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Shoah en Italie

La Shoah en Italie recouvre les persĂ©cutions, les dĂ©portations et l'extermination subies par les Juifs entre 1943 et 1945 dans la RĂ©publique sociale italienne, la partie du Royaume d’Italie occupĂ©e par l'Allemagne nazie aprĂšs la capitulation italienne le , pendant la Seconde Guerre mondiale.

Contexte

Image en couleur de la façade d'un édifice en pierre avec à son centre un portail surmonté d'une rosace
La synagogue de GĂȘnes, construite en 1935, sous le fascisme

Au dĂ©but du XXe siĂšcle, les Juifs constituaient une minoritĂ© bien intĂ©grĂ©e en Italie[1], installĂ©s dans le pays depuis plus de deux mille ans. Lorsque le fascisme italien arrive au pouvoir en 1922, Benito Mussolini, mĂȘme s'il est fondamentalement hostile Ă  toute minoritĂ© ne menace pas immĂ©diatement les Juifs. La situation change du tout au tout quand l'Italie se rapproche de l'Allemagne nazie vers la fin de 1936 et avec la visite officielle d'Hitler en Italie en . Durant l'automne 1938[2], sont publiĂ©s plusieurs dĂ©crets qui forment les lois raciales « Manifesto della razza ». Les Juifs sont alors exclus de la fonction publique et donc de l'enseignement, le mariage entre Juifs et aryens ainsi que l'emploi de domestiques aryens est interdit ; des propriĂ©tĂ©s sont confisquĂ©es ; puis c'est l'interdiction de publier un journal ou de possĂ©der un poste de radio. Des scientifiques, intellectuels ou personnalitĂ©s italiens prennent publiquement position contre leurs concitoyens juifs.

Pour Ă©chapper Ă  la persĂ©cution, environ 6 000 Juifs italiens ont Ă©migrĂ© dans d'autres pays en 1938-1939. Parmi eux se trouvaient des intellectuels tels qu'Emilio SegrĂš, Bruno Rossi, Mario Castelnuovo-Tedesco, Franco Modigliani, Arnaldo Momigliano, Ugo Fano, Robert Fano et bien d'autres. Enrico Fermi a Ă©galement dĂ©mĂ©nagĂ© aux États-Unis, son Ă©pouse Ă©tant juive.

Lorsque l'Italie entre Ă  son tour dans la Seconde Guerre mondiale en , la situation s'aggrave encore. Environ 50 camps d'internement sont crĂ©Ă©s pour les ressortissants ennemis oĂč sont enfermĂ©s des Juifs Ă©trangers (environ 2 200) qui s'Ă©taient rĂ©fugiĂ©s en Italie ainsi que quelques Juifs italiens. Alors que les conditions de vie et la nourriture Ă©taient souvent rudimentaires, les prisonniers n'Ă©taient soumis Ă  aucun traitement violent[3]. Le rĂ©gime fasciste a mĂȘme autorisĂ© une organisation judĂ©o-italienne (DELASEM) Ă  agir lĂ©galement pour soutenir les internĂ©s juifs[4].

Les conditions des Roms emprisonnĂ©s Ă©taient bien plus difficiles, les autoritĂ©s italiennes estimant que ceux-ci Ă©taient habituĂ©s Ă  vivre dans de telles conditions. Ils bĂ©nĂ©ficiaient d'une part rĂ©duite de nourriture et d'un logement Ă  la limite de l'insalubritĂ©[5]. AprĂšs l'occupation de la GrĂšce et de la Yougoslavie en 1941, l'Italie a ouvert des camps de concentration dans ses zones d'occupation. Celles-ci abritaient au total 150 000 personnes, principalement des Slaves. Les conditions de vie y Ă©taient trĂšs difficiles et le taux de mortalitĂ© dans ces camps dĂ©passait de loin ceux en Italie[6].

Contrairement aux Juifs d'autres pays ayant rejoint l'Axe, aucun Juif en Italie ou dans des zones sous occupation italienne n'a Ă©tĂ© assassinĂ© ou dĂ©portĂ© dans des camps de concentration en Allemagne avant [7]. Certains juifs bĂ©nĂ©ficient d’exemptions. Leur calvaire dĂ©butera seulement lorsque les Allemands envahiront ces zones[8].

