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Chronologies géographiques

Chronologie

Janvier 2010

  • Vendredi : Signature d'un accord de sortie de crise Ă  Ouagadougou, signĂ© par le capitaine Moussa Dadis Camara, le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, prĂ©sident intĂ©rimaire, et le mĂ©diateur dans la crise guinĂ©enne, le prĂ©sident burkinabĂ© Blaise CompaorĂ©. Cet accord prĂ©voit un maintien « en convalescence » Ă  l'Ă©tranger du chef de la junte, le capitaine Camara, et la tenue d'une Ă©lection prĂ©sidentielle dans « six mois ». Le chef de la junte, blessĂ© Ă  la tĂŞte par balle lors d'une tentative d'assassinat le , « prend librement un temps de convalescence tout en restant disponible pour apporter sa contribution aux acteurs de la transition ». L'accord prĂ©voit Ă©galement la crĂ©ation d'un « conseil national de transition », la mise en place d'un « gouvernement d'union » dirigĂ© par un « premier ministre, prĂ©sident du conseil des ministres, issu du Forces vives »[1].

FĂ©vrier 2010

Moussa Dadis Camara
(août 2009)
  • Mardi : Le prĂ©sident de la commission d'enquĂŞte sur le massacre du affirme que le chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, n'avait aucune responsabilitĂ© dans la tuerie. Cette commission nationale contredit ainsi la commission d'enquĂŞte de l'ONU qui avait pointĂ© « une responsabilitĂ© pĂ©nale individuelle » du chef de la junte, de son ex-aide de camp, le lieutenant Aboubacar ChĂ©rif DiakitĂ© dit "Toumba", et du commandant Tiegboro Camara[2].
  • Samedi : Des violences Ă  coups de bâtons et de pierres ont opposĂ© pendant deux jours des membres des communautĂ©s chrĂ©tienne et musulmane Ă  N’ZĂ©rĂ©korĂ© (est) faisant « un mort, deux disparus et 29 blessĂ©s » dont 8 dans « un Ă©tat jugĂ© prĂ©occupant ». L'ancien gouverneur de N'ZĂ©rĂ©korĂ©, l'actuel ministre de l'Agriculture, le colonel BourĂ©ma CondĂ©, est arrivĂ© sur place avec une importante dĂ©lĂ©gation gouvernementale. Le couvre-feu a Ă©tĂ© Ă©tabli[3] - [4].
  • Dimanche : Un homme a Ă©tĂ© tuĂ© et au moins neuf personnes ont Ă©tĂ© blessĂ©es dans de nouvelles violences entre musulmans et chrĂ©tiens dans la nuit de samedi Ă  dimanche.
  • Lundi : Le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, prĂ©sident de transition, nomme les membres du gouvernement de transition chargĂ© de mener le pays vers l'Ă©lection prĂ©sidentielle en juin.
  • Vendredi : La procureure adjointe de la Cour pĂ©nale internationale, Fatou Bensouda, a durement qualifiĂ© les exactions commises le par les forces de l'ordre dans le stade de Conakry, considĂ©rant que « des crimes de l'ordre de crimes contre l'humanitĂ© ont Ă©tĂ© commis » : « Des hommes en uniforme se sont attaquĂ©s Ă  des civils, ils ont tuĂ© et blessĂ©. En plein jour, ils ont brutalisĂ©, violĂ© et soumis des femmes Ă  des violences sexuelles inouĂŻes […] Il est raisonnable de conclure que les crimes perpĂ©trĂ©s le et les jours suivants peuvent ĂŞtre qualifiĂ©s de crimes contre l'humanitĂ© », cependant, « ces quelques jours de travail en GuinĂ©e ont confirmĂ© que les institutions guinĂ©ennes et la Cour pouvaient travailler de manière complĂ©mentaire : soit les autoritĂ©s guinĂ©ennes peuvent poursuivre elles-mĂŞmes les principaux responsables, soit elles se tourneront vers la Cour pour le faire »[5].

