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Diamant (fusée)

Diamant est un lanceur spatial lĂ©ger français, dont le premier lancement a eu lieu en 1965 depuis la base saharienne d'Hammaguir. Le lanceur a permis l'envoi du premier satellite français dans l'espace sur une orbite basse, AstĂ©rix (39 kg), faisant ainsi de la France la troisième puissance spatiale mondiale. Il s'agit donc du premier lanceur orbital construit au-dehors des États-Unis et de l'URSS. Diamant est l'aboutissement du programme de recherche dit des « Pierres prĂ©cieuses », dĂ©butĂ© en 1961. La fusĂ©e volera douze fois jusqu'en 1975, date Ă  laquelle le programme est supprimĂ© en faveur du lanceur europĂ©en Ariane.

Diamant
Lanceur spatial
Diamant A au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Diamant A au musée de l'Air et de l'Espace du Bourget.
Données générales
Pays d’origine Drapeau de la France France
Constructeur AĂ©rospatiale
Premier vol 26 novembre 1965
Dernier vol 27 septembre 1975
Période développement 1961-1965
Statut Retiré du service
Lancements (Ă©checs) 12 (2)
Hauteur 21,6 mètres
Diamètre 1,4 mètre
Masse au décollage 24,7 tonnes
Étage(s) 3
Poussée au décollage 317 kN
Base(s) de lancement Hammaguir, Kourou
Version décrite BP4
Autres versions A, B
Charge utile
Orbite basse 130 kg (A), 190 kg (B), 220 kg (BP4)
Dimension coiffe 4,5 Ă— 1,45 (dia.) m
Motorisation
1er Ă©tage Emeraude (Diamant A) : Vexin
Améthyste (Diamant B et BP4) : Valois
2e Ă©tage Topaze (Diamant A et Diamant B) : 4x SEP P2.2
Rita 1 (Diamant BP4) : SEP P4.0
3e Ă©tage P064 (Diamant A) : SEP P0.6
(Diamant B et Diamant BP4) : SEP P0.68
Missions
Satellites scientifiques

Histoire

Contexte : le lancement du programme spatial français (1961)

Conséquence de la course à l'espace lancée par l'Union soviétique et les États-Unis, le président de la République française, le général de Gaulle, décide le 7 janvier 1959 de créer le Comité de recherches spatiales (CRS) chargé d'étudier le rôle que la France peut jouer dans ce nouveau domaine. Le comité regroupe des scientifiques, des ingénieurs ainsi que des représentants des ministères et est présidé par Pierre Auger, physicien français de renommée mondiale[1].

Ses premières décisions portent sur des expériences embarquées en 1959 sur trois Véronique AGI dans le cadre de l'Année géophysique internationale. La synergie potentielle entre les développements militaires en cours et le développement d'un lanceur de satellites est connue des militaires mais, à l'époque, le gouvernement français n'envisage pas de s'engager dans cette voie. En juin 1960, les ingénieurs de la SEREB réalisent « sous le manteau » une pré-étude de ce qui allait devenir la fusée Diamant[2]. Le professeur Auger, qui n'est pas au courant de ces travaux clandestins, manifeste de son côté en octobre 1960 son intérêt pour la fusée Émeraude développée dans le cadre du programme militaire. Parallèlement en octobre 1960, à l'initiative de la France et du Royaume-Uni la réalisation d'un lanceur européen est mise à l'étude[3].

Le , le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, qui a finalement pris connaissance de l'Ă©tude de la SEREB, dĂ©cide de profiter de l'opportunitĂ© de construire un lanceur de satellites Ă  faible coĂ»t : il donne son feu vert Ă  la construction du lanceur Diamant. Il annonce par ailleurs la crĂ©ation d'une agence spatiale, le Centre national d'Ă©tudes spatiales (CNES), qui reprend les attributions du CRS (sa crĂ©ation sera effective le ). La fusĂ©e Diamant doit s'appuyer sur les dĂ©veloppements effectuĂ©s pour le missile stratĂ©gique : elle est constituĂ©e d'un premier Ă©tage dotĂ© d'un moteur Ă  ergols liquides de 28 tonnes de poussĂ©e dĂ©veloppĂ© par le LBRA et de deux Ă©tages Ă  propergols solides. Le troisième Ă©tage non pilotĂ© (mais stabilisĂ© par la mise en rotation de l'ensemble deuxième et troisième Ă©tages avant leur sĂ©paration) dĂ©veloppĂ© spĂ©cifiquement pour le lanceur civil doit permettre la satellisation d'un satellite de 50 Ă  80 kg. Quatre tirs sont planifiĂ©s Ă  compter de 1965.

Le programme des Pierres Précieuses (1961-1965)

Les fusées du programme des Pierres Précieuses.

