen-SS dans la rĂ©gion[54]. Cette dĂ©cision, approuvĂ©e par Hitler quelques jours avant la nomination d'August Meyszner, persuade davantage encore Heinrich Himmler de nommer un chef supĂ©rieur de la SS et de la police Ă  Belgrade[55].

August Meyszner prend le contrĂ´le du Einsatzgruppe « Serbia »[alpha 12], qui Ă©tait auparavant sous le commandement de Turner : cette unitĂ© est composĂ©e de membres du Sicherheitsdienst (le SD) et de la Sicherheitspolizei (la Sipo), ainsi que du 64e bataillon de rĂ©serve de la police[51]. Le SS-StandartenfĂĽhrer[alpha 13] Wilhelm Fuchs fait partie des commandants de cette unitĂ© et supervise l'exĂ©cution de nombreux Juifs et Slaves. August Meyszner a pour adjoint Emanuel Schäfer, alors que le poste de chef de la Gestapo de Belgrade est tenu par le SS-SturmbannfĂĽhrer[alpha 14] Bruno Sattler. Le SS-UntersturmfĂĽhrer[alpha 15] Fritz Stracke occupe quant Ă  lui le poste de chef de la section juive de la Gestapo[57].

Photographie en noir et blanc de deux hommes en uniforme.
Wilhelm Fuchs (à droite), un des responsables des trois branches de la police avant l'arrivée d'August Meyszner à Belgrade[58] - [27].

August Meyszner se lance dans une rĂ©organisation en profondeur de toutes les opĂ©rations de police du territoire occupĂ©[58]. Il crĂ©e quatre secteurs de commandement de police, correspondant aux quatre secteurs de commandements militaires, ainsi que dix districts de police rĂ©partis dans chacun des dix districts militaires[58]. La police du gouvernement de Milan Nedić, la Garde nationale serbe[59] passe sous son commandement, et il crĂ©e un certain nombre d'unitĂ©s auxiliaires et bĂ©nĂ©voles de police sur l'ensemble du territoire[58]. On trouve, parmi les unitĂ©s contrĂ´lĂ©es par August Meyszner, la troupe de police auxiliaire, formĂ©e et entrainĂ©e par l'Orpo et dont les membres sont des Volksdeutschen originaires de la Russie, de la Croatie, de la Bulgarie, de la Grèce et de la Roumanie. Il est prĂ©vu que l'unitĂ© atteigne un effectif de quatre cents hommes[60].

Le travail d'August Meyszner ne se limite pas aux questions relatives Ă  la sĂ©curitĂ© et Ă  la police. Bien qu'il soit le subordonnĂ© « personnel et direct » de Bader, il ne reçoit pas pour autant de directives quotidiennes de ce dernier et de son Ă©tat-major. August Meyszner est Ă©galement responsable du « renforcement » de la communautĂ© allemande de Serbie. Il doit pour cela prendre le contrĂ´le des forces de sĂ©curitĂ© du rĂ©gime de Nedić et superviser la collecte des revenus et taxes, tout en assurant le renforcement des unitĂ©s volontaires de Volksdeutschen au profit de la Waffen-SS. Dès son arrivĂ©e Ă  Belgrade, il fait la rencontre de Werner Lorenz, chef du Hauptamt Volksdeutsche Mittelstelle (VoMi, bureau de liaison des Allemands de « souche »), un service qui veille aux intĂ©rĂŞts des Volksdeutschen en dehors des frontières du Reich tout en assurant la propagande de l'idĂ©ologie nazie dite du Lebensraum (espace vital) en Europe de l'Est. August Meyszner rencontre Ă©galement le SS-ObersturmfĂĽhrer[alpha 16] Sepp Janko, chef des Volksdeutschen de la rĂ©gion du Banat, ainsi que le SS-BrigadefĂĽhrer[alpha 17] Artur Phleps, avec lequel il discute de la crĂ©ation de la 7e division SS « Prinz Eugen », une division de montagne de la Waffen-SS formĂ©e de Volksdeutschen des Balkans volontaires[61] - [58].