Le , avec la chute du rĂ©gime fasciste et l'arrestation de Benito Mussolini, les dĂ©tenus, y compris les prisonniers juifs, ont Ă©tĂ© progressivement libĂ©rĂ©s. Cependant, ce processus n'Ă©tait pas encore terminĂ© lorsque les autoritĂ©s allemandes ont repris les camps du centre-nord de l'Italie, le [6]. Des centaines de rĂ©fugiĂ©s juifs emprisonnĂ©s dans les principaux camps du sud (Campagna ou Ă  Tarsia) ont Ă©tĂ© libĂ©rĂ©s par les AlliĂ©s avant l’arrivĂ©e des Allemands, mais 43 000 Juifs, (35 000 Italiens et 8 000 rĂ©fugiĂ©s d’autres pays) ont Ă©tĂ© piĂ©gĂ©s dans des territoires dĂ©sormais contrĂŽlĂ©s par la RĂ©publique sociale italienne[9].

En gĂ©nĂ©ral, le sort et la persĂ©cution des Juifs en Italie entre 1938 et 1943 n’ont retenu que trĂšs peu l’attention des mĂ©dias italiens[10]. Les listes de Juifs Ă©tablies pour appliquer les lois raciales commenceront Ă  ĂȘtre utilisĂ©es aprĂšs la capitulation italienne, le .

La Shoah en Italie

L’assassinat des Juifs en Italie dĂ©bute Ă  compter du , lorsque les troupes allemandes prennent le contrĂŽle du nord et du centre de l’Italie, libĂšrent Benito Mussolini de sa prison et l’institue Ă  la tĂȘte de l’État fantoche de la RĂ©publique sociale italienne.

Organisation

Le SS-ObergruppenfĂŒhrer Karl Wolff, qui fut nommĂ© plus haut dirigeant des forces de sĂ©curitĂ© et de la police en Italie, fut chargĂ© de superviser les opĂ©rations des SS et donc la solution finale. Wolff rĂ©unit ainsi un groupe de SS avec pour objectif l'extermination des Juifs d'Europe orientale. Odilo Globocnik, nommĂ© chef de la police de la zone cĂŽtiĂšre, a Ă©tĂ© responsable du meurtre de centaines de milliers de Juifs et de Tsiganes Ă  Lublin, en Pologne, avant d'ĂȘtre envoyĂ© en Italie[11]. Karl Brunner est nommĂ© chef SS de la police Ă  Bolzano, dans la province autonome de Bolzano, Willy Tensfeld chef SS Ă  Monza pour la Haute et l'Ouest de l'Italie, et Karl-Heinz BĂŒrger est chargĂ© des opĂ©rations anti-partisanes[12].

La police de sĂ©curitĂ© et le Sicherheitsdienst (SD) passe sous le commandement de Wilhelm Harster, basĂ© Ă  VĂ©rone ; il avait occupĂ© le mĂȘme poste aux Pays-Bas[13]. Theodor Dannecker, auparavant actif dans la dĂ©portation de juifs grecs dans la partie de la GrĂšce occupĂ©e par la Bulgarie, a Ă©tĂ© nommĂ© chef du Judenreferat du SD et chargĂ© de la dĂ©portation des juifs italiens. Inefficace selon ses supĂ©rieurs, il fut remplacĂ© par Friedrich Boßhammer, qui, comme Dannecker, Ă©tait Ă©troitement associĂ© Ă  Adolf Eichmann[14] - [15].

Martin Sandberger a Ă©tĂ© nommĂ© Ă  la tĂȘte de la Gestapo Ă  VĂ©rone et joua un rĂŽle essentiel dans l'arrestation et la dĂ©portation des juifs italiens.

