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2010 au Togo

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Chronologie

Janvier 2010

  • Vendredi : le bus transportant la dĂ©lĂ©gation togolaise Ă  la Coupe d'Afrique des nations (CAN-2010) dans l'enclave angolaise de Cabinda est mitraillĂ© par un groupe de sĂ©paratistes, faisant 2 morts togolais.

FĂ©vrier 2010

  • Jeudi : l'État togolais a portĂ© plainte avec constitution de partie civile, Ă  Paris, pour acte de terrorisme contre la ConfĂ©dĂ©ration africaine de football, son prĂ©sident Issa Hayatou et contre un groupe rebelle du Cabinda après l'attaque meurtrière contre l'Ă©quipe de football du Togo en janvier en Angola. Le Flec (les Forces de LibĂ©ration de l'État du Cabinda/Position Militaire) avait revendiquĂ© l'attaque contre le bus transportant l'Ă©quipe togolaise et ayant tuĂ© 2 Togolais. Les chefs de cette plainte sont « actes de terrorisme », « assassinats et complicitĂ© d'assassinats », « atteinte involontaire et volontaire Ă  la vie d'autrui » et « exposition d'autrui Ă  des risques de mort et blessure ». Le parquet de Paris a ouvert parallèlement une enquĂŞte prĂ©liminaire mi-janvier pour « apologies d'actes de terrorisme » après les propos du Français originaire du Cabinda, Rodrigues Mingas, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du mouvement rebelle, qui avait dĂ©clarĂ© que « les armes allaient continuer Ă  parler » après cette attaque[1].
  • Lundi : un groupe indĂ©pendantiste du Cabinda, le Flec-FAC, affirme que 8 ressortissants de cette enclave angolaise sont dĂ©tenus en RĂ©publique du Congo depuis leur arrestation après le mitraillage du bus du Togo en route pour la Coupe d'Afrique des nations 2010, il s'agirait « de simples citoyens et non des membres des Flec-FAC ». Au total 15 Cabindais avaient Ă©tĂ© interpellĂ©s durant « la pĂ©riode du 9 au » Ă  Pointe-Noire, la capitale Ă©conomique du Congo oĂą l'Ă©quipe togolaise de football s'Ă©tait mise au vert, puis une partie d'entre eux a Ă©tĂ© libĂ©rĂ©e sans charges[2].