Mars 2010

  • Lundi : le gouvernement annonce une « augmentation significative » de 50 % des salaires des fonctionnaires pour « attĂ©nuer leurs souffrances », après avoir dĂ©cidĂ© d'augmenter de 30 % les prix des produits pĂ©troliers. Cette hausse sera appliquĂ©e en deux tranches, en mars et juillet. Le salaire moyen d'un fonctionnaire en GuinĂ©e est de 50 euros. Le gouvernement augmentera aussi de 30 %, Ă  partir de mars, les indemnitĂ©s de transports et de loyer des travailleurs de la fonction publique et la pension de retraite des fonctionnaires sera Ă©galement revue de 30 % Ă  la hausse Ă  partir du 1er avril.
  • Samedi : le coordonnateur des Nations unies en GuinĂ©e annonce que diffĂ©rents donateurs ont contribuĂ© Ă  rĂ©unir les quelque 20 millions d'euros nĂ©cessaires Ă  l'organisation des premières Ă©lections dĂ©mocratiques en GuinĂ©e le prochain. Ces fonds permettront de veiller au bon dĂ©roulement du vote et seront destinĂ©s Ă  l'organisation d'un recensement, Ă  l'achat d'urnes et de bulletins de vote, Ă  la tenue de campagnes de sensibilisation au vote, Ă  la logistique et au transport.

Avril 2010

  • Samedi :
    • Au moins quatre officiers et sous-officiers proches de l'ancien homme fort de GuinĂ©e, le capitaine Moussa Dadis Camara, dont son neveu, le lieutenant Marcel Guilavogui, ancien commandant adjoint du Bataillon autonome de la sĂ©curitĂ© prĂ©sidentielle, ont Ă©tĂ© « mis aux arrĂŞts de rigueur pour incitation Ă  la rĂ©bellion dans une caserne d’élèves soldats Ă  KalĂ©ya près de ForĂ©cariah », Ă  110 km au sud de Conakry.
    • Le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, en visite Ă  Paris, et qui bĂ©nĂ©ficie d'un soutien international appuyĂ© pour crĂ©er les conditions d'une stabilitĂ© de la GuinĂ©e, a rencontrĂ© plusieurs centaines de GuinĂ©ens de la diaspora qui l'ont acclamĂ©. Il leur a promis des Ă©lections libres et a rĂ©itĂ©rĂ© son engagement de ne pas se prĂ©senter Ă  la prĂ©sidentielle du , dĂ©clarant : « Je me rĂ©jouis de constater que les GuinĂ©ens sont rassemblĂ©s, unis, tous debout comme un seul homme pour ne pas manquer ce nouveau rendez-vous avec notre destin […] Nous voulons des Ă©lections acceptables et acceptĂ©es par tous […] J'invite le vainqueur Ă  avoir le triomphe modeste, le vaincu Ă  accepter la dĂ©faite […] le vĂ©ritable enjeu, c'est la cohĂ©sion nationale […] Je rĂ©itère mon engagement personnel, irrĂ©versible, et celui de tous les acteurs de la transition, de ne pas faire acte de candidature », promettant qu'il n'y aurait « plus de dictature en GuinĂ©e »[6].

Mai 2010

  • Mardi :
    • Les experts mandatĂ©s par la CommunautĂ© Ă©conomique des États d'Afrique de l'Ouest (CĂ©dĂ©ao) et par l'ONU remettent au gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, dirigeant par intĂ©rim de la GuinĂ©e, leur rapport Ă©tablissant un diagnostic de l'Ă©tat des forces de sĂ©curitĂ© (armĂ©e, police, gendarmerie, douanes). La rĂ©forme de ce secteur est un dossier central en GuinĂ©e oĂą les forces de sĂ©curitĂ© avaient massacrĂ© des opposants, le Ă  Conakry, faisant au moins 156 morts et disparus.
    • Le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ© dĂ©clare que personne n'a « le pouvoir ni le droit, surtout dans mon entourage immĂ©diat et parmi mes proches collaborateurs, de prolonger la transition ou de retarder les Ă©lections pour quelque prĂ©texte que ce soit […] nous partirons tous après le , qui, dans le temps et l'histoire, marque la fin de notre mission, de notre mandat ». Le reprĂ©sentant de l'ONU a publiquement rĂ©itĂ©rĂ© « le soutien total de la communautĂ© internationale pour tout ce que le prĂ©sident KonatĂ© entreprendra afin d'assurer la tenue de ces Ă©lections Ă  la date prĂ©vue ».

Juin 2010

  • Mardi : l'Ă©quipe de campagne d'un des principaux candidats, Lansana KouyatĂ©, ex-premier ministre et chef du Parti de l'espoir pour le dĂ©veloppement national (PEDN), dĂ©nonce des « fraudes massives » dans certains quartiers de la capitale Conakry et dans deux autres villes du pays, Ă  Kankan et Siguiri. Son Ă©quipe aurait constatĂ© la « disparition d'urnes » dans la nuit puis leur « rĂ©apparition » lundi matin, des « bourrages d'urnes », « 9 bureaux de vote fictifs », des cas d'« intimidation » d'Ă©lecteurs et des bureaux oĂą « le nombre de votants dĂ©passe le nombre des inscrits ». Ă€ sa suite, tous les autres candidats dĂ©noncent des fraudes massives.

