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Dalaba

Dalaba est une ville de GuinĂ©e, situĂ©e dans le massif montagneux du Fouta-Djalon Ă  environ 363 kilomètres de la capitale Conakry. C'est le chef-lieu de prĂ©fecture homonyme, dans la rĂ©gion de Mamou.

Dalaba
Dalaba
Administration
Pays Drapeau de la Guinée Guinée
Gouvernorat RĂ©gion de Mamou
Préfecture Dalaba
DĂ©mographie
Population 25 841 hab. (2016)
GĂ©ographie
CoordonnĂ©es 10° 41′ 30″ nord, 12° 15′ 00″ ouest
Altitude 1 225 m
Divers
Site(s) touristique(s) Pont de Dieu, Jardin Auguste-Chevalier, Case Ă  palabres
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Guinée
Voir sur la carte administrative de Guinée
Dalaba

    GĂ©ographie

    Paysage du Fouta-Djalon, vu depuis Dalaba.
    Escarpement rocheux Ă  Dalaba.

    Relief

    La localitĂ© se trouve sur les hauts-plateaux du Fouta Djallon, Ă  une altitude de 1 276 m. Son paysage est celui de collines verdoyantes adossĂ©es au mont Tinka[1]. Le plateau de Dalaba se termine par un escarpement rocheux qui domine la haute plaine de la TĂ©nĂ©[2].

    Climat

    Du fait de son altitude[3], Dalaba jouit d'un climat privilĂ©giĂ© qui lui a permis d'accueillir la station climatique de l'AOF au dĂ©but des annĂ©es 1930, très apprĂ©ciĂ©e des EuropĂ©ens Ă  l'ère coloniale[4]. C'est un climat de savane de type Aw selon la classification de Köppen, avec une tempĂ©rature annuelle moyenne de 29,3 °C et des prĂ©cipitations d'environ 926,2 mm par an, beaucoup plus abondantes en Ă©tĂ© qu'en hiver[5].

    Population

    En 1953 Dalaba, alors chef-lieu du cercle du mĂŞme nom, comptait 5 400 habitants[3].

    En 2016, la sous-prĂ©fecture de Dalaba comptait 142 880 personnes, dont 25 841 pour Dalaba Centre[6].

    La langue dominante est le pular[7], mais, avec Mamou et Dabola, Dalaba est aussi l'une des trois villes principales où l'on parle le kakabé, une langue mandée fortement influencée par le pular[8].

    Histoire

    À l'époque du Fouta Djallon théocratique, Dalaba fait partie du diiwal (province) de Fougoumba. D'après la tradition orale, la ville doit son prestige à la présence de plusieurs générations de grands lettrés islamiques[9].

    À l'ère coloniale, avec l'instauration de l'Afrique-Occidentale française (AOF) en 1895, de nouvelles divisions administratives apparaissent, telles que les cercles. Dalaba fait d'abord partie du cercle de Ditinn, puis de celui de Mamou, avant de devenir un cercle à part entière en 1949[10].

    Plusieurs remaniements administratifs interviennent après l'indépendance proclamée en 1958. En 2004 la Guinée est divisée en 34 préfectures et 335 sous-préfectures[11]. Dalaba devient le chef-lieu de la préfecture du même nom.

    Création d'un jardin botanique

    Kinghamia angustifolia récolté par Auguste Chevalier le 8 octobre 1907 sur le plateau de Dalaba.

    En 1904, Ernest Roume, gouverneur général de l'AOF, charge le botaniste français Auguste Chevalier de rechercher dans la colonie un emplacement propice à l'installation d'un jardin botanique où l'on pourrait mener des essais de culture et d'acclimatation de plantes en provenance d'autres pays. Après un temps de prospection, le choix du scientifique se porte sur Dalaba. Un jardin y est aménagé en 1906 et obtient quelques moyens en 1912, en tant que Laboratoire d'agronomie coloniale rattaché au Muséum. Chevalier envoie graines et plantes rapportés lors de ses voyages dans le monde et des pépinières se développent. Mais la guerre qui éclate en 1914 interrompt ces travaux et Chevalier ne retourne à Dalaba qu'en 1931 où il trouve le jardin à l'abandon. Ces expérimentations lui ont néanmoins permis de faire d'intéressantes observations portant notamment sur les caféiers (Coffea arabica et Coffea excelsa), les pins (Pinus khasya), les eucalyptus ou les Lauracées[12].

