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Verbe en hongrois

Cet article se limite Ă  la partie de la morphologie du hongrois qui se rapporte au verbe. Il traite, dans la vision de la grammaire traditionnelle, des morphĂšmes qui expriment les diathĂšses (voix), les modes, les formes nominales et les temps verbaux, ainsi que des valeurs de ces traits grammaticaux.

Généralités

La racine de la plupart des verbes hongrois est identique Ă  leur forme de la 3e personne du singulier du prĂ©sent de l’indicatif, Ă  la voix active, la dĂ©sinence personnelle Ă  cette forme Ă©tant ∅. Un tel verbe est, par exemple, vĂĄrni « attendre », dont la racine est vĂĄr, obtenue par la suppression du suffixe de l’infinitif -ni. Un nombre restreint de verbes se caractĂ©rise par la dĂ©sinence -ik Ă  la forme personnelle mentionnĂ©e, par exemple lakik, infinitif lakni « habiter ». Ces verbes prĂ©sentent certaines particularitĂ©s de conjugaison.

Dans les dictionnaires en gĂ©nĂ©ral, dans les dictionnaires bilingues en particulier, et dans les lexiques, ce n’est pas la forme d’infinitif, mais celle de la 3e personne du singulier du prĂ©sent de l’indicatif qui constitue le mot-vedette dans le cas des verbes[1]. Par consĂ©quent, dans les dictionnaires hongrois-français et français- hongrois, Ă  « attendre » et Ă  « habiter », par exemple, correspondent vĂĄr et lakik, respectivement.

En hongrois, les dĂ©sinences sont suffisantes pour exprimer la personne du sujet, c’est pourquoi ce dernier n’est exprimĂ© par un mot Ă  part que pour des raisons de prĂ©cision dans le cas de la 3e personne ou de mise en relief. On dira, par exemple, LĂĄtok valamit « Je vois quelque chose » mais Én lĂĄtok jobban « C’est moi qui vois mieux ».

Une particularitĂ© importante du systĂšme verbal hongrois est l’existence de deux conjugaisons, c’est-Ă -dire de deux sĂ©ries de dĂ©sinences. L’une est celle des verbes intransitifs, transitifs indirects ou transitifs directs utilisĂ©s avec un objet (correspondant en grammaire française au complĂ©ment d'objet direct) indĂ©fini (conjugaison subjective ou indĂ©finie), l’autre celle des verbes utilisĂ©s avec un objet dĂ©fini (conjugaison objective ou dĂ©finie).

DiathĂšses

La classification des verbes en catĂ©gories plus ou moins correspondantes aux diathĂšses dans les grammaires d’autres langues n’est pas unitaire dans les grammaires du hongrois. Certains linguistes qui Ă©tudient le hongrois n’utilisent pas le terme « diathĂšse » (igenem en hongrois), mais groupent seulement les verbes en actifs, passifs, rĂ©flĂ©chis, factitifs et potentiels[2]. Par contre, d’autres l’emploient[3] et certains d’entre eux Ă©tablissent des sous-catĂ©gories des diathĂšses. Par exemple JĂłzsef Bokor traite les diathĂšses active, moyenne et passive, il classe les verbes actifs en actifs proprement dits, factitifs, rĂ©ciproques et rĂ©flĂ©chis, et les verbes moyens en moyens proprement dits, mĂ©dio-actifs et mĂ©dio-passifs[4].

DiathĂšse active

Le verbe actif proprement dit n’a pas de morphĂšme spĂ©cifique, il exprime simplement que c’est le sujet qui effectue lui-mĂȘme l’action exprimĂ©e par le verbe. Il peut ĂȘtre constituĂ© d’une racine seule (par exemple lĂ©p « marcher, faire des pas »), ĂȘtre formĂ© par dĂ©rivation avec un suffixe (jĂĄrkĂĄl « aller de ci-de lĂ  ») ou/et avoir un prĂ©fixe (kirohan « se prĂ©cipiter dehors »).

Le verbe factitif exprime le fait que le sujet personne fait effectuer l’action par une autre personne. Du point de vue syntaxique, l’agent effectif peut ĂȘtre exprimĂ© par un complĂ©ment au suffixe -val/-vel, dont le sens primordial est « avec » (JolĂĄnnal fĂ©sĂŒltette a hajĂĄt « Il/Elle faisait peigner ses cheveux par JolĂĄn ») ou par l’objet : JolĂĄnt olvastatta egĂ©sz ĂłrĂĄn « Il/Elle a fait lire JolĂĄn tout au long du cours ». Le morphĂšme de ces verbes leur est spĂ©cifique, Ă©tant l’un des suffixes -tat/-tet (les exemples prĂ©cĂ©dents) ou -at/-et: Ă­rat « faire Ă©crire », kĂŒldet « faire envoyer »[5].

Le verbe rĂ©flĂ©chi exprime le fait que l’action part du sujet et se reflĂšte sur lui-mĂȘme. Il a des suffixes spĂ©cifiques ajoutĂ©s Ă  des verbes actifs proprement dits, ce qui veut dire qu’on ne peut former des verbes rĂ©flĂ©chis qu’avec ces suffixes, mais que les mĂȘmes suffixes peuvent former d’autres types de verbes aussi :

  • -kodik/-kedik/-ködik: mosakodik « se laver », fĂ©sĂŒlködik « se peigner »;
  • -kozik/-kezik/-közik: borotvĂĄlkozik « se raser », törĂŒlközik « s’essyuer »;
  • -Ăłzik/-Ƒzik: nyujtĂłzik « s’étirer », rejtƑzik « se cacher »[6].

Seuls les verbes ainsi formĂ©s sont considĂ©rĂ©s comme rĂ©flĂ©chis mais le rapport exprimĂ© par des verbes rĂ©flĂ©chis est Ă©galement exprimĂ© avec des verbes actifs proprement dits ayant pour objet le pronom rĂ©flĂ©chi, s’il n’y a pas de verbe rĂ©flĂ©chi adĂ©quat (exemple felĂĄldozza magĂĄt « se sacrifier »). Parfois deux constructions sont possibles avec le mĂȘme verbe, pour exprimer des nuances de sens diffĂ©rentes : A diĂĄk felkĂ©szĂŒltnek mutatkozott « L’étudiant Ă©tait apparemment prĂ©parĂ© pour l’examen » vs A diĂĄk felkĂ©szĂŒltnek mutatta magĂĄt « L’étudiant voulait paraĂźtre prĂ©paré  », les deux phrases se traduisant littĂ©ralement « L’étudiant se montrait prĂ©paré  ».

