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Tourisme en Sardaigne

Le tourisme en Sardaigne émerge timidement vers la fin du XIXe siècle en interne, puis l'île s'ouvre peu à peu aux passagers venus de l'étranger grâce aux liaisons maritimes avec le continent[1].

La cĂ´te montagneuse de l'Est de la Sardaigne

Le secteur touristique croît dans les années 1960, quand est fondé le Consortium Costa Smeralda par le Prince Karim Aga Khan IV, qui transforme la côte dite des "Monti di Mola" en une zone de villégiature de luxe[2].

La Transhumance en Sardaigne est suivie par les randonneurs, Ă  Lula, en Montagne, dans la Province de Nuoro
Plage de Cala Sisine, sur la cĂ´te orientale de l'Ogliastra

Durant la seconde moitiĂ© du XXe siècle le secteur se diversifie fortement pour ne pas se « rĂ©sumer Ă  un chapelet de criques paradisiaques »[3] et met en valeur le potentiel de randonnĂ©e en Sardaigne. Sous la prĂ©sidence de Renato Soru, un effort environnemental vise Ă  empĂŞcher toute nouvelle construction sur les cĂ´tes, pour mettre en valeur la richesse paysagère de l'Ă®le[4] - [5] - [6] et la protĂ©ger Ă  temps de la pollution dont souffre ailleurs la MĂ©diterranĂ©e: sur les 29 bassins versants d'eau douce, 20 sont "sĂ©rieusement affectĂ©s"[7] par les engrais azotĂ©s, phosphatĂ©s, ou nitratĂ©s, qui asphyxient l'eau par les algues[7], comme Ă  Malte et Chypre, le dessalement assurant la moitiĂ© de l'eau douce Ă  Malte[7]. De nombreuses alternatives au tourisme de masse voient alors le jour en Sardaigne: agrotourisme, Ă©cotourisme, dĂ©couverte du patrimoine archĂ©ologique insulaire, tourisme durable autour de la transhumance. De nombreux musĂ©es sont « dissĂ©minĂ©s sur l’ensemble de l’île », qui rouvrent vers 16h30 voire 18h[8] dont des musĂ©es ethnographiques, le plus important Ă©tant Ă  Cagliari[9], mais aussi beaucoup de sites qualifiĂ©s de « musĂ©e Ă  ciel ouvert »[10]. Parmi les nombreuses criques de sable fin[11] au bord de « flots turquoise »[11], Cala GoloritzĂ©[12], sur la commune de Baunei au sud du golfe d'Orosei (it), dans la province de Nuoro, est une des rares plages classĂ©e au Patrimoine mondial de l'Unesco[11] - [12], dominĂ©e de falaises de 500 m de haut et proche de Cala Luna, "Ă©tendue de sable blanc", elle aussi encadrĂ©e de falaises et bordĂ©e de grottes[12].

Le "Selvaggio Blu", équivalent sarde plus modeste du GR 20 corse[11], par les chemins muletiers sur environ sept jours[11], de Cala Sisine à Pedra Longa[11], longeant un littoral piqueté de lavande, thym, myrte, chênes et genévriers[11], peut se décliner en excursions d’un jour[11]. Un autre équivalent du GR 20 corse est le sentier sarde tracé au début du XXIe siècle.

Selon une étude publiée en 2016 [13], le tourisme représentait environ 7% du PIB régional sarde annuel[14]. En 2018, environ 3,3 millions de voyageurs se sont rendus sur l'île, 5,9% de plus que l'année précédente, dont 17% de français[15] - [16]. Un ancien sentier traversant l'île du nord au sud a été « progressivement remis en état et balisé »[17]. Huit jeunes ont créé le site internet "Vas'entiero", une des variantes de la randonnée en Sardaigne, sur lequel sont répertoriés « parcours, étapes, hébergements et curiosités »[17], permettant la découverte des fromages, plantes et baies du patrimoine local[17] et la gastronomie comme les culurgionis, les traditionnels raviolis sardes[17], ou son insertion dans le patrimoine comme à la coopérative viticole de Jerzu qui, dans sa salle d’exposition, assure la promotion d’artistes comme Maria Lai, figure locale de l’art contemporain[17]. Pour venir en Sardaigne, on peut arriver en train jusqu’à Toulon, Barcelone (Espagne) ou Livourne (Italie), puis prendre le bateau jusqu’à Porto Torres, dans le nord de la Sardaigne. »n[17].

Le tourisme, un secteur prometteur

Comme en Corse, l'histoire de l'Ă®le a fait que « les centres habitĂ©s donnant directement sur la mer sont peu nombreux »[18]. « Peu concernĂ©s par les activitĂ©s maritimes  »[18], les principaux villages leur Â« tournaient pratiquement le dos »[18] car les intĂ©rĂŞts des bergers prĂ©valaient un peu partout[18]. Dans un premier temps, le « modèle touristique qui s'est le plus imposĂ© est essentiellement le modèle cĂ´tier »[18], notamment s les cĂ´tes « frĂ©quentĂ©es par le tourisme familial »[18]

Image de la plage de la cala Goloritzé
La plage de la Cala Goloritzé.

Les débuts dans les années 1950

Dès 1952 en Sardaigne, l'État pilote l'essor du tourisme pour pallier les emplois disparus dans l'armĂ©e[19]. Dans plusieurs pays, la communication balnĂ©aire s'Ă©rotise[20], comme Ă  Deauville en 1956, oĂą une blonde en bikini, pomme Ă  la main, symbolise « l'Eve tentatrice »[20]. De 1953 Ă  1963, l'appĂ©tit pour les plages fait rĂ©ciproquement dĂ©cupler et sextupler le nombre de visiteurs Ă©trangers en Italie[19] et en Espagne[21], oĂą le nombre d'hĂ´tels triple[22], notamment dans les villages cĂ´tiers «phĂ©nomènes» de Torremolinos, cĂ©lèbre depuis le tournage du DĂ©sir et l'Amour en 1951 puis du Bijoutier au clair de lune avec Brigitte Bardot [23] - [24] et Benidorm[22], oĂą dix hĂ´tels Ă©mergent entre 1955 et 1960[22]. Dès 1952, son maire autorise le Bikini alors que Franco l'interdit ailleurs Espagne[25] - [26] - [27]. Celui de Marbella le suit[28] - [29]. La plage devient « un lieu de loisirs destinĂ©s aux femmes »[20]. La Sardaigne est cependant Ă©pargnĂ©e par les constructions. Un Camping Universitaire National[30] s'installe ainsi en 1952 Ă  Caprera, suivi en 1955 par un des premiers Villages magiques de toile, ancĂŞtres du Club Med[30], crĂ©Ă©s pour les lectrices du magazine Elle, oĂą la directrice HĂ©lène Lazareff permet Ă  Simone de Beauvoir, Françoise Sagan et Marguerite Duras de dĂ©fendre « leurs idĂ©es » nouvelles[31].

D'autres journaux[32] - [19] s'enthousiasment pour ce camping sarde, car le tournage du Village magique défraie la chronique depuis 1953 dans le premier, ouvert à Cefalù en 1950, faisant le succès du photographe local Angelo Varzi[33] - [34] et du documentariste Vittorio De Seta[35] - [36] - [37]. C'est aussi l'écrin de deux nouvelles stars, Robert Lamoureux et l'italienne Lucia Bosé, modèle de sa cadette Gina Lollobrigida, avec ses « formes atomiqes », qu'elle vient de remplacer, au pied levé, dans La Dame sans camélia[38].

