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2009 au Soudan

Chronologie de l'Afrique

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Chronologie au Soudan

FĂ©vrier 2009 au Soudan

Omar el-BĂ©chir
(février 2009)
  • Lundi : Selon le ministère canadien des Affaires Ă©trangères, une journaliste canado-Ă©gyptienne de 25 ans, Heba Aly, travaillant pour diffĂ©rents mĂ©dias internationaux a Ă©tĂ© expulsĂ©e du Soudan vers Le Caire. DiplĂ´mĂ©e de l'universitĂ© Carleton d'Ottawa, elle Ă©tait arrivĂ©e au Soudan en juin dernier et collaborait notamment avec les agences Bloomberg et Irin - l'organe de presse humanitaire de l'ONU - ainsi qu'avec le Christian Science Monitor. Depuis dĂ©but janvier, son permis de travail n'avait pas Ă©tĂ© prorogĂ© et elle travaillait donc sans papiers en règle, les autoritĂ©s soudanaises lui avait alors enjoint de quitter le pays dans les plus brefs dĂ©lais[1].
  • Mercredi : Le prĂ©sident chinois Hu Jintao rĂ©affirme son soutien au prĂ©sident Omar el-BĂ©chir accusĂ© de crimes de guerre au Darfour : « Les relations sino-soudanaises ont traversĂ© des vicissitudes internationales mais ont rĂ©ussi Ă  se dĂ©velopper sans problèmes […] La Chine respecte la souverainetĂ© et l'intĂ©gritĂ© territoriale du Soudan et soutient ses efforts pour rĂ©aliser la rĂ©conciliation nationale ».
  • Jeudi : Le Soudan, soutenu par des pays arabes et africains, renouvelle son appel au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU pour qu'il suspende pendant un an toute procĂ©dure lĂ©gale internationale contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir, accusĂ© de gĂ©nocide, crimes de guerre et crimes contre l'humanitĂ© au Darfour, par le procureur Luis Moreno-Ocampo de la Cour pĂ©nale internationale.
  • Mardi : Au Qatar, dĂ©but des pourparlers en vue d'une confĂ©rence de paix sur le Darfour entre le gouvernement de Khartoum et le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© (JEM), le plus actif des groupes rebelles de la province de l'ouest du Soudan. Le reprĂ©sentant du JEM, Jibril Ibrahim, pose comme conditions premières et de confiance, la participation de son mouvement au gouvernement central de Khartoum, le dĂ©mantèlement des milices pro-gouvernementales au Darfour, la libĂ©ration des prisonniers du JEM et la garantie d'une distribution sans difficultĂ© de l'aide humanitaire. Il demande aussi que son mouvement puisse « conserver ses combattants au Darfour pendant une pĂ©riode transitoire avant un accord final qui permettrait de les intĂ©grer dans les forces rĂ©gulières ».
  • Jeudi : Les juges de la chambre prĂ©liminaire de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) dĂ©cident d'Ă©mettre un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir, pour les crimes commis au Darfour, oĂą près de trois cent mille personnes ont pĂ©ri depuis 2003. Les juges ont notamment demandĂ© la liste des pays dont la coopĂ©ration sera sollicitĂ©e pour arrĂŞter le prĂ©sident soudanais, qui fera, de fait, l'objet d'un avis de recherche s'il refuse de se prĂ©senter Ă  la Cour[2] - [3].
  • Dimanche : Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir est au Caire pour une visite officielle au prĂ©sident Hosni Moubarak qui estime qu'un « mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident BĂ©chir aurait des consĂ©quences dangereuses sur la situation au Darfour et au Soudan en gĂ©nĂ©ral »[6].

