Édouard Husson (historien)
Édouard Husson, né le à Paris, est un historien français.
Président Fondation Robert-de-Sorbon (d) | |
---|---|
depuis | |
Jean Sarrazin (d) | |
Vice-président Université Paris sciences et lettres | |
- | |
Directeur général ESCP Business School | |
- | |
Frank Bournois (en) | |
Vice-chancelier des universités de Paris | |
- | |
Professeur des universités |
Naissance | |
---|---|
Nationalité | |
Formation |
École normale supérieure (à partir de ) Université Paris-Sorbonne |
Activités |
A travaillé pour | |
---|---|
Membre de | |
Directeur de thèse | |
Site web | |
Distinctions |
Professeur des universités, il est ancien directeur général de l'École supérieure de commerce de Paris. Il a été élu en 2009 professeur d'histoire contemporaine à l'université de Picardie puis en 2018 à l'université de Cergy-Pontoise. Il y dirige ensuite l'Institut franco-allemand d'études européennes. Le , il devient vice-chancelier des universités de Paris jusqu'au , date à laquelle il est nommé directeur de l'ESCP Europe. Le , il quitte la direction de cet établissement. De à , il est vice-président de l'université de recherche Paris-Sciences-et-Lettres (PSL).
Biographie
Famille
Édouard Pierre Jean Marie Husson est né le dans le 17e arrondissement de Paris du mariage de Jean-Marc Husson, médecin, et de Claudie Savinel, universitaire[1].
Son grand-père, professeur de littérature, se passionnait pour la réconciliation franco-allemande[2].
Formation
Après des études secondaires à Sainte-Croix de Neuilly, où il a été l'élève de Pierre Rezé, il poursuit ses études en hypokhâgne puis en khâgne au lycée Henri-IV (1986-1988) puis entre à l'École normale supérieure (concours L 1988). Édouard Husson est agrégé d'histoire (1992) et docteur en histoire contemporaine de l'université Paris IV (1998)[1].
La thèse de doctorat qu'il soutient s'intitule Les historiens de la République fédérale d'Allemagne (1949-1998), leurs travaux sur l'Allemagne depuis Bismarck et la question de l'identité politique allemande (sous la direction de Jacques Bariéty)[3]. Le sujet de sa thèse est issu d'un échange avec Ian Kershaw[2].
Pendant ses Ă©tudes, il milite au Mouvement des jeunes giscardiens[2] - [4].
Il est champion d'Île-de-France d'escrime de l'enseignement privé (Union générale sportive de l'enseignement libre UGSEL) en 1983[2].
Carrière professionnelle
Spécialiste de l'Allemagne et de la période nazie, il a été assistant au centre d'études germaniques de l'université Robert-Schuman à Strasbourg, puis de 1998 à 2001 chercheur à l'Institut für Zeitgeschichte de Munich[2] et de 2001 à 2009 maître de conférences à Paris-IV Sorbonne[2]. De 2009 à 2018, Édouard Husson a été professeur d'histoire contemporaine et d'analyse des relations internationales à l'université de Picardie. Depuis le , il est professeur à l'université de Cergy-Pontoise, où il dirige l'Institut franco-allemand d'études européennes (ancien CIRAC). Entre 2001 et 2009, il a assuré le cours d'histoire des relations internationales au premier cycle franco-allemand de l'Institut d'études politiques de Paris, à Nancy. De 2009 à 2010, il a été chargé de sciences humaines et sociales au cabinet de Valérie Pécresse[5]. Il est à la même période rapporteur des travaux du conseil pour le développement des humanités et des sciences sociales[6].
En , Édouard Husson devient vice-chancelier des universités de Paris[7] - [8], c'est-à -dire que, placé auprès du recteur et chancelier des universités de Paris, et ayant rang de recteur lui-même, il est responsable du secteur de l'enseignement supérieur (universités, écoles, vie étudiante, relations avec les organismes de recherche). Le vice-chancelier coordonne aussi le traitement des dossiers communs aux trois recteurs d'Île-de-France dans le domaine de l'enseignement supérieur.
