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Comès

Didier Comès, de son vrai nom Dieter Herman Comes, né le à Sourbrodt (province de Liège) et mort le , est un scénariste et dessinateur belge de bande dessinée principalement connu pour Silence, son œuvre majeure.

Comès
Biographie
Naissance
Décès
Nom de naissance
Dieter Herman Comes
Surnom
Didier Comès
Pseudonyme
Comès
Nationalité
Activités
Autres informations
A travaillé pour
Distinctions
Prix Saint-Michel ( et )
Prix Yellow-Kid ()
Ĺ’uvres principales
Vue de la sépulture.

D’abord dessinateur industriel, il commence la publication de bandes dessinées dans le quotidien belge Le Soir à l’âge de 27 ans. Il travaille ensuite pour plusieurs magazines jeunesse avant de livrer son œuvre majeure Silence à la revue (À suivre) qui est un immense succès, récompensé par l'Alfred du meilleur album au Festival d'Angoulême en 1981. Il publie ensuite de nombreux autres récits longs dans ce journal puis en albums jusqu’en 1995. Comès livre ensuite deux nouveaux albums inédits Les Larmes du tigre (2000) et Dix de Der (2006). Il meurt d’une pneumonie à l’âge de 70 ans ; il est alors en retraite en Ardenne.

Enfance et première expérience professionnelle

Enfance

Dieter Comes est nĂ© Ă  Sourbrodt, un petit village belge situĂ© au bord du plateau des Hautes Fagnes qui, lorsqu’il naĂ®t en 1942, est annexĂ© depuis un an par le IIIe Reich comme l’ensemble des Cantons de l’Est. Enfant d’une mère francophone et d’un père germanophone enrĂ´lĂ© par l’armĂ©e allemande et envoyĂ© sur le front russe durant la guerre, Comes se qualifie lui-mĂŞme comme un « bâtard alsacien Â»[1], nĂ© Ă  la frontière entre deux cultures. De cette enfance, les Ĺ“uvres de Comès tirent leurs principaux thèmes comme la guerre, la marginalitĂ©, la recherche d’une identitĂ© ou encore le folklore fantastique et rural de sa rĂ©gion natale.

Études

Après la libération, Comès reçoit la nationalité belge et son prénom, aux consonances allemandes, est alors francisé en Didier. Il intègre ensuite l’école francophone de Malmédy où ses maîtres d’écoles l’obligent à écrire de la main droite alors qu’il est gaucher de naissance. Comès continue à écrire de la main droite mais dessine toujours de la main gauche[2].

Un dessinateur industriel

Didier Comes n’a pas de vocation prĂ©coce pour la bande dessinĂ©e. Ainsi, il quitte l’école Ă  l’âge de 17 ans avec un diplĂ´me de dessinateur industriel. Il intègre très vite le monde du travail dans une usine de textile Ă  Verviers. C’est Ă  cette mĂŞme Ă©poque que Comès commence Ă  frĂ©quenter d’autres illustrateurs tels que RenĂ© Hausman[3].

Une première passion : le jazz

Didier Comes ne s'Ă©panouit pas dans son travail qui se rapproche pourtant, d’une certaine manière, d’une activitĂ© artistique. Ce n’est en rĂ©alitĂ© pas dans le dessin que Comès va trouver, dans un premier temps, sa voie mais dans le jazz. En effet, Didier Comes est un passionnĂ© de jazz, passion musicale qu’il pratique en tant que percussionniste semi-professionnel. Toute sa vie, Comès reste nostalgique des percussions mais aussi du public. Son parcours de musicien l'amène plus tard dans une courte bande dessinĂ©e Ă  rendre hommage Ă  l’une des icĂ´nes de la musique des annĂ©es 1960, John Lennon, assassinĂ© en 1980. La bande dessinĂ©e le ScarabĂ©e cassĂ©, parue dans le numĂ©ro hors-sĂ©rie « SpĂ©cial John Lennon Â», est donc un très bel hommage fĂ©erique et poĂ©tique Ă  l’une des icĂ´nes du groupe des Beatles[4].

