Accueil🇫🇷Chercher

2010 au Rwanda

2008 au Rwanda - 2009 au Rwanda - 2010 au Rwanda - 2011 au Rwanda - 2012 au Rwanda
2008 par pays en Afrique - 2009 par pays en Afrique - 2010 par pays en Afrique - 2011 par pays en Afrique] - 2012 par pays en Afrique -
Chronologies
2007 2008 2009 2010 2011 2012 2013
DĂ©cennies :
1980 1990 2000 2010 2020 2030 2040
Siècles :
XIXe XXe XXIe XXIIe XXIIIe
Millénaires :
Ier IIe IIIe
Chronologies géographiques

Chronologie

Janvier 2010

  • Mercredi : un mĂ©decin rwandais, Sosthène Munyemana, originaire de la rĂ©gion de Butare (sud), faisant l'objet d'un mandat d'arrĂŞt international et d'une demande d'extradition du Rwanda, est arrĂŞtĂ© dans la banlieue de Bordeaux (France) par des membres de la police judiciaire française. FichĂ© par Interpol depuis 2006 pour participation au gĂ©nocide et crimes de guerre lors du gĂ©nocide au Rwanda en 1994, il exerçait, depuis huit ans, comme praticien aux urgences Ă  Villeneuve-sur-Lot (Lot-et-Garonne)[1].

FĂ©vrier 2010

  • Mercredi : l'ONG Human Rights Watch dĂ©nonce des « menaces, agressions et actes de harcèlement » visant des opposants rwandais Ă  l’approche de la prĂ©sidentielle d’aoĂ»t prochain. L'organisation « exhorte le gouvernement (rwandais) Ă  ouvrir des enquĂŞtes sur tous ces incidents et Ă  faire en sorte que les militants de l’opposition soient en mesure de vaquer sans crainte Ă  leurs occupations lĂ©gitimes » car « ces incidents ne feront que miner davantage la dĂ©mocratie en dĂ©courageant toute opposition digne de ce nom de participer aux Ă©lections ». « Ă€ diverses occasions, le gouvernement s’est servi d’accusations de participation au gĂ©nocide, ou d’"idĂ©ologie gĂ©nocidaire", pour prendre pour cible ses dĂ©tracteurs et les discrĂ©diter »[2].
Centre-ville de Kigali
  • Vendredi : trois attentats Ă  la grenade, visant simultanĂ©ment des lieux publics Ă  Kigali en soirĂ©e, causent la mort de deux personnes et en blessent 18 autres dont 5 grièvement.
  • Dimanche : trois partis de l'opposition, — les Forces dĂ©mocratiques unifiĂ©es, le Parti dĂ©mocratique vert du Rwanda et le Parti social Imberakuri (le partisan de la vĂ©ritĂ©) — dont un seul est agrĂ©Ă© par le gouvernement, ont crĂ©Ă© une plate-forme dans le but de mieux faire entendre leur voix « devant l'opinion publique nationale et internationale »[3].
  • Lundi :
    • L'enquĂŞte de la police a permis l'arrestation de trois personnes dans l'affaire des attentats Ă  la grenade de vendredi soir Ă  Kigali. Les individus arrĂŞtĂ©s appartiendraient « aux Interahamwe », une milice extrĂ©miste hutu, dont les membres ont perpĂ©trĂ© le gĂ©nocide de 1994 au Rwanda.
    • Trois journalistes de l’hebdomadaire rwandais indĂ©pendant Umuseso ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  des peines de prison ferme : Charles Kabonero, directeur du journal (1 an de prison), Didas Gasana, rĂ©dacteur en chef (6 mois de prison), et Richard Kayigamba, reporter (6 mois de prison). Ils ont Ă©tĂ© reconnus coupables de « diffamation et immixtion dans la vie privĂ©e » d’un membre du gouvernement par le tribunal de grande instance de Nyarugenge (Ă  Kigali). Ils avaient Ă©tat d'une possible liaison extra-conjugale entre le ministre Protais Musoni et la maire de Kigali, Aisa Kirabo Kacyira[4].

Mars 2010

  • Mardi : Agathe Habyarimana (67 ans), veuve de l'ancien prĂ©sident rwandais assassinĂ© le lors d'un attentat contre son avion, a Ă©tĂ© interpellĂ©e Ă  son domicile de Courcouronnes (Essonne), puis conduite dans les locaux de la police judiciaire. Elle est soupçonnĂ©e d'avoir fait partie du premier cercle des gĂ©nocidaires. Cette interpellation a lieu 5 jours après la visite du prĂ©sident Nicolas Sarkozy Ă  Kigali.
  • Jeudi : nouvel attentat Ă  la grenade Ă  Kigali. Les autoritĂ©s pensent que deux anciens officiers, le gĂ©nĂ©ral Faustin Kayumba Nyamwasa et le colonel Patrick Karegeya, rĂ©fugiĂ©s en Afrique du Sud, sont derrière les deux attaques du et du , qualifiĂ©es d'« actes de dĂ©stabilisation ».
  • Jeudi :
    • Le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda condamne en appel, Ă  une peine de 15 ans de prison, le cĂ©lèbre chanteur Simon Bikindi, reconnu coupable d’incitation directe et publique Ă  commettre le gĂ©nocide, pour avoir pris la parole fin juin 1994 depuis « un vĂ©hicule Ă©quipĂ© d'un amplificateur de voix sur la route principale reliant Kivumu Ă  Kayove », deux communes du nord-ouest du Rwanda[5].
    • Le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda condamne en appel l'ancien magistrat SimĂ©on Nshamihigo (50 ans) Ă  40 ans de rĂ©clusion pour son implication dans le gĂ©nocide au Rwanda en 1994. Au moment du gĂ©nocide, il Ă©tait substitut du procureur Ă  Cyangugu (sud-ouest). Ă€ son arrestation en mai 2001, il travaillait, sous une fausse identitĂ©, comme enquĂŞteur de la dĂ©fense au TPIR. Son implication a Ă©tĂ© prouvĂ©e dans plusieurs assassinats, dont ceux d’un mĂ©decin et d’un prĂŞtre catholique tutsi. Ă€ son arrestation Ă  Arusha, siège du TPIR, l’ancien substitut du procureur Ă©tait dĂ©tenteur d’un passeport congolais au nom de « Sammy Bahati Weza »[6].
  • Vendredi : la Cour suprĂŞme du Rwanda, saisie d’une requĂŞte de remise en libertĂ© de l'ex-chef rebelle tutsi congolais Laurent Nkunda, s'est dĂ©clarĂ©e incompĂ©tente et a renvoyĂ© l'affaire devant la justice militaire, justifiant sa dĂ©cision par le statut de militaire du chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e rwandaise, le gĂ©nĂ©ral James Karabe, considĂ©rĂ© comme Ă©tant Ă  l'origine de la dĂ©tention de l'ex-chef rebelle congolais[7].

