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Rubis (fusée)

VE 210 Rubis

Rubis (VE 210)
Fusée du Programme Pierres précieuses
Dessin vectoriel du VE 210 Rubis.
Dessin vectoriel du VE 210 Rubis.
Données générales
Nom de code VE 210
Signficiation nom de code
  • 2 = 2 Ă©tages
  • 1 = propulsion solide
  • 0 = non contrĂ´lĂ© et non pilotĂ©
Constructeur
Premier vol 10 juin 1964
Dernier vol 5 juin 1967
Statut Hors service
Lancements (Ă©checs) 10 (2)
Hauteur 9,6 mètres
Diamètre 0,800 mètre
Étage(s) 2
Premier Ă©tage
DĂ©signation du premier Ă©tage Agate
Dimensions 0,8 mètre x 3,14 mètres
Moteur NA 801 Mammouth
PoussĂ©e au dĂ©collage 220 kN
Ergols Propergol Plastolite
Second Ă©tage
Désignation du deuxième étage P0.6, Turquoise
Masse 70,9 kg Ă  sec
Dimensions 0,650 mètre x 2,06 mètres
PoussĂ©e au dĂ©collage 52 kN
Ergols Propergol Isolane 28/7
Généalogie
Image illustrative de l’article Rubis (fusée)

Le Véhicule Expérimental (VE) 210 Rubis, désigné plus simplement par Rubis, est une fusée-sonde expérimentale française, développée par la Société d'étude et de réalisation d'engins balistiques (SEREB) pour le programme des « Études balistiques de base » (EBB), dit des « Pierres précieuses ».

La conception du véhicule remonte à 1960, lorsque la SEREB propose de créer le Diamant, premier lanceur spatial français, en ajoutant un étage performant à poudre supérieur à la fusée VE 231 Saphir, la fusée la plus puissante du Programme Pierres Précieuses. Pour tester cet étage de fusée, désigné P0.6, il est envisagé de le propulser sur une fusée VE 110 Agate, sur laquelle cet étage remplace la charge utile supérieure ; cet assemblage sera nommé Rubis. Il permettra aussi de tester la coiffe, et servira ensuite de fusée-sonde, la moins coûteuse de sa catégorie pour son époque.

Sur ses 10 vols, 6 servirent à l’étude de l’étage P0.6, et les quatre suivants l'ont été comme fusée-sonde. Les 3e et 4e vols sont les seuls échecs de l’engin.

Histoire

Programme Pierres précieuses

Au début de la Guerre froide, les États-Unis et l'URSS possèdent tous deux l'arme atomique (1945 pour les Américains avec l'essai Trinity, 1949 pour les Soviétiques avec la bombe RDS-1). Par ailleurs, de nombreux savants allemands ayant participé à l'élaboration des missiles V2 sont envoyés aux États-Unis.

En , le président Charles de Gaulle décide que la France doit disposer de sa propre force de frappe stratégique indépendante (en excluant toute coopération avec l’OTAN) qui devait se concrétiser quelques années plus tard sous la forme de trois composantes stratégiques :

  • une composante aĂ©roportĂ©e avec les bombardiers Mirages IV ;
  • une composante terrestre avec les missiles SSBS (Sol-Sol Balistique StratĂ©gique) ;
  • une composante navale avec les missiles MSBS (Mer-Sol Balistique StratĂ©gique).

Pour la conception de missile, la France cherche à maîtriser les bases de la propulsion spatiale et du guidage des fusées. Pour cela, la SEREB, née en 1959, met en place le Programme d'Études Balistiques de Base (EBB), aussi nommé « Pierres précieuses ».

Le premier des véhicules du programme est le VE 8, une ogive d’essai inerte, permettant de tester l'aérodynamique et le système de rentrée. Le VE 9 est un VE 8 accouplé à une case à équipements, le tout propulsé sur le SEPR 732. Le VE 10 Aigle en est une évolution, propulsé cette fois-ci par un SEPR 737 Stromboli amélioré.

En , le dĂ©veloppement d’un missile, le SSBT Casseur, est abandonnĂ©, pour des raisons essentiellement financières[1]. Mais le dĂ©veloppement de son moteur, le Nord Aviation NA 801 Mammouth, est poursuivi, car il Ă©tait alors le plus puissant de France. Ce moteur d'un diamètre de 800 mm et d'une durĂ©e de combustion de 18 s, utilise le nouveau bloc de poudre de Plastolite. Il devient un nouveau propulseur pour augmenter le domaine de vol de la charge utile du VE 231, et est baptisĂ©e VE 110 Agate.

