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Wolfsschanze

Wolfsschanze, en français : « Retranchement du Loup Â» Ă©tait le nom de code dĂ©signant le principal Quartier gĂ©nĂ©ral d’Adolf Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale. Il Ă©tait situĂ© dans les bois près du hameau de Forst Görlitz (aujourd'hui GierĹ‚oĹĽ), non loin de Rastenburg (alors en Prusse-Orientale, dĂ©sormais KÄ™trzyn en Pologne).

Wolfsschanze
Ruines (photographiées en ).
Localisation
Adresse
Coordonnées
54° 04′ 46″ N, 21° 29′ 37″ E
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne (1937)
(Voir situation sur carte : Allemagne (1937))
GĂ©olocalisation sur la carte : Pologne
(Voir situation sur carte : Pologne)
GĂ©olocalisation sur la carte : Europe
(Voir situation sur carte : Europe)

Il consistait en un ensemble de blockhaus et de maisons en rondins aux toits recouverts d'herbe situés dans une épaisse forêt, le tout protégé par plusieurs cercles de fils de fer barbelés, de champs de mines et de positions défensives. Il était desservi par un aérodrome situé dans le voisinage.

On trouvera souvent le terme Wolfsschanze traduit comme « tanière du loup », mais Schanze en allemand désigne une position militaire fortifiée, comme un fortin ou une casemate, nullement le terrier d'un animal.

Histoire

Position sur une carte régionale.
Remise de décorations par Hitler à la Wolfsschanze, .

À la suite d'une décision prise à l’automne 1940, ce Quartier général est construit en 1941 par l'Organisation Todt, en prévision du lancement de l’opération Barbarossa, l'invasion de l'Union soviétique commencée le ; mais son agrandissement n'a jamais été achevé, les travaux ne s'arrêtant qu'au début de , soit quelques jours avant la prise par les Soviétiques de la ville d’Angerburg, située à une distance de 15 km.

Adolf Hitler vient pour la première fois à la Wolfsschanze dans la nuit du , le lendemain du déclenchement de Barbarossa. Il la quitte définitivement le 20 novembre 1944. En tout, il y passe plus de huit cents jours durant les trois années et demie de cette période, soit plus de 60 % de son temps.

C'est dans ce complexe qu'a lieu l’attentat du ; la bombe dissimulée dans une serviette[alpha 1], déposée par le colonel Claus von Stauffenberg dans une salle de conférence, tue[alpha 2] trois officiers : les généraux Korten et Schmundt — des proches collaborateurs du Führer — et l’Oberst Brandt[alpha 3]. Un sténographe est également tué. Les vingt autres personnes présentes dans la salle sont blessées à des degrés divers dont le Führer, qui ne l'est que légèrement. En outre, les dommages causés à la salle de conférence sont très importants.

Le complexe est détruit et abandonné par les Allemands le 25 janvier 1945 lors de la retraite de la Wehrmacht face à l'avancée soviétique. L'Armée rouge en prend possession deux jours plus tard.

Bien que sévèrement endommagé par la démolition allemande, le site reste au XXIe siècle un lieu de visite populaire. Il n'a été entièrement déminé qu'en 1955. Un monument commémoratif, dédié aux membres du complot contre Hitler, y a été érigé.

Structures

Construit au milieu d'une forĂŞt protectrice et situĂ© Ă  l'Ă©cart des principales routes, le complexe occupait une superficie de 6,5 km2 divisĂ©e en plusieurs zones.

La plus importante, la Sperrkreis 1 (« zone de sécurité 1 »), dans laquelle se trouvaient le bunker du Führer et des abris en béton pour les membres de son premier cercle comme Göring, Bormann, le chef de l’OKW, Keitel, et le chef des opérations de l’OKW, Jodl. Cette zone abritait en tout dix bunkers, tous camouflés et protégés par deux mètres de béton armé. Hitler logeait au nord-ouest de cette zone. Les bunkers de Hitler et Keitel possédaient des pièces permettant la tenue de conférences militaires.

La Sperrkreis 2 (« zone de sécurité 2 ») comprenait des baraquements militaires et des hébergements pour plusieurs ministres importants du Reich[1] et aussi pour le bataillon de protection de Hitler, la Führer-Begleit-Division.

La Sperrkreis 3 (« zone de sécurité 3 ») assurait la sécurité extérieure du complexe, avec des bâtiments pour les gardes et des troupes spéciales de sécurité, le tout protégé par des champs de mines.

Non loin se trouvaient des installations pour les Ă©quipes opĂ©rationnelles de la Wehrmacht ; des quartiers gĂ©nĂ©raux de l'armĂ©e Ă©taient situĂ©s plusieurs kilomètres au nord-est du complexe. Toutes ces installations Ă©taient desservies par un aĂ©rodrome et des voies de chemins de fer. Au plus haut de son activitĂ©, environ 2 000 personnes vivaient et travaillaient Ă  la Wolfsschanze, dont vingt femmes.

Plan du complexe

Légende : en marron foncé, les routes ; en rouge, les bâtiments en maçonnerie classique ; en marron clair, les bâtiments classiques renforcés par du béton ; en bleu, les abris construits en béton seul.

