Agriculture en Bretagne
L'agriculture bretonne se caractérise par l'abondance des systèmes polycultures-élevage, par l'avancée des techniques agricoles ainsi que par la force des filières agricoles .
Histoire
L'agriculture arrive en Bretagne au Ve millénaire av. J.-C, apportée par des migrants venus du sud et de l'est. La néolithisation ne se traduit cependant pas par un remplacement de population. Les Celtes sont en suite arrivés et ont fait évoluer l'agriculture avec l'apport de technologie et d'outils. Ensuite, les Romains ont eu une influence non négligeable sur l'agriculture, en apportant leurs systèmes de culture. Cependant, ces systèmes n'étaient pas adaptés au climat et aux sols bretons. Les rendements obtenus par les Celtes n'ont pas été dépassés jusqu'à après la Seconde Guerre mondiale.
Au Moyen Âge on élève beaucoup de porcs et de chèvres à qui on permet la glandée (interdite fin XVIIIe siècle). Il y avait également beaucoup de moutons avec diverses races, surtout élevés sur le littoral et les îles. Les landes bretonnes (genêt broyé) sont données aux vaches, l'ajonc pilé nourrit le cheval.
L'agriculture bretonne d'autrefois (vers 1800) est peu évoluée comparée au reste de la France, la Bretagne est en effet à l'écart car enclavée. En 1900, on travaillait la terre en famille avec des bœufs, des chevaux de trait bretons (bidet breton puis Postier Breton par croisement avec le Norfolk). On se réunissait pour les moissons, la Bretagne est alors le premier grenier a blé de l'Europe, tout est exporté excepté le blé noir ou sarrasin qui constitue la base alimentaire. Les moissons sont faites à la faux et au fléau avant l'arrivée des batteuses. Les vaches étaient de race Bretonne Pie Noir (sud Bretagne), 500 000 têtes fin XIXe siècle (selon l'écomusée du pays de Rennes), froment du Léon (Nord Bretagne) ou armoricaine, sont de petites vaches réputées pour leur qualité beurrières. Les porcs sont de race porc blanc de l'ouest et sont élevés à usage domestique.
Après la Seconde Guerre mondiale, une révolution agricole a lieu durant les Trente Glorieuses. Les tracteurs remplacent les chevaux, les Prim'Holstein remplacent les Pie Noirs et autres froment du Léon et les élevages hors-sols se mettent en place. Il faut produire en quantité puis en qualité. Cette révolution commença dans le Finistère ce qui fut un modèle pour toute la Bretagne. Il s'est alors mis en place un élevage hors sol intensif et des systèmes polyculturaux performants. La Bretagne peut alors rivaliser avec des pays comme la Belgique ou l'Australie.
Élevage
Élevage bovin
L'élevage laitier s'intègre dans les systèmes de polyculture et d'élevage. La race dominante est la Prim'Holstein puis viennent les Normandes et les montbéliardes. La Bretagne produit 4 700 millions de litres de lait par an (2007) pour 16 000 livreurs. Une bonne partie de la ration des vaches provient en général des pâtures, vient ensuite le maïs ensilé et différents tourteaux. La filière lait n'est que peu intégrée. Les laboratoires laitiers interprofessionnels analysent le lait avant la revente aux entreprises. L'élevage bovin viande est peu répandu mais est non négligeable avec un peu moins de 400 000 bovins viande adultes et 400 000 veaux produits. Une grande partie des vaches à lait sont réformées et se retrouvent dans la filière viande lorsqu'elles ne sont plus utilisées pour la production de lait.
Élevage avicole
Concernant les œufs, la Bretagne affiche une production d'environ 5 milliards d'œufs par an. La plupart des élevage avicole sont hors sols et en filière intégrée de même pour les poulets de chair dont leur nombre s'élève à 34 millions.
Le poulet de Janzé est réputé pour sa qualité.
Une race locale de poules est le coucou de Rennes.
Un bon nombre de dindes, pintades et canards sont Ă©galement produit en Bretagne.
Les effluents de ces élevages hors sol peuvent être utilisés directement pour la fertilisation ou alors compostés.
Élevage porcin
La Bretagne est la première des régions françaises productrice de porcs. La plupart du temps élevés hors sol, on distingue les élevages de truies reproductrices (naisseurs), les élevages d'engraissements (engraisseurs) et les élevages mixtes. La Bretagne élève 8 millions de cochons, truies et porcs confondus. Les principales races sont le landrace français et le Large white.
Autres Ă©levages
Moutons, élevage souvent peu cité mais encore présent. À noter la production d'agneau de pré-salé réputé pour la qualité de sa viande (produit dans le pays de Dol par exemple).
Des lapins sont également élevés mais historiquement cet élevage ne s'est pas mis en place très tôt et donc ne s'est pas beaucoup développé.