Mars 2010

  • Mardi : quatre grands mĂ©dias français — Radio France, Radio France internationale, RTL et La Croix — dĂ©noncent, dans un communiquĂ© commun, le refus des autoritĂ©s d'accorder des visas Ă  leurs envoyĂ©s spĂ©ciaux qui devaient couvrir l'Ă©lection prĂ©sidentielle togolaise : « Tous avaient effectuĂ© il y a plusieurs semaines les dĂ©marches d'accrĂ©ditation auprès du ministère togolais de la communication. MalgrĂ© des relances rĂ©pĂ©tĂ©es, cette accrĂ©ditation, requise pour la dĂ©livrance du visa, leur a Ă©tĂ© refusĂ©e ».
Faure Gnassingbé
(novembre 2006)
  • Mercredi :
    • L'opposition a rĂ©uni Ă  LomĂ© plus de 15 000 personnes sur la thème « 43 ans, ça suffit » autour de Jean-Pierre Fabre, le candidat de l’Union des forces de changement, de Kofi Yamgnane, le candidat Ă©cartĂ© par la Cour constitutionnelle et de Gilchrist Olympio, le prĂ©sident du parti. La candidat a prĂ©sentĂ© l’établissement de « l’État de droit » et le « redressement de l’économie nationale » comme ses prioritĂ©s, en accusant les rĂ©gimes du gĂ©nĂ©ral GnassingbĂ© EyadĂ©ma (1967-2005) puis de son fils Faure GnassingbĂ© (2005-2010) d’avoir « mal gĂ©rĂ© et dĂ©tournĂ© » les ressources du pays. Il a aussi Ă©voquĂ© la possibilitĂ© de fraudes Ă©lectorales.
    • De son cĂ´tĂ©, le prĂ©sident sortant Faure GnassingbĂ© a rĂ©uni une foule importante au cours d’un grand meeting dans l’après-midi sur l’esplanade du palais des congrès Ă  Kara (420 km de LomĂ©). Il a de nouveau appelĂ© les Togolais Ă  ne pas contester les rĂ©sultats du scrutin Ă  venir, lançant Ă  la tĂ©lĂ©vision un appel solennel au peuple togolais, pour qu’aucune violence ne suive l’annonce des rĂ©sultats, comme en , quand son Ă©lection contestĂ©e avait Ă©tĂ© suivie d’un bain de sang (400 Ă  500 morts selon l’ONU) : « Nous savons tous qu’il n’y aura qu’un seul vainqueur, quoi qu’on fasse […] Nous devons nous prĂ©parer Ă  respecter le choix du peuple […] ne pas contester ce qu’il dit par des actes de violences, des revendications stĂ©riles et en fait inutiles »[3].
  • Jeudi : Ă©lection prĂ©sidentielle.
  • Samedi :
    • La mission de la CommunautĂ© des États de l'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao), dirigĂ©e par Babacar Ndiaye, chargĂ©e d'observer l'Ă©lection prĂ©sidentielle au Togo, a jugĂ© qu'elle avait Ă©tĂ© « libre », mais a relevĂ© des « insuffisances relatives Ă  la fiabilitĂ© et Ă  l'authentification du bulletin de vote ». Quelque 320 observateurs internationaux ainsi que 146 militaires de la CĂ©dĂ©ao ont surveillĂ© le scrutin de jeudi[4].
    • Le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (CĂ©ni), Issifou Taffa Tabiou, annonce la victoire du prĂ©sident sortant Faure GnassingbĂ© (43 ans) Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle du , avec 60,92 % des suffrages exprimĂ©s, contre 33,94 % Ă  son principal opposant, Jean-Pierre Fabre[5].
    • Une manifestation, dans le centre de LomĂ©, Ă  laquelle participait Jean-Pierre Fabre, principal candidat de l'opposition Ă  la prĂ©sidentielle togolaise, a Ă©tĂ© dispersĂ©e Ă  coups de grenades lacrymogènes par les forces de l'ordre. Deux proches de Messan AgbĂ©yomĂ© Kodjo, ex-premier ministre et candidat de l'« Organisation pour bâtir dans l'union un Togo solidaire » (OBUTS, opposition) ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s avec huit autres personnes, car « ils distribuaient des tracts, des documents qui appellent au soulèvement populaire »[6] - [7].
  • Dimanche :
    • Deux dirigeants du « Mouvement pour le changement et l'alternance », un mouvement de jeunes proche du principal parti d'opposition, l'Union des forces de changement (UFC) ont Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©s « Ă  quatre heures du matin par des hommes armĂ©s et emmenĂ©s vers une destination inconnue », portant Ă  douze le nombre de personnes interpellĂ©es depuis samedi. Le commandant de la Force spĂ©ciale Ă©lection prĂ©sidentielle (Fosep), le colonel Yark Damehane, a confirmĂ© les deux arrestations.
    • Selon l'Union des forces de changement, des militants du Rassemblement du peuple togolais (RPT, au pouvoir), « "intimident et pourchassent des militants de l'UFC Ă  Kabou près de Bassar », fief de Kofi Yamgnane, un Franco-Togolais, ex-membre du gouvernement français, qui avait vainement tentĂ© de se prĂ©senter Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle, et qui s'est alliĂ© Ă  Jean-Pierre Fabre[8].
    • L'opposition togolaise emmenĂ©e par Jean-Pierre Fabre appelle Ă  « la rĂ©sistance » et annonce une marche mardi Ă  LomĂ© « pour protester contre les rĂ©sultats frauduleux du scrutin prĂ©sidentiel du proclamĂ© par la CĂ©ni» et remportĂ© par le prĂ©sident sortant Faure GnassingbĂ©. Le Front rĂ©publicain pour l'alternance et le changement (FRAC), alliance de trois formations soutenant Jean-Pierre Fabre conteste les rĂ©sultats et affirme avoir remportĂ© l'Ă©lection. Selon la loi Ă©lectorale togolaise, les rĂ©sultats du scrutin doivent ĂŞtre transmis Ă  la Cour constitutionnelle dans un dĂ©lai de huit jours, durant lequel des recours peuvent ĂŞtre introduits[9].
  • Mardi : onze personnes ont Ă©tĂ© interpellĂ©es et des ordinateurs saisis dans un bureau du principal parti de l’opposition, l’Union des forces de changement qui conteste la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident sortant Faure GnassingbĂ©. Selon l'UFC : « Les forces de l’ordre ont attaquĂ© notre centre de traitement informatique pour prendre nos donnĂ©es, puisque nous avions dit que nous allions communiquer dans les 24 ou 48 heures les preuves de fraudes dont nous disposions […] Ils ont saisi les ordinateurs, les fichiers, les procès verbaux et ont arrĂŞtĂ© onze techniciens et cadres du parti. Ils veulent ainsi nous empĂŞcher de prouver que la victoire de Faure GnassingbĂ© est bâtie sur des fraudes avĂ©rĂ©es ». Des membres de la mission d’observation Ă©lectorale de l’Union europĂ©enne Ă©taient prĂ©sents au moment des arrestations et de la saisie du matĂ©riel[10].
  • Jeudi : la Cour constitutionnelle valide les rĂ©sultats du scrutin, annoncĂ©s par la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante (CĂ©ni) le .
  • Samedi : manifestation Ă  LomĂ© de milliers de partisans de l'opposition pour protester contre la rĂ©Ă©lection du prĂ©sident Faure GnassingbĂ© le dernier. Jean-Pierre Fabre, le candidat de l'UFC rejette la victoire de Faure GnassingbĂ© et assure avoir remportĂ© l'Ă©lection Ă  un tour avec 55 Ă  60 % des suffrages.
  • Mercredi : 30 personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es Ă  LomĂ© après une veillĂ©e, organisĂ©e par le Front rĂ©publicain pour l'alternance et le changement (FRAC, coalition d'opposition) pour « enterrer le rĂ©gime », qui avait dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en affrontements avec les forces de l'ordre. L'opposition proteste depuis des semaines contre la rĂ©Ă©lection de Faure GnassingbĂ© lors de la prĂ©sidentielle du et a organisĂ© plusieurs manifestations.

