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Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques

Le Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques (LRBA) est un ancien établissement de la direction des études et fabrications d'armement situé à Vernon, dans l'Eure. Le laboratoire a eu un rôle majeur pour le développement des premiers moteurs-fusées français à ergols liquides, pour les fusées-sondes, les fusées expérimentales et les lanceurs Diamant. Le site est fermé en 2013 mais ensuite repris par le Plateau de l’Espace, du nom de la Société publique locale, qui fonde le Campus de l’Espace.

Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques
Logo de l'organisation
Le moteur-fusée Vexin, premier gros moteur-fusée à ergols liquides conçu par le laboratoire.
Situation
RĂ©gion Normandie
Création 17 mai 1946
Dissolution 2008 : départ des activités techniques du LRBA en Bretagne
Domaine Propulsion aérospatiale
Siège Vernon
CoordonnĂ©es 49° 06′ 33″ N, 1° 29′ 50″ E
Moteur Vulcain 2
Viking 5C
Moteur HM-7B
La fusĂ©e Diamant-A premier lanceur spatial français : longueur 19 m, masse 18,5 tonnes

Présentation rapide

Centre d'Expertise, le LRBA Ă©tait :

  • site pilote pour les systèmes de navigation,
  • site rĂ©fĂ©rent pour les systèmes de missiles.

Il contribuait à ce titre aux grands projets de défense, en assistant la maîtrise d'ouvrage des directions de programme militaire et en contribuant à la conception de l'outil de défense pour ces deux domaines d'expertise[1] :

  • la cohĂ©rence de la chaĂ®ne globale de prĂ©cision,
  • la cohĂ©rence performances/emplois des systèmes de missiles.

Ses domaines de compétence couvraient :

  • les performances des systèmes de navigation,
    • la radionavigation (GPS, Galileo),
    • la gĂ©olocalisation,
    • les performances des systèmes hybridĂ©s (inertie + GPS + vision +...),
    • la visĂ©e stellaire,
    • les techniques de recalages et les filtres de navigation,
    • les performances de l'alignement des centrales inertielles,
    • les nouvelles technologies de la navigation (senseurs et centrales),
  • les performances des systèmes de missiles,
    • l'architecture systèmes
    • les missiles stratĂ©giques, composante balistiques et aĂ©roportĂ©e,
    • les systèmes de missiles de croisière et de missiles tactiques,
    • l'hypervitesse, la propulsion par statorĂ©acteur et superstatorĂ©acteur,
    • les systèmes de prĂ©paration de missions de missiles,
    • la fonction de guidage,
    • les performances guidage pilotage des aĂ©ronefs autopilotĂ©s,
    • la sĂ»retĂ© de fonctionnement,
    • les profils de vie et les environnements opĂ©rationnels,
    • les chaĂ®nes fonctionnelles des missiles.

La cohérence de ces activités lui permettait de contribuer directement à la rédaction des Spécifications Techniques de Besoins pour les appels d'offres de la DGA au profit de l'équipement des forces militaires.

Histoire

Commencement

Le LRBA est créé le par la direction des études et fabrications d'armement peu après la fin de la Seconde Guerre mondiale. Ce laboratoire de recherche rassemble à l'origine 150 spécialistes allemands du missile balistique V2 que l'armée française a embauchés avec un double objectif[2] : d'une part permettre à la recherche et l'industrie française d'acquérir les connaissances qui lui faisaient complètement défaut dans le domaine de la propulsion par moteur-fusée, le guidage et le pilotage des fusées, d'autre part développer de nouveaux engins extrapolés à partir des réalisations allemandes. Installés avec femmes et enfants dans une cité provisoire, le Buschdorf [3] - [4], construite pour la circonstance à l'écart de la ville pour éviter tout contact avec une population hostile, plus d'une centaine de spécialistes allemands travaillent avec un encadrement français très léger d'abord sur une super fusée V2 puis, après abandon de ce projet, sur le missile anti-aérien Parca (it) destiné à contrer la menace des bombardiers soviétiques à long rayon d'action. Les installations, dans un premier temps rudimentaires, sont construites sur un terrain militaire comprenant un champ de tir et des usines de munitions Brandt nationalisés le sous le nom d'Atelier de chargement de Vernon (AVN). Parmi ces spécialistes figurent Karl-Heinz Bringer, inventeur du moteur Viking des fusées Ariane, Helmut Habermann spécialiste des paliers magnétiques, Wolfgang Pilz spécialiste de la propulsion, et Otto Müller spécialiste du guidage. Au début des années 1950, des essais d'amélioration de combustibles destinés à la future fusée Véronique y sont effectués dans les tuyères d'expérimentation, amenant quelquefois à des incidents dus à l’explosion accidentelle de combustible, menant à un incendie partiel dans la forêt proche du site.

