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Terminologie informatique

La terminologie informatique est l'ensemble des termes et des sigles utilisés dans le domaine de l'informatique. La terminologie informatique regroupe en particulier des termes relatifs à des notions, des techniques, des normes, des produits – logiciels ou matériels, ainsi que des applications pratiques et des métiers de l'informatique.

Depuis ses débuts en 1950, le domaine de l'informatique a donné lieu à de nombreux néologismes, souvent empruntés à l'anglais. Ces emprunts sont d'usage courant dans le jargon des professionnels et le grand public. En France et au Québec, les gouvernements ont mis en place des organismes publics pour formuler des recommandations sur la terminologie et proposer leurs propres néologismes.

Origine des termes

Depuis ses débuts dans les années 1950, le secteur d'activité scientifique et industriel de l'informatique est à l'origine de nombreux néologismes, souvent en anglais. Les néologismes proviennent des instituts de recherche, des entreprises et des organismes du secteur d'activité.

L'anglais et l'informatique

L'informatique est un secteur d'activité scientifique et industriel important aux États-Unis, en Europe et en Asie. Les produits et services de cette activité s'échangent dans le monde entier. Les produits immatériels tels que les connaissances, les normes, les logiciels ou les langages de programmation circulent très rapidement par l'intermédiaire des réseaux informatiques et de la presse spécialisée, et sont suivis par les groupes de veille technologique des entreprises et des institutions. Les matériels informatiques peuvent être conçus sur un continent et construits sur un autre.

L'anglais international est la langue véhiculaire du secteur d'activité. Il est enseigné dans les écoles[1]. C'est la langue des publications scientifiques ainsi que de nombreux ouvrages techniques. La grande majorité des langages de programmation utilisent le vocabulaire anglais comme base. Les termes peuvent provenir des instituts de recherche, des entreprises, ou des organismes de normalisation du secteur. De nombreux néologismes sont des abréviations ou des mots-valise basés sur des mots en anglais. Le grand nombre d'anglicismes reflète la domination actuelle des États-Unis sur ce marché[2].

L'usage d'abréviations joue le même rôle que celui des formules chimiques : L'ébauche d'une nomenclature internationale qui facilite l'accès des lecteurs non anglophones à la littérature informatique. Il existe en outre un phénomène d'emprunt lexical réciproque entre les langages de programmation - dont le lexique est basé sur l'anglais, et le jargon informatique[3].

L'Association pour la promotion du français des affaires critique la prolifération du jargon en anglais, évolution qui, selon elle, n'est pas dénuée de risques[4].

Traduction en français

En France et au Québec, des organismes publics de néologie proposent leurs propres néologismes sous forme de traductions des termes en anglais.

Au Québec, c'est l'Office québécois de la langue française qui en est chargé, dans le contexte du bilinguisme et des langues officielles.

En France, c'est la Commission spécialisée de terminologie et de néologie de l'informatique et des composants électroniques au ministère de l'Économie, de l'Industrie et de l'Emploi qui est chargée de proposer les termes nouveaux en informatique, sous le contrôle de la Commission générale de terminologie et de néologie. Le décret du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française, adopté en application de la loi Toubon, met en place un dispositif public pour entériner le choix des termes à employer ou des néologismes, dans tous les domaines dont en particulier l'informatique. Les organismes de terminologie des pays francophones sont consultés[5]. Une fois publiés au Journal officiel de la République française, l'usage des termes officiels est rendu obligatoire dans les administrations françaises et dans les services publics[6].

Une étude publiée en 1997 et portant sur plus de 500 documents en français (exercices, articles de presse, publicité, documentation technique, documents internes et contrats) a montré que les termes les plus souvent traduits sont logiciel (software), ordinateur (computer), disquette (floppy disk) et mémoire (memory). Les anglicismes les plus courants sont bug (bogue), data (donnée), directory (répertoire), et hardware (matériel)[7]. Cette étude fait état d'un nombre très élevé de mots anglais dans les écrits de programmation en raison de la présence d'instructions de programme dans les textes. Elle démontre aussi que, paradoxalement, les écrits destinés aux étudiants et au grand public font un plus large usage du jargon informatique que ceux destinés aux initiés et aux professionnels[7].

