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2009 en Guinée-Bissau

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Chronologies géographiques

Chronologie

Janvier 2009

  • Lundi : le gĂ©nĂ©ral Batista Tagme Na Waie, chef d'Ă©tat-major des forces armĂ©es affirme avoir Ă©chappĂ© Ă  une tentative d'assassinat. Trois soldats en faction devant la palais prĂ©sidentiel auraient ouvert le feu au passage de sa voiture vers 1h00 GMT. En 2004, son prĂ©dĂ©cesseur, le gĂ©nĂ©ral VerĂ­ssimo Correia Seabra, avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© par des militaires et criblĂ© de balles dans son bureau en mĂŞme temps que l'intendant gĂ©nĂ©ral des armĂ©es. Cet assassinat avait Ă©tĂ© menĂ© par un groupe de soldats de maintien de paix, rentrant du Liberia, qui revendiquaient leur prime et leur solde.
  • Lundi : une grande pirogue chavire près des cĂ´tes causant la mort d'une personne et faisant 46 autres disparues.
  • Mercredi : Les autoritĂ©s de Bosnie-HerzĂ©govine dĂ©clarent l'ambassadeur non rĂ©sident de GuinĂ©e-Bissau en Bosnie Desiderius Ostrogon da Costa « persona non grata » en raison de son implication dans des activitĂ©s criminelles en Bosnie-HerzĂ©govine et dans d'autres pays. Il dispose de 24 heures pour quitter le pays depuis notification de la dĂ©cision prise Ă  son encontre. En novembre 2003, Desiderius Ostrogon da Costa, avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© par la police croate qui l'avait accusĂ© de s'ĂŞtre servi de faux documents pour se faire accrĂ©diter depuis novembre 1999 comme chargĂ© d'affaires de GuinĂ©e-Bissau en Croatie.

