Verbe en hongrois
Cet article se limite Ă la partie de la morphologie du hongrois qui se rapporte au verbe. Il traite, dans la vision de la grammaire traditionnelle, des morphĂšmes qui expriment les diathĂšses (voix), les modes, les formes nominales et les temps verbaux, ainsi que des valeurs de ces traits grammaticaux.
Généralités
La racine de la plupart des verbes hongrois est identique Ă leur forme de la 3e personne du singulier du prĂ©sent de lâindicatif, Ă la voix active, la dĂ©sinence personnelle Ă cette forme Ă©tant â . Un tel verbe est, par exemple, vĂĄrni « attendre », dont la racine est vĂĄr, obtenue par la suppression du suffixe de lâinfinitif -ni. Un nombre restreint de verbes se caractĂ©rise par la dĂ©sinence -ik Ă la forme personnelle mentionnĂ©e, par exemple lakik, infinitif lakni « habiter ». Ces verbes prĂ©sentent certaines particularitĂ©s de conjugaison.
Dans les dictionnaires en gĂ©nĂ©ral, dans les dictionnaires bilingues en particulier, et dans les lexiques, ce nâest pas la forme dâinfinitif, mais celle de la 3e personne du singulier du prĂ©sent de lâindicatif qui constitue le mot-vedette dans le cas des verbes[1]. Par consĂ©quent, dans les dictionnaires hongrois-français et français- hongrois, à « attendre » et à « habiter », par exemple, correspondent vĂĄr et lakik, respectivement.
En hongrois, les dĂ©sinences sont suffisantes pour exprimer la personne du sujet, câest pourquoi ce dernier nâest exprimĂ© par un mot Ă part que pour des raisons de prĂ©cision dans le cas de la 3e personne ou de mise en relief. On dira, par exemple, LĂĄtok valamit « Je vois quelque chose » mais Ăn lĂĄtok jobban « Câest moi qui vois mieux ».
Une particularitĂ© importante du systĂšme verbal hongrois est lâexistence de deux conjugaisons, câest-Ă -dire de deux sĂ©ries de dĂ©sinences. Lâune est celle des verbes intransitifs, transitifs indirects ou transitifs directs utilisĂ©s avec un objet (correspondant en grammaire française au complĂ©ment d'objet direct) indĂ©fini (conjugaison subjective ou indĂ©finie), lâautre celle des verbes utilisĂ©s avec un objet dĂ©fini (conjugaison objective ou dĂ©finie).
DiathĂšses
La classification des verbes en catĂ©gories plus ou moins correspondantes aux diathĂšses dans les grammaires dâautres langues nâest pas unitaire dans les grammaires du hongrois. Certains linguistes qui Ă©tudient le hongrois nâutilisent pas le terme « diathĂšse » (igenem en hongrois), mais groupent seulement les verbes en actifs, passifs, rĂ©flĂ©chis, factitifs et potentiels[2]. Par contre, dâautres lâemploient[3] et certains dâentre eux Ă©tablissent des sous-catĂ©gories des diathĂšses. Par exemple JĂłzsef Bokor traite les diathĂšses active, moyenne et passive, il classe les verbes actifs en actifs proprement dits, factitifs, rĂ©ciproques et rĂ©flĂ©chis, et les verbes moyens en moyens proprement dits, mĂ©dio-actifs et mĂ©dio-passifs[4].
DiathĂšse active
Le verbe actif proprement dit nâa pas de morphĂšme spĂ©cifique, il exprime simplement que câest le sujet qui effectue lui-mĂȘme lâaction exprimĂ©e par le verbe. Il peut ĂȘtre constituĂ© dâune racine seule (par exemple lĂ©p « marcher, faire des pas »), ĂȘtre formĂ© par dĂ©rivation avec un suffixe (jĂĄrkĂĄl « aller de ci-de là ») ou/et avoir un prĂ©fixe (kirohan « se prĂ©cipiter dehors »).
Le verbe factitif exprime le fait que le sujet personne fait effectuer lâaction par une autre personne. Du point de vue syntaxique, lâagent effectif peut ĂȘtre exprimĂ© par un complĂ©ment au suffixe -val/-vel, dont le sens primordial est « avec » (JolĂĄnnal fĂ©sĂŒltette a hajĂĄt « Il/Elle faisait peigner ses cheveux par JolĂĄn ») ou par lâobjet : JolĂĄnt olvastatta egĂ©sz ĂłrĂĄn « Il/Elle a fait lire JolĂĄn tout au long du cours ». Le morphĂšme de ces verbes leur est spĂ©cifique, Ă©tant lâun des suffixes -tat/-tet (les exemples prĂ©cĂ©dents) ou -at/-et: Ărat « faire Ă©crire », kĂŒldet « faire envoyer »[5].
Le verbe rĂ©flĂ©chi exprime le fait que lâaction part du sujet et se reflĂšte sur lui-mĂȘme. Il a des suffixes spĂ©cifiques ajoutĂ©s Ă des verbes actifs proprement dits, ce qui veut dire quâon ne peut former des verbes rĂ©flĂ©chis quâavec ces suffixes, mais que les mĂȘmes suffixes peuvent former dâautres types de verbes aussi :
- -kodik/-kedik/-ködik: mosakodik « se laver », fĂ©sĂŒlködik « se peigner »;
- -kozik/-kezik/-közik: borotvĂĄlkozik « se raser », törĂŒlközik « sâessyuer »;
- -Ăłzik/-Ćzik: nyujtĂłzik « sâĂ©tirer », rejtĆzik « se cacher »[6].
Seuls les verbes ainsi formĂ©s sont considĂ©rĂ©s comme rĂ©flĂ©chis mais le rapport exprimĂ© par des verbes rĂ©flĂ©chis est Ă©galement exprimĂ© avec des verbes actifs proprement dits ayant pour objet le pronom rĂ©flĂ©chi, sâil nây a pas de verbe rĂ©flĂ©chi adĂ©quat (exemple felĂĄldozza magĂĄt « se sacrifier »). Parfois deux constructions sont possibles avec le mĂȘme verbe, pour exprimer des nuances de sens diffĂ©rentes : A diĂĄk felkĂ©szĂŒltnek mutatkozott « LâĂ©tudiant Ă©tait apparemment prĂ©parĂ© pour lâexamen » vs A diĂĄk felkĂ©szĂŒltnek mutatta magĂĄt « LâĂ©tudiant voulait paraĂźtre prĂ©paré⊠», les deux phrases se traduisant littĂ©ralement « LâĂ©tudiant se montrait prĂ©paré⊠».