    En 1958, le jardin est rebaptisĂ© « Jardin Barry Gassimou Â», Ă  la mĂ©moire d'un martyr de la RĂ©volution, mais reprend son nom d'origine dans les annĂ©es 1980. Il est maintenant prĂ©servĂ© par l'État[13].

    Tourisme

    Du fait du micro-climat agrĂ©able, presque tempĂ©rĂ©, de Dalaba, le tourisme s'y appuie d'abord sur la station climatique inaugurĂ©e en 1936 par le gouverneur Blacher. Les fonctionnaires français et leurs familles viennent s'y reposer ou s'y soigner, puis des EuropĂ©ens non-Français affluent Ă©galement, ce qui contraint les autoritĂ©s Ă  restreindre l'accueil Ă  quelques colonies de l'AOF (SĂ©nĂ©gal, Soudan, Mauritanie, GuinĂ©e). Ils sont gĂ©nĂ©ralement hĂ©bergĂ©s Ă  l'« hĂ´tel des Chargeurs rĂ©unis Â», ainsi nommĂ© car la sociĂ©tĂ© coloniale de transport maritime Chargeurs rĂ©unis Ă©tait associĂ©e Ă  sa gestion[14]. L'Ă©tablissement accueillait d'abord les marins pendant qu'on chargeait leur bateau, sur plusieurs jours. Devenu hĂ´tel de luxe, avec restaurant et piscine, il a pris le nom d'« HĂ´tel du Fouta Â» après l'indĂ©pendance, puis celui de « HĂ´tel SIB Â». De son cĂ´tĂ© l'« Ă‰tat Conval Â» (Ă©tablissement des convalescents), crĂ©Ă© par le rĂ©gime colonial, accueillait les malades ou les blessĂ©s de l'AOF qui ne pouvaient ĂŞtre rapatriĂ©s immĂ©diatement[15].

    Villa Miriam Makeba de Dalaba

    D'autres infrastructures sont bâties pendant les annĂ©es 1930, comme la « case Ă  palabres Â» en 1935. C'Ă©tait le lieu de rencontre des chefs de cantons du Fouta Djallon avec le gouverneur, ou des chefs de village et des notables. On construit Ă©galement une trentaine de villas oĂą sĂ©journaient notamment des EuropĂ©ens venus de Dakar, siège de l'AOF. La plus connue est la « villa Jeannine Â», rebaptisĂ©e villa Sili Ă  l'indĂ©pendance[15]. Dans les annĂ©es 1960, une case est rĂ©alisĂ©e pour la chanteuse sud-africaine Myriam Makeba, Ă©tablie Ă  Dalaba pendant quelques annĂ©es[15].

    Outre le cadre naturel et le jardin Chevalier, ce patrimoine constitue un indéniable potentiel touristique, mais manque de moyens pour sa remise en état[15].

    En avril 2022, une rue portera le nom de la militante afro-amricaine Rosa Parks[16].

    Education

    Enseignement Pré-universitaire

    Dalaba centre compte huit écoles primaire, trois collèges et un lycée[17].

    Enseignement supérieur

    Dalaba-centre abrite l'institut supérieur des sciences et de médecine vétérinaire de Dalaba.

