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Yoshinori Kobayashi

Yoshinori Kobayashi (ć°æž—ăƒ»ć–„çŻ„, Kobayashi Yoshinori) est un mangaka japonais nĂ© le Ă  Fukuoka dans la prĂ©fecture de Fukuoka, au Japon. Il utilise une graphie diffĂ©rente comme nom de plume (ć°æž—ăƒ»ă‚ˆă—ăźă‚Š). Son surnom Yoshirin (よしりん) compose le nom de son Ă©quipe, Yoshirin Kikaku (ă‚ˆă—ă‚Šă‚“äŒç”», litt. « Projet Yoshirin »).

Yoshinori Kobayashi
Description de l'image Defaut.svg.

ć°æž—ăƒ»ć–„çŻ„

Alias
Yoshirin
Naissance
Nationalité japonaise
Auteur

Il est principalement connu pour ses thÚses controversées.

Biographie

Il a étudié la littérature française à l'université de Fukuoka.

Yoshinori Kobayashi est connu pour ses prises de position publiques. Au dĂ©but des annĂ©es 1990, il avait critiquĂ© l’État dans l’affaire du sang contaminĂ© dont avaient Ă©tĂ© victimes les hĂ©mophiles. Il avait aussi dĂ©noncĂ© la secte Aum Shinrikyo qui avait fomentĂ© l’attentat au gaz sarin dans le mĂ©tro de Tokyo en .

NĂ©gationnisme dans les Ɠuvres de Yoshinori Kobayashi

Le manifeste pour un nouvel orgueillisme

Les mangas de Yoshinori Kobayashi ont servi de support Ă  ses idĂ©es rĂ©visionnistes. En 1995, le Manifeste pour un nouvel orgueillisme (shin gomanizumu) de Yoshinori Kobayashi a Ă©tĂ© publiĂ© dans le bimensuel Sapio. Pour Kobayashi, l’« orgueillisme Â» signifie dĂ©ployer du caractĂšre et en terminer avec le sempiternel « apitoiement Â» qui frappe le Japon depuis la dĂ©faite de 1945. Cet orgueillisme, nĂ©ologisme rĂ©current dans ses publications, est extrĂȘmement populaire au Japon. Au milieu des annĂ©es 1990, il devient membre du courant rĂ©visionniste formĂ© autour de l’École pour une vision libĂ©rale de l’histoire dirigĂ©e par le professeur de pĂ©dagogie Ă  l’universitĂ© de Tokyo Nobukatsu Fujioka. Il est aussi membre de l’Association pour le renouveau des manuels d’histoire, formĂ©e en 1997 autour de Kanji Nishio, germaniste cĂ©lĂšbre pour sa xĂ©nophobie anti-occidentale.

Il n'est pas le premier Ă  avoir utilisĂ© le manga pour propager des idĂ©es politiques. Depuis le dĂ©but du XXe siĂšcle, des mangas « engagĂ©s Â» ont prĂ©sentĂ© l'histoire nationale du Japon sous forme de lutte de classes. Ainsi, pendant les annĂ©es 1920 et pendant la pĂ©riode qui suit la Seconde Guerre mondiale, le manga a Ă©tĂ© utilisĂ© pour dĂ©fendre la cause prolĂ©tarienne (travailleurs et opprimĂ©s). Les annĂ©es 1960 ont vu Ă©merger un manga contestataire (luttes sociales contre le traitĂ© de sĂ©curitĂ© nippo-amĂ©ricain, rĂ©voltes Ă©tudiantes)[1].

De la guerre

De la guerre regroupe des sujets souvent abordĂ©s dans ses parutions antĂ©rieures. L’auteur y critique l'individualisme japonais qui est Ă  l'origine de la perte de leur sens civique. Il s'en prend aussi Ă  la « guerre de l’information » menĂ©e par la gauche et les mĂ©dias, qui propageraient leurs idĂ©es pour empĂȘcher de dĂ©voiler la vĂ©ritĂ© sur le passĂ©. Il a ainsi affirmĂ© : « Les citoyens dociles sont manipulĂ©s par les marxistes ». Une des thĂ©matiques favorites de Kobayashi est l'aspect « juste » d’une guerre qui fut d’abord « une guerre contre les racistes blancs » vus comme des colonisateurs de l’Asie et auxquels l’armĂ©e japonaise a su donner une leçon qui devrait au contraire ĂȘtre encensĂ©e. Il n'est pas le seul Ă  avoir tenu ce genre de propos puisque les intellectuels de droite de l'aprĂšs-guerre avaient dĂ©jĂ  diffusĂ© aussi cette thĂšse de l’expansionnisme comme guerre de libĂ©ration des peuples d’Asie. Depuis une dizaine d’annĂ©es au Japon, ces thĂšses rĂ©visionnistes se propagent qui rejettent la version de l’histoire nationale qui affirment les responsabilitĂ©s du Japon dans la « guerre de la Grande Asie » (1930-1945). Cet expansionnisme avait commencĂ© avec l’annexion de TaĂŻwan en 1895, de la CorĂ©e en 1910 puis la crĂ©ation de l’État de Mandchoukouo en 1931.