Pour permettre la mise au point des missiles M1, S2 et du lanceur Diamant, le SEREB, lance en 1961 le programme des « Études balistiques de base » (EBB), dits des « Pierres prĂ©cieuses ». Le missile balistique sol-sol S2 doit pouvoir emmener une tĂŞte dotĂ©e d'une charge nuclĂ©aire d'une puissance de 1,5 mĂ©gatonne Ă  3 500 km[N 1]. Le dĂ©veloppement industriel est confiĂ© principalement aux sociĂ©tĂ©s Nord-Aviation et Sud-Aviation.

Entre 1961 et 1965, toutes les connaissances nécessaires pour la réalisation d'un missile à longue portée ainsi que d'un lanceur de satellite sont méthodiquement acquises. Plusieurs fusées sont conçues, chacune étant chargée de mettre au point séparément un ou plusieurs équipements :

  • Les fusĂ©es Aigle et Agate (8 tirs tous rĂ©ussis) permettent de mettre au point les systèmes de tĂ©lĂ©mesure et les installations au sol (1961 Ă  1963) ;
  • Les fusĂ©es Topaze (14 tirs dont 1 Ă©chec) qualifient le deuxième Ă©tage, les systèmes de guidage et de pilotage ainsi que le profil de la tĂŞte de rentrĂ©e du missile (1962 Ă  1965) ;
  • Les fusĂ©es Émeraude (5 tirs dont 3 Ă©checs) valident le fonctionnement du 1er Ă©tage en particulier la tuyère orientable et des dispositifs de guidage (1964 Ă  1965) ;
  • Les fusĂ©es Saphir (3 tirs dont 1/2 Ă©chec + 6 tirs dĂ©diĂ©s au missile) permettent de tester l'intĂ©gration 1er et 2e Ă©tage, et le guidage du missile pour les premiers Ă©tages (1965 Ă  1967) ;
  • Les fusĂ©es Rubis (6 tirs de qualification dont 2 Ă©checs) qualifient le troisième Ă©tage de la fusĂ©e Diamant, la sĂ©paration de la coiffe et du troisième Ă©tage ainsi que le système de stabilisation et les procĂ©dures de suivi de satellisation (1964 Ă  1967).

Dans le cadre du programme Diamant, les principaux acteurs industriels français de l'aéronautique acquièrent la connaissance qui leur permettra de faire jeu égal avec les Américains dans le domaine des lanceurs classiques dans le cadre du programme Ariane : les établissements de la future Aérospatiale pour le corps des fusées, Snecma pour la propulsion, Matra pour la case à équipements, SFENA et SAGEM pour la centrale à inertie. Des organismes de recherche comme l'ONERA (aérodynamique, propulsion), le CNET et le CNRS participent en amont aux études de conception du lanceur et des satellites.

Le lanceur Diamant A (1965-1967)

Le premier tir de la fusĂ©e Diamant A1, le , depuis le site d'Hammaguir est un succès. Il permet la mise sur orbite du premier satellite artificiel français pesant 39 kg et baptisĂ© « AstĂ©rix A1 ». EndommagĂ© par la sĂ©paration de la coiffe, celui-ci reste muet, mais les radars de suivi permettront de confirmer que la satellisation s'est bien effectuĂ©e, le satellite transmettra tout de mĂŞme quelques sons, diffusĂ©s en grande pompe Ă  la radio française. De plus, il est dĂ©tectĂ© un autre satellite sur la mĂŞme orbite qu'AstĂ©rix. Après enquĂŞte, il s'avĂ©rera qu'il s'agit d'une clef de 8, oubliĂ©e dans la coiffe lors de sa fermeture. Cette clef est donc de facto le premier satellite artificiel français[4].

Quelques jours plus tard, la satellisation du satellite FR-1 par une fusée américaine Scout vient couronner cette réussite qui fait de la France la troisième puissance spatiale. Le CNES réussit à imposer ses satellites D1 sur les trois tirs suivants qui ont lieu en 1966 et le [5].

Le troisième vol de Diamant A subit une avarie sur le troisième étage, celui-ci développant une poussée trop faible pour permettre au lanceur d'atteindre l'orbite souhaitée. Néanmoins, il ne s'agit que d'un échec partiel, le satellite ayant pu remplir sa mission même sur cette orbite plus basse que prévue.

Le dernier vol de Diamant A le marquera également la toute dernière utilisation de la base d'Hammaguir. En effet, à la suite de l'indépendance de l'Algérie, la France doit rendre la base au début de l'été 1967[5]. Il fut décidé de déplacer toutes les activités liées au spatial en Guyane, plus précisément sur la commune de Kourou.

Le lanceur Diamant B (1970-1973)

Après les succès des premiers vols de Diamant, le CNES envisage toute une gamme de lanceur dérivés, de plus en plus puissants. Diamant est une évolution de Diamant A, le premier étage est allongé, tout comme les deux autres. Plusieurs systèmes sont également adaptés pour pouvoir accueillir des charges utiles plus lourdes. Le moteur du premier étage évolue, passant du moteur Vexin au moteur Valois, plus efficace.

