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Chronologie

FĂ©vrier 2010

Mamadou Tandja
(juillet 2005)
  • Jeudi : Coup militaire d'État au Niger dirigĂ© par un officier, le commandant Adamou Harouna : le prĂ©sident Mamadou Tandja est arrĂŞtĂ© ainsi que de nombreux ministres. Les putschistes ont suspendu la Constitution suspendue et dissous toutes les institutions. Il n'y a eu aucun renfort massif de l'armĂ©e en direction du palais prĂ©sidentiel, cette dernière n'ayant visiblement pas pris position pour l'un ou l'autre camp. Le Niger traverse une grave crise politique depuis que Mamadou Tandja, après dix ans de pouvoir, avait dissous le Parlement et obtenu une prolongation de son mandat pour au moins trois ans Ă  la tĂŞte du pays. Le Niger est un pays pauvre du Sahel mais troisième producteur mondial d'uranium, avec une forte implantation du groupe nuclĂ©aire français Areva[1].
  • Vendredi :
    • La chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision d'État, TĂ©lĂ© Sahel, diffuse les images des putschistes entourant le porte-parole du Conseil militaire, le colonel Goukoye Abdoulkarim, qui a annoncĂ© avoir suspendu la Constitution après le coup d'État. Parmi eux :
      • Le chef d'escadron Salou Djibo, chef de la junte et nouvel homme fort, il dirigeait depuis la plus importante garnison de la capitale ;
        Salou Djibo
        (2010)
      • le colonel Dijibrilla Hamidou Hima, aussi appelĂ© « PelĂ© », commandant de la plus importante zone de dĂ©fense du Niger ;
      • le commandant Abdoulaye Adamou Harouna, ancien aide de camp du commandant Daouda Malam WankĂ©, qui avait dirigĂ© en 1999 la junte arrivĂ©e au pouvoir après avoir renversĂ© le prĂ©sident Ibrahim BarĂ© MaĂŻnassara ;
      • le capitaine Abdoulaye Gueriel, aide de camp du premier ministre, Ali Badjo GamatiĂ©.
    • Plusieurs regroupements d'habitants ont lieu dans les villes pour montrer leur joie après le coup d'État et l'opposition, regroupĂ©e dans la Coordination des forces dĂ©mocratiques pour la rĂ©publique, appelle Ă  une grande manifestation demain Ă  Niamey, en soutien Ă  la junte qui a renversĂ© le prĂ©sident Mamadou Tandja.
    • Le coup d'État a fait 3 morts et une dizaine de blessĂ©s.
    • L'Union europĂ©enne et la France critiquent vivement le coup d'État et annoncent suspendre toute aide.
    • Le dĂ©partement d'État amĂ©ricain estime que l'action du prĂ©sident dĂ©chu a « très bien pu prĂ©cipiter ce qui s'est passĂ© ».
    • La presse internationale souligne que ce coup d'État Ă©tait « prĂ©visible », estime que le prĂ©sident Mamadou Tandja en est le premier responsable et voit dans ce putsch une possibilitĂ© de mettre fin Ă  une dĂ©rive autocratique[2].
  • Samedi : « Tous » les membres du dernier gouvernement du prĂ©sident Mamadou Tandja arrĂŞtĂ©s lors du coup d'État de jeudi ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s, annonce le colonel Djibrilla Hamidou Hima en marge d'un sommet de chefs d'État ouest-africains Ă  Bamako. Des milliers de personnes ont dĂ©filĂ© pour soutenir les putschistes et cĂ©lĂ©brer « le renversement de la dictature Tandja ».
  • Lundi :
    • L'ancien prĂ©sident dĂ©posĂ©, Mamadou Tandja, serait dĂ©tenu par la junte militaire dans une rĂ©sidence officielle luxueuse, près du palais prĂ©sidentiel, et seul son mĂ©decin peut lui rendre visite, a indiquĂ© aujourd'hui un responsable de l'ex-parti au pouvoir.
    • Des centaines de personnes ont manifestĂ©, Ă  l'appel de la Coordination des forces dĂ©mocratiques (CFDR), Ă  Diffa (sud-est), rĂ©gion dont est originaire le prĂ©sident dĂ©chu Mamadou Tandja, en soutien Ă  la junte qui a pris le pouvoir la semaine dernière. Selon le colonel Moustapha Ledru : « Nous nous engageons Ă  rĂ©concilier les NigĂ©riens et restaurer une vĂ©ritable dĂ©mocratie comme en 1999 », lorsque des militaires avaient renversĂ© le rĂ©gime d'Ibrahim BarĂ© MaĂŻnassara avant de remettre le pouvoir aux civils la mĂŞme annĂ©e[3].
    • Le chef d'escadron Salou Djibo, no 1 de la junte, appelĂ©e « Conseil suprĂŞme pour le rĂ©tablissement de la dĂ©mocratie », qui a pris le pouvoir la semaine dernière lors d'un coup d'État, est dĂ©sormais le nouveau chef de l'État et du gouvernement, selon une ordonnance lue Ă  la radio publique, relative Ă  « l'organisation des pouvoirs pendant la pĂ©riode de transition », sans indication de durĂ©e. Un ComitĂ© constitutionnel et une Cour d'État seront crĂ©Ă©s pour remplacer la Cour constitutionnelle et la Cour suprĂŞme, dissoutes après le coup d'État. La junte, qui assure avoir agi « au nom de l'intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de la nation nigĂ©rienne, et non pour son propre compte », a plusieurs fois rĂ©affirmĂ© son souhait de rĂ©tablir la dĂ©mocratie[4].