Pour Saphir, de nouveaux Ă©tages sont dĂ©veloppĂ©s. Le premier Ă©tage Ă  ergols liquides VE 121 Emeraude, surmontĂ© du VE 111 Topaze. Seule la charge utile reste inchangĂ©e par rapport aux autres VE. Cette combinaison pouvait projeter une charge utile de 750 kg Ă  500 km d'altitude, jusqu'Ă  une vitesse de 3 km/s[2].

Création du lanceur Diamant

Le , la SEREB propose le développement d'un lanceur spatial, en ajoutant un étage supérieur sur la VE 231 Saphir, fusée la plus puissante du programme Pierres précieuses (qui à ce moment-là, n'a pas encore volé), à la place de sa charge utile. Le Comité des Recherches Spatiales approuve le concept le . Le lendemain, Charles de Gaulle signe l'acte de création du CNES, pour superviser ces lanceurs nommés Diamant. Le , le CNES conclu un accord avec la DMA (Délégation Ministérielle pour l'Armement). La SEREB est alors chargée du développement de Diamant le .

Avec ses étages Émeraude et Topaze, Saphir ne dispose pas assez de puissance pour satelliser, tandis qu'avec un étage supérieur plus performant, Saphir possèderait la capacité de satelliser. L'étage sera un boîtier en verre époxy à enroulement filamentaire, réduisant ainsi la masse de l'étage[3].

Choix d'un propulseur du troisième étage P0.6

L'histoire de Rubis commence à la même époque, lorsque sous l'autorité du directeur technique de la SEREB, Roger Chevalier, il apparaît au responsable du programme Diamant, Bernard Dorléac, qu'il serait nécessaire de tester en vol cet étage supérieur avec un véhicule relativement bon marché. Il paraissait impensable à l'équipe, tant sur le plan économique que sur le plan technologique, d'utiliser cet étage supérieur, pour la première fois tout en essayant de lancer le satellite expérimental.

Une Ă©tude prĂ©liminaire a rĂ©vĂ©lĂ© que Rubis, 10 fois moins cher qu'un lanceur satellite, pourrait tester l'Ă©tage supĂ©rieur en vol, mais elle est surtout une des fusĂ©es-sondes les moins chères de sa gamme. Elle serait capable d'envoyer une charge utile de 50 kg Ă  une altitude de 2 000 km. Pour minimiser les problèmes liĂ©s au dĂ©veloppement, il est dĂ©cidĂ© pour l'emport de cet Ă©tage supĂ©rieur, de le faire propulser par un Ă©tage Ă  poudre, simple et dĂ©jĂ  qualifiĂ©. Il est donc choisi d'utiliser l'unique Ă©tage d'une fusĂ©e, la VE 110, aussi nommĂ©e Agate, dĂ©jĂ  lancĂ© avec succès depuis 1961, pour servir de premiers Ă©tages sur Rubis. Agate possède Ă©galement le mĂŞme diamètre que l'Ă©tage Topaze, et sur Diamant, l'Ă©tage supĂ©rieur sera placĂ© sur Topaze, rendant ainsi l'interface entre Agate et l'Ă©tage supĂ©rieur très semblable Ă  celui de Topaze[3].

DĂ©veloppement du P0.6

Lorsqu'il a été proposé de transformer Saphir en un lanceur spatial, il fallait un troisième étage qui devait au moins transmettre 5 km/s supplémentaire. Une alternative aurait été de modifier la structure de Topaze en Vascojet 1000. En 1961, ces choix sont analysés et il est finalement décidé de garder la première option : l'ajout d'un troisième étage, qui utilisera la technologie du « Roving ».

Début 1962, la DMA signe avec la SEREB un contrat de 54 millions de Francs (8 millions d'Euros) pour quatre fusées Diamant, ainsi que 6 Rubis. Le budget provient du Ministère de la Recherche (la création du CNES interviendra un peu plus tard, le ). À ce stade, trois VE 8 ont déjà volé 8 fois, dont 4 échecs, deux VE 9 ont été lancés, ainsi que quatre VE 10 Aigle et quatre VE 110 Agate, tous réussis. Ces véhicules ont été développés par Sud-Aviation, au Groupe Technique de Cannes (GTC), le plus grand établissement industriel de fusée d'Europe à cette époque. Le contrat pour le troisième étage a donc été confié à Sud-Aviation, mais à une autre de ses usines, à Courbevoie, près de Paris, car ce dernier site avait déjà commencé à travailler sur la fibre de verre.