La base d'Hammaguir cessant ses activités dès l'été 1967, c'est donc à Kourou que Diamant B fera ses premiers vols. Pour cela, une aire de lancement spécifique fut construite (Ensemble de Lancement Diamant - ELD). Diamant B décollera du Centre Spatial Guyanais pour la première fois le , vol qui se solda par un succès. À bord de ce vol inaugural se trouvaient les satellites MIKA et WIKA, souvent regroupés sous l'appellation DIAL (contraction de Diamant et de Allemand). WIKA était le deuxième satellite allemand, réalisé pour mener diverses expériences. MIKA était une capsule technologique, solidaire du troisième étage, bardée de capteurs pour mesurer les performances de Diamant B. Malheureusement cette capsule tomba en panne dès la dix-septième seconde du vol.

En décembre 1970, Diamant B effectua son second vol, également réussi, pour l'envoi du satellite PEOLE, servant de démonstrateur technologique pour le futur satellite français EOLE (PEOLE étant la contraction de Préliminaire EOLE), qui sera lancé six mois plus tard sur un lanceur américain. Le , Diamant B décolle une nouvelle fois de Guyane pour l'envoi du satellite français Tournesol, servant notamment à la détection d'hydrogène dans certaines zones de l'espace. Le lancement est un succès, mais ce sera le dernier vol réussi de Diamant B.

En effet, lors de son quatrième vol, Diamant B subit une mal-fonction majeure avec l'explosion en vol de son deuxième étage, qui entraîne donc la destruction du satellite Polaire également à bord, qui avait un objectif similaire à Tournesol. Ce fut la première tentative de la France d'atteindre une orbite polaire. Diamant B décollera une dernière fois de Kourou le avec les satellites Castor et Pollux à bord, mais souffrira une nouvelle fois d'une défaillance, due à la coiffe du lanceur qui refusa de s'ouvrir. En effet, l'ouverture est commandée en deux temps, et la deuxième action, celle qui sépare les deux demi-coiffes, est commandée par des câbles, câbles qui furent sectionnés lors de la première action (séparation de la coiffe vers l'avant). Le troisième étage et les satellites retomberont sur Terre[6].

Le lanceur Diamant BP4 (1975)

Après le lancement de Diamant B, il était initialement prévu de passer à une version plus lourde de Diamant, avec un premier étage plus large et de nouveaux étages supérieurs, le tout devant à terme amener au lanceur Améthyste, possédant deux propulseurs d'appoint. Néanmoins, le CNES décide de passer par une version intermédiaire, dénommée BP4, pour valider notamment les étages supérieurs avant d'essayer le nouveau premier étage. Diamant BP4 utilisera donc le même premier étage que Diamant B, et le même moteur Valois. Le deuxième étage lui est entièrement nouveau, il s'agit d'un Rita, là où les versions précédentes possédaient un étage Topaze. Ce nouveau deuxième étage possède un diamètre similaire au premier étage, tout comme le troisième étage, qui reste semblable à l'ancien dans sa conception.

Une avancée sur ce lanceur est l'ouverture à la coopération internationale. En effet, un contrat est signé avec le Royaume-Uni pour la construction des coiffes de Diamant BP4, qui seront désormais faites en matériaux composites et de couleur brune. Cette nouvelle coiffe est dérivée de celle utilisée sur le lanceur orbital anglais Black Arrow.

Le premier vol de Diamant BP4 eut lieu le 6 février 1975, avec à bord le satellite français Starlette, destiné à mesurer les variations du champ gravitationnel terrestre. Le lancement se déroulera à la perfection, ce qui mènera au deuxième lancement, effectué le 15 mai 1975, avec comme charge utile les satellites Castor et Pollux, des satellites identiques à ceux qui avaient été perdus lors du dernier vol de Diamant B. Enfin, Diamant BP4 effectuera un dernier vol pour l'envoi du satellite Aura, servant à la mesure du rayonnement ultraviolet provenant de l'Univers, lancement qui sera également un succès.

Ce vol sera le dernier d'un lanceur Diamant, en effet, le programme sera brutalement annulé dans sa globalité quelques mois plus tard, et le Centre spatial guyanais mis en pause pour plus de 3 ans.

Super-Diamant

Après plusieurs réussites des lancements des lanceurs Diamant, il est envisagé de continuer la famille des lanceurs Diamant avec des fusées plus puissantes que ses prédécesseurs, qui permettra de placer en orbite basse une charge utile beaucoup plus lourde. Le Super Diamant est envisagé, qui est composé d'un premier étage à poudre P16, étage dérivé du premier étage du missile SSBS, un second inchangé P2 et un troisième étage plus volumineux P1[7]. Il est prévu d'être lancé depuis le centre spatial guyanais à partir de 1968/1969 (théoriquement), et pourra placer jusqu’à 250 kg en orbite basse (200 km) [8].