Avril 2010

  • Mardi : publication dans la revue « XXI » du tĂ©moignage, sur les massacres de 1994, d'un ancien gendarme français envoyĂ© en au Rwanda dans le cadre de l'opĂ©ration militaro-humanitaire « Turquoise »[8].
Paul Kagame
(novembre 2007)
  • Mercredi : le secrĂ©taire d’État français Ă  la CoopĂ©ration, Alain Joyandet, a rencontrĂ© le prĂ©sident Paul Kagame au stade de Kigali, en marge des commĂ©morations du gĂ©nocide des Tutsi de 1994 qui a fait 800 000 morts selon l'ONU. Selon le ministre français, cette rencontre « reflète la volontĂ© partagĂ©e d'aborder cette nouvelle relation, tournĂ©e vers l'avenir » affirmant que Paris et Kigali Ă©taient « sur la voie de la rĂ©conciliation durable ». La ministre des Affaires Ă©trangères, Louise Mushikiwabo, a soulignĂ© la prĂ©sence « très significative » de la France et « qui s'inscrit dans cette volontĂ© des chefs d'État et des peuples d'avancer »[9].
  • Jeudi : le Haut commandement de l’armĂ©e rwandaise a suspendu et arrĂŞtĂ© les gĂ©nĂ©raux Charles Muhire et Emmanuel Karenzi Karak. Ils sont accusĂ©s de « mauvaise conduite non conforme aux principes qui rĂ©gissent la discipline des Forces rwandaises de dĂ©fense ». Tous deux Tutsi anglophones issus de la diaspora ougandaise (comme le prĂ©sident Kagame), ils font partie du cercle très restreint des chefs militaires de haut rang du Front patriotique rwandais (FPR), ancienne rĂ©bellion majoritairement tutsi dirigĂ©e par Paul Kagame, qui a mis fin au gĂ©nocide de 1994 au Rwanda et dirige le pays depuis lors.
  • Mercredi : l'opposante Victoire Ingabire Umuhoza, rentrĂ©e d'exil en janvier et candidate dĂ©clarĂ©e Ă  la prĂ©sidentielle, a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e Ă  Kigali, accusĂ©e d'« association avec un groupe terroriste, propagation de l'idĂ©ologie du gĂ©nocide, nĂ©gationnisme et "divisionnisme" ethnique ». Elle est remise en libertĂ© le lendemain sous strict contrĂ´le judiciaire, avec interdiction de quitter Kigali en attendant son procès.
  • Vendredi : la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Immigration refuse de renouveler pour trois mois le visa de travail d'une chercheuse britannique de l'ONG Human Rights Watch. Selon l'ONG, ce cas particulier s’inscrit dans un contexte « d'intolĂ©rance croissante Ă  l’égard de toute forme de contestation ou de voix critiques en cette pĂ©riode prĂ©-Ă©lectorale […] Au cours des dernières semaines, nous avons assistĂ© Ă  une vĂ©ritable tentative de museler toute voix critique. Le gouvernement rwandais fait tout pour rĂ©duire au silence les voix indĂ©pendantes avant les Ă©lections »[10].
  • Dimanche : mort de Jean Bosco Barayagwiza (59 ans), un ancien dirigeant rwandais condamnĂ© Ă  32 ans de prison le par le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR) pour son rĂ´le dans le gĂ©nocide des Tutsi en 1994. Il Ă©tait dans un hĂ´pital de la ville de Porto-Novo au BĂ©nin oĂą il purgeait sa peine depuis le , en vertu d'un accord entre ce pays et les Nations unies. Il fut aussi l'un des principaux animateurs du "ComitĂ© d’initiative" qui pilota la crĂ©ation de la Radio TĂ©lĂ©vision libre des Mille collines (RTLM) connue pour ses appels aux massacres de Tutsi en 1994[11].

