Sorbs
Sorbs, ou SĂČrbs (en occitan languedocien), est une commune française situĂ©e dans le nord du dĂ©partement de l'HĂ©rault en rĂ©gion Occitanie.
Sorbs | |
La Mairie | |
Blason |
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Administration | |
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Pays | France |
RĂ©gion | Occitanie |
DĂ©partement | HĂ©rault |
Arrondissement | LodĂšve |
Intercommunalité | Communauté de communes du Lodévois et Larzac |
Maire Mandat |
Ăric Ollier 2020-2026 |
Code postal | 34520 |
Code commune | 34303 |
DĂ©mographie | |
GentilĂ© | Sorbiens [sÉÊÉ„iÉÌs] (non genrĂ©) donc UN Sorbiens, UNE Sorbiens |
Population municipale |
39 hab. (2020 ) |
Densité | 1,9 hab./km2 |
GĂ©ographie | |
CoordonnĂ©es | 43° 53âČ 36âł nord, 3° 24âČ 04âł est |
Altitude | Min. 480 m Max. 860 m |
Superficie | 20,2 km2 |
Type | Commune rurale |
Aire d'attraction | Commune hors attraction des villes |
Ălections | |
DĂ©partementales | Canton de LodĂšve |
LĂ©gislatives | QuatriĂšme circonscription |
Localisation | |
Liens | |
Site web | www.sorbs.fr |
ExposĂ©e Ă un climat de montagne, elle est drainĂ©e par la Virenque, le ruisseau de Sorbs et par un autre cours d'eau. La commune possĂšde un patrimoine naturel remarquable : trois sites Natura 2000 (les « gorges de la Vis et de la Virenque », le « causse du Larzac » et les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles ») et trois zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique.
Sorbs est une commune rurale qui compte 39 habitants en 2020, aprÚs avoir connu un pic de population de 366 habitants en 1831. Ses habitants sont appelés les Sorbois ou Sorboises.
GĂ©ographie
Situé aux confins méridionaux du Larzac, le territoire de la commune de Sorbs est limité au nord par les gorges profondes du lit de la Virenque affluent de la Vis. Les gorges de ces deux riviÚres forment une profonde entaille au sein des vastes étendues des plateaux que sont le Larzac au sud et les causses de Blandas et de Campestre au nord.
Le long d'un tracé trÚs sinueux d'une longueur de 30 km, les cours d'eau ont creusé d'impressionnantes gorges surplombées par des falaises calcaires verticales de plusieurs centaines de mÚtres. En moyenne, la vallée ne dépasse pas 800 m de large.
Climat
Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat des marges montargnardes », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[1]. En 2020, la commune ressort du type « climat de montagne » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en premiÚre approche, que cinq grands types de climats en métropole. Pour ce type de climat, la température décroßt rapidement en fonction de l'altitude. On observe une nébulosité minimale en hiver et maximale en été. Les vents et les précipitations varient notablement selon le lieu[2].
Les paramĂštres climatiques qui ont permis dâĂ©tablir la typologie de 2010 comportent six variables pour les tempĂ©ratures et huit pour les prĂ©cipitations, dont les valeurs correspondent Ă la normale 1971-2000[Note 1]. Les sept principales variables caractĂ©risant la commune sont prĂ©sentĂ©es dans l'encadrĂ© suivant[1].
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Avec le changement climatique, ces variables ont Ă©voluĂ©. Une Ă©tude rĂ©alisĂ©e en 2014 par la Direction gĂ©nĂ©rale de l'Ănergie et du Climat[4] complĂ©tĂ©e par des Ă©tudes rĂ©gionales[5] prĂ©voit en effet que la tempĂ©rature moyenne devrait croĂźtre et la pluviomĂ©trie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations rĂ©gionales. Ces changements peuvent ĂȘtre constatĂ©s sur la station mĂ©tĂ©orologique de MĂ©tĂ©o-France la plus proche, « Alzon », sur la commune d'Alzon, mise en service en 1998[6] et qui se trouve Ă 9 km Ă vol d'oiseau[7] - [Note 3], oĂč la tempĂ©rature moyenne annuelle est de 11,4 °C et la hauteur de prĂ©cipitations de 1 312,7 mm pour la pĂ©riode 1981-2010[8]. Sur la station mĂ©tĂ©orologique historique la plus proche, « Millau », sur la commune de Millau, dans le dĂ©partement de l'Aveyron, mise en service en 1964 et Ă 34 km[9], la tempĂ©rature moyenne annuelle Ă©volue de 10,7 °C pour la pĂ©riode 1971-2000[10], Ă 10,9 °C pour 1981-2010[11], puis Ă 11,3 °C pour 1991-2020[12].
