Union de l'Europe occidentale
L'Union de l'Europe occidentale (UEO ; en anglais : Western European Union, WEU ; en allemand : WesteuropÀische Union, WEU) fut une organisation européenne de défense et de coopération, fondée par le traité de Bruxelles modifié dans le cadre plus général des accords de Paris du .
Union de l'Europe occidentale | |
Drapeau de l'UEO. | |
Situation | |
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Création | 23 octobre 1954 |
Dissolution | Juin 2011 |
Type | organisation internationale |
Domaine | défense européenne |
SiĂšge | Bruxelles (Belgique) |
Organisation | |
Membres | Allemagne Belgique Espagne (1990) France GrĂšce (1995) Italie Luxembourg Pays-Bas Portugal (1990) Royaume-Uni |
Ses membres Ă©taient des Ătats d'Europe occidentale du bloc de l'Ouest, qui furent aussi membres de l'Organisation du traitĂ© de l'Atlantique nord (OTAN) ainsi que de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne puis de l'Union europĂ©enne. Initialement, l'UEO fut fondĂ©e par six pays membres de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne (CEE) et le Royaume-Uni[N 1].
L'UEO n'eut dans les faits qu'un rÎle limité, tant les Européens de l'ouest donnaient la primauté à l'Organisation du traité de l'Atlantique nord pour leur défense collective.
Toutefois, Ă partir de 1984 et surtout durant les annĂ©es 1990, les Ătats membres choisirent l'UEO comme support d'une politique europĂ©enne de dĂ©fense. Mais en 2001, le traitĂ© de Nice introduisit avec l'Union europĂ©enne une Politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense (PESD) qui reprenait alors la plupart des activitĂ©s dĂ©volues jusque-lĂ Ă l'UEO. Cette mĂȘme PESD fut remplacĂ©e en 2007 Ă la suite du traitĂ© de Lisbonne par la Politique de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense commune (PSDC).
L'UEO a été dissoute en .
Historique
Origines (1954)
L'UEO est fondée par le traité de Bruxelles modifié de coopération et de sécurité collective, signé le à Paris, entre la France, le Royaume-Uni, la RFA, l'Italie, la Belgique, les Pays-Bas et le Luxembourg. Cette réactivation du traité de Bruxelles de 1948 est un des volets des accords de Paris signés ce jour-là , à la suite de l'échec de la Communauté européenne de défense[1] - [2].
Lâobjectif est de construire, Ă terme, une Europe plus intĂ©grĂ©e, de renforcer lâancrage allemand dans lâespace euro-atlantique et occidental, tout en consacrant un peu plus la dimension atlantique de la dĂ©fense occidentale europĂ©enne placĂ©e sous le commandement de lâOTAN (article V du traitĂ©)[3].
Le traitĂ© de Bruxelles modifiĂ© donne Ă lâUEO des compĂ©tences dans les domaines Ă©conomique, social et culturel, mais aussi et surtout dans le domaine des armements et de la sĂ©curitĂ© collective, tout en Ă©vitant de faire double emploi avec les autres organisations internationales telles que lâOrganisation du traitĂ© de l'Atlantique nord (OTAN), le Conseil de lâEurope, lâOrganisation europĂ©enne de coopĂ©ration Ă©conomique[N 2] (OECE) et la CommunautĂ© europĂ©enne du charbon et de lâacier[N 3] (CECA)[3].
Contributions à l'intégration européenne
De 1954 à 1973, l'UEO est l'un des leviers de l'intégration de l'Allemagne de l'Ouest (RFA) dans le camp occidental et favorise le développement de la coopération en Europe occidentale, en participant[4] :
- à la réconciliation franco-allemande ;
- au rĂšglement du problĂšme de la Sarre ;
- au rétablissement de la confiance entre les pays d'Europe occidentale, notamment en matiÚre de contrÎle des armements ;
- Ă la concertation entre les six Ătats fondateurs des CommunautĂ©s europĂ©ennes et le Royaume-Uni.
Perte d'influence et mise en sommeil
Mais l'UEO est progressivement dessaisie de jure ou de facto de nombre de ses attributions. Elle est dessaisie Ă partir de 1960 de lâexercice de ses compĂ©tences sociales et culturelles au profit du Conseil de lâEurope. Dans le domaine Ă©conomique, son rĂŽle s'efface avec l'adhĂ©sion du Royaume-Uni aux CommunautĂ©s europĂ©ennes, effective le [4].
