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Air Liberté

Air Liberté (code IATA : VD puis IJ, code OACI : LIB, callsign Air Liberté) est une compagnie aérienne française créée en 1987 et mise en sommeil après la cession intervenue le au profit de AOM French Airlines.

Air Liberté
Logo de cette compagnie
IATAOACIIndicatif d'appel
VD puis IJLIBAir Liberté
Repères historiques
Date de création
Date de disparition
Fondateur Lotfi Belhassine
Généralités
Basée à Aéroport Paris-Orly Sud
Programme de fidélité BA Executive Club puis Qualiflyer
Taille de la flotte 41
Nombre de destinations 31
Siège social Rungis Drapeau de la France France
Société mère British Airways puis Swissair
Dirigeants Marc Rochet
Filiation
Société(s) précédente(s) TAT (absorbé en )
Société(s) suivante(s) Air Lib (fusion avec AOM)

Histoire

1987 – 1991 : Création et changement de modèle

Air LibertĂ© est fondĂ©e en par Lotfi Belhassine avec, comme principal actionnaire, le voyagiste Club Aquarius, le rĂ©seau Ă©tait composĂ© d'une quarantaine de dessertes, exploitĂ©es pour la plupart depuis sa base Ă  l'aĂ©roport de Paris-Orly. La compagnie exploitait notamment la seule ligne long-courrier au dĂ©part de province entre Toulouse-Blagnac et La RĂ©union au moyen d'un McDonnell Douglas DC-10-30 de 329 sièges, une ligne devenue dĂ©ficitaire et fermĂ©e en 2001 Ă  la suite de la fusion avec AOM.

En 1991, Air Liberté commence à opérer des vols réguliers, l'arrêté du l'autorise en effet à ouvrir une ligne régulière vers la Réunion et deux lignes (au départ de l'aéroport de Paris-Charles-de-Gaulle) vers Rome et Montréal[1] - [2]. L'autorisation d'opérer des vols réguliers est étendue vers l'ensemble des Antilles françaises par l'arrêté du [3].

1994 – 1996 : Entrée sur le marché intérieur français et développement du long-courrier

Air Liberté lance le une ligne entre Paris-Orly et Londres-Gatwick avec quatre liaisons hebdomadaires alors que sa demande de créneaux vers l'aéroport de Londres-Heathrow est refusée[4].

Air LibertĂ© publie un bĂ©nĂ©fice de 19,3 millions de francs pour l'exercice clos le sur un chiffre d'affaires total de 1,72 milliard de francs[5].

En 1995, Air Liberté brise le monopole d'Air Inter en se lançant dans une guerre des prix sur les lignes phares du réseau intérieur. La première ligne, Paris-Toulouse, ouvre en . Quelques mois plus tard Air Liberté acquiert les activités régulières d'Euralair et notamment ses précieux créneaux horaires à l'aéroport d'Orly. Lotfi Belhassine affiche alors des ambitions importantes, projetant d'ouvrir vingt-trois lignes intérieures dès 1996 (cinq seulement ouvriront finalement)[2].

L'activité long-courrier s'étend aussi en 1996, la compagnie reçoit le l'autorisation d'opérer deux lignes jusqu'au : Paris-Toronto et Bordeaux-New York. Le premier ministre et maire de Bordeaux de l'époque Alain Juppé aurait apporté son soutien à cette demande estimant notamment que le marché entre New York et Bordeaux était prometteur grâce aux professions viticoles de la région du Bordelais[6] - [7].

1996 – 1997 : Difficultés financières

Tout au long de son existence, et à l'instar d'AOM, Air Liberté souffrira d'un manque de moyens avec notamment un premier dépôt de bilan en . C'est dans ce contexte que British Airways montre son intérêt pour le rachat de la compagnie en . Ce même mois, Air Liberté et TAT signent un accord commercial sur la ligne Paris-Toulouse qui, outre une harmonisation des grilles tarifaires entre les deux compagnies, permet aux passagers de voyager indifféremment sur l'un des 18 vols quotidiens offerts par l'une ou l'autre compagnie[8].

Un plan de continuation de l'activité est sélectionné par le tribunal de commerce de Créteil et entre en action en avec les premiers licenciements et la réduction de la flotte[9]. La compagnie réduit aussi fortement son programme de vol. Certaines lignes sont suspendues, comme la ligne Paris-Montpellier qui est ensuite rouverte le [10].

Rachat par British Airways en 1997 puis Swissair en 2000

En 1997, British Airways rachète la compagnie à hauteur de 67 % avec son partenaire, la banque d'investissement Rivaud qui prend 28 %, et devient le deuxième transporteur en France avec 20 % du trafic. Marc Rochet, fraîchement débarqué d'AOM prend la présidence. Le le ciel français est ouvert à la concurrence.

Le , la compagnie britannique vend Air Liberté au SAirGroup, maison mère de Swissair, mais la compagnie poursuivra malgré tout son irrémédiable déclin.