La carrière d’un vĂ©ritable « sorcier Â» de la bande dessinĂ©e

Travaux dans la presse jeunesse : les aventures d’Ergün l’Errant

Ce n’est qu'en 1969 que Didier Comes, âgĂ© de 27 ans, se lance dans la publication de bande dessinĂ©e avec une sĂ©rie de gags mettant en scène le personnage d'Hermann dans le quotidien belge Le Soir. C’est alors dans des journaux destinĂ©s Ă  la jeunesse que Comès se fait la main comme auteur de bande dessinĂ©e mĂŞme si le format très commercial de ces histoires ne lui convient pas vraiment. Ainsi, Comès dessine les aventures d’ErgĂĽn l’Errant, rĂ©cit de science-fiction, publiĂ© dans le journal Pilote en 1973. Cette première sĂ©rie de bande dessinĂ©e, Le Dieu vivant, suit parfaitement les codes de son temps. En effet, ces planches dĂ©voilent l’aventure d’un hĂ©ros exilĂ© de la terre et qui erre dans l’espace Ă  bord de son vaisseau spatial. Il Ă©choue alors sur une planète dirigĂ©e par un “dieu vivant” qui exerce sa domination sur les peuples locaux, notamment le peuple des femmes-fleurs chassĂ©es pour leur sang offrant au “dieu” l’immortalitĂ©. C’est Ă  la suite d'une sĂ©rie de pĂ©ripĂ©ties naissant dans le but d’aider ce peuple opprimĂ© que ErgĂĽn va dĂ©couvrir la supercherie de ce faux dieu qui se rĂ©vèle ĂŞtre une simple terrienne ayant survĂ©cu au crash de son vaisseau et ayant profitĂ© de la crĂ©dulitĂ© de ces peuples primitifs. Afin de crĂ©er son univers, Comès emprunte de nombreux Ă©lĂ©ments aux romans de l’amĂ©ricain Edgar Rice Burroughs notamment les hommes papillons ou encore les remparts du temple[5]. Cependant, Comès semble avoir plus directement Ă©tĂ© influencĂ© par les reprĂ©sentants du space opĂ©ra français notamment Druillet et MĂ©zières. Ainsi, on retrouve des similitudes dans la diĂ©gèse de l’œuvre de Comès et l’Empire des mille planètes de Christin et MĂ©zières avec l’évocation d’un terrien se cachant derrière un casque dominant un peuple primitif[5]. Enfin, Comès s’inspire aussi des comics d'horreur amĂ©ricains avec l’évocation du vampirisme ou encore du personnage de Pustule, un personnage Ă  la frontière entre un homme et une araignĂ©e[5]. Pour ce qui est du dessin, Comès utilise la couleur de manière mĂ©taphorique ; ainsi les teintes de rouge symbolisent-elles toute la violence mais aussi l’amour du rĂ©cit, tandis que le noir en fait ressortir le cĂ´tĂ© dramatique[6]. Il y a un vĂ©ritable travail esthĂ©tique sur les personnages notamment le peuple des femmes-fleurs dont le corps se confond avec la nature ou encore les hommes papillons. Enfin, Comès joue habilement entre un style de dessin hyper-rĂ©aliste et un dessin beaucoup plus humoristique. La suite des aventures de ErgĂĽn l’Errant est racontĂ©e dans un second rĂ©cit, Le MaĂ®tre des tĂ©nèbre, qu’il dessine dès 1974, mais qui n'est publiĂ©e qu’en 1980 dans la revue (Ă€ Suivre) et en album dans la collection « Les romans (Ă€ Suivre) Â». Cette nouvelle aventure basĂ©e cette fois-ci autour de la mort, nous donne Ă  voir une aventure initiatique Ă  la frontière entre le monde des vivants et le monde des morts qui aboutit simplement Ă  la soumission Ă  une force supĂ©rieure : Lucifer. Dans cette seconde aventure de science-fiction, Comès reprend les codes du rĂ©cit fantastique notamment avec l’effet de miroir entre le rĂ©cit de science fiction et le rĂŞve du hĂ©ros[7] qui, lui, se rapproche du fantastique. De mĂŞme, Comès reprend le thème du personnage qui est Ă  la fois le hĂ©ros mais aussi la victime. En effet, tout au long de ce rĂŞve initiatique, le hĂ©ros ne semble pas avoir de rĂ©el pouvoir sur son destin et se laisse guider par les ĂŞtres fantastiques qu’il rencontre. Pour ce qui est du dessin, Comès nous offre de magnifiques cases qui nous invitent Ă  entrer dans ce monde fantastique basĂ© pourtant autour de la mort. Comès dans son style s’inspire ici des Ĺ“uvres baroques flamandes qui font partie de sa culture[7].

Une période de doute pour Comès à la suite de la publication de L’ombre du corbeau (1976-1977)

Cette œuvre marque un premier tournant dans la carrière de Didier Comès. En effet, L’Ombre du corbeau est un récit qui rompt avec la science fiction mais qui se place dans la continuité de ce que Comès entreprend dans Le Maître des ténèbres en nous offrant un récit onirique basé sur un univers entre les morts et les vivants. L’histoire de Comès se développe sur un grand no man’s land dans les Ardennes où les Allemands et les Français se font face durant la guerre de 1914-1918. Nous retrouvons alors un jeune soldat allemand nommé Goetz qui se retrouve projeté par un tir d’obus dans ce royaume fantastique où vivent des personnages s’inspirant de la mythologie gréco-romaine[8] : les Parques. Ainsi, Goetz découvre, dans un cadre magique mais familier, quatre personnages représentant chacun une façon de mourir. Il y a la grand-mère qui est l’allégorie de la mort lente, Douce, une jeune femme croyant au grand amour qui, comme son nom le laisse supposer, est l’allégorie de la mort douce, Aaron, le jeune frère au visage angélique qui se révèle cruel, représentant la mort cruelle, et enfin la petite sœur, Chystal, qui s’occupe, elle, du sort funeste des animaux. Avec ces quatre personnages, Goetz vit une aventure extraordinaire. Goetz, accueilli chez les Parques, va très vite s’attirer la colère du jeune frère cruel, jaloux de la relation que Goetz entretient avec Douce. C’est ainsi indirectement, par la création d’un avion en bois, que Goetz va voir mourir dans les flammes son alter-ego le capitaine et aviateur français Pierret[8].

C’est aussi durant ce séjour que Comès, notamment à travers les rêves de Goetz, va insérer trois autres récits courts en abyme de l’histoire principale. Ainsi, Goetz rencontre son ancêtre Goetz Von Berlichingen aussi surnommé “Main de fer”, personnage historique repris du roman de Jean Ray[9], qui aurait eu une aventure avec la plus âgée des Parques ; la relation de son ancêtre, par un effet de miroir, rejoint-elle la présente relation qu’entretient le héros avec Douce. Un autre court récit est raconté par le jeune Aaron lors d’un spectacle de marionnettes qui relate l’histoire d’un soldat défiant la mort. Enfin, lors d’un rêve, notre héros rencontre deux corbeaux (Franz et François) qui jouent à l’issue des combats chaque nuit aux échecs. Nous pouvons noter que ce sont les seuls moments où la couleur marque un réel passage entre un monde réel et un monde fantastique[9]. Le reste du récit ne montre, alors, aucune autre rupture entre ces deux mondes.

