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Vignoble du Mâconnais

Le vignoble du Mâconnais ou vignoble de Mâcon est une zone de production viticole située dans le département de Saône-et-Loire, qui s'étend de Tournus à Mâcon, soit sur une cinquantaine de kilomètres. Il s'agit d'une des subdivisions du vignoble de Bourgogne (avec la Basse-Bourgogne, la côte de Nuits, la côte de Beaune et la côte chalonnaise).

Les mâcons[1] désignent par extension les différents vins produits sur la côte, notamment sous l'appellation mâcon.

GĂ©ologie

Les monts du Mâconnais ont pour origine l'effondrement de la plaine de la Saône : ils en marquent la limite occidentale, dans le prolongement des affleurements calcaires de la Côte d'Or (côte de Nuits et côte de Beaune) et de la côte chalonnaise.

Les couches penchent vers l'est et forment plusieurs blocs monoclinaux (c'est-à-dire non plissés). Par le jeu de l'érosion, cette disposition a mis en relief les parties les plus dures, tandis que les formations les plus tendres se creusaient en sillons orientés sud-sud-ouest nord-nord-est. Le Mâconnais est donc une succession de compartiments comportant la même série de formations géologiques de l'ouest vers l'est : Paléozoïque, puis le Trias, ensuite le Jurassique, pour finir par des formations tertiaires disposées en synclinal, le tout recouvert dans les fonds de vallée par des alluvions.

Le socle granitique apparaît d'abord le long de la bordure occidentale des monts du Mâconnais, formant les sommets du mont Saint-Romain et du mont de Mandé ; il réapparaît ensuite au mont de la Péralle (sur le territoire de Lugny) ; enfin il devient majoritaire au sud, au-delà d'une faille est-ouest empruntée par la rivière l'Arlois, qui fait limite avec le Beaujolais. Le granite est recouvert vers l'est par du grès du Trias, puis par des marnes et des calcaires du Jurassique (Roche de Solutré et Roche de Vergisson).

Vins et Encépagement

La dénomination villages ou le nom de la commune d'origine ne peut être adjoint à celui de mâcon que pour les vins récoltés à l'intérieur de l'aire délimitée de la dénomination mâcon-villages sur le territoire de quarante-et-une communes. Il s'agit en général des meilleures expositions et des terrains argilo-calcaires.

Outre les mâcons, le vignoble mâconnais possède cinq crus situés pour quatre d'entre eux dans le sud de l'appellation :

Communes viticoles du Mâconnais

Histoire

Claude Brosse contribue à la renommée du Mâconnais

Claude Brosse, viticulteur Ă  Charnay-lès-Mâcon, est nĂ© en 1656, probablement fils d'AndrĂ© Brosse et de Pierrette Dubief[2] est celui qui, en vendant du vin de Mâcon Ă  Louis XIV, aurait permis au vignoble du Mâconnais de bĂ©nĂ©ficier d'une grande renommĂ©e. Son histoire est ainsi rĂ©sumĂ©e, en 1910, dans un rapport sur l'exposition franco-britannique[3] « C'Ă©tait en l'annĂ©e 1660, un dimanche, au cours d'une cĂ©rĂ©monie religieuse cĂ©lĂ©brĂ©e dans la chapelle de Versailles : le roi ayant remarquĂ© un homme qui semblait se tenir debout alors que tout le monde Ă©tait agenouillĂ© lui envoya un de ses officiers pour le rappeler Ă  plus de piĂ©tĂ© ; mais l'officier constata que l'homme Ă©tait agenouillĂ© et cet incident fit dĂ©sirer au roi de voir ce gĂ©ant. Il lui fut amenĂ© Ă  l'issue de la cĂ©rĂ©monie : c'Ă©tait un vigneron mâconnais nommĂ© Claude Brosse, venu avec un char traĂ®nĂ© par deux bĹ“ufs pour prĂ©senter des vins Ă  la cour. Louis XIV s'empressa de goĂ»ter ces vins. Il les apprĂ©cia et fit de Claude Brosse son fournisseur. »

L'histoire est restĂ©e dans la mĂ©moire collective. Elle est frĂ©quemment citĂ©e, par exemple, dans le livre Journal de la Bourgogne des origines Ă  nos jours ou l'article consacrĂ© Ă  Claude Brosse, intitulĂ© « Un vigneron Ă  l'assaut de la capitale »[4].

Un éco-lycée, l'EREA-LEA de Charnay-lès-Mâcon, porte le nom de Claude Brosse[5].

La propriété Brosse abrite toujours des caves voûtées situées dans la commune Charnay-lès-Mâcon[6].

