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Chronologies géographiques

Chronologie

Janvier 2009

  • Mercredi : au total, 17 militaires, dont plusieurs proches du dĂ©funt prĂ©sident Lansana ContĂ©, et trois civils ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s par la junte depuis le coup d'État du et sont toujours dĂ©tenus Ă  Conakry.
  • Vendredi :
    • Trois gĂ©nĂ©raux arrĂŞtĂ©s lors du coup d'État du et mis Ă  la retraite d'office sont libĂ©rĂ©s. Il s'agit du gĂ©nĂ©ral de division Diarra Camara, ancien chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e, du vice-amiral N'fali DaffĂ©, ancien chef d'Ă©tat-major de la marine et du contre-amiral Fassiriman TraorĂ©, ancien adjoint du chef d'Ă©tat-major de la marine et le GĂ©nĂ©ral El hadj Banfa Dabo chef d'État Major de la rĂ©gion administrative de Kindia et 13 autres militaires et 3 civils restent emprisonnĂ©s.
    • Les chefs de l'État de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) ont suspendu la GuinĂ©e des activitĂ©s de l'organisation, Ă  la suite du putsch de la junte militaire.
  • Mercredi : des chenilles lĂ©gionnaires en provenance du Liberia ont investi depuis le week-end l'extrĂŞme sud-est de la GuinĂ©e y dĂ©vorant la vĂ©gĂ©tation sur leur passage selon une source gouvernementale. Plusieurs localitĂ©s de la prĂ©fecture de Yomou, Ă  600 km au sud-est de Conakry, ont Ă©tĂ© envahies par les insectes ravageurs.

FĂ©vrier 2009

  • Vendredi : la junte militaire annonce vouloir organiser des Ă©lections pour le dernier trimestre 2009 mais sans prĂ©ciser le type de scrutin : « Le conseil national pour la dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement (CNDD, junte) engage le ministre de l'Administration du territoire et des affaires politiques et le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (CĂ©ni) Ă  respecter les engagements pris devant le peuple de GuinĂ©e et la communautĂ© internationale d'organiser des Ă©lections libres, transparentes et crĂ©dibles pendant le dernier trimestre 2009 ». Initialement la junte avait annoncĂ© des Ă©lections pour .

Mars 2009

  • Mardi : l'ancien premier ministre Ahmed Tidiane SouarĂ© (58 ans), dernier chef de gouvernement sous le rĂ©gime du prĂ©sident dĂ©cĂ©dĂ© Lansana ContĂ© (1984-2008), a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© dans la soirĂ©e Ă  son domicile ainsi que deux anciens ministres des Mines, Ousmane Sylla et LouncĂ©ny NabĂ©. Ils ont Ă©tĂ© placĂ©s en dĂ©tention dans une garnison de gendarmerie, mais les raisons officielles de leurs arrestations ne sont pas encore pas connues. Depuis le putsch du , la junte a fait procĂ©der Ă  de nombreuses arrestations de personnalitĂ©s : des militaires proches de Lansana ContĂ©, de hauts responsables de la police et le fils aĂ®nĂ© du prĂ©sident dĂ©funt accusĂ© de trafic de drogue.

Mai 2009

Moussa Dadis Camara
(août 2009)
  • Dimanche : Le chef de la junte au pouvoir, le capitaine Moussa Dadis Camara, confirme la non participation des membres de son Ă©quipe aux Ă©lections gĂ©nĂ©rales prĂ©vues en fin d'annĂ©e.

Juin 2009

  • Vendredi : le groupe local de contact sur la GuinĂ©e (GLC-G), composĂ© de reprĂ©sentants de la communautĂ© internationale, dĂ©nonce la « dĂ©tĂ©rioration de la situation sĂ©curitaire et les atteintes aux droits de l’Homme », près de six mois après le putsch, dĂ©plorant « des arrestations et dĂ©tentions arbitraires, des entraves aux libertĂ©s d’expression et de rĂ©union caractĂ©risĂ©es par l’interdiction d’accès des partis politiques aux mĂ©dias d’État ». Le GLC-G constate que le Conseil national de transition n'a toujours pas Ă©tĂ© installĂ©, et appelle les autoritĂ©s Ă  respecter leurs engagements pour l'organisation d'Ă©lections lĂ©gislatives en octobre, puis d'un scrutin prĂ©sidentiel en dĂ©cembre. Il constate par ailleurs « la dĂ©gradation de la situation Ă©conomique et financière et le harcèlement des entreprises privĂ©es »[1].