Le verbe rĂ©ciproque exprime le fait que l’action part du sujet et se reflĂšte en mĂȘme temps sur lui-mĂȘme et sur quelqu’un d’autre. Ce dernier est exprimĂ© par un complĂ©ment muni du suffixe -val/-vel (PĂ©ter sakkozik a fiĂĄval « PĂ©ter joue aux Ă©checs avec son fils ») ou fait partie d’un sujet multiple : Apa Ă©s fia tegezƑdnek egymĂĄssal « Le pĂšre et le fils se tutoient ». Le verbe rĂ©ciproque peut avoir un suffixe propre au verbe rĂ©flĂ©chi (barĂĄtkozik « se lier d’amitiĂ© ») ou un suffixe que peuvent avoir des verbes moyens (kibĂ©kĂŒl « faire la paix »), et il y a aussi des verbes rĂ©ciproques racines, par exemple kĂŒzd « lutter ».

DiathĂšse passive

Il existe deux suffixes spĂ©cifiques pour le passif, -atik/-etik et -tatik/-tetik, archaĂŻques et rares dans la langue du XXIe siĂšcle, mais qui subsistent dans certaines constructions, d’ordinaire sans agent : Megadatott neki, hogy mĂ©g egyszer lĂĄssa a tengert « Il lui a Ă©tĂ© donnĂ© de voir encore une fois la mer »[7]. Le verbe passif avec agent exprimĂ© est encore plus rare. Celui-ci est un complĂ©ment avec la postposition ĂĄltal: A vers a költƑ ĂĄltal olvastatik fel « Le poĂšme est lu par le poĂšte ».

En hongrois actuel on utilise des pĂ©riphrases qui expriment le passif sans pour autant considĂ©rer qu’il s’agit lĂ  de diathĂšse passive. Il y a par exemple une pĂ©riphrase analogue au passif français, formĂ©e du verbe van « ĂȘtre » et le gĂ©rondif du verbe Ă  sens lexical, qui a aussi la valeur du participe passĂ© français : A levĂ©l meg van Ă­rva « La lettre est Ă©crite »[8]. Cette construction aussi est relativement peu frĂ©quente et utilisĂ©e seulement sans agent exprimĂ©.

DiathĂšse moyenne

Certaines grammaires, surtout relativement anciennes[9], ne prennent pas en compte une diathĂšse moyenne mais considĂšrent pour partie actifs, pour partie rĂ©flĂ©chis les verbes que d’autres[3] incluent parmi les verbes moyens.

La diathĂšse moyenne se situe entre l’active et la passive. Le verbe moyen proprement-dit exprime le fait que ce qui arrive au sujet, son Ă©tat, le changement de son Ă©tat, sa capabilitĂ© ne dĂ©pendent pas de sa volontĂ©, de son intention, de sa participation, mais sont le rĂ©sultat d’un facteur qui lui est interne ou externe. C’est Ă  cette catĂ©gorie qu’appartiennent tous les verbes qui ne peuvent pas avoir de sujet (alkonyodik « le soir tombe », fagy « il gĂšle », tavaszodik « le printemps arrive », villĂĄmlik « il y a des Ă©clairs », etc.), ceux qui expriment l’existence ou la non-existence (van « ĂȘtre » au prĂ©sent, lesz « ĂȘtre » au futur, nincs « ne pas ĂȘtre » au prĂ©sent) et d’autres, tels fƑ « bouillir », nƑ « croĂźtre », esik « tomber », etc.

À part les verbes moyens proprement dits il y en a qui sont proches des verbes actifs, appelĂ©s mĂ©dio-actifs, qui expriment une activitĂ© habituelle d’un sujet exprimant un animĂ©, une partie d’un animĂ© ou un inanimĂ© : ĂĄlmodik « rĂȘver », a szĂ­v dobog « le cƓur bat », az Ăłra ketyeg « l’horloge fait tic-tac ». D’autres sont proches des passifs (mĂ©dio-passifs), exprimant ce qui arrive au sujet sous l’influence d’un facteur externe non exprimĂ© ou exprimĂ© par un complĂ©ment : a dolog majd elintĂ©zƑdik « la question va se rĂ©gler », az ajtĂł (a szĂ©lben) becsukĂłdik « la porte se ferme (Ă  cause du vent) ».

À cĂŽtĂ© des verbes moyens racines (fƑ, nƑ etc.) il y a des verbes dĂ©rivĂ©s avec des suffixes spĂ©cifiques pour cette diathĂšse, mais seulement ayant pour mots bases des adjectifs et des noms [-ul/-ĂŒl, -sul/-sĂŒl, -od(ik)/-ed(ik)/-öd(ik), -sod(ik)/-sed(ik)/-söd(ik)] : nĂ©mul « devenir muet », ĂĄllandĂłsul « devenir permanent », ĂĄlmodik « rĂȘver » gömbölyödik « devenir rond ». Il existe aussi des verbes moyens qui ont le suffixe -ik sans que celui-ci leur soit spĂ©cifique, puisqu’il se retrouve dans certains verbes actifs. Un tel verbe est esik « tomber ».

Le verbe potentiel

À part les diathĂšses, les grammaires du hongrois prennent en compte une autre catĂ©gorie de verbes, appelĂ©s potentiels[10]. Il se forment avec le suffixe -hat/-het Ă  partir de verbes de n’importe quelle diathĂšse.

Ce type de verbe correspond tout d’abord Ă  la construction française avec le verbe « pouvoir » ayant le sens « lui ĂȘtre permis » ou « avoir la possibilitĂ© » + verbe Ă  l’infinitif : MĂ©g vĂĄrhatok « Je peux encore attendre », Nem engedhetlek elmenni « Je ne peux pas te laisser partir ».

