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Chancellerie des universités de Paris

La chancellerie des universités de Paris est une administration du ministÚre de l'Enseignement supérieur dans l'académie de Paris. Il est donc analogue au rectorat de Paris pour l'enseignement supérieur. La chancellerie constitue un établissement public national, à caractÚre administratif doté de la personnalité morale et de l'autonomie financiÚre, sous la tutelle du ministÚre chargé de l'Enseignement supérieur[grec 1]. Elle est chapeautée par un recteur délégué et un secrétariat général.

Chancellerie des universités de Paris
Histoire
Fondation
Statut
Type
Forme juridique
Autre établissement public national administratif à compétence territoriale limitée (d)
Recteur-chancelier
Christophe Kerrero (d) (2020-)
Rectrice déléguée
Bénédicte Durand (d) (2021-)
Site web
Localisation
Pays
Ville
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Elle a Ă©tĂ© crĂ©Ă©e en 1971 dans le sillage de la loi Faure de 1968 qui a dĂ©membrĂ© l'UniversitĂ© de Paris, en mĂȘme temps que les chancelleries des universitĂ©s dans les autres acadĂ©mies. Depuis 2021 elle est la seule chancellerie encore existante, les autres ayant Ă©tĂ© dissoutes.

Fonctions

La chancellerie des universitĂ©s de Paris assiste le recteur-chancelier dans la gestion des diffĂ©rentes universitĂ©s de l'acadĂ©mie de Paris. Elle assure le contrĂŽle a posteriori des actes de ces Ă©tablissements, ainsi que de ceux des bibliothĂšques interuniversitaires de l'acadĂ©mie[1], notamment en ce qui concerne les investissements de l'État. À la suite du passage de l'autonomie, qui l'a dessaisie de la gestion des personnels universitaires, sa principale mission au quotidien est la gestion des biens des universitĂ©s, notamment de leur patrimoine commun et indivis. Elle assure ainsi la gestion du complexe de la Sorbonne, de la Villa Finaly, du chĂąteau de FerriĂšres (jusqu'en 2012), du domaine de Richelieu, de la bibliothĂšque littĂ©raire Jacques Doucet et d'autres biens lĂ©guĂ©s Ă  l'ancienne universitĂ© de Paris.

Du fait de la situation un peu particuliĂšre de l'Île-de-France, la chancellerie des universitĂ©s de Paris a un ressort qui peut dĂ©passer la seule acadĂ©mie de Paris pour englober, sur certaines affaires, les dix-sept universitĂ©s de la rĂ©gion. Le ministre de tutelle peut Ă©galement lui confier par arrĂȘtĂ© la gestion des biens d'autres Ă©tablissements publics, ce qui constitue un rĂ©gime dĂ©rogatoire. Pour les mĂȘmes raisons, son organisation est lĂ©gĂšrement diffĂ©rente des autres chancelleries d'universitĂ©s. Son conseil d'administration comporte un vice-chancelier, inexistant ailleurs, huit personnalitĂ©s nommĂ©es par le ministre de tutelle au lieu des quatre accoutumĂ©s et il accueille de façon permanente le dĂ©lĂ©guĂ© rĂ©gional des services fiscaux de la rĂ©gion, en plus du directeur rĂ©gional des impĂŽts. Lorsque le conseil dĂ©libĂšre Ă  propos des biens confiĂ©s Ă  la chancellerie sous le rĂ©gime dĂ©rogatoire de l'acadĂ©mie de Paris, les directeurs des Ă©tablissements concernĂ©s sont Ă©galement invitĂ©s Ă  y siĂ©ger[grec 2].

Localisation

Par l'ordonnance royale du , le siÚge du rectorat de l'académie de Paris a été fixé à perpétuité dans les locaux de la Sorbonne. La reconstruction de cette derniÚre à la fin du XIXe siÚcle a doté le recteur-chancelier de luxueux locaux situés dans le nord du bùtiment. Depuis sa création à la suite du démembrement de l'université de Paris, les services de la chancellerie occupent l'ensemble du palais académique, des bureaux à divers autres endroits du monument ainsi que de nombreux autres immeubles dans la ville de Paris.