Le , la Chambre de commerce et d'industrie de Paris nomme Édouard Husson, directeur général de l'ESCP Europe. Il occupera ce poste jusqu'au , quand il est « contraint à la démission »[9], dans un « contexte flou »[10] - [5].
Le , Édouard Husson est élu vice-président par le conseil d'administration de l'université de recherche Paris-Sciences-et-Lettres, le président étant Thierry Coulhon. Édouard Husson exerce ces fonctions jusqu'au mois de , date à laquelle il se porte candidat à une chaire d'histoire de l'Allemagne à l'université de Cergy-Pontoise.
Édouard Husson a aussi été directeur des études de la Fondation Res Publica de 2004 à 2006. Il a été ensuite directeur du département de recherche « Paix. Commerce. Liberté » au collège des Bernardins, entre 2007 et 2009. Il préside depuis 2007 le conseil scientifique de l'association Yahad-In Unum.
Il rejoint le conseil d'administration de l'Institut des sciences sociales, Ă©conomiques et politiques (ISSEP) en .
De jusqu'à sa révocation en , Édouard Husson est président de la Fondation Robert-de-Sorbon, reconnue d'utilité publique, qui organise les cours de civilisation française de la Sorbonne[11].
Travaux scientifiques
Les travaux d'Édouard Husson ont d'abord porté sur les interprétations du nazisme, ce qui donne lieu par exemple à l'ouvrage Comprendre Hitler et la Shoah publié en 2000[12] - [13]. Il a en particulier été l'un des critiques les plus sévères des thèses d'Ernst Nolte, selon qui le nazisme et ses crimes ne s'expliqueraient que par la peur que les Allemands avaient du stalinisme et de sa politique de terreur[14].
Engagements politiques et complotisme
Il s'engage à droite, voire à l'extrême droite, participant en à la « Convention de la droite » de Marion Maréchal, aux côtés notamment de Robert Ménard et d'Éric Zemmour[15].
En , Édouard Husson participe à la National Conservatism Conference, organisée à Rome, aux côtés de plusieurs figures européennes d'extrême droite, tel le Premier Ministre hongrois Viktor Orban, la patronne du parti postfasciste Fratelli d’Italia Giorgia Meloni, le dirigeant du parti conservateur néerlandais Forum Thierry Baudet ou encore le président de Vox, considéré comme un parti d'extrême droite, Santiago Abascal[16].
Il contribue régulièrement au site d'extrême droite Boulevard Voltaire ou à la Web TV d'extrême droite TV Libertés.
En 2020, il considère que la gestion de l'épidémie de la Covid-19 est la preuve d'un « tournant politique autoritaire ». En , il prend position de manière répétée dans le cadre de la contestation des résultats de l'élection présidentielle américaine de 2020 pour dénoncer ce qu'il considère être une fraude électorale dans la défaite de Donald Trump.
Par la suite, il se rapproche plus encore du complotisme selon Conspiracy Watch, étant ainsi directeur de publication du site Le Courrier des Stratèges d'Éric Verhaeghe[17]. Il est aussi repris par les médias pro-russes selon une enquête du journal Le Monde sur les « réseaux prorusses »[18].
Accusation de faits délictuels
Le , des salariés de la Fondation Robert-de-Sorbon saisissent le procureur de la République de Paris sur la base d'une série de « faits délictuels », assurant, selon les termes de la plainte, qu'« il apparaît que M. Édouard Husson a utilisé, de manière réitérée, les moyens financiers, matériels et humains de la fondation pour poursuivre des intérêts étrangers à celle-ci ». La saisine du procureur porte également sur des faits de harcèlement moral[19].
En , il est écarté de la présidence du directoire de la Fondation Robert-de-Sorbon[11].
Publications
- Une culpabilité ordinaire ? Hitler, les Allemands et la Shoah : Les enjeux de la controverse Goldhagen, Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, , 198 p. (ISBN 2-86839-456-6).