RĂ©seau Natura 2000
Le rĂ©seau Natura 2000 est un rĂ©seau Ă©cologique europĂ©en de sites naturels d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique Ă©laborĂ© Ă partir des directives habitats et oiseaux, constituĂ© de zones spĂ©ciales de conservation (ZSC) et de zones de protection spĂ©ciale (ZPS)[Note 4].
Un site Natura 2000 est dĂ©fini sur la commune tant au titre de la directive oiseaux, que de la directive habitats, le « causse du Larzac »[14]. D'une superficie de 29 556 ha, il fait partie des causses mĂ©ridionaux, un ensemble rĂ©gional original unique en Europe. Il est le plus grand ensemble de formations herbeuses sĂšches semi-naturelles en France et abrite un grand nombre dâespĂšces endĂ©miques. Ce site abrite 17 espĂšces d'oiseaux d'intĂ©rĂȘt communautaire pour la plupart liĂ©es pour leur reproduction et/ou leur alimentation aux milieux ouverts (dont le Bruant ortolan, le Pipit rousseline, l'Alouette lulu, la Pie-griĂšche Ă©corcheur, etc⊠en effectifs bien reprĂ©sentĂ©es par rapport Ă la moyenne nationale)[15] - [16].
Un autre site relĂšve de la directive habitats[14] : les « gorges de la Vis et de la Virenque ». Occupant une superficie de 5 501 ha, ce grand site rĂ©gional, qui entaille et sĂ©pare l'ensemble des grands causses mĂ©ridionaux, prĂ©sente deux intĂ©rĂȘts majeurs : des habitats aquatiques et des ripisylves, avec six espĂšces de l'annexe II et des habitats de rochers avec des chauves-souris, les pentes avec de grands Ă©boulis et des pentes boisĂ©es de hĂȘtraie calcicole[17].
Un troisiĂšme site relĂšve de la directive oiseaux[14] : les « gorges de la Vis et cirque de Navacelles ». D'une superficie de 20 277 ha, ce site offre aux oiseaux les milieux nĂ©cessaires Ă la reproduction, Ă lâhivernage ou au repos en phase migratoire. Il compte, Ă diffĂ©rentes pĂ©riodes de lâannĂ©e, un grand nombre dâespĂšces remarquables Ă lâĂ©chelle europĂ©enne[18].
Zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique
Lâinventaire des zones naturelles d'intĂ©rĂȘt Ă©cologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de rĂ©aliser une couverture des zones les plus intĂ©ressantes sur le plan Ă©cologique, essentiellement dans la perspective dâamĂ©liorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux diffĂ©rents dĂ©cideurs un outil dâaide Ă la prise en compte de lâenvironnement dans lâamĂ©nagement du territoire. Une ZNIEFF de type 1[Note 5] est recensĂ©e sur la commune[19] : les « puechs TudĂšs et Buisson et serre PelĂ© » (394 ha), couvrant 4 communes dont une dans le Gard et trois dans l'HĂ©rault[20] et deux ZNIEFF de type 2[Note 6] - [19] :
- le « causse et contreforts du Larzac et montagne de la Séranne » (44 035 ha), couvrant 33 communes dont une dans l'Aveyron, deux dans le Gard et 30 dans l'Hérault[21] ;
- les « gorges de la Vis et de la Virenque » (9 620 ha), couvrant 16 communes dont dix dans le Gard et six dans l'Hérault[22].
- Carte de la ZNIEFF de type 1 sur la commune.
- Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Sorbs est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou trÚs peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 7] - [23] - [I 1] - [24]. La commune est en outre hors attraction des villes[I 2] - [I 3].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnĂ©es europĂ©enne dâoccupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquĂ©e par l'importance des forĂȘts et milieux semi-naturels (88,4 % en 2018), une proportion sensiblement Ă©quivalente Ă celle de 1990 (87,1 %). La rĂ©partition dĂ©taillĂ©e en 2018 est la suivante : milieux Ă vĂ©gĂ©tation arbustive et/ou herbacĂ©e (60,5 %), forĂȘts (27,9 %), prairies (6,5 %), zones agricoles hĂ©tĂ©rogĂšnes (5,1 %)[25].