Avril 2010

  • Mercredi : quelque 70 personnes ont Ă©tĂ© interpellĂ©es par la police Ă  LomĂ©, au siège de l'Union des forces de changement (UFC, principal parti d'opposition) qui prĂ©voyait d'organiser une veillĂ©e pour protester contre le prĂ©sident Faure GnassingbĂ©[11].

Mai 2010

  • Mercredi : Gilchrist Olympio (74 ans), chef de l’Union des forces de changement, principal parti d'opposition, annonce avoir signĂ© « un accord politique pour une participation Ă  un gouvernement de redressement national, dans un esprit de partage du pouvoir avec le Rassemblement du peuple togolais ».
  • Vendredi : le principal parti d'opposition, l’Union des forces de changement (UFC), fait son entrĂ©e au gouvernement et Elliott Ohin sera chargĂ© du ministère des Affaires Ă©trangères. Le parti de Gilchrist Olympio Ă©tait arrivĂ© en seconde position au scrutin du , qui avait vu la rĂ©Ă©lection contestĂ©e du prĂ©sident Faure GnassingbĂ©.

Août 2010

  • Dimanche : mort Ă  LomĂ© du footballeur international TchangaĂŻ Massamaesso (32 ans) des suites d’un malaise cardiaque.
  • Mercredi : le site Rue89 publie une vidĂ©o montrant un militaire français menaçant un journaliste togolais, Didier Ledoux, pour qu’il supprime les photos qu’il a prises de lui « en marge d’une confrontation entre manifestants et gendarmes togolais »[12].
  • Vendredi : l'affaire de la confrontation entre le militaire français et le journaliste togolais s'envenime[13] - [14].
  • Jeudi : le ministère de la DĂ©fense et des Anciens combattants dĂ©nonce les « manipulations » faites autour d'un incident opposant le un officier français Ă  un photographe togolais, estimant que la diffusion de la vidĂ©o oĂą l'on voit le militaire menacer le journaliste avait des consĂ©quences « graves » pour l'officier et pour le Togo. Selon le ministère, des manifestants avaient attaquĂ© la voiture de l'officier en poste Ă  LomĂ©, un incident photographiĂ© par Didier Ledoux, journaliste au quotidien privĂ© LibertĂ©. Le lieutenant-colonel l'avait alors vivement apostrophĂ©, lui demandant d'effacer le clichĂ©. Journalistes et dĂ©fenseurs des droits de l'Homme avaient condamnĂ© le comportement de l'officier, tout comme les ministères français des Affaires Ă©trangères et de la DĂ©fense. Il a Ă©tĂ© rappelĂ© par Paris et s'est vu infliger une sanction disciplinaire de dix jours d'arrĂŞt[15].

DĂ©cembre 2010

  • Mercredi : la justice angolaise a condamnĂ© Ă  24 ans de prison un homme soupçonnĂ© d'avoir participĂ© Ă  l'attaque meurtrière contre l'Ă©quipe de football du Togo Ă  son arrivĂ©e dans l'enclave sĂ©paratiste du Cabinda avant la Coupe d'Afrique des Nations 2010.

Notes et références

  1. Le Figaro.fr, Bus mitraillé/CAN: plainte du Togo
  2. "Le Figaro - Flash actu : Bus togolais mitraillé: 8 Cabindais détenus"
  3. Le Figaro.fr, L'opposition mobilise au Togo
  4. Le Figaro.fr, Scrutin "libre" (Cédéao)
  5. Le Figaro.fr, Faure Gnassingbé réélu président
  6. Le Figaro.fr, Dix interpellations
  7. Le Figaro.fr, L'opposition conteste la réélection de Gnassingbé
  8. Le Figaro.fr, 2 nouvelles arrestations
  9. Le Figaro.fr, L'opposition appelle à la "résistance"
  10. Le Figaro.fr, 11 opposants arrêtés et des ordinateurs saisis
  11. Le Figaro.fr, 70 personnes interpellées
  12. Pierre Haski, Vidéo : un officier français menace un reporter togolais Rue89, nouvelobs.com, 13 août 2010.
  13. Le Figaro.fr, Le journaliste togolais va porter plainte
  14. Le Monde.fr, L'officier français en poste au Togo, rappelé et sanctionné
  15. Le Figaro.fr, Militaire/journaliste: prise de position du ministère de la Défense
  16. Le Figaro.fr, Un photojournaliste brutalisé

Voir aussi

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