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Seconde Guerre mondiale dans la bande dessinée

La Seconde Guerre mondiale est un conflit armĂ© Ă  l'Ă©chelle planĂ©taire qui dura du au . Ce conflit opposa schĂ©matiquement deux camps : les AlliĂ©s et l’Axe.
La Seconde Guerre mondiale contient, par essence, une base dramatique qui permet de parler d’hĂ©roĂŻsme, de sentiments, d’humanitĂ© mais aussi de trahison, de mort ou encore d’Apocalypse avec l'explosion des deux bombes atomiques sur Hiroshima et Nagasaki. Le 9e art n’a pas Ă©chappĂ© Ă  cette rĂšgle, avec des auteurs comme Hugo Pratt, Will Eisner, Art Spiegelman, Sylvain VallĂ©e et Fabien Nury ou encore Jean-Pierre Gibrat.

BD dans les pays en guerre

La Seconde Guerre mondiale a touchĂ© tous les pays dans lesquels la bande dessinĂ©e existait : les États-Unis, Le Japon, la France et la Belgique. Ce conflit a Ă©tĂ© traitĂ© de maniĂšres diffĂ©rentes selon le rĂŽle jouĂ© pendant ces annĂ©es.

Propagande au service des États-Unis

Le vainqueur amĂ©ricain ne s’embarrasse d’aucune nuance dans la description des faits et dĂ©peint ses ennemis sans ambages.

Le , Pearl Harbour est attaquĂ© par surprise. Les États-Unis entrent en guerre contre les forces de l’Axe mais depuis des mois dĂ©jĂ  des auteurs de comics et des cinĂ©astes prĂ©parent leur opinion publique Ă  cette Ă©ventualitĂ©. En , Jack Kirby crĂ©e pour Timely le premier super-hĂ©ros patriotique : Captain America. Aux couleurs du « Stars and Stripes », il devient le chantre de la libertĂ© et le dĂ©fenseur des valeurs amĂ©ricaines. Outre son combat hebdomadaire contre les Nazis (Hitler est en couverture du premier numĂ©ro) et les Japonais, l’armĂ©e l’utilise pour ses campagnes de recrutement. La machine de la victoire est en route, « Captain America veille sur vous Â». En , apparaĂźt Black Hawk de Will Eisner dans Military Comics, dont les personnages forment une Ă©quipe soudĂ©e de combattants contre la barbarie.

Couverture du numéro d' des 4 Favorites, montrant « War Bond » tabassant Hirohito, Hitler et Mussolini.

Dans Spirit[1], on trouve des allusions Ă  la guerre dĂšs les premiers numĂ©ros : le justicier masquĂ© donne l’exemple et s’engage volontairement dans l’ArmĂ©e de terre des États-Unis. Toutefois, l’ennemi n’est pas clairement nommĂ© et il reste affublĂ© de noms exotiques tant que le pays ne sera pas entrĂ© en guerre officiellement. Eisner met son talent au service de l’effort de guerre en collaborant Ă©galement Ă  la revue Army motors, continuant bien aprĂšs 1945 Ă  fournir des guides illustrĂ©s : Mon dernier jour au ViĂȘt Nam.

Plus le conflit s’enlise, plus l’implication des auteurs est grande. Ainsi, l'auteur Roy Crane crĂ©e un nouveau hĂ©ros pour la circonstance en la personne de Buz Sawyer[2], un aviateur qui combat dans l'OcĂ©an Pacifique Ă  un moment oĂč la victoire n’est pas encore acquise. Jack Kirby invente Wonder Woman, une brune aux couleurs amĂ©ricaines. Cette hĂ©roĂŻne rejoint les autres personnages [3] de comics de la Ligue des justiciers dans le combat contre les nazis et les Japonais. Submariner, naguĂšre ennemi du genre humain, et la Torche intĂšgrent le bataillon des « All Winners Squad ». La plupart des personnages de super-hĂ©ros, y compris Superman, Batman et Captain Marvel, vont ĂȘtre utilisĂ©s pour entretenir la volontĂ© de vaincre et encourager les troupes au front. Mickey Mouse lui-mĂȘme, dans les Ă©pisodes de 1943 Mickey Mouse and the nazi submarine et Mickey Mouse on a Secret Mission, affronte Ă©galement l'Allemagne nazie.