Le verbe potentiel peut aussi exprimer la probabilitĂ© ou la vraisemblance : Eshetett tegnap « Il a peut-ĂȘtre plu hier ».

Quand le sens du suffixe de potentiel est « avoir la possibilitĂ© », il peut ĂȘtre remplacĂ© par le verbe tud ayant ce sens[11] + infinitif : Nem mehettem be a kĂłrhĂĄzba = Nem tudtam bemenni a kĂłrhĂĄzba «Je n’ai pas pu entrer dans l’hĂŽpital ».

Conjugaison objective et conjugaison subjective

Les verbes transitifs directs ont deux sortes de conjugaisons : l’une Ă  objet dĂ©fini, encore appelĂ©e « conjugaison objective », l’autre Ă  objet indĂ©fini, encore appelĂ©e « conjugaison subjective »[12].

Conjugaison objective

Cette conjugaison est utilisĂ©e lorsque le verbe a un objet dĂ©terminĂ© de façon dĂ©finie, c’est-Ă -dire quand il est exprimĂ© par :

  • un nom :
    • propre sans article de certaines catĂ©gories (nom de personne, de pays, de localitĂ©) : Ismeri MagyarorszĂĄgot « Il/Elle connaĂźt la Hongrie » ;
    • muni de l’article dĂ©fini : VĂĄrom a buszt « J’attends le bus » ;
    • prĂ©cĂ©dĂ© d’un adjectif dĂ©monstratif : Ezt a könyvet olvasom « C’est ce livre que je lis » ;
    • muni d’un suffixe possessif pour l’objet possĂ©dĂ© : LĂĄttam apĂĄdat az utcĂĄn « J’ai vu ton pĂšre dans la rue » ;
  • un pronom :
    • le pronom personnel de la 3e personne : Ɛt szeretem « C’est lui/elle que j’aime » ;
    • le pronom rĂ©flĂ©chi maga : Éva szĂ©pĂ­ti magĂĄt « Éva se fait belle » ;
    • le pronom rĂ©ciproque egymĂĄs : Ismerik egymĂĄst « Ils/Elles se connaissent » ;
    • un pronom possessif : Az Ă©n tollam nem Ă­r, add ide a tiĂ©det « Mon stylo n’écrit pas, prĂȘte-moi le tien » ;
    • les pronoms interrogatifs melyik ? « lequel/laquelle ? », hĂĄnyadik ? « le/la quantiĂšme ? » : Több tollam van ; melyiket akarod ? « J’ai plusieurs stylos ; lequel veux-tu ? » ;
    • le pronom relatif amelyik : Add azt, amelyiket ritkĂĄbban hasznĂĄlod « PrĂȘte-moi celui que tu emploies le plus rarement » ;
    • les pronoms indĂ©finis az egyik « l’un(e) », a mĂĄsik « l’autre », a többi « les autres », valamelyik « l’un(e) quelconque », akĂĄrmelyik (synonyme bĂĄrmelyik) « n’importe lequel/laquelle », semelyik « aucun(e) », mindegyik « chacun(e) », az egĂ©sz « tout(e) », mind (synonyme valamennyi) « tous/toutes », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© des adjectifs indĂ©finis correspondants : Valamennyi könyvet elolvasta « Il/Elle a lu tous les livres », Mindet / Valamennyit elolvasta « Il/Elle les a tous lus », Az egĂ©sz tortĂĄt megette « Il/Elle a mangĂ© tout le gĂąteau », Az egĂ©szet megette « Il/Elle l’a tout mangĂ© » ;
  • un numĂ©ral ordinal ou un nom qui en est prĂ©cĂ©dĂ© : Az elsƑ lemezt meghallgatta, a mĂĄsodikat kidobta « Il/Elle a Ă©coutĂ© le premier disque et a jetĂ© le deuxiĂšme » ;
  • un verbe Ă  l’infinitif ayant Ă  son tour un objet dĂ©terminĂ© : Meg akarom Ă©rteni a magyar nyelvtant « Je veux comprendre la grammaire hongroise ».

C’est Ă©galement la conjugaison objective qui est appliquĂ©e au verbe rĂ©gent d’une subordonnĂ©e objet (Tudom, mit Ă©rzel « Je sais ce que tu ressens ») et aux verbes mond « dire » et kĂ©rdez « demander » utilisĂ©s dans une proposition incise : Esik az esƑ – mondta JĂĄnos « Il pleut – dit JĂĄnos », Esik az esƑ ? – kĂ©rdezte JĂĄnos « Est-ce qu’il pleut ? – demanda JĂĄnos ».

Si l’objet est un pronom personnel de la 2e personne, et que le verbe soit Ă  la 1re personne du singulier, on utilise une forme spĂ©cifique de la conjugaison objective, marquĂ©e par la dĂ©sinence -lak/lek : TĂ©ged szeretlek « C’est toi que j’aime », Titeket kedveltelek elejĂ©tƑl fogva « C’est pour vous que j’ai eu de la sympathie dĂšs le dĂ©but ».

Conjugaison subjective

Cette conjugaison est appliquĂ©e aux verbes qui n’ont pas d’objet exprimĂ© ni sous-entendu, qui ont un objet indĂ©terminĂ©, ou qui ont un objet dĂ©terminĂ© de façon indĂ©finie. Un tel objet peut ĂȘtre exprimĂ© par :