Le curé du village dénonce les baignades en bikini de cette clientèle féminine [39] à côté de la maison-musée nationale de Giuseppe Garibaldi, mais l'Office de tourisme provincial[40] veille : dès le début, la volonté politique est d'ancrer ce tourisme dans le patrimoine naturel, culturel, humain et historique, en préférant hôtels et campings aux résidences secondaires, pour privilégier l'emploi. Sicile, Calabre, et Sardaigne bénéficient d'aménagements routiers prioritaires, via la loi de septembre 1958[19], qui réserve une part considérable au tourisme[19] - [41].

Autre appât, les grottes sous-marines d'Alghero, ancien village nuragique qui fut occupé par les Carthaginois puis les romains[18], où on aménage un chemin dans la falaise[42], allant de la plage de Bosa au port[43]. Sur la côte est[18], San Teodoro, se fait connaitre en Allemagne et en Suisse[18]. Mais l'aménagement d'une autre grotte, Bue Marino[44] éclipsant le phoque marin[44], la Sardaigne prend vite conscience des enjeux environnementaux.

L'évolution des années 1960

Arzachena, Budoni, Loiri, et San Teresa di Gallura, qui a accueilli des communautĂ©s hippies dont quelques français cĂ©lèbres, hĂ©bergent aussi de nombreux rĂ©sidents Ă©trangers[18]. Les plages d’eaux turquoise de l'archipel de la Maddalena[45], futur Parc national de l'archipel de La Maddalena, se font connaitre dans les annĂ©es 1960 et plus encore Ă  partir de 1970[46] - [45], quand des groupes de hippies attirĂ©s par l’ambiance  silencieuse et le paysage[45], prennent l'habitude de se retrouver dans VallĂ©e de la Lune de Santa Teresa Gallura, crique d'environ 500 m, creusĂ©e dans les rochers de granit rose et blanc sur le Capo Testa, un ex-refuge de  contrebandiers et de fugitifs au nord de l'Ă®le[47], oĂą une source d'eau douce jaillit d'entre les roches[48] et qui accueille depuis des concerts[49].

L'arche naturelle de Goloritzé

Simple Ă©tape du dĂ©veloppement touristique[50], l'amĂ©nagement de 55 km de cĂ´te au nord-est de l'Ă®le en paradis de loisir pour clients fortunĂ©s[51] est prĂ©sentĂ© comme "pionnier" et lancĂ© en 1962 par l'Aga Khan[50] - [52]. Il donne son nom Ă  la "Plage del Principe"[43], a eu pour rĂ©sultat en vingt ans la crĂ©ation de milliers d'emplois directs et indirects parmi lesquels des mĂ©tiers encore peu rĂ©pandus, dans l'hĂ´tellerie-restauration et les bars-dancings[51]« Mais les rĂ©sultats sont restĂ©s en de des prĂ©visions » par la suite[51]. MalgrĂ© d'autres mĂ©tiers nouveaux (interprète, agent immobilier)[18], l'urbanisation du littoral est restĂ©e lente et modeste[18]. La Sardaigne a Ă©chappĂ© aux Â« entassements hypertrophiĂ©s »[51]. Alors que la Province de l'Emilie-Romagne, sur 100 km de cĂ´te, rassemble 644 000 lits, la Sardaigne en a huit fois moins, soit 82 000 lits, pour un littoral de 800 km, soit huit fois plus Ă©tendu[51]. Fin 1987, seulement 55 % des sardes vivaient dans les communes cĂ´tières, Ă  peine plus que les 48% de 1961, soit un quart de siècle d'exode rural très relatif[18]. Certaines activitĂ©s (construction, services, accueil, transports, animation), ont surtout entrainĂ© un mouvement saisonnier de main d'Ĺ“uvre[18] et la population sarde reste dominante au sein du peuplement cĂ´tier[18], mĂŞme si une composante italienne non sarde, s'est encore ajoutĂ©e dans les annĂ©es 1980[18] via la prĂ©sence de Lombards, ou d'autres habitants du nord de l'Italie[18]

Le tournant des années 1980-1990

Jusqu'Ă  la fin des annĂ©es 1980, le dĂ©veloppement de ressources alternatives (agro-tourisme, parcs, archĂ©ologie, etc.) n'avait pas Ă©tĂ© effectuĂ©[18], l'investissement hĂ´telier ayant prĂ©valu, bien que beaucoup plus prudent qu'ailleurs en Italie. De 1976 Ă  1988, les nuitĂ©es ont augmentĂ© de 118 %[18], avec aussi une augmentation du nombre des touristes en zones non Ă©quipĂ©es, pour y faire du «camping sauvage»[18].

En s'adaptant Ă  des demandes plus tournĂ©es vers le patrimoine et la nature, le tourisme en Sardaigne a progressĂ© plus rapidement que dans le reste de l'Italie[18], malgrĂ© l'insuffisance des moyens de transport disponibles l'Ă©tĂ©, Ă  l'Ă©poque du monopole de la sociĂ©tĂ© de navigation Tirrenia et des Chemins de fer d'État italiens[18], tous deux publics[18], par la suite concurrencĂ©s par des compagnies de navigation privĂ©es, italiennes et Ă©trangères[18], avec le dĂ©veloppement du port de Arbatax[18], près de la ville de Tortoli, dans l'Ogliastra, reliĂ© Ă  Civitavecchia par une ligne hebdomadaire[18], tandis que la compagnie aĂ©rienne Alisarda renforçait ensuite sa flotte de navires[18]

La plage Rocce Rosse, dans la région orientale de l'Ogliastra

L'évolution des années 2000

À la suite de la crise économique de 2008, la Sardaigne voit sa fréquentation touristique baisser. La présence des touristes étrangers, qui se maintient, ne permet pas de combler l'effondrement du tourisme italien[53].

En 2012, le président de la région sarde, Ugo Cappellacci, rencontre le Premier ministre du Qatar, qui souhaite investir un milliard d'euros pour relancer le tourisme en développant notamment les liaisons maritimes et aériennes[54] - [55] - [56].

XXIe siècle, le virage du tourisme durable

Pendant que la costa Smeralda du nord de l'île s'affirme dans la jet-set internationale[3], beaucoup de communes côtières de l'île se dotent, petit à petit, d'installations touristiques. Sur la côte orientale des maisons secondaires fond leurs apparitions, des auberges sont construites, ainsi que des campings et villages touristiques. Par ailleurs, le tourisme plus discret tourné vers la nature, l'histoire, le sport et la gastronomie s'installe plus tranquillement dans les régions rurales[3].

Un premier pas a lieu quand les universitĂ©s de Cagliari, de Sassari et de Corte (Haute-Corse) concluent en juin 1989 un accord de coopĂ©ration, via Interreg, cofinancĂ© par l'Europe et les collectivitĂ©s. Dans un esprit de « continuitĂ© territoriale »[57] combinant les savoir-faire des trois universitĂ©s[57], il promeut l'environnement marin, via des produits touristiques nouveaux[57] et des formations dĂ©diĂ©es[57], pour un parc marin international commun aux archipels de la Maddalena et des Lavezzi[57], zones de tourisme anciennes. Puis en 1995, une "confĂ©rence euromĂ©diterranĂ©enne" rĂ©unie Ă  Barcelone insiste sur la nĂ©cessitĂ© d'« une coopĂ©ration globale et solidaire » entre les Ă®les mĂ©diterranĂ©enne[58] mais sans dĂ©boucher non plus[58].

