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2009 au Niger

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Chronologies géographiques

Chronologie

Janvier 2009

  • Jeudi : PrĂ©sent depuis plus de quarante ans au Niger, le groupe français Areva signe un contrat pour l'exploitation Ă  partir de 2012 de la mine gĂ©ante d'uranium d'Imouraren, dans le nord du pays. Pour ce contrat, le numĂ©ro un mondial du nuclĂ©aire civil s'engage Ă  investir au moins 1,2 milliard d'euros au Niger, qui fournit dĂ©jĂ  plus du tiers du combustible utilisĂ© dans les centrales nuclĂ©aires françaises[1].
  • Jeudi : Quatre touristes Ă©trangers — deux Suisses, un Allemand, un Britannique — ont Ă©tĂ© enlevĂ©s sur le territoire du Niger alors qu'ils revenaient du festival de la culture nomade organisĂ© Ă  AndĂ©ramboukane (cercle de MĂ©naka, au Mali). Ils voyageaient dans un convoi de trois vĂ©hicules, lorsqu'ils ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s et enlevĂ©s au Niger par des hommes en armes dans une zone frontalière.

FĂ©vrier 2009

  • Vendredi : Le ministère des Communications annonce la renationalisation de la sociĂ©tĂ© nigĂ©rienne de tĂ©lĂ©communications Sonitel et de sa filiale GSM Sahel-Com, qui avaient Ă©tĂ© privatisĂ©es en 2001 au profit d'un consortium sino-libyen, car il estime que cette privatisation est « un Ă©chec ». La Sonitel, dont le capital est estimĂ© Ă  22,7 milliards de francs CFA (34,6 millions d'euros), est dĂ©tenue depuis 2001 Ă  51 % par Dataport, un consortium constituĂ© des sociĂ©tĂ©s chinoise ZTE et libyenne LAAICO, Ă  45 % par l'État du Niger et Ă  4 % par son personnel. Le gouvernement reproche une « mauvaise gestion » et « des manquements graves et rĂ©currents » aux obligations du cahier des charges, qui prĂ©voyait la crĂ©ation de 45 000 lignes tĂ©lĂ©phoniques et l'amĂ©lioration de la desserte du territoire national par la couverture de 43 localitĂ©s. Au bilan, Sonitel cumule plus de 40 milliards de FCFA de dettes, avec des charges d'exploitation Ă©valuĂ©es Ă  plus de 140 % de son chiffre d'affaires[2].
  • Mercredi : Al-Qaida au Maghreb islamique revendique l'enlèvement des deux diplomates canadiens, mi-dĂ©cembre Ă  l'ouest de Niamey, et de quatre touristes europĂ©ens, le , dans un enregistrement sonore diffusĂ© par la chaĂ®ne satellitaire Al Jazeera durant la nuit avertissant que les moujahidines « se rĂ©servent le droit de gĂ©rer le cas de ses six otages selon la loi islamique », sans autre dĂ©tail[3].
  • Samedi : Les deux diplomates canadiens et les quatre touristes europĂ©ens enlevĂ©s au Niger seraient prisonniers du groupe d'AQMI dirigĂ© par l'algĂ©rien Mokhtar Belmokhtar qui demande entre autres conditions pour la libĂ©ration des otages, l'Ă©largissement de deux mauritaniens, membres d'Al-QaĂŻda, actuellement dĂ©tenus.