- Les historiens de la République fédérale d'Allemagne (1949-1998), leurs travaux sur l'Allemagne depuis Bismarck et la question de l'identité politique allemande (thèse de doctorat en histoire, sous la dir. de Jacques Bariéty, à Paris-IV, no 1998PA040194), , 906 p. (OCLC 490585127, SUDOC 053645707, présentation en ligne).
- L'Europe contre l'amitié franco-allemande : Des malentendus à la discorde, Paris, François-Xavier de Guibert, coll. « Combats pour la liberté de l'esprit », , 163 p. (ISBN 2-86839-516-3).
- Allemagne : Une névrose française (précédé de Pour une politique étrangère par Paul-Marie Coûteaux), Paris, Fondation Marc-Bloch, coll. « Notes de la Fondation Marc-Bloch » (no 3), , 82 p. (OCLC 971017873, SUDOC 197986714).
- Une histoire de France : Quelques leçons du passé pour comprendre les impasses d'aujourd'hui (avec Michel Pinton), Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, coll. « Combats pour la liberté de l'esprit », , 149 p. (ISBN 2-86839-566-X).
- Comprendre Hitler et la Shoah : Les historiens de la République Fédérale d'Allemagne et l'identité allemande depuis 1949 (préf. Ian Kershaw) (texte remanié de la thèse de 1998), Paris, Presses universitaires de France, coll. « Perspectives germaniques », , 306 p. (ISBN 2-13-050301-2).
- « Nous pouvons vivre sans les Juifs », : Quand et comment ils décidèrent de la Solution finale, Paris, Perrin, , 179 p. (ISBN 2-262-02356-5).
- Une autre Allemagne, Paris, Gallimard, , 396 p. (ISBN 2-07-075666-1).
- Les Complaisantes : Jonathan Littell et l'écriture du mal (avec Michel Terestchenko), Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, , 254 p. (ISBN 978-2-7554-0152-3).
- Le capitalisme malade de sa monnaie : Considérations sur l'origine véritable des crises économiques (avec Norman Palma), Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, coll. « Histoire politique », , 285 p. (ISBN 978-2-7554-0325-1).
- Heydrich et la Solution finale (préf. Ian Kershaw, postface Jean-Paul Bled), Paris, Perrin, , 484 p. (ISBN 978-2-262-01784-2), nouv. éd. rev. et augm. : coll. « Tempus » (no 422), 2012, 751 p. (ISBN 978-2-262-02719-3).
- Paris-Berlin : La survie de l'Europe, Paris, Gallimard, coll. « Esprits du monde », , 404 p. (ISBN 978-2-07-285530-6) [présentation en ligne].
Directeur de publication
- Les sociétés en guerre : 1911-1946 (avec Bruno Cabanes (dir.), contributions d'Omer Bartov, Jean-Jacques Becker, Philippe Burrin, John Horne, Thomas Lindemann, Antoine Prost, Leonard V. Smith (en), Nicolas Werth), Paris, Armand Colin, coll. « U / Histoire contemporaine », , 286 p. (ISBN 2-200-26564-6 et 978-2-200-24263-3, DOI 10.3917/arco.barto.2003.01).
- Le livre blanc de l'Europe des nations : Européens et libéraux, ils votent NON (postface Michel Pinton, entretien avec Václav Klaus, contributions de Georges Berthu, Roland Hureaux, Armand Jean, John Laughland (en), Pierre Leconte, Marc Masséna, Norman Palma, Thomas Ruff), Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, , 253 p. (ISBN 2-86839-909-6).
Traductions, préfaces, postfaces :
- Traduction de l'allemand de Jörg Wollenberg (de), Richelieu : Staatsräson und Kircheninteresse, zur Legitimation der Politik des Kardinalpremier (texte remanié d'une thèse de doctorat (Inauguraldissertation) à la faculté de philosophie de l'université de Göttingen, 1976), Bielefeld, Pfeffersche Buchhandlung, , 352 p. (ISBN 3-88024-020-5), sous le titre Les Trois Richelieu : Servir Dieu, le Roi et la Raison (avec une postface : « Richelieu, Bismarck et la paix européenne »), Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, , 352 p. (ISBN 2-86839-378-0).