Lors de leur Ă©lection Ă  prĂ©sidence de la Corse en 2015, les autonomistes contactent le nouveau prĂ©sident sarde, Francesco Pigliaru, du Parti dĂ©mocrate italien, pour un accord Corse-Sardaigne insistant sur les questions de tourisme durable[58].

La Région de Sardaigne a vu dans le tourisme un secteur prometteur de l'économie de l'île et arrêté les constructions désordonnées des maisons secondaires, pour préserver l'environnement. Parallèlement, elle favorise le développement de structures hôtelières, renforce les relations productives avec le secteur agro-alimentaire et veille au tissu social de toutes les zones de l'Île, pas seulement des côtes. En effet, l'intérieur des terres sardes, où les villages sont restés peuplés, a un riche patrimoine historico-culturel, parfois très ancien.

Les autoritĂ©s de Sardaigne, dont l'assemblĂ©e rĂ©gionale peut lĂ©gifĂ©rer en matière d'agriculture, d'amĂ©nagement urbain, de tourisme et de sĂ©curitĂ©[50], sont très vigilantes sur le respect de l'environnement. En 2019, la douane a saisi en Sardaigne 40 kilos de sable, cachĂ©s dans le coffre, par un couple de Français[59] car le Â« le sable blanc de Sardaigne est considĂ©rĂ© comme d'utilitĂ© publique »[59], tout comme les coquillages ou les pierres[59], ce que les panneaux « rappellent sur les plages »[59].Il existe depuis 2021 un Festival du tourisme responsable Itaca dans la rĂ©gion de l'Ogliastra .

De la mer aux nuraghes

Lentement le tourisme se diversifie, les Sardes proposant aux vacanciers une offre diversifiée, enrichie par l'archéologie, l'histoire, l'art, et surtout toutes les activités en contact avec la nature.

Se développent les activités équestres, de randonnée, d'excursion, d'observation et étude des oiseaux, de voile, d'agro-tourisme, et autres nouvelles découvertes touristiques, via les circuits de randonnée sardes.

La Sardaigne permet en randonnant, au bord de la Mer mais surtout dans les terres, de dĂ©couvrir les quelque 20 000 nuraghe, ces tours rondes en forme de cĂ´ne tronquĂ©, vieilles de plus de 3 000 ans. Certaines constituant des forteresses entourĂ©es de villages, en plein maquis, comme les sites archĂ©ologiques de Su Tempiesu et du complexe nuragique de Su Romanzesu, du cĂ´tĂ© de Bitti, oĂą les sources d’eau claire jaillissent spontanĂ©ment de la montagne au milieu d'un paysage druidique[3], ou encore au sanctuaire nuragique de Santa Vittoria, près de Serri, ainsi qu'aux GĂ©ants de Mont-Prama, dans la province d'Oristano. Biru e’ Concas, « sorte de Stonehenge local »[3], site mĂ©galithique le plus important de la MĂ©diterranĂ©e[3], compte plus de 200 menhirs, dominĂ©s par un nuraghe[3].

Les zones inhabitées: montagnes, forêts, lagunes et longues plages

Les botanistes estiment l'âge de S'ozzastru Ă  plus de 3 000 ans

La variĂ©tĂ© des Ă©cosystèmes sardes en fait un microcontinent constituĂ© d'une alternance de paysages montagneux et de forĂŞts, de zones complètement inhabitĂ©es, de lagunes, de très longues plages sablonneuses et de falaises surplombant la mer. La faune et la flore comptent de nombreuses curiositĂ©s. Au-dessus du Lac Liscia, l'olĂ©astre' S'ozzastru, plus ancien arbre d’Europe, a une circonfĂ©rence de 12 mètres pour 8 mètres de haut[60] et les botanistes estiment son âge Ă  plus de 3 000 ans[60] - [3]. Ă€ cĂ´tĂ© de lui, un autre arbre est âgĂ© de 2 000 ans[3].

Les chevaux semi-sauvages de la Giara au printemps.

Le plateau volcanique de la Giara, dans le centre-sud de l'île est habitée une espèce de chevaux semi-sauvages qui retient l'attention des visiteurs. Sans doute installé depuis l'Antiquité, c'est un probable reliquat de populations sauvages présentes sur l'île à la fin du Moyen Âge[61]. Au nombre d'environ 500, aux crins très fournis et à la robe sombre, ils sont appelés "Cavallini della Giara"[62] ou nommé aussi Cuaddeddu de sa Jara[63] - [64]. L'Institut d'Accroissement Hippique de la Sardaigne (Istituto di Incremento Ippico della Sardegna) a fondé en 1971 un centre d'élevage et de repeuplement où sont élevés des sujets sélectionnés d'après les critères précis de la race[61].

Au centre-est de l'île et sous le plateau karstique du Supramonte, les grands espaces de la gorge Gola di Gorropu sont survolés par des aigles royaux[12] et parfois découverts par les randonneurs. Des parois calcaires culminant à 450 m et envahies de végétation sauvage y encadrent le lit de la rivière Flumineddu[12]. Plus loin mais aussi sous les calcaires du Supramonte, les forêts de chênes, d'arbousiers et de genévriers de la vallée de Lanaittu regorgent de sangliers et de chèvres[12], non loin de la grotte de Sa Oche, Su Ventu (« le son du vent ») et de celle, plus large, de Tiscali[12].

Les sites historiques disséminés dans la nature

Les 20 000 sites fortifiĂ©s de la culture nuragique

Le nuraghe Losa, près d'Abbasanta.

Les 20 000 sites fortifiĂ©s de la culture nuragique sont Ă©tudiĂ©s de près par les archĂ©ologues, notamment les "bronzetti", retrouvĂ©es aux quatre coins de l'Ă®le[65], des figurines de bronze de personnages masculins, fĂ©minins ou d'animaux, d'une quinzaine de centimètres de haut[65] effectuĂ©es suivant la technique de la cire perdue[65], en particulier Ă  partir du IXe siècle avant J-C[65]. On le retrouve exposĂ©es au MusĂ©e archĂ©ologique national de Cagliari[65] mais aussi Ă  la coopĂ©rative "La nuova luna", crĂ©Ă©e en 1997 pour gĂ©rer le Parc archĂ©ologique situĂ© au dessus de Lanusei, dans l'Ogliastra[65]. Le plateau volcanique de la Giara abrite, au sein un parc composĂ© de chĂŞnes-lièges et de maquis mĂ©diterranĂ©en, des monuments archĂ©ologiques tels que le cĂ©lèbre nuraghe de Barumini, Ă©galement appelĂ© "Su Nuraxi" et dĂ©clarĂ© site du patrimoine mondial par l'UNESCO en 1997.

Le nombre des nuraghe, estimĂ© initialement Ă  plusieurs milliers a Ă©tĂ© rĂ©Ă©valuĂ© Ă  20 000 en 2015[66]. Parfois vĂ©ritable forteresse entourĂ©e de maisons, elles servaient Ă  se protĂ©ger[66]. Ces symboles sont parfois proches d'autres tĂ©moignages du passĂ©, tombes de gĂ©ants, ou villages de petites maisons sardes. Su Nuraxi, village nuragique le mieux conservĂ©, dans la province du Sud-Sardaigne, est classĂ© au patrimoine mondial Ă©tabli par l'Unesco en 1996.