Sigles

De nombreux sigles font partie de la terminologie informatique. Ils désignent des concepts, des applications pratiques, des normes industrielles, des techniques ou des produits d'informatique tant logiciels que matériels. Ceux-ci sont créés par les instituts de recherche, les organismes de normalisation ou les entreprises dont le nom est lui aussi un sigle.

Ci-dessous une liste (incomplète) de sigles utilisés en informatique, triés par thèmes.

Sociétés et organismes

  • AOL : America On-line
  • AT&T : American Telephone & Telegraph
  • AFNIC : Association française pour le nommage Internet en coopĂ©ration
  • AMD : Advanced Micro Devices
  • ANSI : American National Standards Institute
  • BSA : Business Software Alliance
  • CCIE : Cisco Career Certifications
  • CDC : Cult of the Dead Cow
  • CPAN : Comprehensive Perl Archive Network
  • DARPA : Defense Advanced Research Projects Agency
  • DIN : 1/ Deutsches Institut fĂĽr Normung (l'institut) ; 2/ Deutsches Industrie Norm (la norme)
  • DINUM : Direction interministĂ©rielle du numĂ©rique

Normes

Produits

Notions

CMYB, codec, DAI, DOI

Jargon

Ci-dessous une liste de termes du jargon informatique, le terme en anglais est indiqué en italique. Les termes en anglais comme en français sont utilisés indifféremment par les professionnels du secteur.

