Karim Aga Khan IV
Le prince Karim al-Hussaini dit Karim Aga Khan IV (en persan : كريم الحسين شاه), né le à Genève, est le chef spirituel des ismaéliens nizârites.
(fa) کریم آقاخان چهارم
Titre
Imam des ismaéliens nizârites
Depuis le
(65 ans, 11 mois et 21 jours)
Prédécesseur | Aga Khan III |
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Titulature | Prince |
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Nom de naissance | Karim al-Hussaini |
Naissance |
Genève (Suisse) |
Père | Ali Khan |
Mère | Joan Yarde-Buller |
Conjoint |
Sarah Croker Poole Gabriele Thyssen |
Enfants |
Zahra Aga Khan Rahim Aga Khan Hussain Aga Khan Aly Muhammad Aga Khan |
Religion | Ismaélisme |
Fils du prince Ali Khan, le prince Karim, alors âgé de 20 ans et étudiant à l'université Harvard, succède à son grand-père, l'Aga Khan III, à la mort de celui-ci le , à la tête de dix millions d'Ismaéliens, en tant que 49e imam de la communauté ismaélienne[1].
Biographie
Petit-fils du précédent Aga Khan, Karim passe son enfance au Kenya[2]. Après avoir étudié au collège Le Rosey en Suisse[3], il est diplômé de Harvard en histoire islamique. À la mort de l'Aga Khan III, il est désigné pour lui succéder, malgré la tradition, qui aurait voulu que son père Ali hérite de la fonction, ce qui lui fut refusé en raison de son existence sulfureuse. Il est intronisé quarante-neuvième imam des Ismaéliens en 1957, à Dar es-Salaam en Tanzanie[4].
En 1959, Karim Aga Khan rachète un journal kényan et fonde le Nation Media Group, un groupe de presse qui devient par la suite important en Afrique de l'Est.
Karim Aga Khan crée en 1967 la Fondation Aga Khan (en) (Aga Khan Foundation, AKF), un organisme sans but lucratif. En 1977, il met en place le prix Aga Khan d'architecture pour récompenser l'excellence en architecture dans les sociétés musulmanes. L'architecte français Jean Nouvel en collaboration avec l'agence parisienne AS (Architecture-Studio) obtient ce prix en 1987 pour la réalisation de l'Institut du monde arabe à Paris.
L'Aga Khan crée et dirige AKDN (Aga Khan Development Network), l'un des plus importants réseaux de développement privés au monde, dont la mission est d'améliorer les conditions de vie et contribuer au développement économique des pays les plus pauvres. Ces institutions couvrent divers domaines comme l'agriculture, l'industrie, l'architecture, l'éducation et la santé[3].
Il est en 2005 à l'initiative de la Fondation pour la sauvegarde et le développement du domaine de Chantilly. Il est président de l'Académie diplomatique internationale[5].
En 2007, tous les ismaéliens du monde fêtèrent les 50 années d'imamat (Jubilé d'or) du prince Karim Aga Khan.
Depuis 2007, Karim Aga Khan est membre associé étranger de l'Académie des beaux-arts ; il a été élu au fauteuil de l'architecte Kenzo Tange, décédé en 2005[6]. Sa réception au sein de l'institution par le secrétaire perpétuel Arnaud d'Hauterives a lieu le 18 juin 2008[7].
À l'occasion de son jubilé d'or à la fin des années 2000, il lance le barrage hydraulique de Bujagali, sur le Nil blanc et au bord du lac Victoria, en Ouganda, inauguré en 2012[2].
Il a créé un musée d'art islamique à Toronto[3].
Il défend un islam modéré, adapté au monde moderne[8].
Courses hippiques
Poursuivant le travail accompli par son grand-père, il dirige l'élevage et l'écurie familiale dont les jockeys portent une casaque verte et des épaulettes rouges. Ses chevaux figurent parmi les plus célèbres du monde et se distinguent régulièrement dans les plus grandes courses de plat. Il a été propriétaire du fameux champion Shergar (enlevé et peut-être abattu par l'IRA en 1983) et a remporté notamment le prix de l'Arc de Triomphe à quatre reprises (Akiyda en 1982, Sinndar en 2000, Dalakhani en 2003 et Zarkava en 2008)[8].
