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Karl-Heinz Bringer

Karl-Heinz Bringer (aussi connu sous le nom de Henri Bringer) est un ingénieur allemand, devenu français, spécialiste des fusées, né le à Elstertrebnitz (Royaume de Saxe), et mort le à Saint-Marcel (Eure, France)[1]. Il a débuté à Peenemünde durant la Seconde Guerre mondiale, avant de travailler sur la fusée-sonde française Véronique puis sur le programme européen Ariane.

Karl-Heinz Bringer
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Biographie
Naissance
Décès
(Ă  90 ans)
Saint-Marcel
Nationalités
Activité
Ingénieur en astronautique
Autres informations
A travaillé pour
Société européenne de propulsion (-)
Laboratoire de recherches balistiques et aérodynamiques ( - )
Centre de recherche de PeenemĂĽnde (en) ( - )
Moteur Viking 4 d'Ariane 1, conçu par Karl-Heinz Bringer, exposé au musée Safran.
Moteur Vexin de Diamant A, exposé au musée Safran.

Biographie

Allemagne

De 1919 à 1927, il fréquente l'école secondaire à Zeitz. Après l'obtention de son baccalauréat, il souhaitait devenir ingénieur et s'était inscrit à Gdańsk. Cependant, la faillite du commerce de céréales de son père l'oblige à abandonner ses études en 1929. De 1930 à 1932, il effectue un apprentissage de serrurier. En même temps, il poursuit le soir après son travail, des études d’ingénieur à Leipzig. Il travaille ensuite dans diverses entreprises[2].

Peu avant le début de la Seconde Guerre mondiale, il est incorporé le dans la Wehrmacht et affecté en Pologne. Par un ami, il réussit à obtenir le son transfert au centre de recherche de l'armée de Peenemünde. Intégré au département de technologie des moteurs, il progresse jusqu'à la fonction de chef de groupe pour les moteurs à propergols liquides[3].

En 1942, il dépose un brevet sur le concept de générateur de gaz, que Wernher von Braun propose d'installer sur le missile A4.

Après la guerre, il est d'abord employé à Trauen par l'administration Ministry of Supply Establishment, Cuxhaven (MOSEC) (en) de l'occupant anglais. Il a notamment participé à l'opération Backfire[4], lors de laquelle trois missiles V2 ont été lancés en à Cuxhaven.

France

En 1946, un groupe de plus de 30 ingĂ©nieurs et autres collaborateurs de Wernher von Braun, passe un contrat avec les autoritĂ©s françaises[5] pour poursuivre ses travaux sur un propulseur Ă  propergols liquides de 40 t de poussĂ©e en France, au Laboratoire de recherches balistiques et aĂ©rodynamiques (LRBA). Pour cela, il Ă©tait envisagĂ© d'utiliser le gĂ©nĂ©rateur de gaz de Bringer. En , Bringer rejoint Ă©galement le LRBA, d'abord Ă  Riegel am Kaiserstuhl, puis Ă  partir de Ă  Vernon, en France, dans un village de fortune surnommĂ© « Buschdorf » par les ingĂ©nieurs allemands en fusĂ©es.

Cependant, le projet de fusĂ©e de 40 t de poussĂ©e conçu par les ingĂ©nieurs allemands n'aboutit pas. L’État français s’est reportĂ© vers la fusĂ©e-sonde VĂ©ronique avec seulement t de poussĂ©e. Fort de son expĂ©rience Ă  PeenemĂĽnde, Bringer conçoit un moteur brĂ»lant du kĂ©rosène avec de l’acide nitrique. La première VĂ©ronique est lancĂ©e avec succès le .

Le moteur de Bringer est amélioré progressivement :

En travaillant sur le projet de lanceur europĂ©en Europa 3, Bringer et son Ă©quipe sont revenus au moteur de 40 t de poussĂ©e[6]. Pour cela, ils ont dĂ©veloppĂ© Ă  partir de 1968, le moteur Viking[7], qui a produit une poussĂ©e de 55 t lors du premier essai le [8]. Il a Ă©tĂ© utilisĂ© dans diffĂ©rentes configurations pour les lanceurs Ariane 1, 2, 3 et 4.

En 1971, les activités civiles, y compris le moteur Viking, du LRBA sont cédées par l'État à la Société européenne de propulsion (SEP), ce qui donne également un nouvel employeur à Bringer. En 1973, Bringer prend sa retraite mais reste actif jusqu'en 1976 en tant que consultant pour la SEP.

Le moteur Viking qu'il a conçu a été produit à 1250 exemplaires et utilisé entre 1979 et 2003 dans les premiers et deuxièmes étages d’Ariane 1 à 4. Une version sous licence de ce moteur est toujours en production en 2019 sous le nom de Vikas en Inde.

Bringer prend le prĂ©nom Henri et acquiert la nationalitĂ© française. Pour ses dĂ©veloppements, il reçoit de l'État français en 1978, une prime forfaitaire de 56 000 F[1].

Distinctions

Le , une rue portant son nom est inaugurée à Saint-Marcel[3].

Notes et références

  1. « Comment la France a recruté des savants de Hitler », L'express, (consulté le ).
  2. (de) « Karl-Heinz Bringer », Buschdorf.eu (consulté le ).
  3. « Inauguration de la rue Karl-Heinz BRINGER » [PDF], Buschdorf.eu, (consulté le ).
  4. (en) « German Organisation for Operation Backfire », v2rocket.com (consulté le ).
  5. « Les moteurs fusées Français », capcomespace.net (consulté le ).
  6. (de) « Die Europa Rakete », bernd-leitenberger.de (consulté le ).
  7. (en) « Bringer, Karl-Heinz », Astronautix.com (consulté le ).
  8. « Les moteurs Viking », capcomespace.net (consulté le ).

Bibliographie

  • Michel Tedoldi : Un pacte avec le diable: Quand la France recrutait des scientifiques nazis, 2023, Éd. Albin Michel; (ISBN 978-2226480392).

Articles connexes

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