  • Applet ou applette (diminutif de application) - morceau d'application.
  • Backup - sauvegarde. Copie de rĂ©serve.
  • Bande passante - bandwidth. CapacitĂ© de transport d'une ligne ou d'un rĂ©seau.
  • Batch - traitement par lots. Ensemble de commandes informatiques exĂ©cutĂ©es dans l'ordre sans intervention humaine.
  • Bit (mot-valise de l'anglais binary digit). La plus petite information manipulable par informatique. unitĂ© de mesure.
  • Boot - amorçage. DĂ©marrage du logiciel Ă  la mise en route de l'ordinateur. Voir aussi reboot.
  • Bug - francisĂ© en bogue. DĂ©faut de construction d'un logiciel.
  • Cookie - tĂ©moin de connexion
  • CPU (Central Processing Unit) - Processeur
  • Cracker. Informaticien qui effectue des transformations de logiciels en vue de casser leurs mĂ©canismes de sĂ©curitĂ©. Voir aussi Hacker.
  • Client - client. Ordinateur qui demande des services Ă  un serveur.
  • Computer Cluster - grappe de serveurs.
  • Configuration - configuration. CaractĂ©ristiques techniques.
  • Customisation - adaptation Ă  l'usager, personnalisation.
  • Driver - pilote. Logiciel qui commande une pièce de matĂ©riel.
  • Dump - clichĂ©. Copie du contenu d'une mĂ©moire Ă  un instant donnĂ©.
  • En ligne - online, et hors-ligne - offline. Disponible ou indisponible au bout d'un câble rĂ©seau.
  • End-of-file - fin de fichier, abrĂ©gĂ© en EOF.
  • Framework - armature ou cadriciel. Bibliothèque logicielle contenant un kit de construction de logiciels.
  • Firmware - microprogramme. Programme informatique incorporĂ© dans une pièce de matĂ©riel informatique (exemple: disque dur, imprimante) et exĂ©cutĂ© par ce matĂ©riel.
  • Freeware - gratuiciel. Logiciel mis gratuitement Ă  la disposition du public.
  • Geek – informaticien bricoleur, assidu et passionnĂ©, qui possède souvent de grandes connaissances.
  • Groupware - Logiciel qui permet Ă  un groupe de personnes de collaborer sans ĂŞtre nĂ©cessairement rĂ©unis.
  • Hacker - personne spĂ©cialiste dans la maĂ®trise de la sĂ©curitĂ© informatique et donc des moyens de dĂ©jouer cette sĂ©curitĂ©.
  • ImplĂ©mentation - de l'anglais implementation. Mise en place d'un processus mĂ©tier (mise en Ĺ“uvre) ou mise en place d'un logiciel dans un système d'informations (implantation).
  • Interface - interface. Dispositif de communication physique et/ou logique.
  • Log - journal, et logging - journalisation, Inscription automatique dans un fichier.
  • MatĂ©riel informatique - hardware. Pièces dĂ©tachĂ©es d'appareils informatique.
  • Middleware - logiciel mĂ©diateur. Logiciel qui assure des Ă©changes d'informations entre diffĂ©rentes applications informatiques.
  • Migration - migration. Passage d'un système informatique d'un Ă©tat A Ă  un Ă©tat B.
  • Mise Ă  niveau - upgrade. Passage Ă  une version plus rĂ©cente.
  • Mock-up - maquette. Prototype d'un logiciel.
  • Multitâche - multitasking. Fait d'effectuer plusieurs tâches en mĂŞme temps.
  • MĂ©talangage - metalanguage. Langage de description de langage.
  • Not Invented Here - pas inventĂ© ici. DĂ©signe pĂ©jorativement l'attitude de membres d'une organisation qui rejettent les innovations survenues hors de leur contrĂ´le.
  • Open source - Se dit d'un logiciel dont l'auteur autorise la rĂ©utilisation du code source pour en faire des Ĺ“uvres dĂ©rivĂ©es.
  • OrientĂ© objet - Se dit des langages de programmation avec lesquels les programmes sont construits par la dĂ©finition d'interactions entre des briques logicielles (les objets) qui reprĂ©sentent des entitĂ©s du monde rĂ©el.
  • Pixel - mot-valise de l'anglais picture element. ÉlĂ©ment d'une image numĂ©rique.
  • Plantage - crash. ArrĂŞt accidentel d'un logiciel. Voir aussi bug.
  • Power-On Self-Test, en abrĂ©gĂ© POST - AutocontrĂ´les au dĂ©marrage du matĂ©riel.
  • Protocole - Ensemble de règles normalisĂ©es de communication qui permettent des Ă©changes d'informations entre ordinateurs.
  • Polling - scrutation. Examen pĂ©riodique de l'Ă©tat d'un dispositif informatique dans le but de dĂ©celer des changements (par opposition Ă  l'utilisation d'une interruption).
  • Quick-and-dirty - vite fait, mal fait. Se dit d'un procĂ©dĂ© peu harmonieux mais rapide Ă  mettre en Ĺ“uvre.
  • Reset - remise Ă  zĂ©ro.
  • Reboot - redĂ©marrage du logiciel. ExĂ©cuter Ă  nouveau le programme amorce sur un ordinateur dĂ©jĂ  mis en marche.
  • RequĂŞte - request. Demande d'exĂ©cuter des opĂ©rations, transmise d'un ordinateur Ă  un autre.
  • Reverse engineering - ingĂ©nierie inverse ou rĂ©tro-ingĂ©nierie. Examen des instructions d'un logiciel existant dans le but d'en retrouver le fonctionnement.
  • Runtime - moteur d'exĂ©cution. Programme qui sert Ă  exĂ©cuter d'autres programmes.
  • Scrolling - dĂ©filement. DĂ©placement horizontal ou vertical du contenu d'une fenĂŞtre.
  • Serveur - server. Ordinateur qui rend des services Ă  d'autres ordinateurs.
  • Session - session. Laps de temps pendant lequel une personne manipule un ordinateur et informations relatives.
  • Shareware - partagiciel ou logiciel contributif. Logiciel mis Ă  disposition du public, moyennant une contribution en cas d'utilisation prolongĂ©e.
  • Spool (acronyme de Simultaneous peripheral operation on-line, « fonctionnement simultanĂ© de pĂ©riphĂ©rique en ligne ») - mise en file d'attente.