Mars 2009 au Soudan

  • Mardi : Le procureur de la CPI, Luis Moreno-Ocampo affirme avoir de lourdes preuves contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir : « Nous avons plus de trente diffĂ©rents tĂ©moins qui diront comment il a tout dirigĂ© et contrĂ´lĂ© ». Le prĂ©sident soudanais pourrait ainsi faire l'objet d'un mandat d'arrĂŞt pour crimes de guerre, crimes contre l'humanitĂ© et gĂ©nocide au Darfour, ce qui serait le premier mandat d'arrĂŞt contre un chef d'État lancĂ© par la CPI, en fonction depuis 2002.
  • Mercredi : Le Parlement de la Mauritanie condamne le lancement par la Cour pĂ©nale internationale (CPI) d'un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir pour « crime contre l'humanitĂ© au Darfour » : « Nous exprimons notre solidaritĂ© avec le prĂ©sident et le peuple soudanais face Ă  cette injustice et demandons aux parlements dans le monde de faire bloc contre cette dĂ©cision et d'Ĺ“uvrer Ă  son annulation, sur le plan pratique et politique ». Les parlementaires accusent les États-Unis d'utiliser la CPI comme « un simple outil politique contre les Arabes et Africains », avec « deux poids et deux mesures », rejettent « l'idĂ©e mĂŞme de faire cas des crimes contre l'humanitĂ© et des crimes de guerre commis par IsraĂ«l Ă  Gaza et au Liban ainsi que par Washington en Irak et en Afghanistan » et affirmant que la Cour a ainsi « prouvĂ© combien cette juridiction a Ă©tĂ© politisĂ©e Ă  outrance et combien elle a perdu son indĂ©pendance et sa crĂ©dibilitĂ© ».
  • Jeudi :
    • Quelque dix mille personnes participent au centre de Khartoum Ă  la manifestation de soutien au prĂ©sident Omar el-BĂ©chir visĂ© par la mandat d'arrĂŞt de la CPI. Ils ont conspuĂ© le procureur de la CPI, les États-Unis, le Royaume-Uni et les « juifs ». Dans son discours, le prĂ©sident a dĂ©clarĂ© : « Les vĂ©ritables criminels sont les leaders des États-Unis et de l'Europe [… Les États-Unis] ont perpĂ©trĂ© des gĂ©nocides contre les AmĂ©rindiens, Ă  Hiroshima et au Vietnam ». Il accuse la CPI et les organisations internationales de « nĂ©o-colonialisme » et appelle les États africains de quitter la CPI. Il annonce sa dĂ©cision d'expulser une dizaine d'organisations non gouvernementales accusĂ©es d'avoir « violĂ© la loi »[7].
    • Le chef de la dĂ©lĂ©gation soudanaise auprès de l'Union africaine demande aux États africains de quitter la CPI, au cours d'une rĂ©union du Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de l'organisation continentale, Ă  Addis Abeba. Il a Ă©galement demandĂ© au Conseil « de publier une dĂ©cision claire et de rejeter dans les termes les plus forts la dĂ©cision de la CPI ». Il demande l'organisation d'un sommet d'urgence sur cette question au niveau des chefs d'État et de gouvernement de l'UA.
    • Le Conseil de paix et de sĂ©curitĂ© de l'Union africaine annonce qu'il demande au Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU d'« interrompre » la procĂ©dure engagĂ©e contre le prĂ©sident soudanais, Omar el-BĂ©chir, accusĂ© de crimes de guerre et crimes contre l'humanitĂ©. Pour Jean Ping, le prĂ©sident de l'organisation, le mandat d'arrĂŞt de la CPI « menace la paix au Soudan […] Nous constatons que la justice internationale ne semble appliquer les règles de la lutte contre l'impunitĂ© qu'en Afrique comme si rien ne se passait ailleurs, en Irak, Ă  Gaza, en Colombie ou dans le Caucase ». L'Éthiopie a fait savoir qu'elle ne tiendrait pas compte du mandat d'arrĂŞt, l'Ouganda en demande la suspension, l'Égypte se dit « très troublĂ©e » et l'Afrique du Sud partage l'opinion de l'UA.
    • De nombreux autres pays et personnalitĂ©s du monde ne partagent pas la dĂ©cision de la CPI :
      • le prĂ©sident russe, Dmitri Medvedev estime qu'il s'agit d'un « dangereux prĂ©cĂ©dent » qui « risque d'avoir des consĂ©quences nĂ©gatives sur le Soudan », la Turquie Ă©met des « inquiĂ©tudes » et estime que « les problèmes vont s'accroĂ®tre », la Syrie fait part de son inquiĂ©tude estimant qu'il s'agit d'« un dangereux prĂ©cĂ©dent, qui ignore l'immunitĂ© accordĂ©e aux chefs d'État et garantie par l'accord de Vienne de 1961 », l'Iran estime qu'il s'agit d'« une violation de l'autoritĂ© qui a cassĂ© l'immunitĂ© accordĂ©e aux chefs d'État (…) et une ignoble innovation qui est inacceptable pour la communautĂ© internationale », La Chine, proche alliĂ©e de Khartoum, rĂ©clame la suspension de la procĂ©dure de la CPI[8].
      • En France, le prĂ©sident du Mouvement dĂ©mocrate, François Bayrou s'inquiète des risques de « massacres » et de « dĂ©stabilisation politique de grande ampleur » engendrĂ©s par la dĂ©cision du Soudan d'expulser une dizaine d'organisations humanitaires du Darfour : « Il peut se produire, par exemple, de grandes vagues de dĂ©placements de gens voulant reprendre leur terres avec les massacres qui iront avec, et des dĂ©stabilisations politiques de grande ampleur […] C'est une situation dont je crains que l'Occident ne prenne pas rĂ©ellement la mesure du risque […] J'espère que l'Union europĂ©enne en particulier, mais aussi par exemple la Chine qui a jouĂ© un rĂ´le important dans tout cela, vont pouvoir prendre leurs responsabilitĂ©s, pour que le pire n'arrive pas ».
  • Vendredi :
    • Le Conseil de sĂ©curitĂ© constate Ă  nouveau ses dĂ©saccords sur les moyens de faire face Ă  la situation au Soudan, après l'Ă©mission d'un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir par la CPI et la dĂ©cision de ce dernier d'expulser de 13 ONG du Darfour. Ils n'ont pu s'entendre sur une dĂ©claration appelant Khartoum Ă  revenir sur cette dĂ©cision.
    • Plus d'un millier de personnes manifestent devant la reprĂ©sentation de l'Union europĂ©enne Ă  Khartoum en soutien au prĂ©sident Omar el-BĂ©chir visĂ© par un mandat d'arrĂŞt de la Cour pĂ©nale internationale pour crimes de guerre au Darfour. Par ailleurs, environ 500 femmes participent Ă  un sit-in devant les portes des bureaux du Programme des Nations unies pour le dĂ©veloppement.
  • Dimanche : La RĂ©publique de Djibouti rejette la « dĂ©cision injuste » de la Cour pĂ©nale internationale (CPI) qui a Ă©mis un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir estimant que « cette dĂ©cision de mise aux arrĂŞts d'un chef d'État bĂ©nĂ©ficiant de l'immunitĂ© dont le pays n'est pas membre de cette Cour reflète son caractère insidieux et purement politique, ce qui constitue une menace incontestable aux efforts de paix dĂ©ployĂ©s au Darfour ».
  • Dimanche : Ă  la suite de l'arrĂŞt de la Cour pĂ©nale internationale, le comitĂ© des oulĂ©mas soudanais a Ă©mis une fatwa — un Ă©dit religieux — dĂ©conseillant au prĂ©sident Omar el-BĂ©chir de se rendre les 29 et au prochain sommet arabe Ă  Doha et Ă  la fin du mois au Qatar, car il pourrait tomber dans un piège « des ennemis de Dieu et de la souverainetĂ© nationale » : « Ceci est une fatwa sur l'inadmissibilitĂ© pour le prĂ©sident de la RĂ©publique d'assister au sommet de la Ligue arabe au Qatar dans les conditions actuelles alors que les ennemis de Dieu et de la souverainetĂ© de la nation vous y attendent ».
  • Lundi : Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir est arrivĂ© en ÉrythrĂ©e pour son premier voyage Ă  l'Ă©tranger depuis le mandat d'arrĂŞt international lancĂ© contre lui le dernier par la Cour pĂ©nale internationale (CPI). La chaĂ®ne Al-Jazira a diffusĂ© en direct des images montrant son arrivĂ©e Ă  l'aĂ©roport d'Asmara et la rĂ©ception officielle qui l'attendait.
  • Mercredi :
    • Le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir, sous le coup d'un mandat d'arrĂŞt de la Cour pĂ©nale internationale (CPI), est arrivĂ© au Caire pour y rencontrer le prĂ©sident Hosni Moubarak. Comme la plupart des pays arabes, Ă  l'exception de la Jordanie et des Comores, l'Égypte n'est pas signataire du traitĂ© de Rome instituant la Cour pĂ©nale internationale. Le Caire, estimant que ce mandat d'arrĂŞt risquait d'avoir « des consĂ©quences dangereuses sur la situation au Darfour et au Soudan en gĂ©nĂ©ral » a demandĂ© Ă  la CPI de surseoir Ă  l'inculpation du prĂ©sident soudanais, se dĂ©clarant « très troublĂ© » par sa dĂ©cision de dĂ©livrer un mandat d'arrĂŞt Ă  son encontre[9].
    • L'Institut SETI de Californie et l'universitĂ© de Khartoum annoncent que 47 fragments d'un poids total de 3,95 kilos de l'astĂ©roĂŻde 2008 TC3 ont pu ĂŞtre retrouvĂ© dans le dĂ©sert du Soudan après sa chute le . Pour la première fois, les scientifiques possèdent donc les rĂ©sultats des observations d'un corps cĂ©leste dans l'espace, par spectrographie, et des analyses en laboratoire de fragments de ce mĂŞme astĂ©roĂŻde.
  • Jeudi :
    • Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir est arrivĂ© en Éthiopie pour son troisième voyage Ă  l'Ă©tranger depuis le mandat d'arrĂŞt international lancĂ© contre lui le dernier par la Cour pĂ©nale internationale (CPI).
    • Le ministre des Transports, Mabrouk Moubarak Salim, lors d'une interview donnĂ©e Ă  Al Jazeera, reconnaĂ®t que des avions militaires « Ă©trangers » ont dĂ©truit Ă  la mi-janvier sur le territoire soudanais, près de la frontière Ă©gyptienne, un convoi de camions transportant illĂ©galement des armes vers la Bande de Gaza. Les faits se seraient produits le — deux jours avant la fin de la guerre dans la bande de Gaza —, au nord de Port Soudan. Plusieurs personnes auraient Ă©tĂ© tuĂ©es. L'identitĂ© des avions n'est pas prĂ©cisĂ©e, mais selon CBS, l'aviation israĂ©lienne a menĂ© cette attaque au Soudan contre un convoi de 17 camions chargĂ©s d'armes destinĂ©es au Hamas dans la bande de Gaza. Cette attaque a fait 39 morts des Soudanais, des Éthiopiens et des ÉrythrĂ©ens. Les vĂ©hicules transportaient des armes lĂ©gères, des missiles antichars, des explosifs et, selon la presse israĂ©lienne, des missiles Fajr iraniens d'une portĂ©e de 70 kilomètres[10]..
  • Vendredi : Selon le ministère des Affaires Ă©trangères, Il y aurait eu deux raids de bombardements effectuĂ©s par des avions « Ă©trangers », l'un mi-janvier, contre des contrebandiers dans une zone dĂ©sertique au nord-ouest de Port Soudan, près de la frontière avec l'Égypte, et l'autre mi-fĂ©vrier, contre un bateau qui a Ă©tĂ© coulĂ©, mais il n'y a aucune preuve que ces attaques aient Ă©tĂ© commises par l'aviation israĂ©lienne Ă  1 400 kilomètres de son territoire. Ă€ JĂ©rusalem, l'armĂ©e israĂ©lienne refuse de confirmer ou de dĂ©mentir les informations de CBS, cependant le premier ministre israĂ©lien Ehoud Olmert, s'Ă©tait publiquement fĂ©licitĂ© de la capacitĂ© d'action des forces armĂ©es israĂ©liennes.
  • Dimanche : Le prĂ©sident Omar Al-Bachir, sous le coup d'un mandat d'arrĂŞt de la Cour pĂ©nale internationale (CPI), est arrivĂ© Ă  Doha, pour participer au sommet de la Ligue arabe. Il a Ă©tĂ© accueilli sur le tarmac de l'aĂ©roport international par l'Ă©mir cheikh Hamad ben Khalifa Al-Thani. Un haut responsable des Nations unies a confirmĂ© que le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'organisation, Ban Ki-moon, assistera au sommet malgrĂ© la prĂ©sence du prĂ©sident soudanais.
  • Lundi :
    • Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir appelle les dirigeants arabes rĂ©unis en sommet Ă  Doha Ă  rejeter le mandat d'arrĂŞt Ă©mis contre lui par la Cour PĂ©nale internationale pour crimes de guerre et crimes contre l'humanitĂ© au Darfour.
    • Le 21e sommet arabe de Doha rejette le mandat d'arrĂŞt dĂ©livrĂ© par la Cour pĂ©nale internationale contre le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir, selon la dĂ©claration finale lue par le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de la Ligue arabe, Amr Moussa : « Nous soulignons notre solidaritĂ© avec le Soudan et notre rejet des dĂ©cisions de la CPI contre le prĂ©sident BĂ©chir […] et nous soutenons l'unitĂ© du Soudan ».
    • Le prĂ©sident vĂ©nĂ©zuĂ©lien Hugo Chávez a condamnĂ© le mandat dĂ©livrĂ© par la Cour pĂ©nale internationale contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir, le dĂ©crivant comme « une horreur judiciaire et un manque de respect aux peuples du tiers-monde ».
  • Mardi : Selon le magazine amĂ©ricain Time, le raid aĂ©rien qui a dĂ©truit en janvier au Soudan un convoi de camions acheminant des armes vers Gaza a bien Ă©tĂ© menĂ© par des chasseurs-bombardiers israĂ©liens. Cette attaque contre un convoi de 23 camions devait servir d'avertissement Ă  l'Iran et Ă  d'autres ennemis d'IsraĂ«l, et dĂ©montrer la volontĂ© de l'État hĂ©breu de se servir des renseignements dont il dispose pour agir, y compris en dehors de ses frontières. Les AmĂ©ricains ont Ă©tĂ© avertis qu'IsraĂ«l allait mener une opĂ©ration aĂ©rienne au Soudan, mais ils n'Ă©taient pas impliquĂ©s.

