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Voguéo

Voguéo est un ancien service public de transport en commun par navette fluviale assuré sur la Seine et la Marne. Le service était assuré par la Compagnie des Batobus sur des catamarans.

Voguéo
Navette fluviale
Image illustrative de l’article VoguĂ©o
Logo Signalétique simplifiée

Logo et signalétique de Voguéo


Communes desservies 3
Histoire
Mise en service
Suppression
Exploitant Compagnie des Batobus
Infrastructure
Conduite (systĂšme) Conducteur
Exploitation
Matériel utilisé Catamarans Yacht Concept
et Fountaine-Pajot
Points d’arrĂȘt 5
Longueur 4,63 km
Distance moyenne entre points d’arrĂȘt 1543 m

DĂ©fini par le syndicat des transports d'Île-de-France (STIF) en 2007, le service est inaugurĂ© le entre la gare d’Austerlitz Ă  Paris et l'Ă©cole vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort, effectuant un parcours en trente-cinq minutes, rĂ©duit Ă  vingt-huit minutes l'annĂ©e suivante. La pĂ©riode d'expĂ©rimentation prend fin le . Le service doit officiellement reprendre en 2013 pour s'intĂ©grer dans un vĂ©ritable rĂ©seau fluvial, mais le projet est finalement abandonnĂ© faute de modĂšle Ă©conomique viable.

Contrairement aux services touristiques fluviaux Ă  Paris, cette nouvelle ligne se diffĂ©renciait par ses horaires adaptĂ©s aux migrations domicile-travail et son financement par le STIF, ce qui permettait son intĂ©gration Ă  la tarification Ă  forfait existant en Île-de-France ; pour les voyageurs occasionnels, un ticket spĂ©cifique Ă©tait vendu Ă  bord des bateaux (le ticket t+ n'Ă©tant pas acceptĂ© pour le trajet). La ligne a fait renaĂźtre en partie les services fluviaux de transport de passagers qui s'Ă©taient succĂ©dĂ© sur la Seine, jusqu'Ă  leur disparition en 1934 face Ă  la concurrence du rĂ©seau ferrĂ©.

Histoire

Vue du catamaran Voguéo IV devant le port de Bercy.
Le catamaran Voguéo IV devant le port de Bercy.

Chronologie

  • 1837 : apparition des bateaux Ă  vapeur, exploitĂ©s par la Compagnie des Bateaux Ă  Vapeur de Paris Ă  Saint-Cloud ;
  • 1866 : rĂ©organisation du service fluvial de passagers et crĂ©ation de la Compagnie des Bateaux-Omnibus ;
  • 1886 : crĂ©ation de la Compagnie gĂ©nĂ©rale des bateaux parisiens, par fusion des compagnies auparavant concurrentes ;
  • 1917 : suppression des lignes fluviales, dĂ©sertĂ©es par les voyageurs ;
  • : crĂ©ation d'une ligne exploitĂ©e par la STCRP ;
  • : suppression du service fluvial sur la Seine ;
  • : le STIF lance l'expĂ©rimentation d'une navette fluviale sur la partie est du bief de la Seine ;
  • octobre 2007 : l'exploitation du service est confiĂ©e Ă  la Compagnie des Batobus pour deux ans et demi, quatre catamarans Ă©tant commandĂ©s Ă  Fountaine Pajot ;
  • fin novembre 2007 : le nom et le logo de VoguĂ©o sont dĂ©voilĂ©s ;
  • : le premier bateau est livrĂ© sur la Seine ;
  • : ouverture de la ligne avec cinq arrĂȘts ;
  • : augmentation des frĂ©quences de desserte ;
  • : dĂ©cision du STIF en faveur de la prolongation de l'expĂ©rimentation jusqu'en ;
  • : fin de l'expĂ©rimentation, Ă  la suite de l'annulation de la prolongation par le prĂ©fet de Paris, prĂ©fet de la rĂ©gion Île-de-France ;
  • : la mise en service annoncĂ©e de trois nouvelles lignes sur le bief de la Seine est abandonnĂ©e Ă  la suite d'une dĂ©cision du STIF (en cause : le coĂ»t du dĂ©ploiement du service Vogueo Ă  74 millions d’euros pour une frĂ©quentation insuffisante et un appel d’offres erronĂ©)[1]

Les navettes fluviales Ă  Paris

Les bateaux Ă  aubes sur la Seine, mus par la vapeur, prĂšs du pont Louis-Philippe, vers 1840.

Des navettes fluviales sur la Seine ont Ă©tĂ© exploitĂ©es pendant longtemps, mais sont rapidement tombĂ©es en dĂ©suĂ©tude au dĂ©but du XXe siĂšcle avec le dĂ©veloppement des transports ferroviaires, qu'ils soient internes Ă  la ville de Paris comme le mĂ©tro, ou Ă  l'Ă©chelle de l'agglomĂ©ration comme les lignes de chemin de fer, telle que la ligne de Vincennes. Jusqu'en 1828 avec la crĂ©ation des omnibus hippomobiles[2], le trafic fluvial de passagers constitue l'unique mode de transport en commun en Île-de-France.

Jusqu'au XIXe siĂšcle, les coches d'eau et galiotes assurent un intense trafic de voyageurs sur le fleuve. Jusqu'aux travaux de canalisation du lit du fleuve et la crĂ©ation d'Ă©cluses en aval jusqu'Ă  Rouen sous le rĂšgne de Louis-Philippe, l'essentiel du trafic s'effectue de Paris vers l'amont. À la fin du XVIIe siĂšcle et au XVIIIe siĂšcle, les bateaux relient la capitale Ă  Montereau et Sens. D'autres assurent le transport de voyageurs du pont Royal Ă  Paris aux villages de Passy, Auteuil, Meudon, SĂšvres et Saint-Cloud, en aval, et sont particuliĂšrement frĂ©quentĂ©s le dimanche et jours de fĂȘte depuis l'ouverture au public du parc de Saint-Cloud par la reine Marie-Antoinette, et la crĂ©ation d'une fĂȘte foraine en septembre. Une ordonnance du fixe les tarifs applicables aux voyages par voie fluviale : ils sont de deux sols pour Chaillot et Passy, quatre sols pour SĂšvres et Saint-Cloud, et Ă  deux sols par lieue supplĂ©mentaire. Il faut alors deux heures de navigation pour relier Paris Ă  Saint-Cloud.