Nazisme en tant qu'incarnation absolue du Mal

Les AmĂ©ricains, grands vainqueurs de ce conflit, continuent d'Ă©crire, de filmer et de dessiner[4] cette pĂ©riode : ce sujet n’a pas perdu de sa vitalitĂ© dans la production de bande dessinĂ©e depuis la fin de la guerre. De nombreux auteurs abordent ce conflit en le traitant avec plus de recul et, bien entendu, Ă  d’autres fins que la propagande de leurs aĂźnĂ©s. Mike Mignola est l’auteur qui a rĂ©ussi Ă  transfigurer l’Allemand dans le rĂŽle du Pygmalion malĂ©fique qui veut rĂ©tablir le Mal sur Terre. Avec son personnage Hellboy[5], il crĂ©e un univers particulier oĂč les nazis sont Ă  l'origine d'un ĂȘtre qu'ils n'arrivent plus Ă  contrĂŽler et qui se retourne mĂȘme contre eux. Ce « monstre », au fur et Ă  mesure, devient le pire ennemi de toutes les forces occultes pour le bien de la nation. On retrouve lĂ  encore un thĂšme cher aux auteurs amĂ©ricains : le hĂ©ros, parfait ou imparfait, qui dĂ©fend les innocents et le pays contre l'« Autre ». Cette vision n'est pas forcĂ©ment xĂ©nophobe, mais participe Ă  l'idĂ©e que ce pays se fait de son rĂŽle dans le monde. En cela, Mike Mignola est d'une certaine maniĂšre le successeur de Jack Kirby.

ArchĂ©type du Mal, le Nazi renvoie le lecteur Ă  la Shoah et Ă  la barbarie. Les nouveaux super-hĂ©ros sont de retour et leur slogan pourrait ĂȘtre : « Populations ne vous inquiĂ©tez pas, nous veillons sur vous et dĂ©fendons la Constitution contre les envahisseurs ! » Que ce soit dans D-Day ou Earth X de chez Marvel, le combat se rĂ©sume toujours Ă  cette antinomie existentielle entre le Bien et le Mal, fondatrice des religions monothĂ©istes, comprĂ©hensible dans une sociĂ©tĂ© croyante et manichĂ©enne comme peut l'ĂȘtre l'AmĂ©rique d'aujourd'hui.

Japon

Les Japonais, vaincus et humiliĂ©s par les deux bombes atomiques, ont, d'une part, cherchĂ© des rĂ©ponses et exprimĂ© leur angoisse dans les mangas, ou encore rejetĂ© en bloc leur responsabilitĂ© dans les crimes de guerre commis lors de l'expansionnisme du Japon Shƍwa en ExtrĂȘme-Orient par l'ArmĂ©e impĂ©riale japonaise et la Marine impĂ©riale japonaise.

Les mangas Gen d'Hiroshima de Keiji Nakazawa et Tsubasa, les ailes d'argent de Tachihara sont reprĂ©sentatifs du courant « victimisateur Â» alors que Yoshinori Kobayashi se veut un des chefs de file du courant nĂ©gationniste[6]. L'histoire des trois Adolf de Tezuka escamote le passĂ© belliqueux du Japon, pour s'attarder Ă  l'Allemagne. Le manga Sengo suit les aventures de deux anciens militaires japonais dans le Tokyo occupĂ© d'aprĂšs-guerre, en passant par le marchĂ© noir et la prostitution Ă  travers l'« Association pour les loisirs et l'amusement Â»[7] - [8] - [9].