Vie privée
Il épouse, en , le mannequin Sarah Croker Poole (Salimah Aga Khan, ex-épouse de lord James Crichton-Stuart), avec qui il a une fille et deux fils :
- la princesse Zahra née le 18 septembre 1970 ;
- le prince Rahim (né le 12 octobre 1971) ;
- le prince Hussain (né le 10 avril 1974).
Ils divorcent en 1995.
En , il épouse la juriste allemande Gabriele Homey dite Gabriele Thyssen (Inaara Bégum Aga Khan, ex-épouse du prince Charles Emich de Leiningen), avec qui il a un fils :
- le prince Aly Muhammad (né le 7 mars 2000).
Le , ils annoncent leur volonté de divorcer et vivent actuellement séparément[9].
Décorations
- Membre de première classe de l'ordre du Courage (Bahreïn, 2003)
- Compagnon de l'ordre du Canada (Canada, 2005)[14]
- Grand-cordon de l'ordre national du Mérite (Comores, 1966)
- Grand-croix l'ordre national de la République de Côte d'Ivoire (1965)
- Grand-croix de l'ordre du Mérite civil (Espagne, 1991)
- Grand-croix de la Légion d'honneur (France, 2018)[15]
- Commandeur de l'ordre des Arts et des Lettres (France, 2010)
- Grand-croix de l'ordre national de la République de Haute-Volta (1960)
- Grand-cordon de l'ordre des Pahlavis (Iran, 1967)
- Médaille Padma Vibhushan (Inde, 2015)
- Chevalier grand-croix au grand cordon de l'ordre du Mérite de la République italienne (1977)
- Chevalier de l'ordre du Mérite du travail (Italie, 1988)
- Grand-cordon de l'ordre national du Kenya (2007)
- Grand-croix de l'ordre national de Madagascar (1966)
- Grand-croix de l'ordre national du Mali (2008)
- Grand-cordon de l'ordre du Trône (Maroc, 1986)
- Commandeur de l'ordre du Mérite national (Mauritanie, 1960)
- Chevalier commandeur de l'ordre de l'Empire britannique (Royaume-Uni, 2004)[16]
- Grand-officier de l'ordre national du Lion du Sénégal (1982)
- Chevalier commandeur de l'ordre de la Perle d'Afrique (Ouganda, 2017)
- Grand-cordon de l'ordre du Nishan-e-Pakistan (en) (Pakistan, 1983)
- Grand-cordon de l'ordre de Nishan-e-Imtiaz (en) (Pakistan, 1977)
- Grand-croix de l’ordre de la Liberté (Portugal, 2017)[17]
- Grand-croix de l'ordre du Christ (Portugal, 2005)
- Grand-croix de l'ordre du Mérite (Portugal, 1998)
- Grand-croix de l'ordre de l'Infant Dom Henrique (Portugal, 1960)
- Médaille de l'ordre de l'Amitié (Turkménistan, 1998)
- Grand-cordon de l'ordre de la brillante étoile de Zanzibar (en) (Zanzibar, 1957)
Distinctions
Docteur Honoris causa
- Docteur honoris causa de l'Université Simon Fraser (2018)
- Docteur honoris causa de l'Université de la Colombie-Britannique (2018)
- Docteur honoris causa de l'Université de Calgary (2018)
- Docteur honoris causa de l'Université nouvelle de Lisbonne (2017)
- Docteur honoris causa de l'Université du pays de Galles (2013)
- Docteur honoris causa de l'Université d'Ottawa (2012)
- Docteur honoris causa de l'Université de Cambridge (2009)
- Docteur honoris causa de l'Université de l'Alberta (2009)
- Docteur honoris causa de l'Université Harvard (2008)
- Docteur honoris causa de l'Université de Toronto (2004)
- Docteur honoris causa de l'Université Brown (1996)
- Docteur honoris causa de l'Université McGill (1983)
- Docteur honoris causa de l'Université McMaster (1987)
Prix et récompenses
Titulature
- - : prince Karim Aga Khan ;
- depuis le : Son Altesse l'Aga Khan IV ;
- depuis 1959 : Son Altesse Royale l'Aga Khan IV (prédicat iranien d'altesse royale non utilisé par l'intéressé).