À partir de 1837, les coches d'eau sont progressivement remplacĂ©s par des bateaux Ă  vapeur en correspondance gratuite avec de nombreuses lignes d'omnibus, dont la flotte est exploitĂ©e par la Compagnie des bateaux Ă  vapeur de Paris Ă  Saint-Cloud[3]. Sous le Second Empire, la navigation fluviale est rĂ©organisĂ©e et renforcĂ©e Ă  l'occasion de l'Exposition universelle de 1867, qui se dĂ©roule au Champ-de-Mars. En 1866 est crĂ©Ă©e la Compagnie des Bateaux-Omnibus. Elle assure le transport fluvial de Charenton Ă  Suresnes (cf. Histoire de Suresnes#La Seine Ă  Suresnes) avec une flotte de bateaux Ă  hĂ©lice, similaires Ă  ceux exploitĂ©s depuis 1864 sur la SaĂŽne Ă  Lyon et assemblĂ©s dans le quartier lyonnais de la Mouche, d'oĂč leur surnom de « bateau-mouche ». Le transport a un caractĂšre de vĂ©ritable service public ; le prĂ©fet de Paris, prĂ©fet de la rĂ©gion Île-de-France, dĂ©termine le nombre de bateaux, les horaires et les tarifs[4].

Une vedette de la Compagnies des Bateaux Parisiens, avant sa disparition en 1917.

Plusieurs compagnies sont créées à sa suite : la Compagnie des Hirondelles Parisiennes en 1876 exploite dix-huit pontons dont douze à Paris. En réponse, la Compagnie des Bateaux-Omnibus diminue ses tarifs et augmente le nombre de bateaux en service. Mais la concurrence acharnée se révÚle désastreuse, et dÚs 1878, les deux compagnies sont gérées par une direction commune. Un troisiÚme concurrent apparaßt en 1885, la Compagnie des Bateaux Express, qui exploite des bateaux rapides aux tarifs plus bas sur la Marne entre Lagny-sur-Marne et Charenton, et une autre ligne de Charenton à Suresnes. En 1886, les diverses compagnies de bateau fusionnent sous le nom de Compagnie générale des bateaux parisiens[5].

Celle-ci exploite trois lignes : Tuileries-Suresnes, Charenton-Auteuil et Austerlitz-Auteuil. Une quatriĂšme ouvre en 1895 entre le Louvre et Ablon. La ligne Charenton-Auteuil est la plus frĂ©quentĂ©e, pour un tarif unique de vingt centimes, majorĂ© les dimanches et fĂȘtes[6]. Le trafic est intense, avec vingt-cinq millions de voyageurs annuels, soit soixante-dix-mille par jour en moyenne de 1886 Ă  1900, sur un parcours total de trente-neuf kilomĂštres de Charenton-le-Pont Ă  Suresnes comptant quarante-sept escales. Le transport est assurĂ© par une flotte de cent-sept bateaux[3]. Le trafic fluvial connaĂźt son apogĂ©e lors de l'Exposition universelle de 1900 avec quarante-deux millions de passagers ; mais le service amorce un rapide dĂ©clin avec la multiplication Ă  partir de 1900 des lignes de tramway Ă©lectrique, puis l'ouverture progressive du mĂ©tropolitain qui lui est fatal. En 1913, on compte encore treize millions de voyageurs annuels, mais le trafic s'effondre durant la PremiĂšre Guerre mondiale, et les lignes sont toutes supprimĂ©es en 1917, dĂ©sertĂ©es par les voyageurs[5].

L'embarcadÚre des Bateaux Parisiens de Charenton. On y voit de nombreux bateaux de la compagnie amarrés à quai.

La STCRP, ancĂȘtre de la RATP, obtient en 1921 la concession des navettes fluviales parisiennes, qui avaient Ă©tĂ© exploitĂ©es jusqu'en 1917 par la Compagnie gĂ©nĂ©rale des bateaux parisiens. Une ligne est ouverte entre Maisons-Alfort et Le Louvre le , puis jusqu'Ă  Auteuil, mais le trafic attendu par le conseil gĂ©nĂ©ral de la Seine Ă  environ sept millions de passagers annuels atteint en rĂ©alitĂ© Ă  peine les deux millions. Des modifications de tarification et de sectionnement sont opĂ©rĂ©es, afin de la rendre plus attractive, ce qui porte un temps ses fruits : en 1923, le trafic atteint prĂšs de cinq millions de voyageurs. Mais le nombre de passagers continue ensuite de dĂ©croĂźtre trĂšs rapidement sous la concurrence des lignes ferrĂ©es bien plus rapides, il est dĂ©cidĂ© en consĂ©quence en 1926 de suspendre le service durant l'hiver, du au . En 1933, le trafic n'atteint pas 1,3 million de passagers.

Les liaisons fluviales sont finalement toutes supprimées le sur décision du conseil général, faute de voyageurs. La Seine à Paris ne connaßt plus alors qu'un trafic de marchandises ou plus marginalement de plaisance, et il faut attendre les années 1950 pour voir réapparaßtre un premier service touristique privé ouvert aux voyageurs, avec d'anciennes unités restaurées et adaptées[5].

Plan du service de bateaux entre Suresnes et Maisons-Alfort vers 1900. Voguéo fait renaßtre en partie ce service fluvial disparu en 1917, entre Maisons-Alfort et Austerlitz.

Naissance du projet

L'unique desserte parisienne jusqu'en 2008 est constituĂ©e par les diverses compagnies de Bateaux-Mouches, qui assurent en rĂ©alitĂ© un service touristique et non un service public de voyageurs[7]. En l'absence de conventions avec le Syndicat des transports d'Île-de-France, le service est payant mais sans lien avec le prix des abonnements mis en Ɠuvre Ă  grande Ă©chelle dans la rĂ©gion, dont le plus connu Ă©tait alors la carte Orange.

Seul Batobus représente le service public, mais reste inaccessible avec les billets et abonnements habituels. Il ne trouve pas sa place auprÚs des usagers réguliers et assure, comme les autres, un trafic essentiellement touristique. Les prix[8] restent abordables pour les habitués : le service Batobus propose un forfait annuel à cinquante-cinq euros, mais le prix du ticket journalier est fixé à douze euros. Par ailleurs, l'amplitude horaire exclut les usages de transport domicile-travail : le matin, le premier bateau passe à 10 h en période touristique, et, en période hivernale, le dernier bateau quitte le quai à 16 h.