À l'extérieur des murs d'enceinte s'étendait un village composé d'une cinquantaine de cabanes, édifiées à plan circulaire au moyen de gros murs en pierre sèche. Le site subit ensuite des destructions à l'époque carthaginoise pour être reconstruit différemment avant la conquête de l'île par les Romains. Il ne fut fouillé qu' — entre 1949 et 1956 — sous la direction de l'archéologue Giovanni Lilliu, ce qui a permis de reconstituer les diverses phases de sa construction ainsi que celles du village mitoyen.

Les ruines phéniciennes et puniques du littoral

Les ruines archéologiques puniques sont particulièrement dans l'île[67], située « dans une position centrale le long des routes méditerranéennes »[68]. Dans les années 2010, elle est au cœur de "La Route des Phéniciens"[69], projet pilote du tourisme culturel européen, sélectionné par le Conseil de l’Europe[68].

Le complexe phénicien de Tharros, dans la péninsule du Sinis, est proche d'une aire marine protégée, dans laquelle se succèdent bras de mer, lagunes, plages de sable blanc et étangs d'eau douce, le tout relié par des dunes[12], avec le village de San Salvatore, théâtre de nombreux westerns-spaghettis[12].

Les gĂ©ants de Mont-Prama (en italien : Giganti di Mont'e Prama), des statues en grès d'origine prĂ©historique, remontant Ă  la pĂ©riode de la culture nuragique, mesurant entre 2 et 2,5 mètres de haut, ont Ă©tĂ© exhumĂ©es dans la commune de Cabras en 1974 dans cette mĂŞme pĂ©ninsule du Sinis.

Le musée archéologique de Cagliari est connu pour l'inscription phénicienne de Nora[67], appelée aussi "stèle de Nora". Dans la partie méridionale de la Sardaigne, soumise aux assauts de la Méditerranée, des centres nuraghe, sont devenus des escales maritimes phéniciennes, comme la cité punique de Bithia, près de Chia (Italie) et du Cap Carbonara, qui délimite à l'est le golfe de Cagliari, et qui est connu pour le grand nombre de longues plages de sable blanc en pleine nature, près de Cagliari[70].

Cap Carbonara, près de Chia vu depuis l'île des Cavoli
Plages du Cap Carbonara

Au VIIe siècle de notre ère, la population de la cité s'est cachée à l'intérieur des terres afin de se protéger des assauts de pirates venus de la mer. En 1933, de fortes marées, permirent la découverte de ses vestiges, dont deux temples puniques. Non loin, un phare est utilisé comme maison d'hôtes pour les touristes intéressés par les plages et l'archéologie.

Ruines de la cité punique de Bithia

Non loin, près de Cagliari aussi, une partie importante de l'ancienne cité punique de Nora, sur la petite péninsule de Capo di Pula, est située sous la mer[71]. C'est aussi le cas de la cité de Bithia, située près de l'étang de Chia. La partie dégagée des ruines de la cité punique de Nora est ouverte à la visite. Le théâtre romain est fréquemment utilisé comme lieu de concerts estivaux.

En 2013, une synthèse de données archéologiques, provenant de fouilles anciennes ou récentes[72], a permis de mieux comprendre les rapports entre zones urbaines et rurales entourant les sites phénico-puniques, et leurs réseaux d’échanges[72], en Sardaigne entre le IVe et le Ier siècle av. J.-C.[72]. Elle a permis en particulier de mettre en garde « contre la trop grande focalisation sur les élites »[72], en comparant les résultats pour la Sicile et l’Andalousie[72].

Théâtre de la cité punique de Nora

Fondé par les Phéniciens aux IXe – VIIIe siècles av. J.-C. sous forme de place de commerce importante, avec deux ports protégés, un sur chaque côté de la péninsule, la cité est devenue carthaginoise, puis romaine après. Les archéologues y ont trouvé la stèle de Nora, plus ancien document écrit européen[73]. Ce n'est qu'en 1830 que la pierre fut transportée au musée de Cagliari[67]. D'autres zones archéologiques de grande importance sont situées à Tharros (Cabras), Monte Sirai (Carbonia), Solky (Sant’Antioco), Karalis (Cagliari), Bithya (Domusdemaria), il Tempio di Antas (Fluminimaggiore), Capo Carbonara (Villasimius), Pani Loriga (Santadi), Monte Luna (Senorbì), Carbonia (Monte Sirai), Othoca (Santa Giusta), Neapolis (Guspini), Inosim (Carloforte), Olbia et Alghero[74].

Vins, centenaires et slow food

La gastronomie sarde, « celle d’un peuple de bergers et de pêcheurs, riche de saveurs »[75], composée de plats « nombreux et généreux »[76], peut se découvrir via « un arrêt chez un agriculteur »[76], où goûter l'huile, le pecorino, célèbre fromage de brebis, l'artichaut, le miel, le chardon et le châtaignier[76], les charcuterie, gâteaux ou pain carasau (appelé aussi « papier à musique »)[10].

Sur la côte, le poisson règne en maître, mais cède ailleurs la place aux viandes de porc et de mouton[76]. Le plus populaire des desserts est le "Seada", beignet de fromage frais servi chaud[77], parfumé à l’écorce d’orange et recouvert de miel[77].

L'alimentation sarde est réputée avoir contribué à une des longévités les plus élevées au Monde[78]: cinq fois plus de centenaires que la moyenne européenne et 20% des habitants de la Barbagia à plus de 90 ans[79], dont de nombreux bergers[78] de la province de Nuoro[80], coeur de la transhumance en Sardaigne, qui fait l'objet de circuits de randonnée en Sardaigne.

Le musée des trente centenaires de Seulo

Diagramme de Venn, comparant trois zones bleues de centenaires : Loma Linda (États-Unis), Sardaigne (Italie) et Okinawa (Japon).

Le musée des centenaires de Seulo[81] affiche les portraits de sa trentaine d'habitants sur 900 de plus de 100 ans[82] - [83], un record mondial[83]. L'île en a 2500[80], en moyenne trois fois plus que l'Italie [80].

Pour Giovanni Pes, l'un des médecins qui l'a étudié, c'est en partie lié au taux de dioxyde de carbone le plus bas d'Europe[83]. Avec le démographe belge Michel Poulain[84], rencontré dans un colloque en 1999, il a approfondi l'étude de 1996 du professeur Luca Deiana et découvert en 2000, dans de nombreux villages de montagne de la province de Nuoro, la plus forte concentration au monde d’hommes centenaires[84] et dessiné sur une carte à l'encre bleue la zone regroupant ces villages qu'ils appelèrent alors simplement la « zone bleue »[84] - [79] - [83]. Les autres zones bleues sont aussi des bords de mer exposés au vent[83]. Pour les Sardes, le lien social villageois spécifique à la Barbagia[79], avec un important soutien familial[85] et peu de dépression[78], mais aussi l'alimentation[79], naturelle, locale et saisonnière[85], et l'ADN [79], s'ajoutent à ce facteur topographique[79], pour moins d'accidents vasculaire cérébraux, grâce à leurs globules rouges petits[79], et plus d'immunité, via leur nombre de globules blancs[79].

Selon Martin Juneau, de l’Institut de Cardiologie de Montréal, l'alimentation sarde pourrait « jouer un rôle important »[78]: légumes cultivés à la maison (fèves, tomates, aubergines), céréales entières, fromage de brebis nourries à l’herbe[78] et le cannonau, vin rouge local très riche en polyphénols, le Cannonau[78]. Selon le professeur Luca Deiana, le « repas standard pour ces centenaires », verre de vin rouge et morceau de fromage de brebis ou de ricotta est leur remède contre le temps[80]. À Perdasdefogu, une fratrie de neuf cumule 818 années[80].

