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2009 Ă  Madagascar

Chronologie de l'Afrique

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Chronologie

Janvier 2009

Marc Ravalomanana
(2005)
  • Samedi : Ă  la suite de la dĂ©cision de fermeture, le dernier par le gouvernement de la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision privĂ©e Viva, propriĂ©tĂ© d'Andry Rajoelina, le maire de la capitale Antananarivo, un grand meeting politique se dĂ©roule Ă  Tananarive en prĂ©sence de quelque 30 000 personnes, lors de l'inauguration d'une « place de la DĂ©mocratie ». Le soir mĂŞme, les forces de l'ordre dĂ©mantèlent l'Ă©metteur de Viva. Andry Rajoelina appelle alors Ă  un nouveau rassemblement de protestation samedi prochain et envoie des « ultimatums » Ă  deux ministres, exigeant leur dĂ©mission et menaçant de faire expulser la propre tĂ©lĂ©vision du chef de l'État, MBS, installĂ©e sur un terrain communal[1].
  • Dimanche : le prĂ©sident Marc Ravalomanana affirme vouloir « rĂ©tablir l'ordre » et « sauvegarder la RĂ©publique » Ă  Madagascar. Dès le lendemain, des tĂ©moins font Ă©tat d'une plus forte prĂ©sence de forces de l'ordre.
  • Lundi : plusieurs milliers de partisans du maire d'Antananarivo se sont rassemblĂ©s dans le centre de la capitale malgache après l'appel lancĂ© par le maire Ă  une « grève gĂ©nĂ©rale » Ă  compter de lundi contre le rĂ©gime du prĂ©sident Marc Ravalomanana. D'autres partisans d'Andry Rajoelina ont Ă©rigĂ© des barrages routiers, paralysant la circulation dans d'autres quartiers de la ville, alors que les locaux de la radio nationale malgache sont saccagĂ©s et les bâtiments incendiĂ©s. Des affrontements ont aussi lieu devant la tĂ©lĂ©vision privĂ©e du prĂ©sident Ravalomanana lors desquels il y a eu deux morts, un policier et un manifestant de 14 ans. La foule en colère a mis le feu Ă  l'immeuble de la radio-tĂ©lĂ©vision d'État et pillĂ© plusieurs magasins liĂ©s Ă  l'empire commercial du prĂ©sident pendant la nuit.
Andry Rajoelina
(novembre 2008)
  • Mardi :
    • Ă€ la suite de la mort d'un manifestant la veille, le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, devenu le principal opposant du prĂ©sident malgache, annoncent qu'il suspend avec effet immĂ©diat les manifestations contre le rĂ©gime, lors d'une intervention Ă  l'antenne d'une radio malgache estimant qu'« il faut d'abord juger le militaire qui a tuĂ© un de mes partisans […] J'ai acceptĂ© de discuter avec le prĂ©sident Ravalomanana en prĂ©sence d'ambassadeurs de pays qui apportent un soutien financier Ă  Madagascar […] Restez calme car ce sont les autres qui profitent du dĂ©sordre ».
    • Un journaliste malgache, Fano Rakotondrazaka, affirme que les violences dans les rues se sont soldĂ©es par onze morts. 25 corps carbonisĂ©s ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans un grand magasin de la capitale. Une mutinerie Ă©clate dans la prison d'Antananarivo rĂ©primĂ©e par les forces de l'ordre faisant un tuĂ© et dix blessĂ©s parmi les prisonniers et trois blessĂ©s parmi les policiers.
  • Mercredi :
    • Le prĂ©sident Marc Ravalomanana qui a visitĂ© dans la matinĂ©e les locaux de la radio nationale malgache, incendiĂ©s par des Ă©meutiers lundi en marge d'un rassemblement contre le rĂ©gime appelĂ© par le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, l'accuse d'ĂŞtre « l'initiateur des troubles » qui ont fait au moins 34 morts depuis lundi dans la capitale : « C'est moi qui ai donnĂ© l'ordre aux militaires de ne pas intervenir. Il faut bien gĂ©rer la crise, sinon cela aurait Ă©tĂ© un bain de sang » sans l'intervention des forces de l'ordre contre les Ă©meutiers et les pillards. « La prioritĂ© pour moi actuellement, c'est de rĂ©habiliter tout ce qui a Ă©tĂ© dĂ©truit »[2].
    • Selon le secrĂ©taire d'État français Ă  la CoopĂ©ration et Ă  la francophonie, Alain Joyandet, plus de 80 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es depuis lundi Ă  Madagascar, dont 23 dans des villes de province, lors d'Ă©meutes et de pillages liĂ©es aux manifestations appelĂ©es par le maire de la capitale contre le rĂ©gime. Le rassemblement du jour s'est dĂ©roulĂ© dans le calme.
  • Jeudi : Le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, Ă  la tĂŞte du mouvement de contestation du rĂ©gime en place du prĂ©sident Marc Ravalomanana, affirme lors d'une interview vouloir prendre la tĂŞte d'une « transition dĂ©mocratique » : « Je veux ĂŞtre Ă  la tĂŞte de cette transition dĂ©mocratique. C'est le souhait de la population. Il faut du sang neuf, une nouvelle vision […] Beaucoup de gens rĂŞvent aujourd'hui, essaient de trouver d'autres solutions. La population voit l'avenir en un jeune en qui ils ont confiance, et pas avec d'autres personnes. Il s'appelle "Andry TGV" bien Ă©videmment » — TGV (train Ă  grande vitesse) est le surnom donnĂ© par ses partisans TGV Ă  Andry Rajoelina pour son caractère fonceur.
  • Vendredi :
    • Le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, dĂ©clare : « Puisque le prĂ©sident et le gouvernement n'ont pas pris leurs responsabilitĂ©s, je proclame que je vais gĂ©rer toutes les affaires nationales Ă  partir d'aujourd'hui […] Je fais appel Ă  la banque centrale pour qu'elle ne dĂ©livre plus d'argent au gouvernement. Je demande Ă  tous les ministères de fermer Ă  partir de lundi. J'appelle les forces de l'ordre Ă  nous rejoindre. Ă€ prĂ©sent, je vais donner les ordres »
    • Le prĂ©sident Marc Ravalomanana dĂ©clare « Je reste prĂ©sident de ce pays et je fais le nĂ©cessaire pour dĂ©velopper ce pays ». InterrogĂ© sur d'Ă©ventuelles poursuites envisagĂ©es contre le maire de la capitale après ses dĂ©clarations, il dĂ©clare : « Ici Ă  Madagascar, nous avons un ministère de la Justice et aussi une Haute cour constitutionnelle et je crois qu'ils vont prendre leurs responsabilitĂ©s […] Il faut mettre en place la sĂ©curitĂ© et respecter la loi ». Il appelle la population malgache Ă  aller travailler normalement lundi.
  • Samedi :
    • Quelque deux mille manifestants se sont rĂ©unis tĂ´t le matin, en protestation contre le rĂ©gime malgache, sur la place du , haut lieu de la contestation malgache situĂ©e au milieu de l'avenue de l'IndĂ©pendance dans la capitale Antananarivo. Vers 9h00, des gendarmes ont essuyĂ© des jets de pierres et se sont repliĂ©s.
    • Andry Rajoelina se proclame chargĂ© des affaires de l'Ă®le, devant plusieurs dizaines de milliers de partisans, pour remplacer le prĂ©sident Marc Ravalomanana dont il rĂ©clame la destitution devant le Parlement[3]. L'annonce d'Andry Rajoelina a Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ©e d'un vĂ©ritable rĂ©quisitoire contre le chef de l'État, avec l'Ă©numĂ©ration des « violations de la Constitution » dont il se serait rendu coupable. Une rĂ©ponse Ă  la communautĂ© internationale qui en appelle au respect de l'ordre constitutionnel : « Les bailleurs de fonds, les Ă©vĂŞques, tout le monde nous dit : "respectez la Constitution". Nous sommes d'accord. Nous allons donc proclamer ici les dĂ©lits du prĂ©sident et du gouvernement au regard de la Constitution »[4].
    • Le prĂ©sident de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping dĂ©clare que « tout changement anticonstitutionnel Ă  Madagascar sera condamnĂ© ».

