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Haut-Mâconnais

Le Haut-Mâconnais, micro-région, est une portion du Mâconnais située dans la moitié nord du triangle compris entre les villes de Mâcon, de Cluny et de Tournus.

Haut-Mâconnais
Image illustrative de l’article Haut-Mâconnais
Paysage typique du Haut-Mâconnais, à Lugny.

Pays France
Subdivision administrative Bourgogne-Franche-Comté
Subdivision administrative SaĂ´ne-et-Loire
Villes principales Lugny
Relief Monts du Mâconnais à l'ouest (450 à 500 m) et plaine de la Saône à l'est (200 m)
Production Vignobles
RĂ©gions naturelles
voisines
Tournugeois
Mâconnais
Clunisois
Bresse
Régions et espaces connexes Mâconnais

GĂ©ographie

Ayant Lugny pour capitale, ce petit pays – dont l'économie repose avant tout sur la viticulture – est pour l'essentiel composé des communes qui, de 1790 à 2015, appartinrent au canton de Lugny.

Du point de vue du relief, le Haut-Mâconnais est caractérisé :

  • Ă  l'ouest : par une longue vallĂ©e sèche longitudinale inclinĂ©e vers le sud, au terrain marneux couvert de vignes (AzĂ©, Saint-Gengoux-de-ScissĂ©, Bissy-la-Mâconnaise et Cruzille) ;
  • au centre : par une zone compartimentĂ©e dont l'exposition est, elle aussi, des plus favorables Ă  la culture de la vigne, notamment dans les secteurs de Lugny et de VirĂ© ;
  • Ă  l'est : par une terrasse qui, bordĂ©e par la SaĂ´ne, est le lieu de passage de plusieurs grands axes de communication : route nationale, autoroute et ligne ferroviaire (communes de Montbellet, Fleurville, Saint-Albain, La Salle...).

Climat

Le climat du Haut-Mâconnais est océanique tempéré à tendance continentale.

Les précipitations y sont régulières tout au long de l'année, avec, toutefois, une hausse de celles-ci au printemps et à l'automne. Durant l’été, les précipitations sont peu fréquentes mais peuvent prendre la forme d’orages parfois violents engendrant d’importants cumuls de pluie. L'hiver est froid et humide, principalement en raison des bancs de brouillard et au froid continental. L'été, pour sa part, est chaud et sec, conséquence de l’influence méridionale (vent du midi).

Le Mâconnais, région naturelle à laquelle appartient le Haut-Mâconnais, se situe immédiatement en dessous de la zone dite de « rupture climatique » entre le nord, l’ouest et le sud. Les monts du Mâconnais sont fortement influencés par cette croisée des climats (océanique, continental et méditerranéen) et bénéficient, à ce titre, d’une faune et d'une flore remarquable : plantes méditerranéennes et insectes résistant à une latitude élevée.

Pour la ville de Mâcon, agglomération proche de Grevilly, les valeurs climatiques enregistrées de 1981 à 2010 sont les suivantes.

Relevés Mâcon 1981-2010
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 0 1 3,5 6 10 13,5 15,5 15 11,5 8 3,5 1 7,5
Température moyenne (°C) 2 4,5 8 11 15 19 21 20,5 17 12 7 3,5 12
Température maximale moyenne (°C) 5,5 8 12 16 20 24 27 26 22 16,5 10 6 16
Précipitations (mm) 59 53 49 75 88 75,5 71 72 79,5 85,5 84 70 861,5
Source : Météo-France/Infoclimat : Mâcon (1981-2010)[1]

Politique et administration

En 1993 a été fondée la communauté de communes du Haut-Mâconnais (avec Lugny pour siège), regroupant sept communes : Bissy-la-Mâconnaise, Burgy, Chardonnay, Cruzille, Grevilly, Lugny, et Saint-Gengoux-de-Scissé.

À cette première communauté de communes a succédé, le , la Communauté de communes du Mâconnais - Val de Saône, ayant son siège à Lugny et résultant de la fusion de trois intercommunalités (celles du Haut-Mâconnais dont le siège était à Lugny, de la Haute-Mouge dont le siège se trouvait à Azé et du Mâconnais-Val de Saône dont était implanté à Viré), totalisant une population de 7 336 habitants.

Le , cette communauté de communes a fusionné avec la Communauté de communes du Tournugeois pour devenir la Communauté de communes Mâconnais-Tournugeois ayant son siège à Tournus.