Vin, légume, fromage et vie au village

Le tourisme a contribué à faire découvrir les vins sardes[86], moins corsés que ceux de Sicile ou des Pouilles, plus fruités[86], avec un léger goût de maquis[86], notamment le Cannonau, à la saveur chaude et un léger arrière-goût de chocolat[77], qui en vieillissant rivalise avec certains Bordeaux[86], mais voyageait moins avant les années 1980[86]. Le Cannonau représente 20% des surfaces vinicoles sardes, la moitié dans le Nuoro[77]. Sa teneur peut atteindre jusqu'à 18 degrés[87]. Comme dans d'autres îles méditteranéenne, l'ancienne présence de volcans, qui « font remonter à la surface » une minéralité favorable aux vins, a créé des sols plus fissurés ou poreux, facilitant le drainage des racines[88] - [89], tandis que le climat adouci[89] et l'insularité, forte d'attachement identitaire[89], « se traduit par de solides traditions d'une paysannerie viticole devenue plus rare ailleurs »[89].

Via le développement de l'agritourisme[76] et de l'agriculture bio[76], la gastronomie sarde est par ailleurs adaptée au "slow Food", ce mouvement international pour sensibiliser les citoyens à l'écogastronomie et à l'alterconsommation, fondé en Italie en 1986 par Carlo Petrini en réaction à l'émergence de la restauration rapide.

Plusieurs paysans ou vignerons sardes accueillent touristes et randonneurs et tiennent table d'hôtes[76], parfois en traçant des circuits de randonnée pédestre locale ou de balade à vélo[76], tendance favorisée par le grand nombre de « marchés et fêtes gastronomiques locales »[90]. Dans certains restaurants, sardes l'ensemble de la cuisine répond du mouvement slow food, via les producteurs et produits locaux[52] - [91], d'autant que le célèbre Pecorino sardo, fromage au lait de brebis, « est recensé par le mouvement slowfood »[92].

Un dĂ©rivĂ© du Pecorino sardo, affinĂ© très longtemps et vendu sĂ©parĂ©ment par ses propres circuits, baptisĂ© Casu Marzu, qui offre « la particularitĂ© d’être agrĂ©mentĂ©e d’asticots vivants »[93] est cependant interdit dans l'Union europĂ©enne depuis 2005[93] en raison des risques de myiase entĂ©rique[93]et d'un article du Wall Street Journal [94], estimant qu'il « brĂ»le la langue et peut affecter d’autres parties du corps humain »[93]

Climat et transport

Voies rapides à travers l'île

Le climat sarde est très proche de celui de la Corse, mais contrairement à l'île française, le réseau routier en Sardaigne comprend des voies rapides à travers l'île, qui « permettent de se déplacer facilement » d'une région à l'autre[95].

Les liaisons Sardaigne-Corse

En 1995, un projet de type Interreg, prévoit une liaison aérienne régulière entre les îles de Sardaigne et Corse, subventionnée pendant trois ans à titre expérimental, alors que l'accès en ferry est préféré par une nouvelle génération de touristes, et que les Sardes bénéficiaient traditionnellement, pour leurs voyages aériens vers le " continent " italien, d'une réduction de 30 %.

Le projet était porté par Mario Floris[57], ex-démocrate chrétien rallié à l'Union des Sardes, deux fois président de la Région autonome de Sardaigne soucieux d'éviter d'"asphyxiants" contrôles des fonctionnaires communautaires. Le projet sera plus tard relancé par l'Europe[96] en 2017-2019[96], puis élargi à la Toscane et la Catalogne, toujours sous forme d'un « métro aérien »[58] - [97].

Les localités touristiques par régions

RĂ©gion de la "Barbagia"

Région qui a résisté aux Phéniciens, aux Carthaginois et aux Romains

Les habitants de la Barbagia, région montagneuse historiquement moins soumise à l'Empire romain que la côte, étaient considérés comme barbares car résistant aux différentes vagues historiques d'envahisseurs: Phéniciens, Carthaginois, puis Romains. On y trouve le plus fort pourcentage de nom de lieux pré-romains, souvent proches du Basque[98]. La Barbagia est le théâtre des romans de Grazia Deledda, Prix Nobel de Littérature 1926[3].

Les sommets enneigés l'hiver

La Barbagia regroupe différentes régions historiques[99] : les Barbagia de Belvì, de Bitti, la plus au Nord, de Nuoro , d'Ollolai et de Seulo, la plus au Sud[99]. Le territoire du Mandrolisai, situé à l'Ouest du massif montagneux du Gennargentu[99], en fait aussi partie[99]. C'est la patrie du patriote italien Antonio Gramsci[3] (1891-1937). L'hiver, il neige sur la partie la plus haute du Gennargentu[100], et l'on skie sur les massifs du Gennargentu et du Supramonte, les plus élevés de l'île[100]. La forêt primaire de chênes et les pâturages forment un tapis aux mille nuances de vert jusqu'aux vallées où scintillent des rivières[100]. Des siècles d'isolement y ont « laissé un monde rural intact »[101], où les ramasseurs d'olives ou récolteurs d'écorce de chêne-liège « cultivent traditions et art de vivre »[100].

Les fresques murales des villages perchés

Les villages perchés regroupent des maisons en granit[99] autour d'étroites ruelles appelées "coortes"[99]. Les rues « parlent » à travers leurs peintures murales[99], qui racontent la vie, la culture et les revendications politiques[99]. Les peintres locaux s'y expriment depuis plus d'un demi-siècle[100], sur un mode aussi humoristique que didactique[100], comme dans un « livre ouvert sur l'actualité locale et mondiale »[102], avec des peintures « à la Picasso, Miró ou De Chirico »[102].

Murale dédiée à la Prix Nobel de littérature 1926 Grazia Deledda et à Maria Carta, à Montresta, en Sardaigne

L'Ă®le compte plus d’un millier de peintures murales, dans plus de 70 villes ou villages[3]. Ce « mouvement muraliste »[3] a Ă©tĂ© relancĂ© dans les annĂ©es 1960[3], après la la rĂ©volte des bergers sardes de Pratobello, en 1969 dans le village d'Orgosolo, devenu sa capitale culturelle, en s'inspirant de l'artiste mexicain David Alfaro Siqueiros[3], par Pinuccio Sciola, issu de San Sperate, village agricole rĂ©putĂ© pour sa production fruitière, Ă  20 km kilomètres au nord de Cagliari[3]. Ă€ Orgosolo, une des fresques raconte le voyage en France d'une bande d'amis[100]. Le village a organisĂ© une fĂŞte Ă  l’occasion des 40 ans de la "lutte de Pratobello"[103], avec une assemblĂ©e populaire pour en tĂ©moigner et cĂ©lĂ©brer les cultures locales dans la Sardaigne actuelle[103]. Ă€ Orgosolo, les "muraux" ornent la petite rue principale oĂą les habitants, Â« très nombreux, se rassemblentpour prendre un cafĂ© ou discuter »[104] Bandits Ă  Orgosolo (1961), primĂ© au Festival de Venise[105], avait Ă©tĂ© prĂ©cĂ©dĂ© en 1958 par un documentaire du mĂŞme Vittorio De Seta sur les bergers (Pastori di Orgosolo)[105].