Le verbe rĂ©ciproque exprime le fait que lâaction part du sujet et se reflĂšte en mĂȘme temps sur lui-mĂȘme et sur quelquâun dâautre. Ce dernier est exprimĂ© par un complĂ©ment muni du suffixe -val/-vel (PĂ©ter sakkozik a fiĂĄval « PĂ©ter joue aux Ă©checs avec son fils ») ou fait partie dâun sujet multiple : Apa Ă©s fia tegezĆdnek egymĂĄssal « Le pĂšre et le fils se tutoient ». Le verbe rĂ©ciproque peut avoir un suffixe propre au verbe rĂ©flĂ©chi (barĂĄtkozik « se lier dâamitiĂ© ») ou un suffixe que peuvent avoir des verbes moyens (kibĂ©kĂŒl « faire la paix »), et il y a aussi des verbes rĂ©ciproques racines, par exemple kĂŒzd « lutter ».
DiathĂšse passive
Il existe deux suffixes spĂ©cifiques pour le passif, -atik/-etik et -tatik/-tetik, archaĂŻques et rares dans la langue du XXIe siĂšcle, mais qui subsistent dans certaines constructions, dâordinaire sans agent : Megadatott neki, hogy mĂ©g egyszer lĂĄssa a tengert « Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de voir encore une fois la mer »[7]. Le verbe passif avec agent exprimĂ© est encore plus rare. Celui-ci est un complĂ©ment avec la postposition ĂĄltal: A vers a költĆ ĂĄltal olvastatik fel « Le poĂšme est lu par le poĂšte ».
En hongrois actuel on utilise des pĂ©riphrases qui expriment le passif sans pour autant considĂ©rer quâil sâagit lĂ de diathĂšse passive. Il y a par exemple une pĂ©riphrase analogue au passif français, formĂ©e du verbe van « ĂȘtre » et le gĂ©rondif du verbe Ă sens lexical, qui a aussi la valeur du participe passĂ© français : A levĂ©l meg van Ărva « La lettre est Ă©crite »[8]. Cette construction aussi est relativement peu frĂ©quente et utilisĂ©e seulement sans agent exprimĂ©.
DiathĂšse moyenne
Certaines grammaires, surtout relativement anciennes[9], ne prennent pas en compte une diathĂšse moyenne mais considĂšrent pour partie actifs, pour partie rĂ©flĂ©chis les verbes que dâautres[3] incluent parmi les verbes moyens.
La diathĂšse moyenne se situe entre lâactive et la passive. Le verbe moyen proprement-dit exprime le fait que ce qui arrive au sujet, son Ă©tat, le changement de son Ă©tat, sa capabilitĂ© ne dĂ©pendent pas de sa volontĂ©, de son intention, de sa participation, mais sont le rĂ©sultat dâun facteur qui lui est interne ou externe. Câest Ă cette catĂ©gorie quâappartiennent tous les verbes qui ne peuvent pas avoir de sujet (alkonyodik « le soir tombe », fagy « il gĂšle », tavaszodik « le printemps arrive », villĂĄmlik « il y a des Ă©clairs », etc.), ceux qui expriment lâexistence ou la non-existence (van « ĂȘtre » au prĂ©sent, lesz « ĂȘtre » au futur, nincs « ne pas ĂȘtre » au prĂ©sent) et dâautres, tels fĆ Â« bouillir », nĆ Â« croĂźtre », esik « tomber », etc.
Ă part les verbes moyens proprement dits il y en a qui sont proches des verbes actifs, appelĂ©s mĂ©dio-actifs, qui expriment une activitĂ© habituelle dâun sujet exprimant un animĂ©, une partie dâun animĂ© ou un inanimĂ© : ĂĄlmodik « rĂȘver », a szĂv dobog « le cĆur bat », az Ăłra ketyeg « lâhorloge fait tic-tac ». Dâautres sont proches des passifs (mĂ©dio-passifs), exprimant ce qui arrive au sujet sous lâinfluence dâun facteur externe non exprimĂ© ou exprimĂ© par un complĂ©ment : a dolog majd elintĂ©zĆdik « la question va se rĂ©gler », az ajtĂł (a szĂ©lben) becsukĂłdik « la porte se ferme (Ă cause du vent) ».
Ă cĂŽtĂ© des verbes moyens racines (fĆ, nĆ etc.) il y a des verbes dĂ©rivĂ©s avec des suffixes spĂ©cifiques pour cette diathĂšse, mais seulement ayant pour mots bases des adjectifs et des noms [-ul/-ĂŒl, -sul/-sĂŒl, -od(ik)/-ed(ik)/-öd(ik), -sod(ik)/-sed(ik)/-söd(ik)] : nĂ©mul « devenir muet », ĂĄllandĂłsul « devenir permanent », ĂĄlmodik « rĂȘver » gömbölyödik « devenir rond ». Il existe aussi des verbes moyens qui ont le suffixe -ik sans que celui-ci leur soit spĂ©cifique, puisquâil se retrouve dans certains verbes actifs. Un tel verbe est esik « tomber ».
Le verbe potentiel
Ă part les diathĂšses, les grammaires du hongrois prennent en compte une autre catĂ©gorie de verbes, appelĂ©s potentiels[10]. Il se forment avec le suffixe -hat/-het Ă partir de verbes de nâimporte quelle diathĂšse.
Ce type de verbe correspond tout dâabord Ă la construction française avec le verbe « pouvoir » ayant le sens « lui ĂȘtre permis » ou « avoir la possibilitĂ© » + verbe Ă lâinfinitif : MĂ©g vĂĄrhatok « Je peux encore attendre », Nem engedhetlek elmenni « Je ne peux pas te laisser partir ».
Le verbe potentiel peut aussi exprimer la probabilitĂ© ou la vraisemblance : Eshetett tegnap « Il a peut-ĂȘtre plu hier ».
Quand le sens du suffixe de potentiel est « avoir la possibilitĂ© », il peut ĂȘtre remplacĂ© par le verbe tud ayant ce sens[11] + infinitif : Nem mehettem be a kĂłrhĂĄzba = Nem tudtam bemenni a kĂłrhĂĄzba «Je nâai pas pu entrer dans lâhĂŽpital ».