Mai 2010

  • Dimanche : l'ancien directeur de publication du journal Kamarampaka, Bernard Hategekimana, est condamnĂ© par la juridiction gacaca du secteur de Nyakabanda, Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© après avoir Ă©tĂ© reconnu coupable d’incitation au gĂ©nocide de 1994 Ă  travers sa publication. Le tribunal a aussi dĂ©terminĂ© que l’ancien journaliste, connu sous le surnom de Mukingo, tenait pendant le gĂ©nocide, au quartier de Kimisagara, dans la capitale rwandaise, un barrage routier auquel plusieurs Tutsis furent tuĂ©s. Plusieurs autres journalistes rwandais ont dĂ©jĂ  Ă©tĂ© condamnĂ©s pour incitation au gĂ©nocide[12].
  • Mercredi : le gĂ©nĂ©ral français Jean-Claude Lafourcade, ex-commandant de l'« opĂ©ration Turquoise » au Rwanda en 1994, regrette que la France ait renouĂ© des relations avec Kigali sans avoir « dĂ©menti » les accusations de complicitĂ© de gĂ©nocide portĂ©es contre elle par le rĂ©gime rwandais et demande que l'instruction ouverte il y a cinq ans sur ces accusations de complicitĂ© de gĂ©nocide soit « enfin bouclĂ©e ». Il vient de publier un livre "OpĂ©ration Turquoise" (Ă©d. Perrin), dans lequel il dĂ©ment toute participation ou complicitĂ© de l'armĂ©e française dans le gĂ©nocide des Tutsi qui a fait 800 000 morts[13].
  • Vendredi : quatre pays d'Afrique de l'Est — l'Éthiopie, l'Ouganda, le Rwanda et la Tanzanie — ont signĂ© Ă  Entebbe un nouvel accord, en nĂ©gociation depuis une dizaine d'annĂ©es, sur le partage des eaux du Nil, en l'absence du Burundi et de la Congo-Kinshasa, et malgrĂ© le boycott de l'Égypte et du Soudan, farouchement opposĂ©s Ă  ce projet, dont tous les dĂ©tails n'ont pas Ă©tĂ© rendus publics. Selon le texte, la nouvelle Commission du Bassin du Nil sera chargĂ©e de recevoir et d'approuver tous les projets (canaux d'irrigation, barrages…) concernant le fleuve. Elle sera basĂ©e Ă  Addis-Abeba et comptera des reprĂ©sentants des neuf pays concernĂ©s[14].
  • Dimanche : deux attentats Ă  la grenade dans le quartier commercial de Nyabugogo (Kigali) causent la mort d'une personne et font 28 blessĂ©s.
  • Jeudi : quatre gorilles des montagnes, une femelle et trois bĂ©bĂ©s, sont morts en raison du froid et des pluies diluviennes dans le Parc national des volcans (nord-est), frontalier avec la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Les gorilles Ă©taient installĂ©s Ă  une haute altitude sur les flancs du mont Karisimbi (qui culmine Ă  4.507 mètres), oĂą les tempĂ©ratures sont froides. Selon le bureau du tourisme, « la mort soudaine de ces quatre gorilles n'est pas seulement un choc, c'est aussi une Ă©norme perte pour le Rwanda et pour toute l'Ă©quipe de conservation ». Près de 700 gorilles des montagnes, une espèce menacĂ©e d'extinction, vivent dans cette rĂ©gion des volcans, Ă  cheval entre le Rwanda, l'Ouganda et la RDC[15].
  • Mercredi : un ex-mĂ©decin rwandais, Eugène Rwamucyo (50 ans), condamnĂ© au Rwanda Ă  la rĂ©clusion criminelle Ă  perpĂ©tuitĂ© par contumace en 2007 pour sa participation au gĂ©nocide de 1994, a Ă©tĂ© interpellĂ© en France Ă  Sannois (Val d'Oise) Ă  la suite d'un mandat d'arrĂŞt international dĂ©livrĂ© par la justice rwandaise, alors qu'il participait aux funĂ©railles d'un autre Rwandais[16]. Il est visĂ© par une information judiciaire ouverte Ă  Paris le pour gĂ©nocide, crimes contre l'humanitĂ© et complicitĂ©s après une plainte de l'association Collectif des parties civiles pour le Rwanda.
  • Vendredi : l'avocat amĂ©ricain, Peter Erlinder, accusĂ© de nĂ©gation du gĂ©nocide tutsi de 1994 est arrĂŞtĂ©. DĂ©fendant devant le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR), le major Aloys Ntabakuze, condamnĂ© Ă  la perpĂ©tuitĂ© en première instance et qui attend son procès en appel. L'avocat a souvent accusĂ© le TPIR de couvrir des crimes commis en 1994 par le Front Patriotique du prĂ©sident Paul KagamĂ©, dĂ©posant plainte contre lui et affirmant qu'il Ă©tait responsable d'avoir provoquĂ© le gĂ©nocide.
  • Lundi : en marge du sommet de Nice, le prĂ©sident Paul KagamĂ©, accorde une interview aux journaux français, estimant : « Nous avons besoin de partenaires, mais pas de maĂ®tres »[17].