FĂ©vrier 2009

  • Lundi : le maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, qui s'est publiquement proclamĂ© samedi chargĂ© des affaires nationales du pays en lieu et place de l'actuel prĂ©sident, a fait dĂ©poser une demande de destitution du prĂ©sident malgache Marc Ravalomanana devant la Haute Cour constitutionnelle. Il appelle la communautĂ© internationale Ă  ne « pas se rendre complice d'un rĂ©gime qui a bafouĂ© la Constitution ». Il annonce ĂŞtre « en train de mettre en place la structure de la transition » et qu'il allait faire une tournĂ©e en province « dans quelques jours ».
  • Mardi : Le ministère de l'IntĂ©rieur prononce la destitution d'Andry Rajoelina de son poste de maire d'Antananarivo. Il est remplacĂ© par un administrateur provisoire, Guy Randrianarisoa, proche du pouvoir, officiellement appelĂ© « prĂ©sident de dĂ©lĂ©gation spĂ©ciale ». Le motif officiel de cette destitution serait, selon la prĂ©fecture, « des manquements dans la conduite de la mission de la commune, par exemple en ce qui concerne la gestion des ordures ». Le nouveau maire de la ville a Ă©tĂ© conseiller du maire destituĂ© après son Ă©lection en 2007 avant de claquer la porte[5].
  • Mercredi :
    • Manifestation d'environ 1 500 partisans d'Andry Rajoelina qui vient d'ĂŞtre destituĂ© de sa fonction de maire de la capitale. Il refuse de reconnaĂ®tre sa destitution par le gouvernement, estimant qu'il s'agissait d'une « insulte au peuple malgache […] on n'acceptera jamais l'installation du "prĂ©sident de dĂ©lĂ©gation spĂ©ciale" ».
    • La Haute Cour constitutionnelle de Madagascar se dĂ©clare incompĂ©tente pour examiner la procĂ©dure de dĂ©chĂ©ance dĂ©posĂ©e par Andry Rajoelina Ă  l'encontre du prĂ©sident pour violation de la Constitution : « La compĂ©tence de la HCC se limite Ă  la constatation de la vacance de la prĂ©sidence après la mise en accusation par les deux assemblĂ©es parlementaires et le prononcĂ© de la dĂ©chĂ©ance par la Haute Cour de justice […] En consĂ©quence, en l'Ă©tat actuel, la demande de dĂ©chĂ©ance du prĂ©sident de la RĂ©publique ou de son dĂ©part immĂ©diat de ses fonctions ne sauraient ĂŞtre rĂ©gulièrement examinĂ©s par notre juridiction »[6] - [7].
  • Samedi : Le maire dĂ©chu d'Antananarivo, Andry Rajoelina, annonce devant quelque 20 000 partisans la crĂ©ation d'une « Haute autoritĂ© de transition », puis plusieurs milliers de manifestants se sont dirigĂ©s vers le palais prĂ©sidentiel avec Ă  sa tĂŞte Monja Roindefo, intronisĂ© « premier ministre de transition » par Andry Rajoelina. Les forces de l'ordre ouvrent le feu faisant 31 morts et 86 blessĂ©s. Andry Rajoelina appelle sur les ondes de la radio indĂ©pendante Viva les forces armĂ©es Ă  « dĂ©fendre le peuple et stopper les soldats qui tirent sur les gens ».
  • Dimanche :
    • Au moins 5 000 personnes assistent au culte Ĺ“cumĂ©nique cĂ©lĂ©brĂ© dans un gymnase du centre de la capitale pour rendre hommage aux partisans d'Andry Rajoelina dont 28 ont Ă©tĂ© tuĂ©s et 212 ont Ă©tĂ© blessĂ©s la veille par la garde prĂ©sidentielle. L'ancien prĂ©sident Albert Zafy, opposant affichĂ© de Marc Ravalomanana assiste Ă  cette cĂ©rĂ©monie en compagnie de l'archevĂŞque d'Antananarivo, Odon Razanakolona, prĂ©sident du Conseil Ĺ“cumĂ©nique des Églises malgaches (FFKM)[8].
    • L'ONU appelle le gouvernement malgache Ă  traduire en justice les responsables de la mort d'au moins 28 manifestants qui participaient hier Ă  un rassemblement de l'opposition dans la capitale Antananarivo, rĂ©primĂ©e par la garde prĂ©sidentielle alors qu'ils marchaient Ă  l'appel du maire sur le palais prĂ©sidentiel. L'ONU en appelle aussi au calme dans l'ensemble du pays en proie aux violences depuis le en raison de l'opposition entre les deux hommes forts de Madagascar.
  • Lundi : La presse malgache dĂ©nonce de façon unanime la rĂ©pression de la manifestation du « samedi noir » parlant de « bain de sang », de « carnage » et de « boucherie ». Le quotidien d'opposition La VĂ©ritĂ© dĂ©nonce dans son Ă©ditorial un « bilan tragique, Ă  nul autre pareil de l'histoire de la rĂ©publique malgache ». La ministre de la DĂ©fense, CĂ©cile Manorohanta, annonce sa dĂ©mission après la rĂ©pression de la manifestation des partisans du maire par la garde prĂ©sidentielle durant laquelle 28 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es.
  • Lundi :
    • Rassemblement de quelque dix mille partisans d'Andry Rajoelina place du 13-Mai avec comme but d'organiser des sit-in devant les ministères de la capitale malgrĂ© les mises en garde du pouvoir. Après Monja Roindefo nommĂ© « premier ministre de la transition », Andry Rajoelina nomme deux autres « ministres », portant Ă  douze le nombre du gouvernement de transition censĂ© aux yeux de l'opposition remplacer le gouvernement actuel. Il demande Ă  « ses » ministres de se rendre dans les ministères du gouvernement pour y travailler, et Ă  ses partisans d'organiser des sit-in devant les ministères[9] - [10].
    • Devant le refus des ministères de laisser entrer les ministres de transition, les partisans du maire dĂ©chu s'Ă©nervent et d'importantes Ă©chauffourĂ©es ont lieu entre eux et les forces de l'ordre, paralysant la capitale[11].
  • Mardi :
    • Rassemblement de quelque dix mille partisans d'Andry Rajoelina sur la place du 13-Mai avant de se diriger en cortège et dans le calme vers les ministères de l'IntĂ©rieur, des Affaires Ă©trangères et de l'Éducation. Selon leur chef : « La lutte continue. Il faut qu'elle aille jusqu'au bout. Pour prendre les ministères, il y a une organisation Ă  mettre en place afin de distinguer les partisans des casseurs ».
    • Selon la prĂ©sidence sĂ©nĂ©galaise, le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais, Abdoulaye Wade, « a Ă©tĂ© sollicitĂ© pour une mĂ©diation » dans le conflit qui oppose le prĂ©sident malgache, Marc Ravalomanana, au maire d'Antananarivo, Andry Rajoelina, et qui a fait une centaine de morts depuis fin janvier : « Le prĂ©sident Wade accueille favorablement cette demande de mĂ©diation et apprĂ©ciera la suite qu'il convient de lui donner en tenant compte du dĂ©nouement des initiatives de paix actuellement en cours ».
  • Jeudi : Quatre des ministres du gouvernement de transition, nommĂ©s par Andry Rajoelina, ont rĂ©ussi après plusieurs tentatives Ă  occuper leurs ministères respectifs. Finalement, ils ont pu accĂ©der sans problème et sans heurt aux ministères de l'intĂ©rieur, de la sĂ©curitĂ© intĂ©rieure, de l'Ă©ducation et de l'amĂ©nagement du territoire. Ils ont immĂ©diatement fait changer les serrures des bâtiments quasiment dĂ©sertĂ©s par leurs fonctionnaires et fait sĂ©curiser les lieux. Quelque vingt mille partisans ont soutenu les opĂ©rations d'occupation. Ă€ la suite de ces Ă©vènements, le prĂ©sident Marc Ravalomanana, confrontĂ© Ă  cette grave crise politique, a nommĂ© l'ancien prĂ©fet de police de la capitale comme nouveau ministre de l'intĂ©rieur, prĂ©cisant que le prĂ©cĂ©dent Ă©tait remplacĂ© pour « raisons de santĂ© ».
  • Vendredi : Les forces de sĂ©curitĂ© commandĂ©es par le nouveau ministre de l'intĂ©rieur du prĂ©sident Marc Ravalomanana ont rĂ©ussi Ă  reprendre vers 3h00 du matin et sans violence le contrĂ´le des quatre ministères occupĂ©s depuis la veille par des partisans du maire destituĂ© d'Antananarivo.
  • Samedi : Le prĂ©sident Marc Ravalomanana et le chef de l'opposition Andry Rajoelina, se sont rencontrĂ©s dans un immeuble appartenant Ă  l'Ă©glise, et ont discutĂ© pendant une heure pour tenter de trouver une solution dans leur lutte pour le pouvoir. Andry Rajoelina demande depuis un mois la dĂ©mission du prĂ©sident, qu'il accuse de corruption et de dĂ©rives autocratiques. Au moins 125 personnes sont mortes dans les violences liĂ©es Ă  ce conflit. Les deux rivaux se sont engagĂ©s Ă  se rencontrer Ă  nouveau et Ă  ne pas « inciter Ă  des troubles », mais aussi Ă  « ne pas procĂ©der Ă  des arrestations pour motifs politiques ».
  • Vendredi : Deux personnes sont mortes lors de la dispersion par les forces de l'ordre d'un rassemblement de l'opposition Ă  Fianarantsoa (sud).