Conjugaison objective et conjugaison subjective
Les verbes transitifs directs ont deux sortes de conjugaisons : lâune Ă objet dĂ©fini, encore appelĂ©e « conjugaison objective », lâautre Ă objet indĂ©fini, encore appelĂ©e « conjugaison subjective »[12].
Conjugaison objective
Cette conjugaison est utilisĂ©e lorsque le verbe a un objet dĂ©terminĂ© de façon dĂ©finie, câest-Ă -dire quand il est exprimĂ© par :
- un nom :
- propre sans article de certaines catégories (nom de personne, de pays, de localité) : Ismeri Magyarorszågot « Il/Elle connaßt la Hongrie » ;
- muni de lâarticle dĂ©fini : VĂĄrom a buszt « Jâattends le bus » ;
- prĂ©cĂ©dĂ© dâun adjectif dĂ©monstratif : Ezt a könyvet olvasom « Câest ce livre que je lis » ;
- muni dâun suffixe possessif pour lâobjet possĂ©dĂ© : LĂĄttam apĂĄdat az utcĂĄn « Jâai vu ton pĂšre dans la rue » ;
- un pronom :
- le pronom personnel de la 3e personne : Ćt szeretem « Câest lui/elle que jâaime » ;
- le pronom rĂ©flĂ©chi maga : Ăva szĂ©pĂti magĂĄt « Ăva se fait belle » ;
- le pronom réciproque egymås : Ismerik egymåst « Ils/Elles se connaissent » ;
- un pronom possessif : Az Ă©n tollam nem Ăr, add ide a tiĂ©det « Mon stylo nâĂ©crit pas, prĂȘte-moi le tien » ;
- les pronoms interrogatifs melyik ? « lequel/laquelle ? », hĂĄnyadik ? « le/la quantiĂšme ? » : Több tollam van ; melyiket akarod ? « Jâai plusieurs stylos ; lequel veux-tu ? » ;
- le pronom relatif amelyik : Add azt, amelyiket ritkĂĄbban hasznĂĄlod « PrĂȘte-moi celui que tu emploies le plus rarement » ;
- les pronoms indĂ©finis az egyik « lâun(e) », a mĂĄsik « lâautre », a többi « les autres », valamelyik « lâun(e) quelconque », akĂĄrmelyik (synonyme bĂĄrmelyik) « nâimporte lequel/laquelle », semelyik « aucun(e) », mindegyik « chacun(e) », az egĂ©sz « tout(e) », mind (synonyme valamennyi) « tous/toutes », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© des adjectifs indĂ©finis correspondants : Valamennyi könyvet elolvasta « Il/Elle a lu tous les livres », Mindet / Valamennyit elolvasta « Il/Elle les a tous lus », Az egĂ©sz tortĂĄt megette « Il/Elle a mangĂ© tout le gĂąteau », Az egĂ©szet megette « Il/Elle lâa tout mangĂ© » ;
- un numĂ©ral ordinal ou un nom qui en est prĂ©cĂ©dĂ© : Az elsĆ lemezt meghallgatta, a mĂĄsodikat kidobta « Il/Elle a Ă©coutĂ© le premier disque et a jetĂ© le deuxiĂšme » ;
- un verbe Ă lâinfinitif ayant Ă son tour un objet dĂ©terminĂ© : Meg akarom Ă©rteni a magyar nyelvtant « Je veux comprendre la grammaire hongroise ».
Câest Ă©galement la conjugaison objective qui est appliquĂ©e au verbe rĂ©gent dâune subordonnĂ©e objet (Tudom, mit Ă©rzel « Je sais ce que tu ressens ») et aux verbes mond « dire » et kĂ©rdez « demander » utilisĂ©s dans une proposition incise : Esik az esĆ â mondta JĂĄnos « Il pleut â dit JĂĄnos », Esik az esĆ ? â kĂ©rdezte JĂĄnos « Est-ce quâil pleut ? â demanda JĂĄnos ».
Si lâobjet est un pronom personnel de la 2e personne, et que le verbe soit Ă la 1re personne du singulier, on utilise une forme spĂ©cifique de la conjugaison objective, marquĂ©e par la dĂ©sinence -lak/lek : TĂ©ged szeretlek « Câest toi que jâaime », Titeket kedveltelek elejĂ©tĆl fogva « Câest pour vous que jâai eu de la sympathie dĂšs le dĂ©but ».
Conjugaison subjective
Cette conjugaison est appliquĂ©e aux verbes qui nâont pas dâobjet exprimĂ© ni sous-entendu, qui ont un objet indĂ©terminĂ©, ou qui ont un objet dĂ©terminĂ© de façon indĂ©finie. Un tel objet peut ĂȘtre exprimĂ© par :
- un nom :
- sans article: Kér bort? « Voulez-vous du vin ? » ;
- avec article indĂ©fini: Adj egy tollat! « PrĂȘte-moi un stylo ! » ;
- un pronom :
- les pronoms dĂ©monstratifs ilyen « comme celui/celle-ci », olyan « comme celui/celle-là », ugyanilyen « tout comme celui/celle-ci », ugyanolyan « tout comme celui/celle-là », ennyi / annyi « autant », ekkora / akkora « si grand(e) », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© des adjectifs dĂ©monstratifs correspondants : Ilyen ceruzĂĄt kĂ©rek « Je voudrais un crayon comme celui-ci », Ilyet kĂ©rek « Jâen voudrais un comme celui-ci » ;
- les pronoms relatifs aki « qui » personne, ami « qui » chose, amely « qui » chose, amilyen « comme », ahĂĄny « combien », amennyi « combien », amekkora « aussi grand(e) » : Az a lĂĄny, akit vĂĄrok, svĂ©d « La fille que jâattends est suĂ©doise » ;
- les pronoms interrogatifs ki ? « qui », mi ? « que », milyen ? « de quel genre », hĂĄny ? « combien ? », mennyi ? « combien ? », mekkora ? « de quelles dimensions ? », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© de ceux de ces pronoms qui peuvent ĂȘtre adjectifs interrogatifs : HĂĄnyat akarsz? « Combien tu en veux ? » ;
- les pronoms indĂ©finis valami « quelque chose », akĂĄrmi (synonyme bĂĄrmi) « nâimporte quoi », semmi « rien », minden « tout », valaki « quelquâun », akĂĄrki (synonyme bĂĄrki) « nâimporte qui », senki « personne », mindenki « tout le monde », valamilyen « de quelque sorte », akĂĄrmilyen (synonyme bĂĄrmilyen) « nâimporte quelle sorte de », semmilyen « dâaucune sorte », valamennyi « quelque quantitĂ© », akĂĄrmennyi (synonyme bĂĄrmennyi) « nâimporte quelle quantitĂ© », semennyi « aucune quantitĂ© », egy mĂĄsik « un(e) autre », mĂĄs « autre chose », mĂĄsok « dâautres », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© de ceux de ces pronoms qui peuvent ĂȘtre adjectifs indĂ©finis : Vehetsz bĂĄrmilyen kenyeret « Tu peux acheter nâimporte quelle sorte de pain », BĂĄrmilyet vehetsz « Tu peux en acheter de nâimporte quelle sorte » ;
- un numĂ©ral cardinal ou un numĂ©ral indĂ©fini, ou bien un nom prĂ©cĂ©dĂ© dâun tel numĂ©ral : KĂ©t nyelvet tanultam, de csak egyet beszĂ©lek « Jâai Ă©tudiĂ© deux langues mais je nâen parle quâune », Több nyelvet megtanult a börtönben « Il/Elle a appris plusieurs langues en prison » ;
- un verbe Ă lâinfinitif ayant un objet indĂ©fini : Szeretek zenĂ©t hallgatni « Jâaime Ă©couter de la musique ».