Lorsque la SEREB a dĂ» dĂ©cider quelle sociĂ©tĂ© choisir pour le dĂ©veloppement de ce troisième Ă©tage, Sud-Aviation a Ă©tĂ© prĂ©fĂ©rĂ©e, pour plusieurs raisons : Nord-Aviation et Sud-Aviation avaient dĂ©jĂ  fort Ă  faire avec les missiles SSBS/MSBS et Ă©galement le dĂ©veloppement du nouveau lanceur Diamant, et Nord-Aviation ne travaillait alors que sur sa première grosse fusĂ©e, le VE 121 Émeraude Ă  ergols liquides. De plus, Sud-Aviation avait une meilleure expĂ©rience en matière de fusĂ©es, y compris une longue pratique de la fibre de verre, remontant au SE 4242. Marnay, chef de la Division Missiles-Espace-Electronique et du GTC au sein du Sud-Aviation, dĂ©cide de confier le P0,6 Ă  l'usine de Courbevoie, Ă©galement sur le point de lancer ses premières fusĂ©es, le BĂ©lier Ă  propergol solide et Centaure pour des applications de sondage. Courbevoie avait ainsi commencĂ© Ă  travailler sur de nouvelles technologies, comme le Roving (matĂ©riaux synthĂ©tique) depuis 1960 : trois premières machines ont Ă©tĂ© construites pour le Roving, les deux premières, nommĂ©es « Satellite » pour des diamètres de 300 mm, la dernière Ă©tant opĂ©rationnelle en avril 1962 pour des corps de 800 x 2 000 mm[2]. La masse maximale autorisĂ©e de 750 kg (correspondant Ă  la masse de la charge utile du VE 121 Saphir) a donnĂ© une structure de 65 kg remplie de 650 kg de propergol. Cela a ensuite permis de dĂ©terminer le diamètre du bloc de poudre de 650 mm, plus petit que les 800 mm d'Agate et de Topaze. Les dessins initiaux, datĂ©s du , montrent une forme du VE 210D sensiblement diffĂ©rente de la configuration finale : petit Ă©tage conique de 0,789 m de longueur (sans case Ă  Ă©quipement cylindrique), deuxième Ă©tage cylindrique de 1,774 m de longueur, nez conique de 1,467 m de hauteur, pour une longueur totale de la fusĂ©e de 8,256 m. Finalement, Rubis s'est avĂ©rĂ©e ĂŞtre une fusĂ©e de 3,4 t au lancement et de 9,605 m de longueur totale[4].

P0.6 est le nom de code le plus souvent utilisĂ© pour dĂ©signer le troisième Ă©tage du Diamant. Le nom dĂ©signe la quantitĂ© de propergol solide dans l'Ă©tage, soit 641 kg de propergol[5], mais il possède aussi le surnom d'une pierre prĂ©cieuse, le Turquoise[6]. Cette dĂ©nomination est restĂ© nĂ©anmoins peu utilisĂ©e, au profit de P0.6. Le P0.6 sera ensuite dĂ©signer P0.64, pour le diffĂ©rencier du P0.68 du Diamant B. Dans une autre exception apparente, aucun nom de bloc de poudre n'a jamais Ă©tĂ© donnĂ©[7].

Tests au sol

Les premiers essais de propulseur utilisant l’enroulement filamentaire ont Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©s avec des Ă©tages Ă  taille rĂ©duite (300 mm au lieu de 650 mm), chargĂ©s d’environ 300 kg de propergol solide. Ces composants ont Ă©tĂ© soumis Ă  des tempĂ©ratures de 40 °C, suivis de tir Ă  chaud Ă  20 °C, montrant l’apparition de fissures dans le canal central du bloc de propergol. La structure en fibre de verre, mĂŞme avec sa couche de revĂŞtement, s’est Ă©galement avĂ©rĂ©e permĂ©able aux gaz de combustion[8].