Mars 2009

  • Dimanche : Andry Rajoelina invite ses partisans Ă  manifester quotidiennement Ă  compter de lundi jusqu'Ă  la dĂ©mission du prĂ©sident Marc Ravalomanana. Il exclut de poursuivre les discussions entamĂ©es pour mettre fin Ă  la crise politique et assure que le prĂ©sident ne rĂ©sistera pas plus de quelques mois Ă  la colère de ses concitoyens, affirmant qu'aucun gouvernement n'a jamais rĂ©sistĂ© Ă  la pression de la place du , Ă©picentre de la plupart des mouvements populaires que l'ancienne colonie française a connu depuis son indĂ©pendance, en 1960. Outre son lourd bilan humain — les troubles ont fait 125 morts — la crise a dĂ©jĂ  eu de profondes rĂ©percussions sur l'Ă©conomie de l'Ă®le[12].
  • Lundi : Andry Rajoelina, appelle Ă  la grève gĂ©nĂ©rale dans tout le pays Ă  partir alors que le dialogue politique entre les deux camps est au point mort. D'un cĂ´tĂ©, Andry Rajoelina, prĂ©sident autoproclamĂ© d'une « Haute AutoritĂ© de transition », rĂ©pète que la dĂ©mission de Marc Ravalomanana est une exigence non nĂ©gociable et recherche l'appui des provinces. De l'autre, le prĂ©sident malgache, rĂ©Ă©lu en 2006, met en avant la lĂ©galitĂ© de son pouvoir et semble miser sur un essoufflement de la mobilisation. DotĂ©es d'Ă©quipements neufs, les forces de l'ordre sont davantage visibles dans les rues de la capitale.
  • Mercredi :
    • Le prĂ©sident Marc Ravalomanana annonce sa dĂ©cision de « rĂ©tablir l'ordre […] les forces de l'ordre vont prendre leurs responsabilitĂ©s, les magistrats vont faire appliquer la loi ». Des manifestants se sont heurtĂ©s aux forces de l'ordre et avant d'ĂŞtre dispersĂ©s Ă  coups de grenades lacrymogènes. Le prĂ©sident souhaite Ă©galement rĂ©tablir son assise sur les mĂ©dias locaux.
    • Des affrontements entre les manifestants et les forces de l'ordre Ă  Ambositra [environ 200 km au sud de la capitale), causent la mort de 2 personnes et font 9 blessĂ©s dont 3 policiers. Depuis le , quelque cent personnes sont mortes dans les diverses violences et manifestations.
  • Vendredi : Quelque 500 Ă©lèves internes au lycĂ©e français d'Antananarivo qui Ă©taient bloquĂ©s par des partisans de l'opposition Ă  l'extĂ©rieur, ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s de l'Ă©tablissement par bus. Le lycĂ©e qui compte environ 1 500 Ă©lèves dont une majoritĂ© de Français et de bi-nationaux franco-malgaches, se situe Ă  quelques centaines de mètres de la rĂ©sidence du leader de l'opposition Andry Rajoelina aux environs de laquelle la tension est vive.
  • Samedi : L'opposant Andry Rajoelina est obligĂ© de se cacher en lieu sĂ»r pour sa protection immĂ©diate.
  • Dimanche : Une mutinerie a Ă©clatĂ© dans un important camp militaire situĂ© près de la capitale Antananarivo. Des soldats ont affirmĂ© qu'ils n'obĂ©iraient plus aux ordres du rĂ©gime du prĂ©sident Marc Ravalomanana. Craignant une attaque de la garde prĂ©sidentielle, ils ont Ă©rigĂ© des barricades sur les routes avoisinantes. Le camp des mutins, qui abrite le Corps d'armĂ©e des personnels et des services administratifs et technique, considĂ©rĂ© comme le « poumon de l'armĂ©e malgache », est situĂ© dans le district de Soanierana, Ă  environ 6 km du centre la capitale.
  • Lundi : L'opposant Andry Rajoelina s'est « placĂ© sous la protection des Nations unies dans une rĂ©sidence diplomatique » depuis vendredi soir. Plusieurs centaines de partisans du prĂ©sident Marc Ravalomanana manifestent devant l'ambassade de France pour protester contre la protection accordĂ©e par Paris Ă  Andry Rajoelina.
  • Mardi :
    • Le chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e donne 72 heures aux forces politiques pour mettre un terme Ă  la crise qui agite le pays. En l'absence de dĂ©cision claire Ă  l'issue de ces 72 heures, l'armĂ©e fera fonctionner les affaires du pays : « Nous promettons de ne prendre aucun parti-pris et invitons les dĂ©cideurs politiques, toutes les forces politiques, la sociĂ©tĂ© civile, et les reprĂ©sentants des diverses forces vives dans le pays, Ă  se rĂ©unir immĂ©diatement et Ă  se mettre d'accord pour apporter une solution dans un dĂ©lai de soixante-douze heures afin de faire sortir le pays de la crise »[13].
    • Le prĂ©sident Marc Ravalomanana, reconnait « avoir fait des erreurs » et se dit dĂ©sormais « prĂŞt Ă  Ă©couter ».
    • Des assises nationales pour trouver une issue Ă  la crise doivent se tenir de jeudi Ă  samedi dans la capitale. Mais, selon le porte-parole d'Andry Rajoelina, l'opposant boycottera les « assises nationales » de sortie de crise, « c'est un refus catĂ©gorique » pour trois raisons avancĂ©es : il considère en premier lieu que le Conseil des Églises malgaches, mĂ©diateur dans le conflit, « n'est pas crĂ©dible pour organiser ce genre d'assises », ensuite, « le climat n'est pas serein pour organiser une telle rĂ©union » et enfin, il considère que « tout est montĂ© de toutes pièces » dans ces assises. Finalement, il rĂ©affirme que le prĂ©sident Marc Ravalomanana « devait quitter le pouvoir ».
    • Le ministre de la DĂ©fense, le vice-amiral Mamy Ranaivoniarivo, annonce sa dĂ©mission.
    • L'opposant Andry Rajoelina qui avait trouvĂ© refuge Ă  la rĂ©sidence de l'ambassadeur de France, finit par la quitter au matin pour ĂŞtre transfĂ©rĂ© vers l'Ă©vĂŞchĂ©. Le ministère des Affaires Ă©trangères affirme que la dĂ©cision des Nations unies de placer Andry Rajoelina sous la protection d'une mission diplomatique « avait reçu l'accord du prĂ©sident Ravalomanana ».
  • Mercredi : Le nouveau chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e malgache, AndrĂ© Andriarijaona, prend ses fonctions sur fond de dissensions au sein des forces de sĂ©curitĂ© en remplacement du gĂ©nĂ©ral Edmond Rasolofomahandry. Il a Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par ses pairs alors qu'il est normalement nommĂ© par le prĂ©sident, et dĂ©clare : « La nĂ©gociation avec le gĂ©nĂ©ral [Rasolofomahandry] s'est passĂ©e dans une fraternitĂ© digne de l'armĂ©e; maintenant tous les corps qui sont Ă  Madagascar sont derrière moi, et notre cohĂ©sion n'est pas touchĂ©e; nous allons la tenir jusqu'Ă  la fin de toutes nos forces pour l'unitĂ© de l'armĂ©e malgache ».