Exemples de traductions en français

On trouve les cas suivants :

  • CrĂ©ation d'un nĂ©ologisme de type mot-valise :
    • Informatique, traduction de computer science ou information technology, formĂ© Ă  partir des mots information et automatique,
    • Courriel, traduction de e-mail[8], formĂ© Ă  partir des mots courrier et Ă©lectronique,
    • Bureautique, contraction de bureau et automatique.
    • Progiciel, formĂ© Ă  partir des mots produit et logiciel,
  • CrĂ©ation d'un nĂ©ologisme par francisation d'un terme Ă©tranger :
  • Traduction en français d'une expression Ă©trangère, le plus souvent en anglais :
  • Utilisation d'un nĂ©ologisme Ă©vocateur :
    • Hameçonnage pour phishing.
    • Pourriel par contraction de « pourri » et de « courriel » (lui-mĂŞme contraction de « courrier Ă©lectronique ») pour remplacer le terme spam dont l'origine n'a aucun rapport avec le sujet[10].
  • CrĂ©ation d'un mot avec prĂ©fixe suivi d'un acronyme :
  • Utilisation d'un faux-ami pour dĂ©signer un concept devenu plus courant :
    • NumĂ©rique au lieu de « digital Â» pris dans l'acception informatique de son homologue anglais digital.
  • Utilisation d'une expression traduisant un acronyme en anglais qui dĂ©signe un concept rĂ©sumĂ© par une locution. L'acronyme peut rester utilisĂ© dans diffĂ©rentes langues :
  • Parfois, une nouveautĂ© aux contours imprĂ©cis amène l'apparition d'un terme ronflant (buzzword), utilisĂ© plus souvent pour intimider l'interlocuteur que pour l'informer.

Usage des termes informatiques

Les termes informatiques très spécialisés ne se diffusent que rarement dans le grand public et restent confinés aux milieux professionnels. Dans ce cas, des termes en anglais restent utilisés (exemple : framework). Les logiciels font le plus souvent apparaître aux utilisateurs des terminologies métier dans la langue locale.

Une terminologie propre à l'informatique peut néanmoins apparaître dans plusieurs cas :

Le travail des terminologues consiste aussi à suivre l'usage qui est fait en pratique des termes proposés par les commissions de terminologie[12].

Les expressions francophones, même recommandées officiellement, ne correspondent pas toujours à l'usage le plus fréquent constaté dans les milieux professionnels.

Gestion des terminologies

Gestion des langues

Le passage d'une langue à l'autre dans la création et l'usage des termes nécessite de pouvoir gérer le plurilinguisme avec des fonctions avancées de sémantique. Le web sémantique s'avère une technique prometteuse dans ce domaine. Les dictionnaires terminologiques devraient pouvoir disposer de fonctions de gestion des données de référence (master data, avec utilisation de métadonnées) qui puissent s'interfacer avec les données de référence des applications qui ont le plus besoin de vérifier les terminologies.

Notes

  1. « Initiation à l'anglais informatique ».
  2. Pierre Guerlain, Miroirs transatlantiques : la France et les États-Unis entre passions et indifférences, Éditions L'Harmattan, 1996, (ISBN 9782738440440).
  3. Pierre J. L. Arnaud, Philippe Thoiron, Université de Lyon II. Centre de recherche en terminologie et traduction, Aspects du vocabulaire, Presses Universitaires de Lyon, 1993, (ISBN 9782729704650).
  4. L'APFA et le vocabulaire des affaires, Espace de l'Association pour le français des affaires sur le site de la presse francophone.
  5. Grandes lignes du dispositif public d'enrichissement de la langue française et travaux
  6. Décret no 96-602 du 3 juillet 1996 relatif à l'enrichissement de la langue française.
  7. Loïc Depecker, Michel Chansou, La mesure des mots : cinq études d'implantation terminologique, Publication Université de Rouen Le Havre, 1997 (ISBN 9782877752244).
  8. Journal officiel du 20 juin 2003 selon FranceTerme.
  9. Arrêté du 30 novembre 1983 et Journal officiel du 22 septembre 2000 selon FranceTerme.
  10. À l'origine, SPAM désigne une marque de viande en boîte.
  11. Journal officiel du 22 septembre 2000.
  12. Le travail concret du terminologue.

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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