Mars 2010

  • Vendredi : La junte libère l'ex-premier ministre, Ali Badjo GamatiĂ©, et les anciens ministres des Finances, de la Justice, de l'Équipement et des Mines, dĂ©tenus depuis le coup d'État militaire du , mais l'ex-prĂ©sident Mamadou Tandja et son ministre de l'IntĂ©rieur, AlbadĂ© Abouba, restent toujours prisonniers.
  • Lundi :
    • Plusieurs soldats nigĂ©riens ont Ă©tĂ© tuĂ©s dans une attaque surprise contre un poste militaire Ă  Tiloa (rĂ©gion de Tillaberi, au nord de Niamey, ouest), près de la frontière avec le Mali. Les assaillants se sont aussitĂ´t repliĂ©s.
    • La junte limoge le directeur de la SociĂ©tĂ© nigĂ©rienne d'Ă©lectricitĂ© (Nigelec) qui la dirige depuis dix ans. Il est un proche du prĂ©sident dĂ©chu Mamadou Tandja.
  • Mercredi : Le chef de la junte, Salou Djibo nomme ar dĂ©cret des militaires Ă  la tĂŞte de sept des huit rĂ©gions du Niger, jusqu'ici dirigĂ©es par des civils, dont les rĂ©gions d'Agadez (nord), de TillabĂ©ri et de Tahoua (ouest), qui sont des lieux de troubles. Un seul civil, Issoufou Yacouba, est portĂ© Ă  la tĂŞte du gouvernorat de Dosso (sud-ouest).
  • Lundi : L'ONG Greenpeace accuse, dans un rapport, le groupe français Areva, numĂ©ro un mondial du nuclĂ©aire civil, et le premier employeur privĂ© au Niger, de mettre en danger la santĂ© des riverains des mines d'uranium qu'il exploite dans le nord du Niger, exige qu'une Ă©tude indĂ©pendante Ă©tablisse le niveau de radiation dans deux citĂ©s minières, Arlit et Akokan, et demande leur dĂ©contamination : « Les habitants d'Arlit et d'Akokan vivent entourĂ©s d'air empoisonnĂ©, de terres contaminĂ©es et d'eau polluĂ©e. Chaque jour qui passe, les NigĂ©riens sont exposĂ©s aux radiations, Ă  la pauvretĂ© et aux maladies ». Le rapport met en Ă©vidence des concentrations anormales d'uranium dans le sol, et de radon, un gaz naturel radioactif, dans l'air, ou encore la prĂ©sence sur les marchĂ©s de matĂ©riels radioactifs recyclĂ©s, provenant des mines. Les prĂ©lèvements ont Ă©tĂ© effectuĂ©s aux abords des mines comme dans les deux localitĂ©s, oĂą vivent environ 80 000 personnes[5].
  • Mardi : Le ministre de l'IntĂ©rieur, CissĂ© Ousmane annonce que plusieurs anciens ministres nigĂ©riens fidèles au prĂ©sident dĂ©chu Mamadou Tandja ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s, dont l'ex-premier ministre. Ils sont accusĂ©s d'avoir menĂ© des actions « subversives » et ont Ă©tĂ© placĂ©s en dĂ©tention dans un camp des forces de police pour ĂŞtre prĂ©sentĂ©s Ă  un juge. D'autre part, le directeur de la police annonce des centaines de personnes avaient Ă©tĂ© interpellĂ©es en vue de rĂ©tablir l'ordre.