En revanche, un service rĂ©gulier est organisĂ© depuis sur les canaux parisiens, canal Saint-Martin et canal Saint-Denis, pour transporter les personnels travaillant dans le parc du MillĂ©naire (Ă  la limite du 19e arrondissement et d'Aubervilliers) ou aux entrepĂŽts des magasins gĂ©nĂ©raux de Paris (EMGP) Ă  Aubervilliers, entre la station de mĂ©tro Corentin Cariou et la darse des magasins gĂ©nĂ©raux. Cette desserte est organisĂ©e par Icade, propriĂ©taire des deux parcs d'activitĂ©, au moyen de deux bateaux de 14,5 m de long construits par Alternatives Énergies exploitĂ©s pour un groupement constituĂ©s par Vedettes de Paris, Transdev et Paris Canal. La frĂ©quentation, supĂ©rieure aux estimations, atteint 400 personnes par jour[9].

L’Arletty devant le MK2 Quai de Loire / Quai de Seine.

De mĂȘme, le complexe de cinĂ©mas MK2 Quai de Loire / Quai de Seine utilise une petite embarcation pour permettre Ă  ses clients de traverser le bassin de la Villette pour se rendre dans ses salles rĂ©parties d'un cĂŽtĂ© et de l'autre du canal.

Un usage public imposerait une refonte entiÚre des Bateaux-Mouches, voire de créer un nouveau systÚme. Mais plébiscitée lors du sondage sur les déplacements à Paris en 2006[10], l'idée de recréer une navette fluviale a fait son chemin.

En l'an 2000, Londres a mis en service plusieurs lignes fluviales qui ont rencontrĂ© un grand succĂšs, grĂące Ă  leur rapiditĂ© et leurs horaires trĂšs larges, malgrĂ© une tarification spĂ©cifique non accessible aux abonnements habituels. En France, Nantes a lancĂ© en 2003 le service Navibus, avec un bateau rachetĂ© d’occasion, qui lui aussi a rencontrĂ© un succĂšs certain. Il semblait donc possible qu'un service analogue trouve sa clientĂšle Ă  Paris.

L'escale d'Austerlitz se situe provisoirement sous le pont Charles-de-Gaulle, jusqu'Ă  fin 2008.

La délibération du STIF du retient ainsi officiellement l'expérimentation d'un nouveau systÚme de navette fluviale sur la partie Est du bief de la Seine, offre accessible avec les titres de transport franciliens et conçue pour s'intégrer dans le systÚme de transport francilien[11] - [12]. En octobre, l'exploitation du service est confiée à la Compagnie des Batobus pour deux ans et demi, et quatre catamarans sont commandés au constructeur Fountaine Pajot. Le nom officiel de Voguéo est retenu lors du conseil du [13].

DĂšs fin dĂ©cembre, le moule de coque des navires est prĂȘt. La production des quatre catamarans commence en janvier, tandis que la base logistique, atelier d'entretien des bateaux, est mise en chantier Ă  Charenton-le-Pont. En mars, le STIF valide le design des bateaux, Ă©tudiĂ© Ă  partir de janvier avec Franck Darnet Design. Le , la base logistique est en place, et le premier bateau est livrĂ© quatre jours plus tard. Il dĂ©marre ses essais sur la Seine dans la foulĂ©e. En mai et juin, les pontons et la signalĂ©tique sont mis en place, avant une marche Ă  blanc d'une semaine fin juin avant l'inauguration.

Le samedi [14], la navette est mise en service et comporte cinq escales entre la gare d'Austerlitz et École VĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort. L'inauguration de la ligne rencontre un franc succĂšs auprĂšs du public, avec de longues files d'attente aux arrĂȘts avant le dĂ©part du premier bateau Ă  16 h 00. Du samedi 16 h 00 au dimanche 20 h 00, VoguĂ©o transporte 1 923 passagers, soit en moyenne 30 passagers par navette. Une enquĂȘte est prĂ©vue chaque mois auprĂšs des voyageurs, elle permet d'analyser les attentes sur les motifs de dĂ©placement, les critĂšres du choix en faveur de VoguĂ©o (temps de trajet, agrĂ©ment du voyage, prix), la satisfaction des clients (confort, propretĂ©, ponctualitĂ©) et les propositions d'amĂ©lioration. Le STIF a pour objectif Ă  terme, d'assurer 800 dĂ©placements par heure par voie fluviale, Ă  l'heure de pointe du matin[15].

Cette expĂ©rimentation, d'une durĂ©e de deux ans et sept mois jusqu'au , permet d'Ă©valuer entre autres la clientĂšle, l'offre et la rĂ©gularitĂ©, en prĂ©figuration d’un service de transport fluvial plus complet et ambitieux[16].

Premier bilan

Voguéo arrivant au quai François-Mauriac.
Voguéo arrivant au quai François-Mauriac.

Durant les soixante-quinze premiers jours d'exploitation, VoguĂ©o a transportĂ© 7 600 voyageurs0, soit environ mille par jour, qui ont Ă©tĂ© globalement satisfaits des conditions de dĂ©placement et des Ă©quipages, mais seulement Ă  64 % de la ponctualitĂ© des bateaux[17].

Un rapport portant sur les sept premiers mois d'exploitation, de Ă  , mentionne que le service est essentiellement employĂ© pour les dĂ©placements d'agrĂ©ment et non pour des dĂ©placements du type domicile-travail. La tranche horaire la plus frĂ©quentĂ©e est comprise entre 14 h et 19 h, notamment le week-end, et seuls 40 % des usagers achĂštent un ticket Ă  l'unitĂ© vendu Ă  bord, les autres possĂ©dant des abonnements franciliens. Entre juin et novembre, le taux de charge en semaine passe de 15 Ă  3 % tandis que pendant le week-end ce mĂȘme taux de charge passe de 33 % Ă  10 %. AprĂšs onze mois d'expĂ©rimentation, le service a transportĂ© 150 000 voyageurs[18].

AprĂšs environ un an d'exploitation, VoguĂ©o fait l'objet d'un taux particuliĂšrement Ă©levĂ© de satisfaction de la part des utilisateurs, atteignant 95 %. La qualitĂ© de service a d'ailleurs permis Ă  ce mode de transport d'ĂȘtre certifiĂ© par AFNOR Certification. Toutefois, la frĂ©quentation demeure trĂšs modeste et surtout particuliĂšrement dĂ©pendante des conditions climatiques : le mauvais temps amĂšne une diminution consĂ©quente du nombre d'usagers, phĂ©nomĂšne davantage accentuĂ© en hiver[19].