Mars 2009

  • Dimanche : le chef d'Ă©tat-major des forces armĂ©es, le gĂ©nĂ©ral Batista Tagme Na Waie, et six autres personnes ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans un attentat Ă  la bombe commis contre le quartier gĂ©nĂ©ral de l'armĂ©e Ă  Bissau vers 20h00. Toute la nuit, jusqu'Ă  4 h 30 du lundi matin se sont ensuivis des combats Ă  l'arme automatique et tirs de roquettes.
JoĂŁo Bernardo Vieira
(décembre 2005)
Carlos Gomes JĂşnior
(septembre 2009)
  • Lundi :
    • Ă€ la suite de l'assassinat du gĂ©nĂ©ral Batista Tagme Na Waie et des combats de la nuit, le prĂ©sident JoĂŁo Bernardo Vieira (69 ans) a Ă©tĂ© tuĂ© par des militaires dès le matin par reprĂ©sailles. Selon le capitaine de frĂ©gate Zamora Induta, responsable des relations extĂ©rieures de l'armĂ©e : « Le prĂ©sident Vieira a Ă©tĂ© tuĂ© par l'armĂ©e au moment oĂą il tentait de fuir sa maison attaquĂ©e par un groupe de militaires proches du chef d'Ă©tat-major TagmĂ© Na WaiĂ© ce matin […] il a Ă©tĂ© fauchĂ© par des balles tirĂ©es par ces militaires ». Accusant le chef de l'État d'avoir Ă©tĂ© « l'un des principaux responsables de la mort de TagmĂ© », il dĂ©clare : « le pays va dĂ©marrer maintenant. Cet homme a bloquĂ© tous les Ă©lans dans ce petit pays ».
    • Le prĂ©sident de la commission de l'Union africaine, Jean Ping, « condamne fermement » l'assassinat par des militaires du prĂ©sident JoĂŁo Bernardo Vieira, le qualifiant « d'acte criminel ».
    • Selon Idrissa Diallo, prĂ©sident du Parti de l'unitĂ© nationale, le pays est depuis longtemps confrontĂ© « Ă  une guerre permanente pour le contrĂ´le du pouvoir ». « Structurellement plongĂ©e dans l'instabilitĂ© », la GuinĂ©e souffrirait de la fragilitĂ© de ses institutions, d'une corruption endĂ©mique de ses classes dirigeantes et de l'emprise du narco-trafic sur son Ă©conomie.
    • La situation est demeurĂ©e calme dans la journĂ©e, le grand marchĂ© de la capitale a ouvert mais la plupart des magasins en ville sont restĂ©s fermĂ©s. Le soir, un important dispositif a Ă©tĂ© dĂ©ployĂ© sur les points stratĂ©giques principaux (casernes, route principale, base aĂ©rienne, aĂ©roport) et la route menant vers le SĂ©nĂ©gal est complètement coupĂ©e dans la localitĂ© de Safin Ă  15 km au nord de Bissau. L'armĂ©e bissau-guinĂ©enne affirme qu'il ne s'agit pas d'un coup d'État et qu'elle respecterait « l'ordre constitutionnel » : « Le prĂ©sident a Ă©tĂ© tuĂ© par un groupe de gens que nous ne connaissons pas »[1].
    • Le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, Ban Ki-moon, condamne « ces actes de violence, qui se sont produits après des Ă©lections lĂ©gislatives couronnĂ©es de succès », « les assassinats du prĂ©sident Joao Bernardo Vieira et du chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e, le gĂ©nĂ©ral TagmĂ© Na WaiĂ© », et appelle « Ă  maintenir l'ordre constitutionnel et Ă  respecter l'Ă©tat de droit en ce moment critique […] appelle d'urgence au calme et Ă  la retenue et exhorte les autoritĂ©s nationales de GuinĂ©e-Bissau Ă  enquĂŞter de façon exhaustive sur ces assassinats et Ă  traduire en justice leurs responsables ».
    • Selon la CommunautĂ© des pays de langue portugaise (CPLP) rĂ©unit Ă  Lisbonne, le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale de la GuinĂ©e-Bissau est chargĂ© de l'intĂ©rim et doit organiser une Ă©lection prĂ©sidentielle dans les soixante jours et « les informations faisant Ă©tat d'un coup d'État sont des spĂ©culations », le premier ministre Carlos Gomes JĂşnior est Ă  son poste.
    • Le prĂ©sident nigĂ©rian Umaru Yar'Adua, qui prĂ©side la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cedeao), appelle « les forces armĂ©es et les autres organes de sĂ©curitĂ© de la GuinĂ©e-Bissau Ă  s'abstenir de tout acte susceptible de plonger un peu plus le pays dans le chaos et l'instabilitĂ© politique ».
  • Mardi :
    • Une dĂ©lĂ©gation de la CommunautĂ© Ă©conomique des États de l'Afrique de l'Ouest, conduite par le ministre sĂ©nĂ©galais des Affaires Ă©trangères, Cheikh Tidiane Gadio, est arrivĂ©e, au lendemain de l'assassinat du prĂ©sident Vieira, pour s'enquĂ©rir de la situation et apporter « un message de condolĂ©ances du prĂ©sident sĂ©nĂ©galais Abdoulaye Wade Ă  la famille des disparus et au peuple bissau-guinĂ©en ». Une dĂ©lĂ©gation de la CommunautĂ© des pays de langue portugaise, conduite par le secrĂ©taire d'État portugais Ă  la CoopĂ©ration, Joao Gomes Carvinho, est aussi arrivĂ©e Ă  Bissau : « Il est fondamental de souligner que l'idĂ©e des rencontres sera de respecter l'ordre constitutionnel, d'identifier rapidement les besoins immĂ©diats pour que la communautĂ© internationale puisse apporter son aide Ă  la GuinĂ©e-Bissau ».
    • Le prĂ©sident de l'AssemblĂ©e nationale, Raimundo Pereira devient le nouveau prĂ©sident de la GuinĂ©e-Bissau par intĂ©rim chargĂ© de mener le pays Ă  de nouvelles Ă©lections prĂ©sidentielles en 60 jours. Il est le vice-prĂ©sident du Parti africain pour l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap-Vert (PAIGC), l'ex-parti unique. Il est considĂ©rĂ© comme l'homme de confiance de Carlos Gomes JĂşnior, nommĂ© premier ministre en dĂ©cembre et qui entretenait de mauvaises relations avec le prĂ©sident assassinĂ©.