Dans le domaine militaire, l'Alliance atlantique est le cadre par excellence aux yeux de la plupart des pays europĂ©ens de leur sĂ©curitĂ© collective, et l'OTAN bĂ©nĂ©ficie de moyens incomparablement supĂ©rieurs Ă ceux de l'UEO qui se trouve marginalisĂ©e. Le dĂ©bat sur les questions nuclĂ©aires europĂ©ennes Ă l'initiative de lâAssemblĂ©e de lâUEO ne dĂ©bouche pas faute de consensus entre les capitales europĂ©ennes. Les questions nuclĂ©aires discutĂ©es avec les Ătats-Unis, comme la doctrine de la riposte graduĂ©e et le projet de force multilatĂ©rale nuclĂ©aire (MLF), sont traitĂ©es directement entre les dirigeants et au sein de lâAlliance atlantique et non pas Ă lâUEO[4].
Ămergence d'une « identitĂ© europĂ©enne de dĂ©fense »
AprĂšs lâĂ©chec du plan Genscher-Colombo de [5] visant Ă Ă©tendre les domaines de la coopĂ©ration politique europĂ©enne (CPE) aux questions de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense et dans le contexte du rebond de la guerre froide et de la crise des euromissiles, la Belgique et la France proposent d'utiliser l'UEO comme cadre de discussion de ces questions[4].
La « DĂ©claration de Rome », datĂ©e du marque le processus de relance de l'UEO. Au nombre des objectifs formulĂ©s figurent la dĂ©finition d'une identitĂ© de sĂ©curitĂ© europĂ©enne et l'harmonisation progressive des politiques de dĂ©fense des Ătats membres[6] - [7].
Dans cette perspective, les membres de l'UEO adoptent Ă La Haye le une « plate-forme sur les intĂ©rĂȘts europĂ©ens en matiĂšre de sĂ©curitĂ© » qui souligne le caractĂšre indivisible de la sĂ©curitĂ© de lâAlliance (Ă travers le renforcement de son pilier europĂ©en) mais aussi, et surtout, insiste sur lâidĂ©e que « la construction dâune Europe intĂ©grĂ©e restera incomplĂšte tant que cette construction ne sâĂ©tendra pas Ă la sĂ©curitĂ© et Ă la dĂ©fense »[4] - [8].
En parallÚle, l'UEO s'élargit à trois autres pays, l'Espagne et le Portugal en 1990 et la GrÚce en 1995, aussi membres des Communautés européennes et de l'OTAN.
L'UEO, partie intégrante de la politique de défense de l'Union européenne
SignĂ© le , le traitĂ© de Maastricht fonde l'Union europĂ©enne. Il instaure la Politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune (PESC). L'article J.4 du traitĂ© dispose que « L'Union demande Ă l'UEO, qui fait partie intĂ©grante du dĂ©veloppement de l'Union europĂ©enne, d'Ă©laborer et de mettre en Ćuvre les dĂ©cisions et les actions de l'Union qui ont des implications dans le domaine de la dĂ©fense »[9].
à la suite de la décision de doter l'UEO d'une capacité opérationnelle, la déclaration de Petersberg de définit les types de mission que l'UEO est autorisée à entreprendre dans le domaine de la gestion des crises[10] :
- missions humanitaires ou d'Ă©vacuation de ressortissants ;
- missions de maintien de la paix ;
- missions de forces de combat pour la gestion des crises, y compris des opérations de rétablissement de la paix.
à la suite des changements intervenus en Europe centrale et orientale avec la fin de la guerre froide, le Conseil de l'UEO, réuni à Kirchberg en 1994, invite les pays d'Europe centrale qui ont signé un accord avec l'Union européenne, à devenir partenaires associés de l'UEO.
Lors du sommet de l'OTAN Ă Bruxelles en 1994, l'OTAN apporte son soutien au dĂ©veloppement de l'« IdentitĂ© europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense » (IESD) et se dĂ©clare prĂȘte Ă mettre les moyens et capacitĂ©s de l'Alliance Ă la disposition des opĂ©rations de l'UEO., ouvrant la voie Ă un renforcement significatif des capacitĂ©s de l'UEO. Les ministres des Affaires Ă©trangĂšres et de la DĂ©fense de l'OTAN approuvent en 1996 le concept de « groupes de forces interarmĂ©es multinationales » (CJTF) et l'Ă©laboration d'accords de commandement europĂ©en multinational pour les opĂ©rations dirigĂ©es par l'UEO[7].
