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Thierry Coulhon

Thierry Coulhon, né le [1] à Vichy, est un mathématicien, universitaire et haut fonctionnaire français.

Ancien prĂ©sident de l'universitĂ© de Cergy-Pontoise, il a notamment dirigĂ© le programme « campus d'excellence Â» pour le Grand emprunt, le Mathematical Sciences Institute de la Australian National University (ANU) et l'universitĂ© PSL. Après avoir Ă©tĂ©, entre 2017 et 2020, conseiller Ă©ducation, enseignement supĂ©rieur, recherche et innovation du prĂ©sident de la RĂ©publique Emmanuel Macron, il est nommĂ© prĂ©sident du collège du Haut Conseil de l'Ă©valuation de la recherche et de l'enseignement supĂ©rieur le 30 octobre 2020[2].

Formation

Après avoir obtenu son baccalauréat avec les félicitations du jury en 1975, il est admis à l'École polytechnique en 1977 mais en démissionne l'année suivante. Il obtient ensuite une licence et une maîtrise de mathématiques pures en 1980 à l’université Clermont-Ferrand II, puis l'agrégation de mathématiques préparée comme auditeur libre à l'École normale supérieure (Paris)[3] l'année suivante, et obtient un DEA d'analyse à l'université Paris VI en 1982[1].

En parallèle à son cursus de mathématiques, il entreprend des études de philosophie : DEUG et licence à l’université de Clermont-Ferrand II en 1980, C2 de maîtrise à l’université Paris I en 1982 puis préparationnaire à l’agrégation comme auditeur libre à l’École normale supérieure de Sèvres jusqu'en 1983 ; DEA d’Histoire et philosophie des sciences à l'université Paris-1 Panthéon-Sorbonne en 1985[1].

Il soutient sa thèse de mathématiques à l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1984 sous la direction de Gilles Pisier.

Carrière universitaire et administrative

Enseignements

Il est nommé assistant à l'université Pierre-et-Marie-Curie en 1984 puis maître de conférences en 1989 et habilité à diriger des recherches en 1991. En 1992 il est nommé professeur à l'université de Cergy-Pontoise[1]. Il est promu professeur de classe exceptionnelle en septembre 2006[4].

Fonctions administratives

Il a occupé plusieurs postes à l'université de Cergy-Pontoise : vice-président du conseil scientifique de 1995 à 1996, vice-président à la contractualisation de 1996 à 1999, et chargé de mission culture de 1999 à 2003, puis est élu président de à [1]. Il a été aussi élu vice-président de la Conférence des présidents d'université, de à l'été 2008. Entre 2012 et 2015, il a été directeur du Mathematical Sciences Institute[5] de l'Australian National University (ANU) à Canberra. Le , il devient président de l'Université de recherche Paris Sciences et Lettres (PSL Research University), confirmé dans ses fonctions le . Il démissionne lors d'un conseil d'administration extraordinaire le où Marc Mézard est élu comme son successeur par intérim[6].

Il est auditionné avec trois autres candidats à la présidence de l'HCERES le par une commission présidée par la secrétaire générale du gouvernement Claire Landais[7], après un processus démarré un an auparavant, au cours duquel 160 chercheurs avaient opposé leur candidature à celle de Thierry Coulhon[8] - [9] - [10]. En , Thierry Coulhon avait affirmé qu’il fallait « donner à l’évaluation son plein impact, c’est-à-dire construire, ou plutôt reconstruire, le lien entre l’évaluation et l’allocation des moyens »[11], se prononçant ainsi en faveur d'une évaluation quantitative de la recherche étroitement liée à son pilotage[12].

Engagement politique

Il est nommĂ© conseiller spĂ©cial au sein du cabinet de la Ministre de l'Enseignement supĂ©rieur et de la Recherche en et supervise l'application de la loi relative aux libertĂ©s et responsabilitĂ©s des universitĂ©s avant de devenir directeur adjoint du cabinet ministĂ©riel de ValĂ©rie PĂ©cresse d' Ă  [1]. Il rejoint ensuite le Commissariat gĂ©nĂ©ral Ă  l'investissement, sous l'autoritĂ© du Premier ministre François Fillon, chargĂ© de la mise en Ĺ“uvre du Grand emprunt et devient directeur du programme « campus d'excellence Â», fonction qu'il occupe jusqu'Ă  l'Ă©tĂ© 2012.