Juillet 2009

  • Lundi : le Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de l'Union africaine, a estimĂ© que la junte en GuinĂ©e ne faisait pas assez de progrès pour le retour Ă  l'ordre constitutionnel et les Ă©lections prĂ©vues avant la fin de l'annĂ©e. Le CPS « exprime sa grave prĂ©occupation devant le manque de progrès significatifs dans la transition vers le rĂ©tablissement de l’ordre constitutionnel et la tenue des Ă©lections lĂ©gislatives et prĂ©sidentielle en 2009, comme prĂ©vu dans le chronogramme » mis en place par les militaires qui ont pris le pouvoir après le dĂ©cès du prĂ©sident Lansana ContĂ© fin 2008. L'UA menace de sanctions le rĂ©gime du capitaine Moussa Dadis Camara si les autoritĂ©s guinĂ©ennes ne prennent « pas rapidement […] les mesures nĂ©cessaires pour le retour Ă  l’ordre constitutionnel ». Le CPS reproche Ă  la junte « l’absence d’un dialogue politique continu, serein et productif entre les diffĂ©rents acteurs de la transition, ce qui constitue un obstacle au retour du pays Ă  l’ordre constitutionnel au plus tard Ă  la fin de l’annĂ©e 2009, la non mise en place du Conseil national de transition (CNT) »[2].
  • Lundi : les ministres des Affaires Ă©trangères de l'Union europĂ©enne dĂ©cident de placer la GuinĂ©e sous surveillance pendant deux ans et de maintenir le gel de son aide au dĂ©veloppement en attendant un retour Ă  l'État de droit après le coup d'État de dĂ©cembre : « L'UE a jugĂ© globalement encourageants les engagements pris par les autoritĂ©s guinĂ©ennes, mais elle demeure prĂ©occupĂ©e par la lenteur de la mise en Ĺ“uvre de la feuille de route », qui prĂ©voit notamment des Ă©lections prĂ©sidentielle en dĂ©cembre et lĂ©gislatives en octobre. L'argent du Fonds europĂ©en de dĂ©veloppement ne sera dĂ©bloquĂ© qu'après publication du fichier Ă©lectoral, du dĂ©cret convoquant les Ă©lections et après lancement de la campagne Ă©lectorale. L'aide humanitaire n'a en revanche pas Ă©tĂ© suspendue[3].

Août 2009

  • Jeudi : de jeunes manifestants — du tout nouveau « Mouvement Dadis doit partir » — demandent au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, de quitter le pouvoir immĂ©diatement après la prĂ©sidentielle de janvier. De violents affrontements ont eu lieu avec les forces de l'ordre dans plusieurs quartiers de la banlieue de Conakry. Les manifestants ont Ă©rigĂ© des barricades, brĂ»lĂ© des pneus et jetĂ© des pierres sur les policiers et gendarmes. Une dizaine de manifestants ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et deux autres ont Ă©tĂ© blessĂ©s. Un journaliste de la tĂ©lĂ©vision nationale a aussi Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©[4].

Septembre 2009

  • Lundi : grand rassemblement de plusieurs milliers de manifestants d'opposition, Ă  Conakry, contre le chef de la junte Moussa Dadis Camara et son Ă©ventuelle candidature Ă  la prochaine prĂ©sidentielle. Les forces de l'ordre dispersent violemment les opposants Ă  l'aide de matraques et de grenades lacrymogènes, tuant au moins 87 personnes et en blessant des dizaines d'autres. De nombreuses personnes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es.
  • Mardi :
    • Selon l'Organisation guinĂ©enne de dĂ©fense des droits de l'Homme, la rĂ©pression de la grande manifestation de Conakry a fait au moins 157 morts et 1 253 blessĂ©s. De nombreux tĂ©moignages soulignent la violence des militaires qui ont Ă©crasĂ© dans le sang une manifestation pacifique de l'opposition dans un stade de Conakry : tirs dans la foule, femmes violĂ©es, opposants tabassĂ©s et nombreux actes de barbarie[5] - [6].
    • La Commission de l'Union Africaine (UA) « condamne fermement les tirs indiscriminĂ©s contre des civils dĂ©sarmĂ©s, qui ont fait des dizaines de morts et de nombreux blessĂ©s, cependant que d'autres violations graves des droits de l'homme Ă©taient commises » la rĂ©pression meurtrière d'hier et « exige la libĂ©ration inconditionnelle et immĂ©diate des personnes arrĂŞtĂ©es, notamment les dirigeants des partis politiques et leurs sympathisants ».
  • Mercredi : le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte, affirme « ne pas contrĂ´ler l'armĂ©e » et tente de minimiser sa responsabilitĂ© dans la sanglante rĂ©pression de la manifestation, lundi Ă  Conakry : « L'Ă©vĂ©nement m'a dĂ©bordĂ©. Cette armĂ©e, je ne contrĂ´le pas toutes ses activitĂ©s […] Dire que je contrĂ´le cette armĂ©e, ce serait de la dĂ©magogie ».