DĂ©but , VoguĂ©o a attirĂ© 290 000 voyageurs depuis son inauguration selon le STIF. Depuis l'augmentation des frĂ©quences et l'accĂšs rendu possible avec tous les forfaits zones 1-2 en , la frĂ©quentation connaĂźt une augmentation rĂ©guliĂšre : sur les trois premiers mois de l'annĂ©e 2010, elle a progressĂ© de 43 % par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2009[20].

Parvenu Ă  la fin de la pĂ©riode expĂ©rimentale fin 2010, la modeste frĂ©quentation du service incite la direction du STIF Ă  mettre fin Ă  l'expĂ©rimentation[21]. Toutefois, sur l'insistance des Ă©lus parisiens[22], le , le conseil du STIF vote la reconduction de l'expĂ©rimentation sur trente mois, jusqu'au . Durant le printemps 2011, une Ă©tude sur l'extension du service Ă  l'ensemble du bief de Paris devrait ĂȘtre menĂ©e, permettant d'Ă©tendre Ă©ventuellement la ligne Ă  cet horizon, de Maisons-Alfort Ă  Suresnes, dans les Hauts-de-Seine[23].

Mais en , le prĂ©fet de Paris, prĂ©fet de la rĂ©gion Île-de-France, qui a pour mission de contrĂŽler la lĂ©galitĂ© des marchĂ©s publics, a rĂ©visĂ© le contrat en rĂ©duisant cette pĂ©riode de trente Ă  seulement six mois. Le conseil du STIF a en consĂ©quence annulĂ© sa dĂ©libĂ©ration du et votĂ© un avenant au marchĂ© en cours.

Le STIF dĂ©cide alors Ă  l'unanimitĂ© le d'arrĂȘter le service expĂ©rimental le pour raisons juridiques, les solutions dĂ©battues afin de prolonger le service actuel n'ayant pas abouti[24]. Mais il dĂ©cide Ă©galement de lancer pour 2013 un vĂ©ritable rĂ©seau VoguĂ©o comptant trois lignes et une trentaine d'escales[25] - [26]. Toutefois l'arrĂȘt du service durant deux ans provoque l'incomprĂ©hension des usagers, qui dĂ©plorent le manque de communication du STIF sur le service fluvial, et des inquiĂ©tudes pour les vingt-cinq membres du personnel, dont la rĂ©affectation n'est pas acquise[27]. Le , le dernier bateau achĂšve son parcours Ă  17 h 30[28].

2013 : trois lignes en projet

Une fois l'expĂ©rimentation terminĂ©e et validĂ©e, si le rĂ©sultat de l'opĂ©ration Ă©tait considĂ©rĂ© comme positif par le STIF, des extensions jusqu'au Pont du Port-Ă -l'Anglais Ă  Vitry-sur-Seine, au sud, et jusqu'Ă  Suresnes, Ă  l'ouest, Ă  travers Paris, devaient ĂȘtre envisagĂ©es Ă  partir du , afin de donner suite Ă  la pĂ©riode d'expĂ©rimentation[29]. Au-delĂ , le franchissement d'une Ă©cluse serait un dĂ©fi pour la qualitĂ© de service[30].

En , le STIF a saisi en ce sens l'Autorité de la concurrence, afin d'obtenir un avis sur ce potentiel service fluvial et ses conséquences sur le trafic touristique actuel dans Paris. Le futur service devrait s'articuler autour de trois tronçons distincts[31] :

  • une ligne en amont, constituĂ©e de deux branches qui se recouvrent partiellement (du jardin des Plantes Ă  Ivry et de la BNF-Tolbiac Ă  Maisons-Alfort),
  • une ligne en aval (du pont de Suresnes Ă  Bir-Hakeim),
  • une ligne centrale (de Bir-Hakeim au jardin des Plantes)[18].

Selon les Ă©tudes prĂ©visionnelles menĂ©es par le STIF afin d'Ă©valuer les besoins et les coĂ»ts du futur service, la prĂ©vision du nombre de passagers transportĂ©s sur le tronçon amont serait de un million de passagers au maximum, et sur les deux tronçons aval et central de 1,4 million, Ă  l'horizon 2015. En fonction de la vitesse des navettes sur 30 % du trajet global (portĂ©e ou non de 12 Ă  18 km/h) et en fonction de la frĂ©quence de desserte (de 10 ou 15 minutes), le nombre de passagers transportĂ©s et le nombre de bateaux nĂ©cessaires pour assurer le service varient sensiblement. Cette variabilitĂ© des facteurs a une incidence non nĂ©gligeable sur les coĂ»ts d’exploitation du service : pour la vitesse la plus faible et la plus haute frĂ©quence de desserte, les coĂ»ts d’exploitation des boucles amont et aval s'Ă©lĂšveraient Ă  16,5 millions d'euros par an tandis que ces mĂȘmes coĂ»ts s'Ă©tabliraient Ă  12,8 millions d'euros pour la frĂ©quence de desserte infĂ©rieure et la vitesse la plus Ă©levĂ©e[18].

Le service envisagĂ© devait ĂȘtre intĂ©grĂ©, tout comme l'expĂ©rimentation menĂ©e de 2007 Ă  2011, dans le rĂ©seau de transport public d'Île-de-France. Toutefois, Ă  sa diffĂ©rence, il devrait accepter les tickets t+ ainsi que le carnet de dix tickets. Le service Batobus existant, en concurrence directe avec le nouveau service, ne devrait pas se poursuivre dans l'Ă©ventualitĂ© de sa mise en Ɠuvre[18].

La Communauté d'agglomération Plaine Commune a également proposé la création d'un service en aval de cette écluse, de maniÚre à relier Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) à La Défense (Hauts-de-Seine)[32]. Lors de son conseil municipal du , la municipalité de Clichy a demandé au STIF la mise à l'étude dans les meilleurs délais d'une navette fluviale à l'image de Voguéo, entre Suresnes et Clichy et les villes au-delà, via La Défense. Cette nouvelle ligne pourrait permettre de réduire la saturation de la ligne 13 du métro de Paris[33].