Mars 2009

  • Jeudi : Le RĂ©seau des organisations pour la transparence et l'analyse budgĂ©taire (ROTAB) appelle Areva Ă  prendre des dispositions pour prĂ©server l'environnement et la santĂ© des riverains des mines d'uranium que la sociĂ©tĂ© française exploite depuis 40 ans dans le nord du Niger : « Des dispositions ne sont toujours pas prises par rapport Ă  la prĂ©servation de l'environnement, ce qui nuit gravement Ă  la santĂ© des populations et des travailleurs des mines […] Les populations des zones minières sont prĂ©occupĂ©es par le phĂ©nomène de radiation et de la pollution des nappes d'eau ». Areva exploite deux gisements au Niger qui ont produit plus de 100 000 tonnes d'uranium depuis le dĂ©but de leur mise en valeur[4].
Mamadou Tandja
(juillet 2005)
  • Vendredi :
    • Le prĂ©sident français Nicolas Sarkozy est en visite officielle, troisième et dernière Ă©tape de sa mini-tournĂ©e africaine, pour y promouvoir notamment l'exploitation transparente de son uranium par le groupe Areva. Il a Ă©tĂ© accueilli Ă  l'aĂ©roport de Niamey par le prĂ©sident Mamadou Tandja. Nicolas Sarkozy et Anne Lauvergeon ont participĂ© dans l'après-midi, Ă  une rĂ©union de la section locale de l'Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE).
    • Lors de sa rencontre avec le premier ministre Seyni Oumarou, Nicolas Sarkozy dĂ©clare : « Nous devons dĂ©fendre les intĂ©rĂŞts de la France, et vous dĂ©fendez ceux du Niger. Mais nous pensons que dans un investissement Ă  long terme, la seule pratique contractuelle possible, c'est celle du gagnant-gagnant […] Si vous avez le sentiment de ne pas ĂŞtre payĂ©s au juste prix, alors c'est une mauvaise affaire pour tout le monde […] On est lĂ  bien sĂ»r parce qu'on a besoin de votre uranium, mais on est lĂ  aussi parce qu'on a besoin de partenaires stratĂ©giques et le Niger c'est un partenaire stratĂ©gique absolument essentiel ».

Avril 2009

  • Vendredi : Le ministère français des Affaires Ă©trangères annonce que la France a dĂ©cidĂ© de financer l'achat de 140 000 vaccins contre la mĂ©ningite. Cette Ă©pidĂ©mie « a dĂ©jĂ  coĂ»tĂ© la vie Ă  près de 2 000 personnes dans l'ensemble de la rĂ©gion [du Sahel], dont plus de 300 au Niger […] Par cette dĂ©cision, la France entend appuyer le ministère de la SantĂ© publique du Niger Ă  l'occasion de ses campagnes de vaccination rĂ©active et renforcer les capacitĂ©s des districts sanitaires en matière d'investigation, de vaccination, de sensibilisation, de supervision et de coordination ».
  • Mercredi : 4 otages sont relâchĂ©s par Al QaĂŻda.
  • Jeudi : Une juridiction d'exception ordonne la remise en libertĂ© provisoire de l'ex-Premier ministre Hama Amadou, incarcĂ©rĂ© depuis dix mois et dont l'Ă©tat de santĂ© s'est rĂ©cemment dĂ©gradĂ©.

Mai 2009

  • Samedi : le prĂ©sident Mamadou Tandja signe le dĂ©cret de prolongation de la « mise en garde », Ă©quivalent de l'Ă©tat d'urgence pour trois mois dans le nord du Niger, ce qui accorde les pleins pouvoirs Ă  l'armĂ©e dans cette zone riche en uranium, or la levĂ©e de cette mesure est un des prĂ©alables posĂ©s par les combattants touareg pour des « nĂ©gociations formelles de fond ». Le « Mouvement des NigĂ©riens pour la justice » (MNJ), et le « Front des Forces de Redressement » (FFR), une dissidence du MNJ, refusent de dĂ©poser les armes avant la rĂ©alisation de ce prĂ©alable.
  • Vendredi :
    • Le prĂ©sident Mamadou Tandja (71 ans) confirme dans un message Ă  la Nation l'organisation d'un rĂ©fĂ©rendum portant sur une nouvelle constitution qui lui permettrait de se maintenir en fonction au-delĂ  de la fin de son second quinquennat,
    • Le porte-parole du dĂ©partement d'État amĂ©ricain, Ian Kelly, met en garde contre le risque de « revers pour la dĂ©mocratie » après la dĂ©cision du prĂ©sident Mamadou Tandja « d'organiser un rĂ©fĂ©rendum national sur une nouvelle constitution qui lui permettrait de prolonger son mandat » afin de se maintenir au pouvoir après la fin normale de son mandat. Cependant, il estime que le prĂ©sident Tandja avait Ă©tĂ© « un bon dĂ©fenseur des intĂ©rĂŞts de son pays en attirant des investissements internationaux et en lançant des travaux publics ambitieux, sur fond de stabilitĂ© sociale et politique ».