  • Vendredi :
    • La radio privĂ©e du prĂ©sident Marc Ravalomanana, menacĂ© par la sĂ©dition d'une partie de l'armĂ©e, lance un appel au peuple : « Le prĂ©sident appelle le peuple de Iavoloha Ă  s'organiser pour contrarier tous les mouvements de troupes de mutins vers le palais afin de protĂ©ger le prĂ©sident et le palais ».
    • Selon le colonel NoĂ«l Rakotonandrasa, porte-parole des mutins : Les chars doivent permettre d'intercepter tous les mercenaires qui viendraient ici, dĂ©clarant que leur prĂ©sence est une mesure stratĂ©gique de prĂ©caution.
  • Samedi :
    • Le « premier ministre » nommĂ© par l'opposition malgache, après avoir pris possession des bureaux du chef du gouvernement Ă  Antananarivo, dĂ©clare que le prĂ©sident Marc Ravalomanana et son gouvernement Ă©taient « dĂ©chus de leurs fonctions » et prend l'engagement « d'organiser des Ă©lections prĂ©sidentielle et lĂ©gislatives » dans les « 24 mois ».
    • L'opposant Andry Rajoelina, qui vivait cachĂ© depuis le , est rĂ©apparait publiquement devant plusieurs milliers de partisans rassemblĂ©s Ă  Antananarivo peu après que son mouvement eut affirmĂ© avoir pris le pouvoir Ă  Madagascar. Dans une interview donnĂ©e Ă  sa rĂ©sidence, il affirme qu'il « commande » dĂ©sormais l'armĂ©e « dans tout Madagascar ».
  • Dimanche : Le prĂ©sident Marc Ravalomanana affirme, devant 5 000 partisans rassemblĂ©s pour un culte religieux devant le palais prĂ©sidentiel, qu'il ne dĂ©missionnera « jamais » de la prĂ©sidence de Madagascar, Ă©voquant un rĂ©fĂ©rendum pour rĂ©gler la crise politique qui a fait plus de 130 morts depuis fin janvier.
  • Lundi :
    • L'armĂ©e a donnĂ© l'assaut et investi les bureaux de la prĂ©sidence et ceux de la banque centrale Ă  Antananarivo. Le prĂ©sident Marc Ravalomanana est retranchĂ© dans le palais d'Iavoloha, situĂ© Ă  une douzaine de kilomètres de la capitale et protĂ©gĂ© par la garde prĂ©sidentielle mais dont une partie a fait dĂ©fection[14]. Selon son porte-parole, le prĂ©sident Ravalomanana est dĂ©terminĂ© Ă  ne pas cĂ©der le pouvoir, et a discutĂ© d'un Ă©ventuel soutien militaire avec les Nations unies et les États d'Afrique australe.
    • Le chef de l'opposition, Andry Rajoelina, lors d'un rassemblement sur la place du 13-Mai, demande « aux forces de l'ordre d'exĂ©cuter sans retard » un « mandat d'arrĂŞt » pour « haute trahison » visant le prĂ©sident, au titre d'un « mandat » qui venait d'ĂŞtre annoncĂ© par la « ministre de la justice » du gouvernement d'opposition. Par la suite, lors d'une interview donnĂ©e Ă  Reuters il dĂ©clare : « Ă€ l'heure actuelle, Ravalomanana n'a pas de pouvoir […] beaucoup de choses vont se passer dans les prochaines 48 heures ». Il dit aussi refuser un rĂ©fĂ©rendum.
    • Le Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de l'Union africaine, rĂ©unie d'urgence Ă  Addis-Abeba, prĂ©vient l'opposition et l'armĂ©e malgaches qu'elle condamnerait toute prise illĂ©gale du pouvoir : « Si l'opposition veut s'emparer du pouvoir sans avoir rempli les obligations lĂ©gales et constitutionnelles, ce sera un coup d'État et nous condamnerons ».
  • Mardi :
    • Le prĂ©sident Marc Ravalomanana se trouve toujours dans le palais prĂ©sidentiel d'Iavoloha Ă  une douzaine de kilomètres d'Antananarivo. Ses gardes et ses partisans forment un vĂ©ritable bouclier humain sur les routes qui conduisent Ă  ce palais. Il juge « disproportionnĂ©e » l'intervention des militaires qui ont pris d'assaut le bâtiment prĂ©sidentiel du centre de la capitale et estime que le « problème pourrait ĂŞtre rĂ©solu s'il y avait une volontĂ© des deux cĂ´tĂ©s ».
    • Le prĂ©sident de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping demande Ă  l'armĂ©e malgache de ne pas transfĂ©rer le pouvoir Ă  l'opposition : « Si les militaires remettent le pouvoir au maire, ce ne sera pas constitutionnel » estimant que ce pourrait alors ĂŞtre considĂ©rĂ© comme un coup d'État. Constitutionnellement, Andry Rajoelina, 34 ans, est trop jeune pour briguer un mandat prĂ©sidentiel, les textes prĂ©cisant que le candidat doit ĂŞtre âgĂ© de 40 ans ou plus.
    • Le chef de l'opposant Andry Rajoelina, s'est proclamĂ© prĂ©sident de la RĂ©publique Malgache « Ă  la tĂŞte d'un gouvernement de transition » après que le directoire militaire, mis en place dans la journĂ©e, lui eut transmis par ordonnance les « pleins pouvoirs » : « M. Ravalomanana a dĂ©jĂ  dĂ©missionnĂ©, le premier ministre et son gouvernement ont aussi dĂ©missionnĂ© […] Donc vous pouvez m'appeler "PrĂ©sident" [… Il] ne faut pas qu'il y ait un vide dans le pays […] Nous sommes dans une situation exceptionnelle, il faut aussi des mesures exceptionnelles […] C'est le peuple qui donne le pouvoir, c'est le peuple qui reprend le pouvoir. Nous rĂ©pondons Ă  cette demande de me mettre Ă  la tĂŞte de la transition ». Il a Ă©galement promis une Ă©lection prĂ©sidentielle qui doit avoir lieu « d'ici vingt-quatre mois »[15].
  • Mercredi :
    • Le nouveau prĂ©sident Andry Rajoelina, dont son arrivĂ©e Ă  la tĂŞte d'un gouvernement de transition a Ă©tĂ© avalisĂ©e par la Haute Cour constitutionnelle, a rĂ©affirmĂ© qu'il souhaitait l'arrestation et la comparution devant la justice de l'ancien prĂ©sident, Marc Ravalomanana. Il a aussi dĂ©clarĂ© qu'un certain nombre de « ministres suspects » de l'ancien gouvernement avaient interdiction de quitter le territoire.
    • Le prĂ©sident de la CommunautĂ© pour le dĂ©veloppement de l'Afrique australe, le Sud-Africain Kgalema Motlanthe, a dĂ©clarĂ© que la situation est « triste et inacceptable », le SADC « n'approuvera jamais, chez aucun de ses États membres, un transfert de pouvoir anticonstitutionnel aux dĂ©pens d'un gouvernement dĂ©mocratiquement Ă©lu ».
  • Jeudi :
