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David Van Reybrouck

David Grégoire Van Reybrouck, né à Bruges le , est un scientifique, historien de la culture, archéologue et écrivain belge flamand d'expression néerlandaise.

David Van Reybrouck
Fonction
Professeur titulaire de la chaire Cleveringa (d)
-
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Liste détaillée
Toneelschrijfprijs ()
Arkprijs van het Vrije Woord (en) ()
Jan Hanlo Essayprijs (d) ()
Prix Jan-Greshoff ()
AKO Literatuurprijs (period 1987-1996) (d) ()
Libris History Award (d) ()
Prix Henriette Roland Holst (d) ()
Gouden Ganzenveer (en) ()
Prix du livre européen ()
Prix MĂ©dicis essai
Ĺ’uvres principales

Il a obtenu plusieurs grands prix littéraires[1].

Biographie

David Van Reybrouck a grandi en Flandre-Occidentale à Assebroek (Bruges) dans une famille catholique possédant une culture littéraire.

Un de ses grands-pères, Grégoire De Bouvere, fortement inspiré par la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC) où il militait, travaillait comme relieur chez l'éditeur brugeois Desclée de Brouwer. Chez son grand-père Van Reybrouck, David trouva de quoi apaiser sa soif de lecture, entre autres de nombreux livres édités par le Davidsfonds[2].

Son père, Dirk Van Reybrouck (1939-2006), fut ingénieur des chemins de fer et travailla de 1962 à 1966 pour les Chemins de Fer du Bas-Congo-Katanga (BCK) à Likasi (ex-Congo belge).

Sa mère, Bernadette De Bouvere, fut enseignante (éducation artistique) et écrivit des poèmes. Lui-même est un admirateur de Stijn Streuvels, d'Hugo Claus et de Permeke.

Il a étudié l'archéologie et la philosophie à la l'université catholique de Louvain (KUL - Katholieke Universiteit Leuven).

Il a ensuite obtenu un Master of World Archaeology à Cambridge et a soutenu en 2000 à l'Université de Leyden une thèse intitulée: "Des primitifs aux primates : une histoire des analogies ethnographiques et primatologiques dans l'étude de la préhistoire".

David Van Reybrouck a vécu et travaillé pendant un certain temps à Barcelone et Paris.

En 1999 et 2000, il est coordinateur scientifique de l'AREA (Archives de l'Archéologie Européenne), un réseau de recherche européen pour l'histoire de l'archéologie[3].

Il a travaillé ensuite plusieurs années comme historien de la culture à la KUL où il a mené des recherches sur l'histoire de l'archéologie belge, ainsi que sur l'histoire et l'architecture des zoos en Europe occidentale. Il a également été rédacteur en chef du journal Archaeological Dialogues.

David Van Reybrouck est cofondateur du réseau The Archaeology of Zoos sous l'égide de la British Academy (2001-2005). Il participe à des conférences sur le sujet à Dublin en 2001, à Londres en 2002, à Washington en 2003.

Ses intérêts académiques le portent sur l'histoire de l'animal dans sa relation avec l'homme aux XIXe et XXe siècles, autant dans ses aspects scientifiques comme l'archéologie, l'anthropologie et la biologie que dans ceux de l'imaginaire populaire et littéraire. Ses recherches qui relèvent de l'anthropozoologie ont donné lieu à des publications internationales en anglais.

Il a collaboré à des expositions sur l'évolution humaine (Kunsthal de Rotterdam), les singes (Musée royal de l'Afrique centrale, Tervuren), les Néandertaliens (Musée gallo-romain, Tongres) et le Zoo d'Anvers.

Auteur

En 2007, Van Reybrouck quitte le monde universitaire pour se concentrer sur sa carrière d'écrivain.

Il collabore comme billettiste au journal De Morgen, plus particulièrement au supplément hebdomadaire Zeno et au supplément littéraire.

Il publie des poèmes dans le premier numéro de Het liegend konijn (Le lapin menteur), la revue de poésie de Jozef Deleu[4].

En 2001, il publie Le Fléau, un mélange de biographie, d'autobiographie et de reportage. Ce livre a notamment reçu le Prix des débutants (nl) en 2002.

En 2004 son adaptation, avec Josse De Pauw, de Die Siel van die Mier est jouée au théâtre.

Un deuxième texte pour le théâtre est N, au sujet d'un encyclopédiste en Afrique. Le texte a été mis en scène par Peter Krüger en 2006 à la Toneelhuis d'Anvers[5] - [6].

Fin 2006, il est écrivain en résidence à l'Université d'Amsterdam. En 2007, il publie son premier roman, Slagschaduw, puis, en collaboration avec Geert Buelens et Jan Goossens, Waar België voor staat, un plaidoyer pour un débat serein et solidaire sur l'avenir de la Belgique.