Juin 2009

  • Vendredi : la Cour constitutionnelle annule le projet de rĂ©fĂ©rendum du prĂ©sident Mamadou Tandja (72 ans), qui souhaitait se maintenir au pouvoir Ă  la fin de son second mandat fin 2009, au-delĂ  des deux mandats successifs actuellement autorisĂ©s. PrĂ©vu le il espĂ©rait que ce rĂ©fĂ©rendum lui aurait permis de mettre en place sur une nouvelle Constitution afin de postuler Ă  un troisième mandat. Les arrĂŞts de la Cour constitutionnelle sont contraignants et sans appel et s'imposent au chef de l'État[5].
  • Samedi : Ă  l'appel du Front de dĂ©fense de la dĂ©mocratie (FDD), une coalition de partis, de syndicats et d'ONG, des dizaines de milliers de personnes ont manifestĂ© Ă  Niamey, après l'annulation par la Cour constitutionnelle du rĂ©fĂ©rendum que le prĂ©sident Mamadou Tandja voulait organiser pour rester au pouvoir[6].
  • Mardi : selon le ministre des Finances, Lamine Zène, le Niger a connu une bonne annĂ©e Ă©conomique 2008 avec une croissance de 9,5 % du PIB : « C'est la progression la plus importante d'Afrique. MalgrĂ© les crises alimentaire et Ă©nergĂ©tique et le climat mondial, nous avons atteint ce rĂ©sultat grâce Ă  des recettes exceptionnelles, notamment une campagne agricole excĂ©dentaire de plus de 25 % », alors que « 40 % du PIB est fourni par le secteur agro-pastoral »; la production cĂ©rĂ©alière de plus de 4,6 millions de tonnes, a connu un bond de 37 % par rapport Ă  2007. En janvier, le Fonds international de dĂ©veloppement agricole (FIDA) des Nations unies a annoncĂ© qu'il allait dĂ©bloquer 16 millions de dollars, moitiĂ© dons moitiĂ© prĂŞts, pour aider les communautĂ©s rurales du Niger et lutter contre la pauvretĂ© et la Banque mondiale vient d'accorder une convention d'appui budgĂ©taire de 40 millions de dollars. En 2008, la direction gĂ©nĂ©rale des impĂ´ts a bouclĂ© l'annĂ©e avec un rĂ©sultat de 113 % et celle des Douanes de 107 %[7].
  • Mercredi : Le prĂ©sident Mamadou Tandja adresse une requĂŞte Ă  la Cour constitutionnelle pour lui demander de se rĂ©tracter en l'accusant d'avoir outrepassĂ© ses compĂ©tences, alors que la Convention dĂ©mocratique et sociale, le principal parti qui le soutient, lui demande de lever dĂ©finitivement toute « ambiguĂŻtĂ© et confusion » sur sa volontĂ© d'organiser un rĂ©fĂ©rendum.
  • Jeudi :
    • La Convention dĂ©mocratique et sociale, le principal parti qui soutenait le prĂ©sident Mamadou Tandja, annonce le retrait de ses huit ministres prĂ©sents au gouvernement pour protester contre le projet de nouvelle Constitution de M. Tandja qui souhaite se maintenir au pouvoir. La CDS dĂ©tenait notamment les portefeuilles de la DĂ©fense, de la SantĂ©, de la Jeunesse et des Sports ou encore de la Lutte contre la vie chère[8].
    • Mahamane Ousmane qui prĂ©side le Parlement de la CommunautĂ© Ă©conomique des États d'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao, 15 États), estime « que le prĂ©sident Mamadou Tandja doit obtempĂ©rer Ă  la dĂ©cision de la Cour constitutionnelle ».
  • Vendredi :
    • Le prĂ©sident Mamadou Tandja annonce Ă  la tĂ©lĂ©vision publique, qu'il prenait des « pouvoirs exceptionnels » après un refus de la Cour constitutionnelle de revenir sur son arrĂŞt refusant le rĂ©fĂ©rendum qu'il rĂ©clamait pour se maintenir au pouvoir. Le prĂ©sident dĂ©clare activer l'article 58 de la Constitution estimant que l'indĂ©pendance de la RĂ©publique est menacĂ©e ce qui lui permet de gouverner par le biais d'ordonnances et dĂ©crets, selon l'article 53 : « Je ferai usage, et cela sans faiblesse, de tous les pouvoirs que me confèrent les lois et règlements de la RĂ©publique en vue de trouver une solution Ă  cette situation de blocage que certains sont malheureusement fiers de prĂ©senter comme le fruit de leur opĂ©ration de sape ». Il dĂ©fend le passage Ă  une VIe RĂ©publique avec une nouvelle Constitution et l'instauration d'une pĂ©riode de transition qui lui permettrait de demeurer au pouvoir trois annĂ©es supplĂ©mentaires. Le chef de l'État juge ce dĂ©lai nĂ©cessaire pour instaurer un rĂ©gime prĂ©sidentiel en bonne et due forme, qui permettrait de surmonter les difficultĂ©s dues au système en vigueur[9].