Caractéristiques techniques

La fusĂ©e fait 9,6 mètres de hauteur par 800 millimètres de diamètre. Le premier Ă©tage « Agate », d'une masse de 1 900 kg, est Ă  propulsion Ă  ergols solides ; il a une poussĂ©e totale de 190 kN pour une durĂ©e de fonctionnement de 18 secondes. L'Ă©tage fait au total 5,3 mètres de hauteur. Le second Ă©tage, d’une masse de 641 kg, possède un moteur-fusĂ©e Ă  ergols solides, utilisant du « Isolane » 28/7, gĂ©nĂ©rant une poussĂ©e de 27 Ă  52 kN ; il a une impulsion spĂ©cifique dans le vide de 273 secondes. La durĂ©e de combustion est de 45 secondes. Les dimensions de l'Ă©tage sont de 2,06 mètres de longueur et 650 millimètres de diamètre. La case Ă©quipement se compose d'un plateau en alliage d'aluminium AU4G, supportant des Ă©quipements de tĂ©lĂ©mesures nommĂ©s « Ajax », de trajectographie, ainsi que la centrale d'ordres pyrotechniques servant pour les sĂ©quences de vols[9].

Premier Ă©tage "Agate"

Le premier Ă©tage du Rubis, propulsĂ© par le Mammouth NA 801, provient de l'Ă©tage de la version RR (RĂ©cupĂ©ration RentrĂ©e) du VE 110 Agate, destinĂ© Ă  la qualification des procĂ©dures de rĂ©cupĂ©ration en mer de l'ogive destinĂ©e pour le VE 231 Saphir R. La structure de l'Ă©tage est rĂ©alisĂ©e par Nord-Aviation, en acier haute rĂ©sistance 15CDV6 Vascojet 90[alpha 1], de 2,8 mm d'Ă©paisseur. La structure de poussĂ©e infĂ©rieure est celle, raccourcie, du VE 110RR, d'une hauteur de 1,086 m et de 0,88 m de diamètre. Elle est construite en deux parties : un caisson infĂ©rieur Ă  double paroi avec deux anneaux, coiffĂ© d'une jupe Ă  simple paroi renforcĂ©e par 12 longerons, et un anneau d'interface supĂ©rieur. Le caisson incorpore deux patins de rampe, situĂ©s entre les ailerons. Deux camĂ©ras canon Fairchild Camera and Instrument (en) sont Ă©galement montĂ©es entre les ailerons, pour des observations en vol[10] - [5].

Étant donnĂ© qu' Agate n'est ni contrĂ´lĂ© ni guidĂ©, il possède quatre ailerons de stabilisation aĂ©rodynamique. D'une envergure de 0,8 mètre, les ailerons ont une corde variant de 0,39 m Ă  0,82 m environ. Ils sont construits autour de deux longerons, fixĂ©s aux anneaux de la caisse principale. Le Mammouth NA 801 est d'un diamètre extĂ©rieur de 0,805 m et d'une longueur de 3,14 m (hauteur du dĂ´me avant exclue). Il est chargĂ© de 1 900 kg de propergol solide Plastolite. Deux blocs de poudre SEPR de 1,4 m de long collĂ©s ensemble fournissant une poussĂ©e de 220 kN et une impulsion de 3 420 kNs Ă  travers une unique tuyère fourni par Sud-Aviation. Il semblerait que les performances du NA 801 aient Ă©tĂ© amĂ©liorĂ©es depuis 1962 ; le temps de combustion de 18 secondes sur Agate est passĂ© Ă  27 secondes sur Rubis, et l'impulsion spĂ©cifique sur Rubis est de 219 s.

De la pyromousse est utilisée pour fixer les blocs de poudre à l'intérieur de leur enveloppe, tandis que le Durestos, un matériau amiante-phénolique, protège les dômes d'extrémité[10] - [5].

Étage P0,6

L'Ă©tage P0,6 fait 2,06 m de haut, pour 650 cm de large, et a une masse Ă  sec de 70,9 kg. Cet Ă©tage utilise la technologie Roving, avec un boĂ®tier en verre Ă©poxy de 2,5 mm d'Ă©paisseur, obtenu en enroulant sur un mandrin des fibres de verre imprĂ©gnĂ©es de rĂ©sine phĂ©nolique (d'une rĂ©sistance de 50 kg/mm2) Les protections thermiques internes des cloisons avant et arrière sont placĂ©es sur le mandrin avant l'enroulement. Le moteur est Ă©quipĂ© d'une tuyère fixe Ă  profil coquetier et Ă  grand taux de dĂ©tente fabriquĂ© par Sud-Aviation, avec un col en graphite, et d'un Ă©chappement conique en orthostrasil ablatif, Ă©galement entourĂ© d'un enroulement en fibre de verre. Une protection thermique extĂ©rieure ablative porte le diamètre de l'Ă©tage Ă  656 mm. m comprend le bloc de poudre Isolane 28/7, et les dĂ´mes avant et arrière en aluminium. Sa masse Ă  sec comprend : 42,2 kg pour le boĂ®tier et la buse, 25,1 kg pour le revĂŞtement, la protection thermique intĂ©rieure et extĂ©rieure, 3,6 kg pour l'allumeur (qui est fixĂ© Ă  l'intĂ©rieur de la tuyère, et soufflĂ© Ă  l'allumage) et divers. Les boĂ®tiers sont fabriquĂ©s Ă  Courbevoie Ă  l'aide d'un bobinoir horizontal hĂ©licoĂŻdal, de 0,8 m de diamètre x 2,3 m de capacitĂ© construit par Sud-Aviation. Une seconde de 2 x 6 m est prĂ©vue pour ĂŞtre opĂ©rationnelle au dĂ©but de 1964. La fibre, dĂ©veloppĂ©e par l'ONERA, est fournie par Le Verre Textile, sociĂ©tĂ© sĹ“ur de Saint Gobain, situĂ©e Ă  ChambĂ©ry.