Juin 2010

  • Mercredi : ouverture d'une enquĂŞte Ă  Mayotte pour « crimes contre l'humanitĂ© », dont « participation Ă  un gĂ©nocide », Ă  l'encontre d'Octavien Ngenzi, nĂ© en 1954, ancien maire de la commune rwandaise de Kabarondo, suspectĂ© d'avoir participĂ© au massacre de centaines de Tutsis en 1994 et d'avoir trouvĂ© refuge sur l'Ă®le française. La justice rwandaise le suspecte d'avoir lui-mĂŞme dirigĂ© et ordonnĂ© plusieurs massacres dans sa province de Kibungo, dont celui perpĂ©trĂ© par les milices hutues dans l'Ă©glise de Kabarondo, oĂą près d'un millier de Tutsis ont trouvĂ© la mort le . Faisant l'objet d'un mandat d'arrĂŞt international lancĂ© par Kigali en , il avait dĂ©posĂ© une demande d'asile, sous un faux nom, auprès de l'Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides (OFPRA)[18]. (Octavien Ngenzi sera condamnĂ© pour gĂ©nocide en 2016[19].)
  • Vendredi : la Finlande condamne Ă  la prison Ă  vie le pasteur baptiste hutu, François Bazaramba (59 ans), pour les actes qu'il a commis Ă  Nyaka et Ă  Dar es Salaam (Tanzanie) lors de l'Ă©tĂ© 1994 avec « l'intention de dĂ©truire tout ou partie des Tutsi rwandais en tant que groupe » ethnique. L'homme d'Ă©glise avait Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en avril 2007 sur la base d'un mandat d'arrĂŞt international Ă©mis par la justice rwandaise, alors qu'il Ă©tait rĂ©fugiĂ© en Finlande depuis 2003 oĂą il avait demandĂ© l'asile. Les autoritĂ©s rwandaises saluent sa condamnation et le procureur gĂ©nĂ©ral, Martin Ngoga dĂ©clare : « Ceci Ă©tant une autre condamnation par un tribunal Ă©tranger, je suis particulièrement ravi de la crĂ©dibilitĂ© de nos actes d'accusation qui rĂ©ussissent les tests des investigations et des poursuites devant les juridictions europĂ©ennes […] Ce dĂ©veloppement est le bienvenu et les gĂ©nocidaires devraient savoir que le monde devient trop petit pour les cacher »[20].
  • Jeudi : la justice rwandaise libère « pour raison de santĂ© » un avocat amĂ©ricain, Peter Erlinder, arrĂŞtĂ© le dernier et accusĂ© de nĂ©gation du gĂ©nocide tutsi de 1994[21].
  • Samedi : l'ancien chef d’État-major, le gĂ©nĂ©ral Faustin Kayumba Nyamwasa, rĂ©fugiĂ© depuis mars en Afrique du Sud, est blessĂ© par balles devant son domicile de Johannesbourg, lors d'une tentative d'assassinat. Il avait fui le Rwanda après avoir Ă©tĂ© accusĂ© par les autoritĂ©s d'ĂŞtre responsable d'actes terroristes, dont des attaques Ă  la grenade qui ont fait deux morts en fĂ©vrier dernier Ă  Kigali.
  • Jeudi : un journaliste, Jean-LĂ©onard Rugambage, est assassinĂ©. Il Ă©tait connu pour ĂŞtre très critique Ă  l'Ă©gard du rĂ©gime du prĂ©sident Paul Kagame. Reporters sans frontières dĂ©nonce l'assassinat, mais aussi le contexte dans lequel survenait ce crime : « le climat de terreur, l’escalade de la rĂ©pression contre les voix indĂ©pendantes et la dĂ©rive totalitaire au Rwanda »[22].
  • Lundi : le ministre de la SĂ©curitĂ© intĂ©rieure, Moussa Fazil Harelimana annonce l'arrestation de deux personnes dont l'une aurait reconnu l'assassinat du journaliste Jean-LĂ©onard Rugambage qui aurait Ă©tĂ© commis pour son implication dans le gĂ©nocide de 1994.
  • Mercredi : un mĂ©decin rwandais, Jean Chrysostome Ndindabahizi, soupçonnĂ© d'avoir participĂ© au gĂ©nocide de 1994 et recherchĂ© par Interpol, a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© il y a une dizaine de jours au Gabon oĂą il attend son extradition. Il avait « changĂ© d'identitĂ© au Gabon » et « travaillait Ă  l'hĂ´pital de Melen », un Ă©tablissement public en banlieue de Libreville. Il n'existe pas d'accord d'extradition entre le Gabon et le Rwanda mais des tractations seraient en cours avec la France, qui dispose d'accords avec le Gabon, pour extrader le mĂ©decin vers la France, pour qu'il soit ensuite extradĂ© vers le Rwanda.

Juillet 2010

  • Vendredi : l'un des principaux suspects dans le gĂ©nocide de 1994, Jean-Bosco Uwinkindi, un pasteur inculpĂ© depuis 2001 par le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR), a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ© en Ouganda.
  • Mercredi : la police ougandaise a renvoyĂ© de force environ 1 700 personnes, des camps de rĂ©fugiĂ©s de Nakivale et de Kyaka, vers le Rwanda faisant 2 morts et 25 blessĂ©s[23].
  • Vendredi : la Coordination des ONG espagnoles pour le dĂ©veloppement ont dĂ©noncĂ© la prĂ©sence en Espagne du prĂ©sident Paul Kagame oĂą des militaires de son rĂ©gime sont poursuivis pour « gĂ©nocide », ce qui a poussĂ© le chef du gouvernement espagnol JosĂ© Luis Rodriguez Zapatero, Ă  l'Ă©viter[24].
  • Lundi : arrestation en Allemagne de Onesphore Rwabukombe (53 ans), ancien maire de Muvumba, « soupçonnĂ© d'assassinats et de gĂ©nocide » lors des massacres de 1994[25].
  • Vendredi : en France, la Commission consultative du secret de la dĂ©fense nationale (CCSDN) Ă©met un avis dĂ©favorable Ă  la dĂ©classification du bordereau numĂ©ro 6, du et son annexe, concernant le gĂ©nocide rwandais de 1994. C'est le neuvième avis de la CCSDN sur le dossier du Rwanda. Cette saisine fait suite Ă  une demande du du juge d'instruction au tribunal aux armĂ©es, chargĂ© de l'information judiciaire ouverte contre X pour « complicitĂ© de gĂ©nocide, complicitĂ© de crime contre l'humanitĂ© et entente en vue de commettre un gĂ©nocide visant notamment l'implication de l'armĂ©e française lors des Ă©vĂ©nements survenus au Rwanda en 1994 ». La France est rĂ©gulièrement accusĂ©e par l'actuel gouvernement rwandais d'avoir entraĂ®nĂ© et armĂ© les auteurs du gĂ©nocide[26].