Signé le , le traité d'Amsterdam confirme le rÎle de l'UEO en tant que bras opérationnel de la politique de défense de l'Union européenne. Le Titre V est réécrit (article 1, alinéa 10 du traité) pour renforcer le volet sécurité et défense de la PESC : il inclut notamment les « missions de Petersberg » dans le traité[11], prévoit l'intégration éventuelle de l'UEO dans l'Union, et crée la fonction de Haut représentant pour la PESC[12].
Opérations menées par l'UEO
Faisant suite à la décision de développer ses capacités opérationnelles, l'UEO participe à des opérations navales limitées de déminage dans le détroit d'Ormuz (1987 / 1988) et de contrÎle maritime dans le contexte de la guerre du Golfe (1990 / 1991)[13], mais surtout l'UEO conduit plusieurs opérations, entre 1992 et 2001, liées aux crises et conflits dans les Balkans[2] - [14] :
- Opération navale Sharp Guard conjointe avec l'OTAN en mer Adriatique ( / ) ;
- Opération de police et de douane avec l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) sur le Danube ( / ) ;
- Envoi d'un contingent de police à Mostar en Bosnie-Herzégovine ( / ) ;
- Mission MAPE de police consultative en Albanie ( / ) ;
- Mission WEUDAM d'assistance au déminage en Croatie ( / ) ;
- Mission générale de surveillance de la sécurité au Kosovo ( / ).
Transfert des activités à l'Union européenne (1998-2001)
Dans les années 1990, l'UEO est le « bras armé » de l'Union européenne, mais les crises des années 1990 démontrent l'insuffisance des modes d'action et des moyens de l'UEO. Ces constatations amÚnent les Européens à penser et à créer un nouvel instrument, la Politique européenne de sécurité et de défense (PESD), dont l'objectif premier est la gestion globale des crises hors du territoire de l'UE. Les principaux jalons de définition et de mise en place de la PESD sont, de 1998 à 2001, les suivants :
- Le sommet franco-britannique du 4 décembre 1998 à Saint-Malo qui marque le véritable point de départ de l'Europe de la défense, les Britanniques acceptant finalement de voir l'Union européenne se doter « d'une capacité autonome d'action, appuyée sur des forces militaires crédibles, afin de répondre aux crises internationales »[15] ;
- Le Conseil européen de Cologne, en , qui pose les bases d'une « Politique européenne de sécurité et de défense » (PESD)[15] ;
- Le , Javier Solana, qui est le haut reprĂ©sentant pour la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune (PESC) de l'UE, est nommĂ© secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l'UEO. Sa place Ă la tĂȘte des deux organisations lui permet de gĂ©rer le transfert de fonctions de l'UEO Ă l'Union europĂ©enne.
- Le Conseil europĂ©en de Nice du , au cours duquel les chefs dâĂtat et de gouvernement adoptent le Rapport de la prĂ©sidence française sur la politique europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense, qui prĂ©voit notamment le dĂ©veloppement des capacitĂ©s militaires de l'Union (crĂ©ation de la force de rĂ©action rapide europĂ©enne), la crĂ©ation de structures politiques et militaires permanentes (ComitĂ© politique et de sĂ©curitĂ©, ComitĂ© militaire et Ătat-major de l'Union europĂ©enne) et l'incorporation dans l'Union des fonctions de gestion de crise de l'UEO[15] ;
- Le traité de Nice signé le , qui inscrit ces décisions dans le TUE par une nouvelle rédaction profondément modifiée du Titre V[15].
Les structures opérationnelles de l'UEO sont transférées à l'UE en 2000 et au premier semestre 2001. L'Union européenne n'incorpore pas en bloc le dispositif normatif et opérationnel de l'UEO au sein de la Politique européenne de sécurité et de défense mais en reprend les principaux éléments suivants :
- L'Institut d'Ă©tudes de sĂ©curitĂ© de l'Union europĂ©enne et le Centre satellitaire de l'Union europĂ©enne, tous deux Ă©tablis pour fonctionner dans le cadre de la politique Ă©trangĂšre et de sĂ©curitĂ© commune de l'UE, se substituent Ă lâInstitut d'Ă©tudes de sĂ©curitĂ© de l'Union de l'Europe occidentale et au Centre satellitaire de l'Union de l'Europe occidentale qui avait Ă©tĂ© conçus pour fonctionner en relation avec lâUEO.