  • un nom :
    • sans article: KĂ©r bort? « Voulez-vous du vin ? » ;
    • avec article indĂ©fini: Adj egy tollat! « PrĂȘte-moi un stylo ! » ;
  • un pronom :
    • les pronoms dĂ©monstratifs ilyen « comme celui/celle-ci », olyan « comme celui/celle-lĂ  », ugyanilyen « tout comme celui/celle-ci », ugyanolyan « tout comme celui/celle-lĂ  », ennyi / annyi « autant », ekkora / akkora « si grand(e) », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© des adjectifs dĂ©monstratifs correspondants : Ilyen ceruzĂĄt kĂ©rek « Je voudrais un crayon comme celui-ci », Ilyet kĂ©rek « J’en voudrais un comme celui-ci » ;
    • les pronoms relatifs aki « qui » personne, ami « qui » chose, amely « qui » chose, amilyen « comme », ahĂĄny « combien », amennyi « combien », amekkora « aussi grand(e) » : Az a lĂĄny, akit vĂĄrok, svĂ©d « La fille que j’attends est suĂ©doise » ;
    • les pronoms interrogatifs ki ? « qui », mi ? « que », milyen ? « de quel genre », hĂĄny ? « combien ? », mennyi ? « combien ? », mekkora ? « de quelles dimensions ? », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© de ceux de ces pronoms qui peuvent ĂȘtre adjectifs interrogatifs : HĂĄnyat akarsz? « Combien tu en veux ? » ;
    • les pronoms indĂ©finis valami « quelque chose », akĂĄrmi (synonyme bĂĄrmi) « n’importe quoi », semmi « rien », minden « tout », valaki « quelqu’un », akĂĄrki (synonyme bĂĄrki) « n’importe qui », senki « personne », mindenki « tout le monde », valamilyen « de quelque sorte », akĂĄrmilyen (synonyme bĂĄrmilyen) « n’importe quelle sorte de », semmilyen « d’aucune sorte », valamennyi « quelque quantitĂ© », akĂĄrmennyi (synonyme bĂĄrmennyi) « n’importe quelle quantitĂ© », semennyi « aucune quantitĂ© », egy mĂĄsik « un(e) autre », mĂĄs « autre chose », mĂĄsok « d’autres », ou un nom prĂ©cĂ©dĂ© de ceux de ces pronoms qui peuvent ĂȘtre adjectifs indĂ©finis : Vehetsz bĂĄrmilyen kenyeret « Tu peux acheter n’importe quelle sorte de pain », BĂĄrmilyet vehetsz « Tu peux en acheter de n’importe quelle sorte » ;
  • un numĂ©ral cardinal ou un numĂ©ral indĂ©fini, ou bien un nom prĂ©cĂ©dĂ© d’un tel numĂ©ral : KĂ©t nyelvet tanultam, de csak egyet beszĂ©lek « J’ai Ă©tudiĂ© deux langues mais je n’en parle qu’une », Több nyelvet megtanult a börtönben « Il/Elle a appris plusieurs langues en prison » ;
  • un verbe Ă  l’infinitif ayant un objet indĂ©fini : Szeretek zenĂ©t hallgatni « J’aime Ă©couter de la musique ».

La conjugaison indĂ©finie est aussi appliquĂ©e au verbe szĂłl « dire » dans une proposition incise : Esik az esƑ – szĂłlt JĂĄnos « Il pleut – dit JĂĄnos ».

Exceptionnellement, c’est la conjugaison subjective qui est de mise dans le cas de deux types d’objet dĂ©fini :

  • les pronoms personnels de la 1re personne : Engem vĂĄr « C’est moi qu’il/elle attend » ;
  • les pronoms personnels de la 2e personne, si le verbe est Ă  une autre personne que la 1re : TĂ©ged szeret « C’est toi qu’il/elle aime ».

Si un verbe a plusieurs objets, dont certains sont dĂ©finis et d’autres indĂ©finis, on applique la conjugaison demandĂ©e par le dernier objet : A fĂ©rjem csak a kedvenc lemezeit Ă©s egy szĂĄmĂ­tĂłgĂ©pet vitt magĂĄval « Mon mari n’a emportĂ© que ses disques prĂ©fĂ©rĂ©s et un ordinateur ». Dans cet exemple, le dernier objet est egy szĂĄmĂ­tĂłgĂ©pet, indĂ©fini, par consĂ©quent le verbe vitt est Ă  la conjugaison subjective.

Modes, formes nominales et temps

Les grammaires du hongrois prennent en compte les modes indicatif (avec les temps prĂ©sent, passĂ© et futur), conditionnel (prĂ©sent et passĂ©) et impĂ©ratif, ainsi que ce qu’elles appellent formes nominales du verbe : l’infinitif, le participe (prĂ©sent, passĂ© et futur) et le gĂ©rondif[13].

Présent

Les désinences à ce temps sont :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
sans -ikavec -ik
Singulier1re-k-m-m
2e-sz ou -l-d
3e∅-ik-ja ou -i
Pluriel1re-nk-juk ou -jĂŒk
2e-tok, -tek ou -tök-jåtok ou -itek
3e-nak ou -nek-jĂĄk ou -ik

L’existence des variantes contenant des voyelles est due Ă  la nĂ©cessitĂ© de respecter l’harmonie vocalique avec la racine.

Les racines terminĂ©es en consonne peuvent nĂ©cessiter l’emploi d’une voyelle de liaison avec les dĂ©sinences, choisie toujours en fonction des rĂšgles de l’harmonie vocalique. Ces voyelles (en rouge) sont rendues dans le tableau ci-dessous, Ă  l’aide d’exemples.

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
sans -ikavec -ik
Singulier1revĂĄrok « j’attends »
szeretek « j’aime »
öntök « je verse »
alszom « je dors »
eszem « je mange »
öltözöm « je m’habille »
vĂĄrom
szeretem
öntöm
2evĂĄrsz
mondasz « tu dis »
öntesz
ĂĄlmodsz « tu rĂȘves »
ugrasz « tu sautes »
fĂŒrdesz « tu te baignes »
vĂĄrod
hiszed
öntöd
mosol « tu laves »
hiszel « tu crois »
fƑzöl « tu cuisines »
alszol
eszel
öltözöl
3evĂĄralszikvĂĄrja
önti
Pluriel1revĂĄrunk
öntĂŒnk
alszunk
eszĂŒnk
vĂĄrjuk
öntjĂŒk
2evĂĄrtok
szerettek
közöltök « vous communiquez »
ĂĄlmodtok
esztek
öltöztök
vĂĄrjĂĄtok
öntitek
bontotok « vous défaites »
értetek « vous comprenez »
öntötök
tetszetek « vous plaisez »
3evĂĄrnak
szeretnek
isznak « ils/elles boivent »
esznek
vĂĄrjĂĄk
szeretik
bontanak
Ă©rtenek
alszanak
fĂŒrdenek

Remarques :

  1. À la 2e personne du singulier, il y a deux dĂ©sinences : -l pour les racines aux consonnes finales s, sz, z ou dz, et -sz pour les autres racines.
  2. Dans le cas des racines terminĂ©es en s, sz et z, ces consonnes assimilent la consonne j des dĂ©sinences de la conjugaison objective : olvassa « il/elle le/la/les lit », tesszĂŒk « nous le/la/les mettons », magyarĂĄzzĂĄtok « vous l’/les expliquez ».
  3. Tous les verbes en -ik ne prennent pas la dĂ©sinence -m Ă  la 1re personne du singulier : bĂșjok « je me cache », megjelenek « j’apparais », vĂĄlok « je deviens », etc.

