Agent orange
Lâ« agent orange » est le surnom donnĂ© Ă l'un des herbicides arc-en-ciel, plus prĂ©cisĂ©ment un dĂ©foliant, le plus employĂ© par l'armĂ©e des Ătats-Unis lors de la guerre du ViĂȘt Nam entre 1961 et . Le produit Ă©tait rĂ©pandu principalement par avion au-dessus des forĂȘts vietnamiennes ou sur des cultures vivriĂšres, dans le cadre de l'opĂ©ration Ranch Hand, elle-mĂȘme issue du programme Trail Dust. L'objectif Ă©tait de dĂ©truire la jungle oĂč se cachaient les combattants vietnamiens. Au total, 80 millions de litres de produits chimiques ont Ă©tĂ© dĂ©versĂ©s par l'armĂ©e des Ătats-Unis dont 61 % d'agent orange. Il a aussi Ă©tĂ© utilisĂ© par les AmĂ©ricains au Laos et au Cambodge ou encore sur la zone dĂ©militarisĂ©e sĂ©parant les deux CorĂ©e. AprĂšs 1971, les AmĂ©ricains Ă©vacuĂšrent l'essentiel de leurs barils stockĂ©s en Asie du Sud-Est vers l'atoll Johnston. Entre 1971 et 1972, toutefois, l'armĂ©e de la RĂ©publique du Sud ViĂȘt Nam continua Ă utiliser des dĂ©foliants.
Il avait d'abord été utilisé par les Britanniques, ainsi que par l'Australie et la Nouvelle-Zélande (deux pays du Commonwealth), en Malaisie britannique, contre l'insurrection indépendantiste et communiste malaise entre 1952 et 1954.
L'agent orange est responsable de plusieurs maladies chez les militaires assurant sa dispersion, mais surtout chez les civils et combattants vietnamiens évoluant dans les zones directement ou indirectement exposées. Cela est surtout dû à la présence de dioxine, une famille de molécules persistant dans l'environnement et dans les graisses, et dont certaines sont cancérigÚnes. La stabilité de la dioxine, sa granulométrie, sa bioaccumulation lui confÚrent un effet durable sur les habitants des régions touchées, occasionnant ainsi des cas de cancers, de fausses couches, ou de nombreuses malformations à la naissance, des années aprÚs la fin de la guerre du Vietnam le .
Selon le gouvernement vietnamien, quatre millions de personnes au Vietnam ont Ă©tĂ© exposĂ©es au dĂ©foliant, et jusqu'Ă trois millions de personnes ont Ă©tĂ© malades Ă cause de l'agent orange[1], tandis que la Croix-Rouge du Vietnam estime que jusqu'Ă un million de personnes Ă©taient handicapĂ©es ou ont des problĂšmes de santĂ© Ă la suite d'une exposition Ă l'agent orange[2] - [3]. Ce drame est aussi un Ă©cocide puisque les Ă©cosystĂšmes sont contaminĂ©s pour de nombreuses annĂ©es (terres, eau, animauxâŠ)[4].
Les victimes de l'agent orange au Vietnam[5], mais aussi aux Ătats-Unis[6] et en France[7], rĂ©clament justice et veulent ĂȘtre reconnues non seulement judiciairement mais aussi politiquement, socialement et culturellement[8] - [9].
Description
L'agent orange est un mélange à parts égales de deux molécules herbicides : l'acide 2,4-dichlorophénoxyacétique (2,4-D) et l'acide 2,4,5-trichlorophénoxyacétique (2,4,5-T).
DĂ©couvertes dans les annĂ©es 1940 par des Ă©quipes de recherches britanniques et amĂ©ricaines, ces molĂ©cules agissent en mimant une hormone de croissance vĂ©gĂ©tale de type auxine : l'acide indole 3-acĂ©tique. PulvĂ©risĂ©es sur des plantes, elles provoquent une croissance incontrĂŽlĂ©e, menant Ă la mort du vĂ©gĂ©tal. Ce sont des herbicides sĂ©lectifs : lorsqu'ils sont pulvĂ©risĂ©s sur des cultures de graminĂ©es (blĂ©, maĂŻsâŠ), seules les adventices sont Ă©liminĂ©es. CommercialisĂ©s en 1946, ces herbicides ont Ă©tĂ© largement utilisĂ©s Ă partir des annĂ©es 1950. SpĂ©cialement fabriquĂ© Ă l'intention des militaires, l'agent orange fut utilisĂ© en des concentrations trĂšs supĂ©rieures Ă celles normalement utilisĂ©es en agriculture.