Juillet 2010

  • Vendredi : publication des rĂ©sultats officiels du premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle. L'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo qui a obtenu 39,72 % et l'opposant historique Alpha CondĂ© 20,67 %, disputeront le second tour dont la date initiale du n'est pas confirmĂ©e. Le troisième favori du scrutin est l'ancien premier ministre Sidya TourĂ© a recueilli 15,60 % des suffrages.
  • Dimanche : le Premier ministre du gouvernement de transition, Jean-Marie DorĂ©, annonce l'interdiction des manifestations prĂ©vues contre les fraudes prĂ©sumĂ©es lors du premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle. Plusieurs partis Ă©liminĂ©s au premier tour, le , ont dĂ©noncĂ© des pratiques de bourrages d'urnes et de falsification des cartes d'Ă©lecteurs. Le second tour sera organisĂ© le .
  • Mardi : publication des rĂ©sultats dĂ©finitifs officiels du premier tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle. L'ex-premier ministre Cellou Dalein Diallo a obtenu 43,69 %, l'opposant historique Alpha CondĂ© 18,25 %, et l'ancien premier ministre Sidya TourĂ© a recueilli 13,62 % des suffrages.
  • Mercredi : les fortes pluies ont fait 3 morts noyĂ©s dans le quartier d'Enta au sud de Conakry.

Août 2010

  • Lundi : le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle est fixĂ© au dimanche . Ce second tour opposera l'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo (43,69 %) et l'opposant historique Alpha CondĂ© (18,25 %).
  • Mercredi : les fortes pluies ont fait deux morts et six blessĂ©s dans le quartier DĂ©moudoula (banlieue de Conakry).

Septembre 2010

  • Vendredi : les deux candidats au second tour de la prĂ©sidentielle en GuinĂ©e prĂ©vu le , Cellou Dalein Diallo et Alpha CondĂ©, se sont engagĂ©s Ă  mener une « campagne politique apaisĂ©e » et Ă  se conformer « scrupuleusement » au verdict des urnes, dans d'un accord signĂ© aujourd'hui Ă  Ouagadougou. L'accord intitulĂ© « Protocole d'entente pour une Ă©lection apaisĂ©e en GuinĂ©e », en prĂ©sence du prĂ©sident burkinabè, Blaise CompaorĂ©, mĂ©diateur de la crise guinĂ©enne.
  • Samedi : des bagarres ont eu lieu Ă  Hamdallaye (banlieue de Conakry) oĂą se trouvent les sièges des partis des candidats, entre des partisans de l'Union des forces dĂ©mocratiques de GuinĂ©e (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, et d'autres du Rassemblement du peuple de GuinĂ©e (RPG) d'Alpha CondĂ©, faisant une vingtaine de blessĂ©s dont 6 grièvement.
  • Dimanche : nouveaux incidents Ă  Hamdallaye (banlieue de Conakry) entre des partisans de l'Union des forces dĂ©mocratiques de GuinĂ©e (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, et d'autres du Rassemblement du peuple de GuinĂ©e (RPG) d'Alpha CondĂ©, faisant 1 mort et 53 blessĂ©s. De ce fait, le gouvernement de transition du premier ministre Jean-Marie DorĂ© dĂ©cide de suspendre toutes les manifestations de rue liĂ©es Ă  la campagne Ă©lectorale du second tour de la prĂ©sidentielle.
  • Mardi : mort Ă  l'hĂ´pital Saint-Louis Ă  Paris du prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale de GuinĂ©e, Ben SĂ©kou Sylla (57 ans).
  • Mercredi : la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante, Ă  l'issue d'une rĂ©union avec le premier ministre et les deux candidats en lice, dĂ©cide de reporter le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle en GuinĂ©e, prĂ©vu dimanche.