Août 2010

  • Lundi : les premiers rĂ©sultats partiels de l'Ă©lection prĂ©sidentielle de 11 circonscriptions sur 30 donnent le prĂ©sident sortant Paul KagamĂ© comme vainqueur avec plus de 92,9 % de voix et 4,9 % Ă  son adversaire Jean Damascène Ntawukuriryayo, du parti social dĂ©mocrate (PSD). Des dizaines de milliers de partisans du prĂ©sident sont rĂ©unis dans la soirĂ©e au stade de football de la capitale pour cĂ©lĂ©brer leur victoire, au son de musiques de reggae ou de chants de leur parti.
  • Mercredi :
    • Les rĂ©sultats dĂ©finitifs de l'Ă©lection prĂ©sidentielle crĂ©ditent le prĂ©sident sortant Paul KagamĂ© de 93 % des voix[27].
    • Vers 19 heures, une grenade a explosĂ© « pas très loin de la gare routière » Ă  Kigali, faisant « au moins sept blessĂ©s, dont deux enfants », au soir de la proclamation de l'Ă©crasante victoire de Paul KagamĂ© Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Entre fĂ©vrier et mai, Kigali a Ă©tĂ© le théâtre d'une sĂ©rie d'attaques Ă  la grenade, « tentatives de dĂ©stabilisation » selon les autoritĂ©s qui avaient attribuĂ© ces attaques Ă  l'opposition en exil.
  • Mercredi : l'ancien maire hutu de Muvumba, Onesphore Rwabukombe (53 ans), accusĂ© d'avoir participĂ© aux massacres de Tutsi en 1994 et incarcĂ©rĂ© depuis le , est inculpĂ© en Allemagne de gĂ©nocide. AccusĂ© de meurtre et d'appel au meurtre, il avait par trois fois appelĂ© Ă  des pogroms contre les Tutsi dans la première quinzaine d' et avait coordonnĂ© trois massacres au cours desquels au moins 3 730 personnes ont trouvĂ© la mort[28].
  • Jeudi : le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) prĂ©sente son rapport de 600 pages sur les crimes commis les dix dernières annĂ©es en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. Ce document dĂ©crit les « violations les plus graves des droits de l'homme et du droit international humanitaire commises entre et en RDC », une dĂ©cennie de meurtres, viols, pillages auxquels prirent part plusieurs pays de la rĂ©gion, principalement le Rwanda voisin[29].
  • Vendredi : le gouvernement rwandais estime que le rapport du Haut commissariat des Nations unies dĂ©taillant les massacres, viols et pillages commis par des militaires de plusieurs pays et notamment du Rwanda au cours des deux guerres qui se sont dĂ©roulĂ©es au Congo de 1996 Ă  1998, est un « document dangereux et irresponsable […] qui ne peut qu'amener l'instabilitĂ© dans la rĂ©gion des Grands Lacs et saper les efforts de stabilisation en cours, particulièrement alors que des progrès sans prĂ©cĂ©dent ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s pour l'Ă©tablissement de la paix, de la sĂ©curitĂ© et la collaboration Ă©conomique, malveillant, choquant et ridicule ». Selon le communiquĂ©, les Nations unies ont laissĂ© publier ce rapport afin de dĂ©tourner l'attention d'une sĂ©rie de viols commis par les rebelles Ă  proximitĂ© d'un camp de casques bleus dans l'est de la RDC : « Le moment de la publication de ce rapport est très rĂ©vĂ©lateur […] il semble que les Nations unies tentent de dĂ©tourner l'attention internationale de leur dernière faute dans la rĂ©gion des Grands Lacs oĂą rĂ©cemment des centaines de Congolaises ont Ă©tĂ© violĂ©es sous le regard des forces de maintien de la paix […] Il est immoral et inacceptable que les Nations unies, une organisation qui a Ă©chouĂ© dans sa mission d'Ă©viter le gĂ©nocide au Rwanda et les crises qui ont suivi pour les rĂ©fugiĂ©s, causes directes des souffrances endurĂ©es par le Congo et le Rwanda, accusent maintenant l'armĂ©e qui a mis un terme au gĂ©nocide d'avoir commis des atrocitĂ©s en RDC »[30].