Cultures
Contrairement aux régions comme la Beauce, la Bretagne utilise la majorité de sa surface dédiée aux productions végétales à des fins de fabrication de fourrages (maïs ensilage) ou de transformation ayant pour but de nourrir les animaux (tourteaux de colza par exemple), aliments volailles...). Viennent ensuite le blé et le maïs grain. À noter l'importante production de pommes de terre et de légumes provenant du maraîchage (terres de la ceinture dorée, Finistère nord) tels que les choux-fleur ou les artichauts. N'oublions pas les cultures arboricoles en citant les pommes (de consommation ou a cidre) ainsi que les fraises de Plougastel qui font la renommée de la région. La Bretagne a du mal à produire des céréales de qualité tel que les blés améliorants ou dits de panification supérieurs à cause non pas des sols ou du climat mais de l'astreinte trop importante qu'ont les agriculteurs avec l'activité d'élevage. Les cultures sont très majoritairement fertilisées par les effluents d'élevages tels le lisier, le fumier ou le compost. Les cultivateurs sont soumis à des règles d'épandages (voir plan d'épandage). Ils sont également soumis à conduire une CIPAN (Culture Intermédiaire)[4] et à laisser des bandes enherbées le long des parcelles bordant un cours d'eau dans le cadre de la directive nitrates.
Économie liée à l'agriculture et industries agro-alimentaires
De nombreuses coopératives et industries agroalimentaires se sont installées en Bretagne ce qui en fait sa force. Les agriculteurs possèdent souvent leurs machines en CUMA (Coopérative d'utilisation du matériel agricole) ce qui joue pour beaucoup dans leur force technologique. De nombreuses laiteries, abattoirs et usines de transformation sont présentes. Citons par exemple Coopagri (désormais Triskalia) située à Landerneau, UNICOPA, CECAB, Cooperl et Le Gouessant en tant que coopératives. Enfin des transformateurs comme Doux, Entremont Alliance et Bridel. Des brasseries : Brasseries de Bretagne, Lancelot et des cidreries : Loïc Raison, Val de Rance.
Notes et références
Notes
- « L’aire est disposée au sud ou à l’est pour bénéficier du meilleur ensoleillement propice à l’obtention de conditions optimales de battage et donc exposée au soleil du midi ou au soleil levant ; elle est organisée de manière à permettre l’évacuation efficace des eaux pluviales, pour favoriser son assèchement après une averse estivale ; elle se trouve insensiblement rehaussée du fait de l’ajout régulier de terre à l’occasion de ses réfections… Inversement, la cour est orientée au nord ou à l’ouest, du côté du soleil couchant ; elle est organisée de manière à faire réceptacle aux eaux de ruissellement pour favoriser la putréfaction de la litière qui y est étalée ; elle est abaissée tout aussi insensiblement en raison du raclage dont elle fait l’objet pour justement recueillir les déjections animales qui, avec la litière étalée, constitue ce que l’on appelle un fumier froid… »[1].
- « L’aire est disposée au sud ou à l’est pour bénéficier du meilleur ensoleillement propice à l’obtention de conditions optimales de battage et donc exposée au soleil du midi ou au soleil levant ; elle est organisée de manière à permettre l’évacuation efficace des eaux pluviales, pour favoriser son assèchement après une averse estivale ; elle se trouve insensiblement rehaussée du fait de l’ajout régulier de terre à l’occasion de ses réfections… Inversement, la cour est orientée au nord ou à l’ouest, du côté du soleil couchant ; elle est organisée de manière à faire réceptacle aux eaux de ruissellement pour favoriser la putréfaction de la litière qui y est étalée ; elle est abaissée tout aussi insensiblement en raison du raclage dont elle fait l’objet pour justement recueillir les déjections animales qui, avec la litière étalée, constitue ce que l’on appelle un fumier froid… »[2].
- « L’aire est disposée au sud ou à l’est pour bénéficier du meilleur ensoleillement propice à l’obtention de conditions optimales de battage et donc exposée au soleil du midi ou au soleil levant ; elle est organisée de manière à permettre l’évacuation efficace des eaux pluviales, pour favoriser son assèchement après une averse estivale ; elle se trouve insensiblement rehaussée du fait de l’ajout régulier de terre à l’occasion de ses réfections… Inversement, la cour est orientée au nord ou à l’ouest, du côté du soleil couchant ; elle est organisée de manière à faire réceptacle aux eaux de ruissellement pour favoriser la putréfaction de la litière qui y est étalée ; elle est abaissée tout aussi insensiblement en raison du raclage dont elle fait l’objet pour justement recueillir les déjections animales qui, avec la litière étalée, constitue ce que l’on appelle un fumier froid… »[3].
Références
- Jean-François Simon, « La maison bretonne traditionnelle dans son environnement », Penn ar Bed, no 195,‎ , p. 28-31 (lire en ligne).
- Jean-François Simon, « La maison bretonne traditionnelle dans son environnement », Penn ar Bed, no 195,‎ , p. 28-31 (lire en ligne).
- Jean-François Simon, « La maison bretonne traditionnelle dans son environnement », Penn ar Bed, no 195,‎ , p. 28-31 (lire en ligne).
- FR3, « Les cultures intermédiaires », L'Ouest en mémoire (INA), (consulté le )
Voir aussi
Bibliographie
- Chambre régionale d'agriculture, Agriculture et agroalimentaire en Bretagne les chiffres, Edition 2010, 23 p.