  1. Locaux résidentiels de Hitler avec les membres en fonction de sa garde personnelle
  2. Centre de commandement du RSD (garde personnelle de Hitler)
  3. Groupes électrogènes
  4. Bunker
  5. Dr Otto Dietrich, chef du service de presse du Reich
  6. Baraquement contenant la salle de conférence, lieu de l’attentat contre Hitler le
  7. Casernement du RSD (garde personnelle de Hitler)
  8. Abri anti-aérien pour les visiteurs
  9. Casernement du RSD (garde personnelle de Hitler)
  10. Sténographes et secrétariat sous la supervision de Philipp Bouhler
  11. Sécurité, Johann Rattenhuber (chef du RSD, la garde personnelle de Hitler), Högl (chef du service de police), services des postes
  12. Bâtiment-radio et télex
  13. Garages pour véhicules
  14. Voie de garage pour le train spécial de Hitler (le Führersonderzug)
  15. Salle de cinéma
  16. Centrale de chauffe
  17. Quartiers de MM. Morell, Bodenschatz, Hewel, Voss, Wolff et Fegelein
  18. Intendance, magasins
  19. Résidence de Martin Bormann, secrétaire personnel de Hitler
  20. Abri anti-aérien de Bormann et de ses équipes
  21. Bureau des aides de camp de Hitler et du service du personnel de l'armĂ©e de terre (en)
  22. Mess II
  23. Quartiers du Generaloberst Alfred Jodl, chef des opérations au Haut Commandement de la Wehrmacht (OKW)
  24. Réserve d’eau contre l'incendie
  25. Bureau du ministère des Affaires étrangères
  26. Quartiers du Dr Fritz Todt, puis d'Albert Speer son successeur
  27. Casernement du RSD (garde personnelle de Hitler)
  28. Abri anti-aérien équipé de canons anti-aériens et de mitrailleuses sur le toit
  29. Mess I
  30. Nouveau salon de thé
  31. RĂ©sidence du Generalfeldmarschall Wilhelm Keitel, chef du Haut Commandement de la Wehrmacht (OKW)
  32. Ancien salon de thé
  33. Résidence du Reichsmarschall Hermann Göring, commandant en chef de la Luftwaffe
  34. Abri anti-aérien de Gôring et de ses troupes, équipé de canons anti-aériens, mitrailleuses et projecteurs
  35. Délégation du haut commandement de la Luftwaffe
  36. Délégation du haut commandement de la Marine
  37. Bunker et canons anti-aériens
  38. Voie ferrée reliant Rastenburg à Angerburg

Galerie de photographies

  • État actuel du site (clichĂ©s pris entre 2003 et 2013)
  • EntrĂ©e du complexe, avec exposition d’un vĂ©hicule.
    Entrée du complexe, avec exposition d’un véhicule.
  • Bâtiments occupĂ©s par les gardes du corps de Hitler (no 2 sur le schĂ©ma ci-dessus).
    Bâtiments occupés par les gardes du corps de Hitler (no 2 sur le schéma ci-dessus).
  • Bunker rĂ©servĂ© Ă  Hitler (en bleu ci-dessus, non numĂ©rotĂ©, au nord des no 29 et 30).
    Bunker réservé à Hitler (en bleu ci-dessus, non numéroté, au nord des no 29 et 30).
  • Escalier descendant dans l'abri antiaĂ©rien de Hitler (no 4 ci-dessus).
    Escalier descendant dans l'abri antiaérien de Hitler (no 4 ci-dessus).
  • Bunker de Martin Bormann probablement (no 19 ci-dessus).
    Bunker de Martin Bormann probablement (no 19 ci-dessus).
  • Restes du bâtiment oĂą se trouvait la salle de confĂ©rence dans laquelle Hitler a Ă©tĂ© blessĂ© dans l’attentat du 20 juillet 1944 (no 6 ci-dessus).
    Restes du bâtiment où se trouvait la salle de conférence dans laquelle Hitler a été blessé dans l’attentat du (no 6 ci-dessus).
  • IntĂ©rieur d’un bâtiment (avec fenĂŞtres, donc probablement similaire Ă  la salle de confĂ©rence lieu de l'attentat).
    Intérieur d’un bâtiment (avec fenêtres, donc probablement similaire à la salle de conférence lieu de l'attentat).
  • Plaque commĂ©morant l'attentat commis le 20 juillet 1944 par Stauffenberg.
    Plaque commémorant l'attentat commis le par Stauffenberg.
  • Bâtiment des stĂ©nographes et du secrĂ©tariat de Hitler (no 10 ci-dessus).
    Bâtiment des sténographes et du secrétariat de Hitler (no 10 ci-dessus).
  • Maquette de bâtiments de la Wolfsschanze (travail personnel).
    Maquette de bâtiments de la Wolfsschanze (travail personnel).
  • Le plafond de 2 mètres d’épaisseur de ce bunker a Ă©tĂ© lĂ©gèrement soulevĂ© Ă  la suite du dynamitage des bâtiments par les Allemands, avant leur dĂ©part le 25 janvier 1945.
    Le plafond de 2 mètres d’épaisseur de ce bunker a été légèrement soulevé à la suite du dynamitage des bâtiments par les Allemands, avant leur départ le .

Notes et références

Notes

  1. Sacoche servant au transport de documents, l'équivalent d’un grand cartable.
  2. Sur le coup ou dans les trois mois qui suivent l'attentat, des suites de leurs blessures.
  3. C'est le colonel Brandt qui a probablement sauvé la vie de Hitler en déplaçant la serviette de Stauffenberg de l'autre côté d’un pied de table épais en chêne massif.

Références

  1. Ribbentrop et Todt, puis le successeur de ce dernier : Speer.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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