L'IGN met par ailleurs Ă disposition un outil en ligne permettant de comparer lâĂ©volution dans le temps de lâoccupation des sols de la commune (ou de territoires Ă des Ă©chelles diffĂ©rentes). Plusieurs Ă©poques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aĂ©riennes : la carte de Cassini (XVIIIe siĂšcle), la carte d'Ă©tat-major (1820-1866) et la pĂ©riode actuelle (1950 Ă aujourd'hui)[Carte 1].
Risques majeurs
Le territoire de la commune de Sorbs est vulnĂ©rable Ă diffĂ©rents alĂ©as naturels : mĂ©tĂ©orologiques (tempĂȘte, orage, neige, grand froid, canicule ou sĂ©cheresse) et sĂ©isme (sismicitĂ© faible)[26]. Un site publiĂ© par le BRGM permet d'Ă©valuer simplement et rapidement les risques d'un bien localisĂ© soit par son adresse soit par le numĂ©ro de sa parcelle[27].
Sorbs est exposĂ©e au risque de feu de forĂȘt du fait de la prĂ©sence sur son territoire. Un plan dĂ©partemental de protection des forĂȘts contre les incendies (PDPFCI) a Ă©tĂ© approuvĂ© en juin 2013 et court jusqu'en 2022, oĂč il doit ĂȘtre renouvelĂ©. Les mesures individuelles de prĂ©vention contre les incendies sont prĂ©cisĂ©es par deux arrĂȘtĂ©s prĂ©fectoraux et sâappliquent dans les zones exposĂ©es aux incendies de forĂȘt et Ă moins de 200 mĂštres de celles-ci. LâarrĂȘtĂ© du rĂ©glemente l'emploi du feu en interdisant notamment dâapporter du feu, de fumer et de jeter des mĂ©gots de cigarette dans les espaces sensibles et sur les voies qui les traversent sous peine de sanctions. L'arrĂȘtĂ© du rend le dĂ©broussaillement obligatoire, incombant au propriĂ©taire ou ayant droit[Note 8] - [28].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bĂątiments en cas dâalternance de pĂ©riodes de sĂ©cheresse et de pluie. 14,8 % de la superficie communale est en alĂ©a moyen ou fort (59,3 % au niveau dĂ©partemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 55 bĂątiments dĂ©nombrĂ©s sur la commune en 2019, 6 sont en en alĂ©a moyen ou fort, soit 11 %, Ă comparer aux 85 % au niveau dĂ©partemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[29] - [Carte 2].
Par ailleurs, afin de mieux apprĂ©hender le risque dâaffaissement de terrain, l'inventaire national des cavitĂ©s souterraines permet de localiser celles situĂ©es sur la commune[30].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1992, 2014 et 2015. Concernant les mouvements de terrains, la commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par des mouvements de terrain en 2015[26].
Histoire
Depuis plus de 4 000 ans
Il y a environ 5 000 ans, les premiers paysans s'installent sur les hauts-plateaux et les garrigues. Les abris naturels des rochers parfois amĂ©nagĂ©s, les nombreuses grottes Ă mobilier, leurs sĂ©pultures coiffĂ©es de dolmens jalonnent encore le paysage. Bergers, ils tirent l'essentiel de leurs ressources de leurs troupeaux de moutons et de chĂšvres. Ils commencent Ă dĂ©fricher l'immense forĂȘt couvrant alors cette rĂ©gion, bĂątissent des enclos en pierre sĂšche, des maisons et Ă©rigent des menhirs dont la signification demeure Ă©nigmatique. Les drailles (francisation du languedocien drailhe), chemins empruntĂ©s par les troupeaux transhumant des garrigues vers les plateaux, datent probablement de ces temps reculĂ©s.
Capter et stocker l'eau de pluie, protĂ©ger ses bĂȘtes des intempĂ©ries, dĂ©broussailler (le buis sert de litiĂšre aux animaux), dĂ©limiter les pĂąturages et mettre en culture les meilleures terres ont conduit les paysans d'alors Ă transformer causses et garrigues, de façon lente et progressive.