En 1957, la reine Élisabeth II lui confère le prédicat officiel d'altesse (prédicat officieux depuis l'abolition de la monarchie au Pakistan[18] en 1956).
En 1959, le chah d'Iran lui confère le prédicat d'altesse royale[19].
Le huitième chapitre de la Constitution ismaélienne nizârite s'ouvre par la liste protocolaire des noms sous lesquels l'âgâ khân est désigné[20] :
« Son Altesse [...] est identifié parmi les murîdes shiites imamites ismailites » par les noms suivants[20] : “Hazrat Maulana, Dhani Salamat Datar, Pir Salamat, Sarkar Saheb, Huzur-Pur-Noor, Dhani Salamat, Hazar Imam, Dhani Pir, Pir Shâh, Aga Khan, etc.”[20].
Voir aussi
Liens externes
- Ressource relative aux beaux-arts :
- Ressource relative à l'audiovisuel :
- (en) IMDb
- Ressource relative au sport :
- (en) Olympedia
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :
- (en) Aga Khan Development Network.
- (en) The Institute of Ismaili Studies.
- (fr) Biographie détaillée – The Institute of Ismaili Studies.
Notes et références
- « Mais qui sont les Agha Khan ? », sur leparisien.fr, .
- « Aga Khan, « Prince » du développement », Jeune Afrique, 24 août 2017.
- Charles Jaigu, « Son altesse l'Aga Khan », Le Figaro Magazine, semaine du 16 février 2018, pages 56-62.
- « L’Aga Khan IV, soixante années de règne », sur pointdevue.fr, .
- « L'Aga Khan, le milliardaire des pauvres », sur lalibre.be, .
- « Aga Khan à l'Académie des Beaux-Arts », Le Figaro, 6 juin 2008.
- Arnaud d'Hauterives, Discours de réception de S.A. le Prince Karim Aga Khan en tant que membre associé étranger à l'Académie des beaux-arts, AKDN, 18 juin 2008.
- « Présentation du Son Altesse l'Aga Khan », sur iis.ac.u.
- « Divorce de l'Aga Khan : le prince condamné à verser 60 millions d'euros à son ex-épouse », sur lepoint.fr, .
- Le Point magazine, « Escroquerie au "faux Le Drian": deux hommes condamnés à 7 et 10 ans en appel », sur Le Point, (consulté le )
- « A nos millions ! J’emmerde la justice française ! », sur Épris de justice, (consulté le )
- Par AFP, « Les deux escrocs s’étant fait passer pour Le Drian condamnés en appel », sur fr.timesofisrael.com (consulté le )
- « Affaire du «faux Le Drian» : deux hommes jugés en appel pour une monumentale escroquerie », sur LEFIGARO, (consulté le )
- (en) « Aga Khan Conferred Companion of the Order of Canada », sur akdn.org, .
- « L’Aga Khan, chef des chiites ismaéliens, Grand Croix de la Légion d’honneur », sur la-croix.com, .
- (en) no 57155, p. 24, London Gazette, 31 décembre 2003.
- « Aga Khan receives presidential honour in recognition of his service to humanity », sur akdn.org, .
- Le Pakistan, né du partage des Indes britanniques en 1947, demeure une monarchie (avec le souverain britannique comme chef d'État) jusqu'en 1956. L'Inde, quant à elle, passe du statut de monarchie à celui de république en 1950, par l'adoption de sa Constitution.
- Charles Jaigu, « Son Altesse l'Aga Khan », sur lefigaro.fr, .
- Michel Boivin, « L’âghâ khân et les Khojah: Islam chiite et dynamiques sociales dans le sous-continent indien (1843-1954) », Karthala Editions, (ISBN 9782811123215), p. 201-202