En 1969, il est fait état de la contamination de l'agent orange par la 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine (TCDD, dite « dioxine de Seveso »). Plus précisément, la dioxine était présente parmi les impuretés dérivant de la fabrication du seul 2,4,5-T, qui entre dans la composition de l'agent orange (le 2,4-D quant à lui, ne contenant pas de dioxine, reste un des herbicides les plus utilisés dans le monde). Cette présence résulte du mode de fabrication choisi par les sociétés pour produire en plus grande quantité. Cette contamination varie en fonction des lots et des sociétés productrices.
La quantitĂ© de dioxine variait selon les herbicides. Selon les derniĂšres estimations, entre 1961 et 1971, lâarmĂ©e amĂ©ricaine aurait Ă elle seule dĂ©versĂ© des dizaines de millions de litres d'herbicide contenant plus de 300 kg de dioxine TCDD, sur des centaines de milliers dâhectares, dans le sud et le centre du Vietnam principalement, mais aussi au Laos et au Cambodge. Or les normes internationales fixent les seuils de dioxine Ă ne pas dĂ©passer en millioniĂšme de millioniĂšme de gramme.
La dioxine est une substance cancĂ©rigĂšne et tĂ©ratogĂšne (produisant des malformations chez les nouveau-nĂ©s). Elle provoque des maladies de peau et porte atteinte aux systĂšmes immunitaire, reproductif et nerveux. La TCDD peut ĂȘtre Ă l'origine de plusieurs sortes de cancers, comme le lymphome non-hodgkinien, la maladie de Hodgkin et la leucĂ©mie lymphoĂŻde chronique. DĂšs lors, le 2,4,5-T a Ă©tĂ© interdit dans de nombreux pays.
Le 2,3,7,8-tétrachlorodibenzo-para-dioxine a une demi-vie dans le corps humain de cinq à dix ans, en raison d'une forte lipophilie[10], il est stocké dans les graisses et par conséquent reste stocké dans les organismes longtemps et se transmet de génération en génération.
Au Vietnam, la quatriĂšme gĂ©nĂ©ration aprĂšs la guerre est contaminĂ©e et on estime que plus de 100 000 enfants souffrent de sĂ©quelles dues Ă lâagent orange et la dioxine quâil contenait.
Histoire
L'agent orange, nom donnĂ© par les mĂ©dias Ă l'herbicide, produit pour le dĂ©partement de la DĂ©fense des Ătats-Unis par Monsanto et Dow Chemical entre autres, est en fait rose et brunĂątre, et doit son nom aux bandes de couleur orange peintes sur les fĂ»ts dans lesquels il Ă©tait stockĂ©. De mĂȘme furent baptisĂ©s les agents blanc, bleu, rose, vert et pourpre, mais l'agent orange est le dĂ©foliant le plus connu car le plus utilisĂ© pendant la guerre du Vietnam, la fin du conflit voyant mĂȘme l'usage de l'agent « Super Orange » (agent orange II) encore plus dangereux[11].
Des herbicides furent utilisĂ©s la premiĂšre fois dans des opĂ©rations militaires anti-indĂ©pendantistes afin de dĂ©folier les forĂȘts, par les forces Britanniques, ainsi que par deux pays du Commonwealth, l'Australie et la Nouvelle-ZĂ©lande, lors de l'insurrection indĂ©pendantiste et communiste malaise entre 1952 et 1954[12] - [13].
Ce produit Ă©tait d'usage courant dans l'agriculture aussi bien aux Ătats-Unis qu'en URSS dans les annĂ©es 1960. Au Vietnam, le produit fut en moyenne surdosĂ© d'un facteur 13[14], ce qui rend difficile la comparaison entre l'usage agricole et l'usage militaire. Des scientifiques du Fort Detrick commencĂšrent dans les annĂ©es 1950 des Ă©tudes sur ce dĂ©foliant, basĂ©es sur les recherches du botaniste Arthur Galston (en), pour l'utiliser comme arme biologique[15]. Des expĂ©rimentations eurent lieu aux Ătats-Unis mais aussi au Canada, Ă Porto Rico, en ThaĂŻlande et en CorĂ©e, l'impuretĂ© la plus toxique de l'agent, la dioxine, Ă©tant testĂ©e sur des prisonniers de Holmesburg Prison (en) de Philadelphie[11].