Dans les rĂ©gions directement administrĂ©es par l'Allemagne en Italie (Zone d'opĂ©rations des PrĂ©alpes et Zone d'opĂ©rations de la cĂŽte Adriatique) et dans le bureau principal de la sĂ©curitĂ© du Reich lui-mĂȘme, la persĂ©cution des minoritĂ©s indĂ©sirables et des opposants politiques nazis relevait de la section IV de la police de sĂ©curitĂ© et du SD[16]. À son tour, la section IV Ă©tait subdivisĂ©e en diffĂ©rents dĂ©partements, dont le dĂ©partement IV-4b qui Ă©tait responsable des affaires juives. Dannecker, puis Boßhammer dirigeait ce dĂ©partement[17].

Le congrĂšs de VĂ©rone

Image en noir et blanc de la premiĂšre page de journal avec titre en lettres capitales.
Les Lois raciales fascistes annoncées par le Corriere della Sera

L'attitude des fascistes italiens Ă  l'Ă©gard des juifs italiens a radicalement changĂ© en , notamment aprĂšs la dĂ©claration des autoritĂ©s dĂ©nonçant cette minoritĂ© comme « nationalitĂ© ennemie » lors du congrĂšs de VĂ©rone. DĂ©buta alors une participation active italienne Ă  la poursuite et Ă  l'arrestation de juifs[18], bien qu'initialement, la police italienne devait seulement prĂȘter son concours aux rassemblements Ă  la demande des autoritĂ©s allemandes. AprĂšs la dĂ©claration Ă  VĂ©rone fut signĂ© l'« Ordre de police n°5 » du , Ă©mis par Guido Buffarini Guidi, ministre de l'IntĂ©rieur de la RSI, ordonnant Ă  la police italienne leurs arrestations et la confiscation de leurs biens[19] - [20]. Cependant, cet ordre exemptait les Juifs ĂągĂ©s de plus de 70 ans et les mariages mixtes, frustrant les Allemands qui voulaient arrĂȘter et dĂ©porter la totalitĂ© des Juifs italiens[6].

DĂ©portations et assassinats

L’arrestation et la dĂ©portation de Juifs dans l’Italie occupĂ©e par l’Allemagne peuvent ĂȘtre sĂ©parĂ©es en deux phases distinctes. La premiĂšre, sous Dannecker, de Ă  , a vu des Einsatzkommandos mobiles cibler des Juifs dans les grandes villes italiennes. La deuxiĂšme phase a eu lieu sous Boßhammer, qui avait remplacĂ© Dannecker au dĂ©but de 1944. Boßhammer a mis en place un systĂšme de persĂ©cution centralisĂ©, utilisant toutes les ressources disponibles de la police italienne allemande et fasciste, pour arrĂȘter et dĂ©porter les Juifs italiens[21].

L'arrestation d'Italiens et de rĂ©fugiĂ©s juifs dĂ©bute quasi immĂ©diatement aprĂšs la capitulation, en . Cette opĂ©ration a lieu dans toutes les grandes villes italiennes sous contrĂŽle allemand, avec un succĂšs limitĂ©. Peu de coopĂ©ration de la part de la police italienne et 90 % des 10 000 Juifs de Rome ont Ă©chappĂ© Ă  une arrestation. Les Juifs arrĂȘtĂ©s ont Ă©tĂ© conduits dans les camps de transit de Borgo San Dalmazzo, Fossoli et Bolzano, puis dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz. Sur les 4 800 dĂ©portĂ©s des camps Ă  la fin de 1943, 314 seulement ont survĂ©cu[22].

Environ la moitiĂ© des Juifs arrĂȘtĂ©s lors de la Shoah en Italie l'ont Ă©tĂ© en 1944 par la police secrĂšte italienne[23].