DĂ©veloppement du lanceur Diamant

C'est en 1960 que se fait sentir le besoin d'un banc d'essai pour propulseurs Ă  liquides Ă  forte poussĂ©e, jusqu'Ă  100 tonnes, alors que les installations de l'Ă©poque ne permettent pas l'expĂ©rimentation au-delĂ  de 30 tonnes de poussĂ©e. De Ă  , les Ă©tudes et projets aboutissent Ă  la passation de marchĂ©s. Le gros Ĺ“uvre et la mise en place de la tour d'essai s'achèvent en , suivis des travaux d'amĂ©nagements jusqu'en . Enfin, c'est le que sont inaugurĂ©es les installations avec l'expĂ©rimentation du moteur du premier Ă©tage de la fusĂ©e Diamant. Pour la petite histoire, c'est le gĂ©nĂ©ral d'armĂ©e Gaston Lavaud, dĂ©lĂ©guĂ© ministĂ©riel pour l'Armement, qui appuya sur le bouton dĂ©clenchant la sĂ©quence automatisĂ©e de mise Ă  feu durant laquelle le moteur dĂ©livra sa pleine puissance de 28 tonnes de poussĂ©e durant 90 secondes[5].

Fusion et abandon du site

Le LRBA a contribué à l'aventure spatiale française et au programme nucléaire militaire de la France. Il a notamment largement participé au succès du lancement de la fusée Diamant le faisant de la France la troisième puissance spatiale mondiale[6]. Les activités industrielles relatives à la propulsion fusée du LRBA ont donné naissance en 1971 à la SEP Vernon devenue Snecma puis intégrée au groupe Safran, les activités recherches dans le domaine du guidage et de la navigation restant dans le giron du ministère des Armées. Les activités industrielles relatives aux paliers magnétiques du LRBA ont donné naissance en 1976 à la Société de mécanique magnétique (S2M) à Vernon devenue SKF Magnetics en 2007. Cet établissement fit partie de la délégation générale pour l'Armement. Les études menées sur le projet Galileo, le GPS, les missiles tactiques et balistiques, les systèmes de navigation… sont transférées au centre DGA Maîtrise de l'information à Bruz en 2012. Le LRBA ferme ses portes en 2013.

Références

  1. DGA - Missiles navigation
  2. Alain Dupas, La Nouvelle Conquête spatiale, Paris, Odile Jacob, coll. « Sciences », , 338 p. (ISBN 978-2-7381-2486-9, OCLC 613308232, lire en ligne), p. 170
  3. « Buschdorf, Les Allemands au LRBA : Die Deutschen im LRBA », sur buschdorf.eu (consulté le ).
  4. José Alcala, Caméra Diagonale, « Vernon. Le LRBA, documentaire, sur France 2 », sur cameradiagonale.fr, (consulté le ).
  5. Jacques Tiziou, « Vernon : vers les 100 tonnes de poussée », Air et Cosmos, no 1,‎ , p. 16 (ISSN 1240-3113)
  6. Pour en savoir plus, « Des V-2 à la fusée Ariane : 60 ans de recherche spatiale à Vernon »

Liens externes

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