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Économie de l'Angola

L'économie de l'Angola est très dépendante de l'exploitation et de l'exportation de matières premières : pétrole et minérais.

Après quatre dĂ©cennies de guerres (d'indĂ©pendance et civile), la croissance Ă©conomique s'envole entre 2002 et 2016 : le taux de croissance est de 9 % en moyenne entre 2002 et 2008. En 2018, l'Angola redevient 6e puissance Ă©conomique de l'Afrique respectivement derrière le Nigeria, l'Afrique du Sud, l'Égypte, l'AlgĂ©rie et le Maroc avec un PIB en paritĂ© nominal de 105,75 milliards de dollars[1]. Le , l'Angola fait son entrĂ©e comme membre de plein droit au sein de l'OPEP.

En 2016, frappĂ© de plein fouet par l’effondrement des cours du pĂ©trole, l'Angola se rĂ©signe Ă  faire appel au Fonds monĂ©taire international (FMI). Ă€ 39 dollars le baril, les caisses de l’État sont vides. Les pĂ©trodollars ne viennent plus remplir les coffres de la Banque centrale. La diminution des liquiditĂ©s en devises et le ralentissement Ă©conomique pèsent de plus en plus sur le système bancaire, très dĂ©pendant du secteur pĂ©trolier. Les faillites, notamment dans ce dernier, se multiplient. Le taux de croissance est positif en 2016 (2 %), mais bien moindre que les 20,2 % de croissance en 2006, les 24,4 % en 2007 et les 17 % en 2008. L'Ă©conomie entre ensuite en recession.

Agriculture

L'Angola a produit, en 2018:

En plus de petites productions d'autres produits agricoles, comme cafĂ© (16 000 tonnes)[2].

L'Ă©conomie en chiffres

  • La monnaie angolaise s'appelle kwanza, Ă©ponyme d'une rivière du pays.
  • Les plus importantes exportations de l'Angola sont le pĂ©trole et les diamants.
  • PIB nominal (PPA 2014) : 145,71 milliards de dollars.
  • En 2016 : 101,12 milliards de dollars. En 2017 : 122,12 milliards de dollars
  • En 2018 : 105,75 milliards de dollars.
  • En 2019 : 100 milliards de dollars[1]

Dont :

  • Agriculture : 9,2 %
  • Services : 24,6 %
  • Industrie : 65,8 %
  • Croissance annuelle (1991-2001) : 1,6 %
  • Croissance annuelle (2002) : 17,1 %
  • Croissance annuelle (2008) : 13,2 %
  • PIB par habitant (PPA, 2001) : 2 040 dollars. En 2005 ; 3 800 $. En 2009 : 8 800 $[3]
  • Taux d'inflation : 12 % (2008 estimĂ©)[3]
  • Dette extĂ©rieure totale : en 2001 9,6 milliards de dollars. En 2005 9,4 milliards de dollars. En 2009 : 7,617 milliards de dollars
  • Importations : 2009 : 17,6 milliards de dollars
  • Exportations :26,8 milliards de dollars (FOB) 2009 : 67,2 milliards de dollars

Commerce international

Les principaux partenaires commerciaux de l'Angola sont les États-Unis, la Chine, l'Union européenne, et l'Inde.

En 2004, les exportations ont atteint 10 530 764 911 dollars. La majoritĂ© des exportations angolaises sont des produits pĂ©troliers (92 % en 2004). 785 millions de dollars de diamants, soit 7,5 % des exportations, ont Ă©tĂ© vendus Ă  l'Ă©tranger cette mĂŞme annĂ©e[4]. Presque tout le pĂ©trole angolais va aux États-Unis (526 000 barils par jour en 2006), faisant de l'Angola le huitième fournisseur des États-Unis. Au premier trimestre 2008, l'Angola est devenu le principal exportateur de pĂ©trole vers la Chine[5]. Les restes des exportations pĂ©trolières allant vers Europe et vers l'AmĂ©rique latine[6]. Les sociĂ©tĂ©s amĂ©ricaines comptent pour plus de la moitiĂ© des investissements en Angola, avec notamment Chevron-Texaco. Les États-Unis exportent vers l'Angola des biens industriels et des services, principalement des Ă©quipements pĂ©troliers et miniers, des produits chimiques, des avions, et de la nourriture, alors qu'ils importent essentiellement du pĂ©trole.

