Tournugeois
Le Tournugeois (ou Pays de Tournus) est une région naturelle du département de Saône-et-Loire, située entre le Chalonnais au nord, le Haut-Mâconnais au sud et la Bresse à l'est.
Tournugeois | |
Paysage naturel bordant la SaĂ´ne, Ă Tournus. | |
Pays | France |
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Subdivision administrative | Bourgogne-Franche-Comté |
Subdivision administrative | SaĂ´ne-et-Loire |
Villes principales | Tournus |
Relief | Monts du Mâconnais à l'ouest (450 à 500 m) et plaine de la Saône à l'est (200 m) |
RĂ©gions naturelles voisines |
Chalonnais Haut-Mâconnais Clunisois Bresse |
Cette micro-région du nord du Mâconnais et du Val de Saône a comme ville principale, la ville de Tournus, point de contact entre le Mâconnais et le Chalonnais, à la limite entre les parlers d'oïl et le francoprovencal[1].
GĂ©ographie
Situation et description
Le tournugeois qui correspond approximativement à l'ancienne communauté de communes du Tournugeois, présente plusieurs aspects[2] :
- à l'ouest (secteur de Brancion) : les monts du Mâconnais, dont les pentes se présentent en paliers jusqu'à la crête dont le point culminant au niveau de la Roche d'Aujoux se situe autour des 500 mètres d'altitude. la vigne est très présente dans le paysage.
- à l'est (secteur de Lacrost) : les prémices de la Bresse, avec des paysages moins ondulés et composés de vastes étendues de champs et des espaces naturels peu habités, ce qui a pu donner lieu à la création d'espaces naturels telle que la réserve naturelle nationale de La Truchère-Ratenelle, situé en bordure de Saône.
GĂ©ologie
Au sud de Tournus, la petite région du Tournugeois est très vallonnée et présente des sols bruns calcaires et calciques. Issus du Jurassique moyen, ces sols sont par endroits entremêlés de rendzine. Associés à une exposition et une altitude favorables, ces terres ont été travaillées et entretenues par les viticulteurs donnant ainsi naissance aux vignobles du Mâconnais[3].
Histoire
Au XIIe siècle, les seigneuries de Brancion et d'Uxelles sont unies et composent un ensemble homogène que contrôlent les deux châteaux principaux que sont Brancion et Uxelles, complété par ceux de Boutavant et Nanton. La cité de Tournus est quant à elle liée à son abbaye et devint un centre religieux important[4].
Au début de la Révolution, le Tournugeois, à l'instar du Mâconnais dans son ensemble, fut frappé par un vaste mouvement de révolte populaire, pendant le phénomène dit « de la Grande Peur » (fin ), (soulèvement dit « des Brigands » ayant débuté à Igé et s'étant rapidement propagé entre Tournus, Cluny et Mâcon, donnant lieu, notamment, à l'incendie de plusieurs châteaux).
La communauté de communes du Tournugeois (Tournus) créée le a fusionné avec la communauté de communes du Mâconnais - Val de Saône créée le (Lugny) pour former la communauté de communes Mâconnais-Tournugeois le .
Lieux du Tournugeois
Monuments historiques
Parmi les lieux les plus emblématiques du Tournugeois (limité à l'ancienne communauté de communes), classés ou inscrits au titre des monuments historiques, figurent notamment :
- l'abbaye Saint-Philibert de Tournus (abbaye romane) ;
- le calvaire de La Truchère ;
- le château de Brancion (site médiéval) ;
- le château de Nobles, du XIIe siècle, à La Chapelle-sous-Brancion ;
- le château de Grenod ;
- l'église Notre-Dame de la Chapelle-sous-Brancion, du XIIe siècle ;
- l'église Saint-Pierre de Brancion, du XIIe siècle et la croix de Brancion ;
- l'église Saint-Barthélémy de Farges-lès-Mâcon ;
- l'église Notre-Dame de Préty ;
- l'église Saint-Gervais-et-Saint-Protais d'Ozenay, situé à Ozenay ;
- l'église Sainte-Madeleine de Tournus, du XIIe siècle ;
- l'église Saint-Valérien de Tournus, également du XIIe siècle ;
- l'église Saint-Pierre d'Uchizy, construite dans le dernier quart du XIe siècle ;
- l'hôtel-Dieu de Tournus (dont les locaux abritent le musée Greuze) ;
- la nécropole des Près-de-l'Eau, datant de l'âge du bronze, à Lacrost ;
- la pierre Levée du champ de la Fa, à La Chapelle-sous-Brancion.
