James Kabarebe
James Kabarebe, né en 1959, est un militaire et homme politique rwandais.
James Kabarebe | |
James Kabarebe en 2012. | |
Fonctions | |
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Ministre rwandais de la Défense | |
– (8 ans, 6 mois et 8 jours) |
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Président | Paul Kagame |
Premier ministre | Bernard Makuza Pierre Habumuremyi Anastase Murekezi Édouard Ngirente |
Gouvernement | Makuza Habumuremyi Anastase Murekezi Ngirente |
Prédécesseur | Marcel Gatsinzi |
Successeur | Albert Murasira |
Biographie | |
Nom de naissance | James Kabarebe |
Date de naissance | |
Nationalité | Rwandaise |
Parti politique | Front patriotique rwandais |
Diplômé de | Université Makerere |
Exilé en Ouganda avant 1994, il est officier au sein du Front patriotique rwandais lors de la guerre civile rwandaise puis dirige les forces rebelles lors de la première guerre du Congo. Il devient chef d'état-major de la république démocratique du Congo en 1997 mais combat contre la RDC lors de la seconde guerre du Congo à partir de 1998. Il est ministre de la Défense du gouvernement rwandais de 2010 à 2018[1].
Biographie
Réfugié rwandais, James Kabarebe grandit en Ouganda où il rencontre Salim Saleh, le frère de Yoweri Museveni[2].
Lors de la guerre civile au Rwanda en 1994, il fut aide de camp de Paul Kagame, avec rang de lieutenant-colonel de l'Armée patriotique rwandaise et chef de l'unité du haut commandement à Mulindi chargée de planifier toutes les opérations ainsi que les stratégies de prise de pouvoir à Kigali. Homme de confiance de Kagame, il a été logiquement envoyé en mission au Congo de 1996 à 1998.
Première guerre du Congo
En 1996, durant la première guerre du Congo, James Kabarebe rejoint les rangs de l'AFDL sous les ordres de Laurent-Désiré Kabila. Ensemble, ils marchent sur Kinshasa, et en 1997 il devient chef d'état-major de la république démocratique du Congo sous le régime de Laurent-Désiré Kabila[3] - [4]. À cette époque, il est également le mentor de Joseph Kabila[5].
Deuxième guerre du Congo
James Kabarebe prit par la suite part à la deuxième guerre du Congo sous les ordres du Rwanda. Il dirige l'operation Kitona (en). À l'aéroport de Goma, le 5 août 1998, il s'empare de quelques avions qu'il remplit de soldats rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie et ordonne aux pilotes de voler jusqu'à la base militaire de Kitona, située à 400 km de Kinshasa. Une fois là , il marche sur Matadi, dont il s'empare le 9 août. Deux jours plus tard, il s'empare du barrage d'Inga espérant faire plier le régime en coupant le courant. Mais, le 19 août, des troupes du Zimbabwe viennent au secours de Kabila et sont épaulées peu après par des troupes de l'Angola. D'autres soutiens arrivent de la Namibie, du Soudan, du Tchad et de la Libye, tous soucieux d'éviter la chute du gouvernement Kabila. Au total, ce dernier disposait d'environ 85 000 hommes tandis que les forces rebelles appuyées par le Rwanda, l'Ouganda et le Burundi en avaient 55 000[6]. L'audacieuse tentative de Kabarebe de prendre à revers Kinshasa échoue ainsi de justesse.
Il devient chef d'état-major de l'armée rwandaise à partir de 2002 en remplacement de Faustin Kayumba Nyamwasa[7].
Avec Laurent Nkunda et Salim Saleh, il est suspecté d'avoir fomenté un coup d'État en 2006 au Burundi[8]. Cette même année, Le juge Bruguière signe neuf mandats d'arrêt contre des proches de Paul Kagamé, dont un contre James Kabarebe. Le juge français accuse Kagamé et ses collaborateurs d'avoir orchestré l'attentat contre le président Habyarimana, événement déclencheur du génocide en 1994[9].
Ministre de la Défense du Rwanda
Le , James Kabarebe est nommé ministre de la Défense du Rwanda par Paul Kagame[1]. Il engage alors une collaboration avec le Congo pour neutraliser le FDLR[4]. Un rapport de l'ONU datant de signale que le M23 a reçu des armes de hauts responsables rwandais, dont James Kabarebe[10]. Un nouveau rapport de l'ONU en septembre 2012 accuse Kabarebe d'émettre les instructions aux rebelles du M23[11]. Le rapport annuel du Comité des sanctions de l’ONU sur la république démocratique du Congo réitère ces accusations en les étayant plus en détail.
James Kabarebe occupera désormais en 2019 le poste nouvellement créé de conseiller spécial du président pour les questions de sécurité et est remplacé à la tête du ministère de la Défense par le général Albert Murasira, issu comme lui des rangs de la rébellion du Front patriotique rwandais (FPR) qui mit fin au génocide de 1994 en s'emparant de Kigali puis du reste du pays[12].
Notes et références
- « James Kabarebe, nouveau ministre de la Défense du Rwanda », sur rfi.fr,
- Jean-Philippe Rémy, « PROFIL JAMES KABAREBE Un jeune stratège de génie », sur Le Monde,
- « James Kabarebe, un militaire au passé sulfureux », sur La Conscience,
- « Le Rwanda et la RDC s'entendent pour neutraliser les groupes rebelles armés », sur rfi.fr,
- Pierre Boisselet, « Rwanda-RDC : ennemis intimes », sur Jeune Afrique,
- (en) David Van Reybrouck, Congo. The epic history of a people, HarperCollins, , p. 444-445.
- « James Kabarebe, nouveau ministre de la Défense du Rwanda », sur Radio France internationale,
- « Tentative de coup d’Etat au Burundi : Nkunda, Kabarebe et Salim accusés », sur Digital Congo,
- « Le juge Bruguière signe neuf mandats d'arrêt contre des proches de Paul Kagamé », sur Le Monde,
- « Les Etats-Unis suspendent leur aide militaire au Rwanda », sur rfi.fr,
- « La RDC réclame des sanctions contre le Rwanda et l'Ouganda pour leur soutien aux rebelles du M23 », sur rfi.fr,
- « RDC : le rapport de l’ONU qui accuse le Rwanda rendu public », sur rfi.fr,