La conjugaison indĂ©finie est aussi appliquĂ©e au verbe szĂłl « dire » dans une proposition incise : Esik az esĆ â szĂłlt JĂĄnos « Il pleut â dit JĂĄnos ».
Exceptionnellement, câest la conjugaison subjective qui est de mise dans le cas de deux types dâobjet dĂ©fini :
- les pronoms personnels de la 1re personne : Engem vĂĄr « Câest moi quâil/elle attend » ;
- les pronoms personnels de la 2e personne, si le verbe est Ă une autre personne que la 1re : TĂ©ged szeret « Câest toi quâil/elle aime ».
Si un verbe a plusieurs objets, dont certains sont dĂ©finis et dâautres indĂ©finis, on applique la conjugaison demandĂ©e par le dernier objet : A fĂ©rjem csak a kedvenc lemezeit Ă©s egy szĂĄmĂtĂłgĂ©pet vitt magĂĄval « Mon mari nâa emportĂ© que ses disques prĂ©fĂ©rĂ©s et un ordinateur ». Dans cet exemple, le dernier objet est egy szĂĄmĂtĂłgĂ©pet, indĂ©fini, par consĂ©quent le verbe vitt est Ă la conjugaison subjective.
Modes, formes nominales et temps
Les grammaires du hongrois prennent en compte les modes indicatif (avec les temps prĂ©sent, passĂ© et futur), conditionnel (prĂ©sent et passĂ©) et impĂ©ratif, ainsi que ce quâelles appellent formes nominales du verbe : lâinfinitif, le participe (prĂ©sent, passĂ© et futur) et le gĂ©rondif[13].
Présent
Les désinences à ce temps sont :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective | |
---|---|---|---|---|
sans -ik | avec -ik | |||
Singulier | 1re | -k | -m | -m |
2e | -sz ou -l | -d | ||
3e | â | -ik | -ja ou -i | |
Pluriel | 1re | -nk | -juk ou -jĂŒk | |
2e | -tok, -tek ou -tök | -jåtok ou -itek | ||
3e | -nak ou -nek | -jĂĄk ou -ik |
Lâexistence des variantes contenant des voyelles est due Ă la nĂ©cessitĂ© de respecter lâharmonie vocalique avec la racine.
Les racines terminĂ©es en consonne peuvent nĂ©cessiter lâemploi dâune voyelle de liaison avec les dĂ©sinences, choisie toujours en fonction des rĂšgles de lâharmonie vocalique. Ces voyelles (en rouge) sont rendues dans le tableau ci-dessous, Ă lâaide dâexemples.
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective | |
---|---|---|---|---|
sans -ik | avec -ik | |||
Singulier | 1re | vĂĄrok « jâattends » szeretek « jâaime » öntök « je verse » | alszom « je dors » eszem « je mange » öltözöm « je mâhabille » | vĂĄrom szeretem öntöm |
2e | vĂĄrsz mondasz « tu dis » öntesz | ĂĄlmodsz « tu rĂȘves » ugrasz « tu sautes » fĂŒrdesz « tu te baignes » | vĂĄrod hiszed öntöd | |
mosol « tu laves » hiszel « tu crois » fĆzöl « tu cuisines » | alszol eszel öltözöl | |||
3e | vår | alszik | vårja önti | |
Pluriel | 1re | vĂĄrunk öntĂŒnk | alszunk eszĂŒnk | vĂĄrjuk öntjĂŒk |
2e | vårtok szerettek közöltök « vous communiquez » | ålmodtok esztek öltöztök | vårjåtok öntitek | |
bontotok « vous défaites » értetek « vous comprenez » öntötök | tetszetek « vous plaisez » | |||
3e | vårnak szeretnek | isznak « ils/elles boivent » esznek | vårjåk szeretik | |
bontanak Ă©rtenek | alszanak fĂŒrdenek |
Remarques :
- à la 2e personne du singulier, il y a deux désinences : -l pour les racines aux consonnes finales s, sz, z ou dz, et -sz pour les autres racines.
- Dans le cas des racines terminĂ©es en s, sz et z, ces consonnes assimilent la consonne j des dĂ©sinences de la conjugaison objective : olvassa « il/elle le/la/les lit », tesszĂŒk « nous le/la/les mettons », magyarĂĄzzĂĄtok « vous lâ/les expliquez ».
- Tous les verbes en -ik ne prennent pas la dĂ©sinence -m Ă la 1re personne du singulier : bĂșjok « je me cache », megjelenek « jâapparais », vĂĄlok « je deviens », etc.
Passé
En hongrois actuel, il nây a plus quâun seul temps passĂ©. Les nuances exprimĂ©es en français par les divers temps passĂ©s sont rendues en hongrois par des prĂ©fixes verbaux et par le contexte.
Le passé est marqué par le suffixe t (avec la variante tt) qui précÚde les désinences.