Passé

En hongrois actuel, il n’y a plus qu’un seul temps passĂ©. Les nuances exprimĂ©es en français par les divers temps passĂ©s sont rendues en hongrois par des prĂ©fixes verbaux et par le contexte.

Le passé est marqué par le suffixe t (avec la variante tt) qui précÚde les désinences.

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1re-m
2e-l-d
3e∅-a ou -e
Pluriel1re-nk-uk ou -ĂŒk
2e-tok ou -tek-ĂĄtok ou -Ă©tek
3e-k-ĂĄk ou -Ă©k

Exemples avec des voyelles de liaison :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1re
vĂĄrtam « j’ai attendu »
képzeltem « je me suis imaginé »
2evĂĄrtĂĄl
képzeltél
vĂĄrtad
képzelted
3evĂĄrt
dobott « il/elle a jeté »
keresett « il/elle a cherché »
kĂŒldött « il/elle a envoyĂ© »
vĂĄrta
kereste
Pluriel1revĂĄrtunk
kĂŒldtĂŒnk
vĂĄrtuk
kĂŒldtĂŒk
2evĂĄrtatok
kĂŒldtetek
vĂĄrtĂĄtok
kĂŒldtĂ©tek
3evĂĄrtak
kĂŒldtek
vĂĄrtĂĄk
kĂŒldtĂ©k

Futur

Le plus souvent, le futur n’est pas exprimĂ© par la forme proprement-dite de futur, mais par l’indicatif prĂ©sent associĂ© Ă  un adverbe de temps qui exprime le futur : Holnap levelet Ă­rok « Demain, j’écris une lettre », JövƑre elveszlek felesĂ©gĂŒl « L’annĂ©e prochaine je t’épouse ».

NĂ©anmoins un futur existe. C’est un temps composĂ© de l’indicatif prĂ©sent du verbe auxiliaire fog et de l’infinitif du verbe lexical, qui peut prĂ©cĂ©der ou suivre l’auxiliaire :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1rekeresni fogokkeresni fogom « je chercherai »
keresni foglak « je te chercherai »
2ekeresni fogszkeresni fogod
3ekeresni fogkeresni fogja
Pluriel1rekeresni fogunkkeresni fogjuk
2ekeresni fogtokkeresni fogjĂĄtok
3ekeresni fognakkeresni fogjĂĄk

Exemples en phrases : Keresni fog engem az igazgatĂł « Le directeur me cherchera », RemĂ©lem, hogy nem fog keresni engem az igazgatĂł « J’espĂšre que le directeur ne me cherchera pas ».

Aussi bien avec l’indicatif prĂ©sent qu’avec le futur, on peut utiliser l’adverbe majd « plus tard ; bientĂŽt » : Majd Ă­rok neked / Majd Ă­rni fogok neked « Je vais t’écrire ». Majd est obligatoire et l’auxiliaire fog Ă  omettre lorsque le verbe est subordonnĂ© Ă  un verbe modal ou qu’il est muni du suffixe potentiel -hat/-het :

Itt lehet majd a hĂĄzat felĂ©pĂ­teni « C’est lĂ  qu’on pourra construire la maison » ;
A vacsora utån majd el kell mosogatni « AprÚs le dßner, il faudra faire la vaisselle » ;
Majd låtni akarom, mit rajzoltatok « Je voudrai voir ce que vous aurez dessiné » ;
Majd szombat este tåncolhatsz « Samedi soir, tu pourras danser ».

Présent

La marque du conditionnel présent est le suffixe -na/-ne/-nå/-né, et les désinences à cette forme verbale sont :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1re-k-m
2e-l-d
3e∅
Pluriel1re-nk
2e-tok ou -tek
3e-nak ou -nek-k

Exemples avec les voyelles de liaison utilisées au conditionnel présent :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1revĂĄrnĂ©k « j’attendrais »
mondanék « je dirais »
kĂ©pzelnĂ©k « j’imaginerais »
kĂŒldenĂ©k « j’enverrais »
vĂĄrnĂĄm
mondanĂĄm
képzelném
kĂŒldenĂ©m
2evĂĄrnĂĄl
mondanĂĄl
képzelnél
kĂŒldenĂ©l
vĂĄrnĂĄd
mondanĂĄd
képzelnéd
kĂŒldenĂ©d
3evĂĄrna
mondana
képzelne
kĂŒldene
vĂĄrnĂĄ
mondanĂĄ
képzelné
kĂŒldenĂ©
Pluriel1re
vĂĄrnĂĄnk
mondanĂĄnk
képzelnénk
kĂŒldenĂ©nk
2e
vĂĄrnĂĄtok
mondanĂĄtok
képzelnétek
kĂŒldenĂ©tek
3evĂĄrnĂĄnak
mondanĂĄnak
képzelnének
kĂŒldenĂ©nek
vĂĄrnĂĄk
mondanĂĄk
képzelnék
kĂŒldenĂ©k

Remarques :

  1. À la 1re personne du singulier, conjugaison subjective, la marque du conditionnel ne respecte pas la rĂšgle de l’harmonie vocalique, Ă©tant la mĂȘme quelles que soient les voyelles de la racine.
  2. À la 1re et à la 2e personnes du pluriel, les formes des deux conjugaisons sont identiques.
  3. Il y a une voyelle de liaison entre la racine et la marque du conditionnel, en gĂ©nĂ©ral dans le cas des verbes dont la racine se termine en deux consonnes (mond « dire », kĂŒld « envoyer », ugrik « sauter ») et dans celui des racines terminĂ©es en voyelle longue suivie de t : tanĂ­t « enseigner », segĂ­t « aider ».