Au total, Ă  la fin de la guerre, prĂšs de 8 600 Juifs d’Italie et de rĂ©gions françaises et grecques sous contrĂŽle italien ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s Ă  Auschwitz ; exceptĂ© une personne, la totalitĂ© ont Ă©tĂ© assassinĂ©s. Seuls 506 personnes ont Ă©tĂ© envoyĂ©es dans d'autres camps (Bergen-Belsen, Buchenwald, RavensbrĂŒck et FlossenbĂŒrg) en tant qu'otages ou prisonniers politiques. Parmi eux se trouvaient quelques centaines de Juifs de Libye, une colonie italienne d'avant-guerre, dĂ©portĂ©s sur le continent italien en 1942 et envoyĂ©s au camp de concentration de Bergen-Belsen. La plupart d'entre eux avaient la nationalitĂ© britannique et française et avaient survĂ©cu Ă  la guerre[22]. 300 autres Juifs ont Ă©tĂ© abattus ou sont morts d'autres causes dans des camps de transit en Italie[22]. PrĂšs de la moitiĂ© des personnes exĂ©cutĂ©es en Italie l'ont Ă©tĂ© lors du massacre des Fosses ardĂ©atines en . La 1re division SS Leibstandarte SS Adolf Hitler a tuĂ© plus de 50 civils juifs, rĂ©fugiĂ©s et italiens lors des massacres du lac Majeur ; il s'agit des premiĂšres tueries de juifs commis par l'Allemagne en Italie pendant la guerre[17]. Cela se produisit malgrĂ© les ordres stricts, pris Ă  l'Ă©poque, de ne pas commettre de violence Ă  l'encontre de la population civile[24].

Au cours des dix-neuf mois d'occupation allemande, de Ă  , 25 % de la population juive d'Italie d'avant-guerre ont Ă©tĂ© tuĂ©s par les nazis. La population juive en Italie au cours de la guerre dĂ©passait toutefois les 40 000 personnes initiales, le gouvernement italien ayant Ă©vacuĂ© 4 000 rĂ©fugiĂ©s juifs de ses zones d'occupation vers le sud de l'Italie. En , 43 000 Juifs Ă©taient prĂ©sents dans le nord de l'Italie et, Ă  la fin de la guerre, 40 000 d'entre-eux avaient survĂ©cu Ă  l'Holocauste[22].

Populations Roms

Contrairement aux Juifs italiens, les Roms ont été victimes de discrimination de la part de l'Italie fasciste dÚs le début du régime. En 1926, Benito Mussolini ordonna l'expulsion de tous les « Tsiganes étrangers » et, à partir de , des Roms de nationalité italienne furent détenus dans des camps pré-désignés, passés ensuite sous contrÎle allemand. L'impact de l'occupation allemande sur les Roms en Italie a été peu étudié. Le nombre de Roms morts dans les camps italiens ou déportés dans des camps de concentration est incertain[25]. Le nombre de décÚs pendant la totalité de la période fasciste italienne est également inconnu, mais on estime que ce chiffre dépasse plusieurs milliers.

En , le Parlement italien a dĂ©cidĂ© de commĂ©morer le gĂ©nocide juif en instituant la JournĂ©e de la MĂ©moire (). Cette dĂ©cision a donnĂ© lieu Ă  un grand dĂ©bat au cours duquel s’établit une compĂ©tition entre diffĂ©rentes mĂ©moires, toutes liĂ©es Ă  la pĂ©riode fasciste et nazie. Le grief dominant est que la « JournĂ©e de la MĂ©moire  Â» se borne Ă  Ă©voquer le gĂ©nocide juif, en nĂ©gligeant la persĂ©cution des rĂ©sistants, des dissidents et la dĂ©portation de tous les autres prisonniers non-juifs. La JournĂ©e de la MĂ©moire ayant dĂ©clenchĂ© un « conflit de mĂ©moires » a abouti Ă  la modification du texte original en l’élargissant aux autres victimes du fascisme nazi et autres dĂ©portĂ©s[26].

RĂŽle de l'Eglise catholique et du Vatican

Avant la rafle du ghetto de Rome, l'Allemagne avait Ă©tĂ© avertie qu'une telle action risquait de susciter le mĂ©contentement du pape Pie XII. De nombreux membres de l'Église catholique apportaient une assistance aux Juifs et les aidaient Ă  survivre Ă  la traque des nazis. Le pape lui-mĂȘme, auquel beaucoup reprochent l'absence de prise de position publique dĂ©nonçant les dĂ©portations de Juifs, les a protĂ©gĂ©s, notamment en ordonnant que des rĂ©fugiĂ©s politiques et des Juifs soient abritĂ©s dans le couvent romain des Santi Quattro Coronati[27].