L'Ă©poque romaine
On évoque une bataille légendaire, livrée par les autochtones contre l'envahisseur romain, évÚnement dont aucun vestige n'a été retrouvé, pour expliquer le toponyme Alajou. Les Romains vainqueurs auraient érigé un autel à Jupiter, Ara Jovis, dont avec le temps l'appellation serait devenue Alajou. Ce toponyme désigne une partie du plateau, autour du Caylar, et en particulier la commune de Saint-Michel-d'Alajou. Si cette explication a été communément admise par les érudits de la fin du XIXe siÚcle et du début du XXe siÚcle, tel que G. Combarnous, la toponymie moderne (Hamlin) n'a pas retenu cette origine qui, aujourd'hui, est encore à définir. Néanmoins si de grands évÚnements ne marquÚrent pas la romanisation de cette partie du plateau de nombreuses trouvailles, liées autant au hasard qu'à la prospection systématique, accréditent l'occupation antique de cette zone (céramique, vestiges de constructions, probables villae).
Le Moyen Ăge
Aujourd'hui, les anciennes églises ont été abandonnées et de nouveaux édifices plus spacieux se sont élevés au centre des habitations.
On trouve trace de l'église de Sorbs en 804; il semble que cela soit l'une des premiÚres de la région (c'est aussi à cette date que l'on situe la fondation de l'abbaye de Gellone-Saint-Guilhem-le-Désert), puisque celle des Rives n'est mentionnée qu'en 975, le plus grand nombre des églises du canton étant mentionné vers l'an 1000. Il reste comme unique vestige de cette église une voûte romane dans le mur du gßte communal du cÎté du cimetiÚre.
Sorbs est mentionné comme villa aux IXe, Xe et XIe siÚcles.
AprĂšs s'ĂȘtre appelĂ©e tour Ă tour : Villa Sorbes (804), Villa Sorcianicum (996), Ă nouveau Villa Sorbes (1032), Sorts (1625), Sorbs ne trouvera son nom dĂ©finitif que vers le XVIIe siĂšcle (1688).
Les Templiers
En 1247, le hameau de Ville Vieille est mentionné dans les archives de Sainte-Eulalie et des templiers sont installés au mas de Vilaveilla.
Le chĂąteau
Cette construction du XVIIe siÚcle offre un spécimen assez curieux de l'architecture de cette époque et elle est une des plus intéressantes du canton. La façade est flanquée de deux tours reliées par une galerie. On pénÚtre d'abord dans une cour donnant accÚs aux différentes piÚces du rez-de-chaussée. Sur la porte un écusson aux armes de la famille de La Treilhe de Sorbs et de FoziÚres.
MĂȘme les Wisigoths ?
En août 1858, des paysans pauvres du village de Guadamur, prÚs de TolÚde, découvraient par hasard, une fosse contenant plusieurs couronnes en or (sept grandes et quatorze plus petites), décorées de pierres précieuses et un certain nombre d'objets rares. Un Français résidant en Espagne réussit à acquérir le trésor en bloc et le vendit au gouvernement de Napoléon III. Ce trésor entra par la suite au musée de Cluny.
Les noms que l'on pouvait lire sur chacune des couronnes démontraient qu'elles avaient appartenu individuellement à des rois wisigoths et il est vraisemblable qu'elles avaient été cachées au moment de la prise de TolÚde par les Arabes en 712. à la demande de Franco, le gouvernement du maréchal Pétain restitua la plus grande partie de ce trésor à l'Espagne. Ne restÚrent que quelques joyaux secondaires et une couronne connue sous le nom de « couronne de Sonica ».
On peut y lire en effet, dans le creux d'une petite croix cette mention : IN DEI NOMINE OFFERET SONNICA BEATE MARIE IN SORBACES (« Offert au nom de Dieu par Sonnica à Sainte Marie de Sorbaces »). Cette inscription a toujours dérouté les spécialistes. Elle n'a jamais permis d'identifier le possesseur de cette couronne comme cela fut le cas pour les autres. Si ce nom de Sonnica désigne bien un personnage masculin, il ne correspond à aucun roi ou prince wisigoth. Il pourrait également s'agir du nom d'une reine wisigothe.