À Fonni, les fresques murales reproduisent en trompe-l'œil des scènes de la vie quotidienne sarde[100]. L'une d'elles dessine trois cavaliers au galop, dans la procession de la fête de saint Jean-Baptiste le 29 juin.

Le Parc national du Gennargentu

En 1998 fut fondé le Parc national du Gennargentu, pour protéger les mouflons, cerfs sardes, sangliers, renards, chats forestiers, aigles royaux, vautour fauve, et épervier ou phoques moines, dont la petite colonie a été réduite à deux rescapés[106]. Il a été signalé à trois reprises en Sardaigne depuis 2007[107] - [11] et aperçu aussi à Cala Sisine, plage principale du golfe d’Orosei, dans la partie qui en 1987 fut déclarée « zone protégée pour la sauvegarde duphoque moine »[108].

C'est l'un des neuf parcs naturels sardes, dont trois nationaux et six rĂ©gionaux . Il est connu pour des sites archĂ©ologiques comme la grotte de Corbeddu (it), nommĂ©e en souvenir du bandit sarde Giovanni Corbeddu Salis mais surtout pour ses montagnes sauvages et ses villages. Ă€ cheval entre les provinces de Nuoro et de l'Ogliastra, le massif du Gennargentu culmine Ă  la Punta La Marmora, plus haute montagne de l'Ă®le (1 834 mètres) et au Bruncu Spina, qui dĂ©passe aussi 1 800 mètres. Trois hĂ´tels y sont « nichĂ©s dans des Ă©crins sauvages »[102].

L'Ogliastra, plages, maquis et bergers

L'Ogliastra, qui rĂ©unit mer et montagne, a une nature qui ressemble Ă  celle de la Corse du Sud, recherchĂ©e Ă  la fois pour ses plages de sable blanc[109] et ses panoramas sauvages de coteaux de vignobles et chĂŞnes verts[109], ou de montagnes tombant dans la mer[109]. C'est est le pays de l'olivier, de l'amandier, du noyer, du figuier et de la vigne[87]. Dans son maquis se mĂŞlent les parfums du myrte, de l’armoise, du ciste, du romarin[66], avec des incursions des vieux oliviers et des chĂŞnes-lièges[66]. Au sommet des collines se cachent les nuraghes[66], forteresses vieille de près de 4 000 ans, dont une « classĂ©e par l'Unesco »[101].

Lido di Orrì, près de Tortoli.

L'Ogliastra fut longtemps le domaine exclusif des bergers et des payans qui faisaient du charbon avec le bois des forêts[87], d'où l'existence d'un grand nombre de passerelles et escaliers en bois ou en fer pour leur faciliter le travail[87]. Sa côte est « l'une des plus remarquables de la Méditerranée »[87], avec ses plages, calanques et grottes marines isolées[87], comme la grotte du Bue Marino, « refuge pour le phoque moine »[101]. La famille Palimodde y a fondé dans un hôtel de 70 chambres un « conservatoire des arts et traditions populaires locales »[110] fréquenté par Madonna, Richard Gere ou la famille royale de Belgique[110]

C'est aussi en Ogliastra qu'est apparu dans les années 2010 une passion pour la transhumance en Sardaigne, organisée avec les jeunes et nombreux bergers : avec 3,5 millions de têtes à la fin du XXe siècle, les moutons sont le cheptel le plus nombreux de l'île[57], d'où est tiré le célèbre Pecorino sardo, fromage de brebis.

Les bergers ont Â« crĂ©Ă© un art de vivre propre »[110], avec Â« une gastronomie et un artisanat foisonnant »[110], mais aussi Â« une culture artistique et lyrique »[110]. PratiquĂ© dans la Barbagia, la Baronia, haute Ogliastra et Santu Lussurgiu et le Logudoro, inscrit en 2005 au patrimone mondial de l'UNESCO, le cantu a tenore est une des plus anciennes traditions musicales[111], dans la seule Ă®le en MĂ©diterranĂ©e, avec la Corse, Ă  pratiquer le chant polyphonique [112].

Septembre se dit en sarde "cabudanni" (ou "caput anni", le dĂ©but de l’annĂ©e en latin). C'est le dĂ©part de la transhumance, ponctuĂ© de nombreuses fĂŞtes[113]. Dans des secteurs « prisĂ©s par les Italiens »[114], le succès progressif de sĂ©jours en Â« immersion sarde »[114] a pris la forme de « rando Ă  dos d’âne, balade avec les bergers, fabrication artisanale de pâtes et fromages »[114]. Encore nombreux, les bergers sardes restent combatifs[115] et en 2010 une de leurs manifestation contre le bas prix du lait a  Â« dĂ©gĂ©nĂ©rĂ© en guĂ©rilla urbaine »[115] Ă  Cagliari,  Â« faisant plusieurs blessĂ©s »[115].

Mamoiada, Oliena et Dorgali sont des villages vinicoles reconnus Ă  l'Ă©chelle internationale[99] pour le cannonau, dont le village montagnard de Jerzu est le grand producteur[116]. Sa "Cantina Sociale", a fait de Jerzu la "ville du vin"[116].

La province de Nuoro, les grottes de Tiscali et Bue Marino

L'activité karstique dans l'île a façonné des centaines de cavités, avec l'identification d'environ 1500 grottes[12].

La province de Nuoro occupe la partie centrale de la Sardaigne. Composé surtout de collines et de vieilles montagnes, son territoire conservé l'ambiance naturelle, riche en forêts, maquis méditerranéen, paysages sauvages et côtes peu peuplées. La ville éponyme est considérée comme la capitale de la Barbagia, à proximité du mont Ortobene, bordant une « eau cristalline, du sable fin, des roches tourmentées et des parois abruptes plongeant dans le bleu », avec « une végétation dense »[44]

Les grottes du Bue Marino vues depuis la mer.

Sur le littoral, les Grottes du Bue Marino s'Ă©tend sud environ 15 km. La branche sud, longue de 900 m, est ouverte au public avec une grande galerie de stalactites et stalagmites qui se reflètent dans les eaux limpides d'un lac souterrain salĂ© d'un kilomètre carrĂ©, avec des puits de lumière naturelle, avec des gravures du nĂ©olithique sur les parois[44], formant des effets chromatiques aux nuances multiples. La plage oĂą le phoque moine se reproduisait est alimentĂ©e par des rivières souterraines, dont l'eau douce se mĂ©lange avec l'eau de mer.

En tout, le complexe karstique de "Codula di Ilune"[117] reprĂ©sente (76 km)[118], la plus longue grotte italienne[119], d'un grand intĂ©rĂŞt biospĂ©lĂ©ologique[120] du fait de gravures rupestres accessibles, datant de la culture d'Ozieri qui rĂ©vèlent une danse autour d'une sculpture considĂ©rĂ©e par les savants comme une reprĂ©sentation du disque solaire.

La grotte de Tiscali vue de l'extérieur

Site archéologique de la province de Nuoro, la grotte de Tiscali, située à Dorgali, à l'intérieur d'une doline, explorée par l'historien Ettore Pais dès 1910[121]. La voute de cette ancienne et vaste grotte, colonisée par la végétation, s'est effondrée. On y visite les restes d'un village de pierres dont les La toiture étaient en matériaux végétaux, composé de deux groupes de huttes. Le premier d'environ quarante, aurait été occupé du XVe au VIIIe siècle av. J.-C., puis abandonné, avant d'être réoccupé à l'époque romaine. Le second est composé d'une trentaine de huttes. À l'intérieur de la doline, un bosquet d'arbres ultra-séculaire du maquis méditerranéen 'térébinthe, yeuse, filaire, lentisque, figuier, érable, frêne).