    • L'opposition regroupĂ©e dans le Front de dĂ©fense de la dĂ©mocratie (FDD), dĂ©nonce « le coup d'État perpĂ©trĂ© par le prĂ©sident Mamadou Tandja qui s'est arrogĂ© hier des pouvoirs exceptionnels » et a appelĂ© l'armĂ©e Ă  la dĂ©sobĂ©issance.
  • Dimanche : Le ministre de l'IntĂ©rieur AlbadĂ© Abouba annonce que le rĂ©fĂ©rendum sur une nouvelle constitution « aura bien lieu » le . Le pays se trouve ainsi dans une impasse politique. L'armĂ©e a jusqu'Ă  prĂ©sent adoptĂ© une attitude de totale neutralitĂ© dans l'actuel bras de fer entre le prĂ©sident et l'opposition.
Jean Ping
(février 2008)
  • Lundi :
    • Le prĂ©sident de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping, affirme craindre des « dĂ©rapages » au Niger oĂą le prĂ©sident Mamadou Tandja a dĂ©cidĂ© de modifier la Constitution pour se maintenir au pouvoir, une dĂ©cision qualifiĂ©e par l'opposition de « coup d'État » : « Lorsqu'il y a des changements de Constitution, nous regardons s'ils sont conformes Ă  la Constitution elle-mĂŞme, si la Constitution permet des changements. Ce qui ne semble pas ĂŞtre le cas ici pour les articles concernĂ©s […] Nous avons d'abord le problème de la modification de la Constitution elle-mĂŞme dans les articles concernĂ©s. Tout ceci nous amène Ă  intervenir en utilisant les bons offices, c'est-Ă -dire en Ă©vitant de faire du bruit pour que la Commission ne devienne pas une sorte de chien qui aboie pendant que la caravane passe »[10].
    • Le prĂ©sident Mamadou Tandja dissout de facto la Cour constitutionnelle qui s'Ă©tait opposĂ©e par trois fois Ă  son projet de rĂ©fĂ©rendum en vue de modifier la constitution pour pouvoir rester au pouvoir après la fin de son second et dernier quinquennat, et limoge les 7 juges. De mĂŞme, la haute juridiction se voit temporairement privĂ©e de ses prĂ©rogatives de contrĂ´le de la rĂ©gularitĂ© et de la transparence des rĂ©fĂ©rendums et Ă©lections politiques. Selon la radio officielle Voix du Sahel, le prĂ©sident a signĂ© deux dĂ©crets suspendant les articles 104 et 105 de la Constitution. Ces deux dĂ©crets ont trait Ă  la nomination des sept membres de la Cour et surtout Ă  leur inamovibilitĂ© durant leurs mandats de six ans. Il a aussi abrogĂ© trois dĂ©crets remontant Ă  2004, 2006 et 2008 qui concernaient les nominations des membres de la Cour[11].
    • Le prĂ©sident Mamadou Tandja remanie le gouvernement, maintenant Ă  son poste le premier ministre, Seini Oumarou, et nommant huit nouvelles personnalitĂ©s appartenant toutes Ă  des organisations soutenant le projet de rĂ©fĂ©rendum constitutionnel. Ces nouveaux entrants succèdent aux huit ministres issus de la Convention dĂ©mocratique et sociale (CDS) qui ont dĂ©missionnĂ© la semaine dernière pour marquer leur opposition Ă  cette consultation[12].
  • Mardi : La Rencontre africaine pour la dĂ©fense des droits de l'Homme (Raddho) dĂ©nonce « une dictature » au Niger Ă  la suite de la dissolution par le prĂ©sident Mamadou Tandja de la Cour constitutionnelle : « Nous constatons que nous sommes en face d'une dictature sans nom et nous la dĂ©nonçons […] Le Niger n'a plus d'institutions […] Sans instance de rĂ©gulation, cela mène Ă  des conflits ».