Le , le pape François annonce l'ouverture en des archives secrÚtes du Vatican sur le pontificat de Pie XII (1939-1958) mises à la disposition des historiens qui cherchent à étudier l'action controversée du souverain pontife pendant la Shoah[28].

Les camps

Plusieurs camps de transit italiens destinés aux Juifs, aux prisonniers politiques et pour le travail forcé étaient gérés par les Allemands et les Italiens. Ceux-ci comprenaient[29]:

Outre ces camps de transit, l’Allemagne exploitait Ă©galement le camp de la Risiera di San Sabba Ă  Trieste, qui faisait alors partie de la zone opĂ©rationnelle du littoral de l’Adriatique, et servait Ă  la fois de camp d’extermination et de transit. Il s'agissait du seul camp d'extermination fonctionnel en Italie pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a opĂ©rĂ© d' Ă  et prĂšs de 5 000 personnes y ont Ă©tĂ© tuĂ©es[35] - [36], la plupart Ă©taient des prisonniers politiques[22]

En plus des camps dĂ©signĂ©s, les juifs et prisonniers politiques Ă©taient dĂ©tenus dans des prisons communes, notamment la prison San Vittore Ă  Milan, qui a acquis une notoriĂ©tĂ© pendant la guerre grĂące au traitement inhumain infligĂ© aux dĂ©tenus par les gardes SS et Ă  la torture qui y Ă©tait exercĂ©e[37]. Depuis la prison qui servait de lieu de transit pour les juifs arrĂȘtĂ©s dans le nord de l'Italie, les prisonniers Ă©taient emmenĂ©s Ă  la gare de Milano Centrale, chargĂ©s sur des wagons de marchandises sur une voie secrĂšte sous la gare, puis dĂ©portĂ©s[23].

Camps de transit du Salento

À la fin de la guerre, entre 1943 et 1947, les Anglo-AmĂ©ricains choisissent le Salento pour accueillir les rĂ©fugiĂ©s dans des camps de transit Ă©tablis dans les nombreuses rĂ©sidences secondaires qui pouvaient ĂȘtre facilement rĂ©quisitionnĂ©es[38]. Les premiers rĂ©fugiĂ©s proviennent de camps d'internement fascistes comme celui de Ferramonti Ă  Tarsia, puis Ă  partir de 1945 de camps nazis comme Mauthausen, Auschwitz, Dachau et Ebensee[39]. Les rĂ©fugiĂ©s font escale et trouvent un premier refuge sur leur route vers la terre d'IsraĂ«l ou les États-Unis dans les camps du Salento comme Santa Maria al Bagno. Le camp s'Ă©tend sur les hameaux de Santa Maria al Bagno, Santa Caterina et Cenate[40]. D'autres camps similaires sont situĂ©s Ă  Santa Maria di Leuca et Ă  Santa Cesarea Terme[39]. Aharon Appelfeld figure parmi les rĂ©fugiĂ©s qui ont transitĂ© dans ces camps [41].

Pillage de biens juifs

Outre l'extermination, l'Allemagne nazie Ă©tait extrĂȘmement intĂ©ressĂ©e par l'appropriation de biens juifs. Selon une estimation de 2010, la valeur des biens appartenant aux familles juives pillĂ©s en Italie lors de l'Holocauste entre 1943 et 1945 serait de 1 milliard de dollars US[10].

Le contenu de la Biblioteca della Comunità Israelitica et du Collegio Rabbinico Italiano, les deux bibliothÚques juives de Rome, figure parmi les artefacts les plus précieux pillés par les nazis. Dans le premier cas, la totalité des biens volés est toujours manquant, tandis que certains contenus divers ont été restitués aprÚs la guerre[42].

Le , Herbert Kappler convoque le rabbin FoĂ , chef de la communautĂ© juive de Rome, ainsi que le prĂ©sident de la communautĂ©. Il les menace de la dĂ©portation de 200 Juifs, sauf Ă  verser une rançon de 50 kilogrammes d'or. Mais la rançon ne permet qu'une brĂšve pause. Deux semaines plus tard, le , 1 259 Juifs sont raflĂ©s et 1 007 d'entre eux sont envoyĂ©s Ă  Auschwitz. Seuls 16 d'entre eux survivront[43].