Passé

Le conditionnel passĂ© est composĂ© du verbe auxiliaire van « ĂȘtre » au conditionnel prĂ©sent (la forme invariable volna) et l’indicatif passĂ© du verbe lexical :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1reolvastam volna « j’aurais lu »
2eolvastĂĄl volnaolvastad volna
3eolvasott volnaolvasta volna
Pluriel1reolvastunk volnaolvastuk volna
2eolvastatok volnaolvastĂĄtok volna
3eolvastak volnaolvastĂĄk volna

Les valeurs du conditionnel

Une partie des valeurs du conditionnel sont les mĂȘmes en hongrois et en français. Ce mode peut exprimer :

  • une action dont la rĂ©alisation dĂ©pend d’une condition : Ha gazdag lennĂ©k, hĂĄzat vennĂ©k « Si j’étais riche, j’achĂšterais une maison » ;
  • un souhait : InnĂ©k egy sört « Je prendrais bien une biĂšre » ;
  • une demande attĂ©nuĂ©e : Egy jegyet kĂ©rnĂ©k « Je voudrais un billet » ;
  • un doute : Hogy Mari beteg lett volna ? Nem hiszem « Mari aurait Ă©tĂ© malade ? Je ne le crois pas ».

D’autres valeurs sont exprimĂ©s par le conditionnel en hongrois, mais par d’autres modes en français :

  • la condition dont dĂ©pend la rĂ©alisation d’une action : Ha gazdag lennĂ©k, hĂĄzat vennĂ©k « Si j’étais riche, j’achĂšterais une maison » (indicatif en français) ;
  • Ahelyett, hogy dolgozna, egĂ©sz nap szĂłrakozik « Au lieu de travailler, il s’amuse toute la journĂ©e » (infinitif en français) ;
  • TĂĄvozott anĂ©lkĂŒl, hogy elköszönt volna « Il/Elle est parti(e) sans prendre congĂ© » (infinitif en français, si le verbe a le mĂȘme sujet que le verbe auquel il est subordonnĂ©) ;
  • TĂĄvozott anĂ©lkĂŒl, hogy a fƑnöke megengedte volna « Il/Elle est parti(e) sans que son chef le lui ait permis » (subjonctif en français, si le verbe a son propre sujet).

L’impĂ©ratif

La marque de ce mode est le suffixe j, les désinences étant :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1re-k-m
2e-l ou ∅-d
3e-n-a ou -e
Pluriel1re-nk-uk ou -ĂŒk
2e-tok ou -tek-ĂĄtok ou -Ă©tek
3e-nak ou -nek-k

Les voyelles de liaison utilisĂ©es Ă  l’impĂ©ratif (en rouge) :

NombrePersonneConjugaison subjectiveConjugaison objective
Singulier1revĂĄrjak « que j’attende »
kĂŒldjek « que j’envoie »
vĂĄrjam
kĂŒldjem
2evĂĄrj(ĂĄl)
kĂŒldj(Ă©l)
vĂĄr(ja)d
kĂŒld(je)d
3evĂĄrjon
kĂŒldjön
vĂĄrja
kĂŒldje
Pluriel1revĂĄrjunk
kĂŒldjĂŒnk
vĂĄrjuk
kĂŒldjĂŒk
2evĂĄrjatok
kĂŒldjetek
vĂĄrjĂĄtok
kĂŒldjĂ©tek
3evĂĄrjanak
kĂŒldjenek
vĂĄrjĂĄk
kĂŒldjĂ©k

Remarques :

  • Dans les grammaires du hongrois, on considĂšre que l’impĂ©ratif a des dĂ©sinences pour chaque personne, par consĂ©quent il correspond aussi bien Ă  l’impĂ©ratif qu’au subjonctif français.
  • À la 2e personne du singulier il y a deux formes, une longue et une brĂšve. La brĂšve exprime un ordre plus catĂ©gorique que la longue.
  • Entre la derniĂšre consonne de la racine et la marque de l’impĂ©ratif j il y a souvent assimilation, selon les rĂšgles suivantes :
    • Si la derniĂšre consonne de la racine est s, sz, z ou dz, celle-ci assimile totalement la marque j : keres « chercher » → keressek « que je cherche », Ășszik « nager » → ĂșsszĂĄl « nage !, que tu nages », nĂ©z « regarder » → nĂ©zzen « qu’il/elle regarde », edz « s’entraĂźner » → eddzĂŒnk « entraĂźnons-nous !, que nous nous entraĂźnions ».
    • Si la racine se termine en t
      • prĂ©cĂ©dĂ© d’une voyelle brĂšve, alors t + j → ss : mutat « montrer » → mutassatok « montrez !, que vous montriez », vezet « conduire » → vezessenek « qu’ils/elles conduisent » ;
      • prĂ©cĂ©dĂ© de s ou sz, alors st + j → ss (fest « peindre » → fessen « qu’il/elle peigne »), respectivement szt + j → ssz : oszt « diviser » → osszunk « divisons !, que nous divisions ».
Outre ces assimilations rendues par Ă©crit, il y en a aussi qui se manifestent seulement Ă  l’oral: l + j → [jː][14] (öl « tuer » → öljetek « tuez !, que vous tuiez »), n + j → [ÉČː][15] (ken « enduire » → kenjenek « qu’ils/elles enduisent »), gy + j → [ɟː][16] (vĂĄgyik « languir » → vĂĄgyjon « qu’il/elle languisse »), d + j → [ɟː] (ad « donner » → adj « donne !, que tu donnes »).