Juillet 2009

  • Mercredi : Le prĂ©sident Mamadou Tandja annonce que le prĂ©sident du Conseil supĂ©rieur de la Communication pourra dĂ©sormais sanctionner des mĂ©dias « sans mise en demeure prĂ©alable », et sans consulter les dix autres membres du CSC. Jusqu'ici, le CSC, instance de rĂ©gulation des mĂ©dias, prenait ses dĂ©cisions par consensus de ses 11 membres ou en votant.
  • Jeudi : Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, Ban Ki-moon, se dit « profondĂ©ment prĂ©occupĂ© par la crise politique et constitutionnelle en cours au Niger qui menace de dĂ©stabiliser le pays », appelant Ă  la retenue et au dialogue pour rĂ©soudre la crise politique au Niger. Les rĂ©centes dĂ©cisions du gouvernement « rendent extrĂŞmement difficiles pour les institutions dĂ©mocratiques et la Cour constitutionnelle du pays de jouer leur rĂ´le de garants de l'État de droit ».
  • Jeudi : Le Commissaire au DĂ©veloppement de la Commission europĂ©enne, Louis Michel, annonce la suspension des dĂ©caissements de l'Union europĂ©enne au titre de l'aide budgĂ©taire, bien que reconnaissant les « acquis Ă©conomiques, sociaux et politiques » obtenus pendant les dix ans de pouvoir de Mamadou Tandja. Cette aide communautaire se situerait entre 8 et 10 millions d'euros.
  • Samedi : L'organisation ComitĂ© pour la protection des journalistes se dit « alarmĂ© par les restrictions croissantes imposĂ©es […] sur la presse privĂ©e nigĂ©rienne » et soutient les 6 organisations de presse du Niger qui demandent au prĂ©sident Mamadou Tandja de lever la « censure sommaire » frappant les mĂ©dias nigĂ©riens et dĂ©nonçant « "le caractère machiavĂ©lique de cette dĂ©cision » et appelant « les journalistes Ă  la solidaritĂ© en vue de barrer la route aux prĂ©dateurs de la libertĂ© de la presse » : « Nous sommes prĂ©occupĂ©s par la censure qui pèse actuellement sur tout traitement de l'opposition publique Ă  votre projet d'amendement constitutionnel […] Ces restrictions privent de fait les NigĂ©riens de l'opportunitĂ© de participer Ă  une dĂ©cision politique cruciale, avec des consĂ©quences Ă  long terme pour le pays »[13].
  • Dimanche : La ministre des Affaires Ă©trangères, AĂŻchatou Mindaoudou, estime que la dĂ©cision de la Commission europĂ©enne de suspendre une aide budgĂ©taire au Niger pour protester contre les dĂ©cisions du prĂ©sident Mamadou Tandja est « injuste et prĂ©maturĂ©e » : « Le prĂ©sident n'est pas un prĂ©sident illĂ©gitime, il exerce un mandat lĂ©gal et dĂ©mocratique que lui a Ă©tĂ© confiĂ© par le peuple Ă  l’issue d’élections libres et dĂ©mocratiques »[14].
  • Jeudi : Six organisations de presse indĂ©pendantes appellent la presse Ă©crite Ă  observer Ă  partir de lundi une grève d'une semaine pour rĂ©clamer l'abrogation d'une dĂ©cision prĂ©sidentielle selon laquelle les mĂ©dias peuvent ĂŞtre sanctionnĂ©s sans prĂ©avis : « Afin d’exiger l'abrogation pure et simple de cette dĂ©cision scĂ©lĂ©rate, les responsables des mĂ©dias et les journalistes dĂ©cident d’observer une semaine sans presse sur l’ensemble du pays, du 20 au ». Les chaĂ®nes de radio et de tĂ©lĂ©vision observeront, elles, une grève d'un jour, le . L'action concerne une soixantaine de parutions, 23 radios et 4 tĂ©lĂ©visions privĂ©es, essentiellement concentrĂ©es dans la capitale[15].
  • Mercredi : Les sept centrales syndicales appellent « l'ensemble des travailleurs des secteurs public, parapublic, privĂ© et mĂŞme de l'informel Ă  observer massivement » une grève gĂ©nĂ©rale de 48 heures Ă  compter de demain pour contraindre le prĂ©sident Mamadou Tandja Ă  abandonner son projet de nouvelle Constitution pour rester au pouvoir, alors que le chef de l'État doit, selon la Constitution actuelle, cĂ©der le pouvoir le , au terme de son deuxième quinquennat consĂ©cutif[16].
  • Jeudi : Un tribunal de Niamey dĂ©crète illĂ©gale la grève gĂ©nĂ©rale de 48 heures prĂ©vue Ă  partir d'aujourd'hui pour s'opposer au rĂ©fĂ©rendum constitutionnel du prĂ©sident Tandja.

