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Soussou (peuple)

Les Soussous sont une population d'Afrique de l'Ouest vivant principalement en Guinée, également au nord-ouest de la Sierra Leone et en Guinée-Bissau[4]. Ils sont originaires du Mandé.

Soussou
Description de cette image, également commentée ci-après
Hommes soussou avec des instruments de musique traditionnels en 1935.
Populations importantes par région
Drapeau de la Guinée Guinée 2,582,287
Drapeau de Sierra Leone Sierra Leone 203,779[1]
Drapeau du Sénégal Sénégal 49,000[2]
Drapeau de la Guinée-Bissau Guinée-Bissau 5,600[3]
Population totale 2 885 000[4]
Autres
Langues Soussou
Religions islam sunnite
Ethnies liées Dialonké, Soninké, Malinké, Kouranko, Mikhiforé

Ethnonyme

Selon les sources et le contexte, on observe plusieurs variantes : Soosoo, Sosoe, Soso, Sosso, Sousou, Soussous, Susso, Sussu, Susu [5].

Langues

Leur langue est le soussou, une langue mandĂ©e dont le nombre de locuteurs Ă©tait supĂ©rieur Ă  1 000 000 au dĂ©but des annĂ©es 2000. Parmi les 906 000 dĂ©nombrĂ©s en 2001 en GuinĂ©e, certains parlaient Ă©galement le français. En Sierra Leone ils Ă©taient 122 000 en 2006, une partie d'entre eux utilisant en outre le krio ou l'anglais[6].

Histoire

Les Soussou (en rouge) sur la carte Peuples des rivières du Sud d'Élisée Reclus (XIXe siècle).

A l'époque de l'empire du Ghana, les Soussous ont quitté Mandé pour s'installer au Fouta-Djalon. Là, ils coexistaient avec diverses ethnies, les Nalou, les Bagas, les Coniaguis, les Bassaris, les Peuls et leurs cousins Dialonké.

Durant les, XVII e et XVII e siècles, des Peuls musulmans venus à la fois du Fouta-Toro et du Macina, s'installent au Fouta-Djalon où ils repoussent, par le moyen du djihad, les Soussous refusant de se convertir à l'islam. Parmi les Soussous restés au Fouta-Djalon, beaucoup sont réduits à l'état de servitude par les almamys. Ils deviennent des rimäibe.

Les Soussous trouvent refuge vers le littoral, où ils créent de puissants royaumes, bâtis grâce au commerce du poivre de Guinée, diverses autres épices, l'huile de palme, l'esclavage. Ils commercent avec les Européens, qui établissent plusieurs comptoirs commerciaux. Les États mis en place par les Soussous sont remarquables par leur organisation et l'architecture des habitations. La ville de Sayou, en pays soussou, est souvent citée dans les écrits des différents voyageurs européens comme une ville dynamique et belle.

Organisation sociale

Traditionnellement les Soussous ont toujours été de grands agriculteurs. Leur société est très proche de celle des Malinkés, et beaucoup de Djalonke se sont mélangés à eux.

« Danseuses tam-tam des Circoncises, Â» (phot. Neurdein, vers 1905).

En Guinée les Soussous représentent 25 à 30 % de la population, en Guinée maritime, ils représentent 75 % de la population.

La hiérarchie sociale soussou est la suivante :

  • Au sommet, les horon, la noblesse et l'aristocratie, fournissant les rois, les guerriers, les chasseurs, les commerçants.
  • Les niamakala, les gens de castes : forgerons, cordonniers, tisserands, griots appelĂ©s dyali.
  • Les jon, les captifs
  • Les Donso, Les chasseurs

Certains individus, hommes ou femmes, provenant de toutes les castes, deviennent des initiés, des komotigui. Auprès de la population, ils ont le rôle de guérisseurs, prédicateurs, ils sont les tenants de la spiritualité dans la communauté. Ils sont considérés comme les intermédiaires entre le monde des humains et celui des ancêtres et des esprits. Dans chaque village, ils sont présents à chaque grand événement et sont consultés par tous.

Dans la société soussou, le respect des anciens et des valeurs morales est très important, comme dans toutes les sociétés africaines.