Hyper-Diamant

Il est aussi envisageable de développer le projet des Hyper-Diamant d’une masse de 35 tonnes, une évolution supérieure à la Super-Diamant. Il est composé de 4 étages à poudre P16, P10, P2 et P1[7], et il sera capable de placer 55 kg en orbite géostationnaire et Il est prévu d’être lancé à partir de 1969[8].

Diogène

La SEREB étudie aussi les lanceurs Diogène, d’une masse de 60 tonnes, composé d’un étage P40, un second P10 et un H3,5 à hydrogène et oxygène liquide[7], et fera une taille de 25,9 mètres par 2,2. Il pourra placer entre 800 kg et 1000 kg en orbite basse, et 200 kg en orbite géostationnaire. Il est prévu qu’il décolle la première fois entre 1972 et 1975[8].

Vulcain

Le Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) envisage quant à lui les lanceurs Vulcain, d’une masse de 100 tonnes, pouvant placer 1050 kg en orbite basse et 180 kg en orbite géostationnaire. Il est composé comme premier étage d'un paquet de quatre étages Émeraude équipé d’un moteur-fusée Vexin chacun, qui sera nommé Catherine, d’une taille de 14,4 mètres de haut par 2,8 mètres[7]. Le premier vol est prévu en 1970[8].

Un lanceur à l'origine du programme européen Ariane

Malgré cette réussite, la France préféra arrêter ce programme pour se consacrer entièrement au programme Ariane :

« Pour la France, le lanceur devait être développé au niveau européen pour deux raisons principales :

  • d'une part les coĂ»ts Ă©taient trop Ă©levĂ©s pour ĂŞtre supportĂ©s par la France seule ;
  • d'autre part le marchĂ© des satellites d'applications en Europe pour les annĂ©es Ă  venir serait assez important pour justifier que l'Europe dispose de ses propres moyens de lancement et assure son autonomie spatiale[9]. »

Cette décision du CNES marqua un coup d'arrêt brutal à tous les programmes français de l'époque, fusées-sondes, et lanceurs orbitaux y compris. Cela marqua donc la fin de l'ère des lanceurs orbitaux français, et la fin définitive du programme de lanceurs Diamant.

Chronologie de lancement

Diamant A

Source[10]