Différend avec Harald Turner

Dès son entrée en fonction, August Meyszner est vu d'un mauvais œil par Turner[62], auparavant responsable des affaires intérieures et de la relation avec le Gouvernement de salut national[63]. Turner est un partisan du renforcement de ce gouvernement et encourage la collaboration avec les Serbes qui n'ont pas d'opinions hostiles envers le régime d'occupation. August Meyszner a quant à lui une vision radicalement opposée et, tout au long de son séjour à Belgrade, il refuse de collaborer avec les autorités serbes sauf en cas de nécessité stratégique[64]. Ayant toujours éprouvé une haine viscérale envers les Serbes[65], il va jusqu'à déclarer : « Mieux vaut avoir un Serbe mort que vivant »[11]. Il aurait également qualifié les Serbes de « peuple de rats » (en allemand : ein Rattenvolk)[66]. L'historien Jonathan Steinberg le décrit par ailleurs comme l'un des subordonnés les plus brutaux de Heinrich Himmler[44] tandis que Jozo Tomasevich le dépeint comme une personne « assoiffée de sang »[11].

Tout au long de l'annĂ©e 1942 donc, August Meyszner est en perpĂ©tuel dĂ©saccord avec Turner, d'autant plus qu'il cherche Ă  l'Ă©loigner de toutes attributions relatives au service de police, y compris la supervision des forces de sĂ©curitĂ© du gouvernement serbe dirigĂ© par Milan Nedić[67]. Cependant, Turner ne se laisse pas faire et se bat avec acharnement pour garder le contrĂ´le de son service. August Meyszner quant Ă  lui pense que la seule façon de maintenir la paix et la sĂ©curitĂ© dans le territoire occupĂ© est de recourir Ă  des mĂ©thodes policières brutales, alors que Turner souhaite attribuer plus de pouvoir au rĂ©gime de Nedić et remplacer l'administration militaire par une administration civile, semblable au Reichskommissariat Niederlande[68] dans l'espoir de se voir attribuer le poste de Reichskommisar (gouverneur)[69]. August Meyszner tente de faire rĂ©trograder les subalternes de Turner pour les placer ensuite sous la coupe de Paul Bader mais Karl Wolff intervient pour contrecarrer ce plan. L'approche de Turner est en outre très en dĂ©calage avec celle des dirigeants de la Wehrmacht, qui ne tolèrent aucune inefficacitĂ© rĂ©sultant d'un quelconque dĂ©saccord entre ses officiers[70].

MalgrĂ© quelques doutes, l'Ă©tat-major local de la Wehrmacht Ă©tablit de bons rapports de travail avec August Meyszner. Ce dernier rencontre rĂ©gulièrement Paul Bader et les deux hommes se soutiennent mutuellement[71]. En revanche, la dissension entre August Meyszner et Harald Turner devient de plus en plus ingĂ©rable et remonte Ă  Heinrich Himmler. Ce dernier les laisse rĂ©soudre leurs diffĂ©rends entre eux ; conformĂ©ment Ă  son mode habituel de gestion[72]. August Meyszner s'oppose fondamentalement Ă  toute tentative de Turner de prolonger le mandat du rĂ©gime serbe. Or les dirigeants de ce dernier envisagent la crĂ©ation d'une association sportive et la rĂ©ouverture de l'universitĂ© de Belgrade. Meyszner pense au contraire qu'il n'est pas dans l'intĂ©rĂŞt de l'Allemagne de « laisser se dĂ©velopper une intelligence slave hostile »[73].

Photographie en noir et blanc de Draža Mihailović, portant des lunettes et vêtu de l'uniforme de l'armée yougoslave.
August Meyszner se mĂ©fie des forces de sĂ©curitĂ© de Nedić car il pense qu'elles soutiennent le chef des TchetniksDraĹľa Mihailović (photo).