Octobre 2010

  • Samedi : Ă  l'occasion du 52e anniversaire de l'indĂ©pendance, le prĂ©sident de la transition, le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, revient sur le massacre du perpĂ©trĂ© par les forces de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© Ă  Conakry et dĂ©clare : « J’implore le pardon de chacun et de tous, au nom de l’indispensable rĂ©conciliation nationale […] Justice doit ĂŞtre rendue aux victimes, justice doit aussi ĂŞtre rendue pour que cesse l’impunitĂ© qui est Ă  l’origine de tous les crimes dans notre pays depuis toujours ». Le bilan avait Ă©tĂ© d'au moins 157 morts, des dizaines de disparus, une centaine de femmes victimes de violences sexuelles et plus de 1.000 blessĂ©s. Une Commission d'enquĂŞte internationale a notamment conclu Ă  la « responsabilitĂ© pĂ©nale individuelle » du chef de la junte, le capitaine Moussa Dadis Camara, incriminĂ© pour sa « responsabilitĂ© de commandement »[8].
  • Mardi : selon l'Observatoire national des droits de l'homme, des affrontements Ă  Conakry entre partisans de Cellou Dalein Diallo et la police font 2 morts et 29 manifestants blessĂ©s par balles. Des policiers auraient aussi violĂ©s des femmes. Le parti de Cellou Dalein Diallo a menacĂ© lundi de paralyser le pays et d'empĂŞcher la tenue du scrutin s'il n'est pas procĂ©dĂ© au remplacement du prĂ©sident de la Commission nationale Ă©lectorale, LouncĂ©ny Camara[9]. Le premier ministre, Jean-Marie DorĂ©, avait dĂ©clarĂ© qu'il ne tolèrerait pas de violences et donnĂ© des « ordres prĂ©cis et impĂ©ratifs » aux forces de l'ordre et de sĂ©curitĂ© pour qu'elles fassent preuve de la plus grande fermetĂ© Ă  l'Ă©gard des fauteurs de troubles[10].
  • Vendredi : le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante annonce que le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle, prĂ©vu dimanche, est reportĂ© Ă  une date non fixĂ©e Ă  cause de retards « dĂ©plorables » dans l'organisation du scrutin. Le second tour avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© reportĂ© une première fois quatre jours avant la date prĂ©vue alors, le et doit opposer l'ancien premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui avait obtenu 43 % des voix au premier tour du , Ă  l'opposant historique Alpha CondĂ© (18 %). Cette prĂ©sidentielle est le premier scrutin libre en GuinĂ©e, ex-colonie française, qui n'a connu que des rĂ©gimes dictatoriaux et autoritaires depuis son indĂ©pendance en 1958. Elle est censĂ©e sceller le retour Ă  un rĂ©gime civil après le putsch militaire de [11].
  • Mercredi : le prĂ©sident de la Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante, le gĂ©nĂ©ral malien Siaka SangarĂ©, annonce qu'« après une large consultation des diffĂ©rentes parties prenantes de la transition, la date du a Ă©tĂ© fixĂ©e pour le second tour de l'Ă©lection prĂ©sidentielle ». La date du scrutin a Ă©tĂ© repoussĂ©e pour permettre aux dirigeants politiques de rĂ©tablir le calme chez leurs partisans.