Avril 2010

  • Jeudi : Quelque 150 participants aux « États gĂ©nĂ©raux » de la presse ont adoptĂ©, Ă  l'issue de trois jours de travaux, un texte proposant de remplacer par des amendes les peines de prison pour les journalistes accusĂ©s de dĂ©lits de presse. Parmi les dĂ©lits visĂ©s figurent la diffamation, l'injure ou la propagation de fausses nouvelles. Sous le rĂ©gime de l'ex-prĂ©sident Mamadou Tandja (1999-2010), les journalistes avaient dĂ©noncĂ© des tentatives de « musellement » par les autoritĂ©s. Responsables de publications et journalistes avaient Ă©tĂ© souvent Ă©crouĂ©s Ă  la suite de plaintes de personnalitĂ©s proches du pouvoir. Le premier ministre de transition, Mahamadou Danda estime que cette dĂ©pĂ©nalisation « ne peut et ne doit ĂŞtre une carte blanche aux journalistes au dĂ©triment du citoyen, de la sociĂ©tĂ© et de l'État […] Elle ne saurait Ă©galement cautionner aucun crime, abus ou provocation »[6].
  • Vendredi : Les graves pĂ©nuries alimentaires qui touchent de nombreux villages sont la cause d'un important exode des familles rurales vers les villes et d'un abandon massif de leurs Ă©coles par les Ă©lèves. Les populations de plusieurs pays sahĂ©liens, en situation de malnutrition chronique depuis des annĂ©es, ont Ă©tĂ© plongĂ©es dans une crise par le manque de pluies en 2009. La faim menace dix millions de personnes; plus de 50 enfants morts de malnutrition depuis janvier. La rĂ©gion de Zinder est l'une des plus sĂ©vèrement touchĂ©es par la crise alimentaire[7].
  • Dimanche :
    • Le Maroc annonce avoir envoyĂ© au Niger une importante aide humanitaire pour permettre Ă  ce pays de faire face Ă  une grave crise alimentaire. Cette aide composĂ©e de denrĂ©es alimentaires et de mĂ©dicaments a Ă©tĂ© acheminĂ©e Ă  la demande du roi Mohammed VI par 3 avions.
    • L'ex-ministre de la Communication et ex-porte-parole du gouvernement, Moctar Kassoum, sous le rĂ©gime dĂ©chu de Mamadou Tandja, a entamĂ© une grève de la faim pour protester contre sa mise en rĂ©sidence surveillĂ©e par la junte avec 13 autres personnalitĂ©s dĂ©tenues depuis plusieurs jours pour des « soupçons d'atteinte Ă  la sĂ»retĂ© de l'État ».
  • Mardi : Un « touriste » Français et son « chauffeur » AlgĂ©rien ont Ă©tĂ© enlevĂ©s « par des hommes armĂ©s » dans le nord du Niger, près de la localitĂ© de Inabangaret près de la frontière algĂ©rienne, dans une zone oĂą opèrent des Ă©lĂ©ments d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
  • Vendredi : Selon le responsable des affaires humanitaires de l'ONU, John Holmes, quelque 10 millions de personnes souffrent de la grave crise alimentaire qui touche plusieurs pays de la rĂ©gion du Sahel, dont 7,8 millions d'habitants du Niger qui sont en « Ă©tat d'insĂ©curitĂ© alimentaire », mais « il y a aussi le Tchad et la Mauritanie peut-ĂŞtre ». « Le niveau de malnutrition a atteint un niveau alarmant dans plusieurs rĂ©gions du Niger avec une malnutrition sĂ©vère surtout chez les enfants » en raison notamment de la sĂ©cheresse ayant affectĂ© les rĂ©coltes. Il a appelĂ© la communautĂ© internationale Ă  « agir maintenant pour Ă©viter les pires consĂ©quences »[8].
  • Jeudi : Le ressortissant algĂ©rien enlevĂ© le par un groupe armĂ© liĂ© Ă  AQMI dans le nord du Niger a Ă©tĂ© libĂ©rĂ© « dans le dĂ©sert du Mali » et se trouve dĂ©sormais en AlgĂ©rie, tandis que le Français septuagĂ©naire avec lequel il se trouvait est toujours retenu « dans le dĂ©sert cĂ´tĂ© malien ». Selon le journal En Nahar, les deux otages « ont Ă©tĂ© emmenĂ©s Ă  bord de deux vĂ©hicules vers la rĂ©gion de Inabagharit » (nord du Niger), puis les ravisseurs ont libĂ©rĂ© l'AlgĂ©rien « en plein dĂ©sert du Mali, après l’avoir battu et lui avoir bandĂ© les yeux ». AidĂ© par des BĂ©douins, l'otage libĂ©rĂ© a pu rejoindre la frontière algĂ©ro-malienne vers Tin Zitounine, avant d'ĂŞtre pris en charge par les forces de sĂ©curitĂ© algĂ©riennes. « Les terroristes auraient libĂ©rĂ© l’otage algĂ©rien afin d’éviter tout conflit avec les tribus Touareg »[9].