Histoire

Les paroisses du Haut-Mâconnais en 1759, d'après la carte de Cassini.

Années 1870/1880 : le Haut-Mâconnais, comme le reste du Mâconnais, affronte la crise du phylloxéra qui détruira la totalité du vignoble, apparue dès 1876 à Clessé[2]. À Lugny, 25 hectares de vignes sont détruits dès 1880, le pic de destruction étant atteint en 1886, avec 232 hectares[3].

Le Haut-Mâconnais a donné son nom à un syndicat intercommunal fondé à Lugny le 8 janvier 1934[4] : le Syndicat intercommunal des eaux du Haut-Mâconnais, auquel appartiennent alors une dizaine de communes (Lugny, Cruzille, Clessé, Viré, Burgy, Saint-Maurice-de-Satonnay, Vérizet, Bissy-la-Mâconnaise et Montbellet), rejointes le 16 août 1934 par Plottes, Chardonnay et Uchizy (puis par Farges-lès-Mâcon et Grevilly en 1938 et par Saint-Gengoux-de-Scissé, Azé, Igé, Fleurville et Péronne postérieurement à la guerre). Ce syndicat mixte installé pendant des décennies en mairie de Lugny a désormais ses locaux à Fleurville, dans un bâtiment dépendant de l'intercommunalité. Présidé par Guy Galéa, maire de Lugny (réélu en juillet 2020), il a pour mission principale la gestion de l'eau potable sur le territoire des dix-huit communes adhérentes (10 590 habitants), soit, au 1er janvier 2022, 5 750 abonnés (les sites de production d'eau potable étant implantés sur le territoire des communes de Fleurville et de Farges-lès-Mâcon). Le 1er décembre 2022, ce syndicat a renouvelé pour douze ans avec l'entreprise Suez le contrat de délégation de service public de l'eau potable, représentant 532 700 mètres cubes d'eau potable distribués par an via un total de 255 kilomètres de canalisations[5].

Vignoble

Le vignoble du Haut-Mâconnais se découvre en empruntant l'un des six circuits de la Route des vins Mâconnais-Beaujolais créée en 1986 : le circuit numéro 2, boucle d'une soixantaine de kilomètres dont les neuf étapes sont : Lugny, Burgy, Viré, Fleurville, Saint-Albain, Clessé, Péronne, Saint-Gengoux-de-Scissé et Bissy-la-Mâconnaise.

Lieux du Haut-Mâconnais

Un émouvant retable classé MH de style flamboyant à découvrir dans l'église Saint-Denis de Lugny : Le Christ et les Apôtres, sculpté en 1528.
L'une des salles des grottes d'Azé.
Un site naturel réputé pour ses orchidées : La Boucherette, à Lugny.

Sur le territoire du Haut-Mâconnais sont notamment implantés :

  • les grottes d'AzĂ©, site prĂ©historique classĂ©, qui couvre une pĂ©riode allant de deux cent cinquante mille Ă  dix mille ans avant notre ère ;
  • la Cave de Lugny, coopĂ©rative vinicole fondĂ©e en 1927, devenue le premier producteur de vin en Bourgogne ;
  • le village de Chardonnay, origine mondiale du cĂ©page chardonnay ;
  • la chapelle Notre-Dame-de-PitiĂ© de Lugny, Ă©difice en partie roman (chĹ“ur du XIIe siècle) entièrement restaurĂ© de 2009 Ă  2013 sous l'Ă©gide de la Fondation du patrimoine ;
  • l'Ă©glise Saint-Jean-Baptiste de Burgy, Ă©difice roman perchĂ© sur son belvĂ©dère donnant sur le Val-de-SaĂ´ne et le vignoble de Lugny ;
  • le site naturel de La Boucherette, situĂ© sur le territoire de la commune de Lugny aux abords du hameau de Collongette, site naturel protĂ©gĂ© de 104 hectares gĂ©rĂ© par la direction rĂ©gionale de l’Environnement de Bourgogne (signalĂ©tique rĂ©actualisĂ©e fin 2020[6]) ;
  • l'Ă©glise Saint-Martin de Grevilly, Ă©difice du premier quart du XIIe siècle « ancrĂ© » Ă  flanc de colline, un peu Ă  l'Ă©cart des maisons du village (Grevilly figurant parmi les dix communes les moins peuplĂ©es de SaĂ´ne-et-Loire) ;
  • la majoritĂ© du vignoble du VirĂ©-ClessĂ©, dernière-nĂ©e des appellations communales du vignoble du Mâconnais (1999), rĂ©parti sur le territoire de ClessĂ©, VirĂ© et Montbellet (et LaizĂ©).