  • H - 6 h 30 : Premier dĂ©part des Ă©quipes des constructeurs et du Centre d’Essais d’Hammaguir vers la base de lancement ("Brigitte").
  • H - 6 h 00 : Mise en place du personnel et du matĂ©riel pour le remplissage en "fantol" et le remplissage en essence du premier Ă©tage, dĂ©haubanage de la fusĂ©e: rĂ©chauffage de la batterie S.B. 8, dĂ©but du remplissage en fantol (celui-ci demande cinq minutes).
  • H - 5 h 45 : Fin de remplissage "fantol" et dĂ©but de remplissage en essence de tĂ©rĂ©benthine (15 minutes)
  • H - 5 h 00 : Fin de remplissage essence mise en place sĂ©curitĂ©-incendie et Ă©quipe sanitaire cĂ´tĂ© acide mise en place de l'avitailleur acide.
  • H - 4 h 15 : Évacuation de la rampe par le personnel non indispensable; dĂ©but de remplissage en acide nitrique contrĂ´le de l'allumeur de la charge de destruction du premier Ă©tage.
  • H - 3 h 45 : Mise en place du personnel pour l'essai gĂ©nĂ©ral du champ de tir dĂ©but d'Ă©coute (bases " Bacchus ", BrĂ©tigny, Guepratte).
  • H - 3 h 30 : Essai GĂ©nĂ©ral Champ de Tir (chronologie fictive prise Ă  H - 15'). Cet essai se poursuit en temps rĂ©el au moins jusqu'Ă  H + 12'. Il se poursuit, si nĂ©cessaire, en temps accĂ©lĂ©rĂ©.
  • H - 3 h 00 : Fin de remplissage acide, coupure du rĂ©chauffage batterie S.B. 8, dĂŞbut de l'armement pyrotechnique (deuxième phase) la clef du pupitre de tir est remise aux artificiers branchements pyrotechniques des premier et deuxième Ă©tages de la fusĂ©e.
  • H - 1 h 45 : Repli provisoire des artificiers mise sous tension manuelle du fonctionnel pilotage, et mise en route de la centrale d'attitude S.A.G.E.M.
  • H - 1 h 35 : Suite armement pyrotechnique (deuxième phase) la centrale S.A.G.E.M. et les ventilations restent en route dĂ©but de l'Ă©talonnage de la tĂ©lĂ©mesure.
  • H - 1 h 10 : Remplacement de l'enceinte chauffante troisième Ă©tage par une housse calorifuge largable.
  • H - 50 minutes : Évacuation de l'engin par les artificiers ; retrait du portique et contrĂ´le de la centrale S.A. G.E.M.
  • H - 20 minutes : ArrĂŞt de la ventilation du bloc S.A.T. premier Ă©tage. Le personnel de la tour se replie.
  • H - 15 minutes : Fermeture des portes du P.C. " Brigitte" ; remise de la clef du pupitre Ă  l'opĂ©rateur pupitre de tir ; fin de l'Ă©talonnage de la tĂ©lĂ©mesure.
  • H - 12 minutes : Feu vert PC. " Brigitte " ; remise hautes tensions radar et tĂ©lĂ©commande.
  • H - 10 minutes : Établissement du contact gĂ©nĂ©ral du pupitre de tir ; contrĂ´le des voyants ; dĂ©marrage de la camĂ©ra du pupitre et des contrĂ´leurs qui effectuent leur autocontrĂ´le.
  • H - 9 minutes : Alimentation de l'engin sur les batteries externes (en particulier rĂ©pondeur, balise C.N.E.T., tĂ©lĂ©mesures, qui Ă©mettent quelques secondes après) contrĂ´le de l'alimentation fonctionnelle pilotage premier Ă©tage; dĂ©but des contrĂ´les tĂ©lĂ©mesures et contrĂ´le de rĂ©pondeur.
  • H - 8 minutes : "Brigitte" cesse d'interroger l'engin et contrĂ´le sa rĂ©ponse Ă  l'interrogation de radar Aquitaine.
  • H - 5 minutes : Les rĂ©cepteurs de tĂ©lĂ©commande sont branchĂ©s sur une alimentation extĂ©rieure ; VĂ©rification du passage des ordres de dĂ©marrage troisième Ă©tage et de l'ordre de destruction contrĂ´les des tensions de tĂ©lĂ©commandes et de l'Ă©lectronique de basculement.
  • H -4 minutes : Mise en route des enregistreurs magnĂ©tiques.
  • H - 3 minutes 20 secondes : Coupure de l'alimentation extĂ©rieure tĂ©lĂ©commande. ContrĂ´le de la chaĂ®ne de pilotage du premier Ă©tage.
  • H - 2 minutes 30 secondes : Le point de tĂ©lĂ©mesure passe le vert si tout est correct.
  • H - 2 minutes : Ouverture des vannes haute pression et basse pression du premier Ă©tage contrĂ´le dynamique de la chaĂ®ne de pilotage du premier Ă©tage.
  • H - 1 minute 15 secondes : Armement des moteurs allumeurs du premier et du deuxième Ă©tages suite des contrĂ´les premier Ă©tage et tĂ©lĂ©mesure.
  • H - 1 minute : Branchement de l'engin sur batterie interne dĂ©marrage du G.A.P. du deuxième Ă©tage et changement de vitesse de la camĂ©ra du pupitre contrĂ´les du pilotage du deuxième Ă©tage.
  • H - 20 secondes : Armement du dispositif de destruction. DĂ©marrage de l'enregistreur derniers instants ".
  • H - 10 secondes : Mise en route des camĂ©ras oscilloscopes.
  • H - 7 secondes : Mise en route de l'horloge du pupitre du tir qui, Ă  partir de cet instant, commande automatiquement les sĂ©quences. DĂ©marrage du programme de sĂ©quences (case d'Ă©quipement) et du programmeur de sĂ©quences d'attitude ; Armement, largage sangle ; Branchement des batteries pyrotechniques de l'engin.
  • H - 5 secondes : DĂ©clenchement des camĂ©ras et de tous les enregistrements sol.
  • H - 2 secondes : Largage des prises ombilicales « charges utile » et « case d'Ă©quipement ». Ce largage conditionne la mise Ă  feu des fusĂ©es anti-roulis.
  • H - 0 : Ordre " FEU " du pupitre de tir ; il dĂ©clenche - la mise Ă  feu du gĂ©nĂ©rateur du 1er Ă©tage. - le largage de la prise ombilicale du 1er Ă©tage.