Mai 2010

  • Dimanche : Le chauffeur algĂ©rien du français, Michel Germaneau (78 ans), enlevĂ© en avril dans le nord nigĂ©rien a Ă©tĂ© extradĂ© Ă  Niamey, pour ĂŞtre inculpĂ© et Ă©crouĂ© au Niger pour « complicitĂ© d'enlèvement » par Al-QaĂŻda au Maghreb islamique qui a demandĂ© Ă  « la France et Ă  ses alliĂ©s dans la rĂ©gion la libĂ©ration de ses dĂ©tenus » en contrepartie de celle du ressortissant français. Les ravisseurs ont diffusĂ© cette semaine un enregistrement sonore et une photo prĂ©sentĂ©s comme ceux du Français enlevĂ©, qui dit souffrir d'une grave maladie du cĹ“ur et ne plus avoir de mĂ©dicaments[10].

Juin 2010

  • Vendredi : Selon la commissaire europĂ©enne Ă  l'aide humanitaire, Kristalina Georgieva, la crise alimentaire « empire » au Niger, avec la très cruciale « pĂ©riode de soudure », qui dĂ©bute en juin avec la campagne agricole pour se clore en septembre avec les rĂ©coltes. Une hausse du nombre d'enfants souffrant de malnutrition a Ă©tĂ© constatĂ©e dans les hĂ´pitaux et centres de traitements de l'ONG MĂ©decins sans frontières. La Commission vient d'allouer une enveloppe supplĂ©mentaire de 15 millions d'euros pour aider le Niger Ă  passer la crise alimentaire. Selon l'ONU, plus de 7 millions de NigĂ©riens — plus de la moitiĂ© de la population — sont en Ă©tat d'insĂ©curitĂ© alimentaire[11].
  • Mercredi : Le Niger s'est engagĂ© avec cinq autres pays africains Ă  ce qu'« aucun enfant de moins de 18 ans ne prenne part, directement ou indirectement, Ă  des hostilitĂ©s et, le cas Ă©chĂ©ant, de prĂ©venir toute forme de recrutement ». Il s'agit d'un accord en treize points, dont une stratĂ©gie transfrontalière contre la prolifĂ©ration et le trafic d'armes lĂ©gères. Les signataires ont Ă©galement promis de ratifier le protocole additionnel Ă  la Convention des droits de l'enfant de l'ONU concernant l'implication d'enfants dans les conflits armĂ©s[12].

Juillet 2010

  • Jeudi : L'ONG MĂ©decins sans frontières (MSF) alerte sur la grave crise alimentaire au Niger qui frappe depuis le dĂ©but de l'annĂ©e huit millions de personnes, en particulier de jeunes enfants : « Tous les ans, il y a une crise nutritionnelle rĂ©currente au Niger. Mais cette annĂ©e la situation est particulièrement grave. C'Ă©tait malheureusement prĂ©visible dès la fin 2009 Ă  la suite des mauvaises rĂ©coltes dues Ă  la sĂ©cheresse ». MSF qui travaille dans huit hĂ´pitaux et près de 60 centres de santĂ© ambulatoires en distribuant des produits thĂ©rapeutiques et de prĂ©vention Ă  base de lait, de protĂ©ines animales et de vitamines, a dĂ©jĂ  traitĂ© 50 000 enfants depuis le dĂ©but de l'annĂ©e et compte en prendre en charge 165 000en 2010. Le Programme alimentaire mondial (PAM) s'est fixĂ© comme objectif la prise en charge de 380 000 enfants[13].
  • Dimanche : Le chef d'al-Qaida au Maghreb islamique, Abou Moussab Abdel Wadoud, annonce l'exĂ©cution de l'otage français, Michel Germaneau, dans un enregistrement sonore diffusĂ© ce soir par la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision Al-Jazira. L'ingĂ©nieur Ă  la retraite enlevĂ© au Niger en mai alors qu'il participait Ă  une mission humanitaire avait 78 ans et souffrait de problèmes cardiaques. Le chef d'AQMI explique avoir tuĂ© l'otage la veille « pour venger nos six frères tuĂ©s dans la lâche opĂ©ration de la France », alors que l'ultimatum initial expirait le [14].
  • Mardi : Le groupe d'activitĂ©s nuclĂ©aires, Areva, annonce le renforcement de sa sĂ©curitĂ© au Niger oĂą il exploite deux gisements d'uranium et emploie près de 2 500 personnes, dont une cinquantaine de Français. PrĂ©sent depuis 40 ans au Niger oĂą il extrait près de la moitiĂ© de son uranium, Areva assure la sĂ©curitĂ© de ses salariĂ©s en collaboration avec les forces publiques nigĂ©riennes et Ă©galement « des sociĂ©tĂ©s de sĂ©curitĂ© sur place ». Areva a rĂ©cemment enterrĂ© la hache de guerre avec les autoritĂ©s de Niamey, qui l'avaient un temps accusĂ© de soutenir la rĂ©bellion touareg.

Septembre 2010

Photo de la mine Ă  ciel ouvert d'Arlit
  • Jeudi : Dans la nuit, un groupe de sept personnes, dont deux expatriĂ©s français travaillant pour Areva, ont Ă©tĂ© enlevĂ©s dans la nuit dans un quartier sĂ©curisĂ© près de la citĂ© d'exploitation minière d'Arlit qui abrite les travailleurs employĂ©s sur les gigantesques gisements d'uranium[15].
  • Vendredi :
    • Les cinq Français et deux Africains enlevĂ©s par le groupe armĂ© auraient gagnĂ© le dĂ©sert malien selon des sources sĂ©curitaires nigĂ©riennes et algĂ©riennes.
    • La France commence l'Ă©vacuation de ses ressortissants prĂ©sents dans la « zone rouge » du Sahel oĂą sont susceptibles d'opĂ©rer les activistes d'Al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI), soit quelques dizaines de Français se trouvant dans cette rĂ©gion Ă  cheval entre le Niger, le Mali et la Mauritanie. Une quinzaine de Français devraient rester Ă  Niamey[16].
  • Samedi : Le groupe armĂ© qui a enlevĂ© 7 personnes dans les quartiers sĂ©curisĂ©s du site d'Arlit auraient bĂ©nĂ©ficiĂ© de « complicitĂ©s internes » au dispositif sĂ©curitaire sur place, car « les ravisseurs Ă©taient bien renseignĂ©s » et que les portes se soient « ouvertes […] facilement dans le camp de Satom »[17].
  • Dimanche :
    • Selon des rĂ©vĂ©lations, des gardes sans armes surveillaient les rĂ©sidences des expatriĂ©s d'Areva et Vinci Ă  Arlit oĂą ont Ă©tĂ© enlevĂ©s le cinq Français et deux Africains, mais les deux groupes ont affirmĂ© que la sĂ©curitĂ© incombait Ă  l'armĂ©e nigĂ©rienne. La sĂ©curitĂ© du site relevait d'un accord avec le gouvernement nigĂ©rien qui assurait la prĂ©sence Ă  Arlit de 350 gendarmes et militaires qui, eux, Ă©taient armĂ©s. Selon des proches des otages ces derniers auraient Ă©voquĂ© des craintes avant leur rapt. Le directeur de l'hebdomadaire nigĂ©rien L'EvĂ©nement, Moussa Aksar, serait dĂ©tenu par la police Ă  Niamey pour avoir « mis en cause » sur la chaĂ®ne de tĂ©lĂ©vision France 24 « le dispositif nigĂ©rien de sĂ©curitĂ© » dans la rĂ©gion[18] - [19].
    • De son cĂ´tĂ©, le gouvernement assure que le groupe Areva avait choisi de confier la sĂ©curitĂ© de son personnel Ă  Arlit Ă  « des agents privĂ©s pas armĂ©s » plutĂ´t qu'aux « Forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© », « ce qui n'est pas le cas d'autres opĂ©rateurs ». L'armĂ©e est donc seulement prĂ©sente Ă  Arlit pour protĂ©ger les sites d'extraction d'uranium, qui sont « stratĂ©giques »[20] - [21].
  • Lundi : RMC rĂ©vèle que plusieurs sous-traitants et employĂ©s d'Areva au Niger ont reçu sur leurs tĂ©lĂ©phones portables, quelques semaines avant l'enlèvement des sept d'Arlit, le message suivant : « Nous vous prions de quitter le projet sinon nous vous ferons partir par tous les moyens ». Selon eux, Areva n'a pas pris assez de prĂ©cautions, puisque les vigiles privĂ©s qui gardaient les rĂ©sidences n'Ă©taient pas armĂ©s et que les militaires n'Ă©taient pas assez prĂ©sents sur les lieux de vie[22].
  • Mardi :
    • Al-Qaida au Maghreb islamique revendique l'enlèvement des sept expatriĂ©s Ă©trangers, dont cinq Français et un Togolais et un Malgache, dans un message audio diffusĂ© par la tĂ©lĂ©vision Al Jazeera. L'enlèvement a Ă©tĂ© menĂ© par un groupe conduit par l'islamiste algĂ©rien, Abdelhamid Abou Zeid, qui dirige le groupe AQMI au Mali. Il est considĂ©rĂ© comme responsable de l'assassinat en 2009 de l'otage britannique Edwin Dyer et de la mort de l'otage français Michel Germaneau en . Ils seraient dĂ©sormais retenus dans le nord-est du Mali, dans une zone montagneuse du dĂ©sert, limitrophe de l'AlgĂ©rie[23].
    • Areva reconnaĂ®t avoir reçu des autoritĂ©s nigĂ©riennes une lettre datĂ©e du 1er septembre qui faisait Ă©tat de menaces d'enlèvement dans la rĂ©gion d'Arlit.
  • Mercredi : L'ex-rĂ©bellion armĂ©e touareg du Niger s'est dite prĂŞte « Ă  assurer » la sĂ©curitĂ© dans le Sahel, après l'enlèvement de 7 employĂ©s d'Areva Ă  Arlit Ă  l'issue d'une rĂ©union qui s'est tenue mercredi Ă  Agadez (nord) : « Nous prenons Ă  tĂ©moin la communautĂ© nationale et internationale quant Ă  notre disponibilitĂ© pour soutenir tout processus de sĂ©curisation de la bande SahĂ©lo-Saharienne ». Le nord du pays est l'ancien théâtre de ses opĂ©rations entre 2007 et 2009 alors que les ex-mouvements armĂ©s touareg interpellent fortement les autoritĂ©s nigĂ©riennes, ainsi que la France et l'AlgĂ©rie sur « le sort » de ses « 4 000 ex-combattants abandonnĂ©s Ă  eux-mĂŞmes » depuis leur dĂ©mobilisation en 2009. Ils estiment que la situation actuelle de recrudescence de l'insĂ©curitĂ© dans le nord dĂ©sertique du Niger, abritant les mines d'uranium, « est la consĂ©quence de cette indiffĂ©rence » vis-Ă -vis de leurs Ă©lĂ©ments après leur dĂ©sarmement. Les ex-rebelles reprochent Ă©galement au gouvernement nigĂ©rien de « n'avoir jamais » tenu ses promesses en vue de leur rĂ©insertion sociale ou de les « associer dans la construction de la paix et dans la sĂ©curitĂ© du Sahara »[24].
  • Jeudi : La patronne d'Areva, Anne Lauvergeon, est Ă  Niamey pour rencontrer le prĂ©sident de la junte, Salou Djibo, deux semaines après le rapt de sept expatriĂ©s.