Chine et Corée

Au cours des derniÚres années, des auteurs de manhwa coréenne et de manhua chinoise ont entrepris d'exorciser le souvenir longtemps tabou des exactions commises par l'armée impériale japonaise. Parmi ceux-ci, Jung Kyung-a et Kim Hong-mo illustrent respectivement des ouvrages sur les femmes de réconfort et une uchronie sur l'occupation de la Corée par une armée impériale japonaise victorieuse.

France et Belgique

Les Belges ont occultĂ© cette pĂ©riode du fait du passĂ© trouble d’HergĂ© et d’autres dessinateurs. Enfin, La France dont la politique collaborationniste a Ă©tĂ© nuancĂ©e de justesse par le courage et le patriotisme d’une poignĂ©e de rĂ©sistants, aborde cette pĂ©riode avec prudence. Cependant, le rĂŽle des troupes coloniales est encore occultĂ© de nos jours malgrĂ© la sortie de nombreux films, dont IndigĂšnes de Rachid Bouchareb, et documentaires sur le sujet.

Représentations de l'occupant

La France qui a connu la guerre sur son sol, avec toutes les dĂ©rives et compromissions qui ont entachĂ© les valeurs de la RĂ©publique, possĂšde une reprĂ©sentation diffĂ©rente du nazi. En effet, l’utilisation de cette catĂ©gorie correspond plus Ă  une symbolique politique que religieuse ou une facilitĂ© narrative. Max dans Fuck Fly and Bomb publiĂ© par Futuropolis revendique un cĂŽtĂ© punk et anarchiste en se moquant dĂ©libĂ©rĂ©ment de soldats allemands, rĂ©cit assez proche du pilote amĂ©ricain dans 1941 de Steven Spielberg. Le dessinateur Garcia dans LĂ©o (Dargaud) ou encore Mattoti dans Feux aux Ă©ditions du Seuil se sont inspirĂ©s des costumes SS et de la Kriegsmarine pour leurs personnages ignobles, le second reprenant mĂȘme le design d’un croiseur allemand.

Sujet dérangeant

Le souvenir de la publication du journal Le TĂ©mĂ©raire pendant l’occupation, l’attitude ambiguĂ« des communistes avec certains auteurs collaborateurs mais encore l’envie d’oublier le malheur de la guerre ont certainement marquĂ© les gĂ©nĂ©rations des annĂ©es 1940-1960. Timidement, ce thĂšme revient dans les aventures de Buck Danny (les quatre premiers tomes abordent la bataille du Pacifique), de Marcel Labrume de Micheluzzi oĂč il dĂ©crit les intrigues Ă  Beyrouth et au Caire entre les partisans de Vichy et ceux de De Gaulle. Pratt dans les annĂ©es 1970 et 1980 marque ce genre en fixant les rĂšgles narratives de la BD de guerre — nous verrons plus loin ce cas atypique.