Comès, dans ce récit, fait alors un travail de déréalisation du réel[10] ; ainsi toutes les onomatopées sont effacées dans cette œuvre comme si le temps du réel n’était pas perceptible à l’intérieur du monde fantastique des Parques. De même, le monde des morts est l’antithèse du monde des vivants marqué paradoxalement par la mort, les cadavres et un paysage désolé alors que le monde des morts est un monde où la nature est foisonnante. Ce récit est aussi marqué par le chant que Goetz chante à plusieurs reprises, chant traditionnel allemand Muss I Denn qui dans les années 1960 a un écho populaire grâce à la reprise de cet air par Elvis Presley dans le film G.I.Blues[11].

Comès avec ce récit nous offre un récit fantastique et poétique autour de la mort et de la guerre qui est publié dans le périodique jeunesse Tintin. Ce récit est mal reçu auprès du public de ce journal qui se retrouve désorienté par rapport aux récits habituellement publiés dans la presse jeunesse. Didier Comès est alors remercié par la direction de la revue et Comès entre alors dans une longue période de doute où il s’imagine que le travail d’auteur de bande dessinée est terminé pour lui. Cette période est marquée par un grand vide dans la carrière artistique de Comès qui commence alors à travailler comme serveur[12].

Une aventure magique avec le journal (Ă€ Suivre) (1979-1995)

L’apparition de la revue (À Suivre) dans le monde de la bande dessinée est un véritable tournant dans la carrière de Didier Comès. En effet, cette revue offre à Comès un support sur lequel il peut faire jouer sa magie si particulière par le biais de ses bandes dessinées.

Une œuvre ensorcelante qui consacre la carrière de Comès : Silence (1979)

En mars 1977, Didier Comès est contacté par Didier Platteau, qui avait beaucoup apprécié L’Ombre du corbeau, et qui lui offre l’opportunité d’écrire et de dessiner le récit de son choix, comprenant au moins 120 pages et en noir et blanc, pour un nouveau projet chez Casterman[13]. Comès va alors présenter son histoire Silence qui laisse tout d’abord dubitatif Jean-Paul Mougin, rédacteur en chef de la future revue (À Suivre), par la ressemblance avec Hugo Pratt. Cependant, à la vue des premières planches de Silence, Jean-Paul Mougin se rallie à l'enthousiasme de Didier Platteau[14]. Dès lors, Comès envoie 4 à 6 planches par mois à l’éditeur autour desquelles l’histoire prend forme. Ainsi, Comès crée à un rythme régulier son œuvre jusqu’au mois de où les dernières planches de ce qui se révèle être une véritable œuvre ensorcelante sont envoyées à l’éditeur. Cependant l’œuvre commence à paraître seulement à partir du 13e numéro de et s’achève après 8 épisodes dans le numéro de décembre.

Ce rĂ©cit, qui raconte l’histoire d’un jeune homme simple et muet qui ignore la mĂ©chancetĂ© mais qui, au cours de nombreuses pĂ©ripĂ©ties, va s’y confronter dans la campagne ardennaise oĂą la sorcellerie a toute sa place, est un vĂ©ritable chef-d’œuvre. Premièrement car son personnage principal n’a rien d’un hĂ©ros ordinaire de bande dessinĂ©e, mais se distingue par son cĂ´tĂ© marginal et sa bontĂ© naĂŻve. Deuxièmement l’univers dans lequel se dĂ©roule l’histoire, la campagne ardennaise que Comès connaĂ®t parfaitement, est retranscrit sur le papier par un jeu de noir et blanc magique. Comès ajoute Ă©videmment un cĂ´tĂ© onirique et mystique Ă  son Ĺ“uvre, en Ă©voquant la sorcellerie mais aussi la mort avec une fin poĂ©tique oĂą Silence et la Sorcière se retrouvent, dans un monde qui semble ĂŞtre le passage entre la vie et la mort, et s’enfoncent en silence dans la mer. Cette Ĺ“uvre apporte Ă  Comès une vĂ©ritable notoriĂ©tĂ© dans le monde de la bande dessinĂ©e. En effet, ce roman graphique de Comès rencontre un succès retentissant avec 160000 albums vendus en 1986[15]. De plus, cette Ĺ“uvre consacre la carrière de Comès avec l’obtention du Grand Prix Saint-Michel en 1980 et l’Alfred du meilleur album au festival d’AngoulĂŞme en 1981. Comès est, dès cette date, l’un des grands maĂ®tres consacrĂ©s du roman graphique.