    • Le nouveau prĂ©sident Andry Rajoelina organise son pouvoir en dĂ©crĂ©tant la suspension des activitĂ©s de l'AssemblĂ©e nationale et du SĂ©nat, ainsi que la crĂ©ation d'une « haute autoritĂ© pour la transition vers la IVe RĂ©publique ». Il a aussi annulĂ© l'accord de cession de 1,3 million d'hectares de terres non cultivĂ©es pour produire de l'huile de palme et du maĂŻs, ce qui avait alimentĂ© la colère contre son prĂ©dĂ©cesseur et l'a forcĂ© Ă  la dĂ©mission : « Si on veut vendre des terres Ă  Madagascar il faut changer la Constitution et consulter la population ».
    • Ă€ la suite de sa rĂ©union extraordinaire consacrĂ©e Ă  la situation Ă  Madagascar, la SADC refuse de reconnaĂ®tre le nouveau prĂ©sident Andry Rajoelina et estime que sa nomination « viole non seulement la Constitution de Madagascar mais aussi les principes internationaux comme les protocoles de la SADC, de l'UA et des Nations unies ». Elle appelle Ă  un retour « Ă  l'État constitutionnel et de droit dans les plus brefs dĂ©lais ».
  • Vendredi : L'Union africaine suspend Madagascar de ses instances après la prise du pouvoir par l'opposant Andry Rajoelina. Le prĂ©sident du Conseil de sĂ©curitĂ© de l'UA, Bruno Nongoma Zidouemba dĂ©clare : « Le conseil estime que ce qui s'est produit Ă  Madagascar entre dans la dĂ©finition d'un changement de gouvernement non constitutionnel […] Le conseil a donc dĂ©cidĂ© de suspendre la participation de Madagascar aux instances et organes de l'UA ».
  • Samedi :
    • Quelque 300 personnes se sont rassemblĂ©es ce matin dans les jardins d'Ambohijatovo au centre d'Antananarivo, pour protester contre la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina, qui doit ĂŞtre officiellement installĂ© dans la journĂ©e comme prĂ©sident de la Haute autoritĂ© de transition. Ils dĂ©clarent vouloir protester contre « la violence du terrorisme de TGV », surnom d'Andry Rajoelina pour son caractère fonceur.
    • Andry Rajoelina, prĂ©sident de la « Haute autoritĂ© de la transition » malgache, a prĂŞtĂ© serment et, pour rassurer la communautĂ© internationale hostile Ă  son rĂ©gime, s'est engagĂ© Ă  « appliquer les règles de la bonne gouvernance ». Aucun chef d'État Ă©tranger n'y a assistĂ©, aucun diplomate ne s'y est rendu, alors que s'accumulent les condamnations.
    • Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'Organisation internationale de la francophonie, Abdou Diouf, estime que « l'ensemble du processus », d'accès au pouvoir Ă  Madagascar d'Andry Rajoelina, « est entachĂ© d'illĂ©galitĂ© et constitue une rupture de l'ordre constitutionnel » Ă©tait « entachĂ© d'illĂ©galitĂ© ». Il « appelle les autoritĂ©s de fait Ă  prendre d'urgence toutes les mesures nĂ©cessaires Ă  un retour rapide Ă  l'ordre constitutionnel et dĂ©mocratique […], et permettre la tenue dans les meilleurs dĂ©lais d'Ă©lections libres, fiables et transparentes […] Il invite avec insistance au plein respect des droits et des libertĂ©s fondamentaux et Ă  la protection des biens et des personnes, impliquant notamment la garantie de la sĂ©curitĂ© du PrĂ©sident Marc Ravalomanana et de ses proches ».
  • Dimanche : Lors de sa première rĂ©ception, le nouveau prĂ©sident de la Haute AutoritĂ© de transition Andry Rajoelina dĂ©clare devant les reprĂ©sentants de plusieurs journaux internationaux : « Ce n'est pas du tout un coup d'État […] Il ne faut pas qu'il y ait un vide. Il faut que quelqu'un gère le pays ».
  • Lundi : Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblĂ©es dans les jardins d'Ambohijatovo, dans le centre de la capitale pour dĂ©noncer la prise de pouvoir « illĂ©gale » d'Andry Rajoelina et rĂ©clamer le retour de l'ex-prĂ©sident Marc Ravalomanana : « Avereno dadanai, avereno Ravalo » ("Reviens le père, reviens Ravalomanana"). Le dĂ©putĂ© Andrianatoandro Raharinaivo, porte-parole du parti TIM de l'ex-prĂ©sident dĂ©clare : « Nous estimons que l'accession (au pouvoir) d'Andry Rajoelina est illĂ©gale et la communautĂ© internationale est d'accord avec nous […] Aujourd'hui, nous lançons Ă  l'endroit de la communautĂ© internationale que c'est un coup d'État.
  • Mardi :
    • L'ex-prĂ©sident dĂ©chu Marc Ravalomanana, qui avait disparu depuis une semaine, se trouverait au Swaziland oĂą se tiendra la semaine prochaine un sommet de la CommunautĂ© de dĂ©veloppement de l'Afrique australe.
    • Le nouveau gouvernement annonce la tenue d'une assise nationale en vue de l'organisation d'une Ă©lection prĂ©sidentielle, en prĂ©sence notamment des partis politiques, les 2 et prochains : « L'assise va essayer de dĂ©terminer la date pour l'organisation et la tenue de l'Ă©lection prĂ©sidentielle et l'Ă©laboration du code Ă©lectoral ».
  • Vendredi : Le prĂ©sident dĂ©chu Marc Ravalomanana promet Ă  ses partisans, qui manifestent quotidiennement, de les revoir « bientĂ´t » : « N'ayez crainte, je reviendrai bientĂ´t. Nous serons rĂ©unis pour travailler pour la rĂ©ussite […] Poursuivez et renforcez le mouvement que nous menons [pour que] le monde entier l'entende parce que les Malagasy feront tout jusqu'Ă  ce que la lĂ©galitĂ© soit rĂ©tablie ».
  • Samedi : Trente-quatre personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es lors de la dispersion d'une manifestation qui a rassemblĂ© entre 15 000 et 20 000 personnes en faveur de l'ancien prĂ©sident Marc Ravalomanana. Les manifestants s'Ă©taient rassemblĂ©s Ă  la mi-journĂ©e sur la « Place de la dĂ©mocratie ».
  • Lundi :
    • Environ 15 000 partisans du prĂ©sident dĂ©chu de Madagascar, Marc Ravalomanana, se sont Ă  nouveau rassemblĂ©s dans le calme Ă  sur la place de la DĂ©mocratie Ă  Antananarivo pour rĂ©clamer son retour Ă  la tĂŞte du pays. Les organisateurs ont appelĂ© Ă  la foule Ă  ne pas se rendre sur la place du 13-Mai, situĂ©e Ă  quelques centaines de mètres de lĂ , samedi, 34 manifestants pro-Ravalomanana y avaient Ă©tĂ© blessĂ©s, dont plusieurs par balles, par les forces de l'ordre qui leur en bloquaient l'accès.
    • Les dirigeants d'Afrique australe dĂ©cident d'exclure Madagascar de leur organisation jusqu'au retour de l'ordre constitutionnel dans ce pays, en signe de protestation contre la prise de pouvoir d'Andry Rajoelina.