Les rapports qu'August Meyszner envoie Ă  Heinrich Himmler dĂ©montrent sa mĂ©fiance Ă  l'Ă©gard des forces de sĂ©curitĂ© serbes, en dĂ©clarant qu'il est « insensĂ© » d'armer la Garde nationale serbe, forte de seize mille hommes. Il soupçonne par ailleurs la Garde nationale serbe de soutenir le dirigeant royaliste DraĹľa Mihailović, dont la « liquidation » serait, selon Heinrich Himmler, la base de leur succès en Serbie et dans toute l'Europe orientale[74] - [75]. D'autre part, le fait que Harald Turner et August Meyszner n'arrivent pas Ă  s'entendre sur la manière d'utiliser les biens volĂ©s aux Juifs assassinĂ©s tĂ©moigne encore plus de l'ampleur du dĂ©saccord entre les deux hommes[76]. Le , Kuntze est remplacĂ© au poste de commandant de la Wehrmacht en Europe du Sud-Est par l'Autrichien Alexander Löhr[47]. Au dĂ©but du mois de , August Meyszner dĂ©pose auprès de Heinrich Himmler un rapport officiel qui accuse Turner de divulguer des secrets d'État, violant ainsi l'article 90 du Code pĂ©nal allemand[77]. ChoquĂ© par ces allĂ©gations, Turner donne l'ordre Ă  son personnel de s'en remettre Ă  l'autoritĂ© du HSSPf pour rĂ©gler les questions en rapport avec la police, ainsi que les tâches administratives et politiques, incluant le contrĂ´le des jeux de hasard, du commerce local et de la libertĂ© de rĂ©union[78]. Le diffĂ©rend entre August Meyszner et Harald Turner devient ingĂ©rable, Ă  tel point qu’en le SS-Hauptamt (bureau central de la SS) dĂ©cide d'envoyer un Ă©missaire Ă  Belgrade afin d'enquĂŞter et faire le point sur la situation. Un rapport officiel dĂ©crit alors le comportement des deux officiers comme « honteux »[79].

Le , Heinrich Himmler rencontre August Meyszner Ă  Kraljevo, Ă  l'occasion de l'inspection de la 7e division SS rĂ©cemment crĂ©Ă©e. Bien qu'il ait lĂ©gèrement rĂ©primandĂ© August Meyszner en menaçant de le congĂ©dier si un tel comportement se reproduisait, Heinrich Himmler est impressionnĂ© par la nouvelle division. Il dĂ©cide alors de congĂ©dier Turner, ce qui est, selon Moll, une dĂ©cision moins embarrassante que de renvoyer August Meyszner, son reprĂ©sentant officiel dans le territoire occupĂ©[80]. Bien que considĂ©rĂ© comme un officier « strict et inflexible », Turner soutient Nedić et le Gouvernement de salut national, ainsi que l'ensemble de la population serbe[81]. Le , Turner est congĂ©diĂ© ainsi que son adjoint Georg Kiessel ; il est remplacĂ© par le chef du service juridique de Belgrade, Walter Uppenkamp[80] - [82]. En , Alexander Löhr est de nouveau dĂ©signĂ© commandant en chef de la Wehrmacht pour le Sud-Est de l'Europe et commandant du groupe d'armĂ©es E mais la chaĂ®ne de commandement locale reste inchangĂ©e[47]. En 1942, August Meyszner est dĂ©corĂ© de la croix du MĂ©rite de guerre de 1re classe avec glaives[32].

Les exécutions massives

Voulant « régler » la question juive lui-même, August Meyszner insiste auprès de ses supérieurs afin de disposer d'un Gaswagen (camion à gaz) pour assassiner les femmes et enfants juifs[83], les nazis ayant exterminé tous les hommes de la population juive serbe dès le mois de [2] - [84] - [85]. Le camion à gaz est dépêché de Berlin vers la fin du mois d'avril de l'année 1942 et August Meyszner donne toutes les consignes concernant les exécutions à son assistant Emanuel Schäfer[86].

Schäfer confie l'exĂ©cution des femmes et enfants juifs au chef de la Gestapo de Belgrade, Bruno Sattler. Ce dernier dĂ©signe le commandant du camp, Herbert Andorfer, pour accompagner le camion Ă  gaz, conduit par deux sous-officiers envoyĂ©s par Berlin. Ă€ l'exception des dimanches et jours fĂ©riĂ©s, le camion rassemble quotidiennement une centaine de femmes et enfants du camp et les conduit vers un champ de tir en dehors de la ville de Belgrade. Durant le trajet, le gaz d'Ă©chappement du vĂ©hicule est dĂ©viĂ© vers le compartiment hermĂ©tique du camion oĂą s'entassent les Juifs, les tuant par asphyxie[87]. Ă€ son arrivĂ©e au champ de tir, le camion est reçu par un dĂ©tachement de quatre hommes du 64e bataillon de rĂ©serve de la police allemande ainsi que par un groupe de sept Serbes extraits de la prison de Belgrade. Les prisonniers dĂ©chargent les cadavres du camion Ă  gaz et les jettent dans une fosse commune. Ă€ la date du , l'intĂ©gralitĂ© des occupants du camp, soit pas moins de huit mille femmes et enfants juifs, ont Ă©tĂ© tuĂ©s par la Gestapo d'August Meyszner. Le , Schäfer dĂ©clare Ă  un groupe d'officiers de la Wehrmacht, parmi lesquels figurent Bader et Kuntze, que « le cas des Juifs de Serbie a Ă©tĂ© rĂ©glĂ© »[88].