Les auteurs

TrÚs peu des organisateurs allemands ou italiens ayant perpétré la Shoah en Italie ont été jugés ou emprisonnés aprÚs la guerre[22].

ProcĂšs d'aprĂšs-guerre

Parmi les crimes de guerre commis par les nazis en Italie, le massacre des Fosses ardĂ©atines est l'un des plus importants de l'histoire italienne de la Seconde Guerre mondiale. De hauts responsables de la Wehrmacht, Albert Kesselring, marĂ©chal de campagne et commandant des forces de l'Axe sur le thĂ©Ăątre mĂ©diterranĂ©en, Eberhard von Mackensen, commandant de la 14e armĂ©e allemande et Kurt MĂ€lzer, commandant militaire de Rome, ont tous Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  mort. Tous ont Ă©tĂ© graciĂ©s puis libĂ©rĂ©s en 1952 ; MĂ€lzer est dĂ©cĂ©dĂ© avant sa libĂ©ration. Parmi les auteurs des SS, le chef de la police romaine Herbert Kappler a Ă©tĂ© condamnĂ© en 1948, mais, profitant d'une hospitalisation, il parvient Ă  s'Ă©vader en Allemagne. Erich Priebke et Karl Hass ont longtemps Ă©chappĂ© Ă  la justice, avant d'ĂȘtre finalement jugĂ©s en 1997[44].

Theodor Dannecker, responsable du Judenreferat en Italie, s'est suicidĂ© aprĂšs sa capture en , Ă©vitant ainsi un Ă©ventuel procĂšs[14]. Son successeur, Friedrich Boßhammer, disparut Ă  la fin de la guerre en 1945 et travailla comme avocat Ă  Wuppertal. Il a Ă©tĂ© arrĂȘtĂ© en Allemagne de l'Ouest en 1968 et condamnĂ© Ă  la prison Ă  perpĂ©tuitĂ© pour son implication dans la dĂ©portation de 3 300 Juifs italiens vers Auschwitz. Au cours de l'Holocauste, prĂšs de 8 000 des 45 000 Juifs vivant en Italie ont pĂ©ri[45]. Au cours de son procĂšs, plus de 200 tĂ©moins furent entendus avant sa condamnation en . Il dĂ©cĂ©da quelques mois aprĂšs le verdict sans avoir passĂ© la moindre heure en prison[15] - [46].

Le procureur gĂ©nĂ©ral de Dortmund (Allemagne) a ouvert une enquĂȘte au dĂ©but des annĂ©es 1970 sur le rĂŽle qu'Ă  tenu Karl Friedrich Titho, ancien commandant des camps de transit de Fossoli di Carpi et Bolzano, lors des dĂ©portations vers Auschwitz. Cependant, l'enquĂȘte est clĂŽturĂ©e par manque de preuve. Il a Ă©galement Ă©tĂ© jugĂ© pour l'exĂ©cution de 67 prisonniers en reprĂ©sailles d'une attaque partisane. Il fut relaxĂ© Ă  l'issue de ce procĂšs, la cour jugeant qu'il s'agissait tout au plus d'un homicide involontaire et que les poursuites Ă©taient abandonnĂ©es Ă  la suite du dĂ©passement du dĂ©lai de prescription. Paradoxalement, les deux chefs du dĂ©partement enquĂȘtant Ă  son encontre Ă©taient d'anciens membres du parti nazi[47].