DĂ©compte positive

  • H + 2 secondes : DĂ©collage. Il est contrĂ´lĂ© par l'opĂ©rateur Centre d'Essai du P.C.C.T. qui annonce alors " TOP DECOLLAGE " (l'allumage de la tuyère n'est pas significatif, il a lieu environ 1,5 Ă  2' avant le dĂ©collage).
  • H + 7 secondes : Largage fusĂ©e anti-roulis.
  • H + 1 minute 35 secondes : Fin de propulsion du 1er Ă©tage et mise Ă  feu du 2ème Ă©tage.
  • H + 2 minutes 19secondes : Fin de propulsion du 2ème Ă©tage.
  • H + 2 minutes 32 secondes : Largage de la coiffe.
  • H + 2 minutes 28 secondes : DĂ©ploiement des antennes.
  • H + 2 minutes 47 secondes : DĂ©but de basculement.
  • H + 4 minutes 45 secondes : Mise en rotation.
  • H + 4 minutes 59 secondes : SĂ©paration du 3ème Ă©tage.
  • H + 6 minutes 32 secondes : RetombĂ©e de l'Ă©tage.
  • H + 7 minutes 20 secondes : Mise Ă  feu 3ème Ă©tage.
  • H + 8 minutes 5 secondes : Fin de propulsion 3ème Ă©tage injection pĂ©rigĂ©e.
  • H + 10 minutes 22 secondes : SĂ©paration du satellite du 3ème Ă©tage.
  • H + 14 minutes 04 secondes : RetombĂ©e du 2ème Ă©tage.

Caractéristiques techniques

Trois versions sont successivement développées :

Diamant A

C'est la première version de la fusée Diamant. Elle est utilisée pour mettre en orbite le satellite Astérix puis par la suite trois autres petits satellites au cours de la période 1965-1967. Les lancements ont lieu au Centre interarmées d'essais d'engins spéciaux à Hammaguir en Algérie. Sur les quatre lancements la fusée ne connait qu'un seul échec.

Le premier Ă©tage est haut de 10 mètres, a un diamètre de 1,4 m et pèse 14,7 tonnes. Le moteur-fusĂ©e de type LRBA Vexin Ă  propergols liquides fournit une poussĂ©e de 269 kN pendant 93 secondes. Le deuxième Ă©tage fait 4,7 mètres de long pour un diamètre de 80 centimètres. Il pèse 2,9 tonnes et dĂ©veloppe une poussĂ©e de 165 kN sur une durĂ©e de 44 secondes en utilisant des moteurs Ă  poudre. Le troisième Ă©tage fait 0,65 m de diamètre. Son poids s'Ă©lève Ă  709 kg. Son moteur Ă  poudre brĂ»le durant 45 secondes et dĂ©veloppe une poussĂ©e de 27 kN Ă  53 kN. Une fois assemblĂ©e, la fusĂ©e diamant A fait 18,95 mètres de haut et pèse 18,4 tonnes[11].

  • DĂ©tail des Ă©tages du lanceur Diamant A
  • DĂ©tail de la tuyère du premier Ă©tage de la fusĂ©e Diamant A.
    Détail de la tuyère du premier étage de la fusée Diamant A.
  • DĂ©tail de la tuyère du premier Ă©tage de la fusĂ©e Diamant A.
    Détail de la tuyère du premier étage de la fusée Diamant A.
  • DĂ©tail des tuyères du 2e Ă©tage de la fusĂ©e Diamant A.
    Détail des tuyères du 2e étage de la fusée Diamant A.

Diamant B

C'est une version plus puissante grâce Ă  l'utilisation de propergols plus efficaces (UDMH + N2O4) sur le premier Ă©tage. Cinq lancements de satellites ont lieu entre 1970 et 1973, dont les deux derniers ont Ă©chouĂ©. Tous les lancements se font Ă  partir du Centre spatial guyanais Ă  Kourou. Le premier Ă©tage est long de 14,2 mètres, avec un diamètre de 1,4 mètre et pèse 20,1 tonnes. Son moteur dĂ©veloppe une poussĂ©e de 316 Ă  400 kN (en fonction de l'altitude de vol) pendant 116 secondes. Le deuxième Ă©tage est identique Ă  celui du Diamant A. Le troisième Ă©tage a une longueur de 1,67 mètre et un diamètre de 80 centimètres. Il dĂ©veloppe une poussĂ©e de 24 kN pendant 46 secondes. Une fois assemblĂ©e, la fusĂ©e Diamant B est haute de 23,5 mètres et pèse 24,6 tonnes.

Diamant BP4

Diamant A dans son bâtiment d'assemblage.

Cette version comporte un deuxième Ă©tage Ă  poudre plus puissant permettant de gagner environ 10 % sur les performances du lanceur. Trois lancements rĂ©ussis sont effectuĂ©s en 1975, mettant un total de quatre satellites en orbite. Le deuxième Ă©tage dĂ©rive du missile mer-sol balistique stratĂ©gique M1. Avec une longueur de 2,28 mètres et un diamètre d'1,5 mètre il dĂ©veloppe une poussĂ©e de 180 kN pendant 55 secondes. La coiffe de Diamant BP4 est un dĂ©rivĂ© direct de la coiffe utilisĂ©e sur le lanceur anglais Black Arrow, et est fabriquĂ©e par le Royaume-Uni.