Octobre 2010

  • Dimanche : Le chef de la junte, le gĂ©nĂ©ral Salou Djibo, supprime par dĂ©cret le poste de secrĂ©taire permanent du colonel Abdoulaye BadiĂ© (no 2 du rĂ©gime) qui redevient simple membre du Conseil suprĂŞme pour la restauration de la dĂ©mocratie. ArrĂŞtĂ© le mercredi 14, il est relâchĂ© en fin de journĂ©e[25].
  • Vendredi : La sĂ©curitĂ© militaire a procĂ©dĂ© Ă  l'arrestation du no 2 de la junte militaire, le colonel Abdoulaye BadiĂ© et de l'un des commandants de la Garde nationale, le colonel Abdou Sidikou, pour complot visant Ă  renverser le chef de l'État par intĂ©rim, le gĂ©nĂ©ral Salou Djibo[26].
  • Samedi : Le colonel Amadou Diallo, ministre de l'Équipement de la junte, membre du CSRD, et le lieutenant-colonel Sanda Boubacar, membre du CSRD, sont arrĂŞtĂ©s pour « tentative de dĂ©stabilisation du rĂ©gime ».
  • Vendredi : Le Conseil suprĂŞme pour la restauration de la dĂ©mocratie accuse les 4 officiers arrĂŞtĂ©s d'avoir « ourdi le complot qui vient d'ĂŞtre dĂ©jouĂ© et qui consistait Ă  mettre un terme Ă  la transition, y compris en attentant Ă  la vie » du prĂ©sident du CSRD, le gĂ©nĂ©ral Salou Djibo. En outre l'opĂ©ration d'« assainissement » Ă©conomique et financier en cours « n'Ă©tait pas pour conforter certains de ces officiers […] impliquĂ©s dans la gestion de certains dossiers tĂ©nĂ©breux ». Le Conseil assure que la rĂ©fĂ©rendum constitutionnel du et « les Ă©lections programmĂ©es seront organisĂ©s dans les dĂ©lais prescrits et les nouvelles institutions dĂ©mocratiques Ă©tablies seront mises en place comme convenu » : « La situation est sous contrĂ´le et la restauration de la dĂ©mocratie dans notre pays ne sera entravĂ©e par aucune vellĂ©itĂ© nĂ©gative ou ambition personnelle […] Ce dont notre pays a le plus besoin est la restauration de la dĂ©mocratie, la rĂ©conciliation des NigĂ©riens et l'assainissement Ă©conomique et financier »[27].
  • Dimanche : RĂ©fĂ©rendum constitutionnel marquant « une Ă©tape essentielle qui constitue le prĂ©alable Ă  l'organisation des Ă©lections prĂ©sidentielles, lĂ©gislatives et locales » pour la restauration de la dĂ©mocratie après le coup d'État de fĂ©vrier. Le « oui » a recueilli 90,18 % des voix.

Novembre 2010

  • Lundi : La Cour de justice de la CommunautĂ© Ă©conomique des États d'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao), dĂ©clarant « arbitraire l'arrestation et la dĂ©tention » de Mamadou Tandja « ordonne la libĂ©ration » du prĂ©sident dĂ©chu, dĂ©tenu depuis fĂ©vrier par la junte qui la renversĂ©. La Cour « dĂ©clare non Ă©tablis les faits de torture, traitements cruels, inhumains ou dĂ©gradants allĂ©guĂ©s contre l'État du Niger »[28].

