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Joe Kubert

Joe Kubert (né le à Jezierzany en Pologne - mort le [1] à Morristown[2]) est un dessinateur de l'Âge d'argent des comics américain. Durant toute sa carrière dans l'industrie du comic book, ce prodige du dessin a inspiré de nombreux dessinateurs professionnels comme Neal Adams (Batman, Superman, Green Lantern, Green Arrow, Deadman, X-Men...) ou Jordi Bernet (Torpedo, Kraken (comics) (en), Bang Bang, Claire de Nuit...), puis d'autres, par le biais de son école, la Kubert School (anciennement Joe Kubert School of Cartoon and Graphic Art). Son style graphique ainsi que son encrage fait de lui l'une des plus grands dessinateurs de comics books. Il est le père d'Adam et d'Andy Kubert, qui sont instructeurs à la Kubert School, située à Dover, dans le New Jersey et créée en 1976.

Joe Kubert
Description de cette image, également commentée ci-après
Kubert Ă  la Big Apple Convention Ă  Manhattan en 2009
Naissance
Pologne
Décès
Morristown (New Jersey)
Nationalité Drapeau des États-Unis Américaine
Pays de résidence Drapeau des États-Unis États-Unis
Profession
Distinctions

Alley Award (1962, 1963, 1969)
National Cartoonists Society Awards (1974, 1980)
Eisner Award (1977)

Harvey Award (1997)
Joe Kubert School of Cartoon and Graphic Art
Famille

Biographie

La jeunesse

Joseph Kubert naĂ®t le Ă  Yzeran en Pologne[3]. Il n'a que deux mois lorsque ses parents Ă©migrent aux États-Unis[4]. Ils s'installent Ă  New York dans le quartier de Brooklyn oĂą le père de Joseph travaille dans une boucherie kasher[3]. Joseph est très tĂ´t attirĂ© par les comic strips qu'il dĂ©couvre dans les journaux et, encore adolescent, il a l'occasion d'encrer des rĂ©cits publiĂ©s par MLJ Publications. D'après Steve Stiles[5] et Joe Kubert lui-mĂŞme[6], ce dernier aurait montrĂ© ses dessins aux artistes qui travaillait pour la maison d'Ă©dition MLJ Publications alors qu'il n'avait que onze ans et demi. Cependant, cette version apparaĂ®t fausse puisque MLJ a Ă©tĂ© fondĂ© Ă  la fin de 1939, alors que Joe Kubert avait 13 ans[G 1]. NĂ©anmoins, les artistes qu'ils citent comme l'accueillant Ă  MLJ, comme Irv Novick ou Charles Biro, travaillaient en fait pour le studio de Harry « A Â» Chesler qui, depuis 1936, fournissait des histoires Ă  des Ă©diteurs tels MLJ[G 1]. Ainsi, l'âge indiquĂ© par Joe Kubert comme celui de ses dĂ©buts peut ĂŞtre acceptĂ© en supposant qu'il ait confondu l'Ă©diteur et le studio. Quoi qu'il en soit, il n'en reste pas moins vrai que Joe Kubert a commencĂ© très jeune puisque la date la plus tardive proposĂ©e pour ses dĂ©buts est 1941, lorsqu'il avait 15 ans[3]. Sa carrière de dessinateur commence avec l'encrage de la sĂ©rie Archie de Bob Montana publiĂ© dans le comic book Pep Comics[3] en Ă©change d'un salaire de $ la page[6]. En 1942, Ă  l'âge de seize ans, il entre Ă  la High School of Music and Art (en) et, pour payer ses Ă©tudes, il travaille pour le studio de Harry « A Â» Chesler. LĂ , il retouche les couleurs de The Spirit de Will Eisner et encre des histoires publiĂ©es dans Smash Comics et Police Comics de Quality Comics[3] - [7].