Il fut ensuite utilisĂ© pour empĂȘcher les rĂ©sistants vietnamiens de se cacher dans les forĂȘts du Sud-Vietnam, pour dĂ©truire leurs rĂ©coltes, mais aussi afin de dĂ©gager les abords des installations militaires amĂ©ricaines et y prĂ©venir les attaques. Des essais concluants au Vietnam ont lieu dĂšs 1959 sous la prĂ©sidence de Dwight David Eisenhower[11].
Ces opérations de guerre chimique débutÚrent en 1961, le premier épandage ayant lieu le 10 août dans la province de Kontum au centre du pays[16]. Le programme, intitulé opération HadÚs puis rebaptisé opération Ranch Hand, débuta ensuite progressivement avec le feu vert du président John F. Kennedy en jusqu'à atteindre son apogée en 1965.
La contamination quasi systĂ©matique du 2,4,5-T par une dioxine a Ă©tĂ© rĂ©vĂ©lĂ©e au public dans les derniers jours de 1969. C'est Ă ce moment que la dangerositĂ© a Ă©tĂ© officiellement admise, ce qui conduisit, en , la Food and Drug Administration Ă l'interdire aux Ătats-Unis, ce qui est une dĂ©cision extrĂȘmement rapide pour l'Ă©poque.
Les Ă©pandages qui suscitaient de nombreuses protestations dans le monde et aux Ătats-Unis mĂȘme de la part de scientifiques, d'un certain nombre de parlementaires et surtout d'anciens combattants amĂ©ricains, Ă©taient dĂ©jĂ en nette dĂ©crue. Entre autres raisons, Ă cause des effets « mĂ©caniques » indĂ©sirables sur les populations civiles comme la destruction des rĂ©coltes provoquant un exode rural accru des paysans non belligĂ©rants et leur famille vers des villes incapables de les accueillir et de les nourrir. Les Ă©pandages sont interdits dĂšs avril 1970 aussi bien aux Ătats-Unis pour un usage agricole, que pour son utilisation par les forces amĂ©ricaines au Vietnam.
Le retour aux Ătats-Unis Ă©tant interdit â la circulation du produit est interdite dans les deux sens â jusquâĂ une dĂ©cision de , la seule solution pour les commandants locaux est le traitement sur place durant cette pĂ©riode qui utilise le traitement alors classique des surplus de champ de bataille : lâenfouissement, la destruction par explosion ou le dĂ©versement dans des zones isolĂ©es. La levĂ©e de l'interdiction de retour de l'agent orange aux Ătats-Unis a lieu, donc, en 1971 pour destruction par incinĂ©ration Ă haute tempĂ©rature. Ă la suite de deux programmes militaires, opĂ©ration Pacer IVY (en) pour l'inventaire, et opĂ©ration Pacer HO pour la destruction elle-mĂȘme, les stocks d'agent orange inventoriĂ©s sont incinĂ©rĂ©s dans un navire spĂ©cialement amĂ©nagĂ©, propriĂ©tĂ© de la sociĂ©tĂ© nĂ©erlandaise Ocean Combustion Service, le M/T Vulcanus. Sous la supervision conjointe de reprĂ©sentants de l'Air Force et de l'Environmental Protection Agency (EPA), les barils stockĂ©s sur la base de Gulfport (Mississippi) aussi bien que ceux repositionnĂ©s sur l'atoll Johnston sont incinĂ©rĂ©s en trois fournĂ©es entre et [17].
LâAcadĂ©mie nationale des sciences des Ătats-Unis estime, aujourd'hui, que prĂšs de 80 millions de litres d'herbicides, dont 61 % d'agent orange, ont Ă©tĂ© dĂ©versĂ©s. Selon Franz J. Broswimmer dans son ouvrage Ecocide, cet Ă©pandage a touchĂ© 20 % des forĂȘts du Sud ViĂȘt Nam et empoisonnĂ© 400 000 hectares de terrain agricole.