RĂ©compenses

Prix académiques solennels

La chancellerie des universités gÚre les diverses fondations attachées à l'ancienne université de Paris, en particulier celles qui donnent lieu à des prix académiques. Elle distribue ainsi tous les ans des prix solennels, dont le nombre et le montant varient suivant l'année. En 2010, elle a ainsi distribué cinquante prix de dix mille euros chacun[2]. Ces dotations récompensent et encouragent des travaux de troisiÚme cycle universitaire. Elles donnent lieu à une cérémonie solennelle dans le grand amphithéùtre de la Sorbonne au mois de décembre. Les prix solennels sont assis sur les legs suivants :

  • Aguirre-Basualdo
  • Marie-Louise Arconati-Visconti, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en sciences
  • Mariette BĂ©nabou, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en histoire moderne
  • Georges Canat
  • Nathalie Demassieux, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en sciences
  • Louis Forest
  • Kuntz-Chagniot, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en mĂ©decine
  • Guy et Suzy Halimi, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en pneumologie
  • AndrĂ© IsorĂ©
  • John JaffĂ©
  • Georgette Mariani, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en droit de la mer
  • Perrissin-Pirasset
  • Maurice Picard
  • GaĂ«tan Pirou
  • RĂ©gnier
  • Pierre Robin, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en mĂ©decine
  • EugĂ©nie de Rosemond
  • Gustave Roussy, dont les revenus sont toujours affectĂ©s Ă  une recherche en cancĂ©rologie
  • Jeanne et Marie Rubinstein
  • Schneider
  • Duc de Richelieu

Autres prix

En plus de ces rĂ©compenses solennelles, la chancellerie gĂšre et attribue les revenus du legs Gaston Poix sous forme de subventions aux laboratoires de mĂ©decine des dix-sept universitĂ©s d'Île-de-France. Elle octroie Ă©galement des places assorties de bourses dans diverses institutions Ă©trangĂšres, comme la maison française d'Oxford ou l'universitĂ© Waseda de Tokyo. Elle attribue enfin trois prix artistiques et littĂ©raires, qui rĂ©compensent de jeunes artistes :

Recteur délégué

Le recteur est assisté dans son rÎle de chancelier par un recteur délégué pour l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation. Ce poste porte son nom actuel depuis 2020[grec 3] ; il a été auparavant appelé vice-chancelier de 1976[grec 4] à 2020, et recteur adjoint jusqu'en 1976. Ce poste avait été créé en 1966[grec 5] avant la création de la chancellerie en 1971.

Les recteurs adjoints, vice-chanceliers et recteurs délégués ont été successivement[3] - [4] - [5] :

Nom DĂ©cret de nomination
Recteurs adjoints
Henri Gauthier [alpha 1]
Claude Chalin [alpha 2]
Jacques Bompaire [alpha 3]
Raymond Weil (d) [alpha 4]
Jean-Louis Bruch (d) [alpha 5]
Vice-chanceliers
Jean-Louis Sourioux (d) [alpha 6]
Daniel Laurent [alpha 7]
DaniĂšle Blondel (d) [alpha 8]
Jacques Georgel (d) [alpha 9]
Christian Gras (d) [alpha 10]
Francis Balle [alpha 11]
Marc Javoy (d) [alpha 12]
Maurice Garden (d) [alpha 13]
Daniel Vitry (d) [alpha 14]
Alain Dubrulle [alpha 15]
Jean-Dominique Lafay [alpha 16]
Pierre Grégory [alpha 17]
Édouard Husson [alpha 18]
Marie-Laure Coquelet [alpha 19]
Stefano Bosi [alpha 20]
Recteurs délégués
Simone Bonnafous [alpha 21]
Bénédicte Durand (d) [alpha 22]

Critiques

Dans son rapport public annuel publiĂ© en fĂ©vrier 2014, la Cour des comptes recommande la suppression de la chancellerie des universitĂ©s de Paris[6], qu'elle considĂšre ĂȘtre « un gestionnaire de patrimoine inefficace » et « un opĂ©rateur de l’État inutile ».

La Cour conclut ainsi :

« À l’issue de ses contrĂŽles successifs, la Cour avait recommandĂ© la suppression des chancelleries des universitĂ©s, Ă  l’exception des plus importantes d’entre elles, notamment celle de Paris. Le contrĂŽle effectuĂ© en 2012-2013 conduit Ă  remettre en cause l’existence mĂȘme de la Chancellerie des universitĂ©s de Paris. Cet Ă©tablissement public n’a pas dĂ©montrĂ© sa capacitĂ© Ă  administrer efficacement les biens immobiliers qui lui Ă©taient confiĂ©s, et sa gestion, malgrĂ© des amĂ©liorations ponctuelles, a continuĂ© de souffrir de nombreuses carences. Le positionnement de la Chancellerie est devenu anachronique tant par rapport Ă  l’État que vis-Ă -vis des universitĂ©s dont l’autonomie est aujourd’hui renforcĂ©e. Le systĂšme actuel doit donc laisser la place Ă  une nouvelle organisation qui pourrait ĂȘtre fondĂ©e sur deux principes :
− assurer en prioritĂ© une valorisation efficace du patrimoine indivis au bĂ©nĂ©fice des universitĂ©s qui en sont propriĂ©taires, sans craindre de cĂ©der la plupart des actifs immobiliers et de mettre fin Ă  l’indivision ;
− confier aux services du rectorat les missions effectuĂ©es actuellement par l’établissement public pour le compte de l’État. En consĂ©quence, la Cour recommande de supprimer l’établissement public de la Chancellerie des universitĂ©s de Paris. »