P0,6 est chargĂ© de 641 kg de propergol solide Isolane 28/7, composĂ© de polyurĂ©thane aluminisĂ© et de perchlorate d'ammonium, Ă©galement utilisĂ© dans Topaze. Il a une impulsion spĂ©cifique de 275 s dans le vide (235 s au niveau de la mer). En brĂ»lant pendant 46 s, sa poussĂ©e est passĂ©e de 24 kN Ă  52 kN. il y a aussi une antenne de transpondeur radar sur la jupe supĂ©rieure, un transducteur de pression au sommet de l'alĂ©sage central en forme de 6 Ă©toiles, une tige d'allumage Ă  l'intĂ©rieur de l'alĂ©sage, et un diaphragme Ă©tanche largable et un support de tige Ă  l'intĂ©rieur de la tuyère[4] - [9].

Case Ă  Ă©quipements

Gros plan sur la case Ă  Ă©quipements du Rubis. Les moteurs SEPR se distinguent bien.

MATRA a Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ© comme maĂ®tre d'Ĺ“uvre pour le satellite expĂ©rimental A1 ainsi que pour la case Ă  Ă©quipements (dont Pierre QuĂ©tard Ă©tait le responsable de son dĂ©veloppement[4]) et l'unitĂ© de tangage de Diamant. Ce dernier n'est pas prĂ©sent sur Rubis, et la baie Ă  Ă©quipement a Ă©tĂ© simplifiĂ©e comparativement Ă  Diamant, car Rubis n'est pas guidĂ©e. La case pèse environ 200 kg, 0,894 m de haut et 0,8 m de large, et elle comprend :

  • une coque extĂ©rieure en aluminium pesant 30 kg ;
  • une structure de support interne en magnĂ©sium de 18,3 kg ;
  • un sĂ©quenceur pour commander la rotation du vĂ©hicule pour sa stabilisation (tournant Ă  300 tr/min, soit tr/s), la sĂ©paration des Ă©tages, et une temporisation pour l'allumage du deuxième Ă©tage ;
  • un convertisseur Ă©lectrique ;
  • UnitĂ© pyro Sud-Aviation ;
  • quatre petites antennes de tĂ©lĂ©communication sur la partie latĂ©rale supĂ©rieure ;
  • le système de tĂ©lĂ©mĂ©trie SAT Ajax, avec deux antennes latĂ©rales infĂ©rieures, utilisĂ© pour la surveillance :
    • accĂ©lĂ©rations et vitesses angulaires autour des trois axes pendant la première phase de combustion ;
    • pression du premier Ă©tage pendant la combustion.
  • une antenne de balise radar ;
  • Piles argent-zinc de SOGEA ;
  • 6 fusĂ©es tournantes SEPR brĂ»lant pendant 1 seconde (4 identiques Ă  celles de Diamant + 2 supplĂ©mentaires) et 2 rĂ©trofusĂ©es de sĂ©paration SEPR brĂ»lant pendant 0,5 s. D'une poussĂ©e de 2,3 kN chacune, elles Ă©taient situĂ©es dans des carĂ©nages latĂ©raux en acier ;
  • Bouchon ombilical de MATRA[7].

Interstage

Un des deux panneaux de la coiffe, avec sa charge utile.