- « Nietzsche, Marx et leurs épigones dans l'œuvre de Nolte », préface à Ernst Nolte (trad. de l'allemand par Fanny Husson), Nietzsche : Le champ de bataille [« Nietzsche und der Nietzscheanismus »], Paris, Bartillat, , 312 p. (ISBN 2-841-00219-5).
- Traduction de l'anglais et préface de John Laughland (en), The Tainted Source : The Undemocratic Origins of the European Idea, Londres, Little, Brown, , 370 p. (ISBN 0-316-88296-8), sous le titre La liberté des nations : Essai sur les fondements de la société politique et sur leur destruction par l'Europe, Paris, Éditions François-Xavier de Guibert, coll. « Combats pour la liberté de l'esprit », , 333 p. (ISBN 2-86839-700-X).
- Préface de Les Conséquences économiques et politiques de la paix (trad. et annot. David Todd) (réédition conjointe Les Conséquences économiques de la paix de John Maynard Keynes, 1919 et Les Conséquences politiques de la paix de Jacques Bainville, 1920), Paris, Gallimard, coll. « Tel » (no 319), , 501 p. (ISBN 2-07-076484-2, présentation en ligne).
Notes et références
- Who's Who in France, Ă©dition 2015, p. 1164.
- Marie-Sophie Ramspacher, « Dirigeants : Édouard Husson, chercheur en « business school » », Les Échos, .
- Husson 1998.
- Ivanne Trippenbach, « Édouard Husson, l'universitaire contesté proche de Marion Maréchal », L'Opinion, .
- Benoît Floc'h, « Édouard Husson forcé à quitter ses fonctions de directeur général de l'ESCP-Europe », Le Monde, (version du 6 juin 2014 sur Internet Archive).
- « Édouard Husson : Biographie », EducPros, sur L'Étudiant (consulté le ).
- « Édouard Husson », Le Monde, .
- Décret du portant nomination du vice-chancelier des universités de Paris - M. Husson (Édouard), Journal officiel de la République française, no 177, , texte no 67, NOR MENB1020196D, sur Légifrance.
- Kira Mitrofanoff, « Le patron de l'ESCP contraint à la démission », Challenges, (consulté le ).
- Marie-Christine Corbier, « ESCP Europe : le départ d'Édouard Husson confirmé », Les Échos, (consulté le ).
- Sarah Piovezan, « Fondation Robert de Sorbon : David Fajolles remplace Édouard Husson à la présidence du directoire », AEF info, .
- Édouard Husson, « Pourquoi Onfray est fâché avec l'Histoire », Herodote.net, .
- Ian Kershaw, « "Comprendre Hitler et la Shoah. Les historiens de la République fédérale d'Allemagne et l'identité allemande depuis 1949", par Édouard Husson, chercheur », sur diploweb.com, .
- Régine Robin, La mémoire saturée, Paris, Stock, coll. « Un ordre d'idées », , 524 p. (ISBN 2-234-05568-7, lire en ligne).
- Lucie Soullier, « À Paris, la « convention de la droite » de Marion Maréchal rejoue les classiques de l’extrême droite », Le Monde, .
- Paul Laubacher, « De Marion Maréchal à Viktor Orban, les réseaux des conservateurs et nationalistes se créent à Rome », L'Obs, (consulté le ).
- « Éric Verhaeghe : Notice personnalité », sur conspiracywatch.info, Conspiracy Watch.
- William Audureau et Samuel Laurent, « En pleine contre-offensive de l'armée ukrainienne, les réseaux prorusses français tentent de la minimiser », Les Décodeurs, Le Monde, .
- Franck Johannès, « Édouard Husson, historien proche de Marion Maréchal, mis en cause pour « harcèlement moral » et « abus de confiance » », Le Monde, .
Liens externes
- Site officiel
- Ressources relatives Ă la recherche :
- Notice dans un dictionnaire ou une encyclopédie généraliste :