Le , le quotidien The Guardian révÚle que Sir Richard Doll, épidémiologiste et toxicologue anglais réputé, célÚbre pour avoir établi le lien entre l'usage de tabac et le cancer du poumon, a été sous contrat de Monsanto de à [18] (période durant laquelle il aurait reçu, selon The Guardian, 1 500 dollars par jour de la firme, et cela durant un an[18]). C'est durant cette époque qu'il a affirmé à une commission australienne qu'il n'y avait pas de relation entre le cancer et l'agent orange. Richard Doll aurait aussi reçu de l'argent de l'industrie chimique durant plus de vingt ans, selon le quotidien. Il avait, avec son collÚgue Sir Richard Peto, produit en 1981 un article concluant que seuls 1 à 3 % des cancers avaient une cause environnementale[19].
En réponse au refus de la justice américaine de juger l'utilisation de l'agent orange, un tribunal d'opinion présidé par le juriste indien Jitendra Sharma s'est tenu du 15 au à Paris. Sans portée juridique, ce tribunal vise à définir les responsabilités dans l'utilisation de ce défoliant et à la dénoncer devant l'opinion mondiale[20].
Ătats-Unis
L'Ătat fĂ©dĂ©ral amĂ©ricain est la premiĂšre entitĂ© mise en cause par les victimes de l'agent orange, mais il bĂ©nĂ©ficie de l'immunitĂ© pour tout acte commis en temps de guerre. Les vĂ©tĂ©rans amĂ©ricains victimes de l'agent orange se retournent alors contre les fabricants de l'herbicide pour engager la responsabilitĂ© de ceux qui ont produit ou commercialisĂ© cet herbicide et qui ont choisi des procĂ©dĂ©s ayant rendu extrĂȘmement toxique lâagent orange en connaissance de cette toxicitĂ©.
Dans les années 1970, des vétérans américains de la guerre du Vietnam ouvrent une action collective contre Monsanto et six autres producteurs de l'agent orange.
En 1984, Monsanto, Dow Chemical et cinq autres entreprises accusĂ©es signent un accord Ă l'amiable avec les associations de vĂ©tĂ©rans en Ă©change de l'arrĂȘt de toute poursuite[21]. Les vĂ©tĂ©rans ont acceptĂ© cet accord transactionnel pour recevoir les indemnitĂ©s dont ils avaient besoin, bien que leur volontĂ© ait Ă©tĂ© de faire condamner judiciairement ces sociĂ©tĂ©s. Les fabricants versent la somme de 180 millions de dollars Ă un fonds de compensation. Presque 40 000 des 68 000 vĂ©tĂ©rans reçoivent entre 256 et 12 800 dollars, selon la gravitĂ© des cas.
Le , l'Association vietnamienne des victimes de l'agent orange/dioxine prĂ©sente un recours collectif aux Ătats-Unis contre onze fabricants d'herbicide (dont Dow Chemical et Monsanto) pour crime contre l'humanitĂ© et crime de guerre. La premiĂšre sĂ©ance de ce procĂšs a lieu le Ă New York. Le , la cour rejette la plainte, le juge ayant conclu que l'agent orange n'est pas un poison au regard du droit international, et qu'il n'y a donc pas d'interdiction d'utiliser un herbicide. L'association vietnamienne des victimes (VAVA) dĂ©pose un recours devant la cour d'appel de New York, le , et son dossier d'arguments le .
AndrĂ© Bouny, pĂšre d'enfants vietnamiens, prĂ©sident du ComitĂ© international de soutien aux victimes vietnamiennes de l'agent orange (CIS), a consacrĂ© Ă l'agent orange au ViĂȘt Nam de nombreux articles et un essai, Agent Orange, Apocalypse ViĂȘt Nam, afin dâexpliquer sa nature et ses consĂ©quences[22] - [23].
France
Tran To Nga est une femme franco-vietnamienne, ancienne journaliste pendant la guerre du Vietnam et contaminĂ©e par lâagent orange lors du conflit. Victime de nombreuses maladies Ă cause de la dioxine, elle intente un procĂšs contre 26 multinationales chimiques amĂ©ricaines â dont Monsanto et Dow Chemical[24] - [25] â pour obtenir justice et rĂ©paration pour elle mais aussi pour toutes les victimes de lâagent orange.
Une pĂ©tition de soutien Ă sa procĂ©dure a reçu 200 000 signatures[26]. Les audiences du procĂšs ont dĂ©butĂ© au tribunal d'Ăvry le [27].