VersionDiamant ADiamant BDiamant BP4
Étages3
Longueur18,49 m24,20 m21,64 m
Diamètre1,4 m
Masse au lancement18,49 t24,2 t24,68 t
Poussée au décollage274 kN348 kN317 kN
Coiffe
(longueur x diamètre)
2,16 x 0,65 m2,8 x 0,85 m4,5 x 1,38/1,45 m
Charge utile (orbite basse)80 kg115 kg112 kg
1er Ă©tage
DésignationÉmeraude (L 12)Améthyste (L 17)
Longueur9,99 m14,21 m14,33 m
Diamètre1,4 m
Masse totale (dont propergol)14,7 t (12,8 t)20,3 t (18 t)
PropulsionVexinValois
Propergol acide nitrique / essence de térébenthineUDMH/Peroxyde d'azote
Poussée 274 kN348 kN317 kN
Impulsion spécifique (sol) 203 s221 s.212 s.
Durée de la combustion93 s112 s118 s
2e Ă©tage
DĂ©signationTopazeRita 1
Longueur5,43 m5,52 m3 m
Diamètre0,85 m1,51 m
Masse totale (dont propergol)2,93 t (2,3 t)5,15 t (4 t)
Propulsion4 xSEP P2.2SEP P4.0
Propergol propergol solide Isolane 28/7propergol solide Isolane 36/9
Poussée (moyenne) 130,6 kN133,7 kN161 kN
Impulsion spécifique (vide) 259 s268 s.
Durée de la combustion45 s46,5 s46 s
3e Ă©tage
DĂ©signationP0.64P0.68
Longueur1,36 m1,65 m
Diamètre0,65 m0,8 m
Masse totale (dont propergol)0,7 t (0,6 t)0,8 t (0,7 t)
PropulsionSEP P0.6SEP P0.68
Propergol propergol solide Isolane 28/7propergol solide Isolane 29/9
Poussée 38 kN39,8 kN40 kN
Impulsion spécifique (vide) 273 s278 s.275 s.
Durée de la combustion45 s46,5 s46 s

Historique des lancements des fusées Diamant

Succès Vol n° Version Date de lancement (UTC) Base de lancement Opérateur Charge(s) utile(s) Type Orbite Notes
âś“ 1 A 26/11/1965

14h47

Site Brigitte - Hammaguir Armée de l'Air Astérix Satellite technologique OBT (LEO) Premier vol de Diamant

La France devient la 3e puissance spatiale

✓ 2 A 17/02/1966 Site Brigitte - Hammaguir Armée de l'Air Diapason Satellite scientifique OBT (LEO)
~ 3 A 08/02/1967 Site Brigitte - Hammaguir Armée de l'Air Diadème 1 Satellite scientifique OBT (LEO) Échec partiel : Orbite trop basse
✓ 4 A 15/02/1967 Site Brigitte - Hammaguir Armée de l'Air Diadème 2 Satellite scientifique OBT (LEO) Dernier vol de Diamant A

Dernier vol depuis Hammaguir

âś“ 5 B 10/03/1970 ELD - Kourou CSG CNES WIKA

MIKA

Satellite scientifique OBT (LEO) Premier vol de Diamant B

Premier vol orbital depuis Kourou

✓ 6 B 12/12/1970 ELD - Kourou CSG CNES PEOLE Satellite météorologique OBT (LEO)
âś“ 7 B 15/04/1971 ELD - Kourou CSG CNES Tournesol Satellite scientifique OBT (LEO)
✕ 8 B 05/12/1971 ELD - Kourou CSG CNES Polaire Satellite scientifique Orbite Polaire Échec : Explosion du 2e étage
âś• 9 B 22/05/1973 ELD - Kourou CSG CNES Castor

Pollux

Satellite scientifique OBT (LEO) Échec : La coiffe du lanceur ne s'est pas ouverte
✓ 10 BP4 06/02/1975 ELD - Kourou CSG CNES Starlette Satellite géodésiques OBT (LEO) Premier vol de Diamant BP4
âś“ 11 BP4 17/05/1975 ELD - Kourou CSG CNES Castor

Pollux

Satellite scientifique OBT (LEO)
âś“ 12 BP4 27/09/1975 ELD - Kourou CSG CNES Aura Satellite scientifique Orbite Polaire Dernier vol de Diamant

Les satellites lancés

  • A-1 (AstĂ©rix) : satellite destinĂ© Ă  vĂ©rifier la satellisation (26 novembre 1965).
  • D-1 (Diapason et Diadème) : sĂ©rie de trois satellites scientifiques consacrĂ©s Ă  la gĂ©odĂ©sie (Doppler et laser). 1966 et 1967.
  • WIKA & MIKA et PEOLE : essais techniques. Les deux premiers lancements Diamant B servent Ă  tester diffĂ©rents dispositifs techniques dont celui du futur satellite EOLE.
  • D-2A (Tournesol) : Diamant B. Étude de la distribution de l'hydrogène stellaire.
  • Starlette : Diamant BP4. Satellite passif Ă©quipĂ© de rĂ©flecteurs laser pour la gĂ©odĂ©sie.
  • D5A-D5B (Castor et Pollux) : couple de satellites technologiques porteurs d'expĂ©riences scientifiques prĂ©paratoires et de propulseurs Ă  hydrazine Ă  l'essai.
  • D-2B (Aura) : astronomie (activitĂ© solaire et galactique).