En hommage à Claude Brosse, la commune de Chasselas organise chaque année une fête du char à bœufs[7].

Ă€ la veille de la RĂ©volution

Un siècle plus tard, au moment où éclate la Révolution, le Mâconnais possède un terroir qui est essentiellement viticole. Le vignoble, à cette époque, est plus étendu que de nos jours. Ses vins blancs sont déjà célèbres. La culture de la vigne est favorisée par la hausse générale du niveau de vie entraînant une plus grande consommation de vin. Quant à l'amélioration du réseau routier, il ouvre des débouchés nouveaux, et pas seulement en direction des villes de Paris et Lyon mais aussi vers les pays de la Loire[8].

Le phylloxéra

Nombreux sont les pressoirs anciens désormais exposés au bord des routes pour témoigner de la tradition viti-vinicole en Mâconnais. Ici, celui visible à Lugny.

« Autour de 1886, un minuscule insecte, le phylloxĂ©ra, venant d'AmĂ©rique, suçait les racines de la vigne, les ceps Ă©puisĂ©s perdaient leur vigueur, devenaient improductifs, malgrĂ© l'utilisation de sulfure de carbone. Il fallut se rĂ©soudre Ă  arracher. De cette triste pĂ©riode on garde le souvenir de nombreuses personnes obligĂ©es, pour subvenir aux besoins de leur famille, de partir dans le Midi, l'AlgĂ©rie ou dans les grandes villes, dans les mines, partout oĂą on trouvait du travail. Sont restĂ©s pourtant ceux qui possĂ©daient en propriĂ©tĂ© quelques coupĂ©es de vigne, leur maison, de vieux parents, et ils ont rĂ©ussi l'impossible. La SociĂ©tĂ© d'agriculture et de viticulture dĂ©tachĂ©e de l'AcadĂ©mie de Mâcon se pencha sur le problème, l'Ă©tudia. Il fallait remplacer l'ancien vignoble par des vignes greffĂ©es rĂ©sistantes au phylloxĂ©ra. Un greffon gamay ou de chardonnay Ă©tait fixĂ© sur un porte-greffe de vigne amĂ©ricaine. Après de nombreuses rĂ©unions, on organisa des Ă©coles de greffage. Â» a racontĂ© un habitant de Saint-Gengoux-de-ScissĂ© (en Haut-Mâconnais), Alphonse Grosbon[9].

Concours des vins

Parmi les plus importants concours récompensant chaque année les vins issus du vignoble du Mâconnais figurent :

Existe aussi le Concours des vins du Mâconnais et du Beaujolais Saint-Vincent, organisé par la Société d’agriculture et de viticulture de l’arrondissement de Mâcon (sous le patronage du préfet de Saône-et-Loire, du président du conseil départemental de Saône-et-Loire et du maire de Mâcon, du lycée viticole et agronomique « Lucie Aubrac » de Davayé, du Bureau interprofessionnel des vins de Bourgogne, de l’Inter-Beaujolais et de la Confrérie des vignerons de saint Vincent) pour primer les meilleurs crus, sélectionnés par 500 dégustateurs parmi 1200 vins. Ce concours a tenu sa 130e édition en janvier 2023.

Sources, bibliographie

Notes et références

  1. Références sur la façon d'orthographier les appellations d'origine
  2. Maurice Charnay, Charnay-lès-Mâcon et son passĂ©, Imprimerie Buguet Comptour, 1980, 149 p.
  3. C. Charton et A.M. Desmoulins, Rapport sur l'exposition franco-britannique de Londres, vins et eaux-de-vie de vin ; ComitĂ© français des expositions Ă  l'Ă©tranger, 1910, 195 p., p. 61 (consultable sur Gallica).
  4. Jacques Jacques Marseille, Journal de la Bourgogne des origines Ă  nos jours, ed. Larousse, 2002, 356 p., p. 169.
  5. « EREA-LEA Claude Brosse », sur Académie de Dijon
  6. « Commune de Charnay-lès-Mâcon, mémoire de nos terres, domaine Claude Brosse. »
  7. « Chasselas, Claude Brosse et le char à bœuf », sur village-chasselas.fr
  8. François Nosjean, « Paysans mâconnais à la veille de la Révolution », revue Images de Saône-et-Loire, n° 113, mars 1998, pages 20 à 22.
  9. Alphonse Grosbon, Mon Saint-Gengoux, avec mes souvenirs et ceux qui m'ont été contés (textes transcrits par Noëlle Proutry), Société des amis des arts et des sciences de Tournus, 2006.

Articles connexes

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