Le tribunal dâĂvry nâa pas statuĂ© sur la responsabilitĂ© des multinationales. Il a retenu que ces derniĂšres avaient agi « sur ordre et pour le compte de lâĂtat amĂ©ricain, dans lâaccomplissement dâun acte de souverainetĂ© ». En consĂ©quence, le tribunal a estimĂ© quâelles pouvaient lĂ©gitimement « se prĂ©valoir de lâimmunitĂ© de juridiction » appartenant ordinairement aux Ătats Ă©trangers[28].
Cette conclusion a été contestée par des universitaires[29].
Tran To Nga a fait appel en septembre 2021, pour que la responsabilitĂ© des firmes qui ont librement rĂ©pondu Ă lâappel dâoffre des Ătats-Unis soit reconnue.
Corée du Sud
En 1999, environ 20 000 vétérans sud-coréens portent deux plaintes séparées contre les fabricants d'herbicide, réclamant cinq milliards de dollars. Ayant perdu en premiÚre instance en 2002, ils font appel et gagnent le . La justice condamne Dow Chemical et Monsanto à verser 62 millions de dollars à 6 800 personnes (chacune devrait recevoir entre 6 200 et 47 500 dollars).
En 2011, les Ătats-Unis et la CorĂ©e du Sud mettent en place un groupe conjoint chargĂ© d'enquĂȘter sur les importantes quantitĂ©s d'agent orange qui auraient Ă©tĂ© enterrĂ©es dans les annĂ©es 1970 dans la base amĂ©ricaine de Camp Caroll, au sud-est de la pĂ©ninsule corĂ©enne.
En 2013, la justice sud-corĂ©enne a reconnu, par l'intermĂ©diaire de sa Cour suprĂȘme, la responsabilitĂ© de Monsanto et de Dow Chemical dans les maladies de peau dĂ©veloppĂ©es par des vĂ©tĂ©rans ayant combattu pendant la guerre du Vietnam, estimant Ă©tablie la « corrĂ©lation Ă©pidĂ©miologique » avec l'agent orange[30].
Canada
En , le gouvernement canadien s'engage Ă dĂ©dommager les victimes de lâĂ©pandage de lâagent orange et autres dĂ©foliants ayant eu lieu sur la base de Gagetown, au Nouveau-Brunswick, entre 1966 et 1967.
La Haye
Les 15 et , à La Haye, un « tribunal citoyen » examine les crimes de Monsanto : « enfants malformés, agriculteurs malades ou ruinés, eaux polluées et sols détruits[31] ».
ĂpidĂ©miologie
Selon les derniÚres estimations[32], de 2,1 à 4,8 millions de Vietnamiens ont été directement exposés aux herbicides entre 1961 et 1971, auxquels il faut rajouter un nombre inconnu de Cambodgiens, de Laotiens, de civils et militaires américains, et de leurs divers alliés australiens, canadiens, néo-zélandais, sud-coréens.
La dioxine Ă©tant une molĂ©cule trĂšs stable, elle tend Ă rester dans l'environnement. Les concentrations se rĂ©vĂšlent donc extrĂȘmement importantes dans les graisses animales, contaminant ainsi la chaĂźne alimentaire. La dioxine est aussi prĂ©sente en grandes quantitĂ©s dans les sols et les sĂ©diments.
Ainsi, des enfants vietnamiens nés plusieurs années aprÚs la fin de l'épandage présenteraient des taux élevés dans l'organisme. Les conséquences de cette accumulation seraient nombreuses : cécité, diabÚte, cancers de la prostate et du poumon, malformations congénitales. En effet, un article paru dans le journal international d'épidémiologie propose un lien entre l'agent orange et l'apparition de malformations chez les nouveau-nés[33], cependant la validité des données utilisées pour conduire l'analyse statistiques est remise en cause[34].
Au Vietnam, aprĂšs la guerre, une quatriĂšme gĂ©nĂ©ration est contaminĂ©e et on estime que plus de 100 000 enfants souffrent de sĂ©quelles dues Ă lâagent orange et la dioxine quâil contenait.