Avril 2009 au Soudan

  • Lundi : Neuf hommes appartenant Ă  la tribu des Four, originaires du Darfour, condamnĂ©s Ă  la peine capitale pour l'enlèvement, le meurtre et la dĂ©capitation en 2006 d'un journaliste islamiste de renom, Mohammed Taha Mohammed Ahmed, rĂ©dacteur en chef du quotidien al-Wifaq, rĂ©putĂ© proche des Frères musulmans, ont Ă©tĂ© pendus dans une prison de Khartoum. Ils avaient assassinĂ© le journaliste pour se venger d'articles Ă©crits par lui dans al-Wifaq, les estimant hostiles Ă  leur tribu et Ă  la cause des rebelles du Darfour. Dix hommes avaient Ă©tĂ© condamnĂ©s en novembre 2007 Ă  la peine capitale depuis l'un d'eux a Ă©tĂ© relâchĂ©.
  • Samedi , Soudan du Sud : Des durs combats ont opposĂ©, samedi et dimanche, deux importantes tribus du Sud-Soudan faisant au moins 177 morts, peut ĂŞtre plus de 300. Des combattants de la tribu Murle (Jonglei, est) ont attaquĂ© des villages de la tribu Nuer (comtĂ© d'Akobo). Selon le prĂ©fet d'Akobo : « Des villages entiers ont Ă©tĂ© complètement brĂ»lĂ©s, […] la destruction est Ă©pouvantable […] Les Murle sont venus avec des armes, mais les gens d'ici n'avaient rien pour se dĂ©fendre […] Je pense que c'Ă©tait une vengeance ». En mars des combats entre ces deux tribus avaient causĂ© la mort de 750 personnes dans le comtĂ© de Pibor (sud). Les zones attaquĂ©es sont devenus particulièrement vulnĂ©rables depuis qu'une campagne de dĂ©sarmement soutenue par le gouvernement a Ă©tĂ© menĂ©e seulement dans une partie de la rĂ©gion, sans toucher tous les groupes rivaux[11].
  • Mercredi : Onze rebelles du Darfour capturĂ©s après avoir menĂ© une attaque meurtrière contre Khartoum l'annĂ©e dernière sont condamnĂ©s Ă  la peine de mort par un tribunal de la capitale.
  • Dimanche : Les membres d'un troisième groupe de onze rebelles du Darfour, capturĂ©s après avoir menĂ© une attaque meurtrière contre Khartoum l'annĂ©e dernière sont condamnĂ©s Ă  la peine de mort par un tribunal de la capitale.
  • Jeudi : Dans une rĂ©solution adoptĂ©e Ă  l'unanimitĂ©, le Conseil de sĂ©curitĂ© a prorogĂ© pour un an, le mandat de la Mission de l'ONU dans le sud du Soudan (MINUS) et appelĂ© Ă  une mise en Ĺ“uvre scrupuleuse de l'accord de paix nord-sud, que cette force est chargĂ©e de superviser. Le Conseil souligne « sa ferme volontĂ© de voir revenir la paix partout au Soudan et dans la rĂ©gion » et note qu'« il importe d'appliquer intĂ©gralement l'Accord de paix global ». Reposant principalement sur un principe de partage des ressources et des pouvoirs entre le nord et le sud, il doit servir de modèle Ă  un Ă©ventuel accord de paix au Darfour (ouest du Soudan), oĂą sĂ©vit depuis six ans une autre guerre civile.

Mai 2009 au Soudan

  • Lundi : Le Tchad et le Soudan signent au Qatar un accord en vue d'une rĂ©conciliation alors que leurs relations sont mauvaises en raison des rĂ©bellions actives sur leurs territoires. Le Soudan accuse le Tchad de fournir des armes et des munitions au JEM qui avait lancĂ© en 2008 une attaque sans prĂ©cĂ©dent sur les faubourgs de Khartoum, alors que le Tchad accuse le Soudan d'avoir participĂ© Ă  la crĂ©ation de l'Union des forces de la rĂ©sistance, nouvel organe rĂ©unissant les principales factions rebelles tchadiennes.
  • Vendredi , Kordofan-Sud : Selon le ministre de l'IntĂ©rieur Ibrahim Mahmoud Hamad, de violents affrontements entre deux importantes tribus arabes nomades dans la province du Kordofan-Sud, voisine du Darfour, ont fait 244 morts cette semaine.
  • Samedi : Mort de l'ancien prĂ©sident, Gaafar al-Nimeiri, au pouvoir de 1969 Ă  1985, dĂ©cĂ©dĂ© Ă  l'âge de 79 ans d'une longue maladie. Gaafar al-Nimeiri a vĂ©cu 14 ans en exil en Égypte avant de rentrer au Soudan en 1999 oĂą il avait tentĂ© en vain de dĂ©fier Omar el-BĂ©chir lors d'Ă©lections qualifiĂ©es de mascarade par l'opposition. Le dĂ©cès de Gaafar al-Nimeiri survient 40 ans presque jour pour jour après son arrivĂ©e au pouvoir le , Ă  la faveur d'un coup d'État militaire contre le rĂ©gime du prĂ©sident IsmaĂŻl Azhari.

Juin 2009 au Soudan

  • Mercredi , Khartoum : 4 islamistes sont condamnĂ©s Ă  la pendaison et un cinquième Ă  2 ans de prison pour le meurtre en d'un diplomate amĂ©ricain et de son chauffeur soudanais. John Granville, 33 ans, qui travaillait Ă  l'Agence amĂ©ricaine pour le dĂ©veloppement international (USAID), et son chauffeur soudanais Abdel Rahman Abbas, 40 ans, avaient Ă©tĂ© tuĂ©s par balle dans leur voiture le [13].