Avril 2009

  • Vendredi : Après deux jours de travaux, le rapport final des Assises nationales proposent : « Concernant les calendriers Ă©lectoraux, sous rĂ©serve de l'adoption du projet de Constitution […] les assises recommandent les Ă©chĂ©ances suivantes : une confĂ©rence nationale avant le , un rĂ©fĂ©rendum constitutionnel en septembre, une Ă©lection prĂ©sidentielle en ». Des Ă©lections lĂ©gislatives sont Ă©galement annoncĂ©es pour , le nouveau rĂ©gime ayant suspendu le Parlement. Selon le prĂ©sident de la Haute AutoritĂ© de transition, Andry Rajoelina, ces assises « marquent le coup d'envoi du renouveau dĂ©mocratique et prĂ©figurent dĂ©jĂ  la force de la dĂ©mocratie que nous voulons sauver Ă  Madagascar ». Le texte final ne prĂ©cise cependant pas si le prĂ©sident malgache dĂ©chu, Marc Ravalomanana, ou si Andry Rajoelina, seront autorisĂ©s Ă  participer Ă  cette Ă©lection. D'après l'actuelle Constitution, un candidat Ă  la prĂ©sidence doit avoir au moins 40 ans, alors que ce dernier n'en a que 34 aujourd'hui.
  • Lundi :
    • L'ancien prĂ©sident Marc Ravalomanana est arrivĂ© Ă  Addis-Abeba pour des consultations avec les autoritĂ©s Ă©thiopiennes et les responsables de l'Union africaine. Il doit rencontrer le premier ministre Ă©thiopien, Meles Zenawi et le prĂ©sident de la Commission de l'Union africaine, Jean Ping qui a une nouvelle fois soulignĂ© « l'impĂ©ratif du retour rapide Ă  l'ordre constitutionnel Ă  Madagascar ».
    • Une très forte tempĂŞte tropicale, nommĂ©e « Jade », balaie la cĂ´te est de Madagascar et la rĂ©gion d'Analanjirofo.
  • Jeudi :
    • Le prĂ©sident dĂ©chu Marc Ravalomanana promet par tĂ©lĂ©phone Ă  plusieurs milliers de ses partisans rassemblĂ©s place de la DĂ©mocratie Ă  Antananarivo comme presque chaque jour depuis l'installation le d'une Haute AutoritĂ© de Transition (HAT) dirigĂ©e par Andry Rajoelina, de « revenir le plus vite possible » au pays.
    • Raharinaivo Andrianantoandro, porte-parole du parti de Marc Ravalomanana, dĂ©clare avoir Ă©tĂ© contactĂ© par le nouveau rĂ©gime pour entamer des discussions.
    • Le premier bilan des dommages de la tempĂŞte tropicale de lundi fait Ă©tat de 33 800 sinistrĂ©s et d'au moins 8 morts.
  • Vendredi : Selon le Bureau national de gestion des risques et des catastrophes (BNGRC), le bilan provisoire de la tempĂŞte tropicale « Jade » de lundi se monte Ă  9 personnes tuĂ©es et 36 319 sinistrĂ©s.
  • Jeudi : Le prĂ©sident dĂ©chu, Marc Ravalomanana, dĂ©signe un nouveau Premier ministre « lĂ©gal ». RĂ©fugiĂ© au Swaziland, il l'annonce par tĂ©lĂ©phone Ă  ses partisans rĂ©unis Ă  Antananarivo : « Je viens de nommer M. Manandafy Rakotomirina, premier ministre. Il est le premier ministre lĂ©gal. Nous espĂ©rons, et le monde entier aussi, qu'il accomplira son devoir pour le retour de la paix et surtout le bien ĂŞtre du peuple malgache ».
  • Vendredi : Afin de relancer le tourisme durement frappĂ© par la grave crise politique et sociale, le ministère du Tourisme instaure jusqu'au la gratuitĂ© du visa pour les touristes sĂ©journant moins de trente jours dans le pays. Il coĂ»tait jusqu'ici environ 60 euros. Selon le prĂ©sident de la FĂ©dĂ©ration des HĂ´teliers et Restaurateurs de Madagascar (FHORM), Éric Koller : « Le but est de dire que Madagascar se rouvre au tourisme, et de rĂ©pondre Ă  l'Ă®le Maurice » qui a supprimĂ© cette annĂ©e son droit de visa touriste. Madagascar a accueilli 378 000 touristes en 2008, en majoritĂ© des Français, gĂ©nĂ©rant l'Ă©quivalent de 393 millions de dollars (environ 298 millions d'euros) de recettes en devises Ă©trangères. Ce secteur reprĂ©sente 25 000 emplois directs et beaucoup plus d'emplois indirects (artisanat, transporteurs, etc).
  • Lundi : La manifestation quotidienne des partisans du prĂ©sident Ă©vincĂ©, Marc Ravalomanana tourne Ă  l'affrontement avec les forces de l'ordre dans la capitale, Ă  coups de grenades lacrymogènes et de tirs de sommation. Les combats de rue ont fait un mort et au moins 12 blessĂ©s, dont sept grièvement, cinq en rĂ©animation et deux en neurologie.
  • Jeudi : Nouveaux affrontements entre forces de l'ordre et partisans du prĂ©sident Ă©vincĂ© Marc Ravalomanana, qui ont Ă©rigĂ© des barrages dans le centre de la capitale malgache, faisant au moins 36 blessĂ©s. La gendarmerie avait bloquĂ© l'accès du parc du centre-ville d'Antananarivo oĂą les « lĂ©galistes » se rĂ©unissent quasi quotidiennement. Un policier est grièvement blessĂ©, et son arme a Ă©tĂ© dĂ©robĂ©e. Quatre parlementaires du mouvement ont Ă©tĂ© interpellĂ©s dans la journĂ©e en marge du rassemblement.
  • Samedi : Retour d'exil de Pierrot Rajaonarivelo, qui fut vice-premier ministre dans le rĂ©gime de l'ancien prĂ©sident en exil Didier Ratsiraka (1975-1993 et 1997-2002). Il avait quittĂ© Madagascar Ă  l'issue de la crise politique de 2002, qui avait vu l'accession au pouvoir de Marc Ravalomanana et la chute de Didier Ratsiraka.