Dans ce manga, il aborde aussi le sujet des Forces SpĂ©ciales d’attaque spĂ©cialisĂ©es dans les missions suicide, les tokkotai, dont 6 000 seraient dĂ©cĂ©dĂ©s en tant que pilotes kamikazes ou lors d'autres attaques (planeurs Ă©quipĂ©s de roquettes, bateaux Ă  moteur bourrĂ©s d’explosifs, etc). Kobayashi remet en cause les affirmations selon lesquelles les tokkotai Ă©taient enchaĂźnĂ©s Ă  leurs siĂšges, saoulĂ©s ou droguĂ©s avant leur mission pour engourdir leurs sens. Il est loin d'Ă©pouser aussi la vision « gauchiste » qui affirme que les tokkotai n’étaient que des victimes mortes en vain. Il fait appel Ă  des lettres de pilotes kamikazes pour Ă©tayer sa thĂšse selon laquelle ces pilotes Ă©taient dĂ©cĂ©dĂ©s volontairement pour leur pays, patrie, familles, et empereur[2].

Kobayashi s'est aussi distinguĂ© par son reniement du massacre de Nankin. Lorsque l'armĂ©e japonaise a envahi la Chine du Nord en 1937, elle a tuĂ© entre 150 000 et 300 000 civils Ă  Nankin selon les sources dans des conditions extrĂȘmes de violence (viols de femmes, hommes suppliciĂ©s, enfants enterrĂ©s vivants). Elle a aussi pillĂ© et brĂ»lĂ© la ville de Nankin. Le massacre de Nankin est le seul crime de guerre traitĂ© sĂ©parĂ©ment des autres par le Tribunal de Tokyo. Le gĂ©nĂ©ral Iwane Matsui a Ă©tĂ© condamnĂ© Ă  mort pour ne pas avoir empĂȘchĂ© le massacre commis par ses troupes sous ses ordres. Or, sur cet Ă©vĂ©nement historique, Kobayashi a affirmĂ© : « S’il y a bien eu un crime falsifiĂ© au cours du procĂšs du Tribunal international de Tokyo, c’est l’incident de Nankin [
]. Ils [les vainqueurs] avaient besoin d’un crime qui puisse Ă©quilibrer les 300 000 morts japonais d’Hiroshima et de Nagasaki. ».

Yoshinori Kobayashi est aussi nĂ©gationniste sur les « femmes de rĂ©confort », soit 200 000 Asiatiques obligĂ©es de se prostituer pour l'armĂ©e japonaise. Il rĂ©fute la responsabilitĂ© du Japon dans un album prĂ©cĂ©dent du Manifeste du nouvel orgueillisme (vol. III), critiquant les recherches de l’historien Yoshiaki Yoshimi, qui Ă  partir des archives de l’armĂ©e prouvait la responsabilitĂ© du commandement de l'armĂ©e japonaise dans cette « traite » des « filles Ă  soldats ». Yoshinori Kobayashi considĂšre que Yoshimi extrapole Ă  partir des instructions de l’armĂ©e pour Ă©viter et punir le viol par les militaires. En s'appuyant sur une source chinoise, Yoshinori Kobayashi assure que ces femmes Ă©taient dĂ©jĂ  des prostituĂ©es et que, pour elles, « devenir femmes de rĂ©confort Ă©quivalait Ă  une promotion car elles prĂ©fĂ©raient les bordels militaires Ă  ceux des civils ». Pourtant, le gouvernement japonais a reconnu les faits en 1992 depuis la dĂ©couverte de documents des archives militaires affirmant la responsabilitĂ© de l’armĂ©e dans l’organisation de cette « traite » de 200 000 Asiatiques, la plupart corĂ©ennes. Les victimes de cette traite ont demandĂ© des dĂ©dommagements Ă  l’État japonais, en vain, ce dernier estimant que la question des indemnitĂ©s de guerre a dĂ©jĂ  Ă©tĂ© rĂ©glĂ©e. Une fondation a nĂ©anmoins Ă©tĂ© crĂ©Ă©e pour les soutenir.