En 2007, le commerce entre l'Angola et l'Afrique du Sud Ă©tait supĂ©rieur Ă  300 millions de dollars[7]. Depuis les annĂ©es 2000 de nombreux Chinois se sont installĂ©s pour monter des affaires[8].

Le deuxième investisseur international est le Portugal, avec 100 000 immigrĂ©s, derrière la Chine populaire. Sur un plan culturel, le Portugal doit Ă©galement affronter la compĂ©tition du BrĂ©sil Ă©galement lusophone[9]. Pour les trois premiers trimestres de 2010, les Ă©changes commerciaux entre la Chine et l'Angola ont atteint 19,8 milliards de dollars[10]. L'Angola est Ă©galement le premier partenaire commercial de la Chine populaire sur le continent africain.

Le groupe Citic de Chine populaire construit Ă©galement la ville nouvelle de Kilamba Kiaxi en pĂ©riphĂ©rie de Luanda qui devrait accueillir 200 000 habitants[11].

Généralités

Bidonville au nord de Luanda.
Vente d'ananas entre Huamba et Quilaba

L'économie angolaise est marquée par les années de guerre civile. Elle s'est relancée en 2002. Elle reste une économie pauvre et de structure peu avancée. Le secteur primaire emploie 85 % des actifs pour 8 % des richesses créées. Sept Angolais sur dix vivent sous le seuil de pauvreté, ce qui est symptomatique des efforts encore à effectuer dans ce domaine. Le revenu par habitant demeure l'un des plus faibles au monde. Environ 50 % des actifs sont soit au chômage soit sous-employés.

La croissance est élevée entre 2002 et 2016. Celle du PIB s'est élevée à 26 % en 2006[12]. Elle est tirée par le pétrole et le diamant. Pourtant la manne pétrolière n'a pas réussi à tirer l'ensemble du pays de son état de sous-développement. En 2008, les indicateurs montrent que l'Angola possède l'une des plus faibles espérances de vie du continent, un système éducatif très insuffisant et que la fracture entre riches et pauvres ne fait que s'agrandir[13].

L'Angola possède également des gisements d'or, de fer, de phosphates, de feldspath, de bauxite et d'uranium. Il compte de vastes forêts, des usines de pêche et des terres arables, ou sont cultivés le coton, le café et le sisal. À l'approche des élections législatives de , le gouvernement a multiplié les annonces de grands projets : travaux adduction d'eau, nouvelle flottille de pêche mais les avis sont divisés sur l'avenir de ces programmes ambitieux[13].

Avec la chute des cours du pétrole, l'économie angolaise entre en récession à partir de 2016. En 2020, la croissance est de -4 % et l'inflation de 21 %[14].

Le principal crĂ©ancier de l'Angola est la Chine qui dĂ©tient 20 milliards de dollars de la dette angolaise[14].

Industries extractives

PĂ©trole

Siège de Sonangol à Luanda

Grâce à une importante croissance de l'extraction pétrolière, et à la paix civile enfin retrouvée depuis 2002, l'économie angolaise est devenue l'une des plus dynamiques d'Afrique.

Autrefois exploitĂ©s par les entreprises françaises et amĂ©ricaines, les gisements pĂ©trolifères seraient maintenant majoritairement gĂ©rĂ©s par les entreprises chinoises. Au mois d', la sociĂ©tĂ© pĂ©trolière Total a annoncĂ© le dĂ©but d'exploitation du champ pĂ©trolier gĂ©ant en eaux profondes (entre 600 et 1 200 mètres sous le niveau de la mer) de Pazflor. Ce gisement doit fournir dans les mois qui viennent 220 000 barils de pĂ©trole par jour. Pazflor serait le plus gros chantier en cours du groupe pĂ©trolier français[15].