Juillet 2009 au Soudan

  • Vendredi : Les États africains rĂ©unis au sommet de l'Union africaine Ă  Syrte (Libye) ont dĂ©cidĂ© qu'ils « ne coopèreront pas » avec la Cour pĂ©nale internationale (CPI) pour l'arrestation du prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir.
  • Jeudi : Le ministère de la SantĂ© annonce que les deux premiers cas de grippe H1N1 ont Ă©tĂ© dĂ©tectĂ©s sur deux soudanais traitĂ©s Ă  Khartoum après ĂŞtre rentrĂ©s du Royaume uni.
  • Mercredi : La flagellation de la journaliste Loubna Ahmed al-Hussein, passible de 40 coups de fouet pour avoir portĂ© un pantalon, une tenue jugĂ©e "indĂ©cente", est reportĂ©e après le . Portant le voile islamiste obligatoire, elle Ă©crit rĂ©gulièrement pour le journal de gauche Al-Sahafa. Elle avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e avec 13 autres femmes dans un restaurant le parce qu'elles portaient un pantalon. Dix des femmes ont reçu chacune 10 coups de fouet deux jours plus tard. Collaboratrice Ă  la Mission des Nations unies au Soudan (Unmis), Loubna aurait pu bĂ©nĂ©ficier Ă  ce titre d'une immunitĂ©, mais elle « a choisi d'abandonner son immunitĂ© » et d'aller au procès oĂą elle s'est prĂ©sentĂ© en pantalon : « Il est important que les gens sachent ce qui se passe. Ils vont me fouetter 40 fois et m'imposer une amende »[14].

Août 2009 au Soudan

  • Dimanche , Soudan du Sud : Des combats entre tribus rivales (les Murele et les Lo Nuer), dans l'État de Jonglei, ont coĂ»tĂ© la vie Ă  plus de 160 personnes, dont un grand nombre de femmes et d'enfants. La situation est « tendue » et la population fuit en masse la ville d'Akobo, théâtre des affrontements. La plupart des victimes seraient de l'ethnie Lo Nuer et auraient Ă©tĂ© tuĂ©es alors qu'elles Ă©taient Ă  la recherche de nourriture près de la ville d'Akobo[15].
  • Mardi : Un bateau chavire en traversant le fleuve Nil causant la mort par noyade de 11 personnes dont des femmes et des enfants. Une quarantaine de personnes se trouvaient Ă  bord du bateau, Ă  une quarantaine de kilomètres m au nord de Khartoum, dont le moteur s'est brusquement arrĂŞtĂ© avant de couler.
  • Samedi , Soudan du Sud : Au moins 30 personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©es et plus de 15 de femmes et enfants ont Ă©tĂ© enlevĂ©s, et 45 maisons dĂ©truites, dans le secteur de Tonj (province de Warrap, sud) du fait de combats violents entre des membres des clans Luach et Awan de l'importante tribu Dinka. Les combats ont pris fin mardi matin[16].
  • Samedi , Soudan du Sud : Des affrontements entre des hommes armĂ©s et l'armĂ©e sudiste ont fait au moins 43 morts, incluant sept soldats, et des dizaines de blessĂ©s.

Septembre 2009 au Soudan

  • Samedi , Soudan du Sud : Des affrontements entre des Ă©lĂ©ments armĂ©s de deux importantes tribus ont fait 25 morts et plusieurs blessĂ©s.
  • Lundi : La journaliste Loubna Ahmed al-Hussein, qui risquait une condamnation Ă  la flagellation pour le port d'un pantalon, est finalement condamnĂ©e Ă  une amende de 500 livres soudanaises (200 $) par le tribunal de Khartoum, en cas de non-paiement, elle devra purger une peine d'un mois de prison. L'article 152 du code pĂ©nal de 1991, prĂ©voit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque « commet un acte indĂ©cent, un acte qui viole la moralitĂ© publique ou porte des vĂŞtements indĂ©cents »[17].
  • Lundi , Soudan du Sud : De nouveaux combats entre tribus ont causĂ© la mort de 102 personnes, dont 22 soldats, et blessĂ© 46 autres, selon un nouveau bilan donnĂ© par le gĂ©nĂ©ral Kuol Diem Kuol, l'ArmĂ©e populaire de libĂ©ration du Soudan (SPLA, ex-rĂ©bellion sudiste devenue l'armĂ©e du Sud-Soudan). Des hommes armĂ©s de la tribu Lou Nuer ont attaquĂ© dimanche matin le village de Duk Padiet (État de Jonglei), théâtre de nombreuses violences tribales depuis le dĂ©but de l'annĂ©e[18].

Octobre 2009 au Soudan

  • Dimanche , Soudan du Sud : Lors du week-end, des affrontements entre des membres des tribus Dinka et Mundari causent la mort d'au moins 23 personnes, dont six civils et quatre soldats, plusieurs blessĂ©s et plus de 1 700 dĂ©placĂ©s, entre les villages de Gemmaiza et Mangalla dans l'État d'Équateur central, pour une histoire de vol de bĂ©tail[20].
  • Jeudi : Un tribunal de Khartoum-Est condamne deux femmes, arrĂŞtĂ©es en juillet dans un cafĂ© de Khartoum avec la journaliste Loubna Ahmed al-Hussein, Ă  20 coups de fouet et une amende de 250 livres soudanaises (100 $US) chacune pour s'ĂŞtre vĂŞtue de manière « indĂ©cente » en ayant portĂ© un pantalon sans porter de voile. Le jugement prĂ©cise que si l'amende n'est pas payĂ©e, elles seront emprisonnĂ©es pendant un mois. Le code pĂ©nal prĂ©voit une peine maximale de 40 coups de fouet pour quiconque « commet un acte indĂ©cent, un acte qui viole la moralitĂ© publique ou porte des vĂŞtements indĂ©cents ». En 2008, quelque 43 000 femmes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©es pour des raisons vestimentaires dans l'État de Khartoum (5 millions d'habitants)[21].

Novembre 2009 au Soudan

  • Mercredi , Soudan du Sud : De nouveaux affrontements entre tibus rivales de l'État de Jonglei, a causĂ© la mort de 11 personnes et blessĂ©s plusieurs autres. Des hommes armĂ©s de la tribu Shilluk ont attaquĂ© le village de Pige, peuplĂ© par l'ethnie rivale Dinka. 8 des assaillants ont Ă©tĂ© tuĂ©s. Depuis le dĂ©but de l'annĂ©e, les violences tribales — souvent motivĂ©es par des luttes pour le bĂ©tail ou alimentĂ©es par un sentiment de vengeance — ont fait quelque 2 000 morts et des dizaines de milliers de dĂ©placĂ©s au Sud-Soudan.
  • Mercredi , Soudan du Sud : Des combats armĂ©s survenus depuis le dĂ©but de la semaine entre des membres de deux tribus rivales ont fait 47 morts et plus d'une dizaine de blessĂ©s dans l'État de Lakes.
  • Samedi : Une jeune adolescente chrĂ©tienne de 16 ans a reçu 50 coups de fouet pour avoir portĂ© une jupe longueur genou jugĂ©e « indĂ©cente ». ArrĂŞtĂ©e par un policier, alors qu'elle marchait dans un quartier populaire au sud de Khartoum, « le juge l'a condamnĂ©e Ă  50 coups de fouet qu'elle a reçu immĂ©diatement après le verdict. Le tout s'est dĂ©roulĂ© en une heure Ă  peine », le [22].Selon son avocat, la loi interdit de fouetter des mineurs, d'autant plus qu'« elle portait une jupe et une chemisier normaux, comme des milliers de jeunes filles de son âge. Les autoritĂ©s n'ont pas contactĂ© ses parents et l'ont châtiĂ©e sur-le-champ »[23].