Autres mesures pour consolider le régime d'occupation

En , Nedić propose une loi visant la crĂ©ation d'un État corporatif autoritaire similaire Ă  celui que prĂ©conisaient Dimitrije Ljotić et son mouvement national fasciste ZBOR[89] - [90]. Paul Bader demande l'avis des diffĂ©rents dirigeants du rĂ©gime d'occupation et, bien que certains d'entre eux aient Ă©tĂ© favorables Ă  son adoption, August Meyszner s'y oppose fermement, considĂ©rant cette loi comme une menace pour les intĂ©rĂŞts allemands. Lorsque Hitler est informĂ© de cette proposition de loi, il la juge lui aussi « inopportune » pour l'Allemagne[89].

En , August Meyszner dĂ©nonce Ă  Heinrich Himmler la « douceur » de la politique de Felix Benzler envers les Serbes, qui leur permet par exemple de contrĂ´ler la gestion des rĂ©coltes[91]. Il qualifie d'irresponsables ceux qui accordent du pouvoir et de la libertĂ© supplĂ©mentaire au rĂ©gime serbe de collaboration qui, selon lui, cherche en permanence un moyen de dĂ©stabiliser le rĂ©gime d'occupation. L'un des nombreux sujets de prĂ©occupation d'August Meyszner est la formation du corps de volontaires serbes (SDK)[58]. Selon lui, Harald Turner et Benzler ont commis une erreur en permettant la formation de cette unitĂ© collaboratrice qu'il perçoit comme un paravent Ă  la propagande royaliste. D'après Martin Moll, la perspective d'August Meyszner Ă©tait très restreinte et ne tenait pas compte des objectifs politiques associĂ©s Ă  l'octroi d'un certain pouvoir au rĂ©gime de Nedić[92]. Ă€ la fin de l'annĂ©e 1942, August Meyszner ordonne aux militaires Volksdeutschen du Banat de quitter la province afin de renforcer les rangs de la 7e division, ce qui par la suite engendrera une paralysie de l'Ă©conomie et de l'administration locales. Pour corriger cette erreur, il demande alors la dĂ©mobilisation de tous les hommes de la division, âgĂ©s de plus de 40 ans. Il prĂ©voit Ă©galement d'enrĂ´ler des groupes minoritaires vivant dans le Banat, comme les Hongrois, les Roumains et les Slovaques, mais cette initiative est rejetĂ©e par Heinrich Himmler[93].

Au plus haut rang du parti nazi

Une croix gammée entourée d'un insigne circulaire doré.
August Meyszner reçoit l'insigne d'honneur en or du NSDAP en 1943.

Depuis qu'il a fui l'Autriche pour l'Allemagne, August Meyszner a toujours eu des problèmes au sujet de son adhĂ©sion au parti nazi. Il affirme qu'en vertu de l'accord de Venise qu'il a passĂ© avec Theodor Habicht en 1933, ses anciens collègues de la garde nationale de Styrie et lui-mĂŞme devraient bĂ©nĂ©ficier d'un certain privilège d'adhĂ©sion au parti, du fait de leur appartenance de longue date Ă  la Garde nationale styrienne[94]. Le trĂ©sorier du parti nazi, Franz Xaver Schwarz, nie cette prĂ©rogative et dĂ©cide que les anciens membres de la Garde nationale styrienne ne doivent pas ĂŞtre admis d'office dans le parti. Hitler dĂ©cide de marquer le dixième anniversaire de son accession au pouvoir en chargeant son secrĂ©taire particulier et chef de la chancellerie du NSDAP, Martin Bormann, de dĂ©cerner un nombre très limitĂ© de symboles d'or du parti aux membres du parti. August Meyszner, qui est recommandĂ© par Heinrich Himmler, accepte que la date officielle de son entrĂ©e au parti soit fixĂ©e au , soit deux mois après l'Anschluss ; il reçoit alors le numĂ©ro d'adhĂ©rent 6.119.650[95]. August Meyszner n'aurait pu obtenir le statut de Alter Kämpfer (« Vieux Combattant » du parti) sans l'intervention de Heinrich Himmler. Il fait partie des cinq officiers SS que Heinrich Himmler juge dignes de porter le chevron d'honneur de la Vieille Garde[96].