À la fin 2006, son monologue Mission est représenté au KVS (Théâtre royal flamand de Bruxelles). Le monologue a été développé à partir de conversations qu'il a eues avec de vieux missionnaires au Congo belge ; pour cette œuvre, il reçoit le prix Arkprijs. Le jury fait l'éloge de la pièce pour son approche souple, cohérente et originale dans les débats contemporains sur les sciences sociales et éthiques[7].

Il reçoit en 2009 le Jan Hanlo Essayprijs pour son essai Pleidooi voor populisme (Un plaidoyer pour le populisme[8], non traduit en français)

Congo

Au printemps de 2010, il publie son livre Congo. Een geschiedenis (Congo. Une histoire). Grand succès de vente, il remporte avec ce titre le prix de littérature AKO[9] et le Prix d'histoire Libris[10] - [11]

Le livre est traduit en plusieurs langues; l'anglais, le français, l'allemand, le norvégien, le suédois, l'italien et l'espagnol[12] - [13].

Pour la version française, il est lauréat en 2012 du prix Médicis essai[14]. En 2012 il est aussi lauréat du Prix du Meilleur livre étranger et en 2013 il reçoit le Prix Aujourd'hui.

Revolusi

En 2020, il publie Revolusi:Indonesië en het ontstaan van de moderne wereld qui applique à l'Indonésie la méthode qu'il a utilisée à Congo - une combinaison d'entretiens avec des survivants des événements qui ont conduit à l'indépendance de l'Indonésie avec une interprétation historique.

Pen club

En janvier 2011, Van Reybrouck, succédant à Geert Van Istendael, est élu président du PEN Club de Flandre, la branche flamande du PENclub International (fondé en 1921), une association mondiale d'auteurs, qui favorise la paix et la compréhension internationale, la liberté d'expression et la résistance à toute forme de censure[15].

G1000

En 2011-2012, il fut l'un des initiateurs et animateurs du G1000, une initiative rassemblant un millier de Belges des deux communautés linguistiques principales, à la recherche d'une meilleure organisation de la démocratie dans le pays.

Cette expérience l'a rendu partisan d'une démocratie par tirage au sort[16], du moins dans un système mixé avec les procédures électives, enrichi de préférence par une adjonction complémentaire de procédures délibératives animées par des citoyens tirés au sort, ainsi qu'il le précise dans son ouvrage intitulé Contre les élections, publié en 2013[17].

Demain

Il est l'un des protagonistes du film documentaire Demain de Cyril Dion et Mélanie Laurent, où il fait deux apparitions dans le volet Démocratie du film. Il intervient une première fois pour rendre compte du délitement des démocraties occidentales. Il fait référence à l'étude[18] des chercheurs Martin Gilens, de l'université de Princeton, et Benjamin Page, de l'université Northwestern, qui conclut que les États-Unis seraient devenus une oligarchie[19].

La seconde intervention est une réflexion sur les bienfaits du tirage au sort pour la démocratie représentative[20] et relate notamment les délibérations qui ont précédé la promulgation du droit au mariage homosexuel en Irlande.

Ĺ’uvres

Œuvres littéraires et historiques

  • Le FlĂ©au [« De Plaag. Het stille knagen van schrijvers, termieten en Zuid-Afrika »] (trad. du nĂ©erlandais de Belgique), Trad. de Pierre-Marie Finkelstein, Arles, France, Actes Sud, coll. « Lettres nĂ©erlandaises », , 410 p. (ISBN 978-2-7427-7553-8)[21].
  • Mission [« Missie & Die siel van die Mier »] (trad. du nĂ©erlandais de Belgique), Arles, suivi de L'Ă‚me des termites, trad. de Monique Nagielkopf, Actes Sud, coll. « Papiers », , 100 p. (ISBN 978-2-7427-9462-1)
  • Dans le maĂŻs, (In de maĂŻs), trad. de Monique Nagielkopf, Arles, France, Actes Sud, coll. " Papiers", 2012, 80 p. (ISBN 978-2-330-00185-8)
  • Congo, une histoire, (Congo. Een geschiedenis), trad. d'Isabelle Rosselin, Arles, Actes Sud, 2012, 672 p. (ISBN 978-2-330-00930-4).
  • Contre les Ă©lections [« Tegen verkiezingen »], trad. du nĂ©erlandais de Belgique par Isabelle Rosselin & Philippe Noble, Arles, Actes Sud, coll. « Babel / essai » (no 1231), 2014, 1re Ă©d., 219 p. (ISBN 978-2-330-02820-6), (BNF 43769027).
  • La Paix, comment l’apprendre ?, avec Thomas d'Ansembourg, trad. du nĂ©erlandais de Belgique par Isabelle Rosselin, Arles, Actes Sud, coll. « Le Domaine du possible », 2016, 64 p. (ISBN 978-2-330-02820-6).
  • Zinc [« Zink »], trad. du nĂ©erlandais de Belgique par Philippe Noble, Arles, Actes Sud, 2016, 80 p. (ISBN 978-2-330-06920-9).
  • Odes, trad. du nĂ©erlandais de Belgique par Isabelle Rosselin, Arles, Actes Sud, 2021, 272 p. (ISBN 978-2-330-14409-8).
  • Revolusi. L’IndonĂ©sie et la naissance du monde moderne, trad. du nĂ©erlandais de Belgique par Isabelle Rosselin, Arles, Actes Sud, 2022, 736 p. (ISBN 978-2-330-16904-6).
  • Nous colonisons l'avenir, Arles, Actes Sud, 2023, 64 p. (ISBN 9782330177645).