- L'Union européenne a repris à son compte un certain nombre de dispositions contenues dans les accords de Berlin conclus entre l'UEO et l'OTAN pour la mise à disposition des moyens de l'OTAN au profit de l'UE. C'est ce qui explique la dénomination Berlin-Plus des accords qui ont résulté des discussions entre les deux organisations.
- Un certain nombre d'attributions de l'UEO en matiÚre d'armement sont reprises par l'Agence européenne de défense.
- Le concept d'Ă©quipes de suivi des situations (Monitoring Missions), initiative prise Ă la suite de la crise en ex-Yougoslavie, est repris dans le corpus doctrinal de la PESD.
Dissolution (2009-2010)
L'UEO conserve dans les annĂ©es 2000 un petit nombre de compĂ©tences et d'activitĂ©s qui n'ont pas Ă©tĂ© transfĂ©rĂ©es Ă l'Union europĂ©enne et qui, au moins formellement, perdurent pour ĂȘtre inscrites dans le traitĂ© de Bruxelles modifiĂ© de 1954 qui est toujours en vigueur. Il s'agit principalement :
- de l'engagement d'assistance mutuelle en cas d'agression armée contre l'un des pays partie au traité, au titre de l'article V du traité ; toutefois, une clause d'assistance mutuelle en cas d'agression armée est prévue par le traité de Lisbonne, qui figure à l'article 42 du traité sur l'Union européenne ;
- de la remise d'un rapport parlementaire annuel sur les activités de l'UEO et en particulier sur le contrÎle des armements, au titre de l'article IX du traité ;
- de sessions de l'AssemblĂ©e parlementaire de l'UEO, composĂ©e de dĂ©putĂ©s des Ătats parties au traitĂ©, qui continue ses travaux.
Le , les dix Ătats membres annoncent collectivement la dissolution de l'UEO. Son rĂŽle est entiĂšrement repris par l'Union europĂ©enne en collaboration avec l'OTAN[16].
Le , lâUnion de lâEurope occidentale cesse dâexister. Le Centre satellitaire de l'UE est chargĂ© de gĂ©rer les suites pour le personnel de l'UEO[17] - [18].
DĂšs 2009, le Centre virtuel de la connaissance sur l'Europe (CVCE), Ă©tablissement public Luxembourgeois, publie un corpus de recherche consacrĂ© Ă l'Union de l'Europe occidentale (UEO), la premiĂšre organisation europĂ©enne de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense mutuelle. Ă la suite de ces premiers travaux de recherche, le Conseil permanent de lâUEO accueille favorablement en 2009 la proposition du gouvernement luxembourgeois dâhĂ©berger les archives de lâUEO et de les exploiter Ă des ïŹns scientiïŹques. Câest ainsi que les Archives nationales de Luxembourg en deviennent le dĂ©positaire et le CVCE se voit conïŹer leur exploitation scientifique[19].
Organisation et ressources
Conseil de l'UEO
Le Conseil de l'UEO est l'organe exĂ©cutif de la collaboration entre les Parties. Selon les dispositions de l'article 8 du traitĂ©, le Conseil a pour objet de « connaĂźtre des questions relatives Ă l'application du traitĂ©, de ses Protocoles et de leurs annexes », et pour pouvoir exercer ses fonctions en permanence, il « constituera tous organismes subsidiaires qui pourraient ĂȘtre jugĂ©s utiles »[1].
Il se rĂ©unit au niveau ministĂ©riel et diplomatique. En pratique, au fur et Ă mesure du transfert de compĂ©tences de l'UEO vers le Conseil de lâEurope, lâOTAN et les CommunautĂ©s europĂ©ennes, les activitĂ©s du Conseil de l'UEO sont considĂ©rablement rĂ©duites. En outre, son rĂŽle principal de mise en Ćuvre du contrĂŽle des armements perd, au fil des annĂ©es, de son utilitĂ©[20].
La situation change avec la rĂ©activation de l'UEO par la dĂ©claration de Rome de 1984[6]. Entre 1985 et 2000, le Conseil se rĂ©unit au niveau des ministres des Affaires Ă©trangĂšres et de la DĂ©fense, au rythme d'une Ă trois fois par an. Le Conseil de lâUEO acquiert davantage de visibilitĂ© Ă travers le lancement d'opĂ©rations, dans le contexte notamment des guerres de Yougoslavie[20].