DĂ©cembre 2009 au Soudan

  • Lundi , Sud-Soudan : Plusieurs dirigeants des ex-rebelles sudistes soudanais du Mouvement populaire de libĂ©ration du Soudan (SPLM) et plus de 70 autres personnes ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s ce matin Ă  Khartoum et Omdurman, alors qu'ils s'apprĂŞtaient Ă  manifester contre le gouvernement central, d'après des tĂ©moins. Le SPLM n'arrive pas Ă  s'entendre avec le Parti du Congrès national du prĂ©sident Omar el-BĂ©chir sur des rĂ©formes dĂ©mocratiques en vue des Ă©lections d'avril 2010 et sur la loi qui doit encadrer le rĂ©fĂ©rendum de janvier 2011 sur la sĂ©cession du Sud-Soudan. Des manifestants ont incendiĂ© les locaux du parti du prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir Ă  Djouba.
  • Dimanche : Les dirigeants soudanais du nord — dont Nafie Ali Nafie, numĂ©ro deux du Congrès national, le parti au pouvoir — et du sud — dont Pagan Amum, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du Mouvement de libĂ©ration du Soudan — du pays sont parvenus Ă  un accord sur l'introduction de rĂ©formes dĂ©mocratiques avant les Ă©lections prĂ©vues l'an prochain et le rĂ©fĂ©rendum sur l'indĂ©pendance du Sud[24].
  • Lundi :
    • Ă€ l'appel de 21 groupes d'opposition, parmi lesquels le SPLM et le parti Oumma, un rassemblement a eu lieu Ă  Omdurman (banlieue de Khartoum) pour rĂ©clamer des rĂ©formes dĂ©mocratiques dans l'optique des Ă©lections d'. La police est intervenue durement et 38 manifestants ont Ă©tĂ© interpellĂ©s[25].
    • Sud-Soudan : MĂ©decins sans frontières s'alarme d'une « escalade » des violences au Sud-Soudan, face Ă  laquelle la rĂ©ponse humanitaire est pour le moment « inadaptĂ©e », constatant cette annĂ©e « une inquiĂ©tante dĂ©tĂ©rioration des conditions de sĂ©curitĂ© au Sud-Soudan » et « une augmentation des affrontements dans les États du Haut-Nil, de Jonglei, Lakes et de l'Equatoria Central », dont l'ampleur va bien au-delĂ  des traditionnels raids entre tribus rivales pour le bĂ©tail et les pâturages. 2009 a Ă©tĂ© « l'annĂ©e la plus violente depuis la signature d'un accord de paix » (CPA) en 2005. Les attaques « sont beaucoup plus frĂ©quentes, visant les villages plutĂ´t que les troupeaux, avec pour victimes une majoritĂ© de femmes et enfants ». Plus au sud-ouest, dans les États Ă©quatoriaux, le long des frontières de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC) et de la RĂ©publique centrafricaine, les rebelles ougandais de l'ArmĂ©e de rĂ©sistance du Seigneur ont Ă©galement multipliĂ© leurs attaques sur les populations locales[26].
    • Le reprĂ©sentant du prĂ©sident tchadien Idriss Deby, le gĂ©nĂ©ral Oki Dagache, auprès de la mission des Nations unies au Tchad et en Centrafrique (Minurcat), accuse le renseignement soudanais d'ĂŞtre derrière les rĂ©cents enlèvements de trois Français dans ces deux pays : « C'est un acte des services soudanais pour semer le dĂ©sordre chez nous […] Ils sont contre le dĂ©ploiement de l'ONU et des humanitaires chez nous. Ce sont les services soudanais qui ont enlevĂ© les gens, je suis formel […] Ce sont des gens qui viennent du Soudan et repartent au Soudan. Ce sont des gens manipulĂ©s par des services de renseignement soudanais […] Ce sont des Janjawids, des miliciens de l'armĂ©e soudanaise, ils sont directement gĂ©rĂ©s par Salah Gosh », l'ancien chef des services de renseignement soudanais[27].
  • Vendredi : Le Tchad et le Soudan s'engagent Ă  poursuivre la normalisation de leurs relations souvent tumultueuses. Les discussions « se sont concentrĂ©es sur la poursuite du renforcement des efforts en vue de normaliser les relations entre les deux pays et d'appliquer ce sur quoi les deux parties se sont accordĂ©es […] Les deux pays Ĺ“uvrent maintenant Ă  rĂ©tablir la confiance entre eux ». Une paix entre le Tchad et le Soudan est jugĂ©e essentielle pour rĂ©soudre le conflit de plus de six ans au Darfour, et pour empĂŞcher les infiltrations de rebelles tchadiens venant du Soudan et de rebelles soudanais venant du Tchad[28].
  • Mardi : Le Parlement approuve la loi sur le rĂ©fĂ©rendum d'autodĂ©termination prĂ©vu en 2011 au Sud-Soudan, après un accord entre nordistes et sudistes sur un article controversĂ©[29].

Chronologie au Darfour

Janvier 2009 au Darfour

  • Samedi : L'aviation soudanaise a bombardĂ© Mouhajiriya, ancien fief de la faction Minni Minawi de l'ArmĂ©e de libĂ©ration du Soudan (SLA), une ville du Darfour tombĂ©e la semaine dernière sous le contrĂ´le des rebelles du Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ©. Les rebelles du JEM ont rĂ©pliquĂ© aux tirs de l'aviation soudanaise. L'armĂ©e soudanaise assiègerait la ville. La Minuad demande aux parties impliquĂ©es « d'Ă©viter l'escalade ».
  • Jeudi : Le ministre soudanais de l'Information, Kamal Obeid, accuse l'armĂ©e tchadienne d'avoir franchi la frontière pour ravitailler au Darfour le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© (JEM) Ă  proximitĂ© d'El Fasher et Ă  Mouhajiriya, deux secteurs oĂą des combats ont eu lieu cette semaine entre les rebelles et les forces gouvernementales soudanaises.

FĂ©vrier 2009 au Darfour

  • Lundi : Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral adjoint de l'ONU chargĂ© des opĂ©rations de maintien de la paix, Alain Leroy, annonce que les Casques bleus de la mission de maintien de la paix au Darfour ne quitteront pas la localitĂ© de Mouhajiriya, oĂą ils protègent plus de dix mille rĂ©fugiĂ©s : « Nous avons pris une dĂ©cision très difficile : nous avons dĂ©cidĂ© de rester Ă  Mouhajiriya car plus de 10 000 dĂ©placĂ©s sont sur place que nous ne pouvons laisser sans protection […] Le gouvernement du Soudan nous a demandĂ© d'Ă©vacuer, mais nous avons pris la dĂ©cision en dĂ©pit des risques d'un conflit très violent entre les forces gouvernementales et les rebelles du JEM ».
  • Vendredi : Depuis le dĂ©but de la semaine les forces gouvernementales soudanaises et les rebelles s'affrontent autour des villes de Mouhajiriya et de Cheiria. Plus de 30 000 civils ont fui leur maison. Les ONG et les agences de l'ONU tentent d'avoir accès aux villes pour apporter de la nourriture, des mĂ©dicaments et des couvertures aux rĂ©fugiĂ©s.
  • Lundi : Un hĂ©licoptère Mi-8 de la MINUAD (mission ONU-Union africaine au Darfour), qui effectuait une mission de ravitaillement en vivres, a Ă©tĂ© la cible de tirs d'origine inconnue, alors qu'il se trouvait Ă  70 kilomètres Ă  l'ouest d'El-Facher, capitale historique de cette rĂ©gion de l'ouest soudanais et siège des opĂ©rations de la mission spĂ©ciale. Une partie de l'appareil a Ă©tĂ© gravement endommagĂ©e mais il a pu retourner vers sa base.
  • Jeudi :
    • L'ONG Aegis Trust rend publics les tĂ©moignages qu'elle a recueillis d'anciens soldats et miliciens Janjawid (diables Ă  cheval) rĂ©unis dans un film de vingt minutes. Ils accusent le gouvernement soudanais d'avoir ordonnĂ© les massacres au Darfour : voir l'intĂ©gralitĂ© du film.
    • L'organisation de dĂ©fense des droits de l'Homme Human Rights Watch (HRW) dĂ©nonce la montĂ©e de « l'impunitĂ© » au sud-Soudan et exhorte l'ONU Ă  mieux protĂ©ger les civils dans cette grande rĂ©gion en quĂŞte de stabilitĂ© après 21 ans de guerre civile. Le gouvernement semi-autonome du sud-Soudan prĂŞte une « attention insuffisante » Ă  l'Ă©tablissement d'un État de droit, ce qui a contribuĂ© Ă  la « montĂ©e d'une culture d'impunitĂ©, en particulier pour les soldats qui se perçoivent comme les libĂ©rateurs du sud […] Trop souvent, les soldats, qui sont mal entraĂ®nĂ©s et indisciplinĂ©s abusent des civils plutĂ´t que de les protĂ©ger ».
  • Lundi : Selon le premier ministre du Qatar, le gouvernement soudanais et le Mouvement pour la Justice et l'Ă©galitĂ© (JEM), le groupe rebelle le plus actif du Darfour, sont parvenus Ă  Doha Ă  un accord sur une « dĂ©claration d'intention » qu'ils prĂ©voient signer le lendemain.
  • Mercredi : L'armĂ©e soudanaise, appuyĂ©e par les milices arabes Janjawids, bombarde les positions de deux groupes rebelles du Darfour, dont le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© (JEM), avec lequel le gouvernement avait signĂ© la veille un accord en vue d'une trĂŞve. Les positions du JEM ont Ă©tĂ© attaquĂ©es près de la capitale historique du Darfour, El-Facher et l'aviation a bombardĂ© les positions du groupe rebelle dans le secteur de Jebel Marra. Selon le gouvernement soudanais : « Les combats se poursuivent pour une raison bien simple. Le JEM occupe des rĂ©gions qui ne sont pas les siennes ».