    Notes et références

    1. Alpha Mamadou Diallo, Nuit blanche Ă  Dalaba, L'Harmattan, 2016, p. 14 (ISBN 9782343093154)
    2. Pierre Michel, Les bassins des fleuves Sénégal et Gambie, Étude géomorphologique, IRD Editions, 1973, p. 170, [lire en ligne]
    3. Guid' A.O.F. L'Afrique occidentale française cercle par cercle, Agence de Distribution de Presse, Dakar, p. 298-299.
    4. Marc Alberge, La station climatique de Dalaba : du tourisme sanitaire au tourisme de loisirs de 1932 à nos jours, Université Toulouse 2, 2005, 164 p. (mémoire de maîtrise d'histoire contemporaine)
    5. « MĂ©tĂ©o et climat : Dalaba (GuinĂ©e) Â», 'planificateur.a-contresens.net,
    6. République de Guinée, Institut national de la statistique, Annuaire statistique 2016, p. 55
    7. Abdourahmane Diallo, Les langues de Guinée, Karthala, 2013, p. 8
    8. Alexandra Vydrina, « Dictionnaire kakabé-français. Introduction », Mandenkan, no 53, 2015, p. 7, [lire en ligne]
    9. Christiane Seydou, Ursula Baumgardt, Jean Derive, Paroles nomades. Écrits d'ethnolinguistique africaine, Karthala, 2005, p. 154 (ISBN 9782811140106)
    10. CĂ©line Pauthier, « MĂ©moires de l'indĂ©pendance dans la rĂ©gion de Dalaba (RĂ©publique de GuinĂ©e) Â», op. cit., p. 138
    11. (en) Mohamed Saliou Camara, Thomas O'Toole, Janice E. Baker, « Administrative Organization, President Lansana ContĂ© », in Historical Dictionary of Guinea, Scarecrow Press, 2013 (5e Ă©d.), p. 22 (ISBN 9780810879690)
    12. Auguste Chevalier, « Les acclimatations du jardin de Dalaba Â», in La terre et la vie, no 8 septembre 1931, p. 451-463, [lire en ligne]
    13. Le jardin Auguste-Chevalier, foutadecouverte.com, 1er septembre 2015
    14. Marc Alberge, La station climatique de Dalaba : du tourisme sanitaire au tourisme de loisirs de 1932 Ă  nos jours, UniversitĂ© Toulouse 2, 2005, citĂ© dans CĂ©line Pauthier, « MĂ©moires de l'indĂ©pendance dans la rĂ©gion de Dalaba (RĂ©publique de GuinĂ©e) Â», in Odile Goerg, Jean-Luc Martineau et Didier Nativel (dir.), Les indĂ©pendances en Afrique. L'Ă©vènement et ses mĂ©moires, 1957/1960-2010, p. 139,
    15. Nassiou Sow, « GuinĂ©e : immersion dans l’histoire des monuments et vestiges coloniaux de Dalaba Â», guineenews.org, 14 janvier 2019
    16. « Société | Inauguration de la rue Rosa Parks à Dalaba ! », sur LeKaloum Guinée News (consulté le )
    17. « Direction Préfectorale de l’Education de Dalaba Archives », sur Guinée Matin - Les Nouvelles de la Guinée profonde (consulté le )

    Annexes

    Bibliographie

    • Marc Alberge, La station climatique de Dalaba : du tourisme sanitaire au tourisme de loisirs de 1932 Ă  nos jours, UniversitĂ© Toulouse 2, 2005, 164 p. (mĂ©moire de maĂ®trise d'histoire contemporaine)
    • (en) Mohamed Saliou Camara, Thomas O'Toole, Janice E. Baker, « Dalaba », in Historical Dictionary of Guinea, Scarecrow Press, 2013 (5e Ă©d.), p. 103 (ISBN 9780810879690)
    • Auguste Chevalier, « Les hauts plateaux du Fouta Djalon Â», in Annales de gĂ©ographie, t. 18, no 99, 1909. p. 253-261, [lire en ligne].
    • Auguste Chevalier, « Les acclimatations du jardin de Dalaba Â», in La terre et la vie, no 8 septembre 1931, p. 451-463, [lire en ligne]
    • Alpha Mamadou Diallo, Nuit blanche Ă  Dalaba, L'Harmattan, 2016, 258 p. (ISBN 9782343093154) (recueil de nouvelles)
    • CĂ©line Pauthier, « MĂ©moires de l'indĂ©pendance dans la rĂ©gion de Dalaba (RĂ©publique de GuinĂ©e) Â», in Odile Goerg, Jean-Luc Martineau et Didier Nativel (dir.), Les indĂ©pendances en Afrique. L'Ă©vènement et ses mĂ©moires, 1957/1960-2010, p. 135-159, [lire en ligne]
    • Marcel Soret, Modes de vie et niveaux de vie dans le cercle de Dalaba, ORSTOM, Paris, Mission anthropologique AOF, 1949, 132 p. [lire en ligne]

    Liens externes

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