Autre mystÚre celui de cette désignation : « BEATE MARIE IN SORBACES ». Si l'expression Sainte Marie peut désigner le vocable d'une église, le mot Sorbaces résiste davantage à l'interprétation. à peine peut-on le traduire par sorbier ou cormier. C'est en vain qu'on a tenté de faire correspondre ce nom de sorbier avec celui d'un lieu des environs de TolÚde. Dans son livre Le MystÚre gothique, Gérard de SÚde a fait une proposition : « En France, dans le département de l'Hérault, existe un trÚs vieux village situé sur le plateau du Larzac, au-dessus d'un ravin qui surplombe la petite riviÚre de la Virenque. Or, quel est le nom de ce village : Sorbs ! »
Déjà mentionné dans les chartes en l'an 800, il est trÚs possible que la mystérieuse couronne de Sonnica ait été consacrée en ce lieu. AprÚs tout, avec l'Aude et le Gard, l'Hérault fait partie de cette Septimanie que les Wisigoths conservÚrent jusqu'à ce qu'ils fussent évincés par les Francs au VIIIe siÚcle. »
Mais cette proposition ne saurait tout de mĂȘme ĂȘtre retenue qu'avec une prudente rĂ©serve, l'Ă©glise de Sorbs ayant de tout temps Ă©tĂ© consacrĂ©e en l'honneur de Saint-Jean-Baptiste et non point de la Vierge Marie. On peut se rĂ©fĂ©rer au cartulaire mĂ©diĂ©val de Gellone et au Livre Vert de LodĂšve qui citent la paroisse "Sancti Johannis de Sorbs"...
Politique et administration
DĂ©mographie
L'Ă©volution du nombre d'habitants est connue Ă travers les recensements de la population effectuĂ©s dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquĂȘte de recensement portant sur toute la population est rĂ©alisĂ©e tous les cinq ans, les populations lĂ©gales des annĂ©es intermĂ©diaires Ă©tant quant Ă elles estimĂ©es par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ© en 2005[32].
En 2020, la commune comptait 39 habitants[Note 9], en augmentation de 8,33 % par rapport Ă 2014 (HĂ©rault : +7,37 %, France hors Mayotte : +1,9 %).
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
La gĂ©ologie locale et lâintervention de lâhomme ont parsemĂ© le territoire de la commune de multiples curiositĂ©s.
Les « trous »
Si on peut noter la prĂ©sence de grottes prĂ©historiques (le roc de Bouissas et grotte/sĂ©pulture au Rouquet), si de nombreux gouffres sâouvrent ici ou lĂ Ă fleur de sol (comme au mas Vernet), la prĂ©sence des sotchs est immĂ©diatement remarquable. Un sotch est une dĂ©pression circulaire de petit diamĂštre mais particuliĂšrement profonde en forme d'entonnoir. Sa formation rĂ©sulte du comblement d'un aven ou du soutirage des argiles colmatant le fond d'une doline.
- Le plus remarquable des trois sotchs est celui de la Parade de forme ovale de 200 m de long et de 45 m de profondeur, avec des versants dissymétriques abrupts couverts de blocs rocheux et boisés.
- Le sotch de Robert est pratiquement circulaire d'un diamÚtre de 200 m et d'une profondeur de 30 m. Les versants en pente douce surmontés d'un talus rocheux sont couverts de landes à buis (Buxus sempervirens).
- Le sotch de la Fageolle est circulaire d'un diamĂštre de 100 m mais profond de 5 m.
Les « pierres levées »
La prĂ©sence de lâHomme depuis le nĂ©olithique explique la prĂ©sence des dolmens au Pas de Larquet, au hameau de Latude, Ă lâEspĂ©relle et au ruisseau des Mourgues. Tout comme celle de menhirs au col de MĂ©digout et des tumulus de la Boissonnade.
Lâarchitecture civile
Sorbs possÚde deux chùteaux. Le premier auquel les Vissec de Latude doivent une partie de leur nom, celui du hameau de Latude date du XVIe siÚcle et le second distant de 500 mÚtres environ du hameau du Mas est du XIVe : il s'agit d'un quadrilatÚre à quatre tours d'angle et il comprend un escalier renaissance et une porte avec écusson armorié. Ce chùteau, inscrit au titre des monuments historiques, a été restauré par ses nouveaux propriétaires depuis 15 ans.
Lâarchitecture sacrĂ©e
- Chapelle Sainte-Marie de Latude.
- Ăglise Saint-Jean-Baptiste de Sorbs.