Octobre 2009

  • Lundi : le chef de la junte Moussa Dadis Camara, irritĂ© par les rĂ©centes dĂ©clarations du ministre français des Affaires Ă©trangères, Bernard Kouchner, affirme que la GuinĂ©e n'est « pas une sous-prĂ©fecture, pas un arrondissement de la France ni d'aucune puissance […] Kouchner n'est que le ministre des Affaires Ă©trangères de la France. J'ai Ă  dialoguer avec mon frère, le respectĂ© prĂ©sident Sarkozy. Lorsque le prĂ©sident Sarkozy prend une position, ça peut me laisser Ă  rĂ©flĂ©chir, mais je n'ai pas besoin de rĂ©pondre Ă  un ministre des Affaires Ă©trangères ».
  • Mardi : le Forum des forces vives de GuinĂ©e — partis d'opposition, syndicats, organisations de la sociĂ©tĂ© civile — exige le « dĂ©part du chef de la junte », le capitaine Moussa Dadis Camara, comme prĂ©alable Ă  toute discussion ainsi que « la dissolution du Conseil national pour la dĂ©mocratie et le dĂ©veloppement – junte – et la mise en place d'un organe de transition qui dĂ©signera un gouvernement d'union nationale […] la mise en Ă©tat d'arrestation des responsables qui ont conduit les opĂ©rations au stade […] et qui sont nommĂ©ment identifiĂ©s par plusieurs tĂ©moins et leur traduction en justice […] la restitution de toutes les dĂ©pouilles mortelles Ă  leurs familles […] la libĂ©ration sans condition de toutes les personnes arrĂŞtĂ©es [… et] personnes violĂ©es lors de ces Ă©vènements et encore en dĂ©tention »[7].
  • Mercredi : la secrĂ©taire d'État amĂ©ricaine, Hillary Clinton dĂ©clare que les États-Unis Ă©taient « horrifiĂ©s et scandalisĂ©s » par les violences en GuinĂ©e, en particulier les meurtres et les viols menĂ©s selon elle par les forces gouvernementales : « Nous avons Ă©tĂ© horrifiĂ©s et scandalisĂ©s par les violences rĂ©centes en GuinĂ©e. Les meurtres au hasard et les viols qui ont eu lieu sous le contrĂ´le du gouvernement par les forces gouvernementales Ă©taient une infâme violation des droits du peuple […] Il doit y avoir un effort pour conduire les meneurs et les auteurs des meurtres et des viols devant la justice très rapidement ». Selon l'Organisation guinĂ©enne de dĂ©fense des droits de l'homme, 157 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et 1 200 autres blessĂ©es le par les forces de sĂ©curitĂ© venues disperser le rassemblement pacifique de l'opposition[8].
  • Mercredi : le Commissaire europĂ©en chargĂ© du dĂ©veloppement et de l'aide humanitaire, Karel De Gucht, lors d'une confĂ©rence de presse au siège de l'Union africaine, dĂ©clare que Le leader du coup d'État doit rendre compte de ses actes devant un tribunal pour crime contre l'humanitĂ©, Ă  la suite de la rĂ©pression du Ă  Conakry […] La rĂ©pression du a Ă©tĂ© d'une brutalitĂ© jamais vue. On est vĂ©ritablement confrontĂ© Ă  un crime contre l'humanitĂ©. Et il y a une idĂ©e de principe que, partout, quand il se passe un crime contre l'humanitĂ©, ces crimes soient jugĂ©s […] La justice internationale doit aussi ĂŞtre universelle, sinon elle perd sa crĂ©dibilitĂ©[9].
  • Vendredi : le secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l'ONU de Ban Ki-moon annonce la crĂ©ation d'une commission internationale d'enquĂŞte sur les violences du .
  • Mardi : les ministres des Affaires Ă©trangères de l'Union europĂ©enne dĂ©crètent des sanctions ciblĂ©es Ă  l'encontre des membres de la junte au pouvoir en GuinĂ©e et un embargo sur les armes. Une liste des personnes concernĂ©es par ces mesures, qui pourraient consister en des gels d'avoirs et des interdictions de visas pour l'UE, doit ĂŞtre publiĂ©e au Journal officiel de l'Union europĂ©enne[10].