Assemblée de l'UEO
L'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale est créée par l'article 9 du traité. Elle est composée de membres des parlements nationaux des Parties, aussi membres de l'Assemblée consultative du Conseil de l'Europe. Elle ne possÚde pas de pouvoir décisionnel. En revanche elle est durant toute l'existence de l'UEO un lieu important de débats et de propositions concernant les questions européennes de sécurité et de défense[20].
SiĂšge de l'UEO
Pendant prĂšs de quarante ans, lâUnion de lâEurope occidentale est Ă©tablie Ă Londres[21].
En 1993, le Conseil permanent et le SecrĂ©tariat gĂ©nĂ©ral de lâUEO sont transfĂ©rĂ©s Ă Bruxelles, au 4, rue de la RĂ©gence[21], afin de les rapprocher Ă la fois du centre de commandement de lâOTAN et des institutions de lâUE[21], lâUEO cherchant Ă servir de passerelle entre lâOTAN et lâUE[21].
LâAssemblĂ©e parlementaire de lâUEO ainsi que son Institut dâĂ©tudes de sĂ©curitĂ© sont installĂ©s Ă Paris, au 43, avenue du PrĂ©sident-Wilson, dans le 16e arrondissement[21].
Forces opérationnelles de l'UEO
Le rĂŽle dĂ©volu Ă l'UEO par le traitĂ© de Maastricht de 1992, est Ă l'origine de la mise sur pied de forces prĂ©existantes mises Ă la disposition de lâUEO (forces «relevant» de lâUEO ou FRUEO), qui pourraient ĂȘtre utilisĂ©es pour les missions dites de Petersberg[22].
La principale unitĂ© multinationale ainsi crĂ©Ă©e et mise Ă la disposition de lâUEO est le corps d'armĂ©e europĂ©en, l'Eurocorps, dont la crĂ©ation est annoncĂ©e par la France et l'Allemagne le [22].
La décision de constituer une Force d'intervention rapide européenne ( Eurofor et Euromarfor) est prise en 1995 afin de doter les Européens de moyens d'action en propre, capables de répondre aux missions définies dans la déclaration de Petersberg[22].
Ătats participants
- Ătats membres
- Ătats membres associĂ©s
- Ătats observateurs
- Ătats partenaires associĂ©s
L'UEO comporte au moment de sa dissolution 10 Ătats membres, 6 membres associĂ©s, 5 membres observateurs et 7 Ătats partenaires associĂ©s. Les Ătats membres de l'Union europĂ©enne qui ont acceptĂ© l'invitation Ă adhĂ©rer Ă l'UEO se sont engagĂ©s Ă :
- respecter, conformĂ©ment aux principes et aux valeurs auxquels adhĂšrent tous les Ătats membres de l'UEO, le traitĂ© de Bruxelles, ses protocoles et textes associĂ©s, et les accords conclus par les Ătats membres en vertu des dispositions dudit traitĂ©,
- prendre acte en les approuvant des accords, décisions et rÚglements adoptés conformément aux dispositions dudit traité, et des Déclarations adoptées à partir de celle de Rome du ,
- développer l'UEO en tant que composante de défense de l'Union européenne et comme moyen de renforcer le pilier européen de l'Alliance atlantique, conformément à l'engagement pris le dans la Déclaration sur le rÎle de l'UEO et sur ses relations avec l'Union européenne et avec l'Alliance atlantique, jointe au traité sur l'Union européenne,
- accepter dans son intégralité la teneur de la partie III de la Déclaration de Petersberg qui formera un élément du Protocole d'adhésion.
Ătats membres
Leur statut est dĂ©fini par le traitĂ© de Bruxelles modifiĂ© de 1954. Tous ces Ătats, dont sept d'origine, sont Ă la fois membres de l'Union europĂ©enne et de l'OTAN.
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Ătats membres associĂ©s
Le statut de membre associĂ© est crĂ©Ă© en 1992 Ă Rome pour inclure les Ătats qui sont membres de l'OTAN mais pas de l'UE. Depuis, la Pologne, la RĂ©publique tchĂšque et la Hongrie ont rejoint l'Union.