Religion

Aujourd'hui les Soussous sont musulmans et les marabouts ont beaucoup pris la place des Komotigui.

Patronymes

Les patronymes portés par les Soussous sont principalement : Keita, Samoura, Conté, Yansané, Doumbouya, Fofana, Sylla, Kanté, Soumah, Souaré, Bangoura, Coumbassa (Koumbassa), Kaba (dérivé de Kébé), Oularé, Yattara, Sankhon, Youla, Daffé, Sankoh, Cissé, Camara, Touré, Sakho (Sacko par deformation), Macaulay, Condé, Kourouma...

Personnes notables d'origine soussou

Personnalités politiques

Musiciens

Sportifs

Journalistes

Écrivains

Autre peuple soussou

Groupes musicaux

Notes

Les Soussous d'aujourd'hui seraient bien d'origine Sosso, du royaume de Soumaoro Kanté car après la défaite de ce dernier à la Bataille de Kirina en 1235, un certain nombre de ses guerriers (soldats) et leurs familles, par crainte d’être massacrés par les vainqueurs, auraient quitté le royaume pour s'installer dans la région Djallonké d'alors, actuelle Fouta-Djallon. La sagesse de Soundiata Keita a su épargner la vie des vaincus malgré une forte exhortation à la vengeance pour la terreur infligée par Soumaoro Kanté aux populations de la région. Le sanankouya (cousins à plaisanterie) daterait de cette période. Il fut une technique ingénieuse, voire une innovation pour permettre non seulement l’intégration des vaincus de Kirina, mais aussi les mettre en confiance dans la cohabitation avec les vainqueurs.

Notes et références

  1. https://sierraleone.unfpa.org/sites/default/files/pub-pdf/National%20Analytical%20Report.pdf,
  2. https://joshuaproject.net/people_groups/15141/SG
  3. https://joshuaproject.net/people_groups/15141/PU
  4. (en) James Stuart Olson, « Soso », in The Peoples of Africa: An Ethnohistorical Dictionary, Greenwood Publishing Group, 1996, p. 533-534 (ISBN 9780313279188)
  5. Source BnF Notice sur data.bnf.fr
  6. (en) Fiche langue[sus]dans la base de donnĂ©es linguistique Ethnologue.
  7. « Souleymane Camara, ancien international Sénégalais « Sossè nan na (je suis Soussou) » », sur Guinee360.com (consulté le )

Voir aussi

Bibliographie

  • (en) A trap for men and other Susu stories from Rokel, Mambolo, Rotain and Kambia (rĂ©unies par Heribert Hinzen, Jim Sorie et E. D. A. Turay, traduites par Sherbora S. Suma et Jim Sorie), People's Educational Association of Sierra Leone, Freetown, 1987?, 67 p.
  • N'Fassory Bangoura et Philippe Geslin, L'oiseau qui avait enterrĂ© sa mère dans sa tĂŞte : carnets d'un paysan Soussou, Ginkgo, Boulogne-Billancourt, 2011, 140 p. (ISBN 978-2-8467-9098-7)
  • Jacques Binet, Les Soussous de GuinĂ©e, 1950
  • Drevon, Contribution Ă  la gĂ©ographie mĂ©dicale. Le pays des Soussous, Paris, 1894
  • Hubert Frechou, « Le rĂ©gime foncier chez les Soussous du Moyen Konkour », Cahiers de l'Institut de Science Économique AppliquĂ©e, 1962, SĂ©ries 5, no 4
  • Philippe Geslin, La mer, la terre et le palĂ©tuvier : ethnologie et transfert de techniques : l'exemple du sel chez les Susu de GuinĂ©e, EHESS, Paris, 1997, 2 vol., 610 p. (thèse d'Ethnologie)
  • Pas de soucis chez les Soussou : carnet de voyage, Association Escale Nantes, 2003, 111 p. (ISBN 2-9520204-0-X)
  • Aboubacar TourĂ©, Parlons soso : langue et culture du peuple de la GuinĂ©e maritime, L'Harmattan, Paris, etc., 2004, 205 p. (ISBN 2-7475-6764-8)

Articles connexes

Liens externes

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