Novembre 2009

  • Jeudi : un fils de l'ancien prĂ©sident Lansana ContĂ© (1984-2008), Moussa ContĂ©, a Ă©tĂ© inculpĂ© et Ă©crouĂ© Ă  Conakry, avec trois autres personnes pour « trafic de drogue ». Il avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en aoĂ»t avec ses 3 associĂ©s[12]. DĂ©but fĂ©vrier, son frère aĂ®nĂ© Ousmane ContĂ©, a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© pour sa participation prĂ©sumĂ©e au trafic de cocaĂŻne dans le pays.
  • Mercredi : les membres de la commission internationale d'enquĂŞte de l'ONU sur le massacre du sont arrivĂ©s ce soir Ă  Conakry pour une mission de dix jours. Les trois commissaires, Mohamed Bedjaoui, Françoise Kayiramirwa et Pramila Patten ont Ă©tĂ© accueillis par le ministre de la Justice, le colonel Siba Lohalamou. Le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU estime que cette commission doit « travailler de manière indĂ©pendante pour Ă©tablir les faits et faire des recommandations sur les mesures Ă  prendre pour dĂ©terminer les responsabilitĂ©s »[13].

DĂ©cembre 2009

  • Jeudi :
    • Le capitaine Moussa Dadis Camara, chef de la junte au pouvoir dĂ©clare Ă  la radio et la tĂ©lĂ©vision d'État : « Les victimes et les tĂ©moins sont libres de se faire recevoir par la commission d'enquĂŞte de l'ONU ou de se prĂ©senter devant elle sur rĂ©quisition des commissaires » qui tentent de faire la lumière sur le massacre d'opposants perpĂ©trĂ© le Ă  Conakry, qui a fait 56 morts selon la junte, et « 150 Ă  200 » selon des ONG. Plusieurs organisations de dĂ©fense des droits de l'homme avaient rĂ©cemment assurĂ© que de nombreux tĂ©moins pouvaient craindre pour leur vie s'ils tĂ©moignaient devant les commissaires[14].
    • Le capitaine Moussa Dadis Camara (45 ans), chef de la junte au pouvoir a fait l'objet d'une tentative de meurtre par son aide de camp, Aboubacar Sidiki DiakitĂ© dit « Toumba ». Ce dernier qui assurait auparavant la sĂ©curitĂ© personnelle du chef de la junte, est sur la sellette depuis le massacre du , car il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par de nombreux tĂ©moins comme un meneur de la rĂ©pression sanglante. Grièvement blessĂ©, Moussa Dadis Camara a Ă©tĂ© « Ă©vacuĂ© au Maroc ». La tentative de meurtre s'est produite au « camp Koundara », dans le centre administratif de Conakry, oĂą des habitants avaient fait Ă©tat de « tirs nourris » peu après 19 heures[15]. Les deux hommes Ă©taient en conflit depuis le massacre, en septembre, d'au moins 157 civils au stade national de Conakry, imputĂ© aux bĂ©rets rouges de ce corps d'Ă©lite par les organisations de dĂ©fense des droits de l'Homme.
  • Samedi : le n°2 de la junte militaire au pouvoir, SĂ©kouba KonatĂ©, vice-prĂ©sident et ministre de la DĂ©fense, est rentrĂ© Ă  Conakry pendant la nuit par un vol en provenance du Liban. La chasse Ă  l'homme pour retrouver l'aide de camp Aboubacar Sidiki DiakitĂ© dit « Toumba », se poursuit. Deux autres personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es dans la confrontation, dont le chauffeur du chef de la junte et son garde du corps tuĂ© Ă  coups de machette[16]. Les militaires ont annoncĂ©, qu'une « forte rĂ©compense » est offerte Ă  toute personne qui permettrait d'arrĂŞter l'aide de camp qui a tentĂ© d'assassiner le capitaine Moussa Dadis Camara.
  • Dimanche : la junte accuse une faction militaire de « tentative de coup d'État », en tentant d'assassiner le capitaine Moussa Dadis Camara. L'aide de camp du chef de la junte, Aboubacar Sidiki DiakitĂ©, est accusĂ© d'avoir tendu « un piège » au chef de la junte, en le faisant venir au camp militaire Koundara, dans le but de le tuer et de « prendre le pouvoir ». Le chef de la junte est toujours hospitalisĂ© au Maroc, après avoir Ă©tĂ© opĂ©rĂ© d'un « traumatisme crânien », mais son Ă©tat de santĂ© n'inspire « pas d'inquiĂ©tude », selon les services de santĂ© des Forces armĂ©es royales marocaines. Le ministre de la DĂ©fense, SĂ©kouba KonatĂ©, n°3 de la junte, assure dĂ©sormais la « coordination » par intĂ©rim des activitĂ©s de la junte et du gouvernement[17].
  • Lundi : une bande de militaires « bĂ©rets rouges », « conduits par le capitaine Claude Pivi », alias Coplan, ont de nouveau semĂ© la terreur, dans le quartier populaire et frondeur de Cosa (banlieue de Conakry), surtout habitĂ© par des Peuls. Ils ont pourchassĂ© et « fusillĂ© un marabout » puis arrĂŞtĂ© plusieurs personnes, dont « l'imam de la grande mosquĂ©e de Cosa », une personne âgĂ©e. Le capitaine Pivi est le ministre de la SĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle de la junte qui a pris le pouvoir le [18] - [19].