Un récit initiatique : La Belette (1981-1982)

Comès sort épanoui de la publication de son album Silence qui révèle son goût prononcé pour les romans graphiques. Ainsi, Didier Comès poursuit sa carrière sur cette voie en publiant entre 1981 et 1982, toujours dans la revue (À suivre), sa nouvelle œuvre La Belette. Cette nouvelle histoire, comme pour Silence, se déroule dans un village de campagne lorsque la famille Valentin, composée de Anne, la mère qui est enceinte, Gérald, le père travaillant pour la télé et Pierre, l’enfant muet. Le récit s’articule ensuite autour de l’initiation de Pierre et Anne à un culte ancien et mystérieux autour de la déesse mère Déméter dont Noël Charrette et sa fille, surnommée la Belette se révèlent les maîtres. Cette initiation se fait en plusieurs phases. Premièrement, la découverte du culte ancien (lieu et maîtres), ensuite nous assistons à l’approche, par ces membres du culte, des nouveaux arrivants se distinguant par leurs singularités (femme enceinte et enfant muet), vient ensuite l’initiation de Anne par le rêve et l’initiation de Pierre qui se voit octroyer des pouvoirs télékinésiques et enfin une modification de la relation mère-fils et l'accès aux rangs de maîtres pour Anne et Pierre à la suite de la mort des précédents[16].

Cette trame principale est complexifiĂ©e par l’intrusion de personnages secondaires Ă  l’intĂ©rieur de la maison du jeune couple. En effet, les Valentin ont pour voisins Jules Renard qui est obsĂ©dĂ© par un trĂ©sor soi-disant cachĂ© par l’ancien propriĂ©taire de la maison des Valentin et son fils BĂ©bert qui, lui, est obsĂ©dĂ© par le sexe. Comès, dès le dĂ©but de l’œuvre, tend Ă  nous induire en erreur en nous faisant croire, par le dessin, que le danger vient de ces deux personnages[17]. En rĂ©alitĂ©, le danger vient d’un autre personnage, le curĂ© Schonbroodt, qui s’introduit, lui aussi, dans la vie de famille des Valentin en essayant de convaincre Anne de faire baptiser son futur enfant. Cependant, le refus d’Anne qui intervient vers la fin du rĂ©cit, montre le vrai visage du curĂ©, intolĂ©rant qui va jusqu’à tuer BĂ©bert et NoĂ«l Charrette au nom de Dieu[18]. Enfin, vient l’intrusion de Koch, surnommĂ© le Boche car c'est un ancien soldat allemand, installĂ© dans ce village durant la guerre après avoir rencontrĂ© Hermann, l’ancien propriĂ©taire de la maison des Valentin, intrusion qui est en rĂ©alitĂ© une dernière tentative pour communiquer avec un vieil ami et dont le prĂ©sumĂ© silence lors de la sĂ©ance de spiritisme pousse Koch, dĂ©sormais seul, Ă  se suicider.

Nous pouvons à nouveau signaler le lyrisme et le côté onirique de certaines scènes, portés par l’utilisation du noir et blanc, comme la scène où la Belette pratique le voyage astral et ne fait plus qu’un avec la chouette, voyage qui lui vaut une mort tragique mais poétique lorsque Renard tire sur la chouette qui est pour lui signe de mauvais présage[19].

La Belette est donc un récit initiatique, thème que Comès apprécie particulièrement, basé autour d’un culte ancien et étroitement lié à la sorcellerie mais aussi vers la nature, un autre thème privilégié par Didier Comès. La parution de ce roman graphique en album est lui aussi récompensé par le Grand Prix Saint-Michel en 1983 qui confirme le statut de Comès en tant que maître du roman graphique.

Eva : un polar déroutant (1985)

Ce troisième récit, d’abord publié dans les pages de la revue (À suivre) au cours de l’année 1984 puis en album dès 1985, rompt avec l’image de barde des Ardennes[20] que Didier Comès s’était construite à travers ses deux premiers romans graphiques. En effet, avec la publication de Eva, Comès se lance dans le récit d’un polar /thriller psychologique qui déroute complètement les lecteurs par l'absence d’action qui contraste avec les publications récentes de Muñoz et Sampayo, de Sokal ou de Tardi[21]. Cette nouvelle œuvre de Comès reçoit alors un accueil mitigé notamment par les critiques qui s’empressent de discréditer l’art de Comès, pourtant au plus haut de sa notoriété. Ainsi, l’œuvre de Comès, pour certains critiques, s'essouffle, l’histoire ne délivre aucun message et le dessin en noir et blanc est qualifié d'académique[21].

Pourtant, Eva est un très bon thriller psychologique qui parvient à maintenir le suspens jusqu’au bout autour d’un trio Eva, Yves et Neige qui se retrouve pratiquement tout le long du récit dans un manoir lugubre où règne un érotisme dérangeant tout d’abord entre deux jumeaux, Yves et Eva avant que Neige entre dans ce jeu à la fois effrayant mais aussi attrayant. Le jeu de noir et blanc dans le dessin, plus qu’académique, reprend les codes du cinéma policier mais aussi d'épouvante. Ainsi, nous pouvons voir à travers le dessin, les plans et le cadrage des allusions à certains chefs-d’œuvre du cinéma tels que l’univers particulier de Hitchcock et de son film Psychose[22].

Dans ce récit nous assistons à l'arrivée de Neige, une jeune femme, dans la vie d’un jeune homme fortement troublé par la disparition de sa sœur Eva avec qui il entretenait une relation fusionnelle et incestueuse. Grâce à son talent pour la robotique, Yves parvient à retrouver son bonheur en créant un androïde de sa sœur dont il joue lui-même le rôle. Nous découvrons alors l’histoire d’un homme brisé qui se réfugie dans la schizophrénie, passionné par les automates et dont le quotidien va se trouver bouleversé par une jeune femme qui va tenter de le sauver, en vain, puisque la fin de ce roman graphique se termine par le meurtre de la jeune fille. Contrairement à Silence ou à Pierre, qui sont guéris au contact de la sorcellerie, Yves ne parvient pas à sortir de sa schizophrénie au contact de Neige, ce qui en fait un personnage marginal dans l’œuvre de Comès[23].