Septembre 2010

  • Mardi : le secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'ONU, Ban Ki-moon est arrivĂ© Ă  Kigali pour une visite pendant laquelle il rencontrera le prĂ©sident Paul Kagame et le ministre des affaires Ă©trangères Louise Mushikiwabo. Ă€ la suite de la publication d'un rapport l'accusant de crimes de gĂ©nocide commis lors de la première guerre en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (1996-1998) Ă  l'encontre des Hutus rwandais rĂ©fugiĂ©s dans ce pays, le gouvernement rwandais menace de retirer ses 3 550 soldats des forces internationales de paix au Soudan : « L'ONU ne peut pas gagner sur les deux tableaux […] On ne peut pas accuser notre armĂ©e de pourchasser des civils sur la base de leur ethnie […] et demander Ă  cette mĂŞme armĂ©e d'ĂŞtre une force morale et disciplinĂ©e pour protĂ©ger les civils dans le monde »[31].
  • Mercredi : ouverture Ă  Bruxelles du procès intentĂ© par deux rescapĂ©es du gĂ©nocide rwandais contre l'État belge et trois de ses militaires accusĂ©s d'avoir laissĂ© se produire un massacre de plus de 2 000 rĂ©fugiĂ©s au printemps 1994. Le , au lendemain du dĂ©clenchement du gĂ©nocide par des extrĂ©mistes hutus, 10 Casques bleus belges avaient Ă©tĂ© assassinĂ©s. La Belgique avait alors immĂ©diatement dĂ©cidĂ© de se retirer de la Minuar, se prĂ©occupant essentiellement d'Ă©vacuer ses ressortissants, nombreux dans cet ancien protectorat belge. Le , 97 Casques bleus belges cantonnĂ©s Ă  l'École technique officielle Don Bosco (ETO) de Kigali avaient reçu l'ordre de rejoindre l'aĂ©roport de la capitale, laissant sans protection les quelque 2 000 rĂ©fugiĂ©s, principalement tutsis, qui s'y trouvaient, « la plupart d'entre eux ont Ă©tĂ© abattus Ă  la mitrailleuse et achevĂ©s Ă  la machette peu de temps après le dĂ©part des Belges », parmi les victimes, le ministre des Affaires Ă©trangères, Boniface Ngulinzira, un hutu partisan des accords de paix d'Arusha, a Ă©tĂ© tuĂ© alors qu'il tentait de s'Ă©chapper. Pour les parties civiles, le gouvernement belge et les militaires belges de la Minuar sont coupables car ils ont « omis d'agir » pour prĂ©venir ou mettre fin Ă  des infractions graves au droit international humanitaire, une infraction reprise dans le droit belge depuis 1993[32].
  • Mardi : les Forces dĂ©mocratiques de libĂ©ration du Rwanda (FDLR) « demandent au secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’ONU de ne pas cĂ©der aux manĹ“uvres, tactiques d’intimidation et autres formes de chantage que Kigali a commencĂ© Ă  exercer sur l’organisation en menaçant de retirer » ses contingents mis Ă  disposition de la MINUAD et de l'UNMIS en guise de protestation contre le projet de rapport accusant l'armĂ©e rwandaise de possibles crimes de gĂ©nocide commis pendant la première guerre en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (1996-1998) Ă  l'encontre des Hutu rwandais rĂ©fugiĂ©s dans l'est de ce pays[33].
  • Mercredi : la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Versailles (France) Ă©met un avis dĂ©favorable Ă  l'extradition du mĂ©decin rwandais, Eugène Rwamucyo, soupçonnĂ© d'ĂŞtre impliquĂ© dans le gĂ©nocide des Tutsis en 1994, mettant ainsi fin Ă  cette procĂ©dure et a dĂ©cidĂ© de sa remise en libertĂ©. Il est notamment accusĂ© par le gouvernement rwandais d'avoir participĂ© Ă  des rĂ©unions de responsables gĂ©nocidaires Ă  Butare (sud) en 1994, dont l'une sous l'Ă©gide du premier ministre, Jean Kambanda, condamnĂ© Ă  la perpĂ©tuitĂ© par le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda[34].
  • Jeudi : le gouvernement rwandais dĂ©nonce le projet de rapport de l'ONU, dĂ©taillant les crimes commis contre des civils en RDC de 1993 Ă  2003, et accusant l'armĂ©e rwandaise d'avoir commis en RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (RDC) des crimes graves contre les rĂ©fugiĂ©s hutus, dont certains pourraient relever du gĂ©nocide : « Ce document est mauvais et dangereux du dĂ©but Ă  la fin […] Le gouvernement rwandais a transmis aux Nations unies ses commentaires sur le projet de rapport […] un Ă©chec moral et intellectuel, et une insulte Ă  l'Histoire, [une] manipulation des processus Ă  l'ONU par des organisations et des individus, aussi bien Ă  l'intĂ©rieur qu'Ă  l'extĂ©rieur de l'ONU, dans le but de rĂ©Ă©crire l'histoire, rĂ©partir de façon inappropriĂ©e la responsabilitĂ© du gĂ©nocide qui a eu lieu au Rwanda et raviver le conflit au Rwanda et dans la rĂ©gion ». Toujours selon le gouvernement rwandais le rapport se fonde de façon excessive sur « des sources anonymes, des affirmations par ouĂŻ-dire, des enquĂŞteurs et tĂ©moins sans noms et non identifiĂ©s [en] flagrante contradiction [avec] les efforts extensifs et coordonnĂ©s dĂ©ployĂ©s par le Rwanda pour rapatrier, rĂ©installer et rĂ©intĂ©grer 3,2 millions de rĂ©fugiĂ©s hutus, efforts qui Ă©taient appuyĂ©s par l'ONU »[35].