Novembre 2010

  • Jeudi : les deux candidats au second tour de la prĂ©sidentielle, Cellou Dalein Diallo et Alpha CondĂ©, lancent un appel commun au calme après les violences politico-ethniques qui se sont produites Ă  intervalles rĂ©guliers depuis septembre entre des partisans des deux candidats, puis se sont ensuite donnĂ© l'accolade devant les reprĂ©sentants de la communautĂ© internationale qui les ont applaudis et saluĂ©s par des « bravos » : « Nous lançons un appel pressant Ă  tous les citoyens et citoyennes de notre pays pour qu'ils accomplissent leur devoir citoyen dans la paix, le calme et la sĂ©rĂ©nitĂ© […] et qu'ils fassent de la journĂ©e Ă©lectorale du ainsi que de la pĂ©riode post-Ă©lectorale un moment historique de confraternitĂ© retrouvĂ©e […] Nous exprimons notre profonde compassion Ă  l'endroit de toutes les victimes de ces incidents […] Nous lançons un appel aux autoritĂ©s pour qu'elles mettent tout en Ĺ“uvre pour assurer la sĂ©curitĂ© de tous et de chacun sur l'ensemble du territoire. Nous rĂ©itĂ©rons notre engagement Ă  placer l'intĂ©rĂŞt supĂ©rieur de notre Nation au-dessus de toute autre considĂ©ration et Ă  ne mĂ©nager aucun effort pour prĂ©server nos valeurs ancestrales de paix et de tolĂ©rance ».
  • Dimanche : 4,2 millions de GuinĂ©ens votent pour choisir le premier prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu de leur histoire, après un demi-siècle de dictature et de rĂ©gimes autoritaires, au terme d'une longue attente depuis le premier tour de scrutin du , troublĂ©e par des violences politico-ethniques. Restent en lige, l'ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo (43 % des voix) et l'opposant historique Alpha CondĂ© (18 %), cependant le scrutin reste ouvert, du fait de l'importance du vote ethnique et des alliances nouĂ©es entre les deux tours[12] - [13].
  • Lundi :
    • La candidat Alpha CondĂ©, opposant historique, revendique la victoire Ă  l'Ă©lection prĂ©sidentielle : « J'ai gagnĂ© quatre communes sur cinq Ă  Conakry, toutes les prĂ©fectures de Basse-GuinĂ©e Ă  part BokĂ©, toutes les prĂ©fectures de la ForĂŞt et de la Haute-GuinĂ©e. Comment voulez que je ne gagne pas ? ». Le candidat Cellou Dalein Diallo avait demandĂ© dimanche Ă  la CĂ©ni de « prendre le temps » de bien examiner toutes les « rĂ©clamations » pour « fraudes » qu'il a prĂ©sentĂ©es, menaçant de ne « pas accepter » les rĂ©sultats provisoires du scrutin s'ils Ă©taient annoncĂ©s immĂ©diatement.
    • Des violences ont opposĂ© Ă  Conakry des partisans de Cellou Dalein Diallo aux forces de l'ordre alors que la proclamation des rĂ©sultats Ă©tait toujours en attente. Au moins une personne a Ă©tĂ© tuĂ©e et des dizaines d'autres blessĂ©es.
    • La Commission Ă©lectorale nationale indĂ©pendante annonce de la victoire de Alpha CondĂ©, nouveau prĂ©sident, avec 52,5 % des voix[14]. Son adversaire, Cellou Dalein Diallo dĂ©nonce des fraudes et annonce son intention de dĂ©poser des rĂ©clamations devant la Cour suprĂŞme qui doit confirmer les rĂ©sultats provisoires.
  • Mardi : un homme a Ă©tĂ© tuĂ© par balles par des militaires dans la nuit Ă  Dalaba (centre) et d'autres incidents ont Ă©tĂ© rapportĂ©s dans d'autres villes de la rĂ©gion, après l'annonce de la victoire d'Alpha CondĂ© Ă  la prĂ©sidentielle. Une personne a Ă©tĂ© tuĂ©e Ă  Pita et 14 autres blessĂ©es. Les forces de l'ordre sont massivement prĂ©sentes dans les villes de Moyenne-GuinĂ©e, rĂ©gion peuplĂ©e Ă  80 % de Peuls, l'ethnie Ă  laquelle appartient le candidat battu, Cellou Dalein Diallo.
  • Mercredi : instauration de l'Ă©tat d'urgence Ă  la suite des violences post-Ă©lectorales brutalement rĂ©primĂ©es qui avaient fait au moins sept morts en trois jours.
  • Samedi :
    • Le premier ministre de transition, Jean-Marie DorĂ©, annonce que « toutes les frontières terrestres, maritimes et fluviales de la RĂ©publique de GuinĂ©e sont fermĂ©es Ă  l'entrĂ©e, sur tout le territoire national et jusqu'Ă  nouvel ordre. Aucune sortie n'est autorisĂ©e sans l'accord spĂ©cial des autoritĂ©s compĂ©tentes ». Les rĂ©sultats dĂ©finitifs du second tour devraient ĂŞtre proclamĂ©s par la Cour suprĂŞme, dĂ©but dĂ©cembre au plus tard.
    • Le prĂ©sident du rĂ©gime de transition, le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, a limogĂ© par dĂ©cret le chef d'Ă©tat-major adjoint des forces armĂ©es, Aboubacar Sidiki Camara dit « Idim Amim », sans aucune explication.