Ce récit accorde une place importante aux automates qui participent à créer cette ambiance pesante et effrayante dans l’œuvre. En effet, Yves est un personnage marginal qui s’enferme dans un monde où les seules personnes qu’il côtoie sont des automates qu’il a lui-même construits. Ces automates participent à l’angoisse que l’on ressent à la lecture de ce récit ; ce sont des êtres mécaniques d’un réalisme étonnant qui se confondent clairement avec leur ventriloque, Yves. Ainsi, on ne perçoit pas réellement l’objet de l’humain, sensation qui se complète avec le style non expressif des personnages chez Comès, qui n’ouvrent jamais la bouche.

C’est donc un récit d’un nouveau style que Didier Comès expérimente ici, en livrant à la revue un véritable thriller/polar autour d’un homme brisé qui a recours à un dédoublement de la personnalité afin de survivre, et dont le sauvetage par une jeune inconnue échoue. Malgré un accueil mitigé du public, Eva offre le récit d’un véritable polar déroutant où le suspens et l’angoisse sont les maîtres mots.

La nature dans les œuvres de Comès de L'Arbre-Cœur (1988) à La Maison où rêvent les arbres (1995)

La nature est l’un des thèmes privilégiés chez Didier Comès comme nous avons pu le voir déjà dans Silence et encore plus dans La Belette. Souvent cette thématique se confond avec le fantastique, notamment la sorcellerie que Comès affectionne tout particulièrement[24]. Ainsi, nous pouvons voir que la nature, encore plus que dans ses premiers récits, joue un rôle majeur dans ses trois dernières œuvres qu’il publie dans la revue (À suivre).

L’Arbre-cœur, publié entre 1987 et 1988, conte l’histoire d’une jeune journaliste qui, à la suite d'un accident de terrain, va de nouveau se consacrer à son univers de jeune fille et délaisser la réalité. À la suite de l’accident, la jeune femme rentre dans sa maison d’enfance au milieu de la campagne ardennaise. L’accident provoque chez elle des troubles de la personnalité, qu’elle avait alors enfouis à la suite de traitements dans sa jeunesse. La jeune femme se retrouve alors accompagnée d’un nain bougon et violent, un vieil homme sage et une jeune fille timide et peureuse. L’histoire se déroule ensuite dans une confrontation entre la jeune femme délirante, follement amoureuse d’un arbre, l’Arbre-cœur, et un garde-chasse, exploitant plus la nature qu’il ne l’a protège, intolérant et sexiste, Patrick. Dans cette œuvre, Comès exploite de nouveau l’univers des maladies mentales, déjà expérimenté dans Eva, qui permet à l’auteur de créer un monde fantastique que seuls le héros et le lecteur peuvent voir ; il le met en contradiction direct avec un personnage qui, lui, est parfaitement ancré dans le monde réel. De même, Comès met en contradiction le personnage du héros qui respecte et aime profondément la nature, amour qui se voit à travers cet amour fou pour l’Arbre-cœur, et l’antagoniste, Patrick, qui, lui, exploite la nature pour gagner sa vie mais aussi pour le simple plaisir.

Le second rĂ©cit, qui fait suite Ă  L’Arbre-cĹ“ur, est Iris publiĂ© entre 1990 et 1991 dans la revue (Ă€ Suivre). Ce rĂ©cit nous transporte, une fois de plus, au cĹ“ur de la campagne ardennaise que Comès connaĂ®t si bien. Cette fois-ci, ce n’est pas le thème de la maladie mentale qui y est exploitĂ© mais celui de la sorcellerie et des cultes anciens. Nous retrouvons Iris, une jeune fille aux yeux de chat, qui va faire la rencontre d’un homme Ă©trange et très attirant qui va l’initier et la faire pĂ©nĂ©trer dans le monde magique. Iris dĂ©couvre alors que le jeune homme est un dieu très ancien, le grand dieu aux bois de cerf, un dieu de la nature et dĂ©couvre par la mĂŞme occasion que son chat est aussi une sorte de divinitĂ© protectrice qui peut modifier sa forme. Seulement, l’enjeu de cette initiation est de taille car les dieux anciens commencent Ă  ĂŞtre oubliĂ©s et le grand dieu aux bois de cerf a pour objectif premier de se marier avec Iris afin de rĂ©gĂ©nĂ©rer les pouvoirs du monde magique qui s’éteint face Ă  la religion chrĂ©tienne, une religion qui est considĂ©rĂ©e comme intolĂ©rante et destructrice. Seulement un problème majeur se pose car Iris se rĂ©vèle ĂŞtre la fille de ce grand dieu et sa mère, qui dĂ©couvre l’intention de celui-ci, tente d’empĂŞcher le mariage, en vain, car sa fille est dĂ©cidĂ©e Ă  l’épouser. Ce n’est qu’à la toute fin de ce rĂ©cit que Ghislain, personnage intolĂ©rant et amoureux de Iris, met fin aux « noces de brumes Â» en abattant le grand dieu, mais un grand dieu ne meurt jamais. Ce rĂ©cit met de nouveau en avant le thème de la nature avec tout ce folklore que Comès relie Ă  la geste arthurienne, et qui se confond avec un dĂ©cor qui est tout particulièrement familier Ă  Comès. En effet, de nombreux dĂ©cors que l’on retrouve dans ce rĂ©cit sont de vĂ©ritables dĂ©cors que Comès a connus dans sa jeunesse ou qu’il observe au quotidien. Ainsi, le château en ruines oĂą ce cache l’entrĂ©e vers le monde magique reflète un endroit que Comès a très bien connu lors de son enfance, Ă©tant donnĂ© que celui-ci Ă©tait un terrain de jeu pour lui et ses amis[24].