Se prévalant de son statut de responsable de la Volksdeutsche du Banat, August Meyszner s'immisce constamment dans les ordres directs que reçoit la 7e division SS. En , l'ensemble des forces de police sous son commandement inclut le 5e régiment « SS-Polizei » et sept bataillons de la hilfspolizei (police auxiliaire) composés de diverses ethnies, qui n'ont reçu que quatre à cinq semaines de formation avant de devenir opérationnels[alpha 18] - [98].

Photographie en noir et blanc d'un homme en uniforme assis sur son bureau et en train de scruter une carte.
Jusqu'au début de l'année 1943, le général d'artillerie Paul Bader est en bons termes avec August Meyszner.

La relation cordiale entre Paul Bader et August Meyszner se dĂ©grade au dĂ©but de l'annĂ©e 1943, lorsque Bader se rend compte que August Meyszner rapporte Ă  Heinrich Himmler ses propos critiques sur l'incapacitĂ© de la Wehrmacht Ă  combattre la menace des partisans[99]. Bader riposte en avril en adressant une lettre Ă  Alexander Löhr oĂą il se plaint des agissements d'August Meyszner qui, selon lui, a livrĂ© 300 prisonniers de guerre soviĂ©tiques au Corps russe sans le consulter et a omis de l'informer des dĂ©sertions qui ont eu lieu au sein du corps des volontaires serbes[100]. DĂ©crivant la situation comme « impossible », Bader affirme que bien qu'il soit vu comme le premier responsable du territoire occupĂ©, ses ordres sont contestĂ©s par August Meyszner par le biais de la chaĂ®ne de commandement de la police[101]. Par la suite, l'association entre les deux hommes vole en Ă©clats, ce qui rĂ©jouit les autres hauts dirigeants du rĂ©gime d'occupation[102]. Nedić, quant Ă  lui, proteste contre la politique d'occupation allemande ainsi que le fait de devoir faire un rapport Ă  quatre autoritĂ©s diffĂ©rentes et en perpĂ©tuel dĂ©saccord[101]. En mai, August Meyszner assiste Ă  une rĂ©union au ministère des Affaires Ă©trangères au cours de laquelle il reproche Ă  Nedić de ne pas ĂŞtre assez loyal envers l'Allemagne et ne le considère utile que pour « combattre les communistes »[103]. En juillet et aoĂ»t, Berlin tente de dĂ©samorcer la situation en nommant Neuhausen au poste de chef d'Ă©tat-major de l'administration militaire, en laissant cependant une certaine indĂ©pendance Ă  August Meyszner[101]. La police et les services de sĂ©curitĂ© d'August Meyszner continuent leurs reprĂ©sailles sanglantes envers les juifs serbes, Ă  la demande de la Wehrmacht. Ainsi, fin juin, August Meyszner ordonne l'exĂ©cution de 575 prisonniers Ă  la suite d'une attaque au cours de laquelle sept policiers auxiliaires allemands sont blessĂ©s et huit tuĂ©s[ab 3] - [104] - [alpha 19].

Durant le mois de septembre, un nouveau plĂ©nipotentiaire â€?/span> dĂ©sormais chargĂ© de l'administration des Balkans occupĂ©s â€?/span> est nommĂ© pour remplacer Felix Benzler[91] : Hermann Neubacher, chargĂ© par Hitler d'entreprendre une sĂ©rie de tâches visant Ă  concentrer la lutte contre les forces communistes du Sud-Est de l'Europe[ab 4]. Pour atteindre cet objectif, le FĂĽhrer ordonne Ă  Neubacher de s'allier avec les forces anticommunistes locales. Il est Ă©galement habilitĂ© Ă  rationaliser l'administration du rĂ©gime d'occupation allemand et transfĂ©rer plus de pouvoir aux mandataires locaux, notamment Milan Nedić et son gouvernement. Hitler confie Ă©galement Ă  Neubacher la responsabilitĂ© de toutes les prises de dĂ©cision concernant les reprĂ©sailles contre la population locale[105] mais, Ă  l'instar d'August Meyszner, il constate que le manque de coopĂ©ration et de confiance entre les dirigeants du rĂ©gime d'occupation pourrait limiter sa capacitĂ© Ă  remplir ces tâches. Neuhausen, rĂ©cemment nommĂ© chef de l'administration militaire, possède en rĂ©alitĂ© beaucoup plus de pouvoir que Neubacher et exploite Ă  sa guise l'Ă©conomie serbe afin d'en faire profiter le rĂ©gime de Nedić[106]. August Meyszner est strictement contre l'octroi de tout pouvoir Ă  l'administration Nedić tout en s'opposant aux tentatives d'accords avec les Tchetniks. Selon lui, Neubacher cherche Ă  revenir aux politiques inefficaces de Turner[107] - [108]. L'historien Jozo Tomasevich considère que Neubacher a rĂ©ussi Ă  limiter significativement les reprĂ©sailles contre le peuple serbe[106], bien que Moll conteste cette conclusion[109].