Environnement
L'utilisation d'une telle quantitĂ© d'herbicide a causĂ© le plus grand Ă©cocide du XXe siĂšcle en dĂ©truisant, entre 1961 et 1966, 43 % des terres arables et 44 % de la superficie forestiĂšre totale du Sud du Vietnam[35]. Le Courrier de l'Unesco datant du mois de , l'organisation liĂ©e Ă l'ONU, a estimĂ© que le cinquiĂšme des forĂȘts sud-vietnamiennes a Ă©tĂ© dĂ©truit par les herbicides amĂ©ricains.
Ăcocide
La notion dâĂ©cocide est nĂ©e avec lâusage de lâagent orange pendant la guerre du Vietnam, en tant que destruction permanente et irrĂ©mĂ©diable dâun Ă©cosystĂšme.
Laurent Neyret propose la dĂ©finition suivante du crime dâĂ©cocide : « toute action gĂ©nĂ©ralisĂ©e ou systĂ©matique comprise dans une liste dâinfractions qui cause des dommages Ă©tendus, durables et grave Ă lâenvironnement naturel, commise dĂ©libĂ©rĂ©ment et en connaissance de cette action ».
Selon un rapport de lâUnesco, les Ă©pandages dâagent orange ont dĂ©truit quatre cent mille hectares de terres agricoles, deux millions dâhectares de forĂȘts et cinq cent mille hectares de mangrove, soit 20 % de lâensemble des forĂȘts sud-vietnamiennes[36]. Certaines ont Ă©tĂ© replantĂ©es comme celle de Tra Su dans le sud du pays.
Actions politiques et militantes des victimes de lâagent orange
Les victimes de lâagent orange luttent pour ĂȘtre reconnues politiquement, culturellement, judiciairement. Elles souhaitent ĂȘtre indemnisĂ©es pour pouvoir se soigner et que les responsables de ce drame soient condamnĂ©s. Plusieurs associations de victimes ou de soutien aux victimes existent dans le monde.
Au Vietnam, la VAVA (Vietnamese Association for Victims of Agent orange), fondĂ©e en 2004, est lâAssociation Vietnamienne des Victimes de lâAgent Orange (VAVA). Il sâagit dâune organisation humanitaire qui travaille Ă mobiliser tous les appuis nationaux et internationaux pour aider les victimes et protĂ©ger leurs droits et intĂ©rĂȘts lĂ©gitimes dans la lutte pour la justice. La VAVA soutient les victimes de lâagent orange par de nombreux projets, en leur construisant des maisons, des centres de soins et de rĂ©habilitation fonctionnelle ou encore des centres de dĂ©toxication par le sauna. Il existe aujourdâhui un total de 26 centres dans les villes principales du pays, dont un centre se situe au district de Thach That, pas trĂšs loin du centre ville de Hanoi. Lâassociation a Ă©galement installĂ© des systĂšmes de filtration dâeau potable et dĂ©polluĂ© une partie des sols contaminĂ©s. Elle prend en charge une partie des traitements mĂ©dicaux et de lâassurance maladie des victimes. GrĂące aux prĂ©cieux soutiens de la communautĂ© internationale, les victimes bĂ©nĂ©ficient aussi de visites mĂ©dicales annuelles effectuĂ©es par les mĂ©decins Ă©trangers. Lâessentiel Ă©tant de permettre aux victimes de sâinsĂ©rer dans la sociĂ©tĂ©, la VAVA offre des bourses dâĂ©tudes et des fournitures scolaires Ă des enfants de victimes ou des enfants handicapĂ©s. Les victimes qui sont capables de travailler apprennent des mĂ©tiers artisanaux simples ou sont accompagnĂ©s dans la recherche dâun emploi[37].
Orange DiHoxyn est une association dâintĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral crĂ©Ă©e en 2008. Son but est de permettre Ă ceux qui se sentent concernĂ©s par les consĂ©quences actuelles de lâAgent Orange dâaider les victimes vietnamiennes, sans distinction de sexe, Ăąge, religion, opinions philosophiques et politiques. Elle utilise tous les arts, mais surtout la musique Ă travers les concerts quâelle organise. Les bĂ©nĂ©fices servent Ă financer son programme humanitaire. Ce programme est principalement axĂ© sur le financement dâopĂ©rations chirurgicales et dâachat de matĂ©riels pour les victimes vietnamiennes de lâAgent Orange. Le but est dâamĂ©liorer leur autonomie et de favoriser leur insertion dans la sociĂ©tĂ©[38].