- L'église actuelle date de 1830, la chapelle de Latude du XVIe siÚcle avec sa voûte en berceau de forme elliptique et les vestiges de l'ancienne église de Sorbs, signalée dÚs le début du IXe siÚcle, dont l'abside manque mais dont la porte en plein cintre demeure dans le mur du cimetiÚre.
Les croix (d'aprÚs une étude de Hyacinthe Le Rouge, curé de Sorbs au début du XXe siÚcle).
Le bourg de Sorbs comportait à l'époque de cette étude sept croix : l'une d'elles « la croix de Combelle », en bois, placée autrefois à l'extrémité du village en face du Causse et voisine des ravins de la Virenque n'existe plus. Il reste donc encore six croix : celle du Mas, du chùteau, de Latude, de l'église, du cimetiÚre (érigée en 1878) et celle de Ville-Vieille.
- La croix du Mas : placée autrefois devant l'église, elle se trouve maintenant au centre du bourg. C'est la plus ancienne. Il s'agit d'un monolithe de granit de forme octogonale de 2 mÚtres de haut et de 54 centimÚtres de tour. Sur ce pilier repose une croix de 1 mÚtre de hauteur dont le croisillon mesure 60 cm. de long, le centre en est orné d'une belle rosace en relief de 10 cm. de haut. La base dans laquelle est encastrée la croix est formée d'une antique meule de moulin de 3,75 mÚtres de circonférence et de 30 centimÚtres de hauteur. Ce monument est d'aspect rustique et sans Christ. Seule l'inscription placée sur le croisillon donne une date et le nom du curé de l'époque : 1630 I.GAZEL. P.
- La croix du Chùteau : érigée à la fin du rÚgne de Louis XIV (1717), inscrite aux Monuments historiques, elle est placée à un carrefour prÚs du chùteau. Les multiples inscriptions que l'on peut relever sur cette croix demanderaient une étude quant à leur contenu et à leur disposition.
La faune
Les escarpements rocheux sont un lieu de nidification pour de nombreuses espĂšces d'oiseaux rupestres dont certaines sont rares et trĂšs menacĂ©es sur l'ensemble du territoire et mĂȘme sur le plan europĂ©en. Parmi 70 espĂšces d'oiseaux recensĂ©es Ă ce jour, on remarque de nombreuses espĂšces rupestres rares telles :
- l'aigle royal (Aquila chrysaetos) : 3 des 15 couples du Sud du Massif central nichent dans les falaises des gorges de la Vis ;
- l'aigle de Bonelli (Hieraetus fasciatus) : dont un couple niche sur le territoire de Sorbs ;
- le hibou grand-duc (Bubo bubo) : de 5 Ă 10 couples ;
- le crave à bec rouge (Pyrrhocorax pyrrhocorax) : plusieurs colonies sont installées dans les falaises ;
- le grand corbeau (Corvus corax) : plus de 5 couples ;
- le martinet Ă ventre blanc (Apus melba) et le merle bleu (Monticola solitarius) ;
- le Tichodrome (Tichodroma muraria) et l'accenteur alpin (Prunella collaris) : en hivernage.
Ce site était naguÚre occupé par le vautour percnoptÚre (Neophron percnopterus) et le vautour fauve (Gyps fulvus). Ce dernier fait aujourd'hui l'objet d'un programme de réintroduction à cÎté du cirque de Navacelles et on peut le voir parfois dans le ciel de Sorbs.
Les nombreuses grottes abritent une population de chauves-souris parmi lesquelles le grand rhinolophe (Rhinolophus ferrumequinum), le petit rinolophe (Rhinolophus hipposideros), le petit murin (Myotis blythii), le murin de Daubenton (Myotis daubentonii), le murin Ă moustaches (Myotis mystacinus), le murin de Natterer (Myotis nattereri), la pipistrelle de Kulh (Pipistrellus kuhlii) et la trĂšs rare pipistrelle de Savii (Hypsugo savii).