Label
Les communes du Tournugeois, avec celles du Clunisois, du Haut-Mâconnais et des environs de Saint-Gengoux-le-National, appartiennent à un territoire labellisé : le pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus », créé en 2010 et renouvelé en 2019 par le Conseil national des villes et pays d'art et d'histoire[Note 1].
Bibliographie
- Charles Dard et Gabriel Jeanton, Le Tournugeois historique et pittoresque : vieux châteaux, vieux manoirs, vieilles maisons, Le Livre d'histoire, impr., Paris, 2010.
- Anne-Marie Robert-Juret, Les patois de la région de Tournus : les travaux de la campagne, Paris, 1931.
- Pierre-Michel Delpeuch, Raconter, tome 2 de la collection « Les Essentiels du Pays d’Art et d’Histoire Entre Cluny et Tournus », Pays d'art et d'histoire « Entre Cluny et Tournus », Tournus, 2020 (ISBN 978-2-9558953-4-4). Ouvrage de 100 pages publié sous la forme d'un leporello comportant sur une face quatre frises historiques consacrées à Cluny, Lugny, Saint-Gengoux-le-National et Tournus (Cluny, rayonnement dans l'Europe de l'an mil ; Lugny, capitale de la vigne en Haut-Mâconnais ; Saint-Gengoux-le-National, cité médiévale au sud de la Côte chalonnaise ; Tournus, abbaye millénaire en rive de Saône) et, sur l'autre face, sept chapitres donnant « les clés de compréhension des patrimoines caractéristiques des grandes époques de ce territoire ».
Notes et références
Notes
- Le label des Villes et Pays d’Art et d’Histoire (VPAH), créé en 1985, est attribué par le ministère de la Culture et de la Communication, après avis du Conseil national des Villes et Pays d’Art et d’Histoire. Il qualifie des territoires, conscients des enjeux que représente l’appropriation de leur patrimoine par les habitants et qui s’engagent dans une démarche active de connaissance, de conservation, de médiation et de soutien à la création et à la qualité architecturale du cadre de vie. Le projet culturel « Villes et Pays d’Art et d’Histoire » associe dans sa démarche tous les éléments – patrimoine naturel et paysager, architectural, urbain et mobilier, patrimoine technique et ethnologique – qui contribuent à l’identité d’un territoire en associant les citoyens et en impliquant les différents acteurs du territoire.
Références
- Gérard Taverdet, Tournus, frontière linguistique ?, bulletin de la Société des amis des arts et des sciences de Tournus, tome CXVI, Tournus, 2017, pp. 7-17. (ISSN 0153-9353).
- Site autourdetournus.free.fr, page sur la région tournugeoise, consulté le 1er janvier 2019
- Site vins-bourgogne.fr, page Mâconnais : un paysage rythmé par de multiples reliefs, consulté le 1er janvier 2019
- Jean-Pierre Panouillé, Les châteaux forts dans la France du Moyen Âge, Ouest France, 2007 (ISBN 978-2-7373-4424-4), p. 37. .
- « Histoire d'une cadole », article de Jean Pierre paru dans la revue « Images de Saône-et-Loire » no 85 (printemps 1991), pages 15 à 17.
- Article dans le Journal de SaĂ´ne-et-Loire