LâAAFV, Association dâamitiĂ© franco-vietnamienne, a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1961. Sa fonction est de faire connaĂźtre le Vietnam pour le faire aimer. Son but est de participer Ă la solidaritĂ© avec le Vietnam. Cette solidaritĂ© prend une importance et une signification particuliĂšre envers les victimes de lâAgent orange. Les sĂ©quelles de la guerre chimique menĂ©e par les Ătats-Unis, la plus grande guerre chimique de lâHistoire, sont encore terriblement prĂ©sentes. LâAAFV soutient Tran To Nga dans le procĂšs quâelle a intentĂ© Ă 23 firmes chimiques amĂ©ricaines, dont Monsanto, qui ont fourni lâAgent orange Ă l'US Army. Les projets de lâAAFV visent Ă©galement Ă faire connaĂźtre le Vietnam en France, Ă crĂ©er des coopĂ©rations franco-vietnamiennes et renforcer les relations dâamitiĂ© entre les deux pays[39].
Le ComitĂ© de soutien Ă Tran To Nga crĂ©Ă© en 2017 regroupe de nombreuses associations et vise Ă soutenir Tran To Nga dans son long combat contre les multinationales et pour la justice pour les victimes. Thuy Tien Ho, amie et soutien de Tran To Nga, est la coordinatrice du ComitĂ© de soutien Ă Tráș§n Tá» Nga.
Le Collectif Vietnam Dioxine[40] regroupe des bĂ©nĂ©voles et des associations partenaires. Il lutte pour la reconnaissance officielle et les rĂ©parations Ă la suite des effets de lâusage de lâagent orange durant la guerre du Vietnam. Cette association a pour but de crĂ©er et renforcer la solidaritĂ© avec les victimes de lâagent orange, soutenir les victimes y compris financiĂšrement et rendre visible leurs luttes, participer Ă la reconnaissance mĂ©morielle, sociĂ©tale et judiciaire des victimes de lâagent orange, sensibiliser et informer le grand public sur lâagent orange et ses consĂ©quences actuelles au Vietnam, soutenir les luttes pour la justice sociale, raciale et environnementale, et finalement se constituer partie civile dans toutes les procĂ©dures ayant pour requĂ©rant·e·s des personnes victimes de lâagent orange. Pour sensibiliser le grand public, le Collectif organise avec des associations partenaires et des personnalitĂ©s publiques, des confĂ©rences, projections, dĂ©bats, podcasts, webinaires...
Le Collectif Vietnam Dioxine coopĂšre avec les associations de la communautĂ© vietnamienne en France, lâUGVF[41] (Union gĂ©nĂ©rale des Vietnamiens de France) et lâUJVF[42] (Union des Jeunes Vietnamiens de France) qui soutiennent Ă©galement les victimes de lâagent orange, financiĂšrement, matĂ©riellement et via des projets de sensibilisation.
Les 9 et 10 aoĂ»t 2020, les associations françaises ont organisĂ© 36h de live en soutien et en hommage Ă toutes les victimes de lâagent orange. Pendant 36h, des performances artistiques (courts-mĂ©trages, concertsâŠ) dâartistes du monde entier ont Ă©tĂ© diffusĂ©es ainsi que des confĂ©rences sur lâagent orange[43].