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | -m | |
2e | -l | -d | |
3e | â | -a ou -e | |
Pluriel | 1re | -nk | -uk ou -ĂŒk |
2e | -tok ou -tek | -ĂĄtok ou -Ă©tek | |
3e | -k | -ĂĄk ou -Ă©k |
Exemples avec des voyelles de liaison :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | képzeltem « je me suis imaginé » | |
2e | vårtål képzeltél | vårtad képzelted | |
3e | vĂĄrt dobott « il/elle a jetĂ© » keresett « il/elle a cherchĂ© » kĂŒldött « il/elle a envoyĂ© » | vĂĄrta kereste | |
Pluriel | 1re | vĂĄrtunk kĂŒldtĂŒnk | vĂĄrtuk kĂŒldtĂŒk |
2e | vĂĄrtatok kĂŒldtetek | vĂĄrtĂĄtok kĂŒldtĂ©tek | |
3e | vĂĄrtak kĂŒldtek | vĂĄrtĂĄk kĂŒldtĂ©k |
Futur
Le plus souvent, le futur nâest pas exprimĂ© par la forme proprement-dite de futur, mais par lâindicatif prĂ©sent associĂ© Ă un adverbe de temps qui exprime le futur : Holnap levelet Ărok « Demain, jâĂ©cris une lettre », JövĆre elveszlek felesĂ©gĂŒl « LâannĂ©e prochaine je tâĂ©pouse ».
NĂ©anmoins un futur existe. Câest un temps composĂ© de lâindicatif prĂ©sent du verbe auxiliaire fog et de lâinfinitif du verbe lexical, qui peut prĂ©cĂ©der ou suivre lâauxiliaire :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | keresni fogok | keresni fogom « je chercherai » keresni foglak « je te chercherai » |
2e | keresni fogsz | keresni fogod | |
3e | keresni fog | keresni fogja | |
Pluriel | 1re | keresni fogunk | keresni fogjuk |
2e | keresni fogtok | keresni fogjĂĄtok | |
3e | keresni fognak | keresni fogjĂĄk |
Exemples en phrases : Keresni fog engem az igazgatĂł « Le directeur me cherchera », RemĂ©lem, hogy nem fog keresni engem az igazgatĂł « JâespĂšre que le directeur ne me cherchera pas ».
Aussi bien avec lâindicatif prĂ©sent quâavec le futur, on peut utiliser lâadverbe majd « plus tard ; bientĂŽt » : Majd Ărok neked / Majd Ărni fogok neked « Je vais tâĂ©crire ». Majd est obligatoire et lâauxiliaire fog Ă omettre lorsque le verbe est subordonnĂ© Ă un verbe modal ou quâil est muni du suffixe potentiel -hat/-het :
- Itt lehet majd a hĂĄzat felĂ©pĂteni « Câest lĂ quâon pourra construire la maison » ;
- A vacsora utån majd el kell mosogatni « AprÚs le dßner, il faudra faire la vaisselle » ;
- Majd låtni akarom, mit rajzoltatok « Je voudrai voir ce que vous aurez dessiné » ;
- Majd szombat este tåncolhatsz « Samedi soir, tu pourras danser ».
Présent
La marque du conditionnel présent est le suffixe -na/-ne/-nå/-né, et les désinences à cette forme verbale sont :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | -k | -m |
2e | -l | -d | |
3e | â | ||
Pluriel | 1re | -nk | |
2e | -tok ou -tek | ||
3e | -nak ou -nek | -k |
Exemples avec les voyelles de liaison utilisées au conditionnel présent :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | vĂĄrnĂ©k « jâattendrais » mondanĂ©k « je dirais » kĂ©pzelnĂ©k « jâimaginerais » kĂŒldenĂ©k « jâenverrais » | vĂĄrnĂĄm mondanĂĄm kĂ©pzelnĂ©m kĂŒldenĂ©m |
2e | vĂĄrnĂĄl mondanĂĄl kĂ©pzelnĂ©l kĂŒldenĂ©l | vĂĄrnĂĄd mondanĂĄd kĂ©pzelnĂ©d kĂŒldenĂ©d | |
3e | vĂĄrna mondana kĂ©pzelne kĂŒldene | vĂĄrnĂĄ mondanĂĄ kĂ©pzelnĂ© kĂŒldenĂ© | |
Pluriel | 1re | mondanĂĄnk kĂ©pzelnĂ©nk kĂŒldenĂ©nk | |
2e | mondanĂĄtok kĂ©pzelnĂ©tek kĂŒldenĂ©tek | ||
3e | vĂĄrnĂĄnak mondanĂĄnak kĂ©pzelnĂ©nek kĂŒldenĂ©nek | vĂĄrnĂĄk mondanĂĄk kĂ©pzelnĂ©k kĂŒldenĂ©k |
Remarques :
- Ă la 1re personne du singulier, conjugaison subjective, la marque du conditionnel ne respecte pas la rĂšgle de lâharmonie vocalique, Ă©tant la mĂȘme quelles que soient les voyelles de la racine.
- Ă la 1re et Ă la 2e personnes du pluriel, les formes des deux conjugaisons sont identiques.
- Il y a une voyelle de liaison entre la racine et la marque du conditionnel, en gĂ©nĂ©ral dans le cas des verbes dont la racine se termine en deux consonnes (mond « dire », kĂŒld « envoyer », ugrik « sauter ») et dans celui des racines terminĂ©es en voyelle longue suivie de t : tanĂt « enseigner », segĂt « aider ».
Passé
Le conditionnel passĂ© est composĂ© du verbe auxiliaire van « ĂȘtre » au conditionnel prĂ©sent (la forme invariable volna) et lâindicatif passĂ© du verbe lexical :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | olvastam volna « jâaurais lu » | |
2e | olvastĂĄl volna | olvastad volna | |
3e | olvasott volna | olvasta volna | |
Pluriel | 1re | olvastunk volna | olvastuk volna |
2e | olvastatok volna | olvastĂĄtok volna | |
3e | olvastak volna | olvastĂĄk volna |
Les valeurs du conditionnel
Une partie des valeurs du conditionnel sont les mĂȘmes en hongrois et en français. Ce mode peut exprimer :
- une action dont la rĂ©alisation dĂ©pend dâune condition : Ha gazdag lennĂ©k, hĂĄzat vennĂ©k « Si jâĂ©tais riche, jâachĂšterais une maison » ;
- un souhait : Innék egy sört « Je prendrais bien une biÚre » ;
- une demande atténuée : Egy jegyet kérnék « Je voudrais un billet » ;
- un doute : Hogy Mari beteg lett volna ? Nem hiszem « Mari aurait été malade ? Je ne le crois pas ».