Enfin, le dernier ouvrage, La Maison oĂą rĂŞvent les arbres que Comès publie dans la revue (Ă€ Suivre) entre 1994 et 1995, raconte l’histoire d’une jeune fille qui va ĂŞtre tĂ©moin de la reprise du pouvoir par la nature face Ă  l’humanitĂ© qui trouble la tranquillitĂ© des arbres. En effet, cette jeune fille se rend chez sa grand-mère qui habite une maison perdue au milieu d’une forĂŞt effrayante et magique, Ă  la suite de la mort de ses parents. La jeune fille fait donc la connaissance d’arbres dotĂ©s de pouvoirs mystĂ©rieux permettant Ă  leurs rĂŞves de prendre vie. Seulement, la jeune fille arrive Ă  un moment charnière oĂą les arbres de cette forĂŞt magique sont Ă©cĹ“urĂ©s par le comportement des hommes, ce qui entraĂ®ne la fin du rĂŞve merveilleux et le dĂ©but d’un cauchemar oĂą les arbres s’empressent d’éliminer les hommes et de reprendre le pouvoir sur ce lieu. Ainsi, la jeune fille dĂ©couvre que sa grand-mère n'Ă©tait que l’un des nombreux rĂŞves de ces arbres et se tourne alors vers un personnage Ă©trange et magique, l’homme-vert, qui sauve la jeune fille de justesse de cette reprise en force des droits naturels causĂ©s par la bĂŞtise humaine. La nature est donc un thème central des Ĺ“uvres de Comès qu’il relie très souvent avec le monde magique, fortement inspirĂ© des folklores qui le passionnent tant. La nature est, dans l’œuvre de Comès, un vĂ©ritable temple dĂ©diĂ© aux fantasmes et aux mystères.

Une amitié exceptionnelle avec Hugo Pratt

Didier Comès et Hugo Pratt se rencontrent Ă  la fin des annĂ©es 1970 et, de cette rencontre, naĂ®t très vite une grande amitiĂ©. Pourtant, ce sont deux personnages diffĂ©rents ; Pratt est un VĂ©nitien flamboyant toujours en quĂŞte de l’ailleurs alors que Comès est un Ardennais sobre qui est très attachĂ© Ă  sa campagne natale[25]. Ce n’est pas tant leurs caractères qui rapprochent les deux hommes que leurs styles artistiques fortement inspirĂ©s par Milton Caniff, l’amour pour les rĂ©cits longs et la maĂ®trise des ressources du noir et blanc. C’est donc une longue et intense amitiĂ© qui marque la relation des deux hommes qui, en plus de se rencontrer frĂ©quemment, se tĂ©lĂ©phonent toutes les semaines[25]. Les deux hommes ne se sont jamais attelĂ©s Ă  une collaboration qui leur avait pourtant traversĂ© l’esprit, mais les tensions que la collaboration entraĂ®ne risquent de gâcher leur belle amitiĂ©. Seule la mort d’Hugo Pratt, en 1995, met fin Ă  cette amitiĂ©, une nouvelle que Comès a vĂ©cu comme un choc : « La nouvelle m’a assommĂ©. » C’est dans un hommage en noir et blanc, publiĂ© dans la revue (Ă€ Suivre), que Comès dit adieu Ă  son ami en reprenant une sĂ©rie que Pratt affectionnait tout particulièrement, Les Scorpions du dĂ©sert.

Les Larmes du tigre (2000) : un nouveau voyage initiatique

Les Larmes du tigre est un ouvrage paru en 2000 chez Casterman. Il s'agit d’un récit qui nous éloigne cette fois de l’environnement auquel Comès nous a habitués à savoir les Ardennes. Ici l’action prend place dans le Nord-Ouest canadien au IIe siècle avant notre ère. L’histoire est centrée autour d’une jeune femme, Petite Pisse-Partout qui se retrouve bannie par les siens car cette dernière a perdu son ombre. Elle devient donc désormais “Celle qui a perdu son ombre”. Elle fait la rencontre d’un chaman, appelé Parle-avec-le-feu, qui lui aussi a été rejeté en raison de ses fausses prédictions. Le jeune chaman offre à la jeune femme un voyage initiatique à travers lequel ils font la rencontre d’un nain, potentiellement voleur d’ombre, mais innocenté par la suite. Ce dernier les emmène ensuite sur le chemin de la vérité. Ensemble, ils partent à la recherche d’un animal légendaire, le Tigre des Neiges, attendant d’être délivré, pour pouvoir redonner vie à son clan éteint. Par la même occasion, la jeune amérindienne part sur les traces de ses ancêtres pour pouvoir par la même occasion retrouver son ombre. Elle finit par être délivrée de cette malédiction et ayant retrouvé son ombre. Les deux héros restent dans les montagnes et transmettront vraisemblablement à leurs descendants la véritable histoire du Tigre des Neiges. Le récit agit comme un voyage initiatique où l’amour tient une place importante à travers un ton poétique et comique, caractéristique du style narratif de l’auteur. L’humour est sacralisé autour du nain malgré son aspect “primaire” car il permet de faire contrepoids face aux deux autres personnages placés dans une situation dramatique. La présence d’un tigre dans ce récit est une nouveauté chez Comès. Ce dernier, par désir personnel, souhaitait le placer ainsi car le tigre aurait côtoyé les premières populations amérindiennes, d’où sa présence comme marqueur culturel au sein du récit. Cette quête initiatique est ici mêlée à un récit d’aventures qui ne s'ancre pas dans la réalité mais s’inscrit dans celle des trois personnages avec un rapport à la nature encore ici très marqué. On retrouve des thèmes évocateurs tels que la sorcellerie et le chamanisme, des thèmes qui s’écartent donc volontairement de l’éducation chrétienne reçue par l’auteur dans son enfance. Les personnages ne sont pas des héros et sont des marginaux, d’apparence faible, le lecteur finit par découvrir en eux une forme de richesse très souvent insoupçonnée[26].