Mai 2009

  • Mardi : Le nouveau prĂ©sident Andry Rajoelina aurait annoncĂ© Ă  un groupe de diplomates « qu'il ne se prĂ©senterait pas aux prochaines Ă©lections prĂ©sidentielles », mais l'information a Ă©tĂ© rapidement dĂ©mentie. La date d'organisation de cette consultation demeure très incertaine, le gouvernement ayant refusĂ© le 1er mai de prendre un engagement de l'organiser avant la fin de l'annĂ©e, comme le souhaitent les chancelleries occidentales.
  • Mercredi : L'ancien prĂ©sident Ă©vincĂ©, Marc Ravalomanana, en exil en Afrique du Sud, accuse la France de « soutenir » Andry Rajoelina et dans le but de « coloniser Ă  nouveau » Madagascar : « Madagascar est actuellement dirigĂ© par des groupes de bandits qui ont des noirs desseins, conduits par Andry Rajoelina et soutenus par les Français et leur clique […] Leur objectif est de coloniser Ă  nouveau Madagascar et d'asservir le peuple malgache ».

Juin 2009

  • Mercredi : L'ancien prĂ©sident Marc Ravalomanana est condamnĂ© par contumace Ă  quatre ans de prison pour « conflit d'intĂ©rĂŞts » dans l'achat d'un avion prĂ©sidentiel. Ce dernier la juge « sans valeur ».
  • Lundi : Lors de la rĂ©union de la Comesa, le grand marchĂ© commun de l'Afrique australe et de l'Est, la possibilitĂ© d'une intervention militaire pour rĂ©tablir la dĂ©mocratie Ă  Madagascar a Ă©tĂ© Ă©voquĂ©e. Dans le communiquĂ© final publiĂ© Ă  l'issue d'un sommet tenu Ă  Victoria Falls (nord-ouest du Zimbabwe), les 19 pays membres du Comesa ont dĂ©clarĂ© qu'ils soutenaient les « efforts pour rĂ©tablir l'ordre constitutionnel Ă  Madagascar en examinant toutes les options, y compris la possibilitĂ© d'une intervention militaire ». La Comesa, qui ne dispose pas de moyens militaires pour gĂ©rer des crises, soutient les efforts de mĂ©diation de l'Union africaine (UA) et de la CommunautĂ© de dĂ©veloppement de l'Afrique australe (SADC) pour trouver une solution Ă  la crise malgache[16].

Juillet 2009

  • Vendredi : L'organisation Reporters sans frontières s'inquiĂ©te des « pressions et menaces directes » subies par les journalistes malgaches couvrant la crise politique en cours depuis janvier dernier : « Nous sommes inquiets du climat de dĂ©fiance envers les journalistes qui règne actuellement Ă  Madagascar. La tension politique ne peut excuser les procĂ©dĂ©s souvent choquants utilisĂ©s par les forces de l'ordre contre les professionnels des mĂ©dias, notamment ceux d'opposition […] Nous demandons au gouvernement d'Andry Rajoelina de mettre fin Ă  ces pratiques, et d'apporter des signes d'apaisement ainsi que des preuves de son respect de la libertĂ© de la presse […] Nous sommes cependant conscients que la crise politique que traverse l'Ă®le entraĂ®ne parfois des dĂ©rives de la part des mĂ©dias […RSF rĂ©itère son] appel Ă  tous les journalistes malgaches en faveur d'un journalisme responsable, dĂ©barrassĂ© des prises de position partisanes, et refusant les appels Ă  la violence ou Ă  la haine »[17].
  • Dimanche : Un homme a Ă©tĂ© tuĂ© et deux autres ont Ă©tĂ© blessĂ©s dans la nuit de samedi Ă  dimanche Ă  Antananarivo par l'explosion dans leur vĂ©hicule d'une bombe qu'ils manipulaient. D'autres explosifs ont Ă©tĂ© dĂ©couverts dans la capitale par les forces de sĂ©curitĂ©. Deux bombes avaient dĂ©jĂ  explosĂ© Ă  Antananarivo en juin, sans faire de victimes et d'autres avaient Ă©tĂ© dĂ©samorcĂ©es. Les forces de sĂ©curitĂ© avaient alors procĂ©dĂ© Ă  plusieurs arrestations et accusĂ© des mouvements proches du prĂ©sident Ă©vincĂ© Marc Ravalomanana[18].
  • Mercredi :
    • Un accident ferroviaire, sur la ligne Fianarantsoa-Cote Est, cause la mort de 6 passagers. L'accident, le dĂ©raillement d'un wagon, s'est produit « peu avant la gare de Sahambavy, Ă  21 kilomètres de l'arrivĂ©e Ă  Fianarantsoa », « l'origine du dĂ©raillement pourrait ĂŞtre un dĂ©faut de voie ». La ligne FCE, entrĂ©e en activitĂ© en 1936, est l'une des deux seules lignes de trains voyageurs en service Ă  Madagascar[19].
    • Le mĂ©diateur de la CommunautĂ© de dĂ©veloppement de l'Afrique australe (SADC), l'ancien prĂ©sident mozambicain Joaquim Chissano annonce, en marge d'une rĂ©union du groupe de contact international sur Madagascar, que les quatre mouvances malgaches avaient acceptĂ© le « principe » d'une rencontre au Mozambique. Les anciens prĂ©sidents — Didier Ratsiraka, Albert Zafy et Marc Ravalomanana — ont chacun une mouvance, de mĂŞme que Andry Rajoelina.

Août 2009

  • Samedi : Les leaders malgaches acceptent le principe d'une transition politique et doivent dĂ©sormais nĂ©gocier des « questions sensibles », comme le retour au pays du prĂ©sident Ă©vincĂ© Marc Ravalomanana et le fait de dĂ©terminer « qui va diriger la transition ? qui va ĂŞtre le premier ministre ? ». La transition politique, qui devrait normalement succĂ©der Ă  la HAT et Ă  laquelle devraient participer plusieurs mouvances politiques, doit dĂ©boucher sur une Ă©lection prĂ©sidentielle après 15 mois[20].
  • Dimanche : Les quatre leaders signent un accord sur une pĂ©riode de transition avec l'instauration d'un nouveau gouvernement composĂ© de 32 ministres et l'organisation d'Ă©lections d'ici fin 2010.
  • Mercredi : Les nĂ©gociations sur un gouvernement de transition s'embourbent sur la rĂ©partition des postes clĂ©s, en particulier du prĂ©sident de la transition et du premier ministre de consensus. L'ancien prĂ©sident Ă©vincĂ©, Marc Ravalomanana, comme son successeur, l'actuel homme fort de Madagascar, Andry Rajoelina, revendiquent la prĂ©sidence de transition[21].