Province de la Sardaigne du Sud

De belles plages sont assez fréquentées dans la province de Carbonia-Iglesias, près de la ville de Carloforte, seule commune de l'île San Pietro et port relié par ferries à la Sardaigne et à Calasetta sur l'île de Sant'Antioco[87] - [122]. Sur cette île se parle un dialecte ligure, proche du génois, car la ville a été peuplée de Génois venant de Pegli qui ont été évacués de l'île de Tabarka, en Tunisie, où une colonie de peuplement génoise était installée. En mai la traditionnelle "Fête du thon"[76] voit des troupes de théâtre, de danse, et des groupes de musiciens se répandre chaque soir pendant une semaine sur les places du petit port[76].

Au large de la côte nord de l'Île San Pietro se trouvent l'île Ratti et l'Île Piana. Sur la seconde, plus grande, une ancienne conserverie de thon, qui fut la plus importante de Sardaigne, est devenue un village résidentiel et touristique. L'île de Sant'Antioco, reliée à la terre ferme par un isthme artificiel, comporte de petites criques, nichées entre les falaises et uniquement accessibles à pied[76].

Le tourisme minier dans les villages en Ă -pic sur la mer

La Province de Sardaigne du Sud inclut Carbonia,chef-lieu de l'ancienne province de Carbonia-Iglesias et ses mines de charbon des années 1930 à 1960, qui ont marqué l'histoire de l'île.

Région historique du sud de la Sardaigne, le Sulcis-Iglesiente inclut aussi l'Archipel des Sulcis, connu pour nombre d'autres minéraux, comme le plomb et zinc, et l' argent depuis l'Antiquité, où les villes principales d'Iglesias et Carbonia ont été fondées à deux époques très différentes, respectivement en 1272 et 1938[123].

Mairie de la ville minière d'Iglesias.
Masua, près du village minier de Nebida.

L'Histoire minière de Sardaigne s'intensifie dès l'Ă©poque romaine, mais s'emballa avant et après l'unification de l'Italie. Après que  le peuple sarde se souleva Ă  Nuoro en avril 1868  contre la vente des terres de l'État, l'ingĂ©nieur minier piĂ©montais Quintino Sella, membre de commission parlementaire d'enquĂŞte, publia un rapport dĂ©capant sur les mines sardes en 1871 après un voyage de 18 jours, tĂ©moignant du triplement des effectifs et de la production  en neuf ans, via un quintuplement des permis de prospections. Le "rapport Sella" encouragea la construction de 30 kilomètres de chemin de fer et 181 de routes,  l’introduction de la dynamite facilita l’extraction, mais il constata aussi les dĂ©marches colonialistes venues du continent et les discriminations contre les mineurs sardes, en plaidant pour une Ă©cole de chefs mineurs et fondeurs Ă  Iglesias

Pâtisserie La Marmora à Iglesias

Le siège du district minier fut alors transfĂ©rĂ© de Cagliari Ă  Iglesias en 1872. Des villages entiers de mineurs, souvent situĂ©s près de la mer pousssèrent comme des champignons. S'ensuivit aussi un cycle de l'argent: des 15 premières tonnes produites en 1871 au Mont Narba, on atteignit vite les 2 000 tonnes annuelles et de trois mines en 1871, on passa Ă  dix en vingt ans. Ă€ Buggerru[124], oĂą le plomb et de zinc est extrait depuis 1864 sur une pente forte qui se jette dans la mer, surplombant les eaux turquoises[124], un tunnel autrefois traversĂ© par un train Ă  vapeur, dĂ©bouche directement sur le port [124]. Le « massacre de Buggerru » a causĂ© 4 morts[125], le 4 septembre 1904[126] lors d'une grève Ă  la mine Malfidano[127]. Deux compagnies de carabiniers, mobilisĂ©es après un vol de dynamite[128] ont rĂ©primĂ© les manifestations après un jet de pierre.

La mine de Serbariu a comptĂ© plus de 11000 travailleurs et ne fĂ»t fermĂ©e qu'en 1971[129]. Plus de 5 000 personnes travaillaient aussi Ă  Ingurtosu, un village entre les dunes de sable, construit Ă  la fin des annĂ©es 1800[130] - [129]. Tout proches, Montevecchio et Arbus disposent de plusieurs sites relevant de l'archĂ©ologie industrielle inclus dans le "Parc gĂ©o-minier historique et environnemental de la Sardaigne", inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco[129]. De nombreux musĂ©es Ă  la fois Ă©laborĂ©s sur le plan scientifique et pĂ©dagogique ont captĂ© un large public[124] - [123]. Une longue randonnĂ©e locale en plein air, amĂ©nagĂ©e le long de l’ancienne exploitation minière, est commentĂ©e par d’anciens mineurs reconvertis en guides touristiques du parc gĂ©ologiques[124].

La mine plomb-zincifère de Nebida,  oĂą travaillaient trois mille personnes, Ă  environ 15 km d’Iglesias,  sur un promontoire en altitude au-dessus de la mer, accessible par un sentier panoramique[129], est Ă  trois kilomètres du petit village de Masua et de la mine de Porto Flavia, encastrĂ©s dans les falaises Ă  pic sur la mer[129], en face l’île « Pan di Zucchero » (Pain de Sucre)[129]. La mine, ouverte dès la fin des annĂ©es 1800[131] est accessible par la plage de sable blanc de Fontanamare.

Le "Petit Sahara sarde" sur la cĂ´te

Dunes de Piscinas
Dunes de Piscinas

Le massif de dunes cĂ´tières de Piscinas, façonnĂ© par les vents qui soufflent de la mer, s'Ă©tend sur environ 1,5 km2 et près de 2 kilomètres de long, sur l'axe d'une plage de sable blanc[132] - [133], dans la municipalitĂ© d'Arbus. HabitĂ© par le cerf sarde (Cervus elaphus corsicanus), la tortue mĂ©diterranĂ©enne (Testudo hermanni) et la tortue de mer (Caretta caretta), qui pond des Ĺ“ufs sur la plage, les dunes de sable sont tapissĂ©es par le genĂ©vrier, le lentisque (Pistacia lentiscus), etle genĂŞt, l'euphorbe. Certaines atteignant une hauteur d'environ 100 mètres, elles sont parmi les plus hautes dunes vivantes d'Europe [134] - [135]. Le cinĂ©ma s'y est arrĂŞtĂ© plusieurs fois, notamment en 1978, L'Etalon Noir rĂ©alisĂ© par Carroll Ballard et en 2008, Hero (histoire de Luigi delle Bicocche), du rappeur italien Caparezza.

Dunes de Piscinas

Un seul bâtiment a été construit directement sur la plage de Piscinas, au milieu d'un désert de sable[102] : un ex-entrepôt de minerais d'où argent, plomb et zinc étaient chargés sur les bateaux[102]. L'exploitation des mines, terminée depuis 1991, a aussi laissé des villages fantômes sur ce littoral[102].