Publications scientifiques

  • (en) Cornelius Holtorf & David Van Reybrouck, "Towards an Archaeology of Zoos", International Zoo News, Vol.50/4, No.325, June 2003, p. 207-215. (ISSN 0020-9155)
  • (en) David Van Reybrouck, "Archaeology and urbanism : railway stations and zoological gardens in the 19th-century cityscape", Public Archaeology, Vol.4, No.4, January 1, 2005, p. 225-241. DOI 10.1179/pua.2005.4.4.225 (ISSN 1465-5187)
  • Collectif , prĂ©face de Heinrich Geiselberger (trad. de l'allemand par FrĂ©dĂ©ric Joly (anglais et allemand) et Jean-Marie Saint-Lu (espagnol)), L'Ă‚ge de la rĂ©gression, Paris, Ă©ditions premier parallèle, , 316 p. (ISBN 979-10-94841-48-8)

Distinctions et décorations

Un de ses ouvrages a obtenu deux prix littéraires, un néerlandais et un français:

Source

Bibliographie supplémentaire

Notes et références

  1. cf. §. "Congo"
  2. Son témoignage chez Friedl’ sur Radio Één. Friedl', émission du 16 mai 2010
  3. « Biographie et actualités de David Van Reybrouck France Inter », sur France Inter (consulté le )
  4. « Ik begrijp Congo beter dan de liefde (Je comprends mieux le Congo que l'amour) », sur http://www.standaard.be (consulté le )
  5. Interview d'Annette van den Bosch
  6. « Revue de Presse sur "N" », sur http://www.toneelhuis.be (consulté le )
  7. « Historicus David Van Reybrouck wint Arkprijs », sur http://www.demorgen.be (consulté le )
  8. Plaidoyer pour le populisme, paru dans Politique, revue de débats, no 56, octobre 2008.
  9. « Van Reybrouck wint met Congo nu ook AKO-Literatuurprijs », sur http://www.demorgen.be (consulté le )
  10. « Libris Geschiedenis Prijs voor David Van Reybrouck », sur http://www.demorgen.be, (consulté le )
  11. Colette Braeckman et Jean-Claude Vantroyen, « David Van Reybrouck, fier et humble », sur http://www.lesoir.be, le soir du 26 octobre 2010 (consulté le )
  12. Jean-Claude Vantroyen, « David Van Reybrouck l'indigné », sur http://www.lesoir.be, le soir du 1er février 2011 (consulté le )
  13. Guy Duplat, « L’incroyable triomphe de “Congo” », sur http://www.lesoir.be, courrier international, n° 1054 du 1er février 2011 (consulté le )
  14. « Le Belge David Van Reybrouck prix Médicis de l'essai pour "Congo" », sur LeVif.be, (consulté le )
  15. « David Van Reybrouck nieuwe voorzitter van PEN Vlaanderen », sur http://www.demorgen.be, de morgen, 10/01/11 (consulté le )
  16. David Van Reybrouck plaide pour une démocratie par tirage au sort, Belga (La Libre Belgique) 4/9/2013.
  17. « Van Reybrouck : « Le vrai pouvoir migre ailleurs, il faut réactiver la vie publique » », Mediapart, entretien mis en ligne le 22 avril 2014.
  18. (en) Martin Gilens et Benjamin Page, « Testing Theories of American Politics : Elites, Interest Groups, and Average Citizens », Perspectives on politics,‎ (lire en ligne)
  19. Elisabeth Schneiter, « Les Etats-Unis sont un régime oligarchique, constatent des chercheurs américains », Reporterre.net,‎ (lire en ligne)
  20. Cyril Dion (Entretien avec David Van Reybrouck), Demain, un nouveau monde en marche, Arles/Paris, Éditions Actes Sud, collection « Domaine du possible », , 358 p. (ISBN 978-2-330-05585-1), p. 266 et 267
  21. Adélaïde de Clermont-Tonnerre, « Sur les traces d'Eugène Marais », sur http://www.pointdevue.fr, (consulté le )
  22. Voir références complètes ci-dessus, section « Œuvres littéraires et historiques ».

Liens externes

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