Septembre 2009

  • Vendredi : Les principaux chefs militaires refusent « la mise en place d'un directoire militaire », afin que l'armĂ©e assure le pouvoir par intĂ©rim, comme l'ont demandĂ© trois des quatre forces du pays — les mouvances des ex-prĂ©sidents Albert Zafy et Didier Ratsiraka et du prĂ©sident Ă©vincĂ©, Marc Ravalomanana — face Ă  la persistance de la crise politique et Ă  l'impasse politique sur le choix des dirigeants de la future transition, alors que le dĂ©lai fixĂ© par la mĂ©diation internationale pour un partage temporaire du pouvoir arrive Ă  son terme et que les nĂ©gociations avec l'actuel homme fort du pays, Andry Rajoelina, semblent totalement bloquĂ©es[22].
  • Samedi : Le premier ministre Monja Roindefo annonce que le gouvernement va protester auprès du secrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de l'ONU après que le prĂ©sident Andry Rajoelina, a Ă©tĂ© empĂŞchĂ© de s'exprimer Ă  la tribune vendredi.

Octobre 2009

  • Mardi : Les principales mouvances politiques sont parvenues Ă  un accord Ă  Antananarivo sur les noms des dirigeants de la transition malgache, Ă  l'issue d'une rĂ©union du groupe international de contact. Andry Rajoelina, continuera d'assurer la prĂ©sidence de la transition et Eugène Mangalaza, de la mouvance de l'ex-prĂ©sident Didier Ratsiraka, assurera les fonctions de premier ministre. Cet accord lève le principal blocage Ă  la mise en Ĺ“uvre des accords inter-malgaches signĂ©s Ă  Maputo le sous la mĂ©diation de la communautĂ© internationale[23].

Novembre 2009

  • Samedi : Dans la nuit, après plusieurs semaines de nĂ©gociations, un accord a Ă©tĂ© conclu sur la constitution d'un gouvernement d'union nationale après dix mois de crise politique. Selon les termes convenus au siège de l'Union africaine Ă  Addis-Abeba, Andry Rajoelina, qui a pris le pouvoir en mars, restera prĂ©sident et sera flanquĂ© de deux coprĂ©sidents. Le texte a Ă©tĂ© signĂ© par le nouveau dirigeant malgache, son prĂ©dĂ©cesseur dĂ©chu Marc Ravalomanana et deux anciens prĂ©sidents du pays, Didier Ratsiraka et Albert Zafy. Les nĂ©gociations sur la rĂ©partition des ministères devraient dĂ©buter dans les prochains jours Ă  Antanarivo. L'accord permettra Ă  Ravalomanana, qui vit en exil en Afrique du Sud, d'installer un proche alliĂ© comme coprĂ©sident. l'accord prĂ©voit aussi de lever les charges d'abus de pouvoir contre le riche homme d'affaires, ce qui pourrait permettre son retour au pays. Cependant, rien n'est prĂ©cisĂ© sur la manière dont s'articuleront les rapports entre le prĂ©sident et le « conseil prĂ©sidentiel ». Les dĂ©cisions futures pourront ĂŞtre signĂ©es par les trois dirigeants. Des Ă©lections devront avoir lieu avant la fin 2010[24].

DĂ©cembre 2009

  • Mardi : Le prĂ©sident Andry Rajoelina rejette l'accord des leaders des trois autres mouvances malgaches sur la rĂ©partition des postes au sein du gouvernement de transition, conclu Ă  Maputo en son absence et qu'il a qualifiĂ© d'acte « de haute trahison » qui « porte atteinte Ă  la souverainetĂ© nationale ». Les ex-prĂ©sidents Marc Ravalomanana, Didier Ratsiraka et Albert Zafy ont Ă©tabli Ă  Maputo la liste de leurs candidats au gouvernement de transition, conformĂ©ment Ă  l'accord signĂ© en novembre Ă  Addis Abeba avec Andry Rajoelina et en vertu duquel chaque mouvance devait recevoir six portefeuilles[25].
  • Vendredi : Le prĂ©sident Andry Rajoelina, nomme par dĂ©cret et unilatĂ©ralement un nouveau « chef du gouvernement de la transition », en la personne de CĂ©cile Manorohanta, en remplacement d'Eugène Mangalaza, qui avait Ă©tĂ© dĂ©signĂ© par consensus entre les diffĂ©rentes mouvances malgaches. Elle occupait jusqu'Ă  prĂ©sent les fonctions de vice-première ministre chargĂ©e de l'intĂ©rieur. ArrivĂ© en novembre Ă  Antananarivo, Eugène Mangalaza, qui appartenait avant au parti du prĂ©sident Ă©vincĂ© Marc Ravalomanana, n'avait jamais pu constituer son gouvernement, la rĂ©partition des postes achoppant entre les mouvances. L'homme fort de Madagascar annonce aussi son intention d'organiser des Ă©lections lĂ©gislatives le afin d'Ă©lire une AssemblĂ©e constituante, enterrant de fait le processus de rĂ©conciliation.
  • Samedi : Mort Ă  Antananarivo de Jacques Sylla (nĂ© en 1946), ancien premier ministre (2002-2007) et prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale (2007-2009) des suites d'une longue maladie.

Notes et références

  1. Le Monde.fr, Utilisant le mécontentement populaire, le maire d'Antananarivo défie le président Ravalomanana
  2. Le Figaro.fr, Le président accuse
  3. Le Figaro.fr, Le maire de la capitale prend la tĂŞte du pays
  4. Le Monde.fr, Le bras de fer se durcit pour la direction du pays
  5. Le Monde.fr, Le gouvernement Ă  l'offensive contre le maire d'Antananarivo
  6. Le Figaro.fr, Le maire de la capitale refuse de reconnaître sa destitution
  7. Le Monde.fr, La justice se déclare incompétente
  8. Le Monde.fr, Cérémonie en mémoire des tués de samedi
  9. Le Monde.fr, Rassemblement de partisans du maire d'Antananarivo
  10. Le Monde.fr, Andry Rajoelina, maire déchu d'Antananarivo, défie le pouvoir
  11. Le Monde.fr, Photos des violentes échauffourées à Antananarivo
  12. Le Monde.fr, L'opposition assure que le gouvernement ne tiendra pas
  13. Le Monde.fr, L'armée malgache fixe un ultimatum de 72 heures pour une issue à la crise
  14. Le Monde.fr, L'armée souhaite "précipiter le départ" du président
  15. Le Monde.fr, Andry Rajoelina se déclare président
  16. Le Figaro.fr, La force "pas une bonne idée"
  17. « Le Figaro.fr, Inquiétude de RSF. »
  18. « Le Figaro.fr, Il se tue en manipulant une bombe. »
  19. « Le Figaro.fr, 6 morts dans un accident ferrociaire. »
  20. « Le Figaro.fr, Poursuite des négociations . »
  21. « Le Figaro.fr, La présidence de la transition âprement disputée. »
  22. « Le Monde.fr, L'armée malgache refuse d'assumer le pouvoir par intérim. »
  23. « Le Figaro.fr, Accord sur les dirigeants. »
  24. Le Figaro.fr, Signature d'un accord après dix mois de crise
  25. Le Figaro.fr, Rajoelina rejette l'accord de Maputo

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