Élections européennes de 2024
Les élections européennes de 2024 auront lieu du 6 au 9 juin 2024 dans les vingt-sept États membres[1] afin d'élire les députés au sein du Parlement européen pour un mandat de cinq ans. Elles sont les premières organisées depuis le départ du Royaume-Uni le 31 janvier 2020. Il s'agit des dixièmes élections européennes depuis le premier vote au suffrage universel direct en 1979. Le scrutin est obligatoirement proportionnel dans chacun des États, et cette proportionnalité est relative à chaque circonscription.
Élections européennes de 2024 | |||||
705 sièges du Parlement européen (Majorité absolue : 353 sièges) | |||||
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du au | |||||
Type d’élection | européennes | ||||
Groupe du Parti populaire européen | |||||
Liste
PPE
- | |||||
Sièges en 2019 | 182 | ||||
Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen | |||||
Liste
PSE
- | |||||
Sièges en 2019 | 154 | ||||
Renew Europe | |||||
Sièges en 2019 | 108 | ||||
Groupe des Verts/Alliance libre européenne | |||||
Sièges en 2019 | 74 | ||||
Identité et démocratie | |||||
Liste
PID
- | |||||
Sièges en 2019 | 73 | ||||
Conservateurs et réformistes européens | |||||
Sièges en 2019 | 62 | ||||
Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique | |||||
Sièges en 2019 | 41 | ||||
Non-inscrits | |||||
Sièges en 2019 | 20 | ||||
Président de la Commission européenne | |||||
Sortante | |||||
Ursula von der Leyen PPE |
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Mode de scrutin
Généralités
Les élections européennes permettent d'élire, directement, les députés qui composent le Parlement européen et, indirectement, le président de la Commission européenne. Le Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne prévoit que les citoyens des États de l'Union européenne peuvent voter et être élus dans l'État dans lequel ils résident, même s'ils n'en sont pas citoyens[2].
Chacun des 27 États membres de l'Union européenne fixe ses propres règles d'organisation du scrutin, pourvu que l'élection ait lieu au suffrage universel direct et au scrutin proportionnel plurinominal[3], répartis selon la méthode d’Hondt :
- en Irlande et à Malte, il s'agit du scrutin à vote unique transférable ;
- en Autriche, en Belgique, au Danemark, en Finlande, en Suède, en Croatie, en Italie et aux Pays-Bas, l'électeur peut attribuer des voix de préférence aux candidats de son choix ;
- au Luxembourg, l'électeur peut voter pour des candidats de différentes listes ;
- dans les autres États, il s'agit d'un scrutin par liste bloquée.
La plupart des États forment une circonscription nationale mais certains ont découpé leur territoire en circonscriptions régionales. Les États peuvent prévoir la fixation d'un seuil minimal pour l'attribution des sièges, mais ce seuil ne peut être supérieur à 5 %. Un pays peut également changer de règles depuis les précédentes élections (2014), c’est par exemple ce que la France a fait : chaque parti ne présentant plus une liste dans chacune des 8 circonscriptions mais une seule liste nationale[4].
La particularité de 2019, compte tenu du Brexit, tient au fait que certains pays verront leur nombre de députés augmenter au moment du Brexit, en prenant les suivants sur la liste, selon France24[5].
Spécificités nationales
En Italie, la participation aux élections requiert la collecte de 150 000 signatures et leur vérification par un notaire ou équivalent[6], sur ce nombre, 3 000 doivent venir de la vallée d'Aoste qui compte 128 000 habitants.
En France, chaque parti doit imprimer son propre bulletin de vote, alors que d'autres pays utilisent un bulletin de vote unique pour différents partis. L'impression de ces bulletins peut coûter un million d'euros remboursables.
En Allemagne, les formalités sont la reconnaissance préalable en tant que parti politique et l'obtention de 4 000 signatures.
Les seuils déclenchant l'attribution du nombre de sièges peuvent également varier d'un pays à un autre : pas de seuil en Allemagne, 4 % en Italie, 5 % en France[6]. Ainsi, en France, un parti ne peut pas obtenir 1, 2 ou 3 élus. Soit la liste atteint le seuil électoral et obtient un minimum de quatre sièges, soit elle ne l'atteint pas et n'en obtient aucun. Cela a ainsi conduit à ignorer 19,7% des scrutins exprimés[7]. Dans une question prioritaire de constitutionnalité du de 2019, le Conseil constitutionnel a jugé que ce seuil de 5% est conforme à la Constitution, en ce que le législateur «a entendu favoriser la représentation au Parlement européen des principaux courants d'idées et d'opinions exprimées en France et ainsi renforcer leur influence en son sein» et a «entendu contribuer à l'émergence et à la consolidation de groupes politiques européens de dimension significative»[8].