Août 2009

  • Mardi : RĂ©fĂ©rendum dans les 265 communes sur l'adoption d'une nouvelle Constitution qui doit permettre au prĂ©sident Mamadou Tandja de rester au pouvoir encore trois ans puis de se reprĂ©senter autant qu'il le souhaite. L'opposition a dĂ©noncĂ© un « coup d'État » et appelĂ© au boycottage de la consultation. De nombreuses manifestations d'opposants ont lieu dans plusieurs villes du pays, se heurtant aux forces de l'ordre, comme Ă  Tahoua (ouest), Ă  IllĂ©la et Ă  Dosso (sud-ouest)[17].
  • Vendredi :
    • Proclamation officielle des rĂ©sultats du rĂ©fĂ©rendum, sur l'adoption d'une nouvelle constitution, approuvĂ© par 92,50 % des suffrages exprimĂ©s avec un taux de participation de 68,26 %. L'opposition avait appelĂ©, les quelque 6 millions d'Ă©lecteurs, Ă  boycotter ce rĂ©fĂ©rendum devant permettre Ă  Mamadou Tandja, 71 ans, de se maintenir au pouvoir trois ans de plus, puis de se reprĂ©senter autant de fois qu'il le souhaite[18].
    • L'opposition dĂ©clare rejeter la nouvelle Constitution et vouloir combattre « la dictature » que le chef de l'État veut instaurer dans le pays. Mamadou Issoufou, principal opposant et un des responsables de la Coordination des forces dĂ©mocratiques de la rĂ©publique dĂ©clare : « Nous allons continuer Ă  dĂ©fendre la Constitution du parce que le peuple nigĂ©rien en a manifestĂ© son attachement en rejetant la nouvelle que lui a proposĂ©e le prĂ©sident Tandja ».
  • Mardi : Le prĂ©sident Mamadou Tandja promulgue la nouvelle Constitution qui prolonge son mandat de trois ans et renforce ses pouvoirs, après son adoption le par un rĂ©fĂ©rendum contestĂ©.

Septembre 2009

  • Mardi : Depuis le dĂ©but de la saison des pluies (juin), les inondations ont causĂ© dans le pays la mort de 7 personnes et en ont affectĂ© plus de 79 000 autres.
  • Mercredi : Le premier ministre SeĂŻni Oumarou, et deux autres ministres prĂ©sentent leur dĂ©mission afin de pouvoir se prĂ©senter aux Ă©lections lĂ©gislatives du . AlbadĂ© Abouba devient le nouveau premier ministre[19].