DĂ©cembre 2010

  • Samedi : Le prĂ©sident sĂ©nĂ©galais, Abdoulaye Wade, demande au chef de la junte, le gĂ©nĂ©ral Salou Djibo, de faire libĂ©rer l'ex-chef d’État nigĂ©rien, Mamadou Tandja, renversĂ© en fĂ©vrier.
  • Vendredi : La Cour d’État du Niger a levĂ© l'immunitĂ© du prĂ©sident dĂ©chu Mamadou Tandja, ouvrant la voie Ă  des poursuites judiciaires contre lui pour de prĂ©sumĂ©es malversations financières, « suite Ă  des contrĂ´les dans divers sociĂ©tĂ©s et organismes qui ont dĂ©celĂ© des irrĂ©gularitĂ©s que les responsables de ces sociĂ©tĂ©s lui ont imputĂ©es directement ou indirectement ». Ces enquĂŞtes ont dĂ©butĂ© en mai et ont dĂ©jĂ  conduit Ă  l'incarcĂ©ration de plusieurs hauts responsables, notamment l'ex-patron du TrĂ©sor, tous accusĂ©s d'avoir dilapidĂ© des fonds publics. Le chef de la junte, le gĂ©nĂ©ral Salou Djibo, a indiquĂ© Ă  la tĂ©lĂ©vision que plus de 4,7 milliards CFA (plus de 7 millions d'euros) ont Ă©tĂ© rĂ©cupĂ©rĂ©s sur 21 milliards de FCFA (plus de 32 millions d'euros) rĂ©clamĂ©s par la commission[29].

Notes et références

  1. Le Monde.fr, Coup d'État: Le président arrêté et la Constitution suspendue
  2. Le Monde.fr, Coup d'État: La junte assure vouloir rétablir la démocratie
  3. Le Figaro.fr, Coup d'État: Manifestation de soutien à la junte
  4. Le Monde.fr, Coup d'État: Le chef de la junte devient chef de l'État
  5. Le Figaro.fr, Greenpeace accuse Areva de polluer une région
  6. Le Figaro.fr, Les délits de presse bientôt dépénalisés ?
  7. Le Figaro.fr, La faim vide les Ă©coles au Niger
  8. Le Figaro.fr, Dix millions de personnes en état "d'insécurité alimentaire" au Sahel
  9. Le Figaro.fr, Germaneau: L'otage algérien libéré seul
  10. Le Figaro.fr, Germaneau: le chauffeur algérien inculpé
  11. Le Figaro.fr, La crise alimentaire empire au Niger
  12. Le Monde.fr, Six pays africains s'engagent Ă  mettre fin au recrutement des enfants soldats
  13. Le Figaro.fr, MSF s'alarme de la famine au Niger
  14. Le Figaro.fr, Germaneau: Al-Qaida annonce la mort de Germaneau
  15. Le Figaro.fr, Arlit: un témoin décrit les ravisseurs
  16. Le Monde.fr, La France Ă©vacue ses ressortissants de la "zone rouge" du Sahel
  17. Le Figaro.fr, Arlit: Des complicités internes ?
  18. Le Figaro.fr, Arlit: des gardiens sans armes
  19. Le Figaro.fr, Arlit: un patron de journal interpellé à Niamey
  20. Le Figaro.fr, Arlit: Areva a préféré le privé à l'armée
  21. Le Monde.fr, Arlit: Areva reconnaît des "défaillances"
  22. Le Figaro.fr, Des employés d'Areva étaient menacés
  23. Le Monde.fr, AQMI revendique l'enlèvement des cinq Français au Niger
  24. Le Figaro.fr, L'ex-rébellion touareg s'exprime
  25. Le Figaro.fr, Perte d'influence du n°2 de la junte
  26. Le Figaro.fr, Le n°2 de la junte arrêté pour complot
  27. Le Figaro.fr, 4 officiers accusés de "complot"
  28. Le Figaro.fr, La libération de Mamadou Tandja ordonnée par la Cour de justice de la Cédéao
  29. Le Figaro.fr, L'immunité de Mamadou Tandja levée

Voir aussi

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