Fabricants
- Dow Chemical Company
- T-H (Thompson-Hayward) Agricultural and Nutrition Company
- Diamond Shamrock
- Monsanto Company par le biais de Mobay, une coentreprise avec Bayer
- Hercules
- Uniroyal
- Thompson Chemicals
Notes et références
- (en-US) Ben Stocking, « Agent Orange Still Haunts Vietnam, US », The Washington Post,â (ISSN 0190-8286, lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
- Jessica King, « U.S. in first effort to clean up Agent Orange in Vietnam », CNN,â (lire en ligne [archive du ], consultĂ© le )
- « Defoliation », dans Spencer C. Tucker, The Encyclopedia of the Vietnam War : a Political, Social, and Military History, , 2nd éd. (ISBN 978-1-85109-961-0)
- « Ăcocide : comment l'"agent orange" utilisĂ© pendant la guerre du Vietnam a donnĂ© naissance Ă un concept juridique qui fait dĂ©bat depuis un demi-siĂšcle », sur Franceinfo, (consultĂ© le )
- (vi) Há»I Náș N NHĂN CHáș€T Äá»C DA CAM DIOXIN VIá»T NAM, « Agent orange/dioxin victimsâ open letter to U.S. judges », sur vava.org.vn (consultĂ© le )
- (en-US) « The U.S. Veterans Lawsuit », AOR: Agent Orange Record (consulté le )
- « L'Entretien - Tran To Nga, victime de "l'agent orange" : "Jâai la conviction que ce que je fais est juste" », sur France 24, (consultĂ© le )
- Collectif Vietnam Dioxine, « Justice pour Tran To Nga et toutes les victimes de l'Agent Orange-dioxine », sur Libération (consulté le )
- « « Nous voulons briser le silence sur les consĂ©quences de lâagent orange au Vietnam » », Le Monde.fr,â (lire en ligne, consultĂ© le )
- (en) O. Sorg, M. Zennegg, P. Schmid, R. Fedosyuk, R. Valikhnovskyi, O. Gaide, V. Kniazevych et J.-H. Saurat, « 2,3,7,8-tetrachlorodibenzo-p-dioxin (TCDD) poisoning in Victor Yushchenko: identification and measurement of TCDD metabolites », The Lancet, vol. 374, no 9696,â , p. 1179-1185 (ISSN 0140-6736, DOI 10.1016/S0140-6736(09)60912-0).
- Patrick Pesnot, « L'Agent orange au ViĂȘt Nam », Ă©mission Rendez-vous avec X sur France Inter, 12 aoĂ»t 2012.
- Clyde Haberman, « Agent Orangeâs Long Legacy, for Vietnam and Veterans », The New York Times,â (lire en ligne, consultĂ© le ).
- Lion Olivier, « Des armes maudites pour les sales guerres ? Lâemploi des armes chimiques dans les conflits asymĂ©triques », StratĂ©gique, vol. 2009/1, nos 93-94-95-96,â , p. 491-531 (lire en ligne)
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- Cette date est retenue au ViĂȘt Nam et dans le monde pour la JournĂ©e des victimes de l'agent orange.
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Annexes
Bibliographie
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- Yvonne Capdeville, Francis Gendreau et Jean Meynard (dir.), L'Agent orange au ViĂȘt Nam. Crime d'hier, tragĂ©die d'aujourd'hui, Ăditions TirĂ©sias, Paris, 2005, 162 p. (ISBN 2-915 293-23-6).
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- Fred Wilcox, Scorched Earth: Legacies of Chemical Warfare in Vietnam, Seven Stories Press, 2011 (ISBN 978-1-60980-138-0).
- Fred Wilcox, Waiting for an Army to Die: The Tragedy of Agent Orange, Seven Stories Press, 2011 (ISBN 978-1-60980-136-6).
- David Zierler, The Invention of Ecocide, University of Georgia Press, 2011 (ISBN 978-0-8203-3827-9).
- Tran To Nga et Philippe Boussart, Ma terre empoisonnée, éditions Stock, 304 p., 2016 (ISBN 978-2234079014).
- (en) Ray Dorsey, Todd Sherer, Michael S. Okun et Bastiaan R. Bloem, Ending Parkinson's Disease : A Prescription for Action, New York, PublicAffairs, , 336 p. (ISBN 978-1541724525), chap. 4, p. 7-26.
Articles connexes
- Catastrophe de Seveso
- Roundup
- Glyphosate
- Monsanto
- Opération Ranch Hand
- Fairchild C-123, avions utilisés pour l'épandage aérien.
- Zyklon B
- Plan Colombie (Roundup#SuccĂšs_commercial)
Liens externes
- « L'Agent Orange au ViĂȘt Nam », France Inter, Rendez-vous avec X, .
- « Bébés monstrueux, cancers, pays dévastés, est-ce cela notre héritage ? », entretien d'André Bouny par Silvia Cattori, .
- Francis Gendreau, « Au ViĂȘt Nam, lâagent orange tue encore », Le Monde diplomatique, .
- Schofield Coryell, « Au ViĂȘt Nam, lâagent orange tue encore - Le grand mensonge des guerres propres », Le Monde diplomatique, .
- Actualité de la procédure française en cours sur l'agent orange.
- Zoé Varier, « Tran to Nga, le parcours d'une combattante, D'ici, d'ailleurs », sur France Inter, .
- Alan Adelson et Kate Taverna, « Agent orange, la derniÚre bataille », sur arte.tv, (consulté le ).