La croissance du pays est presque entièrement portĂ©e par la production croissante de pĂ©trole qui a dĂ©passĂ© 1,4 million de barils quotidiens Ă  la fin de l'annĂ©e 2005 (70 millions de tonnes par an), et que l'on prĂ©voit ĂŞtre de 2 millions de barils en 2007 (100 millions de tonnes par an).

Le contrôle de l'industrie pétrolière est exercé par la Sonangol, un conglomérat possédé par le gouvernement angolais.

Le , l'Angola a fait son entrée comme membre de plein droit au sein de l'OPEP.

Pour 2011, l'Angola prĂ©voit une production de 2,5 millions de barils par jour soit 125 millions de tonnes par an, ce qui placerait le pays parmi les poids-lourds de l'extraction pĂ©trolière mondiale. Il est la troisième puissance pĂ©trolière d'Afrique. Avec des rĂ©serves rĂ©cupĂ©rables estimĂ©es Ă  9 milliards de barils, l'or noir angolais sera Ă©puisĂ© dans un peu moins de 10 ans [16].

La plupart des Occidentaux présents en Angola ont d'abord été recrutés pour travailler dans le pétrole, une industrie qui représente 40 % du PIB et 96 % des exportations nationales. Sur la dizaine de milliards de dollars d'investissements directs étrangers (IDE) qui ont inondé l'Angola depuis 2002, la majeure partie a d'ailleurs été injectée dans ce secteur[17].

Hydrocarbures en 2008

  • RĂ©serves de pĂ©trole prouvĂ©es : 9 milliards de barils
  • Extraction de pĂ©trole : 1,91 million de barils par jour en 2008
  • Consommation intĂ©rieure de pĂ©trole : 56 040 barils par jour en 2008

Diamant

Endiama (en) est la compagnie nationale publique qui a le monopole sur les droits d'exploitation du diamant en Angola.

En 2020, 90 % des diamants extraits en Angola sont vendus à la bourse des Émirats arabes unis (la Dubai Diamond Exchange)[18].

Depuis son élection en 2017 mais surtout depuis 2020, le président João Lourenço manifeste son envie de développer l’économie du diamant. Son gouvernement met en place des réformes[19].

En , Rio Tinto signe un contrat d'exploitation d'une mine de diamant. La direction de Rio Tinto salue les efforts du gouvernement dans le secteur du diamant et « la mise en œuvre du code minier et des programmes de diversification économique »[19].

En , De Beers annonce la signature de deux contrats d'exploitation de mines de diamant sur 35 ans dans le nord-est du pays (provinces de Lunda-Nord et Lunda-Sud). Ces contrats marquent aussi le retour de De Beers en Angola après l'avoir quitté en 2012 et dénoncé les pratiques de l'ancien président José Eduardo dos Santos. De Beers note aussi le travail du gouvernement Lourenço qui a établi un « environnement d'investissement stable et attrayant »[19].

Infrastructures

La marche Ă  pied reste le moyen de transport le plus commun.
Le port de Lobito

La densitĂ© du rĂ©seau de transports angolais est très faible. On dĂ©nombre seulement 2 761 kilomètres de voies ferrĂ©es et 51 429 kilomètres de routes. Le dĂ©veloppement de l'exploitation du pĂ©trole a entraĂ®nĂ© des efforts pour la construction d'olĂ©oducs, dont la longueur totale Ă©tait de 893 kilomètres en 2004. Les gazoducs, quant Ă  eux, avaient une longueur totale de 214 kilomètres. Enfin, le pays comptait 243 aĂ©roports en 2004 (soit un pour 5 130 km2) mais dont trente-deux seulement Ă©taient Ă©quipĂ©s d'une piste goudronnĂ©e (soit un pour 38 959 km2). Quatre ports importants se trouvent sur le territoire angolais: Luanda, Soyo, Lobito et Cabinda (qui constitue une enclave angolaise entre les deux Congos, RĂ©publique du Congo et RĂ©publique dĂ©mocratique du Congo). Le barrage de Kapanda devrait fournir la majoritĂ© de l'Ă©lectricitĂ© du pays.