Mars 2009 au Darfour

  • Mercredi : L'Ă©mission par la Cour pĂ©nale internationale (CPI) d'un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident soudanais, Omar el-BĂ©chir, accusĂ© de crimes de guerre et crimes contre l'humanitĂ©, soulève un grand enthousiasme chez les mouvements rebelles darfouris. Pour Abdel Wahid Mohammed Nour, le dirigeant du Mouvement de libĂ©ration du Soudan, rĂ©fugiĂ© Ă  Paris : « C'est une grande victoire pour les victimes du Darfour et du Soudan ». Le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© salue « un grand jour pour le peuple du Soudan et le peuple du Darfour ». Un autre chef rebelle appelle « tous les groupes de la rĂ©sistance Ă  s'unir et coopĂ©rer afin de livrer Omar Al-Bachir Ă  la justice internationale ».
  • Dimanche : Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir menace d'expulsion les ONG, le corps diplomatique et les forces de l'ONU, prĂ©sents au Soudan lors d'un discours Ă  El-Facher, capitale historique du Darfour, tenu devant plusieurs milliers de personnes : « J'ai un message pour toutes les missions diplomatiques prĂ©sentes au Soudan, les organisations non gouvernementales et les Casques bleus. Ils doivent respecter les lois locales sinon ils seront expulsĂ©s du pays sur le champ. [… Les pays occidentaux] nous ont dit que si nous permettions aux ONG de poursuivre leur travail, la dĂ©cision de la CPI allait ĂŞtre suspendue. Mais nous avons refusĂ© […] Si quelqu'un veut nous combattre, il ne devrait pas passer par des rĂ©solutions du Conseil de sĂ©curitĂ© ou la CPI, mais plutĂ´t venir sur notre sol pour se battre […] Les ONG expulsĂ©es sont des voleurs. Elles gardent 99 % des fonds pour elles-mĂŞmes et ne donnent que 1 % Ă  la population du Darfour »[30].
  • Mardi : Quatre soldats de la MINUAD qui revenaient d'une mission d'escorte Ă  bord de leur vĂ©hicule ont Ă©tĂ© blessĂ©s dans une embuscade après avoir subi des tirs sans sommation près d'El-Geneina, près de la frontière avec le Tchad. Les blessĂ©s ont Ă©tĂ© Ă©vacuĂ©s d'urgence Ă  El-Facher oĂą est situĂ© le quartier gĂ©nĂ©ral de la MINUAD.
  • Mercredi : Cinq personnels humanitaires de MĂ©decins sans frontières dont un Français, un Canadien et un Italien, sont enlevĂ©s dans les locaux de MSF-Belgique Ă  Saraf Umra — la capitale du Darfour-Nord — par un groupe d'hommes armĂ©s. Les sections française et hollandaise de MSF avaient Ă©tĂ© expulsĂ©es du Darfour la semaine dernière par les autoritĂ©s soudanaises, en rĂ©ponse au mandat d'arrĂŞt dĂ©livrĂ© par la Cour pĂ©nale internationale contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir, mais pas celles de la Belgique, de la Suisse et de l'Espagne. Selon la MINUAD : « Il s'agit de la première fois […] que des humanitaires internationaux sont enlevĂ©s au Darfour ».
  • Jeudi : MSF annonce qu'elle allait retirer du Darfour la quasi-totalitĂ© de son personnel, Ă  la suite de l'enlèvement mercredi de trois membres de sa section belge, alors que le gouverneur du Darfour-Nord, Osmane Mohammed Yousif Kibir, dĂ©clare que les ravisseurs « veulent une rançon en Ă©change de la libĂ©ration » des trois humanitaires
  • Vendredi : Selon le ministère des Affaires Ă©trangères, l'enlèvement de trois travailleurs humanitaires occidentaux par des hommes armĂ©s non identifiĂ©s Ă  Saraf Umra (Darfour-Nord) est l'Ĺ“uvre de « bandits ».
  • Lundi : Le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir dĂ©clare, lors d'un rassemblement de militaires Ă  Khartoum, que le Soudan n'aura plus besoin d'ici un an des ONG internationales actives au Darfour. Après le mandat d'arrĂŞt lancĂ© le contre lui par la Cour pĂ©nale internationale, il avait dĂ©jĂ  ordonnĂ© l'expulsion du Darfour de 13 organisations humanitaires parmi les plus importantes. Cependant, il laisse la possibilitĂ© aux organisations humanitaires de dĂ©poser leur aide dans les aĂ©roports et aĂ©rodromes du pays, cette aide Ă©tant ensuite acheminĂ©e par des associations locales qui seront les seules habilitĂ©es Ă  la distribuer.
  • Mardi : Un soldat de la force de paix internationale meurt dans une embuscade.
  • Vendredi : Le Soudan est restĂ© inflexible Ă  l'ONU, face aux requĂŞtes adressĂ©s par les États-Unis et d'autres membres du Conseil de sĂ©curitĂ© des Nations unies, qui demandaient Ă  Khartoum de revenir sur sa dĂ©cision d'expulser 13 groupes humanitaires Ă©trangers. Selon son dĂ©lĂ©guĂ© Mohamed Youssif Abdelmannan : « La dĂ©cision du gouvernement du Soudan est une dĂ©cision souveraine lĂ©gitime sur laquelle nous ne reviendrons jamais, et cela ne doit pas faire l'objet de discussions ».