Dâautres valeurs sont exprimĂ©s par le conditionnel en hongrois, mais par dâautres modes en français :
- la condition dont dĂ©pend la rĂ©alisation dâune action : Ha gazdag lennĂ©k, hĂĄzat vennĂ©k « Si jâĂ©tais riche, jâachĂšterais une maison » (indicatif en français) ;
- Ahelyett, hogy dolgozna, egĂ©sz nap szĂłrakozik « Au lieu de travailler, il sâamuse toute la journĂ©e » (infinitif en français) ;
- TĂĄvozott anĂ©lkĂŒl, hogy elköszönt volna « Il/Elle est parti(e) sans prendre congĂ© » (infinitif en français, si le verbe a le mĂȘme sujet que le verbe auquel il est subordonnĂ©) ;
- TĂĄvozott anĂ©lkĂŒl, hogy a fĆnöke megengedte volna « Il/Elle est parti(e) sans que son chef le lui ait permis » (subjonctif en français, si le verbe a son propre sujet).
LâimpĂ©ratif
La marque de ce mode est le suffixe j, les désinences étant :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | -k | -m |
2e | -l ou â | -d | |
3e | -n | -a ou -e | |
Pluriel | 1re | -nk | -uk ou -ĂŒk |
2e | -tok ou -tek | -ĂĄtok ou -Ă©tek | |
3e | -nak ou -nek | -k |
Les voyelles de liaison utilisĂ©es Ă lâimpĂ©ratif (en rouge) :
Nombre | Personne | Conjugaison subjective | Conjugaison objective |
---|---|---|---|
Singulier | 1re | vĂĄrjak « que jâattende » kĂŒldjek « que jâenvoie » | vĂĄrjam kĂŒldjem |
2e | vĂĄrj(ĂĄl) kĂŒldj(Ă©l) | vĂĄr(ja)d kĂŒld(je)d | |
3e | vĂĄrjon kĂŒldjön | vĂĄrja kĂŒldje | |
Pluriel | 1re | vĂĄrjunk kĂŒldjĂŒnk | vĂĄrjuk kĂŒldjĂŒk |
2e | vĂĄrjatok kĂŒldjetek | vĂĄrjĂĄtok kĂŒldjĂ©tek | |
3e | vĂĄrjanak kĂŒldjenek | vĂĄrjĂĄk kĂŒldjĂ©k |
Remarques :
- Dans les grammaires du hongrois, on considĂšre que lâimpĂ©ratif a des dĂ©sinences pour chaque personne, par consĂ©quent il correspond aussi bien Ă lâimpĂ©ratif quâau subjonctif français.
- à la 2e personne du singulier il y a deux formes, une longue et une brÚve. La brÚve exprime un ordre plus catégorique que la longue.
- Entre la derniĂšre consonne de la racine et la marque de lâimpĂ©ratif j il y a souvent assimilation, selon les rĂšgles suivantes :
- Si la derniĂšre consonne de la racine est s, sz, z ou dz, celle-ci assimile totalement la marque j : keres « chercher » â keressek « que je cherche », Ășszik « nager » â ĂșsszĂĄl « nage !, que tu nages », nĂ©z « regarder » â nĂ©zzen « quâil/elle regarde », edz « sâentraĂźner » â eddzĂŒnk « entraĂźnons-nous !, que nous nous entraĂźnions ».
- Si la racine se termine en t
- prĂ©cĂ©dĂ© dâune voyelle brĂšve, alors t + j â ss : mutat « montrer » â mutassatok « montrez !, que vous montriez », vezet « conduire » â vezessenek « quâils/elles conduisent » ;
- prĂ©cĂ©dĂ© de s ou sz, alors st + j â ss (fest « peindre » â fessen « quâil/elle peigne »), respectivement szt + j â ssz : oszt « diviser » â osszunk « divisons !, que nous divisions ».
- Outre ces assimilations rendues par Ă©crit, il y en a aussi qui se manifestent seulement Ă lâoral: l + j â [jË][14] (öl « tuer » â öljetek « tuez !, que vous tuiez »), n + j â [ÉČË][15] (ken « enduire » â kenjenek « quâils/elles enduisent »), gy + j â [ÉË][16] (vĂĄgyik « languir » â vĂĄgyjon « quâil/elle languisse »), d + j â [ÉË] (ad « donner » â adj « donne !, que tu donnes »).
Lâinfinitif
La marque de lâinfinitif est le suffixe -ni, ajoutĂ© Ă la racine du verbe : beszĂ©l â beszĂ©lni « parler », akar â akarni « vouloir », esik â esni « tomber ». Si la racine se termine en deux consonnes ou en voyelle longue + t, la marque de lâinfinitif sâajoute Ă lâaide dâune voyelle de liaison : hall â hallani « entendre », dönt â dönteni « dĂ©cider », ĂĄllĂt â ĂĄllĂtani « affirmer », hƱt â hƱteni « refroidir » (transitif).
Lâinfinitif exprime en gĂ©nĂ©ral, comme en français, une action subordonnĂ©e Ă un verbe impersonnel ou effectuĂ©e par le mĂȘme sujet que celle du verbe rĂ©gent, bien que lâaction subordonnĂ©e puisse aussi ĂȘtre exprimĂ©e dans ce cas par lâimpĂ©ratif (voir La subordonnĂ©e de but. Si lâinfinitif a la fonction de sujet, il y a deux situations possibles :
- Le verbe est utilisĂ© dans un sens gĂ©nĂ©ral, donc le sujet nâest pas une personne dĂ©terminĂ©e. Dans ce cas, on utilise la forme de lâinfinitif telle quelle : Felesleges tiltakozni « Inutile de protester ».