Dix de Der (2006) : une vision métaphorique de la Seconde Guerre mondiale

Dix de Der constitue le dernier et ultime album de bande dessinĂ©e de Didier Comès, après une longue pĂ©riode d’absence. Il est paru en chez Casterman. Il s’agit d’un rĂ©cit qui mĂ©lange Ă  la fois l’aspect mĂ©taphorique de la Seconde Guerre mondiale ainsi que les valeurs humaines et d'engagement. L’histoire se dĂ©roule dans un lieu cher Ă  l’auteur, l’Ardenne belge. L’action prend ainsi part en 1944 en plein conflit oĂą les soldats amĂ©ricains se retrouvent piĂ©gĂ©s en raison de la contre-offensive lancĂ©e par les armĂ©es allemandes. ChargĂ© de faire le guet dans un cratère d’obus, un jeune soldat surnommĂ© « le bleu Â» en raison de son manque d’expĂ©rience fait la rencontre de trois fantĂ´mes du passĂ©. Ce trio est composĂ© des fantĂ´mes d’un civil belge et d’un soldat prussien tuĂ©s simultanĂ©ment en 1914 pendant la Grande Guerre par un obus survenu des lignes françaises et enfin du fantĂ´me d’un instituteur anticlĂ©rical dĂ©cĂ©dĂ© d’une maladie pendant l'Entre-deux-guerres. Ces trois derniers attendent la prĂ©sence d’un quatrième fantĂ´me pour pouvoir renouveler l’intĂ©rĂŞt Ă  leur partie de belote. Toutefois ils prennent le bleu en sympathie et souhaitent de ce fait lui Ă©pargner la mort. Ils l’empĂŞchent de mourir plusieurs fois face aux balles allemandes grâce au fait que les fantĂ´mes anticipent les tirs allemands. MalgrĂ© tout, le jeune homme finit par dĂ©cĂ©der en raison de l’explosion d’un obus amĂ©ricain. Le rĂ©cit agit ainsi comme une descente aux enfers, une catabase. Didier Comès souligne le trĂ©pas qui existe entre le jeune soldat et la mort qui semble l’attendre Ă  petit pas. Le graphisme en noir et blanc souligne la dimension Ă©sotĂ©rique du rĂ©cit. Les dialogues prĂ©sents, volontairement stĂ©rĂ©otypĂ©s, ajoutent un ton comique Ă  l’univers. Avec cette atmosphère unique et les dĂ©cors de la campagne ardennaise, les deux conflits mondiaux sont Ă©troitement imbriquĂ©s. L’album se veut ainsi un mĂ©lange de fable politique mais aussi de rĂ©cits de guerre, de pièce théâtrale et d’oraison funèbre. Il s’agit d’un rĂ©cit argumentĂ© sur la rĂ©alitĂ© de la guerre et d’une illustration d’un Ă©vĂ©nement historique et dĂ©cisif de la Seconde Guerre mondiale dont Comès se veut en ĂŞtre un illustrateur[27].

Œuvres publiées

Parutions dans les périodiques

  • Homard vigilant, dans Spirou[28], 3 gags, 1971.
  • ActualitĂ©s, dans Pilote[29] Ă©dition belge, 22 histoires et quatre sommaires, 1972.
  • ErgĂĽn l'errant : le Dieu vivant, dans Pilote[29] nos 699-709, 1973.
  • Comeseries, dans Pilote[29] Ă©dition belge, 7 gags, 1977.
  • L'Ombre du corbeau, dans Tintin[30] Ă©dition belge nos 38/76-2/77, 1976-1977.
  • Zozos, dans Le Trombone illustrĂ©[28], 8 gags, 1977.
  • La Nef des fous, dans Le Trombone illustrĂ©[28], rĂ©cit complet en 2 pl., 1977.
  • Silence, dans (Ă€ suivre)[31] nos 13-21, 1979.
  • ErgĂĽn l'errant : le MaĂ®tre des tĂ©nèbres, dans (Ă€ suivre)[31] nos 25-28, 1980.
  • La Belette, dans (Ă€ suivre)[31] nos 45-52, 1981-1982.
  • Eva, dans (Ă€ suivre)[31] nos 72-78, 1984.
  • L’Arbre-cĹ“ur, dans (Ă€ suivre)[31] nos 118-120, 1987-1988.
  • Sur les traces du yĂ©ti, dans (Ă€ suivre)[31] no 139, rĂ©cit complet en 4 pl., janvier 1989.
  • Iris, dans (Ă€ suivre)[31] nos 153-159, 1990-1991.
  • La Maison oĂą rĂŞvent les arbres, dans (Ă€ suivre)[31] nos 200-207, 1994-1995.