En 2004, l'Eximbank chinoise a approuvĂ© une ligne de crĂ©dit de 2 milliards de dollars pour l'Angola. Le prĂŞt est utilisĂ© pour reconstruire diverses infrastructures du pays. Ce prĂŞt a Ă©galement limitĂ© l'influence du Fonds monĂ©taire international dans le pays.

Notes et références

  1. Production de l'Angola en 2018, par la FAO
  2. (en) Angola - CIA - The World Factbook
  3. 99.4% of Angola's exports are oil, diamonds Afrol News
  4. Angola Overtakes Saudi Arabia as Biggest Oil Supplier to China Bloomberg
  5. (en) Angola - Energy Information Administration [PDF]
  6. Angola-South Africa trade worth over US$ 300 million per year MacauHub
  7. (en) Chinese karaoke fans sing Angola's praises - BBC News, 2 octobre 2010
  8. Les Portugais réinvestissent Luanda - Jeune Afrique, 2 février 2010
  9. Angola/Chine : nouveau record commercial - Les Afriques, 23 novembre 2010
  10. Le vice-président chinois signe des accords de coopération en Angola - La Tribune de Genève, 19 novembre 2010
  11. Bilan du monde de l'année 2007 Le Monde Hors-série de janvier 2008.
  12. Courrier International, 5 septembre 2008, « ANGOLA • Un régime qui n’a rien de démocratique »
  13. Estelle Maussion, « Angola : à quand la sortie de la récession ? », Jeune Afrique,‎ (lire en ligne)
  14. « Total démarre l'exploitation d'un champ pétrolier géant en eaux profondes en Angola », Le Monde, 26 août 2011.
  15. En 2013, The World Factbook estimait la production angolaise Ă  1,84 million de barils par jour, avec une rĂ©serve prouvĂ©e de 15 milliards de barils, soit 22 ans.
  16. GEO no 403 de septembre 2012 p. 117
  17. https://www.africaintelligence.fr/industrie-miniere_strategies-etat/2020/12/11/dubai-ne-veut-pas-perdre-la-main-sur-les-diamants-angolais,109626241-ar1
  18. « Mines : en Angola, le retour des compagnies étrangères », sur La Tribune (consulté le )

Bibliographie

  • (en) Tony Hodges, Angola : anatomy of an oil State, Fridtjof Nansen Institute, James Currey, Oxford ; Indiana University Press, Bloomington, 2004 (2e Ă©d.), 236 p. (ISBN 0-2532-1466-1)
  • (en) Kristin Reed, Crude existence : environment and the politics of oil in Northern Angola, University of California Press, Berkeley, 2009, 323 p. (ISBN 978-0-5202-5822-8)
  • (fr) « Angola », in Bilan Économie 2010. L'atlas de 179 pays, hors-sĂ©rie Le Monde, p. 105
  • (fr) « Angola : Le MPLA peine Ă  changer son image », in L'État de l'Afrique 2010, hors-sĂ©rie Jeune Afrique no 24, p. 152-153
  • (fr) Dominique Marcos Pires, Angola, Ambassade de France, Mission Ă©conomique de Luanda, Ubifrance, Paris, 2009, 176 p., coll. « L'essentiel d'un marchĂ© Â» (ISBN 978-2-2794-1705-5)
  • (pt) Fátima Roque, Pedro Pita Barros, Ana Maria Neto (et al.), Economia de Angola, Bertrand Editora, Venda Nova (Portugal), 1991, 335 p. (ISBN 978-9-7225-0553-6)

Annexes

Liens externes

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