Fusion avec AOM en 2001, second dépôt de bilan en juin 2001

Le , sous l'impulsion du SAirGroup, Air LibertĂ© fusionne avec AOM et Air Littoral en vue de crĂ©er le deuxième pĂ´le aĂ©rien français, souhait de l'État français. La nouvelle compagnie prend le nom d'AOM-Air LibertĂ©, mais le regroupement des deux compagnies s'avère difficile car elles gardent leur propre certificat de transport aĂ©rien. Les vols sont alors traitĂ©s selon les destinations soit par le personnel AOM, soit par le personnel Air LibertĂ©. Un scĂ©nario très compliquĂ© qui n'arrange en rien la cohabitation entre les salariĂ©s des deux anciennes compagnies concurrentes. Pire encore, elle ne survit que grâce aux financements mensuels de la compagnie Swissair et, le , Marc Rochet ne souhaite plus investir dans AOM-Air LibertĂ©. Un plan de restructuration est annoncĂ© prĂ©voyant la suppression de 1 000 Ă  1 500 personnes et les grèves s'accumulent. Puis le , un nouveau plan est annoncĂ© pour tenter de sauver le Groupe Air LibertĂ© et qui prĂ©voit la suppression de 1 328 nouveaux postes et la fermeture de certaines lignes non rentables. Mais une nouvelle grève est organisĂ©e le , notamment Ă  Orly. Deux jours plus tard, face Ă  cette situation catastrophique, la direction des deux compagnies dĂ©pose le bilan puis le 19, le tribunal de commerce de CrĂ©teil ordonne une procĂ©dure de redressement judiciaire. Il autorise le groupe Ă  poursuivre ses activitĂ©s pendant trois mois, le temps de trouver un repreneur sĂ©rieux.

le est actée la cession de l'activité.

Reprise par le groupe Holco

Après examen des diffĂ©rentes dossiers de reprise, le , le groupe HOLCO dirigĂ© par Jean-Charles Corbet est retenu[11]. Le pilote d'Air France qui s'Ă©tait fait remarquer pour avoir Ă©tĂ© le leader de la grève des pilotes de ligne de la compagnie nationale durant la Coupe du Monde de football en 1998, rachète la compagnie pour un euro symbolique. Dans cette opĂ©ration, Swissair prend l'engagement de verser 1,3 milliard de francs Ă  partir du mois d'aoĂ»t pour financer une restructuration qui se traduira par la suppression de 2 700 emplois sur les 4 600 et la fermeture de lignes dĂ©ficitaires. Le , le groupe AOM-Air LibertĂ© devient « Air Lib ». Mais dès le mois d'octobre, Swissair, elle-mĂŞme en faillite, se trouve dans l’impossibilitĂ© d’effectuer la totalitĂ© des versements prĂ©vus. Le gouvernement français accorde alors un prĂŞt de 30,5 millions d'euros Ă  l'entreprise.

Malheureusement, mĂŞme avec l'aide du gouvernement qui ferme les yeux sur les dettes qui s'Ă©lèvent Ă  120 millions d'euros, en , l'ombre du dĂ©pĂ´t de bilan plane de nouveau sur la compagnie. L'État lui enjoint alors de mettre en Ĺ“uvre un nouveau plan de restructuration avant la fin de l'annĂ©e. Plusieurs projets seront alors proposĂ©s ou recherchĂ©s (nouvelles rĂ©ductions d'effectifs, investisseurs, moratoire sur les dettes publiques…) mais aucun n'aboutira et la compagnie dĂ©posera le bilan et sera liquidĂ©e le .

Jean-Charles Corbet a Ă©tĂ© condamnĂ© le par le tribunal correctionnel de Paris Ă  un an et demi de prison ferme et trois millions d'euros de dommages et intĂ©rĂŞts. Il a Ă©tĂ© reconnu coupable de n'avoir consacrĂ© qu'une partie des 150 millions d'euros versĂ©s par Swissair au redressement d'Air Lib tandis que d'importants virements avaient Ă©tĂ© effectuĂ©s vers diverses sociĂ©tĂ©s, dont sa propre holding HOLCO. Au mĂŞme moment qu'Air Lib disparaissait, Jacques Chirac annonçait, afin de masquer la responsabilitĂ© du gouvernement dans cette dĂ©bâcle, qu'il n'y aurait pas de chĂ´meurs Ă  l'issue de la fermeture d'Air Lib. Engagement fort pittoresque vis-Ă -vis d'une entreprise privĂ©e. Air France ouvrait alors ses recrutements aux anciens d'Air Lib et en sĂ©lectionnait un peu plus de la moitiĂ©. Ce fut tout bĂ©nĂ©fice pour l'entreprise nationale qui embauchait ainsi du personnel qualifiĂ© Ă  moindre coĂ»t, au plus bas des grilles salariales dĂ©classant tous les collaborateurs issus de la maĂ®trise, ayant rĂ©ussi Ă  faire disparaitre ce concurrent gĂŞnant sans voir arriver derrière un autre plus redoutable : EasyJet.