Octobre 2010

  • Lundi : le ministère français des Affaires Ă©trangères confirme l'arrestation, sur le territoire français, d'un des principaux dirigeants des rebelles hutu rwandais, Callixte Mbarushimana (47 ans), secrĂ©taire exĂ©cutif des Forces dĂ©mocratiques pour la libĂ©ration du Rwanda, en application d'un mandat d'arrĂŞt Ă©mis par la Cour pĂ©nale internationale. Il est soupçonnĂ© de cinq chefs de crimes contre l'humanitĂ© et de six chefs de crimes de guerre, notamment de meurtres, viols, tortures, persĂ©cutions et destructions de biens commis dans la rĂ©gion des Grands lacs en RDC en 2009. Le chef des FDLR, Ignace Murwanashyaka, et de son adjoint, Straton Musoni,ont Ă©tĂ© interpellĂ©s le en Allemagne en vertu d'un mandat d'arrĂŞt dĂ©livrĂ© par la Cour fĂ©dĂ©rale de justice allemande[36].
  • Jeudi : arrestation Ă  Kigali de l'opposante Victoire Ingabire Umuhoza, prĂ©sidente des Forces dĂ©mocratiques unifiĂ©es, dĂ©jĂ  sous contrĂ´le judiciaire, pour « organisation d'un groupe terroriste ». Selon la police, elle a Ă©tĂ© arrĂŞtĂ©e Ă  la suite de « rĂ©vĂ©lations » faites par un ancien officier des ex-Forces armĂ©es rwandaises arrĂŞtĂ© la veille Ă  la frontière avec la RDC et qui aurait rĂ©vĂ©lĂ© qu'il bĂ©nĂ©ficiait « du concours de Mme Ingabire dans la mise en place de la branche armĂ©e des FDU »[37].
  • Mardi : la cour d'appel de Bordeaux (France) rejette, pour prescription et non rĂ©troactivitĂ©, la demande d'extradition du docteur rwandais, Sosthène Munyemana, qui exerce depuis huit ans aux urgences de l'hĂ´pital de Villeneuve-sur-Lot, et sous le coup depuis 2006 d'un mandat d'arrĂŞt international pour crimes de guerre dĂ©livrĂ© par Kigali qui l'accuse d'avoir participĂ© au gĂ©nocide[38].
  • Mercredi : la cour d'appel de Paris rejette la demande de remise en libertĂ© du rebelle hutu rwandais, Callixte Mbarushimana, soupçonnĂ© par la Cour pĂ©nale internationale de crimes de guerre commis en 2009 dans la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo. SecrĂ©taire exĂ©cutif des Forces dĂ©mocratiques de libĂ©ration du Rwanda, installĂ© en France depuis 2002, oĂą il a obtenu le statut de rĂ©fugiĂ© politique et occupe un emploi de technicien informatique, il est soupçonnĂ© de cinq chefs de crimes contre l'humanitĂ© et de six chefs de crimes de guerre, notamment de meurtres, viols, tortures, persĂ©cutions et destructions de biens durant le conflit armĂ© opposant en 2009 les FDLR aux Forces armĂ©es de la RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo (FARDC) et aux Forces rwandaises de dĂ©fense (FRD)[39].
  • Vendredi : la Haute cour de la RĂ©publique Ă  Kigali a condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© les deux hommes qui Ă©taient poursuivis pour le meurtre, en , du journaliste Jean-LĂ©onard Rugambage. RĂ©dacteur en chef adjoint du bimensuel Umuvugizi, il Ă©tait très critique envers le rĂ©gime du prĂ©sident Paul Kagame. SoupçonnĂ©es d'ĂŞtre derrière cet assassinat, les autoritĂ©s rwandaises ont toujours niĂ© toute responsabilitĂ© dans ce crime. Le journaliste avait Ă©tĂ© un moment poursuivi pour sa participation prĂ©sumĂ©e dans le gĂ©nocide de 1994 mais avait Ă©tĂ© acquittĂ©[40].
  • Samedi : un important Ă©boulement de terre dans une mine de cassitĂ©rite du district de Rwamagana a causĂ© la mort de onze mineurs. Ce genre d'accident sont frĂ©quents dans les mines de cassitĂ©rite du Rwanda oĂą l'exploitation se fait « dans l'anarchie et de façon artisanale ».

Novembre 2010

  • Lundi : l’homme d’affaires hutu rwandais, Gaspard Kanyarukiga, est condamnĂ© Ă  30 ans de rĂ©clusion criminelle, par le Tribunal pĂ©nal international pour le Rwanda (TPIR) pour le massacre de l’église de Nyange le . L'Ă©glise oĂą s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s 2.000 Tutsis fut rasĂ©e par un bulldozer sur l'instigation du condamnĂ© et d'autres notables de Nyange, parmi lesquels le vicaire de la paroisse, Athanase Seromba, condamnĂ© Ă  la perpĂ©tuitĂ© et l’ex-maire de Kivumu, GrĂ©goire Ndahimana[41].
  • Jeudi : les autoritĂ©s militaires ont annoncĂ© la remise en libertĂ© du gĂ©nĂ©ral Emmanuel Karenzi Karake qui Ă©tait assignĂ© Ă  rĂ©sidence surveillĂ©e depuis avril pour faute « disciplinaire ». Il est l'ancien numĂ©ro deux de la mission de paix ONU-Union africaine (Minuad), dĂ©ployĂ©e au Darfour dans l'ouest du Soudan et qui compte un important contingent rwandais. En avril, il avait Ă©tĂ© accusĂ© de « mauvaise conduite non conforme aux principes qui rĂ©gissent la discipline des Forces rwandaises de dĂ©fense », le gĂ©nĂ©ral avait « reconnu ses fautes » et « demandĂ© pardon »[42].
  • Vendredi : quatre anciennes personnalitĂ©s du rĂ©gime du prĂ©sident Paul Kagame sont citĂ©s Ă  comparaĂ®tre, notamment pour « trouble Ă  l'ordre public, atteinte Ă  la sĂ©curitĂ© de l'Etat, injures et diffamation, sectarisme et crĂ©ation d'une association de malfaiteurs », dont l'ex-chef d'Ă©tat-major de l'armĂ©e, le gĂ©nĂ©ral Faustin Kayumba Nyamwasa, l'ancien patron des renseignements extĂ©rieurs, le colonel Patrick Karegeya, l'ancien procureur gĂ©nĂ©ral, GĂ©rald Gahima et son frère le major ThĂ©ogène Rudasingwa, tous en exil. Tous sont citĂ©s Ă  comparaĂ®tre « devant la Haute cour militaire au plus tard le », faute de quoi ils seront jugĂ©s par contumace. Les quatre prĂ©venus avaient, dans un document publiĂ© dĂ©but septembre, dressĂ© un bilan très nĂ©gatif des libertĂ©s dans leur pays après le gĂ©nocide des Tutsi de 1994. Ils avaient dĂ©noncĂ© « un gouvernement minoritaire aussi rĂ©pressif qu'irresponsable » et exigĂ© la mise en place d’« un gouvernement de coalition qui inclurait l'opposition actuellement exclue du jeu politique »[43].