En 1964, six membres de la division Leibstandarte ont Ă©tĂ© inculpĂ©s pour le massacre du Lago Maggiore, perpĂ©trĂ© prĂšs de Meina, le dĂ©lai de prescription en vigueur Ă  l'Ă©poque en Allemagne, soit vingt ans pour le meurtre, signifie que les auteurs ne pourraient plus ĂȘtre poursuivis. Tous les accusĂ©s ont Ă©tĂ© reconnus coupables et trois d'entre eux ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  la prison Ă  vie pour meurtre. Deux autres ont Ă©tĂ© condamnĂ©s Ă  trois ans d'emprisonnement pour complicitĂ© de meurtre, tandis que le sixiĂšme est dĂ©cĂ©dĂ© au cours du procĂšs. Les peines ont Ă©tĂ© portĂ©es en appel et le plus haut tribunal allemand, le Bundesgerichtshof, ordonna la libĂ©ration des coupables pour des « raisons techniques ». Les accusĂ©s ayant Ă©tĂ© inculpĂ©s plus de vingt ans aprĂšs le massacre de 1943 et le dĂ©lai de prescription expirĂ©[48] - [24].

Ce verdict a causĂ© beaucoup de frustration Ă  la nouvelle gĂ©nĂ©ration de procureurs allemands qui souhaitaient poursuivre les crimes nazis et leurs auteurs. La dĂ©cision du Bundesgerichtshof a eu d'autres rĂ©percussions, notamment en dĂ©clarant : « les auteurs ne pourraient ĂȘtre accusĂ©s de meurtre que si leur implication directe dans le meurtre pouvait ĂȘtre prouvĂ©e. Dans les autres cas, l'accusation ne pouvait ĂȘtre qu'un homicide involontaire. » Cela signifiait qu'aprĂšs 1960, en droit allemand, le dĂ©lai de prescription pour les crimes d'homicide involontaire avait expirĂ©[48].

En 1969, l’Allemagne a complĂštement rĂ©voquĂ© le dĂ©lai de prescription en matiĂšre de meurtre, permettant ainsi de poursuivre indĂ©finiment les accusations de meurtre direct. Cela ne s'appliquait pas toujours aux crimes de guerre nazis jugĂ©s par les lois antĂ©rieures Ă  1969. Certains, comme Wolfgang Lehnigk-Emden, ont Ă©chappĂ© Ă  une peine de prison bien qu’ils aient Ă©tĂ© reconnus coupables du massacre de Caiazzo[49].

Le rĂŽle de l'Italie dans la Shoah

Avant tout, il faut souligner et rappeler la diffĂ©rence entre dĂ©portation politique et dĂ©portation raciale dans un pays qui, comme l’Italie, a subi une forte dĂ©portation politique : environ 40 000 citoyens italiens ont Ă©tĂ© dĂ©portĂ©s dans les camps de concentration allemands entre 1943 et 1945, dont un grand nombre ne rentrĂšrent pas chez eux. Les dĂ©portĂ©s juifs furent beaucoup moins nombreux que les dĂ©portĂ©s politiques, et pourtant 90 % d’entre eux ont pĂ©ri dans les camps.

Le rĂŽle des Italiens en tant que collaborateurs des Allemands dans l'Holocauste en Italie a rarement Ă©tĂ© abordĂ© dans le pays aprĂšs la Seconde Guerre mondiale. IgnorĂ©e ou presque jusqu’aux annĂ©es 1990, c’est en partie grĂące Ă  la JournĂ©e de la MĂ©moire Ă©tablie par le gouvernement italien en que la sociĂ©tĂ© tout entiĂšre a pris conscience du gĂ©nocide des Juifs en Italie ; celle-ci pensait que leur pays n'Ă©tait pas impliquĂ© dans l'Holocauste et qu'il appartenait exclusivement aux occupants allemands[23]. De plus, ce changement de pensĂ©e est dĂ» aussi Ă  la publication de Il Libro Della Memoria de l'historienne judĂ©o-italienne Liliana Picciotto, dĂ©crivant les lois raciales italiennes sous forme de livre au dĂ©but des annĂ©es 2000. Ces lois soulignaient le fait que les lois antisĂ©mites italiennes Ă©taient distinctement indĂ©pendantes de celles de l'Allemagne nazie et, dans certains cas, plus sĂ©vĂšres que les premiĂšres lois antisĂ©mites que l'Allemagne avait promulguĂ©es.