Depuis lors, il n'existe plus de compagnie aérienne française de niveau international capable de rivaliser avec le groupe Air France-KLM rétablissant le monopole dans le transport aérien français.

Identité visuelle (logo)

  • Logo d'Air LibertĂ© de 1987 Ă  1998.
    Logo d'Air Liberté de 1987 à 1998.
  • Logo de l'alliance Air LibertĂ©/Minerve 1991.
    Logo de l'alliance Air Liberté/Minerve 1991.
  • Logo d'Air LibertĂ© de 1998 Ă  2000 sous British Airways.
    Logo d'Air Liberté de 1998 à 2000 sous British Airways.
  • Logo de l'alliance Air LibertĂ© avec AOM French Airlines en 2001.
    Logo de l'alliance Air Liberté avec AOM French Airlines en 2001.

Destinations desservies

Air Liberté étoffe son réseau de destinations au fur et à mesure de la libéralisation de l'espace aérien français au cours des années 1990. Air Inter est ainsi progressivement mis en concurrence sur les lignes intérieures au départ de Paris-Orly à partir de 1995. La libéralisation des liaisons long-courriers régulières commence elle dès 1991.

Air Liberté a desservi depuis Paris les destinations suivantes[12] - [13] - [14] - [15] - [16]:

Air Liberté a également opéré des lignes internationales au départ de la province notamment vers Tunis (au départ de Lyon, Marseille et Nice), New York (depuis Bordeaux), Abidjan (depuis Bordeaux également) et Dakar (depuis Toulouse)[12].

Flotte[21]

  • DC10-30
    DC10-30
  • MD-82
    MD-82
  • MD-83
    MD-83
  • A300B4
    A300B4
  • A310-324
    A310-324
  • Boeing 737
    Boeing 737
  • F100
    F100
  • ATR 72
    ATR 72
  • ATR 42
    ATR 42

Notes et références

  1. « Arrêtés du 1er mars 1991 portant octroi d'autorisation et d'agrément de transports aériens », Légifrance, (consulté le )
  2. « Les limites de la stratégie du kamikaze », sur Les Échos, (consulté le )
  3. Légifrance, « Arrêté du 19 décembre 1991 modifiant l'arrêté du 1er mars 1991 modifié portant octroi d'autorisation et d'agrément de transports aériens », (consulté le )
  4. « La compagnie française Air Liberté va ouvrir la ligne Orly-Londres Gatwick », sur Les Échos, (consulté le )
  5. « Les compagnies aériennes Air Liberté et AOM bénéficiaires en 1995 », sur Les Échos, (consulté le )
  6. Légifrance, « Arrêté du 23 février 1996 modifiant l'arrêté du 25 janvier 1996 relatif à l'exploitation de services de transport aérien », (consulté le )
  7. Les Échos, « Air Liberté: feu vert pour Bordeaux-New York et Paris-Toronto », (consulté le )
  8. « Accord commercial entre Air Liberté et TAT sur Orly-Toulouse », sur Les Échos, (consulté le )
  9. « Premiers licenciements chez Air Liberté », sur Les Échos, (consulté le )
  10. « Air Liberté rouvre la ligne Orly-Montpellier », Le Figaro,‎
  11. « N° 906 tome 1 - Rapport d'enquĂŞte sur les causes Ă©conomiques et financières de… », sur assemblee-nationale.fr (consultĂ© le ).
  12. Légifrance, « Arrêté du 10 avril 1996 modifiant l'arrêté du 25 janvier 1996 relatif à l'exploitation de services de transport aérien », (consulté le )
  13. Légifrance, « Arrêté du 10 avril 1996 modifiant l'arrêté du 25 janvier 1996 relatif à l'exploitation de services de transport aérien », (consulté le )
  14. Légifrance, « Arrêté du 22 novembre 1991 modifiant l'arrêté du 1er mars 1991 modifié portant octroi d'autorisation et d'agrément de transports aériens », (consulté le )
  15. Légifrance, « Arrêté du 17 mars 1992 modifiant l'arrêté du 1er mars 1991 portant octroi d'autorisation et d'agrément de transports aériens », (consulté le )
  16. « Guide horaire 1998-99 • Carte du réseau Air Liberté », sur timetableimages.com (consulté le )
  17. « Réouverture de la liaison aérienne Carcassonne-Paris », Les Échos,‎
  18. Légifrance, « Arrêté du 19 octobre 1995 modifiant l'arrêté du 29 juin 1994 relatif à l'exploitation de services de transport aérien », (consulté le )
  19. Légifrance, « Arrêté du 29 septembre 1995 modifiant l'arrêté du 29 juin 1994 relatif à l'exploitation de services de transport aérien », (consulté le )
  20. « Air Liberté ouvre un vol quotidien sur le Portugal », Les Échos,‎
  21. « Air Liberte », sur aerobernie.bplaced.net (consulté le ).

Annexes

Articles connexes

Lien externe

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