DĂ©cembre 2010

  • Jeudi : six proches du prĂ©sident Paul Kagame ont Ă©tĂ© mis en examen au Burundi ces derniers jours par le juge d'instruction antiterroriste français, Marc TrĂ©vidic, en vertu d'un accord entre Kigali et Bujumbura, dans l'enquĂŞte sur l'attentat contre l'avion transportant le prĂ©sident rwandais JuvĂ©nal Habyarimana et son homologue burundais Cyprien Ntaryamira, le abattu en phase d'atterrissage Ă  Kigali par au moins un missile antiaĂ©rien.. Ces six personnes figurent parmi les neuf personnes visĂ©es depuis 2006 par des mandats d'arrĂŞt Ă©mis par l'ancien juge Jean-Louis Bruguière. Parmi elles, l'actuel ministre de la DĂ©fense, James Kabarebe, le gĂ©nĂ©ral Jack Nziza et le lieutenant-colonel Charles Kayonga.

Notes et références

  1. Le Figaro.fr, Un médecin recherché pour le génocide de 1994 est arrêté à Bordeaux
  2. Le Figaro.fr, HRW: "harcèlement des opposants"
  3. Le Figaro.fr, Une plate-forme de l'opposition
  4. Le Figaro.fr, Trois journalistes condamnés
  5. Le Figaro.fr, Massacres de 1994: Le TPIR condamne le chanteur Simon Bikindi Ă  15 ans de prison
  6. Le Figaro.fr, Massacres de 1994: Un ancien magistrat condamné à 40 ans de prison
  7. Le Figaro.fr, Nkunda: la Cour rwandaise incompétente
  8. Le Figaro.fr, Un gendarme français témoigne
  9. Le Figaro.fr, "RĂ©conciliation durable" avec la France
  10. Le Figaro.fr, Le Rwanda refuse un visa Ă  HRW
  11. Figaro - mort d'un ancien dirigeant
  12. Le Figaro.fr, Un ancien journaliste condamné à perpétuité
  13. Le Figaro.fr, Le général Lafourcade veut un démenti
  14. Le Figaro.fr, Nil: accord de 4 pays d'Afrique de l'Est
  15. Le Figaro.fr, Quatre gorilles morts de froid
  16. Le Figaro.fr, Un génocidaire présumé arrêté en IDF
  17. Le Monde.fr, Interview du président Kagamé
  18. Le Figaro.fr, GĂ©nocide : enquĂŞte Ă  Mayotte
  19. Génocide rwandais : deux anciens bourgmestres condamnés à perpétuité à Paris lemonde.fr, 6 juillet 2016
  20. Le Figaro.fr, Pasteur Bazaramba condamné en Finlande
  21. Le Figaro.fr, Un avocat américain accusé de négation du génocide est libéré
  22. (fr) "Le journaliste Jean-Léonard Rugambage assassiné devant son domicile de Kigali", Reporters Sans Frontières, 25 juin 2010
  23. Le Figaro.fr, 1.700 expulsions depuis l'Ouganda vers le Rwanda
  24. Le Figaro.fr, Zapatero Ă©vite Kagame
  25. Le Figaro.fr, Une arrestation en Allemagne
  26. Le Monde.fr, Des documents français sur le génocide rwandais ne seront pas déclassifiés
  27. Le Monde.fr, Paul Kagamé, l'homme fort du Rwanda, réélu
  28. Le Figaro.fr, Un Hutu inculpé de génocide en Allemagne
  29. Le Monde.fr, L'acte d'accusation de dix ans de crimes en RDC
  30. Le Figaro.fr, Le Rwanda estime malveillant le rapport de l'ONU
  31. Le Monde.fr, Crimes en RDC: Ban Ki-moon au Rwanda pour apaiser Kigali
  32. Le Figaro.fr, Génocide : le procès belge
  33. Le Figaro.fr, Les rebelles rwandais interpellent l'ONU
  34. Le Figaro.fr, Extradition d'un médecin refusée par un tribunal français
  35. Le Monde.fr, Le Rwanda critique le rapport de l'ONU sur les crimes commis en RDC
  36. Le Figaro.fr, Chef de rebelles rwandais arrêté à Paris
  37. Le Monde.fr, L'opposante Victoire Ingabire arrêtée à Kigali
  38. Le Figaro.fr, Rejet de la demande d'extradition du docteur Munyemana
  39. Le Figaro.fr, Mbarushimana: pas de remise en liberté
  40. Le Figaro.fr, Condamnation des meurtriers d'un journaliste
  41. Figaro.fr, 30 ans de prison pour Gaspard Kanyarukiga
  42. Le Figaro.fr, Libération du général Karenzi Karake
  43. Le Figaro.fr, Quatre anciens proches de Kagame cités

Articles connexes


Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.