Répartition des sièges
Députations | 2007 | 2009 | 2011[9] | 2013 | 2014 | 2019 | 2020 | 2024 |
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Allemagne | 99 | 99 | 99 | 99 | 96 | 96 | 96 | |
France | 78 | 72 | 74 | 74 | 74 | 74 | 79 | |
Royaume-Uni | 78 | 72 | 73 | 73 | 73 | 73 | - | - |
Italie | 78 | 72 | 73 | 73 | 73 | 73 | 76 | |
Espagne | 54 | 50 | 54 | 54 | 54 | 54 | 59 | |
Pologne | 54 | 50 | 51 | 51 | 51 | 51 | 52 | |
Roumanie | 35 | 33 | 33 | 33 | 32 | 32 | 33 | |
Pays-Bas | 27 | 25 | 26 | 26 | 26 | 26 | 29 | |
Belgique | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 21 | 21 | |
Grèce | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 21 | 21 | |
Tchéquie | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 21 | 21 | |
Portugal | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 21 | 21 | |
Suède | 19 | 18 | 20 | 20 | 20 | 20 | 21 | |
Hongrie | 24 | 22 | 22 | 22 | 21 | 21 | 21 | |
Autriche | 18 | 17 | 19 | 19 | 18 | 18 | 19 | |
Bulgarie | 18 | 17 | 18 | 18 | 17 | 17 | 17 | |
Danemark | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 13 | 14 | |
Finlande | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 13 | 14 | |
Slovaquie | 14 | 13 | 13 | 13 | 13 | 13 | 14 | |
Irlande | 13 | 12 | 12 | 12 | 11 | 11 | 13 | |
Croatie | - | - | - | 12 | 11 | 11 | 12 | |
Lituanie | 13 | 12 | 12 | 12 | 11 | 11 | 11 | |
Slovénie | 7 | 7 | 8 | 8 | 8 | 8 | 8 | |
Lettonie | 9 | 8 | 9 | 9 | 8 | 8 | 8 | |
Estonie | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 7 | |
Chypre | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | |
Luxembourg | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | |
Malte | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | 6 | |
Total | 785 | 736 | 754 | 766 | 751 | 751 | 705 |
Partis et candidats
Différents partis et groupes politiques européens, le plus souvent des fédérations ou alliances de partis nationaux ou régionaux, sont représentés lors de ces élections.
L'article 17 du traité sur l'Union européenne dispose qu’«en tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission européenne »[10]. Depuis 2014, en accord avec les traités et malgré quelques réticences au Conseil européen, le président de la Commission européenne est élu au suffrage universel indirect. Le Parlement européen en a codifié la procédure et les partis politiques européens désigneront sans doute leurs candidats à la présidence de la Commission comme ils le firent à la précédente échéance électorale[11]. Le , la commission des Affaires constitutionnelles[12], puis le Parlement lui-même, le adopta une résolution proclamant que l'élection au suffrage universel indirect ne saurait être contournée et que le Parlement « sera prêt à rejeter tout candidat à la présidence de la Commission qui n’a pas été désigné comme tête de liste en amont des élections européennes »[13].
Cependant, malgré l'arrivée en tête du Parti populaire européen mené par Manfred Weber en 2019, le Conseil européen a proposé la candidature de Ursula von der Leyen pour la présidence de la Commission européenne.
Références
- « Le Conseil confirme les dates du 6 au 9 juin 2024 comme dates des prochaines élections au Parlement européen », (consulté le )
- Article 22 du Traité sur le fonctionnement de l'Union européenne
- « Le Parlement européen : modalités d'élection », Parlement européen (consulté le ).
- "Européennes 2019 : dates des élections et règles de vote "
- Romain HOUEIX, « Élections européennes : le casse-tête des sièges britanniques », sur france24.com, (consulté le ).
- Andrea Venzon, Colombe Cahen-Salvador et Damian Boeselager, « Now is the time to create a real European democracy », sur euractiv.com, (consulté le ).
- 20 Minutes avec AFP, « Elections européennes : Le Conseil constitutionnel valide le seuil de 5 % de voix pour obtenir un siège », 20 minutes, (lire en ligne, consulté le ).
- Le Figaro avec AFP, « Elections européennes: le Conseil constitutionnel valide le seuil de 5% », sur Le Figaro.fr, (consulté le )
- DÉCISION DU CONSEIL EUROPÉEN relative à l'examen, par une conférence des représentants des gouvernements des États membres, des modifications des traités proposées par le gouvernement espagnol en ce qui concerne la composition du Parlement européen, sans convocation d'une Convention ratifiée le 1er décembre 2011, selon le Parlement européen Parlement: le processus de ratification de dix-huit députés supplémentaires prend fin, 1er décembre 2011
- Union européenne. « Traité sur l'Union européenne », art. 17 § 7 [lire en ligne] « En tenant compte des élections au Parlement européen, et après avoir procédé aux consultations appropriées, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose au Parlement européen un candidat à la fonction de président de la Commission. Ce candidat est élu par le Parlement européen à la majorité des membres qui le composent. Si ce candidat ne recueille pas la majorité, le Conseil européen, statuant à la majorité qualifiée, propose, dans un délai d'un mois, un nouveau candidat, qui est élu par le Parlement européen selon la même procédure. »
- Wieland: ‘Spitzenkandidat genie is well and truly out of the bottle’, Euractiv 11 May 2016
- Spitzenkandidat system here to stay, MEPs warn capitals, EU Observer 23 January 2018
- Union européenne. « Résolution du Parlement européen du 13 février 2019 sur l’état du débat sur l’avenir de l’Europe », art. 50 [lire en ligne]« [Le Parlement européen] souligne que, lors de l’investiture du président de la Commission, des consultations appropriées avec le Parlement sont d’une importance capitale, étant donné que, après les élections, il déterminera le candidat qui pourra être soutenu par une majorité de ses membres et transmettra les résultats de ses délibérations internes au Conseil européen; rappelle que le candidat doit avoir été désigné comme tête de liste par l’un des partis politiques européens et avoir fait campagne pour le poste de président de la Commission au cours de la période précédant les élections européennes »