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Boké

Boké est une ville de Guinée sur les bords du Rio Nunez. C'est le chef-lieu de la préfecture et la capitale de la région homonymes.

Boké
Administration
Pays Drapeau de la Guinée Guinée
Maire
Mandat
Mamadouba Tawel Camara
5 ans
Préfet Colonel Fodé Aboubacar Sylla
DĂ©mographie
Population 100 000 hab. ()
DensitĂ© 299 hab./km2
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 10° 55′ 53″ nord, 14° 17′ 21″ ouest
Superficie 33 400 ha = 334 km2
Divers
Site(s) touristique(s) Musée de Boké, Batafon
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Guinée
Voir sur la carte administrative de Guinée
Boké

    SituĂ©e sur la cĂ´te maritime de la GuinĂ©e, BokĂ© s’étend sur une superficie de 334 km2. Elle est localisĂ©e dans la partie Nord-Ouest de la GuinĂ©e appelĂ©e GuinĂ©e maritime, et plus particulièrement en pays Baga. Les natifs qui ont construit BokĂ© sont d'abord des Landoumas. Les Landoumas, dont la langue s'apparente au Baga-Sitemu, se sont installĂ©s sur le plateau de BokĂ©, s'Ă©tendant jusqu'en GuinĂ©e-Bissau au nord et s'approchant des plaines du Rio Kapatchez au sud[1].

    Le Rio Nunez, qui coule au cœur de la ville, prend sa source à Darelayah (Préfecture de Télimélé) et coule du Sud-Ouest au Nord-Est, puis monte vers le Nord, et redescend vers le Sud, jusqu'à Boké, après avoir fait une boucle assez prolongée. Il est alors appelé Tiguinlita. Il prend le nom de Numez, un peu au-dessus de Boké (Corrérah et Baralandé) et devient alors navigable.

    Proche de la GuinĂ©e-Bissau, une route goudronnĂ©e permet de parcourir rapidement la distance de 250 kilomètres qui la sĂ©pare de Conakry, la capitale de la GuinĂ©e. Au niveau rĂ©gional, une route goudronnĂ©e permet de rejoindre en 50 km Kamsar, et des pistes mènent Ă  SangarĂ©di ou Gaoual. BokĂ© est Ă©galement traversĂ©e par le rĂ©seau ferrĂ© rĂ©gional qui relie SangarĂ©di Ă  Kamsar. La gare de BokĂ© permet de profiter des 135 km de voie ferrĂ©e exploitĂ©es par la Compagnie de Bauxite de GuinĂ©e (CBG). BokĂ© possède un aĂ©roport (Baralande, code AITA : BKJ).

    Environnement

    BokĂ©, confinĂ©e dans la zone de transition entre la plaine cĂ´tière et l’arrière-pays, est assise sur un plateau de schistes siluriens horizontaux qui surplombe l’estuaire du Rio Nunez sur 50 m. Le climat est de type tropical humide, avec une moyenne annuelle pluviomĂ©trique atteignant 2 675 mm, tandis que le nombre de jours de pluies avoisine les 120 jours annuels. Du point de vue de la pĂ©dologie, la ville de BokĂ© est marquĂ©e par la prĂ©sence de sols hydromorphes localisĂ©s sur les plateaux et ceux ferralitiques pauvres (matĂ©riau rouge) qui se trouvent vers les rivages fluviaux du Rio Nunez.

    Population

    La ville de BokĂ© est en rapide expansion. Alors qu'en 1983 elle Ă©tait une petite citĂ© de 12 030 habitants, sa population recensĂ©e en 1996 se montait dĂ©jĂ  Ă  40 575 personnes. En 2007, la population vivant dans l’espace urbain communal de BokĂ© est estimĂ©e Ă  81 116 habitants (selon projection d'après le RGPH de 1996).

    En 2016, BokĂ©-Centre comptait 65 662 habitants[2].

    En 2017, on estime la population Ă  100 000 habitants. Elle est, de ce fait, la huitième ville la plus peuplĂ©e du pays, après Conakry, Kankan, NzĂ©rĂ©korĂ©, Gueckedou, Kindia, LabĂ© et Kissidougou.

    Cette ville est la plus cosmopolite de la Guinée. On y trouve des Nalous qui habitent près des côtes, des Landoumas, des Bagas, des Sossous, des Peuls, des Kissis, des Diakankés (notamment à Baralandé et Corérah), des Mikiforés. Les Peuls Camara sont les premiers du Fouta à venir s'installer dans le Kakandé. Ils sont très intégrés de nos jours aux autochtones et vivent souvent dans des villages près de Boké.

