Accueil🇫🇷Chercher

Opération Backfire

L'opération Backfire fut une opération scientifique militaire qui se déroula pendant et après la Seconde Guerre mondiale. Elle fut réalisée principalement par les Britanniques. Elle faisait partie de la lutte alliée pour acquérir la technologie allemande. Avec le consentement du général américain Dwight D. Eisenhower, l'opération fut dirigée par le major Robert Staver de la section Fusée de la branche Recherche et développement de l’Ordinance Office qui avait été chargé de rechercher et d'interroger les spécialistes des fusées allemandes qui avaient construit le V-2. Depuis le , il était dans la région de Nordhausen recherchant les techniciens V-2 des laboratoires secondaires. Le commandant de l'Auxiliary Territorial Service Joan Bernard (en) joua également un rôle dans cette opération[1] - [2].

Une fusée allemande V-2 tirée par les Britanniques durant l'opération Backfire en 1945.
Une fusée A4 de l'opération Backfire près de Cuxhaven (1945)

Pendant cette opĂ©ration, trois ou Ă©ventuellement quatre fusĂ©es V-2 furent lancĂ©es en octobre 1945 (en) Ă  partir d'un pas de tir situĂ© au 53° 50′ 50″ N, 8° 35′ 32″ E au nord-est d'Arensch près de Cuxhaven en Allemagne, afin de montrer l'arme au personnel alliĂ©.

Les AmĂ©ricains avaient dĂ©mĂ©nagĂ© la plus grande partie de la technologie de la fusĂ©e V2 de l'usine souterraine allemande Mittelwerk du camp de concentration Mittelbau-Dora près de Nordhausen. Avant que les SoviĂ©tiques ne prennent le contrĂ´le de cette zone, les Britanniques eurent l'opportunitĂ© de rassembler du matĂ©riel. Ils purent rassembler suffisamment de pièces pour construire huit fusĂ©es V2. Certaines parties manquaient cependant et une recherche dans toute l'Allemagne fut lancĂ©e. Quelque 400 wagons de chemin de fer et 70 vols de Lancaster furent nĂ©cessaires pour ramener un quart de million de pièces et 60 vĂ©hicules spĂ©cialisĂ©s Ă  Cuxhaven, les parties les plus difficile Ă  trouver furent les piles pour faire fonctionner les gyroscopes de guidage. Les États-Unis fournirent des assemblages de queue qu'ils avaient saisis. Beaucoup de fusĂ©es et le carburant au peroxyde d'hydrogène utilisĂ©s durant l'opĂ©ration furent fournis par la Force T (en), une unitĂ© secrète de l'armĂ©e britannique qui avait, au printemps et Ă  l'Ă©tĂ© 1945, recherchĂ© des techniques et des scientifiques militaires allemands[3].

Les procédures de manutention et de lancement étaient inconnues, de sorte que le personnel allemand reçut l'ordre de les exécuter, qui, pour la plupart d’entre eux, le firent volontairement[4]. Les lancements furent filmés et comme le personnel portait leurs uniformes originaux et que les fusées étaient peintes quasiment à l’identique à leur livrée d'origine, ces images (souvent utilisées pour les documentaires) furent confondues avec des images de lancements allemands durant la guerre.

Sur le site de l'ancienne base de lancement, il y a une dépression et quelques restes d'abris. Pendant et après les lancements, les Britanniques tentèrent de recruter du personnel allemand, même ceux transférés par les États-Unis et devant être retournés à ceux-ci, pour aider au développement de leur propre programme de missiles.

Les aspects techniques de l'opération furent détaillés dans un rapport en cinq volumes[5].

Lancement

Date Temps de vol Hauteur maximale Portée Remarques
14:4169,4 kilomètres249,4 kilomètres
14:1617,4 kilomètres24 kilomètresProblème de moteur peu de temps après le lancement.
15:0664 kilomètres233 kilomètresCertaines sources indiquent que le lancement eut lieu le .

Selon le rapport sur l'opĂ©ration Backfire, il y eut trois lancements depuis Cuxhaven. La fusĂ©e Backfire no 1 fut prĂ©parĂ©e pour ĂŞtre lancĂ© le 1er octobre, mais ne fonctionna pas. La fusĂ©e Backfire no 2 fut prĂ©parĂ©e pour ĂŞtre lancĂ© le et fut lancĂ©e sans problème. Le deuxième lancement depuis Cuxhaven eut lieu le avec la fusĂ©e no 1. Une troisième et dernière fusĂ©e fut lancĂ©e pour les reprĂ©sentants de la presse et les AlliĂ©s le sous le nom d’opĂ©ration Clitterhouse[6]. Selon un site, il y aurait eu un quatrième lancement le qui aurait atteint une altitude d'environ 80 kilomètres[7].

Voir aussi

Références

  1. (en) GĂĽnther Seibert, The history of sounding rockets and their contribution to European space research, Noordwijk, the Netherlands, ESA Publications Division, (ISBN 92-9092-550-7, lire en ligne [PDF]), p. 10
  2. (en) « Operation Backfire Tests at Altenwalde/Cuxhaven », V2Rocket.com (consulté le )
  3. (en) Sean Longden, T-force : the untold story of the secret soldiers, Londres, Constable, , 379 p. (ISBN 978-1-84529-727-5, OCLC 456194031)
  4. Report on Operation "Backfire", Vol One, Section 3 The German Personnel Employed, page 12
  5. (en) « Report on Operation "Backfire", The War Office, London 1946 »
  6. Report on Op Backfire, Vol One, Section 7, paras 100-106
  7. (en) « Sounding Rocket Launces 1944-1949 » [archive du ], rocketservices.co.uk

Liens externes

Cet article est issu de wikipedia. Text licence: CC BY-SA 4.0, Des conditions supplémentaires peuvent s’appliquer aux fichiers multimédias.