À la fin de la pĂ©riode d'expĂ©rimentation du service en , le STIF dĂ©cide finalement de lancer pour 2013 un vĂ©ritable rĂ©seau VoguĂ©o comptant progressivement trois lignes et une trentaine d'escales[25] :

Le prolongement de la ligne 1 jusqu'à Bir-Hakeim, et de la ligne 3 jusqu'à Austerlitz sont à l'étude. De nouveaux bateaux de capacité accrue seront commandés, de 250 places pour la ligne centrale et de 100 places pour les deux autres lignes, également couverts et chauffés. Les fréquences prévues seront de 15 minutes en heure de pointe et 20 minutes en heure creuse pour la ligne centrale, 20 minutes et 30 minutes pour les deux autres lignes, avec une desserte de haute saison et une de basse saison, pour mieux répondre aux fortes variations saisonniÚres du trafic constatées durant l'expérimentation.

Le coût annuel de fonctionnement est évalué à vingt-cinq millions d'euros, les tarifs étant par ailleurs revus fortement à la hausse afin de limiter la concurrence avec les services touristiques : le prix du billet serait de sept euros au lieu de trois lors de l'expérimentation pour un trajet simple, les abonnements de transport habituels étant toujours admis[26] - [34].

Du au se tient la concertation prĂ©alable sur la rĂ©alisation des trois lignes du projet VoguĂ©o. Les utilisateurs ainsi que les riverains, associations et entreprises sont consultĂ©s afin d'exprimer leur avis. Lors de cette concertation, la FĂ©dĂ©ration nationale des associations d'usagers des transports (Fnaut) fait observer que la faible vitesse commerciale limite l’attractivitĂ© des lignes dans Paris pour des trajets de type domicile-travail au vu des alternatives existantes. Plus globalement, dans un contexte de restrictions budgĂ©taires, il apparaĂźt comme inopportun Ă  la Fnaut que le STIF constitue le principal financeur d'un service d'agrĂ©ment centrĂ© sur Paris relevant plus du transport touristique que du service public alors que de nombreux besoins restent insatisfaits en banlieue[35] - [36].

Par ailleurs, l'incompatibilitĂ© de VoguĂ©o avec les loisirs nautiques existants provoque de fortes rĂ©ticences Ă  l'ouest, oĂč de nombreux intervenants et plusieurs Ă©lus des Hauts-de-Seine expriment leur refus du projet lors de la concertation[37]. La mise en service des trois lignes est alors prĂ©vue pour la fin de l'annĂ©e 2013[38] - [39].

Abandon du projet

Trois candidats à la délégation de service public répondent à l'appel d'offres lancé par le STIF en 2012 : le groupe Veolia, la Compagnie des Bateaux-Mouches et Batobus. Mais, si le coût d'exploitation des trois lignes prévues était évalué par le STIF à vingt-cinq millions d'euros annuels, la seule candidature finalement déposée par Batobus s'élÚve à soixante-quatorze millions d'euros par an, soit prÚs de trois fois le montant prévu. Bien que le STIF et plusieurs élus locaux restent favorables au projet, l'appel d'offres est déclaré infructueux et la réouverture de Voguéo en 2013 est officiellement abandonnée le faute de modÚle économique viable[40] - [41] - [42]. En effet, lors de sa période d'exploitation, le coût réel de chaque trajet effectué en Voguéo s'élevait à une vingtaine d'euros, coût pour l'essentiel assumé par la collectivité[43]. Toutefois, à la demande de plusieurs élus, un comité de pilotage est mis en place afin de mener à bien le projet, le vice-président du STIF considérant par ailleurs l'offre de Batobus, qui dessert déjà les sites touristiques de la capitale, comme « manifestement gonflée »[44].

Tracé et stations

Tracé

Tracé géographiquement exact de la ligne

Le parcours de VoguĂ©o dĂ©bute Ă  proximitĂ© de la gare d'Austerlitz, un peu en amont du pont Charles-de-Gaulle, sur la rive gauche[45]. La navette se dirige en direction du sud-est remontant la Seine, et franchit le pont de Bercy, traversĂ© par la ligne 6 du mĂ©tro, puis la passerelle Simone-de-Beauvoir. Elle atteint son premier arrĂȘt, BibliothĂšque-François-Mitterrand au pied de la bibliothĂšque Ă©ponyme sur la rive gauche, aprĂšs dix minutes de navigation[46].

Le catamaran franchit les ponts Nelson-Mandela en direction de Paris.

Elle poursuit son parcours en passant successivement sous les ponts de Tolbiac et National, puis le pont amont du boulevard périphérique, avant de quitter Paris et pénétrer dans le département du Val-de-Marne, à la limite des communes d'Ivry-sur-Seine sur la rive gauche, et de Charenton-le-Pont, sur la rive droite.

AprĂšs environ quinze minutes de navigation, la navette atteint son second arrĂȘt, Ivry - Pont Mandela, lĂ©gĂšrement en aval des deux ponts Nelson-Mandela[47]. Le parcours continue et atteint le confluent de la Seine et de la Marne, oĂč se situe le complexe Chinagora. La navette fluviale se dirige ensuite vers l'est et remonte alors la Marne, pour atteindre son terminus, École vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort, situĂ© cĂŽtĂ© amont du pont de Charenton, aprĂšs treize minutes de navigation[48].

Dans le sens inverse, la navette s'arrĂȘte Ă  Parc de Bercy[49], sur la rive droite, au lieu de BibliothĂšque-François-Mitterrand situĂ© en face sur la rive gauche. La navigation demande Ă©galement treize minutes de Maisons-Alfort Ă  Ivry - Pont Mandela, mais ne demande que dix minutes pour les deux Ă©tapes suivantes (navigation dans le sens du courant).

Escales

Plan de la ligne.

En commençant par le terminus nord-ouest de la ligne :

StationZoneCommunes desserviesCorrespondances[50]
o Gare d'Austerlitz 1 5e, 13e (M) (5) (10)
(RER) (C)
TER Centre
grandes lignes
⇃o Parc de Bercy 1 12e
o↟ BibliothĂšque François-Mitterrand 1 13e (M) (14)
(RER) (C)
o Ivry Pont Mandela 2 Ivry-sur-Seine
o École vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort 3(*) Maisons-Alfort (M) (8)

(*) Depuis le , l'accÚs à l'ensemble des escales est autorisé avec tous types de forfaits couvrant les zones 1 et 2 : voir à la section « Tarification et financement » ci-dessous.

Aménagement des escales

Ponton de l'escale de Bercy.