DĂ©cembre 2010

  • Jeudi :
    • L'Union africaine a rĂ©intĂ©grĂ© officiellement la GuinĂ©e après l'avoir suspendue pendant deux ans Ă  la suite du coup d'État d'une junte en . Le rĂ©gime militaire a pris fin en novembre avec l'Ă©lection Ă  la prĂ©sidence de l'opposant historique Alpha CondĂ©, devenu le premier prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu depuis l'indĂ©pendance de 1958.
    • Selon des notes diplomatiques amĂ©ricaines divulguĂ©es par Wikileaks, les Français et les AmĂ©ricains, ont su tirer parti de la tentative d'assassinat contre le capitaine Moussa Dadis Camara pour l'Ă©carter dĂ©finitivement Ă  la suite du massacre par des militaires de la garde prĂ©sidentielle d'au moins 156 opposants Ă  Conakry. Grièvement blessĂ© Ă  la tĂŞte, le chef de la junte avait Ă©tĂ© envoyĂ© d'urgence vers le Maroc pour y ĂŞtre hospitalisĂ©.
  • Vendredi : l'Ă©tat d'urgence instaurĂ© le en GuinĂ©e après trois jours de violences durement rĂ©primĂ©es ayant fait au moins sept morts et plusieurs centaines de blessĂ©s, est levĂ© aujourd'hui, une semaine après la confirmation de l'Ă©lection Ă  la prĂ©sidence d'Alpha CondĂ©, cependant les regroupements sont cependant « formellement interdits » jusqu'Ă  l'investiture du nouveau prĂ©sident[15].
  • Jeudi : le gĂ©nĂ©ral SĂ©kouba KonatĂ©, prĂ©sident de la transition en GuinĂ©e, a fait ses adieux solennels Ă  l'armĂ©e, en lui demandant « d'accompagner » dans sa mission le nouveau prĂ©sident Ă©lu, Alpha CondĂ©, dans un discours retransmis par la radio et la tĂ©lĂ©vision nationale : « Nous avons fait ce que nous avions promis: pour la première fois de l’histoire de notre pays, donner la chance et l’opportunitĂ© aux GuinĂ©ens de choisir librement leur prĂ©sident » après 26 ans de rĂ©gimes militaires. Il a annoncĂ© son prochain dĂ©part Ă  l'Ă©tranger « pour des raisons de santĂ© » et pour se « rendre Ă  l’Union africaine », qui l'a chargĂ© de mettre en place la future « Force africaine en attente ». Ministre de la DĂ©fense de la junte, après la mort du gĂ©nĂ©ral-prĂ©sident Lansana ContĂ© (1984-2008), il avait Ă©tĂ© chargĂ©, en , de diriger le pays par intĂ©rim, après la mise Ă  l'Ă©cart du chef de la junte, Moussa Dadis Camara, gravement blessĂ© Ă  la tĂŞte lors d'une tentative d'assassinat fin 2009.
  • Mardi : le nouveau prĂ©sident Alpha CondĂ© a prĂŞtĂ© serment comme premier prĂ©sident dĂ©mocratiquement Ă©lu du pays, au cours d'une grande cĂ©rĂ©monie Ă  laquelle participaient 13 chefs d’État africains. Il a promis « une ère nouvelle » pour la GuinĂ©e dĂ©vastĂ©e par 50 ans de dictatures et de pauvretĂ©, dans un pays dotĂ© d'immenses richesses minières convoitĂ©es par les multinationales : « Le changement que nous prĂ´nons n’est pas dirigĂ© contre un parti politique, encore moins contre une ethnie, encore moins contre une catĂ©gorie sociale ou socio-professionnelle ».
  • Lundi : le prĂ©sident Alpha CondĂ© a nommĂ© 17 ministres du nouveau gouvernement se rĂ©servant le ministère de la DĂ©fense. Le banquier Kerfalla YansanĂ© conserve son poste de ministre de l'Économie et des Finances.

Notes et références

  1. Le Monde.fr, Signature d'un accord de sortie de crise
  2. Le Figaro.fr, Une commission absout Dadis
  3. Le Figaro.fr, Violences interreligieuses dans l'Est
  4. Le Figaro.fr, Affrontements interreligieux
  5. Le Monde.fr, La CPI évoque un "crime contre l'humanité" dans le stade de Conakry
  6. Le Figaro.fr, Les Guinéens de Paris acclament le général Konaté
  7. Le Monde.fr, Un scrutin présidentiel historique en Guinée
  8. Le Figaro.fr, Président Konaté: "justice doit être rendue"
  9. Le Figaro.fr, 2 morts et 29 blessés lors d'affrontements
  10. Le Monde.fr, La Guinée en proie aux violences à l'approche de la présidentielle
  11. Le Monde.fr, Second tour de la présidentielle guinéenne reporté
  12. Le Monde.fr, Chaque camp revendique la victoire
  13. Le Monde.fr, Conakry retient son souffle dans l'attente du résultat officiel des élections
  14. Le Monde.fr, Portfolio: Alpha Condé, cinquante ans d'opposition
  15. Le Figaro.fr, Levée de l'état d'urgence

Voir aussi


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