    Socio-Ă©conomie

    L’essentiel des activités économiques pratiquées par cette population tourne autour de l’économie minière et de l’agriculture. L'exploitation minière explique le dynamisme dans les activités de commerces et des services. Cependant, Boké, restée à l'écart des installations minières, en subit aujourd'hui les conséquences. En effet, la fonction urbaine de la ville est de moins en moins visible (absence de cadre d'accueil, de services d'approvisionnement, de secteurs économiques et de commerces structurés) et les équipements se dégradent. Cette situation a également des répercussions sur l'activité économique de la commune mais est également la cause de la révolte de la jeunesse de la ville en 2017[3].

    La population est encore principalement occupée à l'agriculture: plus de 80 % des gens travaillent « aux champs ». Les cultures principales sont le riz, le maïs, l'arachide et le fonio. Le marché de Boké continue d'approvisionner le reste du pays en arachides. La culture de l'acajou, économiquement très rentable, progresse également. Cependant, Boké continue à s'approvisionner pour certains produits à l'extérieur.

    Urbanisation

    Le niveau des infrastructures urbaines est encore relativement faible. Elle possède un aĂ©roport. Au-delĂ  des Ă©quipements sociaux de base, la ville est dotĂ©e d'un rĂ©seau routier qui mĂ©riterait d'ĂŞtre remis Ă  niveau et complĂ©tĂ© par de nouvelles infrastructures: 15 km de routes revĂŞtues, 24 km de routes non revĂŞtues, 30 km de pistes et de sentiers, 60 buses, 5 dalots et 4 ponts. Dans ce cadre, la population Ă©volue dans un espace constituĂ© de trois types d’habitats :

    • un habitat Ă©quipĂ© oĂą les populations disposent des infrastructures sociales de base de type primaire (adduction en eau potable et Ă©lectricitĂ©). Ces quartiers qui, jadis Ă©taient construits Ă  l’image des villages traditionnels landoumas, connaissent une Ă©volution notable, ce qui permet de distinguer un zoning (zone administrative, zone commerciale et zone d’habitat) ;
    • des zones d’extension encore sous-Ă©quipĂ©es oĂą les infrastructures sont sous l’effet de la pression dĂ©mographique avec un taux de couverture faible en eau et/ou en Ă©lectricitĂ© ;
    • des zones irrĂ©gulièrement occupĂ©es qui dĂ©coulent d’une installation non planifiĂ©e. Ces quartiers ne bĂ©nĂ©ficient ni d’adduction d’eau, ni d’électricitĂ©.

    Histoire

    La première aventure coloniale qui intéresse les rivières de la côte guinéenne est celle de Nuno Tristão en 1453. La tradition a permis de sauver de l'oubli ce Chevalier de l'Infant du Portugal en donnant son nom à une rivière, le Rio Nunez (Tinguilita), que d'ailleurs il n'a pas dû atteindre. Ainsi, la côte guinéenne a longtemps suscité la convoitise des Français et des Portugais. Ce sont ces derniers qui ont tout d'abord envahi le pays.

    Au début du XIXe siècle, les Français redoublent d'effort pour conquérir le pays. La possession de Boké devient alors un enjeu stratégique. Après 1815, les efforts de pénétration française, dirigés en vain vers l'intérieur, se tournent vers la côte. Les colons français cherchent alors à installer des comptoirs sur le Rio Nunez qui a le double avantage d'être entouré de terres riches et d'ouvrir la route du Fouta-Djalon. En 1827, René Caillé inaugure son célèbre voyage en partant de Kakandé, sur le Rio Nunez. Une stèle commémorative signale son passage à Boké. Depuis, ce voyage entre Boké - Tombouctou - Tanger inspirera de nombreux écrivains et voyageurs[4].

    En 1839, une nouvelle mission d'information dresse un rapport attirant l'attention du commerce français sur ce pays prometteur. Construit sur le versant d'une colline, au point extrême du Rio-Nunez navigable et au confluent de ce fleuve avec le Batafon, Boké, jouissant d'un climat relativement salubre, était tout indiquée aux négociants européens comme station où les transactions devaient être avantageuses. Ce fut l'un des points de ravitaillement en caoutchouc de la colonie.