Il rĂ©alise de nombreuses sĂ©ries pour divers Ă©diteurs : Volton publiĂ© par Holyoke Publications dans Catman Comics, Flagman et Alias X pour Captain Aero Comics, etc[3]. Toujours en 1942, il commence Ă  dessiner des sĂ©ries pour DC Comics (qui s'appelle encore National Periodical Ă  cette Ă©poque) qui devient son principal Ă©diteur jusqu'Ă  son dĂ©cès. LĂ , il enchaine Johnny Quick (en), Dr. Fate, Hawkman, Zatara (en), Newsboy Legion (en), Flash, The Vigilante et Sargon the Sorcerer (en). Les annĂ©es 1940 le voient aussi chez Fiction House, Harvey et Timely[7].

Le Silver Age

De 1950 Ă  1952, il accomplit son service militaire, ce qui ne l'empĂŞche pas de fournir des planches Ă  l'Ă©diteur Fiction House. LibĂ©rĂ© de ses obligations militaires, il devient responsable Ă©ditorial chez St. John, pour lequel il crĂ©e le personnage de Tor, un homme prĂ©historique[4]. Il dirige aussi le comic book 3-D Comics, qui est le premier Ă  proposer des histoires en 3D[3]. Les comics en 3D sont un feu de paille et bientĂ´t Saint John est obligĂ© de fermer, ce qui oblige Joe Kubert Ă  trouver un autre employeur. Il dessine par la suite des rĂ©cits de guerre pour divers Ă©diteurs, dont EC Comics. Puis il revient chez DC Comics, oĂą il dessine de nombreux rĂ©cits de guerre dans des comics tels Star-Spangled War Stories, Our Army At War (en), Our Fighting Forces, G.I. Combat, et All-American Men of War, souvent sur des scĂ©narios de Robert Kanigher[5]. En 1956, il participe Ă  la relance du super-hĂ©ros Flash dans le quatrième numĂ©ro du comic book Showcase, datĂ© de . Il encre les dessins de Carmine Infantino, cocrĂ©ateur de ce nouveau personnage avec le scĂ©nariste de Robert Kanigher[8]. Il dessine les aventures d'autres super-hĂ©ros, comme Viking Prince (en) qui paraĂ®t dans le premier numĂ©ro de The Brave and the Bold et Hawkman recrĂ©Ă© dans le no 34 de The Brave and the Bold. Cependant, ce sont ses rĂ©cits de guerre qui lui valent la reconnaissance avec la reprise de Sgt. Rock dans Our Army At War no 83 et Enemy Ace qu'il crĂ©e avec Robert Kanigher[3].

Le milieu des annĂ©es 1960 le voit promu rĂ©dacteur en chef des comics de guerre. Entre autres dĂ©cisions, il impose la phrase « Make War No More »[n 1]. De 1965 Ă  1967, il dĂ©laisse DC pour produire un comic strip, Tales of the Green Berets (en), sur un scĂ©nario de Robin Moore, diffusĂ© par le Chicago Tribune. Mais des dĂ©saccords avec l'Ă©diteur et l'opposition Ă  la guerre du ViĂŞt Nam ont raison du titre[5]. Il travaille aussi pour le magazine humoristique Lunatickle, Ă©ditĂ© par Myron Fass et inspirĂ© par le succès de Mad[9].

Du retour chez DC Ă  2012

Joe Kubert retourne donc chez DC et reprend son poste de rédacteur en chef. En plus des comics de guerre, il se voit confier à partir de 1970 les comics consacrés à Tarzan. Il dessine les aventures du héros dans le comics éponyme et supervise le comic book Korak, son of Tarzan[7].

En 1976, il quitte son poste chez DC pour fonder son propre institut de dessin, la Joe Kubert School of Cartoon and Graphic Art à Dover[4]. Cette école verra passer de nombreux artistes devenus célèbres par la suite, comme ses fils Andy et Adam Kubert, Adam Warren, John Totleben, Rick Veitch, Timothy Truman[5]. Parallèlement, il dessine, seul ou avec certains de ses étudiants, des strips tels que Winnie Winkle ou Terry et les Pirates. À partir du milieu des années 1980, il réalise des strips d'inspiration biblique pour une association loubavitch et une revue juive, Moshiach Times[7].