Avril 2009

  • Mercredi : Le gouvernement repousse au , l'Ă©lection prĂ©sidentielle anticipĂ©e prĂ©vue dĂ©but mai Ă  la suite de l'assassinat du prĂ©sident JoĂŁo Bernardo Vieira.
  • Jeudi : 21 partis d'opposition appellent Ă  la dĂ©mission du gouvernement après les agressions perpĂ©trĂ©es par des militaires contre un ancien premier ministre et un avocat : « Le gouvernement semble incapable de contrĂ´ler les militaires […] Trop c'est trop, plus personne n'est Ă  l'abri des brutalitĂ©s des militaires qui cherchent Ă  tout contrĂ´ler. Le gouvernement, ne pouvant rien faire pour mettre un terme Ă  cette terreur, doit tout simplement dĂ©missionner pour dĂ©montrer qu'il ne cautionne pas l'acte des militaires […] Nos tĂ©lĂ©phones sont sous Ă©coute, des militaires peuvent dĂ©barquer Ă  tout moment dans nos rĂ©sidences et nous agresser en toute impunitĂ©. Nous vivons dans un Ă©tat dictatorial [… les militaires règnent] en maĂ®tres absolus et le gouvernement ne dit rien ».

Juin 2009

  • Vendredi :
    • La police militaire tue l'ex-ministre de la DĂ©fense (2005-2007) Helder Proença, en mĂŞme temps qu'un de ses gardes du corps et son chauffeur, Il est accusĂ© d'avoir fomentĂ© un complot visant Ă  renverser le prĂ©sident intĂ©rimaire Raimundo Pereira et Ă  assassiner le chef d'Ă©tat-major, le capitaine de frĂ©gate JosĂ© Zamora Induta, ainsi que le chef du gouvernement Carlos Gomes JĂşnior.
    • Le ministre de l'Administration territoriale et candidat Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle du , Baciro Dabo (50 ans), est tuĂ© Ă  Bissau par des hommes de la police militaire « de plusieurs balles ». La victime Ă©tait un proche du prĂ©sident Joao Bernardo Vieira, assassinĂ© le dernier par des militaires. Il Ă©tait chargĂ© du dĂ©coupage Ă©lectoral et de la nomination des prĂ©fets et des gouverneurs. Bien que membre du Parti africain pour l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap-Vert (ex-parti unique, au pouvoir), il Ă©tait candidat sans Ă©tiquette Ă  la prĂ©sidentielle[2].
    • La police militaire arrĂŞte Ă  son domicile, l'ancien premier ministre, Faustino Fudut Imbali. EmprisonnĂ© et soupçonnĂ© d'appartenir au complot contre le nouveau pouvoir, il est sĂ©vèrement battu[3].
  • Samedi : le vice-prĂ©sident de la commission Ă©lectorale, Antonio Sedja Mam, annonce le report Ă  une date ultĂ©rieure de la campagne Ă©lectorale pour le scrutin prĂ©sidentiel du .

Juillet 2009

  • Dimanche : la Commission nationale Ă©lectorale annonce que le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, initialement prĂ©vu le , aura lieu le pour notamment Ă©viter une abstention importante Ă  cause des travaux agricoles, après le premier tour organisĂ© le [4].
  • Mercredi : la commission Ă©lectorale annonce la victoire de Malam Bacai Sanha, candidat du parti majoritaire, le PAIGC (Parti africain pour l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap Vert) avec 63 % des suffrages Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle en GuinĂ©e-Bissau, lors du second tour du scrutin, dimanche dernier, battant son adversaire Kumba Yala, crĂ©ditĂ© de 36 % des suffrages. Ces deux vĂ©tĂ©rans de la vie politique du pays Ă©taient arrivĂ©s en tĂŞte au premier tour pour la succession de JoĂŁo Bernardo Vieira, assassinĂ© en mars dernier.