Les escales sont Ă©quipĂ©es d'Abribus avec siĂšges, d'un Ă©clairage et d'une signalĂ©tique spĂ©cifique. Elles sont signalĂ©es par des totems sur lesquels est inscrit le nom des arrĂȘts.

Les totems sont dotĂ©s d'afficheurs lumineux qui ont pour rĂŽle de prĂ©ciser le temps d’attente, d'informer des Ă©ventuels dysfonctionnements qui peuvent avoir lieu sur le parcours ou encore des Ă©ventuelles modifications ou interruptions de services liĂ©s aux intempĂ©ries et inondations. Des informations sonores sont Ă©galement diffusĂ©es[51].

Néanmoins ces escales se révÚlent pour le moment relativement peu pratiques, leurs emplacements sont peu évidents à trouver malgré un effort de signalisation dans les gares, stations de métro et sur la voie publique, et les correspondances avec les lignes ferrées se révÚlent assez longues. L'escale d'Austerlitz se situe provisoirement sous le pont Charles-de-Gaulle ; elle ne dispose d'aucun aménagement (abri, places assises) hormis un totem et un simple panneau d'information[52]. Les installations actuelles ne permettraient pas l'accessibilité aux personnes handicapées, mais le STIF indique réfléchir à ce sujet.

Exploitation

Desserte

Un afficheur lumineux sur le totem annonce l'heure, la destination et la durée d'attente, à l'escale de Bercy.

La fréquence des navettes lors de la mise en service était 20 minutes en heure de pointe (de 7 h à 10 h et de 17 h à 20 h 30), 25 minutes le reste de la journée en semaine, et 30 minutes le week-end et les jours fériés[53].

Afin de tirer plus d'éléments de l'expérimentation, le STIF décide en d'augmenter la fréquence du service : la desserte s'effectue dÚs lors à raison d'une navette toutes les 15 minutes au lieu de 20 aux heures de pointe, et toutes les 20 minutes au lieu de 30 aux heures creuses ainsi que les week-ends et jours fériés[19]. Le service est assuré entre 7 h et 21 h 03 en semaine, et entre 10 h et 20 h 35 le week-end et les jours fériés[54].

AssurĂ© toute l'annĂ©e, le service est cependant arrĂȘtĂ© les jours de crue. Ceux-ci varient de dix Ă  quarante jours par an[30].

Initialement d'une durée de 38 minutes entre Austerlitz et Maisons-Alfort et de 33 minutes entre Maisons-Alfort et Austerlitz, le trajet a été réduit à l'occasion de la mise en place des nouveaux horaires à une durée respective de 28 et 25 minutes, la différence s'expliquant par le fait que les navettes qui remontent vers Maisons-Alfort avancent à contre-courant, contrairement à celles qui descendent vers la gare d'Austerlitz.

La durée est essentiellement limitée par la réglementation en vigueur limitant la vitesse de circulation des navettes à 12 km/h dans Paris (18 km/h en dehors). Le STIF compte cependant demander une dérogation afin de circuler à 18 km/h sur tout le parcours[55].

Le tracĂ© choisi, Ă  cheval entre Paris et la proche banlieue, redonde avec une partie de la ligne de bus 24, saturĂ©e, tout en permettant la correspondance avec un nombre significatif d'arrĂȘts du rĂ©seau ferrĂ© (ces cinq arrĂȘts sont en liaison avec quatre lignes de mĂ©tro (lignes 5, 8, 10 et 14) et avec la ligne C du RER).

Matériel

Le catamaran Voguéo III à Charenton-le-Pont.

Pour l'Ă©quipement de la ligne, le STIF a commandĂ© quatre catamarans Ă  la sociĂ©tĂ© Yacht Concept, avec Ă  peine six mois de dĂ©lai de livraison. Ceux-ci ont Ă©tĂ© baptisĂ©s VoguĂ©o I, VoguĂ©o II, VoguĂ©o III, et VoguĂ©o IV. Un autre bateau peu Ă©galement ĂȘtre utilisĂ© en cas d'indisponibilitĂ© de ceux-ci : le Jean Gabin.

Ils ont Ă©tĂ© construits par le chantier naval Fountaine-Pajot situĂ© Ă  La Rochelle, premier constructeur mondial de catamarans de croisiĂšre[56]. Le modĂšle IRIS 37 est retenu, mais des modifications sont demandĂ©es par le STIF pour l'adapter au service VoguĂ©o, en particulier l'agrandissement des baies vitrĂ©es, l'adaptation des siĂšges et la crĂ©ation d'une plage arriĂšre. Les deux architectes nautiques, Michel Joubert et Franck Darnet, ont ainsi dessinĂ© des bateaux de 12,30 mĂštres de long (40 pieds), 5,20 mĂštres de large et 1,20 mĂštre de tirant d'eau. Les bateaux peuvent accueillir 75 personnes dont 35 assises le long de deux couloirs de circulation, et 2 marins (un capitaine et un matelot) Ă  bord au sein d'un habitacle couvert et chauffĂ©. Les bateaux comportent une porte d'accĂšs par face Ă  l'avant.

FabriquĂ©s en matĂ©riaux composites insensibles Ă  la corrosion, et d'un poids de 9,3 tonnes, ils sont motorisĂ©s par deux moteurs de 110 chevaux (soit 81 kW par moteur) qui les propulsent Ă  la vitesse limite de 30 km/h. La consommation de gazole atteint 7 litres par heure Ă  2 000 tours par minute, et 13 litres par heure Ă  2 500 tr/min. Le niveau sonore atteint 65 dB Ă  12 km/h et 72 dB Ă  18 km/h[56].

Le premier bateau a été livré à la base logistique de Charenton-le-Pont le et a commencé ses essais dÚs le lendemain, en vue d'une mise en service le [57], toutefois reportée ensuite au [58].

Atelier

La base logistique de Charenton-le-Pont.
Le matelot surveille la descente des voyageurs Ă  l'escale de Maisons-Alfort.

La flotte de quatre catamarans est entretenue à la base logistique de Charenton-le-Pont située entre les deux ponts Nelson-Mandela, lieu de maintenance et de stationnement des bateaux. La base accueille également le poste de contrÎle d'exploitation de la ligne, qui surveille le trafic et contrÎle le systÚme d'affichage en temps réel.

Charte graphique

Les bateaux sont blancs avec quelques touches de noir et d'habillage de bois autour des fenĂȘtres. Mais l'identitĂ© visuelle du service repose sur un large bandeau vert et bleu clair.