Label

Le Haut-Mâconnais appartient au Pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus » créé en 2010.

Les communes du Haut-Mâconnais (à l'exception de Saint-Maurice-de-Satonnay, Péronne et La Salle), avec celles du Tournugeois, du Clunisois et des environs de Saint-Gengoux-le-National, appartiennent à un territoire labellisé : le pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus », créé en 2010 et renouvelé en 2019 par le Conseil national des villes et pays d'art et d'histoire[Note 1].

Bibliographie

  • Pierre-Michel Delpeuch, Raconter, tome 2 de la collection « Les Essentiels du Pays d’Art et d’Histoire Entre Cluny et Tournus », Pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus », Tournus, 2020 (ISBN 978-2-9558953-4-4). Ouvrage de 100 pages publiĂ© sous la forme d'un leporello comportant sur une face quatre frises historiques consacrĂ©es Ă  Cluny, Lugny, Saint-Gengoux-le-National et Tournus (Cluny, rayonnement dans l'Europe de l'an mil ; Lugny, capitale de la vigne en Haut-Mâconnais ; Saint-Gengoux-le-National, citĂ© mĂ©diĂ©vale au sud de la CĂ´te chalonnaise ; Tournus, abbaye millĂ©naire en rive de SaĂ´ne) et, sur l'autre face, sept chapitres donnant « les clĂ©s de comprĂ©hension des patrimoines caractĂ©ristiques des grandes Ă©poques de ce territoire ».

Voir aussi

Notes et références

Notes

  1. Le label des Villes et Pays d’Art et d’Histoire (VPAH), créé en 1985, est attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’Art et d’Histoire. Il qualifie des territoires, conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur patrimoine par les habitants et qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la création et à la qualité architecturale du cadre de vie. Le projet culturel « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » associe dans sa démarche tous les éléments – patrimoine naturel et paysager, architectural, urbain et mobilier, patrimoine technique et ethnologique – qui contribuent à l’identité d’un territoire en associant les citoyens et en impliquant les différents acteurs du territoire.

Références

  1. « Normes et records 1961-1990 : Mâcon - Charnay (71) - altitude 216m », sur infoclimat.fr
  2. « En 1876, un ennemi nouveau – et de taille – fit son apparition. La première tache phylloxérique se dessina dans une vigne du lieudit Le Courreau, elle mit plusieurs années pour se développer et s'étendre. On ne savait ce qu'était ce bizarre îlot où la vigne jaunie dépérissait et mourait lentement jusqu'au moment ou d'autres tâches se déclarèrent plus loin, dans les autres vignes, gagnant de proche en proche et envahissant tout. » Source : Émile Violet, Autrefois en Mâconnais. Légendes, choses et gens du vieux Clessé, M. Renaudier, Mâcon, 1930, 93 p.
  3. Il sera reconstitué peu à peu : « Depuis 1883, 40 hectares ont été reconstitués à l'aide de cépages américains, dont le rendement est de loin beaucoup supérieur à celui des plants anciens [...]. » a écrit Léonce Lex dans « Notice historique sur Lugny et ses hameaux », paru chez Belhomme Libraire Éditeur à Mâcon en 1892.
  4. Création faisant suite à une réunion ayant eu lieu à Lugny le 23 novembre 1933 en présence des ingénieurs conseils Daydé et Merlin pour présenter une étude d'avant-projet « en vue de l'alimentation en eau potable des communes de Vérizet, Fleurville, Viré, Clessé, Péronne, Saint-Maurice-de-Satonnay, Montbellet, Lugny, Bissy-la-Mâconnaise, Cruzille et Burgy ». Source : registre des délibérations du conseil municipal de Lugny, séance du 30 novembre 1933.
  5. Source : bulletin municipal de Lugny pour l'année 2022, page 6.
  6. Source : brochure de présentation du site naturel protégé de la Boucherette (version 2021) intitulée « La teppe de La Boucherette » téléchargeable sur le site internet du conservatoire d'espaces naturels de Bourgogne, à l'adresse : https://www.cen-bourgogne.fr/fichiers/depliant-boucherette-2021.pdf

Lien externe

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