Septembre 2009

  • Mardi : cĂ©rĂ©monie d'investiture du nouveau prĂ©sident Ă©lu de la GuinĂ©e-Bissau, Malam BacaĂŻ Sanha (62 ans), Ă  Bissau, en prĂ©sence de 5 chefs d'État africains — Abdoulaye Wade (SĂ©nĂ©gal), Blaise CompaorĂ© (Burkina Fasso), Pedro Pires (Cap-Vert), Umaru Yar'Adua (Niger) et Yahya Jammeh (Gambie) —, six mois après l'assassinat par des militaires du prĂ©sident Joao Bernardo Vieira. Au moins 15 000 personnes ont assistĂ© Ă  la cĂ©rĂ©monie dans le stade du 24-septembre. Le nouveau prĂ©sident se donne pour prioritĂ© de crĂ©er un climat « de paix, de rĂ©conciliation et de stabilitĂ© » dans le pays qui a connu depuis son indĂ©pendance en 1974, une sĂ©rie de coups d'État, d'insurrections militaires et d'assassinats politiques[5].

DĂ©cembre 2009

  • Samedi : interrogĂ© Ă  Paris Ă  propos de sa maladie, le prĂ©sident Malam Bacai Sanha dĂ©clare de façon Ă©vasive : « on parle de chute d'hĂ©moglobine dans le sang. Je ne suis pas mĂ©decin. Il est vrai que je souffre aussi de diabète mais ce n'est pas si grave qu'on veut le faire croire », prĂ©cisant avoir Ă©tĂ© « longuement sous perfusion ».
  • Jeudi : le ministre de l'Agriculture et ancien ministre de la pĂŞche, Carlos Mussao BaldĂ©, et plusieurs hauts fonctionnaires du secrĂ©tariat d'État Ă  la pĂŞche sont suspendus de leurs fonctions, dans le cadre d'une enquĂŞte sur des dĂ©tournements de deniers publics. Principal secteur Ă©conomique de la GuinĂ©e-Bissau, le secteur de la pĂŞche est la cible des enquĂŞteurs, depuis qu'un haut fonctionnaire du secrĂ©tariat d'État a dĂ©noncĂ© publiquement l'octroi illĂ©gal de licences aux agences asiatiques et le dĂ©tournement des fonds versĂ©s par l'Union europĂ©enne. L'Union europĂ©enne verse chaque annĂ©e Ă  la GuinĂ©e-Bissau 7,5 millions d'euros pour que des bateaux pavillons europĂ©ens — thoniers, chalutiers pour la prise de crevettes ou de cĂ©phalopodes, etc. — soient autorisĂ©s Ă  opĂ©rer dans les eaux du pays[6].
  • Mercredi : retour Ă  Bissau du prĂ©sident Malam Bacai Sanha (62 ans) rentrĂ© après avoir passĂ© quatre semaines Ă  l'Ă©tranger pour raisons mĂ©dicales. Ă€ la suite d'un malaise, il avait Ă©tĂ© Ă©vacuĂ© vers Dakar, puis hospitalisĂ© dix jours Ă  Paris, avant de poursuivre sa convalescence aux Ă®les Canaries (Espagne).

Notes et références

  1. Le Monde.fr, Guinée-Bissau : le meurtre du président plonge le pays dans le doute
  2. Le Figaro.fr, Guinée-Bissau : un candidat à la présidentielle tué
  3. Le Figaro.fr, Guinée-Bissau : l'ex 1er ministre en vie
  4. « Le Figaro.fr, Guinée-Bissau: second tour le 26 juillet . »
  5. « Le Figaro.fr, Investiture du président Sanha. »
  6. Le Figaro.fr, Corruption ministérielle

Voir aussi

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