Simon Levis Sullam, professeur d'histoire moderne Ă  l'UniversitĂ© « Ca' Foscari » de Venise, a publiĂ© en 2016 un ouvrage intitulĂ© I carnefici italiani: Scene dal genocidio degli ebrei, 1943-1945, traduction littĂ©rale Les bourreaux italiens: le gĂ©nocide des Juifs d'Italie, 1943-1945 qui analyse le rĂŽle des Italiens dans le gĂ©nocide en montrant que la moitiĂ© des Juifs italiens assassinĂ©s pendant la Shoah ont Ă©tĂ© arrĂȘtĂ©s par des Italiens et non par des Allemands. Un grand nombre de ces arrestations ont pu ĂȘtre effectuĂ©es uniquement grĂące Ă  des informations fournies par des civils[50].

Commémoration

Image d'un mur gris en diagonale gravé de noms sous une toiture.
Le mur de noms au Memoriale della Shoah Ă  Milan

Avec la Libération de l'Italie puis des camps d'extermination nazis, de nombreux rescapés juifs ont cherché à gagner la Palestine en passant par l'Italie. Cet épisode est commémoré au musée de la mémoire et de l'accueil à Santa Maria al Bagno[51].

En , le Parlement italien a décidé de commémorer annuellement le le génocide juif en instituant la Journée de la mémoire (Giorno della Memoria)[52].

Memoriale della Shoah

Le Memoriale della Shoah est un mémorial de la Shoah situé dans la gare centrale de Milan. Il est dédié au peuple juif déporté depuis une plateforme secrÚte située sous la gare jusqu'aux camps d'extermination. Il a été inauguré en [37] - [23].

Camp de Borgo San Dalmazzo

Il ne reste aucune trace de l'ancien camp de concentration de Borgo San Dalmazzo, mais deux monuments ont été érigés pour marquer les événements qui s'y sont déroulés. En 2006, un monument a été érigé à la gare de Borgo San Dalmazzo pour commémorer les déportations. Le mémorial contient les noms, ùges et pays d'origine des victimes ainsi que ceux des quelques survivants. Il dispose également de certains wagons de marchandises du type utilisé dans les déportations[32] - [33] - [29].

Camp de Fossoli

En 1996, une fondation a été créée pour préserver l'ancien camp. De 1998 à 2003, des volontaires ont reconstruit la clÎture autour du Campo Nuovo et, en 2004, une des casernes utilisée pour loger des détenus juifs a été reconstruite[29].

Justes italiens parmi les nations

En 2018, 694 Italiens ont Ă©tĂ© reconnus comme Justes parmi les nations, un titre honorifique utilisĂ© par l'État d'IsraĂ«l pour dĂ©crire les non-Juifs ayant risquĂ© leur vie pendant la Shoah afin de sauver les Juifs de l'extermination nazis[53].

Les premiers Italiens Ă  ĂȘtre honorĂ©s de la sorte sont Don Arrigo Beccari, le docteur Giuseppe Moreali et Ezio Giorgetti en 1964[54]. Le plus cĂ©lĂšbre d'entre eux est sans doute le cycliste Gino Bartali, vainqueur du Tour de France 1938 et 1948, honorĂ© Ă  titre posthume en 2014 pour son rĂŽle dans le sauvetage des Juifs italiens lors de l'Holocauste, pour n'en avoir jamais parlĂ© de son vivant[55].

L'Holocauste italien dans la littérature et les médias

Littérature

Primo Levi, un survivant juif italien d'Auschwitz, a publiĂ© son expĂ©rience de l'Holocauste en Italie dans ses livres If This is a Man et The Periodic Table . Le roman Le jardin des Finzi-Contini de Giorgio Bassani traite du sort des Juifs de Ferrare pendant l'Holocauste Un film du mĂȘme nom sorti en 1970 est tirĂ© du livre.

  • (en) Eva Appelbaum, Flight from WWII Yugoslavia and Coming of Age in Italy, CreateSpace Independent Publishing Platform, (ISBN 978-1-7190-1517-2).
  • (en) Giorgio Bassani, The Garden of the Finzi-Continis, Everyman's Library, , 854 p. (ISBN 978-1-4000-4422-1).
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Films

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Notes et références

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Voir aussi

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Articles connexes

Liens externes

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