Cette identité reprend beaucoup au service Mobilien, financé, comme Voguéo, par le STIF[7].

Le personnel d'exploitation

L'exploitation du service est confiée par le STIF à la Compagnie des Batobus[16] et emploie 34 personnes en 2008, dont 28 à bord des bateaux et 6 à la base logistique. Voguéo a nécessité le recrutement de 14 capitaines et 14 matelots. Les premiers sont des matelots de la compagnie des Batobus, les seconds ont été recrutés à l'extérieur aprÚs diffusion d'annonces dans la presse. Les équipes ont été formées de à au siÚge de Batobus[56]. Les matelots assurent le nettoyage courant des bateaux, l'accueil de la clientÚle lors des embarquements et le contrÎle des billets[59].

Tarification et financement

Les titres de transport acceptĂ©s sur VoguĂ©o sont les forfaits longs franciliens valables dans les zones 1, 2 et 3 (selon les arrĂȘts) tels que le forfait Navigo annuel, les forfaits mensuels et semaine sur carte Navigo (carte classique ou Navigo DĂ©couverte), le forfait Imagine'R, les cartes AmĂ©thyste et Émeraude, la carte SolidaritĂ© Transport incluant le forfait gratuitĂ© transport. En revanche, le forfait Paris Visite n'est pas valable[60].

Pour les voyageurs occasionnels, un ticket Ă  l’unitĂ© d’un montant de trois euros donnant droit Ă  un voyage est dĂ©livrĂ© Ă  bord des bateaux, le ticket t+ n'Ă©tant pas acceptĂ© Ă  bord[16]. Ce systĂšme viserait ainsi Ă  ne pas dĂ©tourner VoguĂ©o en bateau-mouche touristique, ce qui pourrait ĂȘtre perçu par les sociĂ©tĂ©s commerciales en place comme une concurrence dĂ©loyale[7].

Le matelot assure la gestion de la billetterie, Ă  bord du catamaran.

La tarification du terminus Maisons-Alfort en zone 3 est critiquée par les usagers : en effet, la station de métro à proximité est accessible avec les abonnements valables dans les seules zones 1 et 2, comme tout le métro de Paris, ce qui n'est pas le cas de Voguéo, qui nécessite un abonnement valable en zone 3, ou d'acquitter un billet à 3 euros, pour y accéder. Cette anomalie (présente aussi pour les changements métro-bus en banlieue) pourrait réduire le nombre d'usagers réguliers jusqu'à cette escale[61].

Toutefois, afin d'éliminer cette incohérence tarifaire et d'en mesurer l'impact, et d'encourager les utilisateurs à emprunter le service fluvial, le STIF décide en d'autoriser à partir du l'accÚs à l'ensemble des escales avec tous types de forfaits couvrant les zones 1 et 2[19].

L'investissement se monte Ă  10,5 millions d'euros[62] et le coĂ»t annuel de fonctionnement de VoguĂ©o est de 4,6 millions d'euros hors taxes[56]. Le financement du fonctionnement de la ligne (entretien, matĂ©riel et charges de personnel) est assurĂ© par la Compagnie des Batobus. Cependant, les tarifs des billets et abonnements dont le montant est limitĂ© par dĂ©cision politique ne couvrent pas les frais rĂ©els de transport. Le manque Ă  gagner est compensĂ© par l'autoritĂ© organisatrice, le STIF, prĂ©sidĂ© depuis 2005 par le prĂ©sident du Conseil rĂ©gional d'Île-de-France et composĂ© d'Ă©lus locaux. Il dĂ©finit les conditions gĂ©nĂ©rales d'exploitation ainsi que la durĂ©e et la frĂ©quence des services. L'Ă©quilibre financier du fonctionnement est assurĂ© par une dotation globale annuelle aux transporteurs de la rĂ©gion grĂące au versement transport payĂ© par les entreprises et aux contributions des collectivitĂ©s publiques[63].

Tourisme

VoguĂ©o a offert aux Franciliens et touristes la possibilitĂ© de dĂ©couvrir la Seine en amont de Paris, en utilisant les forfaits de transports habituels, ce qui n'est pas le cas des compagnies touristiques. Le service permettait de dĂ©couvrir plusieurs ponts et lieux de Paris, rarement inclus dans les parcours touristiques : le viaduc hĂ©licoĂŻdal d'Austerlitz qui supporte la ligne 5 du mĂ©tro, le pont Charles-de-Gaulle, plus rĂ©cent pont routier de la ville ouvert en 1992, la passerelle Simone-de-Beauvoir, derniĂšre lancĂ©e sur la Seine Ă  Paris en 2006, la bibliothĂšque François-Mitterrand, les Grands Moulins de Paris, le ministĂšre de l'Économie, des Finances et de l'Industrie, unique Ă©difice parisien ayant des piliers dans le cours du fleuve, le palais omnisports de Paris-Bercy et des Ă©chappĂ©es sur le parc de Bercy. Dans le Val-de-Marne, le paysage est plus industriel et la rive droite est longĂ©e par l'autoroute de l'Est, mais a permis nĂ©anmoins de dĂ©couvrir Chinagora et les rives de la Marne.