Pays observateurs
Le statut d'observateur est lui aussi crĂ©Ă© en 1992 Ă Rome. Tous les Ătats observateurs de l'UEO sont membres de l'Union europĂ©enne mais pas de l'OTAN Ă l'exception du Danemark qui est membre des deux organisations mais qui n'a pas adhĂ©rĂ© Ă l'UEO comme il Ă©tait prĂ©vu aprĂšs son premier rĂ©fĂ©rendum nĂ©gatif sur le traitĂ© de Maastricht. Le Danemark avait en effet obtenu Ă l'Ă©poque des dĂ©rogations, notamment en matiĂšre de dĂ©fense europĂ©enne avant que les Danois ne se prononcent cette fois positivement pour le traitĂ©.
Chronologie de l'Union européenne
Notes
- En 1954, le Royaume-Uni n'est pas encore membre de la CommunautĂ© Ă©conomique europĂ©enne. L'UEO permet d'affirmer l'engagement complet du Royaume-Uni dans la dĂ©fense de l'Europe de l'Ouest. AprĂšs son adhĂ©sion Ă la CEE en 1973, tous les Ătats membres de l'UEO seront aussi membres de l'UE et de l'OTAN.
- L'OECE devient l'OCDE en 1961, sa mission d'accompagnement de reconstruction économique de l'Europe et de déploiement du plan Marshall étant achevée.
- Fondée en 1951, la CECA est dissoute en 2002.
Sources
Références
- Traité de Bruxelles modifié (texte) 1954.
- EEAS, Shaping of a Common Security and Defence Policy.
- La disparition d'une organisation internationale : l'UEO, Dumoulin 2011.
- « L'évolution de l'UEO », sur Cvce.eu, .
- « Les propositions germano-italiennes », sur Cvce.eu, .
- DĂ©claration de Rome 1984.
- Western European Union history 2001.
- Plate-forme de La Haye sur les intĂ©rĂȘts europĂ©ens en matiĂšre de sĂ©curitĂ© 1987.
- « Traité sur l'UE - Article J.4 (Maastricht, 7 février 1992) », sur Cvce.eu.
- DĂ©claration de Petersberg 1992.
- Article J.7 du traité du TUE (1997).
- Article J.16 du traité du TUE (1997).
- Dominique Guillemin, « La marine nationale et la guerre du Golfe », sur Cairn, .
- « UEO : le rÎle opérationnel et la gestion de crise », sur Cvce.eu, .
- From St-Malo to Nice: European defence core documents.
- « « UEO: les Dix annoncent collectivement la dissolution de lâUnion de lâEurope occidentale » dans Europe diplomatie et dĂ©fense », sur Cvce.eu, .
- Le Centre satellitaire de lâUE chargĂ© de gĂ©rer la fin de lâUEO (B2, Nicolas Gros-Verheyde, ).
- Fermeture des organes de l'UEO Ă Paris et Bruxelles, UEO.
- « Corpus de recherche consacré à l'UEO », sur Cvce.eu, .
- « Organisation et fonctionnement », sur Cvce.eu, .
- « LâUnion de lâEurope occidentale âą SiĂšge ». Centre Virtuel de la Connaissance sur lâEurope (CVCE), Ă©tablissement public du Luxembourg.
- « Les forces opérationnelles de l'UEO », sur Cvce.eu, .
Bibliographie
- « Traité de Bruxelles modifié de 1954 (texte) », sur Laguerrefroide.fr, .
- AndrĂ© Dumoulin, « La disparition dâune organisation internationale : lâUnion de lâEurope occidentale (1954 â 2011) », Annuaire français de relations internationales,â (lire en ligne).
- (en) « Shaping of a Common Security and Defence Policy », sur Union européenne - European External Action Service (EEAS), .
- (en) « Western European Union history », sur Laguerrefroide.fr, .
- « DĂ©claration des ministres des Affaires Ă©trangĂšres et de la DĂ©fense de lâUEO (Rome, 27 octobre 1984) », sur Cvce.eu.
- « Plate-forme sur les intĂ©rĂȘts europĂ©ens en matiĂšre de sĂ©curitĂ© (La Haye, 27 octobre 1987) », sur Cvce.eu.
- « Déclaration de Petersberg faite par le Conseil des ministres de l'UEO (Bonn, 19 juin 1992) », sur Cvce.eu.
- (en) « From St-Malo to Nice: European defence core documents », sur EUISS, .