Dans les années 1990, il produit de nombreux romans graphiques. Cela commence en 1991 avec Abraham Stone puis en 1996 c'est Fax de Sarajevo, un album dans lequel Kubert met en image les messages que lui envoie par fax son ami Ervin Rustemagic, publié chez Dark Horse qui lui vaut le Harvey Award du meilleur album[5], l'Alph'Art du meilleur album étranger[10] et le prix France Info de la bande dessinée de reportage[11]. En 2001, il réalise quatre albums de Tex Willer publiés par l'éditeur italien Sergio Bonelli Editore[7]. En 2003, il propose Yossel, un récit centré sur la Shoah et le soulèvement du ghetto de Varsovie et en 2005 Jew Gangster. Enfin, en 2010, il publie chez DC Dong Xoai, Vietnam 1965. À ces nombreux projets personnels s'ajoutent durant cette période des travaux divers pour des éditeurs de comics : Tor (en 1993 et 2008), Le Punisher (en 1994) chez Marvel, deux mini-séries du Sgt. Rock chez DC, etc[3]. Il meurt le de myélome multiple[12].

RĂ©compenses

Œuvres (comics non cités dans la biographie)

Autres créations

Notes et références

Notes

  1. Ne faites plus jamais la guerre.

Références

  1. (en)Amy Kuperinsky, « Joe Kubert, N.J. comic book legend, dead at 85 », The Star-Ledger, Newark (New Jersey), .
  2. « Joe Kubert », sur FamilySearch.org (consulté le ).
  3. Jean Depelley, Fred Tréglia, « Joe Kubert : le storyteller est mort… », sur www.bdzoom.com, (consulté le ).
  4. « Le dessinateur Joe Kubert est mort », Le Figaro,‎ (lire en ligne).
  5. Steve Stiles, « The Genesis of Joe Kubert, Part 1 », sur www.stevestiles.com (consulté le ).
  6. (en) Joe Kubert, « Introduction », dans Joe Kubert, Yossel, DC Comics, (lire en ligne), p. 1.
  7. Colaboration of GrafxMG Digizaal webdev Amsterdam Netherlands, « Comic creator: Joe Kubert », sur www.lambiek.net, (consulté le ).
  8. (en) Roy Thomas, « Who Created The Silver Age Flash? », Alter Ego, vol. 3, no 10,‎ (lire en ligne).
  9. (en) Lambiek comic shop and studio in Amsterdam, The Netherlands, « Comic creator: Myron Fass », sur lambiek.net, (consulté en ).
  10. « Joe Kubert est décédé », Paris Match,‎ (lire en ligne).
  11. « Prix BD France Info 98 », Le Figaro,‎ .
  12. (en) Margalit Fox, « Joe Kubert, Prolific Comic-Book Artist Who Helped Define Genre, Dies at 85 », New York Times,‎ , A15 (lire en ligne).
  13. (en) « Hall of Fame:page 7 », sur comic-con.org (consulté le ).
  14. Mattéo Sallaud, « BD : au festival d’Angoulême, le prix du meilleur album prend du poids chaque année », Sud Ouest,‎ (lire en ligne).
  15. Marc Carlot, « 5e cérémonie de remise des prix Diagonale à Louvain-la-Neuve », sur auracan, .

Annexes

Références bibliographiques

  1. p. 112

Ouvrages

Document utilisé pour la rédaction de l’article : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • (en) Jean-Paul Gabilliet, Of Comics and Men : A Cultural History of American Comic Books, Jackson, University Press of Mississippi, , 390 p. (ISBN 978-1-60473-267-2 et 1-60473-267-9, lire en ligne) Document utilisĂ© pour la rĂ©daction de l’article
  • (en) Bill Schelly, Man of Rock. A Biography of Joe Kubert, Fantagraphics, 2008.

Articles de presse

  • (en) R. C. Harvey, « Oddments and an Old Master », The Comics Journal, no 90,‎ , p. 46-48.
  • (en) La rĂ©daction, « Joe Kubert », The Daily Telegraph,‎ .
  • Romain Meyer, « Joe Kubert en route pour l'âge d'or », Le Temps,‎ .
  • (en) Dana Jennings, « Paper, Pencil And a Dream », The New York Times,‎ .

Liens externes

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