En novembre, le Gouvernorat italien du MontĂ©nĂ©gro, alors sous occupation allemande, est inclus dans la zone de commandement d'August Meyszner[102]. Le mois suivant, le Sonderaktion 1005 de Paul Blobel arrive Ă  Belgrade pour exhumer et brĂ»ler les corps des femmes et enfants juifs assassinĂ©s par la Gestapo d'August Meyszner[110]. Vers la fin de l'annĂ©e 1943, ce dernier reçoit la croix de fer de 2e classe[32] - [111].

Opposition aux Tchetniks

En , August Meyszner intensifie ses efforts pour saboter les accords passĂ©s avec les Tchetniks[112]. Fait surprenant, il est rejoint dans sa dĂ©marche par l'un de ses adversaires politiques, Milan Nedić, qui voit ses intĂ©rĂŞts stratĂ©giques gĂŞnĂ©s par ces accords[89]. August Meyszner refuse notamment de fournir des armes aux Tchetniks dirigĂ©s par Pavle Äurišić et Vojislav LukaÄŤević, du fait de leur non-respect des prĂ©cĂ©dents accords passĂ©s avec la Wehrmacht[113]. Il affirme par ailleurs que les Croates, ainsi que les musulmans d'Albanie, du Kosovo et du SandĹľak ont exprimĂ© leur rĂ©ticence au sujet du renforcement de l'armement des Tchetniks. Le commandant du 1er Corps d'occupation bulgare, le gĂ©nĂ©ral Asen Nikoloff, s'oppose Ă©galement Ă  ces accords. Les protestations d'August Meyszner coĂŻncident avec la pression croissante des partisans et l'avancĂ©e de l'ArmĂ©e rouge[107].

DĂ©clin et transfert Ă  Berlin

En avril, Neubacher et la Wehrmacht dĂ©cident d'Ă©carter August Meyszner[11]. La raison de ce renvoi est la critique d'August Meyszner Ă  l'Ă©gard de Neubacher concernant le manque de rigueur des reprĂ©sailles, des propos qui, selon Neubacher, ne font que « saper la discipline officielle ». Neubacher bĂ©nĂ©ficie du soutien de l'ancien rival d'August Meyszner, Ernst Kaltenbrunner, devenu entre-temps le chef du Reichssicherheitshauptamt (RSHA)[114], ainsi que d'Emanuel Schäfer, l'ancien adjoint d'August Meyszner. Il est remplacĂ© par Hermann Behrends[11], protĂ©gĂ© du chef du SD Reinhard Heydrich[115]. Avant sa nomination, Behrends commandait un bataillon d'artillerie de montagne de la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar[116]. Au milieu du mois de , August Meyszner reçoit la croix de fer de 1re classe pour ses efforts dans la lutte contre les partisans yougoslaves[32].

Après avoir acceptĂ© de le relever de ses fonctions de chef supĂ©rieur de la SS et de la police, Heinrich Himmler transfère August Meyszner Ă  Berlin et le nomme Generalinspekteur der Gendarmerie und Schutzpolizei der Gemeinden (inspecteur gĂ©nĂ©ral de la gendarmerie et Schutzpolizei du Reich), en vue de l'Ă©tablissement d'une gendarmerie europĂ©enne[115].