La flore
Les pentes sont couvertes par des taillis de chĂȘnes verts (Quercus ilex) ou de chĂȘnes blancs (Quercus humilis) avec ponctuellement quelques reboisements en pins noirs (Pinus nigra). Certaines falaises, notamment sur les versants nord peu ensoleillĂ©s et humides, abritent une flore rare dont une espĂšce carnivore poussant en milieu montagnard; les gorges de la Vis constituent sa station la plus mĂ©ridionale. Quelques espĂšces rares au niveau rĂ©gional :
- Asplenium fontanum : espÚce endémique des sources de la Foux, ayant seulement une station dans l'Hérault et le Gard ;
- Pinguicula longifolia : espÚce vulnérable, dont seules sont connues deux stations dans l'Hérault et deux stations dans le Gard ;
- Allium flavum : espÚce menacée en Languedoc et en limite sud de son aire de répartition ;
- Paeonia officinalis : espÚce protégée ;
- Orchis coriophora subsp. fragrans : espÚce protégée dont sept stations sont connues dans l'Hérault ;
- Platanthera chlorantha : moins de cinq stations connues dans le département.
HĂ©raldique
Blason | D'argent Ă un sorbier arrachĂ© de sinople fruitĂ© de gueules, au chef d'azur Ă un lion issant d'or couronnĂ© du mĂȘme, armĂ© et lampassĂ© de gueules[35] |
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Détails | Création Jean-Claude Molinier. Adopté le 11 juillet 2003. |
Voir aussi
Bibliographie
- Albert Fabre, Histoire du Caylar : Le Cros, Les Rives, Pégairolles-de-l'Escalette, Saint-Félix-de-l'Héras, Saint-Maurice, Saint-Michel, Sorbs : communes du canton du Caylar ; suivie d'une notice sur La Couvertoirade (Aveyron), Montpellier, C. Boehm, coll. « Histoire des communes de l'Hérault » (no 32), , 212 p.
- AndrĂ© Signoles, « Notes relatives Ă la seigneurie de Sorbs, au diocĂšse de LodĂšve, du XVIe au XVIIIe siĂšcle », Bulletin de la SociĂ©tĂ© archĂ©ologique et historique des hauts cantons de l'HĂ©rault, no 3,â , p. 86-105
Fonds d'archives
- Fonds : Archives communales de Sorbs (1639-1919) [0,80 ml]. Cote : 303 EDT. Montpellier : Archives départementales de l'Hérault (présentation en ligne).
Articles connexes
Liens externes
- Ressources relatives à la géographie :
- Ressource relative Ă plusieurs domaines :
- Ressource relative aux organisations :
Notes et références
Notes et cartes
- Notes
- Les normales servent à représenter le climat. Elles sont calculées sur 30 ans et mises à jour toutes les décennies. AprÚs les normales 1971-2000, les normales pour la période 1981-2010 ont été définies et, depuis 2021, ce sont les normales 1991-2020 qui font référence en Europe et dans le monde[3].
- L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critÚre de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
- La distance est calculée à vol d'oiseau entre la station météorologique proprement dite et le chef-lieu de commune.
- Dans les sites Natura 2000, les Ătats membres s'engagent Ă maintenir dans un Ă©tat de conservation favorable les types d'habitats et d'espĂšces concernĂ©s, par le biais de mesures rĂ©glementaires, administratives ou contractuelles[13].
- Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs dâune superficie en gĂ©nĂ©ral limitĂ©e, caractĂ©risĂ©s par la prĂ©sence dâespĂšces, dâassociation dâespĂšces ou de milieux rares, remarquables, ou caractĂ©ristiques du milieu du patrimoine naturel rĂ©gional ou national.
- Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
- Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
- Le dĂ©broussaillement s'applique notamment aux abords de constructions, chantiers, travaux ou installations sur une largeur de 50 mĂštres (selon un principe du droit des assurances, tout propriĂ©taire est tenu dâassurer la protection de ses biens), et de 5 mĂštres de part et dâautre des voies privĂ©es y donnant accĂšs.
- Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2023, millésimée 2020, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2022, date de référence statistique : 1er janvier 2020.
- Cartes
- IGN, « Ăvolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aĂ©riennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consultĂ© le ). Pour comparer l'Ă©volution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne sĂ©parative verticale et la dĂ©placer Ă droite ou Ă gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenĂȘtres en haut Ă gauche de l'Ă©cran.
- « Cartographie interactive de l'exposition des sols au retrait-gonflement des argiles », sur infoterre.brgm.fr (consulté le )
Site de l'Insee
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Autres sources
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- Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019 et 2020.
- Armorial des communes de l'HĂ©rault, Didier Catarina, Jean-Paul Fernon, avec le concours de Jacky David, Ă©d. Artistes en Languedoc, 2004, (ISSN 1264-5354), p. 69.