Albums

  • Le Dieu vivant (sur-titre : Une aventure d'ErgĂĽn l'errant), Rossel (Belgique) et Dargaud (France), 1974.
  • Le MaĂ®tre des tĂ©nèbres, Casterman, 1981.
  • Silence, Casterman, coll. « Les romans (Ă€ suivre) », 1980.
  • L'Ombre du corbeau, Le Lombard, coll. « Histoires et LĂ©gendes », 1981.
  • Le MaĂ®tre des tĂ©nèbres, Casterman, coll. « Les romans (Ă€ suivre) », 1981.
  • La Belette, Casterman, coll. « Les romans (Ă€ suivre) », 1983.
  • Eva, Casterman coll. « Les romans (Ă€ suivre) », Tournai, avril 1985
    Scénario et dessin : Comès - Couleurs : noir et blanc - (ISBN 2203334258)
  • L'Arbre-CĹ“ur, Casterman coll. « Les romans (Ă€ suivre) », Tournai, septembre 1988
    Scénario et dessin : Comès - Couleurs : noir et blanc - (ISBN 2203334428)
  • Iris, Casterman, coll. « Les romans (Ă€ suivre) », 1991.
  • La Maison oĂą rĂŞvent les arbres, Casterman, coll. « Les romans (Ă€ suivre) », 1995.
  • Les Larmes du tigre, Casterman, 2000[32].
  • Dix de Der, Casterman, 2006.
  • Comès, ErgĂĽn l'errant : Le Dieu vivant suivi de Le MaĂ®tre des tĂ©nèbres, Casterman, , 94 p. (ISBN 978-2203215474)
  • Comès : Les romans noir et blanc - 1976-1984, Casterman, , 360 p. (ISBN 978-2-203-18380-3)
  • Comès : Les romans noir et blanc - 1987-2006, Casterman, , 430 p. (ISBN 978-2203203600)

Participations Ă  des albums collectifs

Hommages

  • ScarabĂ©e cassĂ©, dans (Ă€ suivre) hors-sĂ©rie : SpĂ©cial John Lennon, janvier 1981.
  • En mĂ©moire d’HergĂ©, dans (Ă€ suivre) hors-sĂ©rie : SpĂ©cial HergĂ©. Vive Tintin !, avril 1994.
  • L’Ami Hugo, dans (Ă€ suivre) no 213 : Ciao Hugo! spĂ©cial Hugo Pratt, octobre 1995.

Notes et références

  1. Rosier 1986, p. 5.
  2. Didier Comès, Silence, Tournai, Casterman, , préface de Didier Platteau.
  3. Rosier 1986, p. 6.
  4. Finet 2006, p. 14.
  5. Rosier 1986, p. 16.
  6. Rosier 1986, p. 17.
  7. Rosier 1986, p. 18.
  8. Rosier 1986, p. 19.
  9. Rosier 1986, p. 20.
  10. Rosier 1986, p. 21.
  11. [vidéo] G.I.Blues sur YouTube.
  12. Didier Comès, L’Ombre du corbeau, Tournai, Casterman, , préface de Thierry Bellefroid.
  13. Lesage et Meesters 2018, p. 145.
  14. Lesage et Meesters 2018, p. 146.
  15. Lesage et Meesters 2018, p. 148.
  16. Rosier 1986, p. 32.
  17. Rosier 1986, p. 33.
  18. Rosier 1986, p. 37.
  19. Rosier 1986, p. 36, 38.
  20. Rosier 1986, p. 42.
  21. Rosier 1986, p. 39.
  22. Rosier 1986, p. 40.
  23. Rosier 1986, p. 41-42.
  24. Ludovic Bastin, « Didier Comès : origines et inspirations », sur Sonuma, Télétourisme, (consulté le ).
  25. Finet 2006, p. 11.
  26. Laurent Turpin, « Hommage à Didier Comès », BDZoom,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  27. Philippe Tomblaine, « « Dix de der » par Didier Comès », BDZoom,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  28. Bernard Coulange, « Comès Didier dans Spirou », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  29. Bernard Coulange, « Comès Didier dans Pilote », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  30. Bernard Coulange, « Comès Didier dans Tintin », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  31. Bernard Coulange, « Comès Didier dans (A suivre) », sur bdoubliees.com (consulté le ).
  32. Christian Marmonnier, « Ombre et Lumières », BoDoï, no 33,‎ , p. 20.
  33. « Le trombone Illustré », sur BD Gest' (consulté le ).
  34. « HS A s. Spécial Hergé », sur BD Gest' (consulté le ).
  35. « Pétition », sur BD Gest' (consulté le ).

Annexes

Livres

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

Articles

  • Damien Perez, « « Retour sur images... Silence de Comès (Casterman) Â» », BDParadisio,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Olivier Delcroix, « Didier Comès, adieu l'enchanteur », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • AurĂ©lia Vertaldi, « Didier Comès, le dernier entretien d'un gĂ©ant de la BD », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Alexandre Phalippou, « BD. Mort de Didier Comès, l'auteur de Silence », HuffPost QuĂ©bec,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Philippe Tomblaine, « « Dix de der » par Didier Comès », BDZoom,‎ (lire en ligne, consultĂ© le )
  • Olivier Delcroix et AurĂ©lia Vertaldi, « Les BD cultes de l'Ă©tĂ©: Silence de Didier Comès », Le Figaro,‎ (lire en ligne, consultĂ© le ).

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