Sous un mot d'ordre d'unification des grandes écoles et des universités[13], il préconise pour ces dernières un traitement de choc comportant en particulier l'institutionnalisation de la sélection à l'entrée. La solution qu'il envisage pour résoudre le problème du travail supplémentaire que demanderait cette sélection de « faire travailler plus les enseignants-chercheurs pour mener à bien cette sélection » suscite certain scepticisme[14], tandis que son interprétation des difficultés des EPST - « les organismes sont aujourd’hui étranglés par leur masse salariale car ils ont choisi de recruter beaucoup de chercheurs » - inquiète les personnels des établissements concernés[15].

Il est, du au [16], conseiller éducation, enseignement supérieur, recherche et innovation auprès du président de la République Emmanuel Macron[1].

Thierry Coulhon participe le 8 janvier 2022, aux côtés notamment de Mathieu Bock-Côté, à un colloque organisé dans un amphithéâtre de la Sorbonne par le Collège de Philosophie avec le soutien du Comité Laïcité République, qui vise à battre en brèche les approches théoriques qui prennent « l'oppression comme grille exclusive d'analyse du réel », qui s'oppose à « la pensée woke » et la « cancel culture », aux approches constructivistes et plus spécifiquement aux études sur la « race » ou le genre[17]. Une tribune signée par soixante-quatorze universitaires publiée dans Le Monde le 5 janvier 2022 dénonce cette « rhétorique réactionnaire [qui vise] à éliminer du vocabulaire des sciences sociales des termes tels que racisme systémique, privilège blanc, racisation, intersectionnalité, décolonialisme, termes prétendument dénués de toute rationalité, [et rappelant] le politiquement correct du début des années 1990. »[18].

Références

  1. « Fiche de Thierry Coulhon », sur Letudiant.fr, (consulté le ).
  2. « Décret du 30 octobre 2020 portant nomination du président du collège du Haut Conseil de l'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur - Légifrance », sur www.legifrance.gouv.fr (consulté le )
  3. (en) « curriculum vitae » Accès libre [PDF], sur site du Hcéres,
  4. Thierry Coulhon, « Titres et travaux » [PDF], sur maths-people.anu.edu.au, (consulté le )
  5. (en) « ANU Mathematical Sciences Institute | », sur maths.anu.edu.au (consulté le )
  6. PSL, « Marc Mézard, président par intérim de Paris Sciences & Lettres (PSL) », sur univ-psl.fr, (consulté le ).
  7. « Présidence du HCERES : T. Coulhon, V. Chanut, C. Dargemont et J-L. Autran sont retenus pour une audition le 28 juillet », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  8. « Présidence du HCERES : le collectif RogueESR appelle à multiplier les candidatures individuelles », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  9. « Montée de la contestation à l’Université et au CNRS », {Sciences²},‎ (lire en ligne, consulté le )
  10. Olivier Monod, « Recherche : l'évaluation au centre de la discorde », sur Libération.fr, (consulté le )
  11. « Il reste à "reconstruire le lien entre l’évaluation et l’allocation des moyens" (Thierry Coulhon, au colloque du HCERES) », sur www.aefinfo.fr (consulté le )
  12. « Recherche : les risques de nouveaux clivages », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  13. T. Coulhon, « Pour entrer dans le XXIe siècle, repartons du Moyen Age ! : Unir grandes écoles et universités est un impératif pour refondre l’enseignement supérieur », Libération,‎ (lire en ligne)
  14. « Pour l’accès au 1er cycle, le gouvernement a choisi le sous-investissement et la sélection généralisée », sur snesup, (consulté le )
  15. Patrick Monfort, « Toujours les mêmes lubies réactionnaires : supprimons le CNRS et tout fonctionnera mieux ! », La Vie de la recherche scientifique, no 410,‎ , p. 1 (lire en ligne)
  16. Arrêté du portant nomination et cessation de fonctions à la présidence de la République
  17. Simon Blin, « A la Sorbonne, un colloque «contre la pensée woke» et la «cancel culture» », sur Libération (consulté le )
  18. « Université : « L’universalisme républicain ne se décrète pas, il se construit » », Le Monde.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • David Larousserie, « Thierry Coulhon, Ă©valuateur en chef de la recherche et de l’universitĂ© », Le Monde, no 23589,‎ , p. 33 (lire en ligne).

Liens externes

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