Octobre 2009

  • Mardi : Élections lĂ©gislatives controversĂ©es, boycottĂ©es par l'opposition et dĂ©noncĂ©es par la communautĂ© internationale, ce qui a entraĂ®nĂ© la suspension automatique du Niger de la CommunautĂ© Ă©conomique des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao) pour violation des textes communautaires sur la dĂ©mocratie. La Cedeao a affirmĂ© qu'elle ne reconnaĂ®trait pas les rĂ©sultats de ce scrutin.
  • Jeudi : L'Union europĂ©enne dĂ©clare Ă  nouveau qu'elle suspendrait sa coopĂ©ration si les autoritĂ©s du Niger ne restauraient pas l'ordre constitutionnel bouleversĂ© depuis le rĂ©fĂ©rendum du , qui a permis au prĂ©sident Mamadou Tandja de prolonger de trois ans son mandat malgrĂ© des condamnations tant au Niger qu'Ă  l'Ă©tranger.
  • Vendredi : Selon les rĂ©sultats partiels publiĂ©s des Ă©lections lĂ©gislatives, le parti au pouvoir aurait remportĂ© sans surprise la majoritĂ© absolue des 113 sièges en lice au Parlement. Le Mouvement national pour la sociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement, au pouvoir, a obtenu 68 des 100 sièges dĂ©jĂ  attribuĂ©s, notamment les six en jeu dans la capitale. 4 autres formations, toutes proches du prĂ©sident Mamadou Tandja, seront aussi reprĂ©sentĂ©es au Parlement[20].

DĂ©cembre 2009

  • Jeudi : Les États-Unis suspendent les prĂŞts au Niger, dans le cadre d'un programme qui lie l'assistance Ă  la bonne gouvernance. Le « US Millenium Challenge Corp. » rĂ©Ă©valuera un programme de 23 millions $US(15,5 millions €) destinĂ© Ă  lutter contre la corruption ou favoriser l'Ă©ducation des filles. L'organisme explique sa dĂ©cision par le fait que le prĂ©sident Mamadou Tandja tente « d'Ă©tendre la durĂ©e de son mandat au-delĂ  du second terme ».
  • Mardi : La CommunautĂ© Ă©conomique des États d'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao) a « pris acte » de la « fin lĂ©gale » du mandat du prĂ©sident nigĂ©rien Mamadou Tandja (71 ans), qui devait expirer ce mais qui a Ă©tĂ© prolongĂ©, le , par l'adoption controversĂ©e d'une nouvelle Constitution qui lui accorde une rallonge d'au moins trois ans au pouvoir, cre qui lui a attirĂ© des critiques de toutes parts et a plongĂ© le pays dans une grave crise politique[21].
  • Lundi : Selon le gouverneur de l'État de TillabĂ©ri (ouest), 3 touristes saoudiens ont Ă©tĂ© tuĂ©s et trois autres blessĂ©s dans une attaque menĂ©e par 6 « Arabes ».
  • Mercredi : Publication des rĂ©sultats globaux des Ă©lections municipales de dimanche boycottĂ©es par l'opposition. Le parti au pouvoir, le Mouvement national pour la sociĂ©tĂ© de dĂ©veloppement a remportĂ© 1 939 sièges soit la majoritĂ© des 3 759 sièges des 266 communes du pays. La Commission Ă©lectorale fait Ă©tat d'un taux de participation de 51,34 % sur les quelque 6 millions d'Ă©lecteurs inscrits. Le Rassemblement social dĂ©mocrate (RSD) et le Rassemblement pour la dĂ©mocratie et le progrès (RDP), deux autres formations proches du pouvoir ont reportĂ© respectivement 569 et 436 sièges. Les 815 autres sièges restant sont rĂ©partis entre d'autres petits partis soutenant le prĂ©sident Mamadou Tandja et des candidats indĂ©pendants. L'opposition, rĂ©unie au sein de la Coordination des forces dĂ©mocratiques pour la RĂ©publique (CFDR), estime que ces municipales sont « une Ă©tape supplĂ©mentaire franchie par le pouvoir illĂ©gitime et illĂ©gal de Mamadou Tandja dans sa course frĂ©nĂ©tique pour la mise en place des institutions fantoches nĂ©es de son coup d'État constitutionnel » et avait appelĂ© la population Ă  « boycotter massivement » le scrutin[22].

Notes et références

Voir aussi

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