Avril 2009 au Darfour

  • Dimanche : Deux membres de l'ONG Aide mĂ©dicale internationale, une Française et une Canadienne, ont Ă©tĂ© enlevĂ©s dans la nuit de samedi Ă  dimanche Ă  Nyala, au Sud Darfour, par des « hommes armĂ©s non identifiĂ©s ». AMI ne fait pas partie des 13 ONG internationales, expulsĂ©es par le rĂ©gime de Khartoum, en rĂ©action Ă  l'Ă©mission le par la Cour pĂ©nale internationale d'un mandat d'arrĂŞt contre le prĂ©sident Omar el-BĂ©chir pour crimes de guerre et crimes contre l'humanitĂ© au Darfour.
  • Dimanche : Un groupe armĂ©, se nommant Aigles de libĂ©ration de l'Afrique, qui dĂ©tient deux travailleuses humanitaires, dont une Française, menace de les exĂ©cuter si Paris n'accepte pas d'organiser un nouveau procès pour les membres de l'Arche de ZoĂ© : « Nous demandons Ă  la France de rouvrir le dossier des criminels de l'Arche de ZoĂ© et de les juger devant un tribunal juste […] Si le gouvernement français n'est pas sĂ©rieux dans les nĂ©gociations avec nous et n'accède pas Ă  notre requĂŞte, nous tuerons les deux travailleurs humanitaires ».
  • Samedi : L'humanitaire française, Claire Dubois, enlevĂ©e avec sa collègue canadienne, StĂ©phanie Jodoin, le au Darfour, serait malade selon ses ravisseurs.
  • Mardi :
    • Les ravisseurs des deux femmes humanitaires, dĂ©clarent appartenir Ă  un groupe d'Arabes du Darfour et annoncent que « des nĂ©gociations se dĂ©roulent avec le gouvernement tchadien qui nĂ©gocie avec nous pour le compte du gouvernement français » et demandent Ă  la France d'organiser un nouveau procès dans l'affaire de L'Arche de ZoĂ©.
    • Les autoritĂ©s du Tchad dĂ©mentent tout contact avec les ravisseurs de deux humanitaires enlevĂ©es au Darfour, contredisant ainsi la version des preneurs d'otages. Selon le ministre tchadien de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mahamat Hissène : « Le gouvernement tchadien n'a aucun contact avec ce groupe. Une fois de plus, le Soudan veut coĂ»te que coĂ»te nous impliquer dans cette affaire ».
  • Dimanche : Cinq factions de rebelles minoritaires — dont la faction "UnitĂ©" de l'ArmĂ©e de libĂ©ration du Soudan (SLA-Unity)v— se sont rĂ©unis au Qatar, qui agit comme mĂ©diateur, pour prĂ©parer des discussions de paix plus larges avec le gouvernement soudanais. Selon les nĂ©gociateurs, les discussions doivent ĂŞtre « collectives et pas seulement bilatĂ©rales » entre le gouvernement soudanais et le plus actif des groupes rebelles, le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© (JEM) et leur « mission est de parvenir Ă  une solution collective et unanime ».
  • Mercredi : Les deux humanitaires, membres de l'ONG Aide mĂ©dicale internationale (AMI), la Française, Claire Dubois, et la Canadienne, StĂ©phanie Jodoin, enlevĂ©es le au Darfour, sont libĂ©rĂ©es, mettant ainsi fin Ă  la plus longue prise d'humanitaires occidentaux en otages dans cette rĂ©gion en guerre. La presse locale avait fait Ă©tat dĂ©but avril d'une onĂ©reuse demande de rançon en Ă©change de la libĂ©ration des deux humanitaires, mais les ravisseurs ont ensuite niĂ© vouloir de l'argent et exigĂ© la tenue d'un nouveau procès dans l'affaire de l'Arche de ZoĂ©[31].

Mai 2009 au Darfour

  • Vendredi : Un membre de la MINUAD, force mixte de maintien de la paix ONU-Union africaine, a Ă©tĂ© tuĂ© par balle par des hommes armĂ©s non identifiĂ©s qui ont volĂ© sa voiture Ă  Nyala.
  • Samedi : Les rebelles du Mouvement pour la justice et l'Ă©galite (JEM) se sont affrontĂ©s avec le SLA-Minnawi et l'armĂ©e près de la frontière du Tchad. Des bombardements aĂ©riens ont eu lieu près d'Umm Baru, ville situĂ©e Ă  quelque 200 kilomètres au nord-ouest d El-Facher. Quelque 160 personnes, en majoritĂ© des femmes, des enfants et des personnes âgĂ©es, ont trouvĂ© refuge dans la base de la Minuad Ă  Umm Baru. Le SLA-Minnawi, faction de l'armĂ©e de libĂ©ration du Soudan dirigĂ©e par Minni Minnawi, est le seul groupe rebelle du Darfour Ă  avoir signĂ© un accord de paix en avec le gouvernement central de Khartoum.
  • Dimanche : Le Soudan accuse Ă  nouveau le Tchad de soutenir les rebelles du Darfour et s'est dit prĂŞt Ă  repousser toute attaque contre son territoire : « La normalisation des relations dĂ©pend de l'arrĂŞt par le Tchad de son soutien Ă  des factions armĂ©es Ă  l'origine du conflit au Darfour, en particulier le Mouvement pour la Justice et l'Ă©galitĂ© ».
  • Vendredi : Le Soudan accuse le Tchad de mener des raids aĂ©riens contre son territoire, oĂą se trouvent des rebelles tchadiens, et a prĂ©venu qu'il se rĂ©servait le droit de rĂ©pondre militairement.
  • Dimanche : Les rebelles du Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© (JEM) ont pris le contrĂ´le de la ville d'Umm Baru, Ă  100 kilomètres du Tchad, Ă  l'issue de violents combats avec l'armĂ©e soudanaise.
  • Dimanche : Selon une Ă©tude publiĂ©e par l'ONG Physicians for Human Rights, menĂ©e auprès des femmes qui ont fui le conflit du Darfour, un tiers d'entre elles ont Ă©tĂ© violĂ©es et la plupart redoutent de subir des sĂ©vices sexuels dans les camps de rĂ©fugiĂ©s au Tchad. La moitiĂ© des viols perpĂ©trĂ©s au Darfour sont attribuables aux milices Janjawid, alliĂ©es au gouvernement de Khartoum, et le reste aux villageois tchadiens, près des camps de rĂ©fugiĂ©s gĂ©rĂ©s par l'ONU. Ils s'attaquent aux femmes quand elles vont chercher du bois ou du fourrage pour le bĂ©tail en dehors du camp. L'ONG souhaite que ces viols, qualifiĂ©s de crime de guerre, soient jugĂ©s, et engage la Cour criminelle internationale Ă  lancer des mandats d'arrĂŞts contre les principaux suspects soudanais. Les mĂ©decins demandent aussi une meilleure protection des rĂ©fugiĂ©s au Tchad par la police locale et les soldats de la paix, protĂ©geant notamment la quĂŞte de bois[32].

Juin 2009 au Darfour

  • Jeudi : Le Soudan autorise Ă  nouveau le retour au Darfour des organisations non gouvernementales occidentales expulsĂ©es en mars, et certaines vont pouvoir reprendre leurs activitĂ©s.
  • Vendredi : Les pourparlers de Doha entre le Soudan et un important mouvement rebelle du Darfour sont suspendus pour deux mois en raison d'un important diffĂ©rend entre les parties, prĂ©cisant que la rĂ©bellion attendait la libĂ©ration de "prisonniers de guerre". Le Mouvement pour la justice et l'Ă©galitĂ© et le gouvernement soudanais ont signĂ© en fĂ©vrier Ă  Doha (Qatar), un « accord de confiance » prĂ©voyant la libĂ©ration de prisonniers et un dialogue continu visant Ă  la tenue d'une confĂ©rence de paix sur le Darfour. Le JEM souhaitait que Khartoum libèrent des prisonniers de guerre, mais les autoritĂ©s soudanaises y Ă©taient opposĂ©es car elles craignaient d'avoir Ă  affronter sur le terrain des rebelles libĂ©rĂ©s[33].

Juillet 2009 au Darfour

  • Vendredi : Deux humanitaires travaillant pour l'ONG irlandaise « Goal » - une Irlandaise et une Ougandaise - ont Ă©tĂ© enlevĂ©es aujourd'hui par un groupe d'hommes armĂ©s inconnus au Darfour, alors que le gardien soudanais a Ă©tĂ© relâchĂ©. Il s'agit du troisième cas d'enlèvement de travailleurs humanitaires Ă©trangers au Darfour depuis le mandat d'arrĂŞt Ă©mis le par la Cour pĂ©nale internationale (CPI) contre le prĂ©sident soudanais Omar el-BĂ©chir.
  • Jeudi : Le Conseil de sĂ©curitĂ© de l'ONU dĂ©cide Ă  l'unanimitĂ© de prolonger d'un an, jusqu'au , le mandat de la mission de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) qui compte actuellement un peu plus de 17 000 soldats et policiers.