- Si le sujet de lâinfinitif est une personne dĂ©terminĂ©e, alors lâinfinitif reçoit dâordinaire un suffixe possessif, le mĂȘme quâon utilise pour lâobjet possĂ©dĂ© : Felesleges tiltakoznod, cette forme correspondant au subjonctif français : « Inutile que tu protestes ». Ă la 1re et Ă la 2e personnes du singulier et du pluriel, le suffixe possessif sâajoute Ă la marque de lâinfinitif sans i, et Ă la 3e personne du singulier et du pluriel â Ă la marque entiĂšre, Ă lâaide dâune voyelle de liaison :
Nombre | Personne | Exemples |
---|---|---|
Singulier | 1re | tudnom « que je sache », nĂ©znem « que je regarde », fĆznöm « que je cuisine » |
2e | tudnod, nĂ©zned, fĆznöd | |
3e | tudnia, nĂ©znie, fĆznie | |
Pluriel | 1re | tudnunk, nĂ©znĂŒnk, fĆznĂŒnk |
2e | tudnotok, nĂ©znetek, fĆznetek | |
3e | tudniuk, nĂ©zniĂŒk, fĆzniĂŒk |
Lâinfinitif a quelques valeurs spĂ©ciales :
- valeur de potentiel : Innen lĂĄtni a hegyeket « Dâici on peut voir les montagnes », Ărezni a tavasz közeledtĂ©t « On sent lâapproche du printemps » ;
- valeur dâimpĂ©ratif : Nyisd ki ! « Ouvre ! » NyissĂĄtok ki ! « Ouvrez ! » (tutoiement au pluriel), Nyissa ki ! « Ouvrez ! » (vouvoiement au singulier) et NyissĂĄk ki ! « Ouvrez ! » (vouvoiement au pluriel) peuvent ĂȘtre remplacĂ©s par Kinyitni !, ce qui constitue un ordre plus catĂ©gorique.
- Lâinfinitif sert aussi Ă accentuer lâidĂ©e exprimĂ©e par le mĂȘme verbe, avec une nuance concessive : Olvasni olvas, de nem Ă©rti a szöveget « Pour lire il/elle lit, mais ne comprend pas le texte ».
Présent
Ce temps du participe se forme en ajoutant le suffixe -Ăł/-Ć Ă la racine du verbe : olvasĂł « lisant », nĂ©zĆ Â« regardant ».
Les racines de certains verbes sâabrĂšgent au participe prĂ©sent : mosolyog « sourire » â mosolygĂł « souriant », Ă©rdemel « mĂ©riter » â Ă©rdemlĆ Â« mĂ©ritant ».
La principale irrĂ©gularitĂ© dans la formation du participe prĂ©sent est le remplacement de la consonne finale de la racine de certains verbes par v : jön « venir » â jövĆ Â« venant », iszik « boire » â ivĂł « buvant ».
Les valeurs du participe présent :
- Lorsquâil a une valeur verbale, le participe prĂ©sent correspond plutĂŽt Ă la construction française « qui » + une forme temporelle de lâindicatif Ă la 3e personne, quâau participe prĂ©sent français : LĂĄtod azt a zenĂ©t hallgatĂł fiĂșt ? « Tu vois ce garçon-lĂ qui Ă©coute de la musique ? »
- La forme du participe prĂ©sent de la plupart des verbes est aussi utilisĂ©e comme nom dâagent (Kedves hallgatĂłim! « Chers auditeurs ! ») ou comme adjectif : SzĂłrakoztatĂł könyvet olvasok « Je lis un livre amusant ».
- Le participe prĂ©sent des verbes potentiels a une valeur adjectivale : vĂĄrhat « pouvoir attendre » â vĂĄrhatĂł « prĂ©visible » : a vĂĄrhatĂł idĆjĂĄrĂĄs « le temps probable ».
Passé
La forme de ce temps du participe est la mĂȘme que celle de lâindicatif passĂ©, 3e personne du singulier, ayant une valeur adjectivale : a mĂșlt szĂĄzadban Ă©pĂtett templom « lâĂ©glise construite au siĂšcle passĂ© ».
Futur
Ce temps se forme Ă partir de la racine du verbe, avec le suffixe -andĂł/-endĆ, il a une valeur adjectivale et exprime une action quâil est nĂ©cessaire ou obligatoire dâeffectuer : alkalmazandĂł szabĂĄlyok « rĂšgles Ă appliquer », követendĆ pĂ©lda « exemple Ă suivre », HasznĂĄlat elĆtt felrĂĄzandĂł « Secouer avant emploi ».
GĂ©nĂ©ralement, on peut mettre au participe futur les verbes transitifs directs, mais certains verbes intransitifs peuvent Ă©galement prendre cette forme : marad « rester » â maradandĂł « durable », romlik « se gĂąter » â romlandĂł « pĂ©rissable ».
Le gérondif
Le gérondif est formé avec le suffixe -va /-ve : mosolyogva « en souriant », érezve « en ressentant ».
En gĂ©nĂ©ral, le gĂ©rondif des verbes intransitifs a un sens actif : Ălve dolgozik « Il/Elle travaille assis(e) ». Celui des transitifs directs peut ĂȘtre actif (A hĂrt olvasva felkiĂĄltott « En lisant la nouvelle, il/elle sâĂ©cria ») ou passif : MegsĂłzva kĂ©red a sĂŒltkrumplit ? « Tu veux les frites salĂ©es ? »
La construction du gĂ©rondif avec le verbe van « ĂȘtre » correspond Ă la construction passive française sans complĂ©ment dâagent : A kĂ©rdĂ©s meg van oldva « La question est rĂ©glĂ©e ».
Quelques verbes irréguliers
van « ĂȘtre »
- Indicatif présent : vagyok, vagy, van, vagyunk, vagytok, vannak
- passé : voltam, etc.
- futur : leszek, leszel, lesz, leszĂŒnk, lesztek, lesznek
- Conditionnel présent : volnék, volnål, etc. sau lennék, lennél, etc.
- passé : lettem volna, etc.
- Impératif : legyek, legyél / légy, etc.
- Infinitif : lenni
- Participe prĂ©sent : valĂł ou levĆ
- futur : leendĆ
- Gérondif : lévén
Remarques :
- Le paradigme de ce verbe contient des formes supplĂ©tives. Il est constituĂ© des formes de deux verbes : van et lesz qui constituent des synonymes au conditionnel prĂ©sent. Au participe prĂ©sent, les deux formes ne sont pas interchangeables : valĂł a plutĂŽt une valeur adjectivale (kenyĂ©rnek valĂł liszt « de la farine Ă pain »), et levĆ â une valeur verbale : a szobĂĄban levĆ szekrĂ©ny « lâarmoire qui est dans la chambre ».
- Le verbe lesz a aussi le sens « devenir ». Son passĂ© nâest utilisĂ© quâavec ce sens : lettem, lettĂ©l, etc.