Procès et exécution

Ă€ la fin de la guerre, August Meyszner est capturĂ© par les AlliĂ©s[ab 5]. Il est interrogĂ© en par le procureur en chef Robert Jackson et placĂ© en dĂ©tention en Yougoslavie[ab 3]. Son implication dans les exĂ©cutions massives et la publication de son nom avec la liste des personnes exĂ©cutĂ©es ne lui laissent aucune chance d'Ă©chapper Ă  la potence[117] - [118].

En ce qui concerne les meurtres des femmes et enfants juifs, l'implication directe d'August Meyszner est moins claire. Selon Moll, Emanuel Schäfer affirme avoir reçu directement ses ordres de Berlin et utilisĂ© le Gaswagen sans la moindre directive venant d'August Meyszner[119]. Walter Manoschek soutient cette affirmation car, selon lui, Schäfer Ă©tait Ă  la tĂŞte d'une chaĂ®ne de commandement indĂ©pendante de la Gestapo sur laquelle August Meyszner avait un contrĂ´le très limitĂ©[120]. Cependant, en tant que chef supĂ©rieur de la SS et de la police, il est officiellement responsable de tous ses subordonnĂ©s, y compris le dĂ©partement de la Gestapo chargĂ© de l'exĂ©cution des femmes et des enfants juifs[121]. Il est Ă©galement responsable de la mise en Ĺ“uvre des politiques qui ont permis de dĂ©porter 70 000 Serbes dans le Reich afin d'y effectuer des travaux forcĂ©s[ab 6]. L'Holocauste en Serbie n'a guère jouĂ© de rĂ´le important durant son procès devant la Cour militaire suprĂŞme de Belgrade, qui se tient entre le 9 et le . Il est condamnĂ© Ă  la peine capitale, de mĂŞme que la plupart des 20 membres dirigeants du HSSPf qui sont jugĂ©s en mĂŞme temps que lui[ab 3]. August Meyszner est exĂ©cutĂ© par pendaison le Ă  l'âge de 60 ans[122] - [123].

Notes et références

Notes

  1. Le ReichsfĂĽhrer-SS est le plus haut dirigeant politique de la SS[1].
  2. Un « camion à gaz », véhicule utilisé notamment par les nazis pour tuer les juifs et les handicapés. L'un d'eux arrive à Belgrade en [2] - [3].
  3. Équivalent des Freikorps (Corps francs) allemands. Ce groupe paramilitaire avait son propre parti politique, le Heimatblock.
  4. Dans l'Armée française, ce rang n'a pas d'équivalence car, en correspondance, il s'agit d’un grade intermédiaire entre celui de colonel et de général de brigade. Il y a toutefois eu une équivalence sous la Troisième République sous l'appellation de brigadier des armées.
  5. Grade équivalent en France à général de brigade ; mais il s'agit ici d’un grade dans la police et non dans l'armée.
  6. En France, ce rang équivaut au grade de général de brigade ; mais il s'agit ici d'un grade dans la police et non dans l'armée.
  7. Équivalent en France à général de division ; mais il s'agit ici d’un grade dans la police et non dans l'armée.
  8. Avant 1955, ce grade équivaut à général de division en France.
  9. Équivalent en France de général de corps d'armée, avec pour arme de spécialisation l'artillerie.
  10. Équivalent en France de général de corps d'armée, avec pour arme de spécialisation le génie.
  11. Ce terme, qui signifie littéralement « Allemand par le peuple », désigne les populations vivant hors d'Allemagne et qui se considèrent ethniquement et culturellement allemandes[54].
  12. en français : « groupes d'intervention Â». Les Einsatzgruppen Ă©taient les unitĂ©s mobiles d'extermination du IIIe Reich allemand[56].
  13. Équivalent en France de colonel, mais il s'agit ici d’un grade dans la police.
  14. Équivalent en France de commandant, mais il s'agit ici d'un grade dans la police.
  15. Équivalent en France de sous-lieutenant, mais il s'agit ici d'un grade dans la police.
  16. Équivalent en France de lieutenant, mais il s'agit ici d’un grade politique.
  17. Équivalent en France de général de brigade ; il s'agit ici d'un grade militaire car Phleps est membre de la Waffen-SS, la branche militaire de la SS.
  18. Selon Christopher Browning, le 64e bataillon de réserve de la police devient plus tard le 1er bataillon du 5e régiment SS-Polizei[97].
  19. Hitler a ordonnĂ© l'exĂ©cution de 100 civils serbes en cas d'assassinat d'un soldat allemand[34].

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Annexes

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