  • Mardi : le ministre chargĂ© de Communication Ă  la prĂ©sidence, Idrissa ChĂ©rif, accuse le chef de la diplomatie française et des « services français » d'avoir voulu « prĂ©parer un coup d'État » en GuinĂ©e : « Il y a trois jours de cela, le ministre français des Affaires Ă©trangères Bernard Kouchner a reçu [l'opposant] Alpha CondĂ© […] Ensemble, ils ont appelĂ© [le prĂ©sident de la Commission de la CommunautĂ© Ă©conomique des États d'Afrique de l'Ouest, Mohamed Ibn] Chambas pour lui demander de faire des dĂ©clarations et essayer de prendre des contacts avec l'intĂ©rieur de la GuinĂ©e, afin de pouvoir prĂ©parer un coup d'État pour renverser le rĂ©gime, en l'absence du chef de l'État »[20] « Ce n'est pas seulement un attentat qui a Ă©tĂ© prĂ©parĂ©, mais un coup d'État, et un pays colonisateur de la GuinĂ©e a Ă©tĂ© nommĂ©ment citĂ© par ceux qui ont Ă©tĂ© pris. Ils ont dit qu'ils avaient Ă©tĂ© encouragĂ©s par certains services de nos colonisateurs […] Ce sont des services français »[21].
  • Jeudi : la FĂ©dĂ©ration internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et l'Organisation guinĂ©enne des droits de l'Homme (OGDH) dĂ©noncent « les arrestations arbitraires qui auraient lieu depuis quelques jours Ă  Conakry » et s'inquiètent des « risques de tortures et d'exĂ©cutions sommaires pour les personnes arrĂŞtĂ©es », indiquant que « depuis la tentative d'assassinat de Dadis Camara, les Ă©lĂ©ments des BĂ©rets rouges, de la gendarmerie et des autres services spĂ©ciaux mènent des expĂ©ditions punitives dans diffĂ©rents quartiers de la capitale »[22].
  • Dimanche : des diplomates africains, europĂ©ens et amĂ©ricains se sont retrouvĂ©s Ă  Ouagadougou pour discuter de la situation guinĂ©enne. La CommunautĂ© Ă©conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) appelle Ă  l'envoi de troupes Ă©trangères pour protĂ©ger la population contre de nouvelles violences.
  • Lundi : la junte militaire au pouvoir rejette l'idĂ©e Ă©voquĂ©e par la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) d'envoyer des troupes Ă©trangères pour protĂ©ger la population contre de nouvelles violences, après la tentative d'assassinat du chef de la junte. Selon le colonel Moussa Keita, fidèle du chef de la junte, un Ă©ventuel dĂ©ploiement de ce type serait considĂ©rĂ© comme un acte de guerre. Le chef de la junte, le capitaine Moussa "Dadis" Camara, atteint d'une balle dans la tĂŞte, est en convalescence au Maroc[23].
  • Jeudi : selon un rapport de Human Rights Watch, le massacre et les viols perpĂ©trĂ©s le Ă  Conakry par les forces de sĂ©curitĂ© « constituent vraisemblablement des crimes contre l’humanitĂ© », estimant que le bilan du massacre va de 150 Ă  200 personnes tuĂ©es et plusieurs dizaines de femmes ont Ă©tĂ© violĂ©es : « Les preuves rĂ©unies par HRW laissent supposer que les meurtres, les viols et les autres abus commis par les forces de sĂ©curitĂ© le et après cette date constituent un crime contre l'humanitĂ©. L'Ă©chelle et le niveau d'organisation de ces crimes laissent fortement penser que les attaques Ă©taient gĂ©nĂ©ralisĂ©es et systĂ©matiques »[24].
  • Lundi : la commission de l'ONU sur les Ă©vĂ©nements de GuinĂ©e juge que les massacres et autres violences perpĂ©trĂ©s le et les jours suivants Ă  Conakry, la capitale, relèvent du crime contre l'humanitĂ©. Le rapport fait Ă©tat de tirs en rafale sans sommation sur une manifestation politique pacifique rĂ©unie dans un stade; de civils encerclĂ©s par l'armĂ©e et tuĂ©s sur place Ă  l'arme automatique, au poignard, Ă  la baĂŻonnette, tabassĂ©s Ă  mort Ă  coups de planches Ă  clous; et de femmes violĂ©es par dizaines et atrocement mutilĂ©es, d'autres enlevĂ©es pour servir d'« esclaves sexuelles » dans les camps de l'armĂ©e et les villas des officiers.
  • Mardi : le prĂ©sident par intĂ©rim, le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, rend visite au Maroc au chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, hospitalisĂ© Ă  Rabat depuis plus de trois semaines, après avoir Ă©tĂ© blessĂ© Ă  la tĂŞte par son aide de camp, Aboubacar Sidiki DiakitĂ© dit « Toumba », qui a ouvert le feu sur lui dans un camp militaire. OpĂ©rĂ© d'un grave traumatisme crânien, le chef de junte serait en fait, dans « un Ă©tat assez dĂ©plorable ». Le gĂ©nĂ©ral confie qu'« on ne peut rien tirer de Dadis », après avoir constatĂ© que « Dadis n'Ă©tait pas conscient de ce qui passait dans son entourage » et qu'il n'y avait « plus rien Ă  faire pour lui »[25].

