Siège de Banias
Le siège de Banias est une opération lancée par les forces armées syriennes contre des manifestants dans la ville de Banias entre le 7 et le , dans le cadre de la guerre civile syrienne. Elle a pour but de reprendre le contrôle de la ville aux manifestants anti-Assad.
Date | 7 - |
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Lieu | Banias, gouvernorat de Tartous, Syrie |
Issue | « Rébellion » matée |
République arabe syrienne | Opposition syrienne |
• Maher el-Assad • Fouad Hamoudeh • Ramadan Mahmoud Ramadan • Ghassan Afif[1] |
Batailles
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- Al-Sinaa
- 2e Afrine et al-Bab
- Opération Griffe-Épée
Coordonnées | 35° 10′ 56″ nord, 35° 56′ 25″ est |
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Après une semaine de siège, la ville tombe sous le contrôle de l'armée syrienne et la rébellion est matée.
Contexte
Premières manifestations
Le , un mouvement de protestation contre le gouvernement syrien commence à dégénérer, où ont eu lieu des manifestations simultanées dans les grandes villes de Syrie[5]. Le , les organisateurs des manifestations appellent à un «vendredi de la dignité». Des manifestations ont lieu à Damas, Alep, Homs, Hama, Banias et surtout à Deraa[6] où les forces de l'ordre tirent à balles réelles sur les manifestants tuant quatre d'entre eux[7].
Le 9 avril, des hommes armés inconnus ont tiré sur un autobus militaire voyageant à travers Banias tuant neuf soldats. La BBC, Al Jazeera et The Guardian ont cité des témoins affirmant que les neuf soldats tués l'avaient été par l'armée syrienne pour avoir refusé de tirer sur les manifestants[8]. Mais les témoignages des soldats rescapés pointent vers des hommes armés liés aux insurgés. En effet, d'autres témoignages évoquent des distributions d'argent et d'armes aux insurgés par des hommes fidèles à l'ancien vice-président syrien Khaddam[9].
Le , des protestations ont eu lieu à Banias où de violents affrontements ont éclaté entre les forces de sécurité et les manifestants. Entre trois et six manifestants auraient été tués, tandis qu'un policier a été tué par des tireurs inconnus[10]. Le , un tireur d'élite tue un soldat de l'armée syrienne à Banias selon des médias du régime[11].
Le , l'armée syrienne encercle Banias[12]. Le , plusieurs dizaines de personnes sont arrêtées dans cette ville, ainsi qu'entre 150 et 200 autres dans la localité voisine de Baïda, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH)[12]. Le lendemain, plus de 5 000 femmes se rassemblent sur la route de Tartous à Banias afin de réclamer leur libération[12].
Déroulement
Dans la matinée du 7 mai, les chars de l'armée syrienne entrent à Banias[13] - [14]. Les autorités syriennes présentent alors la ville comme un « centre du terrorisme salafiste »[15] - [13]. Les chars pénètrent dans les quartiers sud de la ville, bastion des manifestants, que les habitants tentent d'arrêter en formant des « boucliers humains »[14]. L'armée encercle également le même jour le village voisin de Baïda[14]. Elle reprend le contrôle des quartiers sunnites de la ville, qui avaient été sous le contrôle des manifestants lorsque les forces loyalistes avaient tiré à balles réelles sur la foule le [16].
Les communications téléphoniques, l'électricité et l'eau sont coupés[17]. Selon l'OSDH, plus de 250 personnes sont arrêtées les 7 et , dont plusieurs dizaines de femmes et un enfant[17]. Parmi les personnes arrêtées figurent le cheikh Anas al-Ayrout, considéré comme le chef de file du mouvement de protestation, Bassam Sahiouni et plusieurs médecins de l'hôpital d'Al-Jamiyyeh[17]. Rami Abdel Rahmane, le président de l'OSDH déclare : « La ville est coupée du monde et dans les quartiers sud, place forte des contestataires, il y a des tireurs embusqués sur les toits. [...] Des chars ont été déployés dimanche sur la corniche et dans les quartiers sud de Banias et des perquisitions ont été effectuées. Des personnes ont été arrêtées sur la base de listes »[17].
Le lendemain, 30 chars de l'armée syrienne patrouillent dans la ville dont certains sont postés au centre-ville. Des navires de la marine syrienne se seraient également postés près de la côte de la ville. Des unités des forces spéciales seraient entrées dans la partie nord de la ville, d'où des tirs nourris ont été entendus[18].
Le 14 mai, après une semaine d'opérations dans cette ville, l'armée se retire et rétablit l'ordre dans la ville[19].
Les pertes
Le , la militante des droits de l'homme Razan Zaitouneh déclare qu'au moins dix civils, dont quatre femmes, ont été tués par l'armée à Baniyas[3]. Le même jour, l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH) affirme pour sa part avoir recensé au moins six tués[13].
L'agence Sana affirme pour sa part le que six soldats ont été tués dans l'ensemble des opérations menées à Deraa, Banias et Homs[20].
Notes et références
- (en) Structure and Command of Armed Forces and Intelligence Agencies, Human Right Watch, , consulté le
- (en) « In unending turmoil, Syria's Assad turns to family », The Guardian, (consulté le )
- (en) « SYRIA: At least 10 killed, 250 detained in Baniyas », latimes, (consulté le )
- (en) « Syrian forces use soccer stadiums as prisons, human rights groups say », CNN, (consulté le )
- (en) « Middle East unrest: Syria arrests Damascus protesters »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), BBC news,
- « Le mouvement de contestation ne fléchit pas en Syrie »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), RFI,
- « Syrie/manifestations: 4 morts »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Le Figaro,
- (en) « Questioning the Syrian “Casualty List” »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Al-akhbar,
- (en) « Western Press Misled – Who Shot the Nine Soldiers in Banyas? Not Syrian Security Forces »(Archive.org • Wikiwix • Archive.is • Google • Que faire ?), Joshua Landis,
- (en) « Syria unrest: Shooting erupts in seaport of Baniyas », BBC news, (consulté le )
- (en) « Snipers kill soldier in Baniyas - Syrian state news agency », Gulfnews, (consulté le )
- « Syrie: première manifestation à Alep, 150 arrestations mardi près de Banias », L'Express avec AFP,
- « En Syrie, l'armée investit les villes de Homs et Tafas », Le Monde avec AFP et Reuters,
- « Les chars syriens entrent à Banias », Le Point avec AFP,
- « Syrie : l'armée veut étouffer la contestation à Baniyas », Le Monde avec AFP et Reuters,
- (en) « Syria army attacks Banias, raising sectarian tension », Reuters, (consulté le )
- AFP, « Le régime intensifie son offensive dans les villes insurgées », France 24,
- (en) « Syrian tanks enter 'protest hub' Baniyas », Islamweb, (consulté le )
- (en) « Syria army 'pulls back' from Baniyas and Deraa », BBC news, (consulté le )
- Reuters, « Syrian Forces Arrest Dozens of Protesters in Baniyas, Homs »,