- Les formes de la troisiĂšme personne ne se mettent pas au nĂ©gatif avec nem, comme les autres verbes. Au lieu de cela, on emploie le verbe dĂ©fectif nincs(en) « il/elle nâest pas, il nây a pas », nincsenek « ils/elles ne sont pas, il nây a pas ».
- Leszek, etc. Ă©tant des formes de futur par elles-mĂȘmes, le verbe van/lesz est le seul qui nâa pas de futur composĂ©.
- Ce verbe est le seul Ă ĂȘtre utilisĂ© exclusivement avec un suffixe archaĂŻque de gĂ©rondif, -vĂĄn/-vĂ©n.
megy « aller »
- Indicatif prĂ©sent : megyek, mĂ©sz, megy, megyĂŒnk, mentek, mennek
- passé : mentem, etc.
- Conditionnel présent : mennék, mennél, etc
- Impératif : menjek, etc.
- Infinitif : menni
- Participe prĂ©sent : menĆ
- GĂ©rondif : menve
jön « venir »
- Indicatif prĂ©sent : jövök, jössz, jön, jövĂŒnk, jöttök, jönnek
- passé : jöttem, etc.
- Conditionnel présent : jönnék, jönnél, etc.
- ImpĂ©ratif : jöjjek, jöjj / gyere, jöjjön, jöjjĂŒnk / gyerĂŒnk, jöjjetek / gyertek, jöjjenek
- Infinitif : jönni
- Participe prĂ©sent : jövĆ
- GĂ©rondif : jĆve
Remarque : La forme jöjj est du registre de langue soutenu. Dans le langage courant on lui préfÚre gyere.
Autres verbes irréguliers :
Mode/Forme nominale et temps | tesz « mettre ; faire » | vesz « prendre ; acheter » | hisz « croire » | visz « porter » | eszik « manger » | iszik « boire » | alszik « dormir » | fekszik « ĂȘtre couchĂ©(e) » |
---|---|---|---|---|---|---|---|---|
Indicatif passĂ© | tettem, etc. | vettem, etc. | hittem, etc. | vittem, etc. | ettem, etc. | ittam, etc. | aludtam, etc. | fekĂŒdtem, etc. |
Conditionnel prĂ©sent | tennĂ©k, tennĂ©l, etc. | vennĂ©k, vennĂ©l, etc. | hinnĂ©k, hinnĂ©l, etc. | vinnĂ©k, vinnĂ©l, etc. | ennĂ©k, ennĂ©l, etc. | innĂ©k, innĂĄl, etc. | aludnĂ©k, aludnĂĄl, etc. | fekĂŒdnĂ©k, fekĂŒdnĂ©l, etc. |
ImpĂ©ratif | tegyek, tegyĂ©l / tĂ©gy, etc. | vegyek, vegyĂ©l / vĂ©gy, etc. | higgyek, higgy(Ă©l), etc. | vigyek, vigyĂ©l, etc. | egyek, egyĂ©l, etc. | igyak, igyĂĄl, etc. | aludjak, aludj(ĂĄl), etc. | fekĂŒdjek, fekĂŒdj(Ă©l), etc. |
Infinitif | tenni | venni | hinni | vinni | enni | inni | aludni | fekĂŒdni |
Participe prĂ©sent | tevĆ | vevĆ | hĂvĆ | vivĆ | evĆ | ivĂł | alvĂł | fekvĆ |
GĂ©rondif | tĂ©ve | vĂ©ve | hĂve | vĂve | â | â | alva | fekve |
Notes et références
- Mohai et SzendrĆ 1997, pp. 4-7.
- Par exemple Lelkes 1979, Nagy 1980, Szende 2001.
- Par exemple Szili 1999, ForgĂĄcs 1998, Bokor 2007.
- Section selon Bokor 2007, pp. 213â220, sauf les informations des sources indiquĂ©es Ă part.
- Szende et Kassai 2001, p. 196.
- Szende et Kassai 2001, p. 352.
- Szende et Kassai 2001, p. 197.
- Bokor 2007, p. 239.
- Par exemple Lelkes 1979, Nagy 1980, mais aussi Szende 2001.
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai, pp. 200â203.
- Le verbe tud a aussi les sens de « savoir ».
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai 2001, pp. 208â214.
- Section dâaprĂšs Szende et Kassai 2001, pp. 218â261.
- [j] long.
- [ÉČ] long.
- [É] long.
Sources bibliographiques
- (hu) Bokor, JĂłzsef, « SzĂłfajtan » [« Parties du discours »], A. JĂĄszĂł, Anna (dir.), A magyar nyelv könyve [« Le livre de la langue hongroise »], 8e Ă©dition, Budapest, Trezor, 2007, (ISBN 978-963-8144-19-5), pp. 197â253 (consultĂ© le )
- (hu) ErdĆs, JĂłzsef (dir.), KĂŒszöbszint. Magyar mint idegen nyelv [« Un niveau-seuil. Hongrois langue Ă©trangĂšre » (consultĂ© le )
- (hu) ForgĂĄcs, TamĂĄs, « NĂ©hĂĄny megjegyzĂ©s a magyar igenemek kĂ©rdĂ©sĂ©hez » [« Quelques remarques concernant la question des diathĂšses en hongrois », Magyar Nyelv, 94e annĂ©e, no 3, 1998, pp. 301â312 (consultĂ© le )
- Lelkes, Istvån, Manuel de hongrois, Budapest, Tankönykiadó, 1979 (ISBN 963-17-4426-4)
- (hu) Mohai V., Lajos et SzendrĆ, BorbĂĄla, 250 magyar ige ragozĂĄsa [« Conjugaison de 250 verbes hongrois »], Budapest, SzĂŒltan nyelvkönyvkiadĂł, 1997 (ISBN 963-8373-156)
- (hu) Nagy, Kålmån, Kis magyar nyelvtankönyv [« Petite grammaire du hongrois »], Bucarest, Kriterion, 1980
- Szende, Thomas et Kassai, Georges, Grammaire fondamentale du hongrois, Paris, Langues & Mondes â LâAsiathĂšque, 2001 (ISBN 2-911053-61-3)
- (hu) Szili, Katalin, « Valahol a passzĂvum Ă©s a mediĂĄlisok között⊠» [« Quelque part entre le passif et les verbes moyens⊠»], Magyar NyelvĆr, n° 3, 1999 (ISSN 1585-4515) (consultĂ© le )