Notes et références

  1. Le Figaro.fr, Atteintes aux droits de l'homme
  2. Le Monde.fr, Pas assez de progrès selon l'UA
  3. Le Figaro.fr, La Guinée sous la surveillance de l'UE
  4. « Le Figaro.fr, Heurts à Conakry . »
  5. « Le Figaro.fr, Une répression violente et des actes de barbarie . »
  6. « Le Figaro.fr, "La Guinée a glissé dans la violence et une sorte de chaos" (photos + commentaire). »
  7. « Le Monde.fr, L'opposition exige le départ de Dadis Camara comme préalable à tout dialogue. »
  8. « Le Figaro.fr, Les USA "horrifiés" par les violences. »
  9. « Le Figaro.fr, Union européenne : le chef de la junte doit être jugé . »
  10. « Le Figaro.fr, L'UE décrète des sanctions . »
  11. Le Figaro.fr, l'opposition rejette l'offre de dialogue
  12. Le Figaro.fr, Un fils de l'ex-président Conté écroué
  13. Le Figaro.fr, Arrivée d'une mission de l'ONU
  14. Le Figaro.fr, Le chef de la junte : "témoigner en liberté"
  15. Le Monde.fr, Moussa Dadis Camara blessé par son aide de camp
  16. Le Figaro.fr, Le n°2 de la junte de retour
  17. Le Figaro.fr, "Coup d'État" manqué contre la junte
  18. Le Figaro.fr, Nouvelles exactions des militaires
  19. Le Monde.fr, Les "bérets rouges" du capitaine Pivi sèment la terreur en Guinée
  20. Le Figaro.fr, La junte accuse la France
  21. Le Monde.fr, La junte accuse la France de tentative de coup d'État
  22. Le Figaro.fr, L'armée "sème la terreur"
  23. Le Figaro.fr, Non à l'intervention de troupes étrangères
  24. Le Figaro.fr, Accusations graves de HRW
  25. Le Figaro.fr, Sékouba Konaté : « On ne peut rien tirer de Dadis »

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