De TaĂŻwan

Dans son Ɠuvre De TaĂŻwan (Taiwan ron), il vante les mĂ©rites de la colonisation de TaĂŻwan par le Japon (1895-1945). Il a Ă©tĂ© dĂ©clarĂ© persona non grata Ă  TaĂŻwan pour quelques semaines une fois que son livre a Ă©tĂ© traduit en chinois. Les autoritĂ©s de TaĂŻpei se sont sentis offensĂ©s par cet Ă©loge de cet Ă©vĂ©nement historique[1].

Explications du succÚs des thÚses révisionnistes au Japon

Le journaliste Philippe Pons du Monde diplomatique explique la popularitĂ© du rĂ©visionnisme dans la sociĂ©tĂ© japonaise en avançant plusieurs raisons. La premiĂšre repose sur une droite nationaliste dĂ©complexĂ©e depuis la fin de la guerre froide. Ce courant peut compter sur le soutien de politiciens, d'intellectuels, de sectes religieuses, de mĂ©dia (comme le journal Sankei) et de certains milieux d’affaires. Philippe Pons ajoute aussi que « le rĂ©visionnisme profite d’un climat d’inquiĂ©tude diffus provoquĂ© par une crise Ă©conomique dont le coĂ»t social commence Ă  peine Ă  se faire sentir. Une partie de l’opinion, fragilisĂ©e, est rĂ©ceptive Ă  son message : une rĂ©habilitation du passĂ© permettant de se replier sur les valeurs traditionnelles d’un « beau Japon Â» et de rĂ©sister du mĂȘme coup Ă  la mondialisation en affirmant une spĂ©cificitĂ© culturelle, qui fut toujours le discours refuge du Japon depuis son ouverture sur l’étranger au XIXe siĂšcle. »

Philippe Pons prĂ©cise aussi qu'« en arriĂšre-plan d’une rĂ©habilitation du passĂ© destinĂ©e Ă  restaurer dans la jeune gĂ©nĂ©ration un « sens de la Nation Â», qu’elle aurait perdu, par une exaltation de la supĂ©rioritĂ© de la civilisation japonaise, se profilent des enjeux qui dĂ©passent les polĂ©miques sur l’histoire : en particulier la rĂ©vision de la Constitution, et notamment de son article 9, qui interdit au Japon le recours Ă  la guerre et entrave sa participation Ă  un systĂšme de dĂ©fense rĂ©gionale collective ».

Extrait de dialogues de mangas de Yoshinori Kobayashi

  • « Il faut applaudir l’armĂ©e japonaise qui a donnĂ© une leçon Ă  ces blancs racistes europĂ©ens et amĂ©ricains qui ont colonisĂ© l’Asie de l’Est et qui considĂ©raient les races colorĂ©es comme des singes. »
  • « L’un des crimes du Japon inventĂ©s au cours du procĂšs fut le massacre de Nankin. On voulait ainsi attribuer aux Japonais un crime aussi grave que les bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki qui firent 300 000 morts. »
  • « Le procĂšs de Tokyo. Au lendemain de la dĂ©faite, au mĂ©pris du droit international, les puissances victorieuses — États-Unis, Grande-Bretagne, Chine et URSS — jugĂšrent le Japon vaincu au cours d’un procĂšs qui tint d’un lynchage collectif. »
  • « Dans le Japon de l’aprĂšs-guerre, la plupart des mĂ©dias, ainsi que les Ă©tablissements scolaires, sont devenus des armĂ©es de propagande anti-japonaise »

ƒuvres

Principales Ɠuvres[1] :

  • Tƍdai Itchokusen (æ±ć€§äž€ç›Žç·š)
  • Obocchama-kun (ăŠăŒăŁăĄă‚ƒăŸăă‚“)
  • Gƍmanism Sengen (ă‚ŽăƒŒăƒžăƒ‹ă‚șăƒ ćźŁèš€)
  • Honjitsu no Zatsudan (æœŹæ—„ăźé›‘è«‡)

RĂ©compenses

Références

(en) Cet article est partiellement ou en totalitĂ© issu de l’article de WikipĂ©dia en anglais intitulĂ© « Yoshinori Kobayashi » (voir la liste des auteurs).
  1. Philippe Pons, « Le négationnisme dans les mangas », sur Le Monde diplomatique,
  2. Le révisionnisme dans les mangas, ToutenBD.com, le .

Annexes

Bibliographie

  • (en + de + fr + ja) Masanao Amano, Manga Design, Cologne, Taschen, coll. « Mi », , 576 p., 19,6 cm × 24,9 cm, brochĂ© (ISBN 978-3-8228-2591-4, prĂ©sentation en ligne), p. 222-225
    édition multilingue (1 livre + 1 DVD) : allemand (trad. originale Ulrike Roeckelein), anglais (trad. John McDonald & Tamami Sanbommatsu) et français (trad. Marc Combes)

Liens externes

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