Diamant aujourd'hui

Diamant A (échelle réduite) à Saint-Médard-En-Jalles.

Lors de l'arrêt du programme Diamant en faveur du programme Ariane, plusieurs éléments du programme sont alors restés sur les bras du CNES. De nos jours, il est possible de voir certaines pièces de ce programme :

  • Une Diamant A entière est exposĂ©e au musĂ©e de l'Air et de l'Espace du Bourget ;
  • Un deuxième Ă©tage Topaze de Diamant A et B est Ă©galement exposĂ© au musĂ©e de l'Air et de l'Espace du Bourget, au pied de Diamant A ;
  • Une Diamant A Ă  Ă©chelle rĂ©duite est exposĂ©e sur un rond-point de Saint-Aubin-de-MĂ©doc, commune oĂą les lanceurs Ă©taient assemblĂ©s avant leur envoi Ă  Hammaguir ;
  • Le pas-de-tir ELD de Diamant B et BP4 situĂ© au Centre spatial guyanais a Ă©tĂ© en grande partie dĂ©construit au cours de l'annĂ©e 2020, et l'emplacement va servir Ă  accueillir le dĂ©monstrateur Callisto[12].

De plus, plusieurs technologies développées dans le cadre de ce programme seront réutilisées sur d'autres lanceurs :

  • Le moteur Vexin de Diamant A sera adaptĂ© et Ă©quipera la fusĂ©e d'essai Cora, ainsi que le lanceur orbital Europa sur son deuxième Ă©tage. Le revĂŞtement de ce deuxième Ă©tage est Ă©galement similaire Ă  celui utilisĂ© sur Diamant[13] ;
  • L'expĂ©rience du vol orbital acquise grâce Ă  Diamant resservira Ă©galement sur les lanceurs Ariane, et l'on retrouve des similitudes entre certaines pièces du lanceur europĂ©en et Diamant.

Notes et références

Notes

  1. Caractéristiques annoncées par le ministère des Armées Pierre Messmer le .

Références

  1. Olivier Huwart p. 157.
  2. Olivier Huwart p. 158.
  3. Olivier Huwart p. 160.
  4. « Télé Matin - Mémoires » [vidéo], YouTube.
  5. Philippe Varnoteaux, « Il y a 50 ans, le dernier vol Diamant A : la fin d'une époque », Air et Cosmos, .
  6. « Sommaire chronologie Ariane », Capcomespace.net (consulté le ).
  7. « L' HISTOIRE DES LANCEURS DIAMANT » (consulté le )
  8. « Projet 1966 (image) » (consulté le )
  9. L'industrie aérospatiale européenne - remarques en fin d'article, repris des fiches techniques du Parlement européen.
  10. Jacques Tiziou, « Chronologie du tir de “Diamant” N° 1 », sur nospremieresannes.fr (consulté le )
  11. « Le lanceur Diamant A », sur capcomespace.net (consulté le )
  12. « Latitude 5 n°126 - A l'assaut du futur », sur calameo.com (consulté le )
  13. « Le lanceur Europa », Capcomespace.net (consulté le ).

Annexes

Bibliographie

  • Olivier Huwart, Du V2 Ă  VĂ©ronique : la naissance des fusĂ©es françaises, Marines Ă©ditions, , 189 p. (ISBN 978-2-915379-19-8).
  • France Durand-De Jongh, De la fusĂ©e VĂ©ronique au lanceur Ariane une histoire d'hommes 1945-1979, Paris, Editions Stock, , 283 p. (ISBN 2-234-04659-9).
  • Philippe Varnoteaux, L'aventure spatiale française : de 1945 Ă  la naissance d'Ariane, Paris, Nouveau Monde Edition, , 432 p. (ISBN 978-2-36942-157-3).
  • Shirley Compard, « De Diamant Ă  Ariane 5 : des sables d'Hammaguir Ă  la forĂŞt guyanaise », dans Revue aerospatiale, N° hors sĂ©rie 20 ans d'AĂ©rospatiale, janvier 1990.
  • HervĂ© Moulin, La France dans l'Espace 1959-1979 : Contribution Ă  l'effort spatial europĂ©en, Agence spatiale europĂ©enne, (ISBN 9-2909-2549-3, lire en ligne [PDF]).

Articles connexes

Liens externes

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