Région Gallura et Baronìa

La Gallura est un territoire très étendu qui occupe toute la partie nord-orientale de la Sardaigne. Elle concentre une grande partie du tourisme de l'île, mais il y a aussi des zones complètement sauvages, comme le vaste territoire des Monts de Alà et de Buddusò, aisément accessibles car à une demi-heure de voiture de la côte. Elle est une région montagneuse, avec peu de zones plates (la plaine d'Olbia), dominée par les formes du granit polies et par l'obscurité verte de la garrigue.

Localisation de Tavolara

Toutes les communes cĂ´tières sont des localitĂ©s touristiques renommĂ©es alors que les communes de l'intĂ©rieur sont riches de tĂ©moignages de la civilisation nuragique, de dolmens, menhirs et des puits sacrĂ©s, ainsi que des bourgs caractĂ©ristiques et montagneux (comme Aggius) ou des environnements naturels prestigieux. Ă€ 10 km de la Corse, la « magnifique plage de Coticcio », est situĂ©e sur l’île de Caprera[136], dans un archipel formĂ© en partie de granits roses[137].

L'île de Tavolara, au sud-est du golfe d'Olbia dans la province de Sassari, est proche des îles de Molara et Molarotto. Connue pour la richesse et la diversité de sa faune et de sa flore[138], elle est longue de km pour seulement km de large, mais au relief très accidenté. À l'origine royaume d'une espèce de chèvres sauvages, puis habitée par une petite communauté alliant bergers et pêcheurs, l'île est devenue un "Royaume indépendant" au XIXe siècle sur décision du roi de Sardaigne après sa visite en 1836[139].

Certaines des localités célèbres de la région.
Palau - Capo d'Orso.

Galerie d'images

  • Alghero
    Alghero
  • Palau - Capo d'Orso. La sua sagoma appare anche in lontananza ed è nota sin dall'antichitĂ : è menzionata sia nell'Odissea che dal geografo alessandrino Claudio Tolomeo.
    Palau - Capo d'Orso. La sua sagoma appare anche in lontananza ed è nota sin dall'antichità: è menzionata sia nell'Odissea che dal geografo alessandrino Claudio Tolomeo.
  • Riviera del Corallo. L'isola Foradada vista dal belvedere di capo Caccia.
    Riviera del Corallo. L'isola Foradada vista dal belvedere di capo Caccia.
  • Cala GoloritzĂ©
  • Spiaggia di Caprera
    Spiaggia di Caprera
  • Nuraghe Losa
  • Basilica di Saccargia
    Basilica di Saccargia
  • In primo piano il monte Acuto, dietro il Limbara
    In primo piano il monte Acuto, dietro il Limbara

Voir aussi

Liens externes

Notes et références

  1. (it) Sandro Ruju, La grande scoperta della Sardegna, Sardegna Digital Library, , 74 p. (ISBN 979-12-200-0734-4, lire en ligne), page 4 - page 18
  2. (it) Consorzio Costa Smeralda, « Page d'accueil », sur Consorzio Costa Smeralda
  3. "La Sardaigne insolite et secrète" par Eric Milet, Routard.com, édition en ligne du Guide du routard
  4. Jean-Christophe Paoli, Alessandro Fiori, Romain Melot, « L'aménagement du littoral à l'épreuve de la décentralisation. Conflits et concertation en Corse et Sardaigne. », sur CAIRN
  5. (en) Francesco Garutti, « Darkness, Silence, and Nature as a Political Plan », sur CCA
  6. (it) Regione Autònoma de Sardigna, « Legge Regionale 25 novembre 2004, n. 8 – Norme urgenti di provvisoria salvaguardia per la pianificazione paesaggistica e la tutela del territorio regionale. », sur Regione Autònoma de Sardigna
  7. « Sauver la Méditerranée Autour d'un bassin déjà très pollué, la population côtière et le flux touristique vont doubler d'ici à l'an 2025 », Le Monde,‎ (lire en ligne).
  8. Petit FutĂ©, Éditions de l’UniversitĂ©, (lire en ligne), p.14.  
  9. Petit Futé 2015, p. 48.
  10. Petit Futé 2015, p. 9.
  11. "Sardaigne, le paradis des marcheurs!" par FrĂ©dĂ©ric Rein, le 30/03/2014 dans GĂ©nĂ©rations, site suisse de rĂ©fĂ©rence pour l'actualitĂ© et les Ă©changes  
  12. Sarah Chevalley, « 10 sites incontournables à visiter en Sardaigne" », sur www.lefigaro.fr Le Figaro
  13. Étude réalisée par l'Agence SRM, en collaboration avec Confindustria et la Banque Intesa San Paolo
  14. (it) Salvio Capasso, Anna Arianna Buonfanti, Agnese Casolaro, Autilia Cozzolino, Luigi Liccardo, Alessandro Panaro., Il turismo in Sardegna: le opportunitĂ  di crescita del sistema. Come costruire un turismo stabile tutto l'anno", (lire en ligne), Page 33
  15. (it) Antonella De Arca, Maria Carla Massa, Guglielmo Pitzalis, Marzia Ravenna, Barbara Tiddia, « Sardegna in Cifre 2018: il nuovo assetto territoriale », sur Sardegna Statistiche (consulté le )
  16. (it) B. Biagi – Centro di Ricerche Economiche Nord Sud, Economia della Sardegna: 27° Rapporto sull'Economia della Sardegna, Centro di Ricerche Economiche Nord Sud – Università di Cagliari & Sassari, 170 p. (ISBN 978-88-68512-85-9, lire en ligne), p. 106
  17. " En Sardaigne, un tourisme soucieux de partage" par Paula Boyer, envoyée spéciale, dans La Croix le 6 janvier 2022
  18. "Tourisme et peuplement de la cĂ´te en Sardaigne: les tendances en cours" par Maria Luisa Gentileschi, dans la revue MĂ©diterranĂ©e en 1991  
  19. "Le Tourisme Ă©tranger en Italie et ses enseignements" par Jean-Emile Hermitte en 1961  dans la revue MĂ©diterranĂ©e  
  20. "La reprĂ©sentation de la femme sur les affiches touristiques balnĂ©aires", par Christophe PĂ©cout, Ludovic Birot et AnaĂŻs Bohuon, dans la revue Teoros en 2010  
  21. "Le prodigieux essor du tourisme en Espagne", par Max Daumas dans la Revue gĂ©ographique des PyrĂ©nĂ©es et du Sud-Ouest en 1964  
  22. "Évolution dĂ©mographique rĂ©cente et dĂ©veloppement du tourisme dans la Province d'Alicante (Espagne)" par Danielle Dumas, dans la revue MĂ©diterranĂ©e en 1975  
  23. "Tourism and Culture" par K. K. Sharma, en 1999
  24. "Brigitte Bardot: Un mythe français", par Catherine Rihoit · 1986
  25. "Dix choses Ă  savoir sur le bikini qui fĂŞte ses 70 ans" par VĂ©ra Lou Derid le 09/07/201 dans L'Express
  26. "L'homme qui a inventé Benidorm", par IGNACIO ZAFRA le 6 décembre 2016 dans El Pais
  27. "Bikini, Una Historia Real" présentation du court métrage d'Oscar Benàcer le 26 décembre 2013
  28. avec la médiation de Rodrigo Bocanegra, archiprêtre de Valence
  29. "Los años 50 una historia sentimental de cuando España era diferente" par Juan Soto Viñolo; aux Éditions La Esfera de los Libros en 2009
  30. "C'était l'année 1955", dans LaMaddalena.info. Portail d'histoire, de tourisme et de culture de l'île de La Maddalena
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