    Le fortin construit en 1878 abrite aujourd'hui le musée de Boké.

    Le , une attaque des troupes françaises aboutit à l'installation à Deboké (nom de la ville à l'époque) d'un poste. Trois jours plus tard un lieutenant de vaisseau français conclut avec le roi Landouma un traité qui place son pays sous la suzeraineté et le protectorat de la France. Ce document comporte des clauses analogues à celles du traité de protectorat passé avec les Nalous, signé le . L'installation de la caserne (où est construit en 1878 un fortin, toujours debout aujourd'hui) et la signature des traités permettent aux négociants français de commercer en toute sécurité avec l'intérieur du pays et de lutter contre les Anglais et Portugais.

    C'est le point de départ de la conquête économique et politique de la Guinée. L'occupation de ce point stratégique, puis l'installation d'autres comptoirs sur les rivières de la côte maritime, forment une chaîne de points d'appui d'où prennent corps les Cercles du Rio Nunez, du Rio Pongo, de Dubréka et de la Mellacorée. La mise sous tutelle de ces cercles reste cependant menacée tout au long de l'occupation par les rébellions des chefferies autochtones qui souhaitent retrouver la gestion de leurs territoires.

    Cette ville a connu des héros comme Dinah Salifou Camara. C'est de là que les colons ont transporté le roi du Fouta, Alpha Yaya Diallo, pour l'emprisonner dans le fortin avant de l'embarquer pour Conakry[5]. C'est également un lieu de passage pour Aimé Olivier de Sanderval lors de ses expéditions vers le Fouta-Djalon.

    Plus rĂ©cemment, en 1973, le futur PrĂ©sident Lansana ContĂ© est nommĂ© commandant de la rĂ©gion militaire de BokĂ© afin d'aider le Parti africain pour l'indĂ©pendance de la GuinĂ©e et du Cap-Vert (PAIGC), mouvement de guĂ©rilla indĂ©pendantiste, dans le pays voisin, la GuinĂ©e portugaise. Le PrĂ©sident Alpha CondĂ© est nĂ© Ă  BokĂ© (1938) et a fait ses Ă©tudes dans cette ville jusqu'Ă  son dĂ©part pour la France a 15 ans.

    Fleuve Batafon

    Éducation

    Boke est une commune urbaine qui regorge des établissements publics, plusieurs établissements privés ainsi que l'Institut supérieur . De façon totale voici les noms de toutes les écoles de cette commune :lycée filira, lycée yomboya, collège tamakene, complexe scolaire cos, groupe scolaire élite, école du centre, Habidra, groupe scolaire lamine guirassy, groupe scolaire sagretaire, groupe scolaire Albert instein école élémentaire de kougnewade, école élémentaire goreye, école élémentaire dongol. doté d'une école professionnelle et un Institut supérieur des mines et de la géologie de Boké accueillant bon nombre d'étudiants du pays et de la sous-région

    Transport

    Maires de la ville

    • Aly Bonia Camara, maire de 1991 Ă  1995,
    • Dr Ousmane Dabo, militant de premières heures de UFR, maire de BokĂ© de 1995 Ă  2000,
    • Aly Bonia Camara, maire de 2000 Ă  2005,
    • Ibrahima Barry, maire de 2005-2015,
    • Modibo Fofana, prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation spĂ©ciale, de Ă  (suspension).
    • Ibrahima Barry, prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation spĂ©ciale, -2018.
    • Mamadouba Tawel Camara, maire depuis .

    Personnalités nées à Boké

    Notes et références

    1. Rossi G. (ed.), Bazzo D., Lauffer M., Moreau Noëlle, Fontana André, Sow M., Diallo I., Atlas infogéographique de la Guinée maritime, Conakry, IRD, 2001 p. (lire en ligne), p. 12
    2. République de Guinée, Institut national de la statistique, Annuaire statistique 2016, p. 50
    3. « Guinée: les raisons de la colère à Boké, centre de l'exploitation de la bauxite », sur rfi.fr, (consulté le )
    4. Alain Quella-Villéger, « Boké, Kilomètre zéro », Revue des Deux Mondes,‎ , p. 21-29
    5. Cornevin Robert, « Alfa Yaya Diallo fut-il un héros national de Guinée ou l'innocente victime d'un règlement de compte entre gouverneurs ? », Revue française d'histoire d'outre-mer,‎ (lire en ligne)

    Voir aussi

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