Août 2009 au Darfour

  • Vendredi : L'ArmĂ©e de libĂ©ration du Soudan - UnitĂ© (SLA-UnitĂ©) et des commandants ayant fait dĂ©fection de la section du SLA dirigĂ©e par le chef historique du mouvement, Abdelwahid Mohammed Nour (SLA-Abdelwahid), ont signĂ© Ă  Addis-Abeba (Éthiopie), un accord de « coopĂ©ration » grâce Ă  la mĂ©diation de l'Ă©missaire amĂ©ricain Scott Gration.
  • Jeudi : Selon le gĂ©nĂ©ral nigĂ©rian Martin Luther Agwai, chef sortant des opĂ©rations militaires de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad), le Darfour n'est plus le théâtre d'une guerre, car « les causes du conflit ont complètement changĂ© » : « Si la guerre est un conflit oĂą vous attaquez, puis vous retournez Ă  la maison et attendez trois, quatre ou cinq mois avant de recommencer, alors le Darfour est en guerre. Mais si ce n'est pas votre dĂ©finition, alors il n'y a pas de guerre au Darfour […] C'est vraiment un conflit de basse intensitĂ©, la phase de la guerre Ă  grande Ă©chelle est terminĂ©e »[35].
  • Samedi : Deux employĂ©s civils de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad) — un homme et une femme — ont Ă©tĂ© enlevĂ©s vers 4h30 du matin par des hommes armĂ©s, qui ont attaquĂ© une rĂ©sidence du personnel de la Minuad Ă  Zalingei.

Septembre 2009 au Darfour

  • Mardi : Un casque bleu de la mission de paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad) est tuĂ© dans une embuscade tendue par un groupe d'hommes armĂ©s.

Octobre 2009 au Darfour

  • Dimanche : Les deux humanitaires de l'ONG irlandaise « Goal », l'Irlandaise Sharon Commins et l'Ougandaise Hilda Kawuki, enlevĂ©es dans le Darfour-Nord en juillet sont libĂ©rĂ©es.
  • Mercredi : Deux responsables de l'« Association des frères du sud », une branche de la Fondation Kadhafi, dirigĂ©e par le fils de Mouammar Kadhafi, SaĂŻf al-Islam Kadhafi, sont enlevĂ©s mercredi au Darfour. Ils ont Ă©tĂ© remis en libertĂ© au bout d'une demi-heure, selon le ministre des Affaires humanitaires, Abdel Baqi Gilani.
  • Jeudi : Un Français, membre de la Croix-Rouge, est enlevĂ© au Darfour par un groupe inconnu d'hommes armĂ©s. Selon le ministre des Affaires humanitaires, Abdel Baqi Gilani, il serait « en bonne santĂ© ». Gauthier Lefèvre, qui travaille depuis 15 mois au Darfour et cinq ans au sein de la Croix-Rouge, rentrait d'une mission sur le terrain Ă  la mi-journĂ©e jeudi dans un convoi formĂ© de deux vĂ©hicules marquĂ©s du logo de la Croix-Rouge. Un petit groupe d'expatriĂ©s et d'employĂ©s soudanais de la Croix-Rouge voyageait avec lui, mais n'ont pas Ă©tĂ© enlevĂ©s[36].
  • Mardi : Les ravisseurs de Gauthier Lefèvre, exige une rançon en Ă©change de sa libĂ©ration, alors que selon une responsable de la Croix-Rouge : « On ne veut mĂŞme pas discuter de cette histoire de rançon avec les ravisseurs. On n'entre mĂŞme pas dans cette dimension. La politique du CICR est de ne pas payer de rançon ».

DĂ©cembre 2009 au Darfour

  • Vendredi : Deux casques bleus rwandais ont Ă©tĂ© tuĂ©s et trois autres blessĂ©s lors d'une attaque menĂ©e par des hommes armĂ©s au Darfour, selon un haut responsable de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine (Minuad).
  • Samedi : Deux casques bleus rwandais ont Ă©tĂ© tuĂ©s et un troisième a Ă©tĂ© blessĂ© lors d'une attaque dans le Darfour-Nord.
  • Dimanche : Deux employĂ©s civils de la force de maintien de la paix ONU-Union africaine au Darfour (Minuad), un NigĂ©rian et une ZimbabwĂ©enne, enlevĂ©s le dernier par des hommes armĂ©s, dans une rĂ©sidence du personnel de la Minuad Ă  Zalingei, sont libĂ©rĂ©s.
  • Samedi : Selon le commissaire gĂ©nĂ©ral soudanais de l'aide humanitaire pour l'ensemble du Soudan, Hassabo Mohammed Abdel Rahmane, la sĂ©curitĂ© et les droits de l'Homme sont en amĂ©lioration au Darfour, alors que selon le gouverneur du Darfour-nord, Osmane Mohammed Youssef Kebir, « le Darfour a beaucoup avancĂ© dans sa rĂ©cupĂ©ration » et connaĂ®t une « normalisation de la vie civile »[37].

Notes et références

  1. Le Figaro.fr, Soudan : une journaliste expulsée
  2. Le Monde.fr, La CPI va inculper le président du Soudan, Omar Al-Bachir
  3. Le Monde.fr, Le président soudanais sera-t-il un jour jugé par la CPI
  4. Le Figaro.fr, Décès de l'écrivain Tayeb Saleh
  5. Le Monde.fr, Pour saluer Tayeb Salih
  6. Le Monde.fr, L'Égypte ne veut pas d'un mandat d'arrêt contre Omar El-Béchir
  7. Le Monde.fr, Bachir : "Les criminels sont les leaders des États-Unis et de l'Europe"
  8. Le Monde.fr, l'Union africaine veut interrompre la procédure contre Al-Bachir
  9. Le Figaro.fr, Omar el-BĂ©chir au Caire
  10. Le Monde.fr, Israël a détruit au Soudan un convoi d'armes destiné, selon lui, au Hamas
  11. « Le Figaro.fr, 170 morts dans des combats. »
  12. « Le Figaro.fr, 40 morts dans une attaque . »
  13. « Le Figaro.fr, Soudan: 4 islamistes condamnés à mort. »
  14. « Journaliste flagellée : report du jugement », Le Figaro,‎ (lire en ligne)
  15. « Le Figaro.fr, Les violences interethniques se multiplient dans le sud du Soudan. »
  16. « Le Figaro.fr, 30 morts dans des combats. »
  17. « Le Figaro.fr, Une amende pour la journaliste . »
  18. « Le Figaro.fr, Nouveaux combats au Sud-Soudan . »
  19. « Le Figaro.fr, 16 morts lors de combats. »
  20. « Le Figaro.fr, Au moins 23 morts dans des violences tribales. »
  21. « Le Figaro.fr, 20 coups de fouet pour 2 femmes . »
  22. Le Figaro.fr, Une adolescente chrétienne fouettée
  23. Le Monde.fr, Une jeune fille fouettée pour une jupe jugée indécente
  24. Le Figaro.fr, Accord Nord/Sud sur des réformes
  25. Le Figaro.fr, 38 manifestants arrêtés
  26. Le Figaro.fr, Escalade de violence au Sud-Soudan
  27. Le Figaro.fr, Enlèvements: le Tchad accuse le Soudan
  28. Le Figaro.fr, Discussions entre le Tchad et le Souda
  29. Le Figaro.fr, La loi sur le référendum pour l'autodétermination du sud adoptée
  30. Le Monde.fr, Visite en forme de provocation d'Omar el-BĂ©chir au Darfour
  31. Le Figaro.fr, Darfour : libération d'otages confirmée
  32. Le Figaro.fr, 1/3 des femmes violées au Darfour
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  34. « Le Figaro.fr, Le chef de la Minuad démissionne. »
  35. « Le Figaro.fr, Il n'y a plus de guerre au Darfour (ONU). »
  36. « Le Figaro.fr, Un Français de la Croix-Rouge enlevé au Darfour. »
  37. Le Figaro.fr, Selon des officiels, le Darfour plus sûr

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