La nouvelle gĂ©nĂ©ration qui n’a connu cette guerre qu’à travers les films et les cours d’histoire apporte une contribution non nĂ©gligeable et par bien des aspects pertinente. Ainsi, Sylvain VallĂ©e et Fabien Nury, au travers de leur sĂ©rie Il Ă©tait une fois en France retrace le destin de Joseph Joanovici, Ă  la fois collaborateur et rĂ©sistant, et reflĂštent ainsi toute l'ambiguitĂ© de l'Ă©poque. Gibrat, dans Le Sursis et Le Vol du corbeau, raconte la collaboration, la vie sous l’occupation et la rĂ©sistance. Le parcours de ses personnages nous plonge dans l’absurditĂ© de la guerre et condamne l’attitude dĂ©plorable de certains Français. Dans Les Morins-Lourdels de Chouin et Maric les auteurs dressent un tableau de la France avant la LibĂ©ration oĂč sĂ©vit encore la Milice. RabatĂ© Ă©voque tout simplement un moment pĂ©nible des dĂ©buts de la dĂ©bĂącle aprĂšs la dĂ©faite de 40 : l’exode ! Sa narration fluide et son traitĂ© en noir et blanc attĂ©nuent le drame et interpelle parfois le lecteur. Le personnage de De Moog dans La Chronique (Les Requins Marteaux) en recherchant des souvenirs de famille se retrouve face Ă  un grand-pĂšre engagĂ© dans la Wehrmacht. Un rĂ©cit dĂ©lirant, critique et qui pose la question des Français qui ont combattu sous l’uniforme ennemi, volontaires ou pas. Depuis peu, tous les sujets sont traitĂ©s sans tabou aucun : le rĂŽle du Vatican dans l’évasion des bourreaux nazis (Le dĂ©calogue IV de TBC et Giroud), la survie et les relations entre soldats dans les moments de crise (Bretagne de Wazem), des tĂ©moignages comme celui de La Guerre d’Alan de Guibert
 Enfin, des auteurs aux projets utilisent des nazis comme protagonistes majeurs dans des rĂ©cits d’espionnage et d’aventure. C’est le cas de Je suis LĂ©gion de Nury et Cassaday ou encore de Sir Arthur Benton de Perger et Tarek.

ThĂšmes

Guerre d’Espagne

La guerre civile qui touche la pĂ©ninsule ibĂ©rique dĂšs 1936 annonce tous les drames Ă  venir avant l’entrĂ©e des vrais belligĂ©rants. Antonio Hernandez Palacios, dans sa trilogie (1936, Rio Manzanares et Eloy) chez les Humanos, dĂ©crit la montĂ©e du franquisme et le tribut payĂ© par les brigades internationales venues dĂ©fendre la dĂ©mocratie. Cava & Del Barrio dans Les MĂ©moires d’Amoros (FRMK) dĂ©peignent Ă  travers le regard de leur hĂ©ros journaliste un tableau bien sombre de ce pays : de la guerre coloniale au Maroc aux troubles politiques intĂ©rieurs.

Shoah

En lisant Berlin de Lutes (Seuil) ou Carton jaune de Hanouka (EP Ă©ditions), le lecteur dĂ©couvre la montĂ©e de l’intolĂ©rance, du racisme et de l’antisĂ©mitisme en Allemagne et en France dans les annĂ©es 1920-1930. Spiegelman (Maus, Flammarion) et Croci (Auschwitz, EP Ă©ditions) rapportent les tĂ©moignages de certains survivants des camps de la mort avec prĂ©cision.

Auteurs marquants

Calvo, auteur de l’aprùs-guerre

Caricaturiste au Canard enchaĂźnĂ© en 1919, Edmond-François Calvo passe par diffĂ©rents mĂ©tiers avant de revenir au dessin en 1938, pour le groupe Offenstadt. Son album le plus cĂ©lĂšbre demeure La bĂȘte est morte ! (album de bande dessinĂ©e publiĂ© en 1944, et Ă©tĂ© Ă©crit par Victor Dancette et Jacques Zimmermann)[10]. Cette histoire est une satire de l'occupation nazie dans laquelle il utilise des animaux - Ă  l’instar de La Fontaine - pour se railler des comportements et des travers de son Ă©poque. Edmond-François Calvo meurt en 1958 dans l’indiffĂ©rence et reste, Ă  ce jour, assez peu connu du grand public et de nombreux professionnels de la bande dessinĂ©e.