Notes et références

  1. « Le projet de «vaporetto» parisien Voguéo fait naufrage », sur FIGARO, (consulté le )
  2. Si l'on excepte l'expérience éphémÚre des Carrosses à cinq sols de Blaise Pascal, de 1662 à 1677.
  3. Gaillard 1991, p. 86.
  4. Gaillard 1991, p. 88
  5. Gaillard 1991, p. 90
  6. Le Patrimoine de la RATP, p. 222
  7. « Voguéo bientÎt dans le grand bain », sur metro-pole.net, via web.archive.org, article du 18 avril 2008 (consulté le ).
  8. Tarifs relevĂ©s au 15 juillet 2008 — Grille tarifaire des tarifs Batobus
  9. Fabienne Nedey, « Saint-Denis Une frĂ©quentation supĂ©rieure aux attentes », La Gazette des communes,‎ (lire en ligne).
  10. « La navette fluviale remise à flots », sur metro-pole.net, via web.archive.org, article du 4 mars 2006 (consulté le ).
  11. [PDF] Conseil du STIF du 11 juillet 2007, p. 5.
  12. STIF - DĂ©libĂ©ration 2007-0451 relative Ă  l'expĂ©rimentation d’une navette fluviale sur le bief de Paris [PDF].
  13. Conseil du STIF du 22 novembre 2007 [PDF].
  14. A. Sulzer, « Le lancement de VoguĂ©o retardĂ© d'un mois », 20 minutes,‎ (ISSN 1632-1022, lire en ligne)
  15. C. Mateus, « VoguĂ©o plus rapide que le bus », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  16. Conseil du STIF du 10 octobre 2007 [PDF], p. 4
  17. CommuniquĂ© du STIF du 15 septembre 2008 - VoguĂ©o Ă  1€ [PDF].
  18. AutoritĂ© de la concurrence - Avis n°09-A-44 du 29 juillet 2009 relatif au projet de mise en Ɠuvre d’un service rĂ©gulier de transport de personnes par navettes fluviales sur le bief de Paris [PDF].
  19. [PDF] Conseil du STIF du 27 mai 2009
  20. « Basses eaux pour VoguĂ©o », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  21. « Le prolongement de VoguĂ©o ravit les voyageurs », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  22. A. Sulzer, « VoguĂ©o risque de quitter la seine », 20 minutes,‎ (ISSN 1632-1022, lire en ligne)
  23. « VoguĂ©o a droit Ă  une seconde chance », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne).
  24. J. Solonel, « VoguĂ©o mis en rade pour mieux repartir », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  25. [PDF] Communiqué de presse du STIF - Conseil du 1er juin 2011 : Le STIF lance le Réseau VOGUEO, premier réseau de transport public fluvial de France
  26. AFP : Paris: un réseau de transport public fluvial en 2013, le 1er juin 2011
  27. J. Solonel, « Les passagers regrettent le sabordage de VoguĂ©o », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  28. All Boats avenue - Paris Ile de France : la navette de transport public fluvial Voguéo en attente de décision du préfet de région., 4 juin 2011
  29. Autorité de la concurrence - Communiqué du 29 juillet 2009 : Transport public de voyageurs par navettes fluviales sur la Seine
  30. « La navette fluviale VoguĂ©o lancĂ©e aujourd'hui », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  31. [PDF] Carte du futur réseau Voguéo
  32. Fiche action N°24 Inscrire les déplacements dans une perspective de développement durable - Valoriser les infrastructures fluviales et ferroviaires et préserver leurs abords pour favoriser le transfert modal du Plan local de déplacements de Plaine Commune
  33. [PDF] Ville de Clichy - Clichy se mobilise pour la ligne 13
  34. J. Solonel, « Des escales de Vitry Ă  Suresnes en projet », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  35. Association des Usagers des Transports FNAUT Île-de-France - Avis sur le nouveau projet de transport fluvial Vogueo, ConsultĂ© le 31 octobre 2012
  36. « Voguéo trop coûteux pour les usagers » dans Le Parisien, 2 mars 2012
  37. « Voguéo prend l'eau à l'ouest » dans Le Parisien, article du 15 avril 2012
  38. [PDF] Lancement de la concertation pour les 3 lignes du futur réseau Voguéo. Consulté le 31 octobre 2012 sur le site du Stif.
  39. [PDF] STIF - Délibération n°2012-0164 (séance du 6 juin 2012) relative au bilan de la concertation préalable au service de navettes fluviales Voguéo (consulté le 16 août 2013).
  40. [PDF] « Voguéo » - communiqué de presse du STIF, 13 février
  41. Paris laisse couler sa navette fluviale, sur transports.blog.lemonde.fr, blog d'Olivier Razemon, Le Monde.
  42. « Le projet de «vaporetto» parisien Voguéo fait naufrage » dans Le Figaro, 10 février 2013
  43. Julien Demade, Les embarras de Paris : ou l'illusion techniciste de la politique parisienne des déplacements, Paris, L'Harmattan, , 271 p. (ISBN 978-2-343-06517-5, lire en ligne), p. 200.
  44. « Voguéo : un élu crie au sabordage » dans Le Parisien, 12 février 2013
  45. Site officiel - Gare d’Austerlitz
  46. Site officiel - BibliothÚque François-Mitterrand
  47. Site officiel - Ivry Pont Mandela
  48. Site officiel - École vĂ©tĂ©rinaire de Maisons-Alfort
  49. Site officiel - Parc de Bercy
  50. Pour alléger le tableau, seules les correspondances avec les transports guidés (métros, trains, tramways...) et les correspondances en étroite relation avec la ligne sont données. Les autres correspondances, notamment les lignes de bus, sont reprises dans les articles de chaque station.
  51. Site officiel - Présentation du service Voguéo
  52. L'amĂ©nagement de l'escale dĂ©finitive de la gare d’Austerlitz dĂ©pend de l'achĂšvement des travaux « Docks en Seine » ainsi que de l'ouverture du musĂ©e de la Mode et du Design, initialement prĂ©vue pour fin 2008.
  53. [PDF] « Site officiel - Fiche horaire »(Archive.org ‱ Wikiwix ‱ Archive.is ‱ Google ‱ Que faire ?)
  54. Horaires Voguéo
  55. « Le STIF sur tous les fronts », sur metro-pole.net, via web.archive.org, article du 10 septembre 2007 (consulté le ).
  56. [PDF] Site officiel - Dossier de presse du 28 juin 2008 : Inauguration de Voguéo, un service de navette fluviale
  57. A. Baur, « Et vogue la navette fluviale... », Le Parisien,‎ (ISSN 0767-3558, lire en ligne)
  58. Site officiel - Construction du bateau
  59. Le salaire de matelot en contrat de travail à durée déterminée est de 1677 euros par mois selon une annonce parue sur le site Paris job, le 23 mai 2008
  60. Présentation de Paris Visite sur le site de la RATP (consulté le 13 décembre 2010).
  61. Le Nouvel Observateur - Voguéo : la croisiÚre s'amuse
  62. H. GuĂ©not, « VoguĂ©o, dans le sillage du mĂ©tro », Le Journal du dimanche,‎ (ISSN 0242-3065, lire en ligne)
  63. Le financement des transports franciliens - Site du STIF

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

  • Henri Zuber, Le patrimoine de la RATP, Flohic Éditions, , 400 p. (ISBN 978-2-84234-007-0, prĂ©sentation en ligne)
  • Marc Gaillard, Du Madeleine-Bastille Ă  MĂ©tĂ©or : Histoire des transports parisiens, Éditions Martelle, , 223 p. (ISBN 978-2-87890-013-2, prĂ©sentation en ligne)

Liens externes

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