L’infinitif

La marque de l’infinitif est le suffixe -ni, ajoutĂ© Ă  la racine du verbe : beszĂ©l → beszĂ©lni « parler », akar → akarni « vouloir », esik → esni « tomber ». Si la racine se termine en deux consonnes ou en voyelle longue + t, la marque de l’infinitif s’ajoute Ă  l’aide d’une voyelle de liaison : hall → hallani « entendre », dönt → dönteni « dĂ©cider », ĂĄllĂ­t → ĂĄllĂ­tani « affirmer », hƱt → hƱteni « refroidir » (transitif).

L’infinitif exprime en gĂ©nĂ©ral, comme en français, une action subordonnĂ©e Ă  un verbe impersonnel ou effectuĂ©e par le mĂȘme sujet que celle du verbe rĂ©gent, bien que l’action subordonnĂ©e puisse aussi ĂȘtre exprimĂ©e dans ce cas par l’impĂ©ratif (voir La subordonnĂ©e de but. Si l’infinitif a la fonction de sujet, il y a deux situations possibles :

  • Le verbe est utilisĂ© dans un sens gĂ©nĂ©ral, donc le sujet n’est pas une personne dĂ©terminĂ©e. Dans ce cas, on utilise la forme de l’infinitif telle quelle : Felesleges tiltakozni « Inutile de protester ».
  • Si le sujet de l’infinitif est une personne dĂ©terminĂ©e, alors l’infinitif reçoit d’ordinaire un suffixe possessif, le mĂȘme qu’on utilise pour l’objet possĂ©dĂ© : Felesleges tiltakoznod, cette forme correspondant au subjonctif français : « Inutile que tu protestes ». À la 1re et Ă  la 2e personnes du singulier et du pluriel, le suffixe possessif s’ajoute Ă  la marque de l’infinitif sans i, et Ă  la 3e personne du singulier et du pluriel – Ă  la marque entiĂšre, Ă  l’aide d’une voyelle de liaison :
NombrePersonneExemples
Singulier1retudnom « que je sache », nĂ©znem « que je regarde », fƑznöm « que je cuisine »
2etudnod, nĂ©zned, fƑznöd
3etudnia, nĂ©znie, fƑznie
Pluriel1retudnunk, nĂ©znĂŒnk, fƑznĂŒnk
2etudnotok, nĂ©znetek, fƑznetek
3etudniuk, nĂ©zniĂŒk, fƑzniĂŒk

L’infinitif a quelques valeurs spĂ©ciales :

  • valeur de potentiel : Innen lĂĄtni a hegyeket « D’ici on peut voir les montagnes », Érezni a tavasz közeledtĂ©t « On sent l’approche du printemps » ;
  • valeur d’impĂ©ratif : Nyisd ki ! « Ouvre ! » NyissĂĄtok ki ! « Ouvrez ! » (tutoiement au pluriel), Nyissa ki ! « Ouvrez ! » (vouvoiement au singulier) et NyissĂĄk ki ! « Ouvrez ! » (vouvoiement au pluriel) peuvent ĂȘtre remplacĂ©s par Kinyitni !, ce qui constitue un ordre plus catĂ©gorique.
  • L’infinitif sert aussi Ă  accentuer l’idĂ©e exprimĂ©e par le mĂȘme verbe, avec une nuance concessive : Olvasni olvas, de nem Ă©rti a szöveget « Pour lire il/elle lit, mais ne comprend pas le texte ».
Présent

Ce temps du participe se forme en ajoutant le suffixe -Ăł/-Ƒ Ă  la racine du verbe : olvasĂł « lisant », nĂ©zƑ « regardant ».

Les racines de certains verbes s’abrĂšgent au participe prĂ©sent : mosolyog « sourire » → mosolygĂł « souriant », Ă©rdemel « mĂ©riter » → Ă©rdemlƑ « mĂ©ritant ».

La principale irrĂ©gularitĂ© dans la formation du participe prĂ©sent est le remplacement de la consonne finale de la racine de certains verbes par v : jön « venir » → jövƑ « venant », iszik « boire » → ivĂł « buvant ».

Les valeurs du participe présent :

  • Lorsqu’il a une valeur verbale, le participe prĂ©sent correspond plutĂŽt Ă  la construction française « qui » + une forme temporelle de l’indicatif Ă  la 3e personne, qu’au participe prĂ©sent français : LĂĄtod azt a zenĂ©t hallgatĂł fiĂșt ? « Tu vois ce garçon-lĂ  qui Ă©coute de la musique ? »
  • La forme du participe prĂ©sent de la plupart des verbes est aussi utilisĂ©e comme nom d’agent (Kedves hallgatĂłim! « Chers auditeurs ! ») ou comme adjectif : SzĂłrakoztatĂł könyvet olvasok « Je lis un livre amusant ».
  • Le participe prĂ©sent des verbes potentiels a une valeur adjectivale : vĂĄrhat « pouvoir attendre » → vĂĄrhatĂł « prĂ©visible » : a vĂĄrhatĂł idƑjĂĄrĂĄs « le temps probable ».
Passé

La forme de ce temps du participe est la mĂȘme que celle de l’indicatif passĂ©, 3e personne du singulier, ayant une valeur adjectivale : a mĂșlt szĂĄzadban Ă©pĂ­tett templom « l’église construite au siĂšcle passĂ© ».

Futur

Ce temps se forme Ă  partir de la racine du verbe, avec le suffixe -andĂł/-endƑ, il a une valeur adjectivale et exprime une action qu’il est nĂ©cessaire ou obligatoire d’effectuer : alkalmazandĂł szabĂĄlyok « rĂšgles Ă  appliquer », követendƑ pĂ©lda « exemple Ă  suivre », HasznĂĄlat elƑtt felrĂĄzandĂł « Secouer avant emploi ».

GĂ©nĂ©ralement, on peut mettre au participe futur les verbes transitifs directs, mais certains verbes intransitifs peuvent Ă©galement prendre cette forme : marad « rester » → maradandĂł « durable », romlik « se gĂąter » → romlandĂł « pĂ©rissable ».

Le gérondif

Le gérondif est formé avec le suffixe -va /-ve : mosolyogva « en souriant », érezve « en ressentant ».

