Theodor Dannecker
Theodor Dannecker est un SS-Hauptsturmführer[alpha 1], né le à Tübingen et mort par suicide le à Bad Tölz.
Theodor Dannecker | |
Naissance | TĂĽbingen, Allemagne |
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Décès | Bad Tölz |
Origine | Allemagne |
Allégeance | Reich allemand |
Arme | Schutzstaffel (SS) |
Grade | HauptsturmfĂĽhrer |
Années de service | 1934 – 1945 |
Commandement | Gestapo |
Conflits | Seconde Guerre mondiale |
Sous la direction d’Adolf Eichmann, Theodor Dannecker est un « expert de la question juive » et l'un des principaux maillons dans l'extermination des Juifs de France puis en Europe centrale et méridionale.
Avant-guerre
Après avoir fréquenté une école de commerce, Dannecker travaille dans le secteur du textile puis devient en 1932 membre du parti nazi et de la SS. En 1934, il rejoint la SS-Verfügungstruppe[alpha 2] et un an plus tard, en 1935, devient membre du Sicherheitsdienst (SD), service d'espionnage et de contre-espionnage. En , Dannecker obtient une promotion au service de sécurité et de renseignements de la SS, dirigé par Reinhard Heydrich ; il y fait partie de la section des Affaires juives de la SD. En , il est à Vienne avec Herbert Hagen et Adolf Eichmann, aussitôt après l'Anschluss. Il y travaille sur le plan Madagascar, plan qui envisage de déporter les Juifs d'Europe dans cette colonie française. Il entre au RSHA dès sa création par Heinrich Himmler en .
Ă€ Paris
De à , il dirige le service de contre-espionnage nazi à l'antenne du SD à Paris[1]. En tant que chef, à Paris, de la section « IV J » de la Gestapo, chargée de la « question juive », il représente Eichmann, lui-même rattaché à Heydrich, qui dirige l'Office central de sécurité du Reich, le Reichssicherheitshauptamt[2].
Dannecker est l'auteur d'un rapport sur « Le traitement de la question juive en France », en date du , dit « rapport Dannecker », dans lequel on peut lire :
« En , un collaborateur de notre section aux questions juives a été délégué à la préfecture de police de Paris en qualité de représentant permanent de la section. À la suite de notre pression, un fichier juif complet et constamment tenu à jour a été constitué dans les plus brefs délais [il s'agit du fichier Tulard]. Ce fichier se subdivise en [un] fichier simplement alphabétique, les Juifs de nationalités française et étrangère ayant respectivement des fiches de couleur différentes, et des fichiers professionnels par nationalité et par rue[3]. »
Il détaille ensuite les enquêtes faites par « cette section préfectorale […] au cours des trois derniers mois », sur des citoyens français, des Juifs français et étrangers et des « participations juives dans des entreprises commerciales ».
En , Dannecker fait créer le Commissariat général aux questions juives (CGQJ), chargé de recenser et spolier les Juifs, puis de les faire interner. La rafle du billet vert, le , vise 6 700 Juifs étrangers, Polonais pour la plupart ; suit celle du 20 août (4 200 hommes arrêtés), puis celle des notables, le (743 hommes). De mars à , sept convois de déportation, d'un millier de personnes chacun, partent vers Auschwitz. Le , dans un autre rapport, Dannecker se félicite de ses actions anti-juives, en particulier l'efficacité du fichier des Juifs de la préfecture de police et la création dans les deux zones par accord avec Xavier Vallat, d'une police antijuive formée par ses soins[4]. Il supervise la rafle du Vel’ d'Hiv’, organisée par René Bousquet, nommé en , au retour de Pierre Laval, secrétaire général à la Police. Plus de 13 000 Juifs sont déportés vers le camp de concentration d'Auschwitz où ils sont assassinés[5]. Mais, en raison de son fanatisme et d'un usage abusif de son poste, il est rappelé en à Berlin. Son supérieur à Paris, Helmut Knochen, peut ainsi se débarrasser d'un collaborateur encombrant et indiscipliné[1].
En Europe centrale et méridionale
De janvier à , il est nommé conseiller aux affaires juives à l'ambassade d'Allemagne à Sofia en Bulgarie afin de presser le gouvernement bulgare de livrer au Reich les Juifs du pays. Il organise notamment la déportation des Juifs de Thrace et de Macédoine, régions annexées par la Bulgarie en 1941[1]. De à , il prépare la déportation des Juifs italiens et au premier semestre 1944 celle des Juifs hongrois.
En , Dannecker est interné par l'Armée américaine dans la prison de Bad Tölz où il se suicide[6] par pendaison le .
Notes et références
Notes
Références
- Dictionnaire de la Shoah, p. 187.
- Cohen 1993, p. 24.
- Rapport Dannecker, Centre de documentation juive contemporaine (CDJC-XXVI I), cité par Maurice Rajsfus, La police de Vichy — Les forces de l'ordre française au service de la Gestapo, 1940-1944, Le Cherche midi, 1995.
- Serge Klarsfeld, Le calendrier de la persécution des Juifs en France, FFDJF, juillet 1993, p. 186.
- Cesarani 2005, p. 138–39.
- (en) « Dannecker, Theodor », sur yadvashem.org, Shoah Resource Center, The International School for Holocaust Studies (au mémorial de Yad Vashem) (consulté le ).
Bibliographie
- Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-03-583781-3).
- Asher Cohen, Persécutions et sauvetages, Juifs et Français sous l'occupation et sous Vichy, éditions du Cerf, .
- Serge Klarsfeld, Le calendrier de la persécution des Juifs en France, FFDJF, juillet 1993, p. 208-212.
- (de) Claudia Steur, Theodor Dannecker, ein Funktionär der Endlösung, Essen, Klartext, 1997, 251 p.
- (en) David Cesarani, Eichmann: His Life and Crimes, Londres, Vintage, (ISBN 978-0-09-944844-0).
Dans la culture populaire
Télévision
- 2008 : La Résistance (téléfilm), de Félix Olivier : Johannes Oliver Hamm.
- 2009 : Le Commissariat, de Michel Andrieu : JĂ©rĂ´me Veyhl.
- 2010 : Pie XII, sous le ciel de Rome, de Christian Duguay : Ken Duken.
Voir aussi
Articles connexes
- Collaboration policière sous le régime de Vichy
- RĂ©gime de Vichy
- Adolf Eichmann
- Rafle du VĂ©lodrome d'Hiver, dont Dannecker est le principal organisateur.
- Camp de Drancy, dont Dannecker a été le premier dirigeant jusqu'en .
- Marcel Sachs
- Julien Weill
Liens externes
- Ressource relative Ă la vie publique :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :