Accueil🇫🇷Chercher

Camp de concentration de FlossenbĂĽrg

Le camp de concentration de Flossenbürg Konzentrationslager Flossenbürg est un camp de concentration nazi créé en 1938 près du village de Flossenbürg, en Bavière. Quatre-vingt-seize mille prisonniers y transitent, dont trente mille trouvent la mort.

Camp de concentration de FlossenbĂĽrg
FlossenbĂĽrg by Stefan Kryszak - Plan without legend.jpg
Plan du camp de FlossenbĂĽrg.
Présentation
Type Camp de concentration
Gestion
Utilisation originelle Carrière de granit
Date de création
Géré par SS
Date de fermeture
Fermé par Armée américaine
Victimes
Nombre de dĂ©tenus 100 000
Morts 30 000
GĂ©ographie
Pays Drapeau de l'Allemagne nazie Reich allemand
Région Bavière
Localité Flossenbürg
CoordonnĂ©es 49° 44′ 09″ nord, 12° 21′ 25″ est
GĂ©olocalisation sur la carte : Allemagne (1937)
(Voir situation sur carte : Allemagne (1937))
Camp de concentration de FlossenbĂĽrg
Géolocalisation sur la carte : Bavière
(Voir situation sur carte : Bavière)
Camp de concentration de FlossenbĂĽrg

Présentation

Début mai 1938, une centaine de détenus du camp de Dachau est acheminée à Flossenbürg pour commencer l’édification d'un camp de concentration sur un emplacement choisi par les autorités de la SS pour les gisements de granit se trouvant à proximité[1]. Le camp est situé à 800 m d’altitude au cœur d’une forêt, dans l’Oberpfalz (Haut-Palatinat bavarois), loin de toute grande ville. Le premier occupant est un prisonnier allemand immatriculé 1, le .

De sa construction Ă  sa destruction en avril 1945, plus de 100 000 dĂ©tenus sont internĂ©s dans le camp et ses annexes, dont 30 000 trouvent la mort[1]. Si aucun transport direct n’est organisĂ© au dĂ©part de France vers FlossenbĂĽrg, on estime Ă  5 344, dont 965 femmes, le nombre de Français passĂ©s par ce camp. Parmi les 4 475 hommes recensĂ©s, au moins 2 400 y meurent Ă  l'instar d’Adolphe Coll et de RenĂ© Dragon. D'autres, comme Robert Desnos, internĂ© dans le camp annexe de Flöha, pĂ©rissent d'Ă©puisement ou de maladie peu après l'Ă©vacuation.

Le travail imposé tourne toujours autour de deux grands axes : d’une part l’industrie de l’armement, et en particulier de l’aéronautique avec des usines Messerschmitt, et d’autre part les travaux dans les carrières de granit, le forage de tunnels et d’usines souterraines.

Photographie du camp en avril 1945.

En , des milliers de dĂ©portĂ©s, dont la princesse Antonia de Luxembourg, Ă©vacuĂ©s d'autres camps lors des marches de la mort, arrivent Ă  FlossenbĂĽrg sans y ĂŞtre immatriculĂ©s. Le , alors que les troupes alliĂ©es approchent, le camp est Ă  son tour Ă©vacuĂ© en quatre colonnes qui comprennent au total 14 800 dĂ©tenus, dont l’une atteint Dachau. Lors de marches forcĂ©es d’environ 80 km, 7 000 prisonniers pĂ©rissent et les survivants sont libĂ©rĂ©s le , sur la route de Cham, par une colonne blindĂ©e de la 90e division d'infanterie de la 3e ArmĂ©e amĂ©ricaine. Une autre colonne libère sans rĂ©sistance le camp le mĂŞme jour[2].

Le périodique Timbres magazine a reproduit en un Prämienschein du camp de Flossenbürg[3]. D'après la rédaction de ce journal, il s'agit d'un bon pour une prestation sexuelle auprès de déportées qui, contraintes ou volontaires, sont recrutées dans le camp pour femmes de Ravensbrück et installées dans des maisons closes appelées Sonderbauten (baraquements spéciaux). Cet aspect de la déportation est peu évoqué dans les archives d'après-guerre, aucune femme n'ayant voulu témoigner.

Les associations de jeunesses protestantes de la rĂ©gion y organisent chaque annĂ©e des rencontres internationales avec des jeunes venus de l'Europe entière et des survivants du camp. Un registre mortuaire est disponible en ligne depuis 2016 contenant les noms connus de 21 000 personnes dĂ©cĂ©dĂ©es dans le camp[4].

Personnages morts Ă  FlossenbĂĽrg

Personnages survivants du camp de FlossenbĂĽrg

  • NoĂ«l Cohard (1920-2018), rĂ©sistant français, officier de la LĂ©gion d'honneur. MĂ©morialiste, doyen des anciens concentrationnaires de FlossenbĂĽrg, il s'est distinguĂ© toute sa vie après sa libĂ©ration, jusque dans sa 98e annĂ©e, pour rĂ©vĂ©ler aux jeunes gĂ©nĂ©rations l'historique des camps nazis.
  • Germaine Lelièvre (1911-1945), rĂ©sistante française, organisatrice de groupes de rĂ©sistantes, morte peu après son rapatriement.
  • Georges Hance (1909-1993), rĂ©sistant français, Sous-brigadier de police Ă  Toul. Membre de l'OCM. Espionnage, vol de cachets officiels, fabrication de faux papiers d’identitĂ©, aide aux Ă©vadĂ©s. Croix de guerre, Croix du Combattant Volontaire de la RĂ©sistance, mĂ©daille des Passeurs, mĂ©daille de la DĂ©portation et de l'Internement. Il a Ă©tĂ© nommĂ© chevalier dans l'ordre de la LĂ©gion d'Honneur en 1970 puis promu officier en 1978 et chevalier du MĂ©rite Social ;
  • Peter Churchill (1909-1972), agent du service secret Special Operations Executive.
  • Antonia de Luxembourg (1899-1954), princesse de Luxembourg, princesse royale de Bavière.
  • Roger Combrisson (1922-2008), maire de Corbeil-Essonnes.
  • Teresa Noce (1900-1980), journaliste, fĂ©ministe et communiste italienne.

Commandants du camp

Notes et références

  1. « L'historique du camp », sur asso-flossenburg.com.
  2. Site officiel du musée du camp
  3. Timbres magazine no 89, , rubrique « Pouvez-vous me dire ? », p. 99.
  4. (de) « Jugend weist »Weg der Toleranz«: Neues Mahnmal für ermordete Sinti und Roma im »Tal des Todes« der KZ-Gedenkstätte Flossenbürg », sur www.sonntagsblatt.de, (version du 27 janvier 2018 sur Internet Archive).

Voir aussi

Article connexe

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.