Notes et références

  1. C'est ainsi la chancellerie qui a gĂ©rĂ© le travail de conception de la nouvelle bibliothĂšque interuniversitaire Sainte-Barbe, en Ă©tant son Ă©tablissement de rattachement durant toute la phase de prĂ©figuration du projet. Propositions pour l'amĂ©nagement documentaire de l'Île-de-France, p. 42
  2. Circulaire du recteur de l'académie de Paris pour l'attribution des prix solennels de la chancellerie
  3. « Les Vice-chanceliers des universités de Paris depuis 1976 », sur le site de la Sorbonne.
  4. « Vice-chanceliers des universités de Paris », sur le site de l'académie de Paris (version du 8 mars 2022 sur Internet Archive).
  5. Ludovic Bouvier et Stéphanie Méchine, « Vice-chanceliers des universités de Paris en poste de 1976 à 1989 », Archives nationales.
  6. Rapport public annuel 2014, Tome II, Chapitre III : La chancellerie des universités de Paris : un établissement public à supprimer

Dans le Journal officiel de la République française (JORF), sur Légifrance :

  • Textes gĂ©nĂ©raux :
  • DĂ©crets de nomination :
  1. DĂ©cret du , JORF, no 154, , p. 5712.
  2. DĂ©cret du , JORF, no 28, , p. 1202–1203.
  3. DĂ©crets du , JORF, no 126, , p. 5410.
  4. DĂ©crets du , JORF, no 145, , p. 5944.
  5. DĂ©cret du , JORF, no 85, , p. 3479.
  6. DĂ©cret du , JORF, no 248, , p. 6169.
  7. DĂ©cret du , JORF, no 152, , p. 2539.
  8. DĂ©cret du , JORF no 184 NC, , p. 7072.
  9. DĂ©cret du , JORF no 52 NC, , p. 2294.
  10. DĂ©cret du , JORF no 250 NC, , p. 9761.
  11. DĂ©cret du , JORF, no 178, , p. 9550.
  12. DĂ©cret du , JORF, no 126, , p. 6836, NOR MENB8901163D.
  13. DĂ©cret du , JORF, no 53, , p. 3389, NOR MENA9304480D.
  14. DĂ©cret du , JORF, no 237, , p. 14248, NOR RESB9301353D.
  15. DĂ©cret du , JORF, no 36, , p. 2263, NOR MENB9803007D.
  16. DĂ©cret du , JORF, no 2, , p. 229, texte no 58, NOR MENB0203012D.
  17. DĂ©cret du , JORF, no 120, , texte no 42, NOR MENB0501019D.
  18. DĂ©cret du , JORF, no 177, , texte no 67, NOR MENB1020196D.
  19. DĂ©cret du , JORF, no 232, , p. 15600, texte no 82, NOR ESRB1234790D.
  20. DĂ©cret du , JORF, no 40, , texte no 81, NOR ESRB1733504D.
  21. DĂ©cret du , JORF, no 31, , texte no 88, NOR ESRB2003172D.
  22. DĂ©cret du , JORF, no 287, , texte no 98, NOR ESRB2136372D.

Voir aussi

Bibliographie

  • Caroline Chamard-Heim, « La Chancellerie des universitĂ©s de Paris : Un Ă©tablissement public Ă  supprimer ? Libre propos sur le rapport public annuel 2014 de la Cour des comptes », La Semaine juridique - Administrations et collectivitĂ©s territoriales, LexisNexis,‎ , p. 4 (HAL hal-02095534).
  • Marie-Claude Delmas, « De l'UniversitĂ© de Paris Ă  la chancellerie des universitĂ©s de Paris : Le rĂŽle de Pierre Bartoli, 1951-1978 », dans Florence Bourillon (dir.), ÉlĂ©onore Marantz (dir.), StĂ©phanie MĂ©chine (dir.) et LoĂŻc Vadelorge (dir.), De l'UniversitĂ© de Paris aux universitĂ©s d'Île-de-France (actes du colloque organisĂ© par les laboratoires HICSA (Paris 1 PanthĂ©on-Sorbonne), CRHEC (Paris-Est CrĂ©teil), ACP (Paris-Est Marne-la-VallĂ©e) et le service des archives de la Chancellerie des universitĂ©s de Paris, Ă  la Sorbonne et aux Archives nationales, -), Rennes, Presses universitaires de Rennes, coll. « Histoire », , 353 p. (ISBN 978-2-7535-4291-4), p. 123–141 [lire en ligne] [lire en ligne].

Articles connexes

Liens externes

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