En gĂ©nĂ©ral, le gĂ©rondif des verbes intransitifs a un sens actif : Ülve dolgozik « Il/Elle travaille assis(e) ». Celui des transitifs directs peut ĂȘtre actif (A hĂ­rt olvasva felkiĂĄltott « En lisant la nouvelle, il/elle s’écria ») ou passif : MegsĂłzva kĂ©red a sĂŒltkrumplit ? « Tu veux les frites salĂ©es ? »

La construction du gĂ©rondif avec le verbe van « ĂȘtre » correspond Ă  la construction passive française sans complĂ©ment d’agent : A kĂ©rdĂ©s meg van oldva « La question est rĂ©glĂ©e ».

Quelques verbes irréguliers

van « ĂȘtre »

Indicatif présent : vagyok, vagy, van, vagyunk, vagytok, vannak
passé : voltam, etc.
futur : leszek, leszel, lesz, leszĂŒnk, lesztek, lesznek
Conditionnel présent : volnék, volnål, etc. sau lennék, lennél, etc.
passé : lettem volna, etc.
Impératif : legyek, legyél / légy, etc.
Infinitif : lenni
Participe prĂ©sent : valĂł ou levƑ
futur : leendƑ
Gérondif : lévén

Remarques :

  1. Le paradigme de ce verbe contient des formes supplĂ©tives. Il est constituĂ© des formes de deux verbes : van et lesz qui constituent des synonymes au conditionnel prĂ©sent. Au participe prĂ©sent, les deux formes ne sont pas interchangeables : valĂł a plutĂŽt une valeur adjectivale (kenyĂ©rnek valĂł liszt « de la farine Ă  pain »), et levƑ – une valeur verbale : a szobĂĄban levƑ szekrĂ©ny « l’armoire qui est dans la chambre ».
  2. Le verbe lesz a aussi le sens « devenir ». Son passĂ© n’est utilisĂ© qu’avec ce sens : lettem, lettĂ©l, etc.
  3. Les formes de la troisiĂšme personne ne se mettent pas au nĂ©gatif avec nem, comme les autres verbes. Au lieu de cela, on emploie le verbe dĂ©fectif nincs(en) « il/elle n’est pas, il n’y a pas », nincsenek « ils/elles ne sont pas, il n’y a pas ».
  4. Leszek, etc. Ă©tant des formes de futur par elles-mĂȘmes, le verbe van/lesz est le seul qui n’a pas de futur composĂ©.
  5. Ce verbe est le seul Ă  ĂȘtre utilisĂ© exclusivement avec un suffixe archaĂŻque de gĂ©rondif, -vĂĄn/-vĂ©n.

megy « aller »

Indicatif prĂ©sent : megyek, mĂ©sz, megy, megyĂŒnk, mentek, mennek
passé : mentem, etc.
Conditionnel présent : mennék, mennél, etc
Impératif : menjek, etc.
Infinitif : menni
Participe prĂ©sent : menƑ
GĂ©rondif : menve

jön « venir »

Indicatif prĂ©sent : jövök, jössz, jön, jövĂŒnk, jöttök, jönnek
passé : jöttem, etc.
Conditionnel présent : jönnék, jönnél, etc.
ImpĂ©ratif : jöjjek, jöjj / gyere, jöjjön, jöjjĂŒnk / gyerĂŒnk, jöjjetek / gyertek, jöjjenek
Infinitif : jönni
Participe prĂ©sent : jövƑ
GĂ©rondif : jƑve

Remarque : La forme jöjj est du registre de langue soutenu. Dans le langage courant on lui préfÚre gyere.

Autres verbes irréguliers :

Mode/Forme nominale et tempstesz « mettre ; faire »vesz « prendre ; acheter »hisz « croire »visz « porter »eszik « manger »iszik « boire »alszik « dormir »fekszik « ĂȘtre couchĂ©(e) »
Indicatif passĂ©tettem, etc.vettem, etc.hittem, etc.vittem, etc.ettem, etc.ittam, etc.aludtam, etc.fekĂŒdtem, etc.
Conditionnel prĂ©senttennĂ©k, tennĂ©l, etc.vennĂ©k, vennĂ©l, etc.hinnĂ©k, hinnĂ©l, etc.vinnĂ©k, vinnĂ©l, etc.ennĂ©k, ennĂ©l, etc.innĂ©k, innĂĄl, etc.aludnĂ©k, aludnĂĄl, etc.fekĂŒdnĂ©k, fekĂŒdnĂ©l, etc.
ImpĂ©ratiftegyek, tegyĂ©l / tĂ©gy, etc.vegyek, vegyĂ©l / vĂ©gy, etc.higgyek, higgy(Ă©l), etc.vigyek, vigyĂ©l, etc.egyek, egyĂ©l, etc.igyak, igyĂĄl, etc.aludjak, aludj(ĂĄl), etc.fekĂŒdjek, fekĂŒdj(Ă©l), etc.
InfinitiftennivennihinnivinnienniinnialudnifekĂŒdni
Participe prĂ©senttevƑvevƑhĂ­vƑvivƑevƑivĂłalvĂłfekvƑ
GĂ©rondiftĂ©vevĂ©vehĂ­vevĂ­ve––alvafekve

Notes et références

  1. Mohai et SzendrƑ 1997, pp. 4-7.
  2. Par exemple Lelkes 1979, Nagy 1980, Szende 2001.
  3. Par exemple Szili 1999, ForgĂĄcs 1998, Bokor 2007.
  4. Section selon Bokor 2007, pp. 213–220, sauf les informations des sources indiquĂ©es Ă  part.
  5. Szende et Kassai 2001, p. 196.
  6. Szende et Kassai 2001, p. 352.
  7. Szende et Kassai 2001, p. 197.
  8. Bokor 2007, p. 239.
  9. Par exemple Lelkes 1979, Nagy 1980, mais aussi Szende 2001.
  10. Section d’aprùs Szende et Kassai, pp. 200–203.
  11. Le verbe tud a aussi les sens de « savoir ».
  12. Section d’aprùs Szende et Kassai 2001, pp. 208–214.
  13. Section d’aprùs Szende et Kassai 2001, pp. 218–261.
  14. [j] long.
  15. [ÉČ] long.
  16. [ɟ] long.

Sources bibliographiques

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