L'interstage conique en alliage lĂ©ger fait 851 mm de long, 18 kg. Il relit la case Ă  Ă©quipements au second Ă©tage P0,6. Il est composĂ© de deux panneaux dĂ©ployables par articulation, mais pas largables. Par la sĂ©paration de la bande de serrage supĂ©rieure qui la relie Ă  l'Ă©tage P0,6 et la mise Ă  feu des boulons explosifs supĂ©rieurs, les panneaux coulissent d'abord vers l'extĂ©rieur, puis tournent simplement autour de leur base sous l'effet de la force centrifuge, assurant un largage propre du deuxième Ă©tage, grâce aux rĂ©tro-fusĂ©es de la case Ă  Ă©quipements. L'interstage est construit par Sud-Aviation[7].

Adaptateur

L'adaptateur conique permet de transporter la charge utile, de contenir des expériences et d'enfin d'héberger le système de déclenchement de la coiffe. Il contient également le dôme supérieur en saillie du P0,6. L'adaptateur est construit par Sud-Aviation[7].

Coiffe

La coiffe cylindrique-conique fait 2,39 m de haut pour une masse de 35 kg, et est Ă©quipĂ©e de deux panneaux qui sont larguĂ©s, grâce au moyen d'une bande de serrage, après l'extinction de l'Ă©tage Agate. Elle diffère de sa version sur Diamant, par l'ajout d'une protection thermique amĂ©liorĂ©e, due Ă  l'accĂ©lĂ©ration plus Ă©levĂ©e confĂ©rĂ©e par Agate. Elle est Ă©quipĂ©e d'un sandwich nid d'abeille en fibre de verre-phĂ©nolique de mm d'Ă©paisseur. La coiffe est faite d'un composĂ© silico-phĂ©nolique moulĂ©. Il y a une protection thermique extĂ©rieure, un sandwich nid d'abeille phĂ©nolique en fibre d'asbstos. La coiffe est construite par Sud-Aviation[11].

Historique des vols

Historique des lancements[12]
Campagne de lancement en tant que véhicule-tests
Résultat Vol n° Date de lancement (UTC) Base de lancement Charge utile
âś“ 1 10 juin 1964 Hammaguir "Brigitte" Equipement technologique
âś“ 2 12 juin 1964 Hammaguir "Brigitte" Equipement technologique
âś• 3 12 octobre 1964 Hammaguir "Brigitte" Equipement technologique
âś• 4 18 octobre 1964 Hammaguir "Brigitte" Equipement technologique
âś“ 5 31 mai 1965 Hammaguir "Brigitte" Capsule A1
âś“ 6 3 juin 1965 Hammaguir "Brigitte" Capsule A1
Campagne de lancement en tant que fusée-sonde
Résultat Vol n° Date de lancement (UTC) Base de lancement Charge utile
âś“ 7 5 juin 1965 Hammaguir "Brigitte" Case Ă  Ă©quipement du CNES et maquette du satellite Diapason D1A
✓ 8 30 septembre 1965 Hammaguir "Brigitte" Diverses expériences
✓ 9 22 avril 1966 Hammaguir "Brigitte" Diverses expériences
✓ 10 5 juillet 1967 CEL Base "Espace" Diverses expériences

Notes et références

Notes

  1. 0,4% de Carbone, 5% de Chrome, 1,3% de Molybdène, 0,5% de Vanadium

Références

  1. Les missiles balistiques de 1955 Ă  1995, , 307 p. (lire en ligne), p. 68
  2. Jung Serra, p. 2.
  3. Jung Serra, p. 1.
  4. Jung Serra, p. 4.
  5. Jung Serra, p. 3.
  6. Marcel Couchot, « Véhicules d’essai - Types » Accès libre, sur cannes-aero-patrimoine.net, (consulté le )
  7. Jung Serra, p. 5.
  8. Jung Serra, p. 13.
  9. VE 210 "RUBIS" de GĂ©rard PĂ©rinelle, p. 1.
  10. VE 110 "AGATE" de GĂ©rard PĂ©rinelle, p. 1.
  11. Jung Serra, p. 6.
  12. VE 210 "RUBIS" de GĂ©rard PĂ©rinelle, p. 4.

Annexes

Ouvrages et pages internet généraux

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Articles connexes

Lien externe

  • Site Nos premières annĂ©es dans l'espace : consacrĂ© au dĂ©but du programme spatial français dont le programme « Pierres prĂ©cieuses » rĂ©alisĂ© par des chercheurs/ingĂ©nieurs ayant participĂ© au programme.
  • Site Sat-net, tenu par Jean-Jacques Serra, avec l'aide de diverse personne, dont Philippe Jung, les auteurs d'un des ouvrages-sources de cet article WikipĂ©dia.
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