Hugo Pratt

Il est le seul auteur qui a bĂąti une partie de son Ɠuvre sur cette guerre, l’ayant vĂ©cue en tant que combattant : aux jeunesses fascistes, puis prisonnier dans un camp en Éthiopie, il finit dans un bataillon anglais Ă  la LibĂ©ration. Il raconte avec dĂ©lectation des moments de sa vie dans Le dĂ©sir d’ĂȘtre inutile (Laffont) et prĂ©cise l’apport de son expĂ©rience dans ses BD lors d’entretiens dans De l’autre cĂŽtĂ© de Corto. Il dĂ©bute avec Oesterheld ses rĂ©cits de guerre dans la sĂ©rie Ernie Pike et, de retour en Europe, il publie tout au long de sa carriĂšre sur ce sujet : Dans un ciel lointain, Les Scorpions du dĂ©sert, KoĂŻnsky raconte, Morgan et RĂ©cits de guerre. Il se dĂ©gage un profond dĂ©goĂ»t de la guerre et de ses idĂ©aux nationalistes sans lendemain dans les histoires de Pratt. Toutefois, son travail est minutieux et prĂ©cis, au point que l’on pourrait croire qu’il glorifie l’armĂ©e, et pourtant il transcende les nations pour raconter des moments intenses entre des personnes qui ne sont pas forcĂ©ment dans le mĂȘme camp. Les troupes coloniales d’Afrique du Nord et de l’Ouest sont prĂ©sentes et ne jouent pas un rĂŽle secondaire.

Sylvain Vallée et Fabien Nury

Auteurs de la sĂ©rie Il Ă©tait une fois en France qui retrace, tout en le romançant, le destin hors normes de Joseph Joanovici, collaborateur et rĂ©sistant d'origine juive, qui se retrouva au cƓur du cyclone sous l'occupation Allemande. Cette sĂ©rie unanimement apprĂ©ciĂ©e par le public et la critique, multiprimĂ©e, comporte 6 tomes et est publiĂ©e aux Ă©ditions GlĂ©nat.

Liste de bandes dessinées sur le sujet

BD européenne

Émile Bravo, dessinateur de C'Ă©tait la guerre mondiale, un album pour les enfants.


Comics

  • Brun & Scott Hampton, D-Day, Humanos
  • Lutes, Berlin, Seuil
  • Ross & Krueger, Earth X, Marvel
  • Spiegelman, Maus, Flammarion
  • Pak & di Giandomenico, MagnĂ©to : Le Testament, Marvel
  • Joe Kubert, Sgt. Rock, Soleil

BD asiatique

Notes et références

  1. (en) Didier Pasamonik, « « Le Spirit » N°4 de Will Eisner - Éditions Soleil. », sur actuabd.com, (consultĂ© le )
  2. (en) « Buz Sawyer », sur bedetheque.com, (consulté le )
  3. « La Ligue des Justiciers (série) », sur latourdesheros.com, (consulté le )
  4. Voir Sgt. Rock rééditée chez Soleil.
  5. Voir les deux premiers tomes : Au nom du diable et Les Germes de la destruction chez l'éditeur Delcourt pour la version française.
  6. (en) Philippe Pons, « Le négationnisme dans les mangas », sur monde-diplomatique.fr, (consulté le )
  7. (en) « Prize-winning manga depicts life in postwar transitional time », sur Asahi Shimbun, (consulté le )
  8. (ja) Gabin Ito, « ă€Žă‚ă‚Œă‚ˆæ˜Ÿć±‘ă€ćźŒç”èš˜ćż” ć±±ç”°ć‚ćŠ©ă•ă‚“ă‚€ăƒłă‚żăƒ“ăƒ„ăƒŒïŒˆć‰ç·šïŒ‰ », sur Manba,‎ (consultĂ© le )
  9. FrĂ©dĂ©rique Schneider, « Sengo : Tokyo, annĂ©e zĂ©ro », sur La Croix.com, (consultĂ© en )
  10. Legoffe, « La bĂȘte est morte ! », sur sceneario.com, (consultĂ© le )

Annexes

Ouvrages généraux

Articles de presse

  • Henri Filippini, « La BĂȘte n'est pas morte ! Dossier : la Seconde Guerre en BD », dBD, no 44,‎ , p. 42-54.

Articles connexes

Bande dessinée

Liens externes

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